Littérature scientifique sur le sujet « Écologie marine – Communication »

Comment les cultures attribuent-elles sens et valeur à leurs interprétations du temps atmosphérique et du climat? Comment les gens s'adaptent-ils au climat local, à la température, aux inondations et aux précipitations – ou à leur absence? Comment les changements climatiques contemporains affectent-ils les communautés? Comment le savoir sur les changements climatiques est-il construit? Comment l’anthropologie peut-elle contribuer à l’élaboration de politiques liées au climat? L’archéologie a une longue tradition d'investigation sur les dynamiques culturelles liées au climat – en particulier, les changements concomitants entre sociétés humaines et environnement naturel, que ce soit sur le plan de la résilience ou du déclin de civilisations des suites d’événements climatiques (Weiss and Bradley 2001 ; McGovern. 1994 ; Rosen 2007). Cependant, il s’agit pour l’anthropologie culturelle d’un objet d’étude relativement récent. Bien que les études émergeant du matérialisme culturel et de l’écologie culturelle se soient penchées sur les interrelations entre culture et écologie, incluant les dimensions du climat, comme le note Susan Crate (2011 : 178) dans sa recension sur le climat et la culture, ces dernières fournissaient des explications déterministes et laissent peu de place au réseau mondial de connexions que le changement climatique contemporain invoque. Depuis le tournant du 21e siècle, l’anthropologie culturelle multiplie ses enquêtes sur les dimensions sociales et culturelles du climat et la question des changements climatiques occupe une place importante dans ces travaux. Cet intérêt a donné lieu à la publication d’importantes monographies et collections éditées (Cruikshank 2005 ; Crate and Nuttall 2009 ; Dove 2014 ; Hsu and Low 2008 ; Marino 2015 ; Strauss and Orlove 2003). Les ethnographies sur le climat se distinguent bien souvent par leur approche multisite. Elle se penchent à la fois sur les diverses dimensions locales de phénomènes climatiques globaux et la manière dont ceux-ci sont vécus et perçus, non seulement au sein de communautés locales (Crate 2008 ; Brugger et al. 2012) mais aussi en lieux non traditionnels comme les institutions tel le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) (O’Reilly 2012) ou dans le cadre de congrès internationaux visant à définir des questions et mettre en place des initiatives politiques liées aux changements climatiques (Doolittle 2010 ; Skrydstrup 2009). Ces études s’appuient sur une variété de méthodes, que ce soit l’enquête ethnographique ou l’histoire orale (Cruikshank 2001). Les anthropologues qui s’intéressent au climat se démarquent souvent par l’adoption d’une approche collaborative alors qu’ils œuvrent au sein d’équipes pluridisciplinaires (Bauer and Bhan 2018 ; Orlove, Wiegandt, et Luckman 2008 ; Ribot, Magalhães, et Panagides 1995). Comme l’invoquent par ailleurs Castree et ses collègues (2014), la question du changement climatique doit devenir une arène pour l’intégration des sciences naturelles, humaines et sociales. L’anthropologie s’intéresse aux perceptions, connaissances, évaluations et réponses liées au climat et à son changement. Elle apporte un éclairage sur les dimensions locales de processus globaux et sur comment ceux-ci sont articulés par le biais de systèmes de connaissances locaux. Les questions examinées sont multiples. En lien avec l’intérêt de l’anthropologie pour les savoirs locaux et les modèles culturels de cognition, l'ethnoclimatologie a fourni, dans de premiers efforts, des études émergeant de l’Inde sur la prévision de la sécheresse (Bharara 1982) et sur les multiples dimensions de la mousson (Zimmermann 1987). Plus récemment, des anthropologues se sont penchés sur les modèles locaux de prévisions météorologiques en Papouasie-Nouvelle-Guinée (Sillitoe 1994), dans les Andes (Orlove, Chiang et Cane 2002) et au Burkina Faso (Roncoli, Ingram and Kirshen 2002). Les modèles de connaissances liés aux perturbations climatiques sont également examinés par les anthropologues et chercheurs qui adoptent une approche ethnographique (Schneider 1957 ; Carey 2008). L’anthropologie se penche également sur les catastrophes climatiques et leurs conséquences. Dans une étude précurseuse, James Spillius (1957) examine la réponse aux ouragans chez les habitants de l’île de Tikopia et revendique une plus grande inclusion par les administrateurs locaux des connaissances qui découlent d’études anthropologiques. Solway (1994) montre comment les sécheresses dans la région du Kalahari au Botswana catalysent des changements sociaux. Shaw (1992) et Scheper-Hughes (2005) considèrent les dimensions de genre et les questions raciales liées aux désastres. Les conséquences des désastres climatiques, notamment les déplacements de populations et les mouvements migratoires, sont également examinées (Olivier-Smith 2009 ; Oliver-Smith and Shen 2009). La reconnaissance de la réalité locale du changement climatique amène les anthropologues à examiner la résilience et l’adaptation des populations. L’anthropologie fournit ainsi des analyses ethnographiques sur les questions de risque et de vulnérabilité chez les communautés littorales et insulaires (Lazrus 2012), chez les populations montagnardes (Rasmussen 2015) et en milieu arctique (Crate 2008 ; Nuttal 2010). Par ailleurs, les anthropologues jettent un regard critique sur le caractère universalisant des concepts liés aux changements climatiques, tel celui de l’adaptation (Finan and Nelson 2001 ; Orlove 2009). La connaissance, la science et la compréhension du changement climatique sont en soi des phénomènes sociaux et les anthropologues s’interrogent sur la manière dont les variables sociales, culturelles, économiques et politiques affectent l’interprétation et l’expérience des événements climatiques extrêmes et des changements climatiques. Ils étudient ainsi la question des communications, se penchant sur la réception et la traduction locale (Rudiak-Gould 2012), l’attention du public (Broad and Orlove 2007), ainsi que sur le scepticisme public (Diemberger et al. 2012). Les chercheurs portent également un regard critique sur la construction scientifique des scénarios liés aux changements climatiques (Lahsen 2005 ; Hastrup and Skrydstrup 2013). La recherche anthropologique sur le climat se fait également activiste. Ainsi, de nombreux anthropologues plaident pour un plus grand engagement de l’anthropologie dans l’élaboration de politiques liées au climat, mettant de l’avant le rôle clé que peut jouer leur discipline dans la quête de solutions au changement climatique et à ses effets (Barnes et al. 2013 ; Batterbury 2008 ; Fiske 2009 ; Rayner & Malone 1998).

Les communautés d’eucaryotes unicellulaires associées à des métazoaires endémiques de deux environnements marins, les sources hydrothermales et les sédiments marins côtiers, ont été caractérisées par des études moléculaires et microscopiques. Ce travail de recherche a permis i) de caractériser et de comparer la distribution des communautés d’eucaryotes unicellulaires associées à différents environnements marins profonds, ii) de mettre en évidence de nouveaux clades, notamment chez les ciliés détectés dans les bivalves hydrothermaux, iii) de redéfinir et de comparer la distribution d’un groupe particulier de ciliés, les astomes, retrouvé uniquement en interaction avec des polychètes, iv) de mettre en évidence dans ces astomes endocommensaux, un troisième degré d’interaction représenté par des bactéries endocytoplasmiques. Ainsi, cette étude montre qu’une majorité d’eucaryotes unicellulaires détectés au niveau des sources hydrothermales sont des organismes cosmopolites des océans. Cependant, des niches écologiques distinctes et stables, représentées par les bivalves endémiques, abritent des communautés de ciliés plus spécifiques. De plus, les polychètes Cirratulidae retrouvés dans les sédiments côtiers réduits abritent un modèle d’interaction tripartite composé d’astomes endocommensaux associés à des bactéries endocytoplasmiques. Ces endosymbiontes sont phylogénétiquement très éloignés des organismes déjà décrits, et pourraient être ainsi les témoins d’une histoire évolutive commune. Ces nouveaux modèles d’étude ouvrent le champ des interactions entre eucaryotes et bactéries

La gentrification et l'industrialisation des espaces côtiers, la surpêche, l'épuisement des ressources halieutiques, les pollutions marines d'origines diverses et le réchauffement climatique témoignent de l'ampleur de la crise environnementale au Sénégal. En voie d'exploitation de gisements en gaz offshore, la préservation de la mer et des ressources naturelles s'impose comme un défi majeur à relever dans le but de tirer profit des revenus de ces projets. En raison de la signature de multiples conventions et partenariats internationaux, mais aussi de la demande sociale en information de plus en plus importante, l'adoption de la transparence devient un impératif pour l'État sénégalais. Les informations médiatiques portant sur les politiques de gouvernance sont plus axées sur la transparence financière que sur l'écologie. Ce qui nous invite à questionner la place de la transparence dans la conception des communications publiques et son effet en matière d'engagement social, notamment au service de l'environnement. Cette thèse vise à analyser les interactions entre la transparence potentielle dans les communications et la promotion de la préservation de l'environnement marin au Sénégal. Elle a été réalisée au moyen d'entretiens semi-directifs effectués in situ auprès des acteurs locaux et d'une analyse de contenu d'articles issus de la presse en ligne sénégalaise. En montrant les déficits de transparence dans les communications, les résultats révèlent les problèmes de communications, en particulier participatives et environnementales, qui exacerbent l'intérêt social pour l'écologie quant à l'exploitation de projets extractifs. L'étude apporte également la lumière sur la dissonance entre les promesses de transparence dans les mesures de gouvernance et la transparence perçue au travers des communications. En raison des lacunes inhérentes à la transparence des communications qui marginalisent les enjeux écologiques, les initiatives communicationnelles échouent à catalyser l'engagement public en faveur de la sauvegarde de l'environnement marin.Mots clés : transparence, communication, écologie marine, gaz naturel, gouvernance, Sénégal
The gentrification and industrialization of coastal areas, overfishing, depletion of fishery resources, various sources of marine pollution, and climate change all bear witness to the magnitude of the environmental crisis in Senegal. As the country prepares to exploit offshore gas deposits, the preservation of the sea and natural resources emerges as a major challenge to be addressed in order to fully benefit from the revenues generated by these projects. Given the signing of numerous international conventions and partnerships, along with an increasingly strong social demand for information, the adoption of transparency has become an imperative for the Senegalese state. However, media coverage of governance policies is more focused on financial transparency than on ecological matters. This invites us to question the role of transparency in public communications and its impact on social engagement, particularly in the service of environmental issues.This thesis aims to analyze the interactions between potential transparency in communications and the promotion of marine environmental preservation in Senegal. It was conducted through semi-structured interviews carried out in situ with local stakeholders, and a content analysis of articles from the Senegalese online press. By highlighting transparency deficits in communications, the results reveal communication problems, particularly in participatory and environmental domains, which intensify public interest in ecology in the context of extractive projects. The study also sheds light on the dissonance between the promises of transparency in governance measures and the transparency perceived through public communications. Due to inherent gaps in communication transparency, which marginalize ecological issues, communication initiatives fail to catalyze public engagement in favor of marine environmental preservation.Keywords: transparency, communication, ecology marine, natural gas, governance, Senegal