Barnouin, Yoann. "Développement d’un indicateur de sarcopénie à partir de critères IRM." Paris 6, 2013. http://www.theses.fr/2013PA066467.
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La sarcopénie correspond à la diminution de la masse musculaire inéluctable avec l’avancée en âge mais son développement peut être accéléré sous l’effet de facteurs pathologiques et comportementaux. Il n’existe pas de consensus sur l’adoption d’un véritable critère diagnostique de la sarcopénie pourtant indispensable dans un cadre clinique. Alors que certains auteurs ont décidé d’inclure la notion de performance physique (force et/ou mobilité) dans leur définition, d’autres ont normalisé leur critère quantitatif de masse musculaire par des indicateurs de stature évoluant avec l’âge pouvant s’avérer être des facteurs confondants. Nos travaux s’inscrivent dans le cadre du projet Européen intitulé « MyoAge ». L’un de ses objectifs est l’évaluation des modifications neuromusculaires au cours du vieillissement en bonne santé. Notre population expérimentale a été composée de 105 sujets répartis équitablement en trois groupes (jeunes de 18 à 30 ans, personnes âgées pratiquant une activité physique régulière d’entretien au moins 3 fois par semaine et des personnes âgées sédentaires). Chaque participant a effectué une série de tests fonctionnels (mesure de la composition corporelle, de la force de préhension et d’extension de genou, de la puissance musculaire par le biais d’un saut en contre mouvement, de l’équilibre, de la fonction pulmonaire, cognitive et motrice). Nos travaux ont eu pour but de développer un nouvel indicateur de sarcopénie à partir de données d’imagerie par résonance magnétique (IRM) sur une centaine de sujets jeunes et âgés. En s’appuyant sur cette technique de référence pour l’estimation de la composition corporelle, nous avons proposé une méthode de segmentation standardisée des différentes coupes IRM du quadriceps fémoral (QUAD) afin de pouvoir en estimer le volume de la manière la plus fiable possible en s’appuyant sur des repères anatomiques. Ensuite nos travaux ont pu montrer qu’en segmentant une coupe tous les 5 cm le long du groupe musculaire, il était possible d’estimer avec une bonne précision son volume par le biais de la méthode cylindrique. Nos travaux ont ensuite montré qu’en segmentant une seule coupe IRM à mi-longueur du fémur, il était possible d’obtenir un indicateur robuste du volume musculaire normalisé par la longueur du fémur. Parce que l’infiltration graisseuse intramusculaire (IMF) augmente de manière significative avec l’âge, notre critère de sarcopénie se propose d’en tenir compte. Les résultats de notre étude ont également montré que l’IMF au sein de l’ACSA à mi-longueur du fémur était représentative de l’infiltration graisseuse au sein du volume global du QUAD. Par conséquent, nous avons choisi d’utiliser la coupe du QUAD à 50% de la longueur du fémur dans notre critère. L’ACSA musculaire du QUAD n’étant pas influencée par la taille du sujet, le critère de sarcopénie ou de masse musculaire est le suivant : ACSA musculaire du QUAD – ACSA IMF du QUAD. Par la suite, nous avons testé notre critère de sarcopénie en le comparant à ceux généralement proposés afin de vérifier nos hypothèses de départ et analyser son association avec les performances physiques. Les résultats indiquent que : (1) la prévalence de la sarcopénie dépend grandement du critère diagnostic utilisé ce qui pose un réel problème pour la détection de personnes sarcopéniques dans un cadre clinique et donc pour leur prise en charge et (2) il existe une association entre une « faible » masse musculaire et une « faible » force musculaire chez nos ainés. Cependant aucune association avec les paramètres de mobilité n’a été observée. Ces résultats sont en accord avec ceux récemment reportés dans la littérature ne montrant pas un lien direct entre la masse musculaire et la performance motrice. La dynapénie, qui se caractérise par la diminution de la force musculaire avec l’avancée en âge, serait plus à même d’être associée avec les limitations physiques. L’établissement d’un critère diagnostique de la dynapénie prenant en compte en parallèle l’évaluation de la force musculaire mais aussi de la masse musculaire (comme étant l’une des causes possibles de la dynapénie) paraitrait essentiel pour détecter les personnes présentant une perte exagérée de leur force musculaire (due ou non à une diminution exagérée de leur masse musculaire évaluée grâce à notre critère de sarcopénie) afin de prévenir un risque accru d’altérations fonctionnelles et de ce fait éviter le cercle vicieux de la dépendance. Enfin, notre critère de sarcopénie ou de « masse musculaire » pourrait être utilisé à plus grande échelle pour dépasser le cadre de la gérontologie<br>Sarcopenia is the inevitable decrease in muscle mass with advancing age, but its development can be accelerated through pathological and behavioural factors. However there is no consensus on the adoption of a true sarcopenia diagnostic criterion essential in a clinical practice. While some authors have decided to include the notion of physical performance (strength and/or mobility) in their criterion, others have standardized their quantitative criterion of muscle mass with indicators of stature evolving with age which may be confounding factors. Our work is part of the European project intituled “MyoAge”. One of the objectives is the assessment of neuromuscular changes during healthy ageing. It aims to develop a new indicator of sarcopenia using magnetic resonance imaging (MRI) data with one hundred young and elderly participants. Thanks to this gold standard technique to estimate body composition, we proposed a standard method of segmentation of different MRI slices of the quadriceps femoris (QUAD) in order to estimate the volume as accurately as possible based on anatomical landmarks. Then our work has shown that, by segmenting slices every 5 cm along the muscle group, it was possible to estimate accurately the volume through the cylindrical calculation method. After that, our work showed that segmenting one MRI slice at mid-femur length, it was possible to obtain a robust indicator of muscle volume normalized by femur length. Because intramuscular fat infiltration (IMF) increases significantly with age, our sarcopenia criterion proposes to consider it. The results of our study have also shown that IMF within the ACSA at mid-femur length was representative of IMF in the overall volume of the QUAD. Therefore, we chose to use the slice of the QUAD at 50 % of the femur length. Because QUAD muscle ACSA is independent of the height of the subject, the sarcopenia criterion or the muscle mass index is as follows: QUAD muscle ACSA – QUAD IMF ACSA. Subsequently, we tested our sarcopenia criterion by comparing to those generally available to check our assumptions and analyse its association with physical performance. The results indicate that: (1) the prevalence of sarcopenia greatly depends on the used diagnostic criterion which causes a real problem for the detection of sarcopenic individuals in a clinical setting and thus their medical care, and (2) there is an association between a "poor" muscle mass and a "poor" strength in our elders. However, no association with mobility parameters was observed. These results are consistent with those recently reported in the literature which doesn’t show a direct link between muscle mass and motor performance. Dynapenia, which is characterized by a decrease in muscle strength with advancing age, is more likely to be associated with physical limitations. The establishment of a dynapenia diagnostic criterion considering in parallel the evaluation of muscle strength and the muscle mass (as one of the possible causes of dynapenia) seems to be essential to detect people with an exaggerated loss of muscle strength (whether or not due to an exaggerated decrease in muscle mass that could be assessed through our sarcopenia criterion in order to prevent an increased risk of functional impairment and thus avoid the vicious circle of the dependence. Finally, our criterion of sarcopenia or "muscle mass" could be used on a larger scale beyond the scope of gerontology