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Schroeder, Jacques, and Samuel Arseneault. "Discussion d’un karst dans le gypse d’Hillsborough, Nouveau-Brunswick." Géographie physique et Quaternaire 32, no. 3 (January 18, 2011): 249–61. http://dx.doi.org/10.7202/1000304ar.

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Abstract:
Dans deux petits bassins synclinaux de gypse-anhydrite, sur le versant ouest de la rivière Petit Codiac, au sud de Moncton (N.-B.), s’est développé un méro-karst barré. Il se compose de dépressions fermées décamétriques à submétriques, de vallons secs en V, de deux grottes décamétriques et de nombreuses pertes et exsurgences impénétrables. La majorité de ces formes karstiques est holocène, à l’exception, au moins, d’une doline datant d’un interstade wisconsinien. Paradoxalement, la faible résistance de la roche-magasin a permis l’installation, et le maintien partiel, de ces formes d’érosion résultant de variations climatiques précises, allant du climat de toundra à la forêt boréale et acadienne.
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Hérisson, Arthur. "Des voies alternatives de politisation. La mobilisation des catholiques françaises face à la question romaine (1860-1870)." Espacio Tiempo y Forma. Serie V, Historia Contemporánea, no. 33 (July 12, 2021): 129–46. http://dx.doi.org/10.5944/etfv.33.2021.27968.

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Abstract:
La décennie 1860 fut marquée, en France, par une large mobilisation des catholiques visant à défendre le pouvoir temporel de la papauté, menacé par l’unification italienne. À rebours de l’historiographie, qui a longtemps négligé leur participation, l’article vise à montrer que les femmes jouèrent un rôle non négligeable dans ce mouvement. Il met en évidence différentes formes d’engagement féminin, dont la principale fut la collecte d’argent pour le pape, qui témoignent d’une réelle capacité d’action (agency).L’article montre ainsi que, alors que les formes institutionnalisées de la participation politique leur étaient fermées, les catholiques françaises purent prendre part à la mobilisation en faveur de la papauté, à condition d’inscrire leur action dans des domaines jugés conformes à une intervention féminine. À travers ces formes d’engagement, ce sont des voies de politisation alternatives, laissées ouvertes par les stéréotypes de genre, qui se font jour.
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APOTHÉLOZ, DENIS. "La notion d’oubli associée aux questions: étude de ‘déjà’ mémoriel." Journal of French Language Studies 25, no. 3 (May 7, 2014): 297–315. http://dx.doi.org/10.1017/s095926951400012x.

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Abstract:
RÉSUMÉCet article étudie un emploi de l’adverbe déjà qu’on rencontre exclusivement dans les questions. Cet emploi peut être illustré par l’exemple prototypique: Quel est son nom, déjà? Deux problèmes sont abordés: d’une part, le rapport complexe que cet emploi mémoriel de déjà entretient avec les questions; d’autre part, les conséquences socio-interactionnelles que produit l’indication d’oubli à laquelle il est associé. On montre notamment que les questions marquées ainsi portent prioritairement sur l’oubli de formes linguistiques (noms propres et expressions). On formule par ailleurs une hypothèse rendant compte du fait que déjà mémoriel marque une forte prédilection pour les questions ouvertes (partielles), au détriment des questions fermées (totales). L’article aborde également les rendements socio-interactionnels de cet adverbe et distingue trois circonstances d’emploi. Cette distinction est fondée sur les présomptions habituellement associées aux questions, en particulier celles commentées par déjà mémoriel.
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Vargas de Cristo, Sandro Sidnei, and Luis Eduardo De Souza Robaina. "Análise geomorfológica em Unidades de Conservação da Natureza: Estação Ecológica Serra Geral do Tocantins – Estados do Tocantins e da Bahia." Ateliê Geográfico 10, no. 3 (February 26, 2017): 73. http://dx.doi.org/10.5216/ag.v10i3.31162.

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Abstract:
ResumoEste artigo apresenta uma análise geomorfológica da Estação Ecológica Serra Geral do Tocantins. A base cartográfica foram cartas topográficas na escala 1:100.000 com apoio de imagens de satélites (LANDSAT 5) e de radar (SRTM/TOPODATA), trabalhadas no software Spring do INPE, versões 5.0.1 e 5.1.8. Os trabalhos de campo foram realizados por caminhos e estradas da região com uso de receptor GPS. Os estudos determinaram oito classes geomorfológicas, que são: a) planície de inundação, onde ocorrem significativas deposições sedimentares recentes; b) dunas eólicas, depósitos recentes pela ação do vento; c) vales abertos, associados a curso d’água em áreas planas com menos de 2% de declividade; d) vales fechados, quando a rede de drenagem encontra-se sob controle estrutural de lineamentos geológicos; e) colinas arenosas, representam relevo levemente ondulado com substrato de arenitos e solos arenosos; f) morros e morrotes, representadas por relevos residuais com topo arredondado; g) mesas e mesetas, caracterizadas como relevos residuais tabulares descontínuos e; h) chapada, que são relevos tabulares, topos planos e retilíneos, com grande continuidade de área.Palavras-chave: Relevo; Geomorfologia; Unidade de Conservação da Natureza; Estação Ecológica Serra Geral do Tocantins Abstract This study develops in Ecological Station Serra Geral do Tocantins. The topographic base map at 1:100.000 scale with support for images from satellites LANDSAT 5 and SRTM radar images / TOPODATA. Were performed by the Spring software (INPE), versions 5.0.1 and 5.1.8. Field surveys were conducted through profiles made by paths and roads in the area with the use of GPS receiver equipment. The subdivision geomorphological defined eight classes, which are: a) floodplain, where there are significant recent sedimentary deposits; b) dunes, recent sediment by wind; c) open valleys, associated with stream in flatter areas with less than 2% slope; d) closed valleys, when the drainage system is structural control of geological lineaments; e) sandy hills, represent slightly wavy relief with substrate of sandstones and sandy soils; f) hills and buttes, represented by residual relief with rounded top; g) butte of flat top, characterized as a discontinuous and tabular forms; h) plateau, which are tabular reliefs, flat tops and with great continuity area.Keywords: Relief; Geomorphology; Nature Conservation Unit; Ecological Station Serra Geral do Tocantins RésuméCette étude développe dans Station Serra Geral do Tocantins. Ont été utilisées cartes topographiques à l'échelle 1/100.000 avec support, images satellites Landsat 5 et radar (SRTM / TOPODATA), à partir de software Spring (INPE), versions 5.0.1 et 5.1.8. Le travail de terrain a été réalisée par des profils le long des chemins et des routes dans la région avec l'utilisation du récepteur GPS. Les études ont mesuré huit classes géomorphologiques, qui sont: a) plaine d’inondacion, où il ya des dépôts récents; b) dunes, des dépôts causée par le vent; c) vallées ouvertes, associés aux chenal de rivière dans les zones les plus plates avec moins de 2% de pente d) vallées fermées, lorsque le système de drainage est sous contrôle structurel des linéaments géologiques; e) collines sablonneuses, représenter relief légèrement ondulé avec un substrat de grès et de sols sableux; f) buttes et petites buttes, représentés par le relief résiduel; g) buttes témoin tabulaire, caractérisé que des formes et des reliefs tabulaires et isolée; h) plateau, qui sont reliefs tabulaires.Mots-clés: Relief; Géomorphologie;Unité pour la Conservation de la Nature, Écologique Station Serra Geral do Tocantins.
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Veysset, Patrick, Marie Charleuf, and Michel Lherm. "Exploitations de polyculture-élevage bovin viande : plus grandes mais pas plus profitables que les exploitations d’élevage herbagères." Cahiers Agricultures 29 (2020): 17. http://dx.doi.org/10.1051/cagri/2020015.

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Abstract:
La polyculture-élevage est souvent citée comme étant un idéal agronomique source d’économies pour l’agriculteur et à moindre impact environnemental négatif. La complémentarité entre les ateliers élevage et culture devrait permettre l’utilisation partagée de facteurs de production, et donc une réduction de l’utilisation d’intrants. Au-delà du concept, cette étude a pour objectif d’observer si, dans un bassin de production, les fermes produisant de la viande bovine et de grandes cultures affichent des performances productives et économiques différentes des fermes herbagères spécialisées bovins viande. À partir des données d’un échantillon d’exploitations de bovins allaitants charolais du centre de la France, nous observons que les exploitations dites de polyculture-élevage sont systématiquement plus grandes que les exploitations herbagères spécialisées. La grande taille des exploitations entraîne une forte augmentation des besoins en équipement et des charges induites. Ces charges ne se partagent pas entre productions animales et végétales. Au final, nous n’observons pas de différence de coût de production du kilogramme de viande produit ou de revenu par travailleur, entre exploitations herbagères spécialisées et exploitations de polyculture-élevage. Le concept vertueux de la polyculture-élevage se heurte à des réalités structurelles et socio-économiques. Afin de pourvoir bénéficier d’avantages économiques potentiels liés à la diversification, il faudrait réfléchir à de nouvelles formes de structure d’exploitations d’élevage françaises.
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Fagnant, Annick, and Christelle Goffin. "Les conceptions des futurs enseignants du secondaire en matière d’évaluation : entre un accord de principe et une vision limitée de l’évaluation formative." Mesure et évaluation en éducation 40, no. 1 (August 29, 2017): 1–32. http://dx.doi.org/10.7202/1041002ar.

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Abstract:
S’appuyant sur un questionnaire soumis à l’entrée en formation initiale, l’étude cherche à cerner la façon dont les futurs enseignants du secondaire perçoivent les liens entre évaluation et apprentissage. Elle s’intéresse aux différentes fonctions de l’évaluation, aux différentes formes d’évaluation formative que les futurs enseignants ont rencontrées dans leur parcours scolaire et à la façon dont ils peuvent imaginer des modalités d’évaluation variées. Alors que les résultats des questionnaires fermés montrent que les participants soutiennent une vision élargie de l’évaluation formative, les questions ouvertes témoignent quant à elles d’une vision étroite dans laquelle le versant régulation n’est pas suffisamment présent et où les élèves semblent peu impliqués. Les expériences vécues par les futurs enseignants au cours de leur scolarité semblent limitées et ils imaginent difficilement qu’il soit possible d’intégrer pleinement l’évaluation aux situations d’apprentissage.
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Levi, Giovanni. "Carrières D'Artisans et Marché du Travail à Turin (XVIIIe-XIXe Siècles)." Annales. Histoire, Sciences Sociales 45, no. 6 (December 1990): 1351–64. http://dx.doi.org/10.3406/ahess.1990.278913.

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Abstract:
La mobilité sociale apparaît plus souvent comme l'exception que comme la règle dans les débats sociologiques sur la stratification de la société préindustrielle d'Ancien Régime. En général, cette dernière est conçue à tort comme une société dont tous les membres sont attachés à des ordres rigides, tellement fermés sur les plans symbolique et matériel qu'on pourrait les assimiler à des castes, à des hiérarchies closes pesant de manière déterministe sur les individus.Il est vrai qu'on s'est toujours intéressé à certaines formes de mobilité : la mobilité descendante qui transformait le propriétaire paysan en mendiant ou celle du noble qui tombait dans la ruine. Mais on a aussi insisté sur l'existence d'institutions qui protégeaient le statut social et la place des différents ordres, les préservant des effets des crises économiques. Parallèlement à la mobilité descendante, on a identifié des mouvements ascendants, en particulier ceux qui amenaient un renouvellement des élites.
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Gómez, Antonio Castillo, and Cécile d’Albis. "Entre public et privé: Stratégies de l’écrit dans l’Espagne du Siècle d’Or." Annales. Histoire, Sciences Sociales 56, no. 4-5 (October 2001): 803–29. http://dx.doi.org/10.3406/ahess.2001.279986.

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Abstract:
RésuméL’article se propose d’étudier les pratiques de l’écriture dans l’Espagne de la fin du XVe au milieu du XVIIIe siècle, à travers la relation qui existe entre la fonction des textes et leurs conditions de production, de diffusion et de réception. Les formes de l’écrit résultent des différentes stratégies et objectifs poursuivis, appropriation publique (inscriptions, tables, pamphlets ou graffiti), ou circulation plus restreinte et privée (correspondances, livres de comptes, mémoires, journaux personnels, autobiographies). Cette distinction entre écritures publiques et privées ne doit cependant pas être entendue comme un concept fermé: il importe de mettre en évidence leurs interrelations.
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Gómez, Antonio Castillo, and Cécile d’Albis. "Entre public et privé: Stratégies de l’écrit dans l’Espagne du Siècle d’Or." Annales. Histoire, Sciences Sociales 56, no. 4-5 (October 2001): 803–29. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900033254.

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Abstract:
Résumé L’article se propose d’étudier les pratiques de l’écriture dans l’Espagne de la fin du XVe au milieu du XVIIIe siècle, à travers la relation qui existe entre la fonction des textes et leurs conditions de production, de diffusion et de réception. Les formes de l’écrit résultent des différentes stratégies et objectifs poursuivis, appropriation publique (inscriptions, tables, pamphlets ou graffiti), ou circulation plus restreinte et privée (correspondances, livres de comptes, mémoires, journaux personnels, autobiographies). Cette distinction entre écritures publiques et privées ne doit cependant pas être entendue comme un concept fermé: il importe de mettre en évidence leurs interrelations.
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Scott, David. "La structure sémiotique de l'allégorie." Protée 33, no. 1 (May 12, 2006): 39–48. http://dx.doi.org/10.7202/012265ar.

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Abstract:
Résumé En retenant la définition de l'iconicité proposée par Tony Jappy, à savoir « l'ensemble des propriétés qualitatives, formelles, hérité de son objet dynamique par un signe donné », cette intervention proposera une analyse sémiotique d'une allégorie visuelle, en l'occurrence celle constituée par l'icône nationale Britannia. L'allégorie (plastique) est un discours visuel qui se construit en utilisant des signes visuels. Le but de mon analyse est d'interroger le processus de la sémiose activé par l'allégorie visuelle quand il prend la forme, comme c'est le cas avec Britannia, d'une icône complexe. Utilisant les catégories et la terminologie de Peirce, mon texte poursuit l'analyse sémiotique de Britannia en se concentrant surtout sur la structure des inférences que l'allégorie, en tant que signe, invite de la part de l'interprétant, et de la contrainte qu'elle exerce sur le processus d'interprétation. Car l'allégorie, en proposant entre signe et objet un parallélisme plus systématique et plus fermé que la métaphore pure, appelle une activation plus suivie des diverses logiques d'inférence proposées par Peirce que sont la déduction, l'induction et l'abduction. L'analyse est étayée par un corpus d'illustrations qui, en montrant les diverses formes visuelles que prend l'icône Britannia, souligne un paradoxe à l'intérieur de l'allégorie visuelle - la mobilité dans l'unité, sur le plan de l'interprétation et sur le plan de la représentation.
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Becker, Richard. "Measures coniques sur un espace de Banach ou son dual." Journal of the Australian Mathematical Society. Series A. Pure Mathematics and Statistics 39, no. 1 (August 1985): 39–50. http://dx.doi.org/10.1017/s1446788700022151.

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Abstract:
AbstractSi E et F sont deux espaces vectoriels en dualité séparante, M+(E, F) désigne le cône des mesures coniques positives sur E mis en dualité avec F, c'est à dire le cônes des formes postives sur le treillis de fonctions sur E engendré par F. Ce sont des objets plus généraux que les mesures cylindriques admettant des moments finis d'ordre un.On part d'abord d'une mesure conique représentée par une mesure de Radon sur le complété faible de E et on donne des critéres (par exemple R.N.P.) pour qu'elle le soit sur l'espace E lui-même.On étudie ensuite les cônes faiblement complets saillants (classe L) contenus dans un espace de Banach ou dans le dual d'un espace de Fréchet F; on montre notamment qu' un cône faiblement fermé contenu dans F′ est dans Lsi son polaire dans F est positivement engendré.Si B est un espace de Banach et 11 ⊄ B, on cherche à prologner une μ ∈ M+(B′, B) en un élement de M+ (B′, B″). On montre également que, si X est un convexe compact, toute fonction vérifiant le calcul barycentrique sur X est continue sur des ensembles fixes que l'on précise.Enfin on donne des conditions (de type bornologique) sur un e.l.c.s E, permettant d'interpréter une μ ∈ M+ (E, E′) comme une mesure conique sur un espace normé.
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Lemonde, Lucie, and Julie Desrosiers. "Les mesures privatives de liberté dans les centres de réadaptation pour jeunes : un urgent besoin d'examen des pratiques et des politiques en fonction du respect des droits." Les Cahiers de droit 41, no. 1 (April 12, 2005): 147–69. http://dx.doi.org/10.7202/043595ar.

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Abstract:
La réalité de l'enfermement des jeunes est multiple. Lorsqu'un jeune est hébergé dans un centre fermé de réadaptation, il subit une première forme de privation de liberté. Sa liberté pourra par la suite être réduite davantage par l'application de différentes mesures disciplinaires ou cliniques: par exemple, programme d'encadrement intensif, arrêt d'agir, isolement, mise en retrait. Nous nous proposons d'explorer dans le présent texte ces différentes formes de privation de liberté et de voir dans quelle mesure les jeunes jouissent des droits fondamentaux reconnus à toute personne privée de liberté, garantis dans les instruments internationaux des droits de la personne et dans les chartes canadienne et québécoise. L'analyse des textes juridiques et des politiques pertinentes nous porte à croire que les droits des mineurs détenus, pour ce qui est des mesures privatives de liberté, disciplinaires ou éducatives, ne sont pas respectés dans les centres de réadaptation. Les mesures disciplinaires se confondent avec les mesures dites « cliniques ». À ce titre, elles échappent à toutes les garanties procédurales entourant le processus disciplinaire pour être laissées à la discrétion quasi absolue des autorités. La notion de « droits » semble perçue comme étant antinomique par rapport à l'objectif de réhabilitation lié à la détention des mineurs.
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Pinero, Francisco. "Soteria House." Structures intermédiaires ou alternatives? 8, no. 1 (June 12, 2006): 135–39. http://dx.doi.org/10.7202/030171ar.

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Résumé Soteria House est une ressource alternative de traitement offrant une approche très différente de celle du milieu hospitalier. Le personnel est non professionnel et les résidents ne sont pas soignés avec des neuroleptiques. On leur permet de vivre leur «fragmentation» et leur «rupture psychotique» en leur procurant ce dont z/s disent avoir besoin et en interférant le moins possible avec l'expression de ces besoins. Notre expérience personnelle comme membre du personnel, et le vécu avec les résidents de Soteria House, nous ont donné l'occasion de vérifier cette approche et de se confronter avec les croyances véhiculées couramment à l'égard des psychotiques, à savoir qu'ils seraient irresponsables et incompréhensibles et nécessiteraient un milieu fermé, très professionnalisé et l'usage de neuroleptiques. Soteria House met au défi aussi bien les formes de traitements traditionnels, que les soignants eux-mêmes et leurs outils. Il ne s'agit pas d'un traitement miracle mais d'une nouvelle façon de considérer l'épisode de rupture, c'est-à-dire «une expérience potentielle de croissance positive et constructive qui permet à la personne de mieux affronter les exigences de la vie» (L. Mosher). Il faut donc que cette expérience (psychotique) ne soit pas prématurément avortée par l'intrusion psycho-biologique ou chimique qui vient mettre une camisole de force à cette évolution.
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Dale, Ann, and Ted Naylor. "Dialogue and Public Space: An Exploration of Radio and Information Communications Technologies." Canadian Journal of Political Science 38, no. 1 (March 2005): 203–25. http://dx.doi.org/10.1017/s0008423905050080.

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Abstract.The use of internet technologies, specifically interactive electronic dialogues, has the potential to revive the shrinking Canadian public sphere. Precedent for this assertion can be found in the historical effect of radio technology. The development of Canadian radio forums in the twentieth century such as the National Farm Radio Forum and the Citizen's Forum provided a crude two way interactive medium that helped to shape collective Canadian norms and values. The internet holds the potential to reintroduce national dialogues and reinvigorate the public sphere at a time when Canadians both need and want to address national issues such as environmental concerns and sustainable development. As such dialogue occurs in a “cyberspace” removed from the limitations of physical geography, internet dialogues allow participants from widely diverse groups to come together, surmounting traditional barriers to interaction. Though the danger exists that internet technologies will be abused to reinforce passive static forms of communication, the potential for highly interactive two way dialogue holds the promise of bringing the public into timely and necessary debates on public policy.Résumé.L'utilisation des technologies de l'Internet, spécifiquement les dialogues électroniques interactifs, a la capacité de ranimer le public canadien. Cette affirmation peut être prouvée en constatant l'effet historique de la technologie de la radio : au vingtième siècle, le développement canadien des tribunes radiophoniques tels que le forum de la ferme nationale et celui des citoyens ont aidé à mettre sur pied un média permettant un dialogue direct entre les participants sur les normes et les valeurs canadiennes collectives. L'Internet a la capacité de réintroduire les dialogues et de revigorer le public national à un moment où les Canadiens ont besoin et veulent discuter des problèmes nationaux tels que l'environnement et le développement durable. Lorsqu'un tel dialogue se produit dans un “ Cyberespace ”, les limites géographiques sont éliminées et ceci permet à des groupes de divers participants de s'unir, surmontant les barrières de communication traditionnelles. Bien que le danger existe où les technologies de l'Internet pourraient être abusées pour ainsi renforcer les formes passives et statiques de communication, le potentiel pour un média permettant un dialogue direct promet de rassembler le public pour des discussions nécessaires sur l'ordre public.
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Anker, Kirsten. "RECONCILIATION IN TRANSLATION: INDIGENOUS LEGAL TRADITIONS AND CANADA’S TRUTH AND RECONCILIATION COMMISSION." Windsor Yearbook of Access to Justice 33, no. 2 (March 6, 2017): 15. http://dx.doi.org/10.22329/wyaj.v33i2.4842.

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Abstract:
One of the key elements of reconciliation identified in the recent final report of the Truth and Reconciliation Commission of Canada [TRC] is the revitalization of Indigenous law and legal traditions. Indeed, the practices of the TRC itself have attempted to embody this principle. However, a concern about state-sponsored reconciliation is that the recognition of Indigenous legal traditions is an empty gesture without a robust engagement with them. This article offers one possible method for outsiders to engage with Indigenous traditions in a way that goes beyond lip service and beyond the limitations of superficial forms of recognition in which equivalence is too quickly assumed. By paying attention to the ways that Indigenous principles and practices are embedded in a network of ideas about the world, a picture of a whole “legal sensibility” emerges that, through comparison, shows the dominant legal sensibility to be one alternative among many. In this way, reconciliation is approached as a process of “unsettling” what is taken for 4granted in mainstream understandings of reconciliation and law. Un des principaux éléments de la réconciliation établis dans le récent rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada [CVR] est la revitalisation du droit autochtone et des traditions juridiques autochtones. À vrai dire, la CVR elle-même a tenté d’intégrer ce principe dans ses pratiques. Cependant, une des craintes relatives à la réconciliation chapeautée par l’État est que la reconnaissance des traditions juridiques autochtones soit un geste vain si elle n’est pas accompagnée d’un engagement ferme. Dans cet article, l’auteure présente un moyen possible de permettre aux profanes d’intégrer les traditions autochtones en dépassant les vœux pieux et les limites des formes superficielles de reconnaissance dans lesquelles l’équivalence est trop vite supposée. Lorsqu’on est attentif aux façons dont on intègre les principes et pratiques autochtones à une conception du monde, l’image d’une « sensibilité juridique » tout entière se dégage qui, par la comparaison, montre que la sensibilité juridique dominante n’est qu’une sensibilité parmi de nombreuses autres. Ainsi, la réconciliation est abordée comme une démarche consistant à « décoloniser » ce qui est tenu pour acquis dans la conception habituelle de la réconciliation et du droit.
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Carbonneau, Alain, and P. Casteran. "Essai de systèmes de conduite de la vigne pour la production de raisins « pourris nobles » en bordelais." OENO One 20, no. 1 (March 31, 1986): 17. http://dx.doi.org/10.20870/oeno-one.1986.20.1.1291.

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Abstract:
<p style="text-align: justify;">Une expérimentation de système de conduite pour la production de vin « liquoreux » en appellation Sainte-Croix-du-Mont, menée de 1979 à 1984 a abouti, dans des conditions de protection à l'hectare analogues et sur la base des analyses des moûts et des dégustations de vins, à classer ainsi par ordre décroissant de potentiel qualitatif (dans une gamme de qualité moyenne à bonne) :</p><ul><li>1) vigne large en lyre ouverte;</li><li>2) vignes larges en lyre fermée (ici de façon assez irrégulière) et en lyre tronquée, vigne étroite rognée;</li><li>3) vigne large plane.</li></ul><p style="text-align: justify;">Il est suggéré un essai à plus grande échelle, notamment de la lyre ouverte et de la lyre tronquée, afin d'assurer le développement de ces nouvelles formes et de mieux étudier le phénomène de surmaturation en présence de pourriture noble.</p><p style="text-align: justify;">+++</p><p style="text-align: justify;">An experiment on training systems for a production of sweet white wine in Sainte-Croix-du-Mont Appellation, from 1979 to 1984, has allowed, for similar yields per hectare and on the basis of must analysis and wine tasting, to classify in a decreasing ranking of quality potential (within a range of quality : medium to good) :</p><ul><li>1) open lyre in wide spacing;</li><li>2) closed lyre (irregularly) and trucaded lyre in wide spacing, classical vertical trellis in close spacing;</li><li>3) classical vertical trellis in wide spacing.</li></ul><p style="text-align: justify;">A wide scale experiment of the open lyre and the truncated lyre is suggested, in order to allow the application of these new forms and to better study the phenomenon of over maturing in presence of noble rot.</p>
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Ammor, Y., M. Laaouze, K. Saoud, N. Mamouni, S. Errarhay, C. Bouchikhi, and A. Banani. "UNE TUMEUR DE LOVAIRE RARE: LA TUMEUR DE BRENNER (A PROPOS DUN CAS)." International Journal of Advanced Research 8, no. 12 (December 31, 2020): 1082–87. http://dx.doi.org/10.21474/ijar01/12256.

Full text
Abstract:
Introduction: Les tumeurs de Brenner de l’ovaire representent 1 a 2% de toutes les tumeurs ovariennes.Observation : Nous rapportons le cas d’une femme de 60 ans G4P4 , sans antecedents pathologiques notables ,consulte pour des douleurs pelviennes chroniques dont L’echographie pelvienne objective la presence d’une masse latero-uterine gauche et retro-uterine faisant 71*57 mm non dopplerisee avec fine lame d’epanchement intraperitoneal, et a la TDM AP : processus tumoral a composante mixte kystique et tissulaire et calcique heterogene retro uterin enclave dans le cul de sac de Douglas environ 119cm compatible avec un processus tumoral ovarien de type malin. La patiente a beneficiee d’une annexectomie avec des biopsies multiples Discussion: Les tumeurs de Brenner de l’ovaire correspondent a des tumeurs fibroepitheliales qui regroupent les tumeurs de Brenner benignes, malignes et celles a la limite de la malignite (borderline).Elles ne representent que 1 a 2 % de l’ensemble des tumeurs ovariennes. Elles sont presque toujours benignes, rendant le diagnostic, le pronostic et le traitement bien codifies. Elles surviennent le plus souvent entre 40 et 50 ans. La plupart de ces tumeurs sont originaires de l’epithelium cœlomique. Un petit nombre de ces tumeurs serait developpe- a partir du reteovarii et d’autres seraient d’origine germinale. A l’echographie, Le plus souvent, c’est une masse echogene, d’une echogenicite proche du myometre. Elle peut contenir des zones de transformation kystique. La presence de grosses calcifications peut, a tort, faire porter le diagnostic de myome sous-sereux avec une vascularisation pauvre au doppler couleur.En tomodensitometrie il s’agit d’une masse solide. A l’angioscanner, on ne note pas de vaisseau au temps arteriel, ni de diffusion de produit de contraste au temps parenchymateux. Sur les cliches tardifs, il existe une prise de produit de contraste.Sur le plan anatomopathologique, les formes benignes sont petites, de decouverte accidentelle < 2 cm, certains sont volumineux, de consistance ferme, bien limite, a surface lisse, bosselee. A la coupe, solide, fibreux, gris blanc. Conclusion: La predominance des tumeurs de Brenner benignes a fait que leur diagnostic, leur pronostic ainsi que leur traitement soient bien codifies.
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Fells, Ray. "Labour-Management Negotiation : Some Insights into Strategy and Language." Articles 55, no. 4 (April 12, 2005): 583–605. http://dx.doi.org/10.7202/051350ar.

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Abstract:
Les négociateurs tant du côté patronal que du côté syndical ont le choix d'adopter une stratégie d'opposition ou de solution de problèmes pour mettre fin à un litige, mais il se peut fort bien qu'ils aient à faire des concessions, et c'est là un processus qui est moins clairement compris. On peut s'attendre à ce que des négociateurs en situation d'opposition, par exemple, annoncent leur position, fournissent peu d'information et accompagnent le tout de menaces. Les négociateurs qui utilisent l'approche « solution de problèmes » vont aussi faire part de leurs besoins, mais en termes d'intérêts et non de positions ; ils vont alors échanger de l'information au sujet de leurs priorités, faire des offres multiples et faire preuve d'un certain support. Alors que ces deux stratégies de négociation peuvent être reconnues par leurs comportements contrastants, le processus de « concession » est moins évident. Concéder est ce qui survient lorsque qu'on renonce à la compétition, un tel renoncement se traduisant par l'absence ou la réduction des comportements d'opposition. On peut s'attendre à ce que des engagements fermes à l'endroit d'une position cède la place à la flexibilité et à l'ambiguïté. Des données puisées de l'observation d'une négociation patronale syndicale fournissent des indications sur la façon dont les négociateurs discutent d'un enjeu, comment ils font des concessions et dans quelle mesure ils s'engagent dans un processus de solution de problèmes. La ronde de négociations observée est celle qui se déroulait dans un grand hôpital du secteur privé situé à Perth, en Australie-Occidentale, entre la direction et deux syndicats regroupant tout le personnel, sauf les infirmières. Les enjeux de cette négociation couvraient l'ensemble des conditions d'emploi. L'auteur a assisté à toutes les sessions formelles de négociation, aux rencontres des parties et il a effectué des entrevues avec les négociateurs-clés. L'essence de la stratégie d'opposition consiste pour la partie adverse à maintenir sa position. On découvre que le fait de maintenir une telle fermeté implique une simple réaffirmation face à la position opposée de l'autre partie. On procède à l'argumentation des énoncés de position par des tentatives de clarification, mais sans plus. La vigueur du langage ou l'absence de langage n'indique pas la force d'une position ; en effet, le fait de refuser de discuter d'un enjeu équivaut parfois à une expression de fermeté. Cette étude de cas laisse croire aussi qu'une action de l'ordre de la solution de problèmes implique des suggestions d'ordre pratique plutôt qu'un échange ouvert d'informations et d'idées. Les négociateurs peuvent donner un signe d'ouverture en tenant des propos du genre : « Je peux saisir d'où vous venez en abordant l'aspect de l'équité salariale ». De nouvelles propositions prennent la forme d'une simple suggestion : « Que pensez-vous de l'introduction d'une prime dans l'échelle des techniciens ». Cependant, le ton des échanges peut demeurer compétitif. On ne peut considérer ces échanges comme étant de l'ordre de la solution de problèmes, quoique ce soit la façon dont certains enjeux trouvent une solution. La stratégie d'opposition connaîtra le succès seulement si la partie adverse fait des concessions. Il ne s'agit pas pour autant d'une totale capitulation, mais l'accord ne sera pas atteint, à moins que l'une ou que les deux parties cheminent vers une réduction de leurs différences. Cependant, à cette étape, les négociateurs font face à un dilemme : comment laisser croire à une concession sans encourager l'autre partie à devenir encore plus en opposition ? L'étude de cas suggère que les négociateurs n'attirent pas l'attention sur le moment où ils cèdent du terrain ; le cheminement vers la position de l'autre partie ou l'accord avec cette dernière se fait alors plutôt rapidement et sans trop d'histoires. Les négociateurs peuvent même fournir des indices à l'effet qu'un point litigieux a été résolu sans le dire en utilisant pour ce faire différentes formes de langage. A l'ordre du jour de la plupart des séances de négociation paritaire, on trouvait un certain nombre de points à aborder. Le modèle des échanges consistait dans le cas du négociateur syndical à mettre de l'avant des arguments à l'appui de sa position, ce qui entraînait une réponse de la part du négociateur de l'établissement. Suite à des échanges subséquents sur un point en litige, le négociateur patronal pouvait affirmer que la solution proposée ne lui créait pas de problème. Ce langage laissait croire au négociateur de la partie adverse que la direction concédait ce point et que l'enjeu avait trouvé sa solution. Une autre manière d'indiquer qu'une entente existait était de faire la suggestion qu'une disposition de la convention soit rédigée à titre indicatif, plus précisément, de façon qu'on puisse y revenir pour ajouter quelques termes. Ce genre de situation apparaît aux yeux des personnes impliquées comme une tentative d'entériner un accord plutôt qu'une occasion pour une partie de réitérer sa position. Une autre façon chez les négociateurs de faire part de leur volonté de modifier leur position consistait à recourir aux termes suivants : « nous y songerons », « nous verrons » ou « nous vous reviendrons là-dessus ». Ceci laissait croire qu'à la prochaine rencontre on présenterait une position modifiée. Le fait pour l'une ou l'autre partie de reconsidérer ainsi un enjeu était la manière la plus usitée de mettre fin à la discussion et d'arriver à un accord. Nous avons ainsi mis au jour deux modes de concessions. D'abord, des négociateurs peuvent arriver à un accord, mais en utilisant peu de mots. Ensuite, des négociateurs peuvent introduire un assouplissement de leurs positions d'une séance de négociation à une autre. Dans aucun cas ce processus ne peut-être considéré comme un recul ou un retrait. Ceci laisse croire plutôt que ces concessions silencieuses se présentent comme un mécanisme linguistique pour amorcer un changement tout en sauvant la face. Il faut poursuivre la recherche pour découvrir les raisons qui incitent les négociateurs à adopter une stratégie particulière et la façon dont ils mettent en pratique cette stratégie à la table de négociations. Une considération importante est à l'effet qu'ils doivent demeurer vigilants face à des variations de langage, face à une simple suggestion faite à l'intérieur d'une position autrement très compétitive. Ils doivent également apprendre à se satisfaire au départ d'une concession implicite, au lieu de forcer l'adversaire à la rendre explicite.
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Tassin, Jacques. "Une éthique éditoriale et une intégrité scientifique au service du Sud." BOIS & FORETS DES TROPIQUES 339 (April 17, 2019): 3. http://dx.doi.org/10.19182/bft2019.339.a31722.

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Abstract:
Au-delà de ses spécificités thématiques ou partenariales, la revue Bois et Forêts des Tropiques poursuit une ambition qui est chère à son équipe éditoriale et à l’établissement qui l’héberge. Elle promeut la publication de résultats d’une recherche collaborative qui soit (i) produite avec des chercheurs du Sud, (ii) appliquée au développement du Sud, (iii) et donc accessible aux professionnels du Sud. Ce dénominateur commun tient de l’éthique du Cirad, dont l’acronyme nous rappelle qu’il s’agit bien de faire valoir une Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement. Voilà qui ne peut être sans lien avec l’attachement de notre revue au respect de l’intégrité scientifique, cette forme de conduite intègre et honnête appelée à présider dans toute activité scientifique, en tant que condition de la qualité de la connaissance produite.Nous gardons en effet l’ambition de promouvoir la reconnaissance internationale de la recherche conduite au Sud et, du mieux possible, par le Sud. Nous nous appliquons à aider de jeunes chercheurs du Sud, parfois peu expérimentés, à se familiariser avec l’exercice normatif et exigent de la publication scientifique. Les articles rédigés par des scientifiques dont le patronyme renvoie à un pays déshérité ont, nous le savons, moins de chances d’être lus, puis d’être cités par leurs pairs des pays mieux lotis (Harris et al., 2017). Notre revue est en outre tenue de surnager dans un océan hypercompétitif, où les logiques éditoriales, sous-tendues par des logiques commerciales, accordent peu de crédit aux revues scientifiques qui, contre vents et marées, s’attachent à faire valoir la reconnaissance des chercheurs démunis. En dépit de ces contraintes que nous estimons plutôt absurdes, nous ne perdons pas de vue nos attachements aux valeurs qui fondent notre établissement. Voilà pour notre éthique.Mais défendre une telle éthique, c’est aussi devoir défendre l’intégrité scientifique. Dans la logique d’excellence qui prévaut actuellement dans la communauté de recherche, selon les déterminants en cours des évolutions de carrière et selon les indices les plus conventionnels de l’évaluation de la recherche, exagérément quantitatifs, nous savons que les revues de recherche appliquée au développement ne sont pas les mieux considérées. Nous n’ignorons pas cependant que le Cirad est signataire de la convention Dora sur l’évaluation de la recherche, qui défend le principe de ne plus utiliser les métriques de revues, tel le facteur d’impact, pour mesurer la qualité des articles de recherche ou pour évaluer les contributions d’un chercheur à la production de connaissances. L’objet de Bois et Forêts des Tropiques n’est assurément pas, selon une logique comptable, d’enrichir et de faire fructifier un capital éditorial. Il est de diffuser des résultats de recherche susceptibles d’impacter favorablement le développement. Nous sommes fiers de disposer d’un facteur d’impact, mais nous ne nous leurrons pas sur les valeurs qu’un tel indice engage (Seglen, 1997).Nous restons profondément attachés à l’éthique collaborative qui est la raison d’être d’une revue scientifique du Cirad. La défense de cette éthique collaborative n’est, certes, pas toujours aisée. Les chercheurs du Nord comme du Sud, pressés par des injonctions sociales qui mériteraient d’être mieux analysées, se sentent voués à plus publier plutôt qu’à mieux publier, et cèdent alors parfois à des mirages malmenant leur propre intégrité scientifique. Les inconduites scientifiques sont devenues, nous n’en sommes pas dupes, une stratégie de survie au sein d’organismes de recherche de plus en plus sélectifs, voire de notoriété virtuelle, au Nord comme au Sud. Ne nous attardons pas sur de telles dérives qui, nous sommes bien placés pour le savoir, se multiplient année après année, sous des formes de plus en plus diverses : recours au plagiat, fabrication ou falsification de données, oubli ou ajout d’un auteur non consulté, signatures de complaisance, émiettement des publications, manipulations statistiques, filtrage des références bibliographiques, etc. Autant de raisons de refuser une partie des manuscrits qui nous parviennent, pour des raisons qui nous laissent alors plutôt amers, mais nous conduisent à nous montrer très fermes, car l’intégrité scientifique ne se discute pas (Corvol, 2016).Notre cap reste inchangé. Nous défendons le principe d’une revue gratuite, accessible à tous, préservée des logiques éditoriales de marché. Nous sommes fiers d’appartenir à un établissement qui ne mâche pas ses mots à l’égard des revues prédatrices qui se nourrissent des dérives de la recherche scientifique. Et nous sommes particulièrement heureux de constater que les chercheurs du Sud se mobilisent tout autant contre ces pratiques prédatrices désastreuses, aussi trompeuses que condamnables, auxquelles ils se savent particulièrement exposés, ainsi que le révèle cette étude cinglante, mais ô combien saine, de Matumba et al. (2019).Il y a plus vingt-cinq ans, le sociologue canadien Serge Larivée, auteur d’un rapport sur la fraude scientifique, avait déjà parfaitement entrevu les conséquences délétères d’une éthique scientifique négligente (Larivée et Baruffaldi, 1992) : « il s’en faudrait peut-être de peu, particulièrement en période de récession, pour que les payeurs de taxes, influencés par la couverture journalistique sensationnaliste de quelques cas célèbres, contestent la masse budgétaire impartie à la recherche scientifique dans tel ou tel domaine ou même dans son ensemble. » Voilà qui nous invite à veiller plus attentivement encore à ce qu’en conformité avec le mandat de notre établissement, et au respect d’une éthique que nous défendons activement, notre belle revue ciradienne demeure autant collaborative qu’intègre.
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GUYOMARD, H., B. COUDURIER, and P. HERPIN. "Avant-propos." INRAE Productions Animales 22, no. 3 (April 17, 2009): 147–50. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2009.22.3.3341.

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Abstract:
L’Agriculture Biologique (AB) se présente comme un mode de production agricole spécifique basé sur le respect d’un certain nombre de principes et de pratiques visant à réduire au maximum les impacts négatifs sur l’environnement. Elle est soumise à des interdictions et/ou des obligations de moyens, par exemple l’interdiction des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), des engrais de synthèse et des pesticides ou l’obligation de rotations pluriannuelles. Dans le cas de l’élevage, les critères portent sur l’origine des animaux, les conditions de logement et d’accès aux parcours, l’alimentation ainsi que la prévention et le traitement des maladies. Ainsi, la prévention des maladies est principalement basée sur l’utilisation de techniques d’élevage stimulant les défenses naturelles des animaux et, en cas de problème sanitaire, le recours à l’homéopathie ou à la phytothérapie ; l’emploi d’autres médicaments vétérinaires n’est pas exclu à condition de respecter des conditions réglementaires strictes1. L’AB s’inscrit dans des filières d’approvisionnement et de commercialisation incluant la transformation et la préparation des aliments, la distribution de gros et/ou de détail et le consommateur final. Dans tous les pays, agriculteurs, conditionneurs et importateurs doivent se conformer à des réglementations pour associer à leurs produits un étiquetage attestant de leur nature biologique. Les produits issus de l’AB sont certifiés et des mécanismes d’inspection assurent le respect des règlements. L’AB mondiale est aujourd’hui encore une activité marginale au regard des terres consacrées (moins de 2%), du nombre d’agriculteurs engagés ou des volumes concernés. Il s’agit toutefois d’une activité en forte croissance avec, par exemple, un triplement des surfaces mondiales dédiées entre 1999 et aujourd’hui. Le marché mondial des produits issus de l’AB était estimé à 25 milliards d’euros en 2006, soit deux fois plus qu’en 2000 (données IFOAM). La consommation est très fortement concentrée, à plus de 95% en Amérique du Nord d’une part, et en Europe de l’Ouest où les principaux marchés sont l’Allemagne, l’Italie, la France et le Royaume-Uni, d’autre part. Sur ces deux continents, les importations sont nécessaires pour pallier le déficit de l’offre domestique au regard de la demande intérieure. Ceci est particulièrement vrai en France. Selon le ministère en charge de l’agriculture (2009), «la demande [française] de produits issus de l’AB croît de 10% par an depuis 1999. Or, l’offre [nationale] de produits issus de l’AB est aujourd’hui insuffisante pour satisfaire cette demande croissante. Les surfaces des 11 970 exploitations agricoles françaises en AB ne représentent que 2% de la surface agricole. Par défaut d’organisation entre les producteurs et à cause de l’éparpillement des productions, une part significative des produits bio n’est pas valorisée». Et simultanément, 25% environ de la consommation française de produits bio est satisfaite par des importations. Cette situation a conduit le Ministre en charge de l’agriculture à proposer, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, un plan visant le triplement à l’horizon 2012 des surfaces françaises en AB (6% de la surface agricole utile en 2012). Pour atteindre cet objectif, le plan inclut un soutien budgétaire à la structuration de la filière bio (sous la forme d’un fonds de structuration doté de 15 millions d’euros sur cinq ans), la mobilisation de la recherche (notamment sous la forme de crédits «recherche»), un soutien accru aux exploitations converties en AB (via le déplafonnement des 7 600 €/an/unité des aides agro-environnementales pour les exploitations en conversion vers l’AB et une augmentation de l’enveloppe dédiée, ainsi que la reconduction du crédit d’impôt en 2009, celui-ci étant par ailleurs augmenté) et enfin, l’obligation dès 2012 faite à la restauration collective de proposer dans ses menus 20% de produits issus de l’AB. Enfin, dans le cadre du bilan de santé de la Politique Agricole Commune (PAC) du 23 février 2009, une aide spécifique aux exploitations en AB d’un montant d’un peu moins de 40 millions d’euros a été adoptée. Le plan français en faveur de l’AB, popularisé sous le libellé «AB : objectif 2012», vise donc à développer la production domestique de produits issus de l’AB via la fixation d’un objectif quantitatif en termes de surfaces dédiées en jouant simultanément sur la demande (via une contrainte d’incorporation de produits issus de l’AB dans la restauration collective) et l’offre (via, de façon générale, un soutien augmenté aux exploitations en conversion vers l’AB et déjà converties à l’AB). Dans ce contexte, le comité éditorial de la revue Inra Productions Animales et la direction de l’Inra ont souhaité apporter un éclairage scientifique sur les acquis, les verrous et les perspectives en matière d’élevage AB. Ce numéro a été coordonné par J.M. Perez avec l’aide de nombreux relecteurs : que tous soient ici remerciés. Après une présentation du cahier des charges français et de la réglementation communautaire (Leroux et al), le numéro se décline en trois parties : une série d’articles sur différentes filières animales concernées (avicole, porcine, bovine allaitante, ovine allaitante), un focus sur deux approches à l’échelle des systèmes d’élevage (ovin allaitant et bovin laitier), et enfin des articles centrés sur les problèmes les plus aigus rencontrés dans le domaine de la gestion sanitaire et de la maitrise de la reproduction. L’article conclusif de Bellon et al fait le point sur les principales questions de recherche qui demeurent. En aviculture (Guémené et al), à l’exception de l’œuf, la production bio reste marginale, mais les filières sont bien organisées. Cette situation résulte d’une relative synergie avec les filières label rouge, avec lesquelles elles partagent plusieurs caractéristiques (types génétiques, longue durée d’élevage, parcours). Des difficultés multiples subsistent néanmoins. La production bio est pénalisée par le manque de poussins AB, des difficultés de maintien de l’état environnemental et sanitaire des parcours, la rareté de l’aliment bio et la difficulté d’assurer l’équilibre en acides aminés des rations (pas d’acides aminés de synthèse), élément susceptible d’expliquer la surmortalité constatée en pondeuse (liée à des problèmes comportementaux). Par suite, les performances sont inférieures à celles de l’élevage conventionnel (augmentation de la durée d’élevage et de l’indice de conversion) et l’impact environnemental, bien qu’amélioré quand il est rapporté à l’hectare, est moins favorable quand il est mesuré par unité produite, à l’exception notable de l’utilisation de pesticides. Prunier et al aboutissent aux mêmes conclusions dans le cas de la production de porcs AB. Relativement au conventionnel, les contraintes sont fortes sur le plan alimentaire (rareté de l’aliment AB, problème d’équilibre en acides aminés des rations) et de la conduite d’élevage (interdiction ou limitation des pratiques de convenance, âge des animaux au sevrage de 40 jours, difficultés de synchronisation des chaleurs et des mises bas, limitation des traitements vétérinaires). Ces contraintes et la grande diversité des élevages de porcs AB se traduisent par une forte variabilité des performances en termes de survie, reproduction, composition corporelle ou qualité des produits : autant de critères qu’il conviendra de mieux maîtriser à l’avenir pour assurer la pérennité de l’élevage porcin AB. Les performances zootechniques et économiques de l’élevage bovin allaitant bio sont abordées dans l’article de Veysset et al à partir d’un échantillon limité d’exploitations situées en zones défavorisées. Les caractéristiques des unités AB diffèrent peu de celles de leurs voisines en élevage conventionnel ; avec un chargement à l’hectare plus faible mais une plus grande autonomie alimentaire, les résultats techniques des élevages AB sont proches de ceux des élevages conventionnels et ce, en dépit d’une moindre production de viande vive par unité de bétail, en raison d’un cycle de production en moyenne plus long. Sur le plan économique, les charges plus faibles (pas de traitements antiparasitaires, pas de vaccinations systématiques) ne suffisent pas à compenser un moindre produit à l’hectare. Un verrou majeur est le déficit de gestion collective de la filière verticale (absence totale de débouché en AB pour les animaux maigres, en particulier) qui se traduit par un problème aigu de sous-valorisation puisque dans l’échantillon enquêté 71% des animaux sont vendus sans signe de qualité : nul doute qu’il s’agit là d’une priorité d’action. En élevage ovin (Benoit et Laignel), également sur la base d’un échantillon malheureusement restreint, les différences de performances techniques et économiques des élevages conventionnels versus bio varient sensiblement selon la localisation géographique, plaine ou montagne ; il est de ce fait difficile (et dangereux) de dégager des enseignements généraux valables pour l’élevage bio dans son ensemble. L’étude détaillée des adaptations des systèmes d’élevage aux potentialités agronomiques réalisée sur quatre fermes expérimentales montre néanmoins le rôle clé de la variable «autonomie alimentaire». Par suite, la situation économique des élevages ovins bio est plus difficile en zone de montagne où l’autonomie alimentaire, voire fourragère, est moindre (l’achat des aliments non produits sur l’exploitation représente 41% du prix de vente des agneaux dans l’échantillon enquêté). In fine, cela suggère que la variabilité des performances de l’élevage ovin bio, de plaine et de montagne, dépend plus du coût de l’aliment et de la valorisation des agneaux que de la productivité numérique. L’article de Benoit et al porte également sur l’élevage ovin biologique, plus précisément la comparaison de deux systèmes ovins allaitants AB différant par le rythme de reproduction des animaux. Cela montre que les performances de l’élevage ovin AB ne s’améliorent pas quand le rythme de reproduction est accéléré, le faible avantage de productivité numérique ne permettant pas de compenser l’augmentation des consommations d’aliments concentrés et la moindre qualité des agneaux. Au final, cela illustre la plus grande difficulté à piloter le système AB le plus intensif. L’article de Coquil et al relève aussi d’une approche systémique appliquée cette fois à l’élevage bovin laitier. Il porte sur l’analyse d’un dispositif original de polyculture-élevage mis en place à la Station Inra de Mirecourt reposant sur la valorisation maximale des ressources du milieu naturel et accordant une importance première à l’autonomie en paille et à la culture des légumineuses (protéagineux, luzerne). Le cheptel valorise les produits végétaux (prairies et cultures) et assure la fertilisation des parcelles en retour. L’autonomie alimentaire étant privilégiée, les effectifs animaux sont une variable d’ajustement, situation plutôt inhabituelle par comparaison avec des élevages laitiers conventionnels qui cherchent en premier lieu à maintenir les cheptels et les capacités de production animale. Les premiers retours d’expérience suggèrent une révision du dispositif en maximisant les synergies et les complémentarités plutôt que de considérer que l’une des deux activités, la culture ou l’élevage, est au service de l’autre. Cabaret et al proposent un éclairage sur les problèmes sanitaires en élevage biologique. Sur la base, d’une part, d’une analyse des déclaratifs des acteurs de l’élevage, et, d’autre part, d’évaluations aussi objectivées que possible, les chercheurs montrent qu’il n’y aurait pas de différence notable entre l’AB et le conventionnel sur le plan des maladies infectieuses et parasitaires (nature, fréquence). La gestion de la santé des cheptels AB repose davantage sur l’éleveur que sur les prescripteurs externes auxquels il est moins fait appel, et sur une planification sanitaire préalable privilégiant la prévention et une réflexion de plus long terme sur la santé globale du troupeau, l’ensemble des maladies qui peuvent l’affecter, etc. La planification n’est pas uniquement technique. Elle requiert aussi l’adhésion des éleveurs. De fait, l’enquête analysée dans cet article relative aux élevages ovins allaitants met en lumière l’importance de ces aspects individuels et culturels sur la gestion de la santé en élevage biologique. Les alternatives aux traitements anthelminthiques en élevage ruminant AB font l’objet de nombreux travaux (Hoste et al). Différents moyens de lutte contre les parasitoses sont mis en œuvre : gestion du pâturage de façon à limiter le parasitisme helminthique (rotations, mise au repos, assainissement), augmentation de la résistance de l’hôte (génétique, nutrition, vaccination), et traitements alternatifs des animaux infectés (homéopathie, phytothérapie, aromathérapie). Les protocoles d’évaluation objective de ces traitements alternatifs posent des problèmes méthodologiques non totalement résolus à ce jour. Mais traiter autrement, c’est aussi réduire le nombre de traitements anthelminthiques de synthèse via un emploi plus ciblé (saison, catégories d’animaux). Au total, de par la contrainte du cahier des charges à respecter, l’élevage biologique a recours à l’ensemble des moyens de lutte contre les maladies parasitaires. Dans le cadre de cette approche intégrée de la santé animale, l’élevage biologique peut jouer un rôle de démonstrateur pour l’ensemble des systèmes d’élevage concernés par le problème de la résistance et des alternatives aux anthelminthiques utilisés à grande échelle. Même si la réglementation n’impose pas de conduites de reproduction spécifiques en élevage AB, elle contraint fortement les pratiques, notamment l’utilisation des traitements hormonaux. L’impact de ces contraintes est particulièrement fort en élevage de petits ruminants (où le recours à des hormones de synthèse permet l’induction et la synchronisation des chaleurs et des ovulations) et en production porcine (où la synchronisation des chaleurs et des mises bas est très pratiquée). Néanmoins, Pellicer-Rubio et al rappellent que des solutions utilisées en élevage conventionnel peuvent également être mobilisées en élevage biologique, l’effet mâle et les traitements photopériodiques naturels notamment, et ce dans toutes les filières, en particulier celles fortement consommatrices de traitements hormonaux. De façon générale, les marges de progrès sont encore importantes et les solutions seront inévitablement multiformes, combinant diverses techniques selon une approche intégrée. Ici aussi, l’AB veut être valeur d’exemple, en particulier dans la perspective d’une possible interdiction des hormones exogènes en productions animales. L’article de Bellon et al conclut le numéro. Il met l’accent sur quatre thématiques prioritaires de recherche à développer, à savoir 1) la conception de systèmes d’élevage AB, 2) l’évaluation de l’état sanitaire des troupeaux et le développement d’outils thérapeutiques alternatifs, 3) la maîtrise de la qualité des produits et 4) l’étude des interactions entre élevage AB et environnement. A ces quatre orientations, on ajoutera la nécessité de recherches sur l’organisation des filières, la distribution, les politiques publiques, etc. dans la perspective de différenciation et de valorisation par le consommateur des produits issus de l’élevage biologique. Dans le droit fil de ces conclusions, l’Inra a lancé, ce printemps, un nouvel appel à projets de recherche sur l’AB dans le cadre du programme dit AgriBio3 (programme qui prend la suite de deux premiers programmes également ciblés sur l’AB). Les deux grandes thématiques privilégiées sont, d’une part, les performances techniques de l’AB (évaluation, amélioration, conséquences sur les pratiques), et, d’autre part, le développement économique de l’AB (caractérisation de la demande, ajustement entre l’offre et la demande, stratégie des acteurs et politiques publiques). Ce programme, associé à d’autres initiatives nationales (appel à projets d’innovation et de partenariat CASDAR du ministère en charge de l’agriculture) et européennes (programme européen CORE Organic en cours de montage, suite à un premier programme éponyme), devrait permettre, du moins nous l’espérons, de répondre aux défis de l’AB, plus spécifiquement ici à ceux de l’élevage biologique. Un enjeu important est aussi que les innovations qui émergeront de ces futurs programmes, tout comme des travaux pionniers décrits dans ce numéro, constituent une source d’inspiration pour faire évoluer et asseoirla durabilité d’autres formes d’élevage.
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Candau, Joel. "Altricialité." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.087.

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Abstract:
Deux faits signent la nature profonde de l’être humain : (i) un cerveau d’une grande plasticité et (ii) la puissance impérieuse de la culture qui se manifeste non seulement par la diversité et l’intensité de son expression, mais aussi par la forte influence qu’elle exerce rétroactivement sur le développement de notre architecture cérébrale – qui l’a rendue possible. Cette plasticité développementale, résumée dans l’idée que « nous héritons notre cerveau ; nous acquérons notre esprit » (we inherit our brains ; we acquire our minds)(Goldschmidt 2000), relève d’un processus plus général appelé « altricialité » par les éthologues. Le terme est dérivé de l’anglais altricial, mot qui vient lui-même du latin altrix : « celle qui nourrit », « nourrice » (Gaffiot 1934). Dans son acception première, l’altricialité signifie qu’une espèce n’est pas immédiatement compétente à la naissance, contrairement aux espèces dites précoces. C’est le cas, par exemple, de la plupart des passereaux qui naissent les yeux fermés et dont la survie dépend entièrement de l’aide apportée par leur entourage. Il en va de même pour notre espèce. Dans le cas des nouveau-nés humains, toutefois, s’ajoute à l’altricialité primaire une altricialité secondaire. On désigne ainsi le fait que notre cerveau n’est pleinement compétent (sur les plans cognitif, émotionnel, sensoriel et moteur) que tardivement. La force et la durée de la croissance cérébrale post-natale caractérisent cette altricialité secondaire. Du point de vue de la force, le chimpanzé Pan troglodytes, espèce animale qui nous est phylogénétiquement la plus proche, a un coefficient de croissance cérébrale de 2,5 entre la naissance et l’âge adulte, contre 3,3 chez les humains (DeSilva et Lesnik 2008). Du point de vue de la durée, on a longtemps cru que la maturité du cerveau humain coïncidait avec la puberté, mais on sait aujourd’hui que la période de surproduction et d’élimination des épines dendritiques sur les neurones pyramidaux du cortex préfrontal court jusqu’à la trentaine (Petanjeket al. 2011). Outre des contraintes obstétriques, cette maturation prolongée est probablement due aux coûts métaboliques élevés du développement cérébral (Goyal et al. 2014), un processus de co-évolution ayant favorisé l’étalement dans le temps de la dépense énergétique (Kuzawa et al. 2014). Cette forte altricialité cérébrale est propre aux êtres humains, le contrôle génétique qui s’exerce sur l’organisation somatopique de notre cortex, sur la connectique cérébrale et sur les aires d’association étant plus faible que chez le chimpanzé commun. Par exemple, deux frères chimpanzés auront des sillons cérébraux davantage similaires que deux frères humains, parce que le cerveau des premiers est moins réceptif aux influences environnementales que celui des membres de notre espèce (Gómez-Robles et al. 2015). Cette spécificité du cerveau humain est tout aussi importante que son quotient d’encéphalisation (6,9 fois plus élevé que celui d’un autre mammifère du même poids, et 2,6 fois supérieur à celui d’un chimpanzé), le nombre élevé de ses neurones (86 milliards contre 28 milliards chez le chimpanzé), la complexité de sa connectique (environ 1014 synapses), les changements néoténiques lors de l’expression des gènes (Somel et al. 2009) et son architecture complexe. Chez le nouveau-né humain, la neurogenèse est achevée, excepté dans la zone sous-ventriculaire – connectée aux bulbes olfactifs – et la zone sous-granulaire, qui part du gyrus denté de l’hippocampe (Eriksson et al. 1998). Toutefois, si tous les neurones sont déjà présents, le cerveau néonatal représente moins de 30% de sa taille adulte. Immédiatement après la naissance, sa croissance se poursuit au même taux qu’au stade fœtal pour atteindre 50% de la taille adulte vers 1 an et 95% vers 10 ans. Cette croissance concerne essentiellement les connexions des neurones entre eux (synaptogenèse, mais aussi élagage de cette interconnectivité ou synaptose) et la myélinisation néocorticale. À chaque minute de la vie du bébé, rappelle Jean-Pierre Changeux (2002), « plus de deux millions de synapses se mettent en place ! » Au total, 50% de ces connexions se font après la naissance (Changeux 2003). Cette spécificité d’Homo sapiens a une portée anthropologique capitale. Elle expose si fortement les êtres humains aux influences de leur environnement qu’ils deviennent naturellement des êtres hyper-sociaux et hyper-culturels, ce qu’avait pressenti Malinowski (1922 : 79-80) quand il soutenait que nos « états mentaux sont façonnés d’une certaine manière » par les « institutions au sein desquelles ils se développent ». Le développement du cerveau dans la longue durée permet une « imprégnation » progressive du tissu cérébral par l’environnement physique et social (Changeux 1983), en particulier lors des phases de socialisation primaire et secondaire. L’être humain a ainsi des «dispositions épigénétiques à l’empreinte culturelle » (Changeux 2002). Les effets sociaux et les incidences évolutionnaires (Kuzawa et Bragg 2012) d’une telle aptitude sont immenses. L’entourage doit non seulement aider les nouveau-nés, mais aussi accompagner les enfants jusqu’à leur développement complet, l’immaturité du cerveau des adolescents étant à l’origine de leur caractère souvent impulsif. Cet accompagnement de l’enfant se traduit par des changements dans la structure sociale, au sein de la famille et de la société tout entière, notamment sous la forme d’institutions d’apprentissage social et culturel. Les êtres humains sont ainsi contraints de coopérer, d’abord à l’intérieur de leur groupe familial et d’appartenance, puis sous des formes plus ouvertes (voir Coopération). Née de processus évolutifs anciens d’au moins 200 000 ans (Neubaueret al. 2018), l’altricialité secondaire nous donne un avantage adaptatif : contrairement à d’autres espèces, nos comportements ne sont pas « mis sur des rails » à la naissance, ce qui les rend flexibles face à des environnements changeants, favorisant ainsi la diversité phénotypique et culturelle. Cette plasticité cérébrale peut produire le meilleur. Par exemple, 15 mois seulement d’éducation musicale avant l’âge de 7 ans peuvent renforcer les connexions entre les deux hémisphères cérébraux (Schlaug et al. 1995) et induire d’autres changements structuraux dans les régions assurant des fonctions motrices, auditives et visuo-spatiales (Hyde et al. 2009). Une formation musicale précoce prévient aussi la perte d’audition (White-Schwoch et al. 2013) et améliore la perception de la parole (Du et Zatorre 2017). Cependant, comme cela est souvent le cas en évolution, il y a un prix à payer pour cet avantage considérable qu’est l’altricialité secondaire. Il a pour contrepartie un appétit vorace en énergie de notre cerveau (Pontzer et al. 2016). Il nous rend plus vulnérables, non seulement jusqu’à l’adolescence mais tout au long de la vie où, suppose-t-on, des anomalies des reconfigurations neuronales contribuent au développement de certaines pathologies neurologiques (Greenhill et al. 2015). Enfin, un risque associé au « recyclage culturel des cartes corticales » (Dehaene et Cohen 2007) est rarement noté : si ce recyclage peut produire le meilleur, il peut aussi produire le pire, selon la nature de la matrice culturelle dans laquelle les individus sont pris (Candau 2017). Par exemple, le choix social et culturel consistant à développer des industries polluantes peut provoquer des maladies neurodégénératives et divers désordres mentaux (Underwood 2017), notamment chez les enfants (Bennett et al. 2016), phénomène qui est accentué quand il est associé à l’adversité sociale précoce (Stein et al. 2016). Toujours dans le registre économique, la mise en œuvre de politiques qui appauvrissent des populations peut affecter le développement intellectuel des enfants (Luby et al. 2013), un message clé du World Development Report 2015 étant que la pauvreté est une « taxe cognitive ». Un dernier exemple : Voigtländer et Voth (2015) ont montré que les Allemands nés dans les années 1920 et 1930 manifestent un degré d’antisémitisme deux à trois fois plus élevé que leurs compatriotes nés avant ou après cette période. Bien plus souvent que d’autres Allemands, ils se représentent les Juifs comme « une population qui a trop d’influence dans le monde » ou « qui est responsable de sa propre persécution ». Ceci est la conséquence de l’endoctrinement nazi qu’ils ont subi durant toute leur enfance, notamment à l’école, en pleine période d’altricialité secondaire. En résumé, l’altricialité secondaire est au fondement (i) de l’aptitude naturelle de notre cerveau à devenir une représentation du monde et (ii) d’une focalisation culturelle de cette représentation, sous l’influence de la diversité des matrices culturelles, cela pour le meilleur comme pour le pire. Cette hyperplasticité du cerveau pendant la période altricielle laisse la place à une plasticité plus modérée à l’âge adulte puis décroît à l’approche du grand âge, mais elle ne disparaît jamais complètement. Par conséquent, loin de voir dans les données neurobiologiques des contraintes qui auraient pour seule caractéristique de déterminer les limites de la variabilité culturelle – limitation qui est incontestable – il faut les considérer également comme la possibilité de cette variabilité.
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Bromberger, Christian. "Méditerranée." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.106.

Full text
Abstract:
Alors que l’américanisme, l’africanisme, l’européanisme, l’indianisme… sont reconnus, certifiés par des musées ou des sections de musée, des départements universitaires, des chapitres de manuels depuis les origines, l’anthropologie de la Méditerranée est une spécialité récente, prenant corps, sous l’égide des universités britanniques, dans les années 1950. Ce retard est dû, au moins en partie, à l’hétérogénéité du monde méditerranéen partagé entre les façades méridionale et orientale de la mer, qui relèvent, à première vue, de l’étude du monde arabo-musulman, et la façade septentrionale ressortissant de prime abord de l’ethnologie européenne. Le scepticisme, récusant la pertinence d’une anthropologie de la Méditerranée, peut encore trouver des arguments dans l’histoire des civilisations ou dans l’actualité. Contrairement à d’autres régions du monde, l’aire iranienne voisine par exemple, le monde méditerranéen ne forme une unité ni par ses langues ni par ses traditions religieuses. Faut-il rappeler que seul l’Empire romain l’a unifié pendant plusieurs siècles autour du « mare nostrum » en favorisant l’épanouissement d’une culture gréco-latine à vocation universelle et en développant tout autour de la mer des institutions politiques sur le modèle de Rome ? Puis l’histoire de la Méditerranée fut faite de partages, de schismes, de croisades, de guerres entre empires, de conquêtes coloniales qui aboutirent, au terme de péripéties violentes, à la situation contemporaine où coexistent trois ensembles eux-mêmes fractionnés : une Méditerranée latine, catholique, largement laïcisée , partie intégrante de l’Europe occidentale, une Méditerranée balkanique orthodoxe avec ses poches islamiques, une Méditerranée arabo-musulmane. En dépit de ces fractures, des hommes de lettres campèrent, dans les années 1930, une Méditerranée des échanges et de la convivenza, à laquelle donnent crédit des lieux et des épisodes remarquables de l’histoire (l’Andalousie au temps du califat omeyade, la Sicile de Frédéric II, des villes cosmopolites de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle : Istanbul, Smyrne, Salonique, Beyrouth, Alexandrie, Alger, Tanger, Trieste, Marseille, etc.). Des revues (à Marseille, les Cahiers du sud de Jean Ballard, à Tunis Les Cahiers de la Barbarie d’Armand Guibert et Jean Amrouche , à Alger Rivages d’Edmond Charlot et Albert Camus, à Rabat Aguedal d’Henri Bosco) exaltèrent cette « fraternité méditerranéenne » tout autant imaginaire que réelle. Gabriel Audisio fut le chantre le plus exalté de cette commune « patrie méditerranéenne »: « Non, écrit-il, la Méditerranée n’a jamais séparé ses riverains. Même les grandes divisions de la Foi, et ce conflit spirituel de l’Orient et de l’Occident, la mer ne les a pas exaltés, au contraire adoucis en les réunissant au sommet sensible d’un flot de sagesse, au point suprême de l’équilibre ». Et à l’image d’une Méditerranée romaine (il veut « remettre Rome ‘à sa place’ ») il oppose celle d’une « synthèse méditerranéenne » : « À cette latinité racornie, j’oppose tout ce qui a fait la civilisation méditerranéenne : la Grèce, l’Égypte, Judas, Carthage, le Christ, l’Islam ». Cette Méditerranée qui « vous mélange tout ça sans aucune espèce de pudeur », dit-il encore, « se veut universelle ». Avant qu’un projet collectif d’anthropologie n’émerge, des ancêtres de la discipline, des géographes, des historiens, avaient apporté une contribution importante à la connaissance du monde méditerranéen. Maine, Robertson Smith, Frazer, etc. étaient classicistes ou historiens du droit et se référaient souvent aux sociétés antiques de la Méditerranée pour analyser coutumes et croyances ou encore les différentes formes d’organisation sociale (la tribu, la cité, etc.) et leur évolution. Plus tard, dans les premières décennies du XXème siècle, de remarquables études monographiques ou thématiques furent réalisées sur les différentes rives de la Méditerranée , telles celles de Maunier (1927) sur les échanges rituels en Afrique du nord, de Montagne (1930) sur les Berbères du sud Marocain, de Boucheman (1937) sur une petite cité caravanière de Syrie…Géographes et historiens, plus préoccupés par l’ancrage matériel des sociétés que par leur structure ou leurs valeurs, publièrent aussi des travaux importants, synthétiques ceux-ci, sur le monde méditerranéen ; ainsi Charles Parain, dans La Méditerranée, les hommes et les travaux (1936), campe une Méditerranée des infrastructures, celle qui prévaudra jusques et y compris dans les 320 premières pages de la thèse de Fernand Braudel (1949), celle des « ressources naturelles, des champs et des villages, de la variété des régimes de propriété, de la vie maritime, de la vie pastorale et de la vie agricole, des métiers et des techniques ». L’acte fondateur de l’anthropologie de la Méditerranée fut un colloque organisé en 1959 par Julian Pitt-Rivers, Jean Peristiany et Julio Caro Baroja, qui réunit, entre autres, Ernest Gellner, qui avait mené des travaux sur le Haut-Atlas, Pierre Bourdieu, alors spécialiste de la Kabylie, John K. Campbell, auteur de recherches sur les Saracatsans du nord de la Grèce. Cette rencontre, et celle qui suivit, en 1961, à Athènes donnèrent lieu à la publication de deux recueils fondamentaux (Pitt-Rivers, 1963, Peristiany, 1965), campant les principaux registres thématiques d’une anthropologie comparée des sociétés méditerranéennes (l’honneur, la honte, le clientélisme, le familialisme, la parenté spirituelle, etc.) et véritables coups d’envoi à des recherches monographiques s’inscrivant désormais dans des cadres conceptuels fortement charpentés. Les décennies 1960, 1970 et 1980 furent celles d’une croissance rapide et d’un épanouissement de l’anthropologie de la Méditerranée. Le monde méditerranéen est alors saisi à travers des valeurs communes : outre l’honneur et la honte, attachés au sang et au nom (Pitt-Rivers, 1977, Gilmore, 1987), la virilité qui combine puissance sexuelle, capacité à défendre les siens et une parole politique ferme qui ne transige pas et ne supporte pas les petits arrangements, l’hospitalité ostentatoire. C’est aussi un univers où domine une vision endogamique du monde, où l’on prise le mariage dans un degré rapproché, mieux la « république des cousins », où se marient préférentiellement le fils et la fille de deux frères, une formule surtout ancrée sur la rive sud et dans l’Antiquité pré-chrétienne, ; Jocaste ne dit-elle pas à Polynice : « Un conjoint pris au-dehors porte malheur » ? Ce à quoi Ibn Khaldoun fait écho : « La noblesse, l’honneur ne peuvent résulter que de l’absence de mélange », écrivait-il. Aux « républiques des beaux-frères », caractéristiques des sociétés primitives exogames étudiées par Claude Lévi-Strauss s’opposent ainsi les « républiques méditerranéennes des cousins », prohibant l'échange et ancrées dans l'endogamie patrilinéaire. Alors que dans les premières, « une solidarité usuelle unit le garçon avec les frères et les cousins de sa femme et avec les maris de ses sœurs », dans les secondes « les hommes (...) considèrent leurs devoirs de solidarité avec tous leurs parents en ligne paternelle comme plus importants que leurs autres obligations, - y compris, bien souvent, leurs obligations civiques et patriotiques ». Règne ainsi, dans le monde méditerranéen traditionnel, la prédilection pour le « vivre entre soi » auquel s’ajoute une ségrégation marquée entre les sexes, « un certain idéal de brutalité virile, dont le complément est une dramatisation de la vertu féminine », poursuit Germaine Tillion (1966). La Méditerranée, c’est aussi un monde de structures clientélaires, avec ses patrons et ses obligés, dans de vieilles sociétés étatiques où des relais s’imposent, à tous les sens du terme, entre le peuple et les pouvoirs; parallèlement, dans l’univers sacré, les intermédiaires, les saints, ne manquent pas entre les fidèles et la divinité ; ils sont nombreux, y compris en islam où leur culte est controversé. La violence avec ses pratiques vindicatoires (vendetta corse, disamistade sarde, gjak albanais, rekba kabyle…) fait aussi partie du hit-parade anthropologique des caractéristiques méditerranéennes et les auteurs analysent les moyens mis en œuvre pour sortir de ces conflits (Black-Michaud, 1975). Enfin, comment ne pas évoquer une communauté de comportements religieux, en particulier les lamentations funèbres, les dévotions dolorisantes autour des martyrs ? L’« inflation apologétique du martyre » est ainsi un trait commun au christianisme et à l’islam chiite pratiqué au Liban. La commémoration des martyrs fondateurs, dans le christianisme comme en islam chiite, donne lieu à des rituels d’affliction de part et d’autre de la Méditerranée. C’est en terre chrétienne la semaine sainte, avec ses spectaculaires processions de pénitents en Andalousie, ou, en Calabre, ces cérémonies où les hommes se flagellent les mollets et les cuisses jusqu’au sang. Au Liban les fidèles pratiquent, lors des processions et des prônes qui évoquent les tragiques événements fondateurs, des rituels dolorisants : ils se flagellent avec des chaînes, se frappent la poitrine avec les paumes des mains, voire se lacèrent le cuir chevelu avec un sabre. Dans le monde chrétien comme en islam chiite, des pièces de théâtre (mystères du Moyen Âge, ta’zie) ont été composées pour représenter le martyre du sauveur. Rituels chiites et chrétiens présentent donc un air de famille (Bromberger, 1979). Cette sensibilité au martyre dans les traditions religieuses méditerranéennes est à l’arrière-plan des manifestations laïques qui célèbrent les héros locaux ou nationaux tombés pour la juste cause. C’est le cas en Algérie. Toutes ces remarques peuvent paraître bien réductrices et caricaturales, éloignées des formes de la vie moderne et de la mondialisation qui l’enserre. Ne s’agit-il pas d’une Méditerranée perdue ? Les auteurs cependant nuancent leurs analyses et les insèrent dans le contexte spécifique où elles prennent sens. Dans leur généralité, elles offrent, malgré tout, une base de départ, un cadre comparatif et évolutif. Après une période faste, couronnée par un ouvrage de synthèse récapitulant les acquis (Davis, 1977), vint le temps des remises en cause. Plusieurs anthropologues (dont Michael Herzfeld, 1980, Josep Llobera,1986, Joao de Pina-Cabral,1989…) critiquèrent de façon radicale l'érection de la Méditerranée en « regional category » en fustigeant le caractère artificiel de l'objet, créé, selon eux, pour objectiver la distance nécessaire à l'exercice légitime de la discipline et qui s'abriterait derrière quelques thèmes fédérateurs fortement stéréotypés. À ces critiques virulentes venues des centres européens ou américains de l’anthropologie, se sont jointes celles d'ethnologues originaires des régions méditerranéennes, pour qui la référence à la Méditerranée est imaginaire et suspecte, et dont les travaux sont ignorés ou regardés de haut par les chercheurs formés à l’école britannique. Ce sentiment négatif a été d’autant plus accusé sur les rives méridionale et orientale de la Méditerranée que la mer qui, à différentes périodes, reliait est devenue un fossé aussi bien sur le plan économique que politique. Diverses initiatives et prises de position scientifiques ont donné un nouvel élan, dans les années 1990-2000, à l’anthropologie de la Méditerranée. Colloques et ouvrages (par exemple Albera, Blok, Bromberger, 2001) rendent compte de cette nouvelle conjoncture. On se garde désormais plus qu’avant de considérer le monde méditerranéen comme une aire culturelle qui présenterait, à travers le temps et l’espace, des caractéristiques communes stables. Au plus parlera-t-on d’un « air de famille » entre les sociétés riveraines de la mer en raison de contextes écologiques similaires, d’une histoire partagée, de la reconnaissance d’un seul et même Dieu. Cette perspective mesurée rejoint le point de vue de Horden et Purcell (2000), auteurs d’un ouvrage important tirant un bilan critique de l’histoire du monde méditerranéen. Pour eux, qui combinent points de vue interactionniste et écologique, la Méditerranée se définit par la mise en relation par la mer de territoires extrêmement fragmentés, par une « connectivity » facilitée par les Empires. Le titre énigmatique de leur livre, The Corruptive Sea, « La Mer corruptrice », prend dès lors tout son sens. Parce qu’elle met en relation, cette mer serait une menace pour le bon ordre social et pour la paix dans les familles. Cette proximité entre sociétés différentes qui se connaissent fait que le monde méditerranéen s’offre comme un terrain idéal au comparatisme « à bonne distance ». C’est sous le sceau de ce comparatisme raisonné que s’inscrivent désormais les travaux les plus convaincants, qu’ils se réclament explicitement ou non de l’anthropologie de la Méditerranée (voir sur la nourriture Fabre-Vassas, 1994, sur la parenté Bonte éd., 1994 , sur la sainteté Kerrou éd., 1998 et les traditions religieuses, sur les migrations et les réseaux Cesari, éd., 2002, sur le cosmopolitisme Driessen, 2005) Tantôt les recherches soulignent les proximités (Albera, 2005, 2009, Dakhlia, 2008, Dakhlia et Kaiser, 2011), tantôt elles les relativisent (Fernandez Morera, 2016, Bromberger, 2018), tantôt elles insistent sur les aspects conflictuels (Chaslin, 1997). Une autre voie est de considérer le monde méditerranéen, non pas comme un ensemble fait de similarités et de proximités mais comme un espace fait de différences qui forment système. Et ce sont ces différences complémentaires, s’inscrivant dans un champ réciproque, qui permettent de parler d’un système méditerranéen. Chacun se définit, ici peut-être plus qu’ailleurs, dans un jeu de miroirs (de coutumes, de comportements, d’affiliations) avec son voisin. Les comportements alimentaires, les normes régissant l’apparence vestimentaire et pileuse, le statut des images… opposent ainsi des populations revendiquant un même Dieu (Bromberger, 2018).
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