Статті в журналах з теми "Moment dans l’image"

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Joubert-Laurencin, Hervé. "Le Pasolini des derniers temps dans le « maintenant » de sa lisibilité." Cinémas 27, no. 1 (September 25, 2017): 77–94. http://dx.doi.org/10.7202/1041109ar.

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Анотація:
Salò (Pier Paolo Pasolini, 1975) fait image en même temps qu’il se transforme en histoire, au sens où Walter Benjamin affirme que l’image est « la dialectique à l’arrêt », c’est-à-dire que l’image historique, à un moment où « la vérité est chargée de temps jusqu’à en exploser », atteint le « maintenant » de sa lisibilité : elle ne pouvait être comprise plus tôt. L’auteur de cet article considère le « maintenant » de la France dans laquelle il vit comme chargé de violence fasciste jusqu’à en exploser. Il l’expose en une page. Puis il décrit l’usage, par le dernier Pasolini, du concept de « lisibilité », et son courage de chercher à vivre, non pas malgré mais contre tout, un moment impossible mais réel. Comme lui, et avec les mots de Romeo Castellucci, il espère, sans catharsis, voir « le tragique se poursui[vre] pour se dissiper ».
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Vincenti, Luc. "De l’image-modèle à l’image de Dieu. Le dépassement de l’individu dans la doctrine éthique de Fichte, 1798–1812." Fichte-Studien 48 (2020): 171–84. http://dx.doi.org/10.5840/fichte20204813.

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Анотація:
Fichte’s ethics changed in many ways between 1794 and 1812: in the first place spiritual life replaced the transformation of nature; individual supersession was radicalized; and ethics was linked with first philosophy. In 1812 it was no longer a matter of inflecting natural necessity by means of the model image of an ideal world (Vorbild). The theme of image reappears as an externalizing of absolute life. Ethical action becomes a moment of this manifestation: a return to unity, following the process of fragmentation of the originary phenomenon (the I or the I-one), into an infinity of individual I’s. This fragmentation is fondamental: life is self-consciousness only in this individual form. The ethical act manifests the concept or image of God with the self-annihilation of individuality. Fichte had already written, in part XI of the Second Introduction, that the I, “only reasonnable”, “is no longer an individual”, and in the first Sittenlehre, § 18 : “We are all supposed to act identically”. Fichte’s final Ethics thus does not radicalize the supersession of the individual. It defines the rational individual by this supersession of himself [or herself], making ethics into a moment [stage] of the absolute life. The matter is not to merge the individual into the whole, but to partake in a living order, in the activity of the whole, which reaches out to each of its members, only to return to the first unity, by forming the whole as such.De 1794 à 1812, l’éthique de Fichte connaît plusieurs évolutions : abandon de la transformation de la nature au profit de la vie spirituelle, radicalisation du dépassement de l’individu, et rapprochement entre éthique et philosophie première. En 1812 il n’est plus question d’infléchir la nécessité naturelle par l’image modeèe (Vorbild) d’un monde idéal. La thématique de l’image apparaît comme extériorisation de la vie absolue. L’action éthique devient un moment de cette manifestation : le retour vers l’un, au terme d’un morcellement du phénomène originaire (le »Moi« ou »Moi un«) en une infinité de Moi(s) individuels. Cette diffraction est essentielle : la vie ne peut être consciente d’elle-même que dans cette forme individuelle. L’agir éthique manifeste le concept ou l’image de Dieu en anéantissant l’individualité. Mais la XIe section de la Seconde Introduction précisait déjà, que dans le monde moral, le Moi »uniquement raisonnable«, »a cessé d’être un individu« et dans la première Sittenlehre, § 18, Fichte écrivait : »Nous devons tous agir de la même manière«. L’éthique tardive ne radicalise donc pas le dépassement de l’individu. Elle définit l’individu rationnel par le dépassement de soi, en faisant de l’éthique un moment de la vie absolue. La question est donc moins de fondre l’individu dans un tout que de participer à un ordre vivant, à l’activité du tout qui va jusqu’à chacun des membres pour revenir vers l’unité première en constituant la totalité comme telle.
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Boutemadja, Abdelkader, and Sigrid Reiter. "L’approche typologique processuelle comme modèle systémique de lecture des représentations graphiques dans les concours d’architecture." Acta Europeana Systemica 5 (July 13, 2020): 95–100. http://dx.doi.org/10.14428/aes.v5i1.57033.

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Анотація:
Dans le cadre de cet article nous allons expliquer la démarche entreprise pour essayer de mieux comprendre les productions actuelles d’image d’architecture. Pour ce faire, nous avons effectué des recherches sur deux niveaux complémentaire ; la systémique et la sémiotique. Si la deuxième nous permet d’utiliser des outils concrets d’analyse de l’image la première nous offre les bases théoriques pour expliquer l’objet d’étude qu’est l’image. Nous nous attarderons dans cet article sur les emprunts fait à la typologie processuelle comme approche systémique étudiants le territoire et le bâti et plus particulièrement sur la notion de moment de crise point de départ de la compréhension d’un phénomène aussi complexe que la représentation graphique du projet.
4

Aerts, E. "La relation entre l’homme et le chat dans les anciens Pays-Bas au moyen âge et à l’époque moderne." Vlaams Diergeneeskundig Tijdschrift 84, no. 4 (August 31, 2015): 212–22. http://dx.doi.org/10.21825/vdt.v84i4.16597.

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Les rapports entre l’homme et le chat dans les anciens Pays-Bas au cours des siècles passés peuvent être qualifiés de kaléidoscopiques, mais aussi contradictoires, problématiques et ambigus. Les hommes, surtout des intellectuels dans l’Église, ont bien vite apprécié les côtés utiles de leur relation avec le chat, mais ont aussi, dès le XIIe siècle, commencé à diaboliser l’animal. Dans les anciens Pays-Bas également, l’image du chat démonologique était largement répandue, mais on n’y trouve aucune trace de procès de chats ou d’exécutions de chats à proprement parler. Au même moment s’est développée, tant dans la littérature que dans les arts plastiques, une représentation emblématique associant le chat à d’autres caractéristiques négatives comme la paresse, la vanité, l’arrogance et surtout la luxure.
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Mombert, Sarah. "Alexandre Dumas : le journal, kaléidoscope du moi écrivant." Études littéraires 40, no. 3 (February 15, 2010): 87–100. http://dx.doi.org/10.7202/039246ar.

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Cet article étudie l’imaginaire autoscopique de l’écrivain-journaliste dans le quotidien Le Mousquetaire (1853-1857) d’Alexandre Dumas. Tel un kaléidoscope, le journal diffracte à chacune de ses pages l’image de son animateur, le met en scène dans son activité professionnelle et mondaine, entouré des confrères et amis qui constituent son cénacle imaginaire, ou dialoguant familièrement avec son public. À travers ce cas d’un journal littéraire du milieu du XIXe siècle, nous tentons de mettre au jour le moment charnière de l’histoire culturelle où la presse des personnalités relaie la librairie pour assurer la promotion du livre et de l’écrivain.
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Ménard, Élaine. "La recherche d’information multilingue." Documentation et bibliothèques 52, no. 4 (April 1, 2015): 255–61. http://dx.doi.org/10.7202/1029339ar.

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L’explosion de l’information, amplifiée par le développement du Web, génère de nombreux problèmes au moment de la recherche d’information : collections de documents gigantesques, dynamiques et changeantes, surabondance des résultats de recherche, données multimédias, interactions entre utilisateurs et systèmes, et plus particulièrement multilinguisme de l’information. Cet article trace un bilan de la recherche d’information multilingue (RIML), un type de recherche qui permet à un chercheur de repérer un document dans une langue différente de celle de sa requête. Cet article présente également une réflexion sur le repérage de l’image numérique fixe dans le contexte des collections multilingues.
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Vinolo, Stéphane. "Raturer la théorie mimétique : Marion au-delà de Girard." Universitas Philosophica 35, no. 71 (September 27, 2018): 201–31. http://dx.doi.org/10.11144/javeriana.uph35-71.rtmm.

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La théorie mimétique de René Girard est totalement close sur la violence parce que la déconstruction des mécanismes victimaires, mis à nu sur la Croix, n’a fait qu’accélérer l’advenue de l’Apocalypse. En montrant que cette clôture est due à un enfermement métaphysique d’un premier moment de la théorie mimétique, enfermement porté par un chemin qui nous mène inexorablement de l’objet à l’être, en passant par l’image et l’idole, nous ouvrons une brèche dans la violence grâce à la phénoménologie de la donation de Marion. Contre le modèle de l’image et de son idolâtrie, Marion nous permet de dépasser la violence par le paradigme de l’icône qui, loin d’en passer par l’image et l’être, nous porte vers le signe et les phénomènes saturés. En percevant le monde non plus à l’aune de l’objectité, mais selon la modalité phénoménologique de la saturation, la boucle autoréférentielle de la violence mimétique est mise en question et nous ouvre la possibilité de relations pacifiques. Aussi, le grand défi de notre temps n’est pas tellement de savoir donner que d’apprendre à recevoir.
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Basta, Gina. "L’hypotypose ou l’image onirique de la mer dans Écailles Alexandrines de Mona Latif-Ghattas." ACTA UNIVERSITATIS LODZIENSIS. FOLIA LITTERARIA ROMANICA, no. 11 (April 24, 2016): 287–302. http://dx.doi.org/10.18778/1505-9065.11.22.

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Écailles Alexandrines, recueil poétique de Mona Latif-Ghattas, où l’on tente d’étudier l’image onirique de la mer; la poétesse y retrace ses souvenirs de jeunesse, ramassés comme des coquillages échoués sur les plages. L’hypotypose est la meilleure figure qui reflète les élans poétiques hallucinés, les rapports symboliques qui soulignent l’inexprimable. Essentiellement descriptive, elle se fonde sur l’observation des sentiments, des sensations ou des impressions mobiles et changeants. Les multiples facettes de l’hypotypose se répandent à travers les éléments spatiaux, regroupant les figures attachées soit à la terre, au désert, aux plages ou les figures fluides. L’hypotypose tresse les souvenirs vécus avec les états d’âme produits par l’effet du moment.
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Vuille, Michel, and P. Beaud. "Média et société demain : lutte pour la gestion du symbolique." Médias communautaires ou médias libres, no. 6 (February 1, 2016): 129–31. http://dx.doi.org/10.7202/1034975ar.

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Les professionnels de la communication développent une vision petite bourgeoise du monde et de la régulation de ses conflits : il en résulte qu’une « culture moyenne « (de classes moyennes) devient prédominante. Ouvriers et employés sont ainsi exclus d’une bataille dont l’enjeu est symbolique et leur rapport au changement social ne peut se situer que dans les domaines de l’utopie et de l’imaginaire. Les médias sont un moyen de production d’une classe sociale : cheminement actuel de la petite bourgeoisie vers le contrôle de l’intervention sur le social, à l’image de l’ascension de la bourgeoisie au moment de l’avènement de la société industrielle.
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Plouvier, Jean-Luc. "Chute libre : souvenirs et remarques sur mon travail avec Fausto Romitelli." Circuit 24, no. 3 (December 1, 2014): 21–35. http://dx.doi.org/10.7202/1027608ar.

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L’auteur, qui a longuement collaboré avec Fausto Romitelli dans le cadre des activités de l’ensemble Ictus, rassemble ses souvenirs et peint un artiste excentrique et inquiet, échauffé contre son époque et impatient d’en découdre. La fonction du rock dans son écriture est analysée comme l’intrusion d’un « corps étranger » qui dénature en profondeur l’espace acoustique. Le son-matière, dont sa génération chantait les sortilèges, est désormais susceptible de tous les renversements : du chatoiement de l’image à l’angoisse d’un réel compact, de la transfiguration radieuse à la chute sans repères. L’élaboration des deux disques consacrés par Ictus au compositeur est détaillée, et l’excitation d’un moment transgressif où il s’agissait de passer un cap : faire entrer la musique contemporaine dans l’ère « post-“Sgt.Pepper’s Lonely Hearts Club Band” » sous le double emblème de la contre-nature romitellienne et de la guitare électrique comme modèle d’un rapport heureux à l’électronique.
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Degueldre, Christian. "Le rôle de l’imagerie dans la communication réalisée par un interprète." Meta 47, no. 1 (August 26, 2004): 58–86. http://dx.doi.org/10.7202/007992ar.

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Résumé Parmi les nombreux aspects de la communication en interprétation, celui qui a été peu étudié dans la littérature et peu abordé dans la formation des interprètes dans les écoles de par le monde, mais qui attire notre attention de façon particulière, c’est l’imagerie ou la représentation mentale. La représentation mentale a été définie notamment par Shepard (1978, p. 89) qui décrit un continuum de représentations mentales qui va depuis l’image la plus concrète (et visuelle) jusqu’à des représentations non visuelles de concepts, à savoir des idées sans image. Ce processus, qui consiste à construire une image ou une représentation mentale des concepts ou idées exprimés lors de la communication, a fait l’objet de nombreuses études dans le domaine de la psychologie cognitive, notamment en ce qui concerne la communication interpersonnelle. La présente recherche examine l’importance et le rôle des représentations mentales et des unités cognitives dans le travail des interprètes au moment où ceux-ci les associent à leur mémoire à court et à moyen terme pour reproduire un message entendu et ­démontre qu’il pourrait être utile d’insister sur l’importance de l’imagerie et de la représentation mentale dans la formation des interprètes dans les écoles et universités.
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Epelboin, Annie. "La communauté poétique : Mandelstam et la bouteille à la mer." Études littéraires 41, no. 2 (January 11, 2011): 19–31. http://dx.doi.org/10.7202/045157ar.

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L’image de la bouteille à la mer désigne, dans la tradition littéraire, les aléas de la transmission, le lien ténu entre le poète et ses lecteurs à venir. Pour Mandelstam et Celan, elle prend une dimension supérieure car ce lien du poète au lecteur est fondateur de l’acte de poésie en lui-même. Dans l’essai « De l’interlocuteur » (1913), Mandelstam privilégie la rencontre avec le destinataire-lecteur : celui qui trouve devient l’égal et le frère de celui qui envoie. Ainsi s’érige dans le moment de la reconnaissance une réciprocité amicale, intrinsèque à la vie du poème et comme contenue par lui. Cet échange s’effectue avec Villon comme avec Dante, de même que Dante l’avait mis en oeuvre avec Virgile et entre les poètes de l’Antiquité, dans l’uchronie de L’Enfer. À son tour, Celan « reconnaîtra » en Mandelstam le maître et l’ami, constatant qu’ils se destinent mutuellement leurs poèmes. Cette joyeuse communauté poétique est donc interactive, elle fonde une vaste confrérie transnationale autant que transtemporelle, en ce qu’elle naît d’une lecture-reconnaissance qui ignore les frontières et le vecteur temps.
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de Rham, Gérard, and Rosita Fibbi. "En marge ou au coeur du problème ? Les jeunes étrangers." Quel avenir pour les jeunes ?, no. 8 (January 26, 2016): 109–14. http://dx.doi.org/10.7202/1034802ar.

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Les jeunes étrangers partagent avec leurs contemporains suisses les difficultés actuelles d’insertion sur le marché de l’apprentissage et du travail, à cette nuance près néanmoins, qu’en raison de leur origine sociale et des difficultés scolaires, ils plafonnent au niveau de la formation professionnelle. De plus ils sont sommés, par le pays d’accueil et par celui d’origine, de se définir en termes nationaux : l’identité des jeunes devenant ainsi le terrain d’une confrontation qui a pour enjeu l’enracinement et la loyauté de ce groupe. Le problème de l’identité de la deuxième génération est soulevé publiquement au moment où celle-ci entre massivement dans la vie active. Cependant, l’image que le pays d’accueil en donne est essentiellement psychologisante, mettant en relief la problématique de l’adolescence et dissimulant les enjeux sociaux et culturels de ce moment-clef. Les stratégies concrètes d’insertion professionnelle adoptées par les jeunes étrangers peuvent être considérées comme révélatrices du difficile processus de négociation entre diverses logiques et de l’affirmation progressive de leur identité; elles recèlent une réponse à la question largement débattue aujourd’hui, de savoir si l’intégration de la deuxième génération dans la société d’accueil se réalisera ou non sans résistances.
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Meerzon, Yana. "Pour une esthétique de la représentation utopique : son, signe et langage théâtral international chez Michael Tchekhov." Pratiques & travaux, no. 38 (May 6, 2010): 119–37. http://dx.doi.org/10.7202/041619ar.

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L’utopie, en tant que lieu d’enquête philosophique ou artistique, crée l’image d’un futur parfait. Or, sur scène, la représentation de l’utopie est cantonnée par la réalité que l’événement théâtral se déroule dans un « présent appuyé », celui du public et des interprètes. Donc, si le théâtre ne peut faire abstraction de la présence physique du corps du comédien lors de la représentation, ses mouvements, ses gestes et sa voix sont des lieux d’enquête importants au moment d’analyser l’utopie et ses manifestations scéniques. L’auteur analyse les stratégies scéniques exploitées par les comédiens et rattachées à la notion de l’utopie, des stratégies utilisées par ces derniers pour évoquer l’avenir. Elle étudie également l’idéal proposé par Tchékhov d’un théâtre international, compréhensible par n’importe quel public, peu importe ses origines linguistiques ou nationales. Des exemples seront tirés de la production Le château s éveille : essai d’un drame rythmé / The Castle Awakening (1931). Cet article s’attaque donc à la définition du « futur » dans une pratique artistique enracinée dans le présent et la notion des normes esthétiques et des fonctions de l’idéal représenté.
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Balutet, Nicolas. "Télévision et politique spectacle: l'exemple chilien." Revista Dígitos 1, no. 6 (April 16, 2020): 239. http://dx.doi.org/10.7203/rd.v1i6.164.

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Si le plébiscite chilien de 1988 constitue un moment capital dans le domaine politique, il l’est aussi dans celui de la communication. En effet, c’est la première fois à cette échelle que la télévision est appelée à jouer un rôle aussi important dans une campagne politique. Or, la télévision est un média qui ne fait pas consensus et suscite de très nombreux commentaires et réflexions sur son rôle et son influence. Pour les uns, il s’agit d’un instrument de culture et de démocratisation, tandis que, pour les autres (les plus nombreux), ce n’est qu’un dispositif de manipulation des masses, de maintien de l’ordre symbolique et d’abrutissement, ce qui, a fortiori dans un contexte dictatorial comme celui du général Pinochet, suscite de fortes inquiétudes. Si l’on ne peut que se réjouir de la victoire des outsiders politiques, il est légitime de se demander, cependant, si l’importance accordée à l’image télévisuelle lors de la campagne plébiscitaire de septembre 1988 a permis d’instaurer un processus sérieux de redémocratisation du pays ou, au contraire, si elle n’a fait que substituer une forme de propagande par une autre. Les clips télévisés ont-ils induit des changements quant à la manière d’appréhender la politique ? Si tel est le cas, peut-on dire que la mutation va dans le bon sens ou bien qu’elle pose plutôt une série de problèmes ?
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Doherty, Rachel L. "Spectres créoles, cercles magiques, queer roots et strange fruit dans Amédé de Georgette Leblanc." Quebec Studies 70, no. 1 (December 1, 2020): 105–25. http://dx.doi.org/10.3828/qs.2020.18.

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Plusieurs poètes contemporains représentent l’Acadie comme faisant partie d’une francophonie continentale. Depuis les années 1970, l’imaginaire acadien littéraire s’écarte du village et de l’image traditionnelle d’un passé rurale. Georgette Leblanc, la Poète officielle du Parlement du Canada, réalise son regard continental tout en puisant dans un passé folklorique. Le sujet de son poème romanesque Amédé (2010) est un musicien louisianais légendaire, Amédé Ardoin. Renommé pour sa virtuosité vocale et instrumentale, ce Créole noir francophone est aussi un des premiers artistes à atteindre la célébrité grâce à ses enregistrements. Victime d’une attaque à motivation raciste, il fait l’objet d’une légende qui est aussi une tragédie. L’Amédé de Georgette Leblanc est le héros d’un récit raconté par une grand-mère acadienne. C’est un vagabond qui a un désir ardent de s’enraciner dans un village cadien, de graver sa marque et de laisser des traces. Or, Leblanc n’indique pas l’ethnicité de son Amédé. Elle n’y fait pas allusion même au moment du meurtre à la fin du livre. La légende d’Amédé Ardoin a porté des fruits étranges en Acadie, et la plus grave tragédie est l’obscurcissement de ses racines. Dans cet article, nous visons à explorer les enjeux de l’omission des enjeux raciaux dans Amédé en nous inspirant des théories de Jarrod Hayes sur la queerité implicite des diasporas.
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Vivo, Filippo De. "Cœur de l'État, lieu de tension." Annales. Histoire, Sciences Sociales 68, no. 3 (September 2013): 697–728. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900016048.

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RésuméDepuis plusieurs années, une nouvelle tendance historiographique s’intéresse aux archives non pas comme simples réserves de documents, mais comme objets d’enquête à part entière. Certaines études analysent l’évolution de leur organisation et de leur administration, dans la mesure où s’y reflètent les présupposés politiques des institutions qui les contrôlent. Cet article prend acte de ce tournant documentaire et en offre une illustration tirée du célèbre cas de la Chancellerie vénitienne entre le XIVe et le XVIIe siècle, à un moment de fort développement de la gestion des archives. Il propose toutefois une approche plus large, replacée dans son contexte social, afin de montrer que les archives n’étaient pas seulement des instruments de pouvoir, mais aussi des lieux de conflits économiques, sociaux et politiques. Une lecture attentive fait apparaître, dans le document précis qui inspira l’image institutionnelle des archives vénitiennes comme « coeur de l’État », l’inquiétude des dirigeants patriciens concernant la fragilité de leurs archives et la fiabilité des notaires qui en avaient la charge. Cette perspective nous aide à expliquer la glorification des archives au Moyen Âge tardif et à l’époque moderne – représentation qui, dans son interprétation littérale, n’a cessé d’inspirer certaines analyses historiques, proposées encore aujourd’hui – en dévoilant les difficultés matérielles des pratiques de l’époque en matière de conservation. L’histoire des archives fait émerger un champ d’enquête prometteur, par sa capacité précise à éclairer à la fois l’histoire de l’État et le contexte social dans lequel ce dernier devait traiter.
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de Uriarte, Cristina G. "La représentation de la population des îles Canaries dans les récits de voyage." Études littéraires 37, no. 3 (January 31, 2007): 37–56. http://dx.doi.org/10.7202/014103ar.

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Résumé La reproduction du monde dans le récit de voyage s’est opérée par le langage mais aussi par le canal de l’image. Si dans un premier moment son importance reste limitée, bientôt de nombreux récits donnent à voir les peuples du monde ainsi que les gestes des découvreurs. En effet, à côté des vues de villes, des reproductions de curiosités naturelles et de monuments, la représentation de l’homme occupe une place de plus en plus importante, car elle apporte un supplément d’information et sert à interpréter le texte. Les expéditions scientifiques du XVIIIe siècle comptent parmi leurs membres des dessinateurs reconnus qui, suivant les instructions rédigées pour ce type de campagnes, sont requis pour effectuer des dessins botaniques et zoologiques mais aussi ethnographiques. L’escale aux Canaries au commencement du voyage constitue la première occasion pour l’artiste de représenter des étrangers dans leur milieu naturel. Les dessins de Louis Feuillée mais surtout ceux de Nicolas-Martin Petit et Charles-Alexandre Lesueur, qui illustrent le livre de bord de Nicolas Baudin, commandant de l’expédition aux Terres Australes, montrent des images prises sur le vif, saisies au quotidien où l’absence de tout décor rehausse le discours ethnographique du voyageur. Notre travail porte sur l’analyse des conditions dans lesquelles ont été représentés les habitants des Îles Canaries. Une attention particulière sera portée au regard sur la population de l’Archipel construit à partir de l’observation directe mais aussi d’une idée préétablie de la société insulaire.
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Thomson, Clive. "« Le sentiment dont nous parlons »." Études françaises 55, no. 1 (May 2, 2019): 17–31. http://dx.doi.org/10.7202/1059365ar.

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Georges Hérelle (1848-1935) est bien connu, de son vivant, pour ses excellentes traductions en français de l’oeuvre de l’écrivain italien Gabriele D’Annunzio et pour ses travaux d’érudition sur le théâtre populaire basque. Dans notre étude récente, Georges Hérelle : archéologue de l’inversion sexuelle « fin de siècle » (Paris, Éditions du Félin, 2014), nous avons insisté sur l’important rôle qu’il a joué comme historien et surtout archiviste de l’homosexualité, en examinant son journal intime, ses notes de voyage, ses albums de photographies et ses manuscrits inédits. Se caractérisant comme « timide et un peu sauvage », Hérelle avoue, dans son journal intime, « sa crainte d’être indiscret ». Il décide, très jeune, de mener une double vie. Dans le contexte de sa longue carrière de professeur de philosophie, il conserve l’image publique d’un homme convenable et modeste. C’est une question de survie, dit-il, parce qu’il est entouré d’une société extrêmement hostile et intolérante. Par ailleurs, il fréquente discrètement dans sa vie privée un tout petit groupe d’amis homosexuels. Dans l’article présent, nous abordons un nouvel objet d’étude, à savoir les lettres des années 1860 et 1870 qu’Hérelle a adressées à Paul Bourget et à d’autres amis intimes. Hérelle et ses amis se racontent les menus détails de leur vie quotidienne, mais aussi leurs aventures amoureuses, pensées intimes et ambitions littéraires. Ces jeunes gens sont à la recherche d’un langage qui leur permettrait de décrire avec précision la nature de leurs sentiments amoureux. Notre analyse révèle une image singulièrement riche de la vie homosexuelle à un moment historique précis – les premières années de la Troisième République – pour lequel il existe très peu de témoignages autobiographiques d’homosexuels.
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Giraud, Anne-Sophie. "L’embryon humain en AMP, éléments pour une approche relationnelle." Enfances, Familles, Générations, no. 21 (July 22, 2014): 48–69. http://dx.doi.org/10.7202/1025959ar.

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L’analyse socio-anthropologique de la parenté en assistance médicale à la procréation (AMP) présuppose, qu’on le sache ou non, de donner un certain statut à l’embryon. Cependant, ce statut reste encore largement un point aveugle du débat des sciences sociales. L’anthropologie a beaucoup analysé la façon dont les techniques, et en particulier l’échographie, ont contribué à l’image de l’embryon comme « isolat », séparé en particulier du corps féminin dans lequel il était autrefois enclos et enfoui (Strathern, 1992). L’AMP, avec la congélation et la fécondation in vitro, a encore accentué cette représentation. Cependant, l’observation ethnographique des pratiques d’AMP révèle que l’embryon est en réalité toujours pris dans des réseaux relationnels (Thompson, 2005). Relations, d’une part, à des professionnels qui ont à un certain moment, du fait de leur statut, le pouvoir de sélectionner, détruire ou conserver cet embryon. D’autre part, et surtout, en référence à la parenté, à l’ensemble des personnes impliquées dans la procréation, l’engendrement ou la filiation, et qui de ce fait ont elles aussi un ensemble de pouvoirs et de devoirs à l’égard de cet embryon. Cet article s’appuie sur une enquête par entretiens semi-directifs auprès de 70 professionnels de l’AMP et a pour objectif d’analyser l’embryon en AMP grâce à une approche relationnelle inspirée de l’héritage maussien en matière d’analyse du genre et de la parenté (Théry, 2007). Cette approche permet de décrire autrement la scène de l’AMP et de comprendre comment l’embryon alterne entre diverses positions – entre enfant potentiel et pur matériau organique – selon le système de relations instituées dans lequel il se trouve inscrit. Notre hypothèse est qu’une telle approche éclaire de façons nouvelles les dilemmes parfois aigus des « parents » confrontés à l’embryon congelé hors projet et aux quatre grandes options prévues par la loi française : garder, donner à la recherche, « donner » à un autre couple ou détruire.
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Squarcioni, Laure. "Devenir candidat en France : règles et pratiques de sélection au PS et à l’UMP pour les élections législatives." Articles 36, no. 2 (July 4, 2017): 13–38. http://dx.doi.org/10.7202/1040411ar.

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En France, les partis politiques font face au défi de la démocratisation interne pour le recrutement de leurs candidats. Si le parti politique accompagne l’élu tout au long de sa carrière politique, l’investiture est le moment partisan fort pour un aspirant candidat aux élections législatives et lui permet de devenir le candidat officiel de son parti. Cet article s’intéresse à la lecture des règles de sélection et de la pratique au sein des partis par les aspirants candidats – lecture qui permet de mieux cerner un parti au-delà de l’image qu’il tente de donner de lui-même – et se propose de répondre aux questions suivantes. Quel est l’impact des modes de sélection des candidats sur le comportement des aspirants candidats ? Quelle(s) lectures(s) en font les députés, gagnants de cette sélection et de l’élection ? Est-il possible d’identifier certains comportements stratégiques ou d’adaptation, face aux règles de sélection mises en place par les partis politiques ? L’article s’intéresse aux procédures d’investiture des deux grands partis français, le Parti socialiste (PS) et l’Union pour un mouvement populaire (UMP). L’hypothèse de départ, construite à partir de la littérature théorique existante sur la sélection politique, se base sur la nature du sélectorat dans le parti (inclusif/exclusif), qui impliquerait la mise en place de stratégies différentes pour être investi. En s’appuyant à la fois sur l’analyse des règles formelles des partis (statuts et règlements) et sur celle des comportements déclarés d’anciens candidats devenus députés, l’article montre qu’au-delà de certaines différences écrites entre le PS et l’UMP, les comportements des aspirants candidats sont assez similaires dans les deux partis, notamment pour ce qui est du poids important de la pratique et des règles implicites de ces partis. Les comportements de recherche d’investiture divergent surtout suivant une autre variable : l’ancienneté politique. La prime au sortant, malgré la démocratisation de certaines procédures, garde tout son poids dans la sélection des candidats.
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Perez-Prada, Nicolas. "La « Nouvelle Manga » et autres vicissitudes de la légitimation du manga en France." ALTERNATIVE FRANCOPHONE 1, no. 10 (September 22, 2016): 67–80. http://dx.doi.org/10.29173/af28183.

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Résumé : La France, comme la plupart des pays occidentaux, a découvert le manga par l’intermédiaire des séries d’animation. Cette prise de contact s’est produite dès la fin des années 1970 autour de séries de grande consommation diffusées dans des programmes destinés à la jeunesse sur les chaînes de télévision hertziennes. Au début des années 1990, une certaine élite culturelle émet toutes sortes de critiques à l’encontre de ces dessins animés en même temps que les premières traductions de mangas apparaissent chez les éditeurs de bandes dessinées déjà installés. En parallèle, une partie des auteurs de bandes dessinées francophones cherche à affirmer la légitimité artistique de sa production en se démarquant de l’image puérile habituellement associée au médium. Des auteurs que l’on identifie comme appartenant à « La Nouvelle bande dessinée » commencent à se faire connaître et à imposer une forme de bande dessinée plus intimiste en rupture avec les récits de genre. L’arrivée croissante des mangas en France intervient au même moment que l’idée d’une bande dessinée d’auteur se développe, ce qui favorise l’identification et la valorisation d’un manga d’auteur. Seulement, au lieu de se présenter comme une différence thématique, l’opposition entre manga d’auteur et manga mainstream – en plus d’être une construction éditoriale arbitraire montrant ses limites avec des auteurs tels que Tezuka – perpétue un discours évaluatif déjà présent au sein de la bande dessinée occidentale qui établit une hiérarchie au bénéfice de la bande dessinée « d’auteur », laquelle construit sa légitimité en opposition à tout un pan du médium tout aussi légitime.
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Sauvagnargues, Anne. "Le sujet cinématographique, de l’arc sensorimoteur à la voyance." Cinémas 16, no. 2-3 (March 22, 2007): 96–114. http://dx.doi.org/10.7202/014617ar.

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Résumé La sémiotique de l’image, chez Deleuze, s’appuie sur une cinétique du mouvement, qui renouvelle la philosophie et la théorie du cinéma. La matière comporte l’ensemble des images, tandis que la perception ouvre sur ces images une perspective myope, prenant pour cadre l’image particulière d’un corps. Dans cet univers acentré, la subjectivité agit comme cadrage et coupure, interstice entre les images. Une perception se forme quand une image s’individue, et cette individuation se formule dans les termes d’une genèse cinématographique. L’image-mouvement déplie son éventail subjectif d’images-perception, d’images-action et d’images-affection. Ces trois moments matériels correspondent aux catégories du cinéma (sémiotique) et aux moments d’une genèse de la subjectivité (cinétique). L’image-perception soustrait des autres images tout ce qui n’a pas trait à son action ; son cadrage permet à l’image-action de faire pénétrer de l’indétermination dans les autres images en incurvant l’univers autour de son action possible ; enfin, l’image-affection détermine le lien entre les perceptions (images) et les actions (mouvements) de l’arc sensorimoteur. Ces trois moments assurent l’analyse du cinéma classique : les trois types d’images, qui correspondent aux genres de films et aux types de cadrage, sont équivalents. L’image-perception, et son panoramique (western), ne vaut pas mieux que le plan moyen et le montage accéléré de l’image-action (film noir), ni que le gros plan de l’image-affection (cinéma psychologique). Pourtant, l’image-affection, le gros plan, possède la capacité de mener de l’image-mouvement à l’image-temps. La distension de l’arc sensorimoteur ouvre le mouvement, l’action individuée et actuelle, sur leur vibration virtuelle et intensive : l’affect du temps surgit dans la faillite du schème sensorimoteur, et le cinéma nous fait percevoir « un peu de temps à l’état pur » (Proust). Il s’agit d’explorer cette définition de la subjectivité, qui s’appuie sur la technique cinématographique du montage, et renouvelle la question du temps autant que celle du sujet.
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Boixareu, Mercedes. "Precedentes y epígonos del personaje de Fígaro." Tropelías: Revista de Teoría de la Literatura y Literatura Comparada, no. 15-17 (February 26, 2011): 222. http://dx.doi.org/10.26754/ojs_tropelias/tropelias.200415-176.

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El objeto de este estudio se centra en el análisis del personaje de Fígaro, basado en un esbozo de los rasgos literarios más distintivos en la consideración de la “figura criado”, sin olvidar el momento de la historia cultural y político de la historia de la Francia en la que surge (siglo XVIII). Dicho estudio pretende asimismo incidir en los recursos del género cómico, pues la comedia se presta más al sarcasmo y a la burla para fines reivindicativos. Las obras de Beaumarchais, por mediación de personaje de Fígaro, denuncian los abusos de poder contra la clase más desprotegida y el ataque a la dignidad humana que la aristocracia, sociedad establecida sobre unos privilegios de clase, se cree con el derecho de ejercer. Fígaro es el criado subversivo que sustituye al criado arribista. Adquirirá fuerza propia en el contexto sociopolítico de la época, en vísperas de la Revolución Francesa. A pesar de los escándalos que llega a originar y el acoso de la censura, este personaje traspasa inmediatamente las fronteras culturales y logra convertirse en un mito en el que se inspirarán célebres compositores del género operístico que son los que mayormente contribuirán a su divulgación. A lo largo de “su carrera”, Fígaro es objeto de inevitables transformaciones, liberándose de su condición de criado, recuperando su intimidad e independencia, para llegar a convertirse en el portavoz subversivo de unas injusticias denunciadas sin reparos. En la literatura de viajes y partiendo del contexto de ficción en el que Fígaro se crea, o sea en España, este proporciona un material apreciado para el desarrollo de la temática que se inspira de dicho lugar (abuso del clérigo, Inquisición, hipocresía social, etc.). En esta dirección se funda el primer periódico del Fígaro, satírico y antirromántico, en tiempos de la Restauración Francesa. Así pues, el Fígaro de Beaumarchais, heredero de los esclavos servidores de la comedia clásica, seguidamente enmarcado en el género picaresco e inspirado en los distintos personajes de la comedia del Arte, se convierte en un personaje que existe por sí mismo, para ridiculizar a la nobleza decadente y sobre todo intentar devolver al pueblo su dignidad, por lo que dispone a su vez de los recursos de sus predecesores, como fueron la astucia y la sátira social. 1Cette étude a pour objet, l’analyse du personnage de Figaro –aux fonctions de valet– axée sur les traits distinctifs littéraires et représentatifs des personnages précédents, et de même, comme l’indicateur d’un moment déterminé de l’histoire culturelle en France (XVIIIe siècle). Il s’agit d’une réflexion, qui porte également sur les ressources du genre comique pour faire passer plus librement raillerie et sarcasme. Les œuvres de Beaumarchais, à travers le personnage de Figaro, dénoncent les abus de pouvoir à l’égard de la classe moins privilégiée et l’atteinte contre la dignité humaine que l’aristocratie, société établie sur les privilèges de classe, se croit en droit d’exercer. Figaro est le valet subversif qui prend le relais du valet arriviste. il prend de l’essor dans le contexte sociopolitique de l’époque, à la veille de la Révolution française. Malgré les scandales qu’il suscite et la censure qui le harcèle, ce personnage franchit immédiatement les frontières de la culture et se transforme en un mythe dont s’inspirent les compositeurs célèbres d’opéra qui contribuent, pour une bonne part, à propager l’image du héros. Figaro subit une évolution au cours de sa “carrière”, se dégage rapidement de sa condition de domestique et retrouve son indépendance, pour se transformer tour à tour, en un porte-parole subversif de l’injustice dénoncée. Dans la littérature de voyage et à l’appui du contexte fictionnel dans lequel Figaro prend place –l’Espagne– celui-ci fournit un matériau appréciable pour le développement de la thématique inspirée des lieux (l’abus du clergé, l’Inquisition, l’hypocrisie sociale, etc.). C’est dans cette ligne qu’est fondé, à l’époque de la restauration française, le premier journal du Figaro, satirique et antiromantique. Ainsi, le Figaro de Beaumarchais, l’héritier des esclaves serviteurs de la comédie classique, encadré ensuite dans le genre picaresque, et inspiré des différents personnages de la comédie de l’art, devient un personnage à part entière. Il exploite les atouts de ses prédécesseurs, l’astuce et la satire sociale, pour ridiculiser la noblesse, en déclin, mais surtout, pour essayer de restituer au peuple sa dignité.Precedentes y epígonos del personaje de Fígaro
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Duée, Claude. "L’énonciation et l’avènement de Gaston Lagaffe." Semiotica 2019, no. 226 (January 8, 2019): 1–27. http://dx.doi.org/10.1515/sem-2018-0012.

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Résumé Gaston Lagaffe est apparu en 1957 dans la revue Spirou dans une vignette au milieu d’une page de texte. Dans ce genre de revue de l’époque, le texte côtoyait la bande dessinée éditée sous la forme d’un feuilleton qu’un jour par semaine les jeunes allaient chercher avec avidité afin de savoir ce qui était arrivé à leur personnage préféré. C’est dans ce contexte qu’est né le personnage Gaston. Sa consolidation en tant que personnage puis (anti-)héros se fait petit à petit au fil des numéros, au fil des images et du discours, avec l’intervention des lecteurs, de l’auteur, des personnages qui tendent à s’effacer ou à être effacé pour laisser malgré eux la place à Gaston. C’est à travers la prise de parole de ce personnage, dont le discours était, dans un premier temps, uniquement imagé, qu’il s’est transformé et s’est constitué comme anti-héros. C’est donc l’émergence progressive de Gaston dans l’énonciation que nous allons ici étudier. Nous tenterons de montrer comment un personnage comme Gaston s’approprie l’énonciation visuelle et renverse les valeurs texte / image au profit de l’image / texte au point que le discours repose d’abord sur l’image, reléguant le discours oral (écrit) à certains moments clés qui feront avancer la transformation du personnage. Cette appropriation visuelle, liée à son statut de personnage, ne peut d’ailleurs se faire que grâce à la prise de parole, brève, de Gaston et à l’effacement de son concurrent, Fantasio.
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Hammad, Manar. "L'Université de Vilnius: exploration sémiotique de l’architecture et des plans." Semiotika 10 (December 22, 2014): 9–115. http://dx.doi.org/10.15388/semiotika.2014.16756.

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Cette étude sémiotique de l’Université de Vilnius s’articule en deux composantes intimement liées: l’objet d’étude d’une part, la méthode mise en oeuvre d’autre part. L’image qui se dégage de l’objet dépend de la méthode descriptive, et la méthode descriptive a été adaptée pour la prise en compte de certains caractères spécifiques de l’objet donné. Par commodité, ces deux composantes seront abordées séparément dans ce résumé.L’objet d’étude est constitué par l’Université de Vilnius, considérée d’un point de vue spatial. Si l’état actuel des bâtiments est directement accessible à l’observation, plusieurs états antérieurs sont décrits par une collection de plans conservés dans les archives du département de l’héritage culturel du Ministère de la Culture Lituanien. La Bibliothèque Nationale de France conserve en outre une collection de projets dessinés pour l’Université de Vilnius au sein de la Compagnie de Jésus. L’analyse sémiotique de ce corpus syncrétique (bâtiments, plans techniques, projets) impose la prise en compte d’acteurs sociaux (enseignants, étudiants, techniciens) et d’acteurs environnementaux (froid, feu, intempéries, vieillissement) dont les interactions avec les lieux sont productrices de sens.Le caractère spécifique d’un tel corpus pourrait laisser croire que l’analyse n’aurait d’intérêt que pour des lecteurs lituaniens motivés par des liens affectifs locaux. Sans remettre en cause les qualités indéniables du corpus retenu, l’utilisation de la méthode sémiotique donne à l’analyse un intérêt méthodologique dont la généralité ne se restreint pas au cas considéré. Pour l’étude des plans de l’Université de Vilnius, l’approche sémiotique est amenée à effectuer un bond qualitatif par rapport aux études initiées en 1974 par le Groupe 107, et l’approche discursive Greimassienne remplace une approche linguistique trop attachée au modèle Hjelmslevien. La consécution diachronique des plans permet de reconnaître plusieurs transformations de l’espace universitaire, chacune d’entre elles distinguant un avant d’un après. L’aménagement des cours autour desquelles se déploient les salles, la concaténation des cours, leur orientation, leurs degrés d’ouverture, permettent de reconnaître des effets de sens successifs qui informent l’opération globale par laquelle l’Université tend à occuper la totalité de l’îlot urbain dans lequel elle est inscrite, et dont elle n’occupait initialement qu’une partie réduite. L’apparition des portiques au dix-septième siècle, leur mode d’implantation, leur organisation modifient profondément l’espace universitaire, tant dans son allure visuelle que dans son fonctionnement pragmatique. La substitution des voûtes aux plafonds change l’allure de l’intérieur des locaux, tout en assurant une meilleure résistance aux éventuels incendies, dont l’occurrence répétée est notée par les archives.L’analyse discursive de l’espace impose la prise en compte d’acteurs sociaux qui agissent sur l’espace ou dans son cadre. Une première distinction différencie les Enseignants des Enseignés. Lors de la fondation de l’Université en 1586, l’enseignement est confié à la Société de Jésus, dont la fondation en 1540 était relativement récente, et dont la vocation à l’enseignement s’affirmait avec force non seulement en Europe, mais aussi au Nouveau Monde récemment découvert. La dissolution de l’Ordre Jésuite en 1772 eut des répercussions directes sur l’Université de Vilnius, en particulier sur l’organisation interne des locaux et sur leur attribution fonctionnelle (on peut noter que la différenciation fonctionnelle des lieux est inscrite sur les plans qui remontent au début du dix-septième siècle). Les espaces dévolus aux étudiants permettent de distinguer un groupe résidant (les internes) et un groupe non résidant (les externes) parmi une population que l’on suppose locale et régionale, car la situation géographique de la Lituanie était relativement périphérique par rapports aux centres du savoir qu’étaient Rome et Paris à la fin du seizième siècle et au début du dix-septième siècle. L’élaboration parisienne des plans pour l’Université de Vilnius témoigne du fait que l’on pensait l’espace comme un moyen d’action (que la sémiotique identifie, selon les cas, comme acte d’énonciation spatiale, ou comme acte de manipulation, au sens technique du terme).Différentes expressions matérielles (alignement des bâtiments sur les directions cardinales, allure italianisante des cours à portiques) véhiculent les valeurs profondes universelles du programme de base de l’Université, qui est celui de la diffusion (transmission) de valeurs abstraites d’un centre vers une périphérie. L’enseignement réservait un large part à la religion catholique, universelle par définition (c’est le Père de l’Église Clément d’Alexandrie qui promeut l’usage du terme grec Katholikos -universel- pour qualifier le Christianisme). Dans l’Italie de la Renaissance, les théoriciens Alberti et Vasari opposent les valeurs universelles de l’Humanisme, tirées de l’Antiquité Classique, aux valeurs particulières caractérisant la production de l’Europe « gothique » du Moyen-Âge, ce dernier étant défini négativement comme ce qui a séparé l’Antiquité de la Renaissance.Considérée comme énoncé spatial, l’architecture apparaît comme un dispositif matériel chargé de modalités destinées à réguler l’action des acteurs qui y accomplissent leurs programmes d’usage. La circulation physique des personnes s’avère jouer un rôle central parmi les actions reconnaissables. Le circuit des visites guidées, opposé à la latitude donnée aux étudiants et aux enseignants, permet de définir un secteur public (moderne) de l’Université, centré sur la bibliothèque, et opposable à un secteur privé centré sur le rectorat. Les portiques, installés aux différents étages pour résoudre des questions de circulation humaine, remplissent simultanément des fonctions d’éclairage et d’isolation thermique. En reconnaissant de telles superpositions fonctionnelles, l’analyse impose la reconnaissance d’acteurs sémiotiques non matériels tels que la lumière et le froid. La poursuite de la même logique d’analyse mène à la reconnaissance du feu et du temps comme acteurs jouant un rôle dans la détermination des formes architecturales, et donc dans la formation de l’énoncé spatial qu’est l’Université.Opposable aux processus évoqués ci-dessus, l’action qui coordonne l’homogénéisation de l’allure de la Grande Cour et celle de la Cour de l’Observatoire ne relève pas de l’énoncé spatial interne, mais d’une énonciation externe: elle témoigne d’une pensée plastique, géométrique, qui poursuit une fin identitaire: son action donne à l’Université, à un moment de son existence, une allure cohérente qui participe à la définition de son identité. Une démarche énonciative comparable est repérable, à l’époque récente, dans la mise en espace de deux espaces garnis de fresques: le vestibule balte et le vestibule grec. Par de tels actes énonciatifs, la direction de l’Université s’adresse à la communauté universitaire, définie ainsi comme un destinataire interne, pour lui transmettre des messages dont les valeurs profondes sont reconnaissables comme l’identité, la cohérence, l’universel, le particulier. D’autres transformations architecturales, en particulier celles qui sont menées au début du dix-neuvième siècle sur la cour de la bibliothèque, développent vis à vis du public extérieur à l’Université, un discours relatif aux savoirs qu’elle développe et diffuse dans la société. Le caractère diachronique du corpus impose de reconnaître des transformations, mettant dès lors l’accent sur des actes énonciatifs spatiaux, puisque tout acte de construction est interprétable comme un acte énonciatif. Ce qui fait beaucoup de place, dans l’analyse, aux effets de sens énonciatifs, aux dépens des effets de sens énoncifs. D’un point de vue méthodologique, ceci apporte la preuve, par l’exemple, de la pertinence de l’utilisation du concept d’énonciation pour une expression spatiale et non verbale.
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Aghasi, Maya. "Remembering Genocide: The Sacred Madonna and Narrative Closure in Atom Egoyan’s Ararat." Canadian Journal of Film Studies 30, no. 2 (September 1, 2021): 49–74. http://dx.doi.org/10.3138/cjfs-2019-0024.

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Cette étude examine le cadre épistémologique d’ Ararat (Atom Egoyan, 2002) afin de comprendre le génocide arménien. Confronté à une demande de spectacle sensationnel et à l’impossibilité de le visualiser, le film Ararat montre comment narrativiser les traumatismes persistants de ce passé. L’article montre la façon dont ce film utilise la famille comme structure narrative, avec l’image sacrée de la Madone et de l’Enfant en son centre, afin d’articuler les effets moins spectaculaires, et silencieux du traumatisme historique. Traquant des « actions de désir » et leurs moments de catharsis, l’article tente de montrer qu’en renonçant au spectacle sensationnel, le film met en lumière la mélancolie de « sans avenir » produite par une postmémoire de génocide. En mettant en avant-plan l’affiliation étroite de Celia avec la famille, l’article soutient que sa relation tenue fait d’elle un personnage central dans l’articulation et la survie de la mémoire du génocide. Ainsi, l’esthétique postmoderne du film permet de traiter des « outsiders » dans son défi de reconnaissance du génocide arménien.
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Dagnogo, M., L. Hien, and S. Fadiga. "Lieux et moment d’insémination de Glossina palpalis palpalis (Robineau-Desvoidy, 1830) en secteur forestier de Côte d’Ivoire." Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 54, no. 2 (February 1, 2001): 103. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.9787.

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Des observations sur l’insémination des femelles de Glossina palpalis palpalis ont été relevées au village de Zomenin en zone forestière de Daloa (7-6° de lat. N., 7-8° de long. O.) en Côte d’Ivoire suite à l’examen des spermathèques des femelles capturées au piège Vavoua dans quatre types de biotopes glossiniens : la caféière (gîte à pupes), la lisière de la caféière et de la forêt, les sentiers, et la périphérie du village. La proportion de femelles à spermathèques vides obtenue sur 9 175 individus examinés a été très faible (0,83 p. 100). La majorité des glossines vierges capturées ont été des femelles ténérales qui ne s’étaient donc pas encore nourries (93,42 p. 100). Elles ont été essentiellement capturées dans les lieux de larviposition (71,05 p. 100) et à la lisière de ces lieux (19,74 p. 100). Aucune femelle vierge n’a été trouvée parmi les glossines dont l’âge a été compris entre 10 et 39 jours. En revanche, 0,05 p. 100 des 4 460 glossines très âgées (âge supérieur à 40 jours) ont été trouvées avec des spermathèques vides. Les résultats de cette étude suggèrent que l’insémination des glossines a eu lieu dans les sites de larviposition, quelques jours seulement après l’émergence de l’imago (1 à 3 jours). Les femelles de cette espèce semblent, par ailleurs, s’être accouplées avant de prendre le premier repas de sang sur les sites mêmes d’émergence.
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Hamada, Masami. "Le pouvoir des lieux saints dans le Turkestan oriental." Annales. Histoire, Sciences Sociales 59, no. 5-6 (December 2004): 1019–40. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900022873.

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RésuméLe culte rendu aux tombes de saints est commun dans toute l’aire islamique, excepté la péninsule Arabique. Beaucoup d’entre elles ont été découvertes plusieurs siècles après la mort des saints qui y gisaient, en fonction des contextes politico-religieuses ; ‘AlÎ b. AbÎ Tâlib apparut dans un village de l’Afghanistan au moment même de la situation tendue, à la veille de l’invasion des nomades païens ; le crâne de l’imam Husayn fut découvert dans le Palestine occupée par les Fatimides shiites juste après la chute de l’Iraq aux mains des Seljoukides sunnites… En Asie centrale, la découverte des tombes organisée par des soufis était un moyen pour islamiser des régions et y consolider la religion. Aujoud’hui, dans la région autonome des Ouïgours du Xinjiang (Turkestan oriental), la découverte des tombes traduit la volonté des lettrés ouïgours de glorifier l’histoire de leur nation et celle des autorités politiques de soutenir les manifestations de pratiques religieuses enracinées dans les cultures pour diminuer l’influence des intégristes, catégoriquement hostiles au culte des saints.
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Huvet, Chloé. "La dissociation musique/images dans Jurassic Park : un élargissement des pratiques compositionnelles de l’âge d’or hollywoodien dans la partition de John Williams." Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique 15, no. 2 (April 13, 2016): 23–39. http://dx.doi.org/10.7202/1036117ar.

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Revendiquant une filiation avec les compositeurs de l’âge d’or hollywoodien et faisant valoir des conceptions relativement similaires quant à la place et au rôle de la musique au sein du film, John Williams est souvent représenté dans la littérature spécialisée comme l’héritier direct des pionniers du symphonisme. Tandis que les études des partitions de Williams restent souvent focalisées sur le synchronisme, il apparaît au contraire intéressant d’analyser les procédés de mise à distance entre la musique et l’image. Cette étude de la musique composée pour Jurassic Park, laquelle n’a encore fait l’objet d’aucune recherche musicologique véritablement approfondie, interroge l’apport et la singularité de Williams au regard des pratiques antérieures de la dissociation musique/images. Cette approche permet aussi de faire ressortir les lacunes du discours dominant sur un compositeur contemporain. En effet, une analyse méticuleuse de la partition de Jurassic Park permet de mettre au jour un hiatus entre ce discours dominant et la pratique effective du compositeur. Williams ne se contente pas de reprendre les types de décalage musique/images employés par les pionniers du symphonisme, mais élargit les procédés et réévalue leur utilisation. En outre, certains modes de dissociation apparaissent comme spécifiques au compositeur. Dans plusieurs scènes, Williams renforce la discontinuité du montage afin de mettre en valeur un changement dramatique soudain. Une distance musicale est aussi créée par rapport aux dialogues, aux réactions des personnages et aux références visuelles. Se démarquant du 100 pour cent musical, la partition accorde une place importante au silence, la musique étant absente aux moments dont l’accompagnement est traditionnellement convenu. Enfin, s’écartant des pratiques du symphonisme hollywoodien, Williams se livre à un traitement relativement inattendu et personnel de la mort, tandis que sa musique nuance la perception d’un happy end en nimbant les derniers plans d’un voile triste et mélancolique.
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Leite, José Yvan Pereira, and André Luis Calado Araújo. "Editorial." HOLOS 4 (November 29, 2010): 1. http://dx.doi.org/10.15628/holos.2010.489.

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Editorial Este quarto volume anual da Holos é lançado à comunidade científica, integrando as ações do Gabinete Itinerante da Reitoria do Instituto Federal de Educação, Ciência e Tecnologia do Rio Grande do Norte (IFRN) realizado nesta data no Campus Santa Cruz do IFRN, situado na região do Trairi do Estado do Rio Grande do Norte. Com isso, reafirmamos nosso compromisso de valorar o trabalho de difusão científica realizado com a interiorização dos Institutos Federais. Além dessa difusão interna, destacamos também a ampliação das possibilidades de alcance desta revista, no momento em que ocorre sua indexação ao Directory of Open Access Journals (www.doaj.org), ambiente de difusão de periódicos com acesso aberto em todo o mundo. Os artigos constantes desta edição apresentam grande sintonia entre sociedade e academia, com alternativas aos problemas discutidos. Para os interessados em temas ambientais, oferece-se oportunidade para discutir as seguintes questões: utilização de aterro sanitário para a redução de gases de efeito estufa; geoprocessamento como elemento de estudos de prevenção ao alagamento decorrente de chuvas; segurança química em residências; e atividade de carcinicultura. Ainda se discorre sobre temas da engenharia, a saber: avaliação de propriedades termofísicas de fluidos para refrigeração; análise do desempenho de óleos biodegradáveis e comparação com os óleos minerais; e análise de um queimador infravermelho comercial adaptado com ejetor e verificação de seus níveis de emissões de poluentes. Na área de ensino, são apresentados trabalhos que tratam de ensino de química e física para a área de educação profissional e, na área de química orgânica, abordam-se temas sociocientíficos, com enfoque em Ciência, Tecnologia e Sociedade. No ensino de física, tem-se a experimentoteca como proposta alternativa para ensino médiom além da análise do estudo de óptica no ensino fundamental. Os trabalhos na área de informática, por sua vez, foram selecionados entre os melhores artigos do evento Escola Potiguar de Computação e suas Aplicações (EPOCA), ação que busca difundir a produção acadêmica resultante de eventos científicos realizados com os parceiros do IFRN, como a UFERSA, a UERN e a UFRN. Na oportunidade, verificam-se artigos tratando dos seguintes temas: algoritmo para reconstrução de imagem com aplicações na área de sísmica; criação de um WebSig para Mossoró; e cognitio como processo para reúso de requisitos. Na área multidisciplinar, são apresentados trabalhos que tratam do espaço urbano e politicas públicas, do panorama estatístico socioeconômico e educacional do Rio Grande do Norte e dos processos de mudanças institucionais do IFRN. Chegando ao fim desta apresentação, aproveitamos a oportunidade para comunicar à comunidade científica brasileira nosso pesar pelo falecimento do pesquisador búlgaro, Prof. Dimiter Hadjiev, da Universidade da Bretanha/França. Hadjiev foi um pesquisador que difundiu sementes da cultura de inovação tecnológica nos quatro cantos do mundo, recheadas de humanismo e solidariedade, com quem tivemos a oportunidade de conviver. A ciência, seus amigos e sua família perdem prematuramente um conselheiro e um semeador de boas causas. Estes editores registram suas homenagens à memória deste pesquisador, reconhecendo sua valorosa contribuição e se solidarizando com a sua família. Nesse contexto, aprendemos que a vida deve estar pautada pelo humanismo, com colaborações de saberes. Por isso renovamos o anseio de continuar contribuindo para a produção e difusão do conhecimento, convidando-o(a) à leitura de mais uma edição da Holos! Os Editores, Prof. José Yvan Pereira Leite e Prof. André Luis Calado de Araújo Editorial Le quatrième volume de la revue HOLOS sera rendu public à la communauté scientifique, dans le cadre du travail du rectorat itinérant du IFRN au Campus de Santa Cruz. C’est une initiative qui veut mettre en valeur la diffusion scientifique liée à l’intériorisation des Instituts Federaux dans tout le Brésil. La publication de la revue au Campus Santa Cruz du IFRN représente le compromis de l’Institution avec le développement centré sur la diffusion scientifique de cet important réseau d’Éducation, Sciences et Technologie. Dans ce context la HOLOS gagne l’intérieur brésilien et le monde, du fait que ses éditions s’elargissent par l’indexation au Directory of Open Access Journals (www.doaj.org), une plateforme d’accès ouvert au monde. La lecture peut être regroupée pour les intéressés aux thèmes concernant l’environnement qui dissertent sur: l’utilisation des décharges sanitaires pour la réduction de l’émission des gas à effet de serre; le SIG comme matériel d’étude pour la prévention des innondations due aux pluies; la sécurité chimique des logements; et les activités liées a l’élevage de crevettes. Ces articles font converger société et academie et présentent des alternatives aux problèmes discutés. Il est possible aussi d’ouvrir des discutions sur les thèmes d’ingénierie comme: l’évaluation des propriétés thermophysiques des liquides pour réfrigération , l’analyse de performance des huiles biodégradable en comparaison avec les huiles minérales; ou encore l’analyse d’un brûleur commercial infrarouge adapté á un éjecteur et la vérification de leurs niveaux d'émission de polluants. Dans le domaine de l’enseignement les articles présentés traitent spécifiquement de l’enseignement de la phisyque et de la chimie pour l’éducation professionnelle. Dans le domaine de la chimie organique, les thèmes socio-scientifiques mettent l’accent sur la Science, la Technologie et la Societé. Dans l’enseignement de la physique, deux travaux sont presentés: l’”experimentothèque” comme alternative à l’enseignement au lycée et l’analyse de l’enseignement de l’optique a l’école primaire. Les travaux dans le domaine de l’informatique ont été sélectionnés parmi les meilleurs articles presentés dans le cadre de “L’ école Potiguar d’informatique et ses applications (EPOCA)”. Les travaux traitent de l’algoritm pour la reconstruction de l’image en sismologie, de la création d’un WebSig pour la ville de Mossoró et du “cognitio”, comme processus de réutilisation des produits d’entrée. Dans le domaine multidisciplinaire les travaux présentés s’intéressent à l’espace urbain et aux politiques publiques, au panorama statistique, socioéconomique et educationnel de l’État de Rio Grande do Norte et aux changements institutionnels de l’ IFRN. Dans cette édition nous communiquons à la communauté scientifique brésilienne le départ du chercheur bulgar, le Prof. Dimiter Hadjef, de l’Université de la Bretagne en France. Hadjef, que j’ai eu l’occasion de connaître, a parsemé aux quatre coins de la planète les graines d’une culture de renouvellement téchnologique, enrichie d’humanisme et de solidarité. La science, ses amis et sa famille perdent prématurément un conseiller et un semeur de bonnes causes. Ces éditeurs rendent hommage à la mémoire de ce chercheur en reconnaisant la grande valeur de sa contribution et se solidarisent avec sa famille. Avec lui nous aprennons que la vie doit être remplie d’humanisme et de collaboration entre les différents savoirs. Nous vous invitons à la lecture de cette nouvelle édition de Holos. Les Éditeurs Prof. José Yvan Pereira Leite e Prof. André Luis Calado de Araújo
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Rougeon, Marina. "Photographie." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.053.

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Depuis les débuts de l’ethnographie, nombreux sont les anthropologues à avoir eu recours à la photographie pour leurs recherches, de Bronislaw Malinowski à Margaret Mead en passant par Claude Lévi-Strauss, Alfred Métraux et Pierre Verger. Il faut dire que la photographie a connu son essor à la même époque que celui des sciences sociales, et toutes deux présentent une affinité non négligeable : elles montrent « quelque chose de l’homme » tout en révélant « comment l’homme s’informe sur l’homme » (Garrigues 1991 : 11). Toutefois, malgré quelques travaux emblématiques (Bateson et Mead 1942 ; Collier 1967), peu se sont aventurés à rendre compte des apports théoriques et méthodologiques d’un tel outil pour l’anthropologie. Il demeure marginalisé, notamment du fait de la méfiance dont les images sont encore l’objet. Par ailleurs, bien qu’elle s’inscrive dans le champ de l’anthropologie visuelle, la photographie est loin d’avoir acquis la même légitimité que l’image animée. À partir des années 1990, plusieurs auteurs tentent pourtant de remédier à cette « méconnaissance ethnologique de la photographie », signalant qu’il existe « une certaine harmonie épistémologique » (Piette 1992 : §. 2) avec l’anthropologie. Toutes deux partageraient une « dimension autobiographique obligée » (Garrigues 1991 : 30), du fait que l’observateur, étant de même nature que l’observé, est lui-même pris dans l’observation. La photographie constitue alors un objet de recherche pour l’anthropologie car elle est « au cœur de cette problématique de la compréhension de soi obtenue par le détour de la compréhension de l’autre », comme le rappelle Emmanuel Garrigues en citant Paul Rabinow (Garrigues 1991 : 42). L’ensemble de ces travaux va dans le sens d’un usage scientifique de la photographie comme moyen d’expression, pour faire de l’anthropologie et de l’ethnographie en photographie. Ils soulignent en premier lieu sa pertinence comme pratique de terrain. La photographie prend part au dispositif ethnographique comme un instrument de recherche qui met en exergue le visuel au cœur de la relation à l’autre. C’est le cas lors des entretiens, quand les photographies confrontées au regard des interlocuteurs constituent un support de restitution, qu’elles servent à confirmer des analyses ou encore à soulever de nouveaux éléments et pistes de recherche. En outre, l’appareil photographique constitue un outil transitionnel entre le chercheur et ses interlocuteurs, ce qui lui confère une valeur heuristique pour comprendre ce qui se joue dans la relation ethnographique. Cette particularité a amené plusieurs anthropologues à expliciter des techniques d’enquête pour ce recours méthodologique suite à John Collier (1967), le premier à avoir souligné l’importance d’établir des protocoles systématiques de prises de vue. Plus récemment, Luiz Eduardo Achutti (2004) a préconisé la méthode de la photoethnographie, indiquant un ensemble de lignes de conduite à suivre, du premier contact sur le terrain jusqu’au développement des photographies. Un autre point commun entre photographie et ethnographie réside dans l’impossible neutralité de l’observateur sur le terrain, tel que l’ont remarqué plusieurs chercheurs. Tout comme le cinéaste, l’ethnographe photographe opère des choix de point de vue, de distance à l’objet, de cadrage, entre autres. De même, bien qu’elle demeure hors champ de l’image, sa présence dans la scène observée invite à mesurer son « degré d’influence » sur les personnes photographiées, comme le souligne Albert Piette (1992 : 6 ; § 14). Cette implication soulève la question de la mise en scène et plus précisément, de l’articulation entre la manière dont les personnes se donnent à voir et celle par laquelle l’anthropologue relaie cette visibilité (Conord 2007). En outre, la photographie relève d’une expérience sensible du terrain par le regard, le sens le plus mis en évidence dans la discipline quand il est question d’ethnographie (Laplantine 2007). Les prises de vues sur le terrain renvoient les interlocuteurs à d’autres situations impliquant des regards échangés et la circulation d’images. Cela invite alors à analyser le sens et les effets du regard et des images dans un contexte socio-culturel donné, et à prendre en compte la dimension vécue et affective de ces expériences (Rougeon 2015). En plus d’être un formidable instrument de recherche pour comprendre les logiques à l’œuvre dans la relation ethnographique, la photographie est d’une grande richesse pour interroger des thématiques telles que « les relations au semblable, au semblant, au dissemblant » (Laplantine 2007 : 48), la dimension spirituelle de la vie sociale, la mémoire, la généalogie et les liens de parenté, sans parler des esthétiques et des détails de la vie quotidienne. Comme pratique d’observation et de visualisation sur le terrain, elle permet de capter une réalité donnée pour ensuite la révéler, transformant le négatif d’une image en positif, pour reprendre l’analogie de Sylvain Maresca (1996). Le second aspect majeur du recours à la photographie en anthropologie apparaît alors : elle peut constituer une forme d’écriture pour la recherche. Les images ont une force narrative, employée au moment d’établir un récit ethnographique. Œuvrant à la description détaillée du social, les photographies permettent une « prise de note de ce qui se trouve dans le monde sous tous les angles possibles » (Piette 1992 : 4 – § 6), par le rapport qu’elles entretiennent au réel. La dimension indiciaire de ces images, leur puissance de désignation d’un objet provoque « un effet extrêmement fort de vérité et d’authenticité » (Garrigues 1991 : 18). Leur rapport à la réalité alimente des débats, et l’image fixe est tout à tour considérée comme une trace, une reproduction ou encore une transformation du réel (Maresca 1996). Par ailleurs, la photographie pose la question des rapports entre image et langage, objet de nombreuses réflexions dans la discipline. Si Barthes cherchait à déterminer si la photographie était un message codé ou non, un langage ou un signe (1980), des chercheurs en anthropologie y voient un moyen d’expression « peut-être infiniment plus complexe que le langage » (Garrigues 1991 : 50). D’autres mettent l’accent sur sa capacité à organiser la pensée de manière non discursive, participant à l’élaboration d’une pensée du sensible (Laplantine 2007). Ils signalent que la lecture des images se produit sur le mode de l’évocation et suscite des émotions particulières, mais aussi qu’elle permet de penser le terrain notamment à partir de ses non-dits et de ce qui excède le langage (Rougeon 2017). Dans ce sens, la photographie constituerait « un médiateur possible entre science et sensibilité » (Attané et al. 2008 : 10). Les critères déterminant le choix des images pour composer une narration ethnographique sont divers. La dimension plastique, le cadre et la composition des éléments graphiques comptent, mais l’attention porte surtout sur le potentiel à délivrer du sens par rapport à la thématique analysée. On distingue une diversité de démarches pour écrire le terrain, en agençant des photographies entre elles, et avec du texte. Certains chercheurs opposent les images et les mots comme régimes de narrativité et en soulignent la différence, afin de conserver le potentiel de chacun (Achutti 2004). D’autres explorent leurs complémentarités, proposant une « collaboration sémantique (…) au service de la narration anthropologique » (Attané et al. 2008 : 7). D’autres encore défendent l’idée selon laquelle une photographie ne saurait se suffire à elle-même (Conord 2002). Le texte qui peut accompagner une image ne relève pas de la pure information ni de quelque chose qui ramènerait forcément les images à une dimension illustrative, à condition que la démarche ait été explicitée auparavant et que l’articulation entre textes et images fasse sens. Dans cette perspective, il convient de situer le cadre de la prise de vue mais aussi de l’interaction, comme qui prend la photographie, où elle est réalisée et qui sont les personnes photographiées, l’image photographique étant indissociable de l’acte qui la fait advenir. Ce rapport entre le textuel et le visuel relève alors non pas d’une opposition mais d’un tissage, d’un dialogue qui tient compte de leur écart (Rougeon 2017). Avec cet engouement renouvelé pour la photographie en anthropologie, différents enjeux contemporains se dessinent. L’un d’entre eux concerne le rapport entre démarche scientifique et artistique, et pose la question de la créativité dans le processus de recherche. L’exploration des rapports entre régimes de narrativité par des photographes à la croisée des genres artistiques offre des pistes qui peuvent s’avérer fructueuses pour l’anthropologie, afin d’élaborer un récit ethnographique qui ne soit pas uniquement textuel (Rougeon 2017). Une telle discussion s’inscrit dans le débat actuel concernant les nouvelles écritures du terrain et de la recherche, pour renouveler le mode de connaissance produit dans la discipline. Dans une autre perspective, le rapport entre démarche scientifique et artistique peut donner jour à une lecture ethno-photographique des œuvres des photographes (Garrigues 1991). Enfin, la question de savoir si le photographe sur le terrain est l’ethnographe ou pas pèse fortement sur la méthode adoptée. Les chercheurs ont le choix entre de nombreux dispositifs, y compris sous la forme de collaborations avec des artistes. Cette pluralité est porteuse là aussi d’un potentiel de créativité important, qui invite l’anthropologie à prendre en compte d’autres manières d’envisager ce qu’est le terrain. Les horizons de recherche s’annoncent stimulants, la discipline ayant déjà montré, par le passé, la nécessité et la pertinence d’un décloisonnement des approches.
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Lapierre, Nicole. "Mémoire." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.055.

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La mémoire ne fait pas partie des notions classiques de l’anthropologie. Dans l’étude des traditions, des mythes, des croyances ou des rituels, elle est restée longtemps non problématisée. Incluse dans les mécanismes de reproduction de la culture, implicite dans la transmission des manières de faire et de penser, elle n’était que le support indistinct d’une permanence. Pourtant, il n’y a pas plus de sociétés sans mémoire qu’il n’y a de sociétés sans histoire. Ce constat s’est finalement imposé. A partir des années 1970, la mémoire est devenue un objet d’enquête et de réflexion pour les anthropologues (Candau 1996, 1998). La prise en compte grandissante des phénomènes d’interaction ou de domination culturelles les a conduits à analyser la façon dont pratiques et croyances se transmettent, se transforment ou se dégradent dans les cultures et les sociétés. Ainsi, Roger Bastide, s’intéressant à « la survie des religions africaines dans le Nouveau Monde » (Bastide 1970), a mobilisé des concepts empruntés à Claude Lévi-Strauss et à Maurice Halbwachs et proposé la notion de « bricolage de la mémoire collective ». Celui-ci permettant de remplir les manques par des images nouvelles afin de réparer le scénario du mythe ou du rituel. Beaucoup d’autres auteurs se sont intéressés depuis à cette plasticité de la mémoire, susceptible d’être réorganisée, voire recomposée, en prenant directement pour objet et sujet de réflexion les vecteurs et canaux des transmissions culturelles. Jack Goody, étudiant la circulation orale du Bagré chez les LoDagaa du nord-ouest du Ghana, a constaté que ce récit de près de 12 000 vers, réinterprété au fil du temps, varie selon le lieu, le moment et le récitant. Une variation, alliant continuité et changement, qu’il attribue à la flexibilité de la culture orale, par rapport à une plus grande fixité de la culture écrite (Goody 1977). Dans une approche différente, Carlo Severi a montré comment le recours à l’image pouvait être support et outil de la mémoire rituelle dans des sociétés « sans écriture », (Severi 2007). Et Monder Kilani a observé que dans la société oasienne, la référence à une trace écrite vient conforter une construction généalogique et mémorielle modulée selon les enjeux du présent (Kilani 1992). On retrouve là l’affirmation première d’Halbwachs selon laquelle « la mémoire collective » est toujours sélective et « ne retient du passé que ce qui en est encore vivant ou capable de vivre dans la conscience du groupe qui l’entretient. » (Halbwachs [1950] 1969 : 70). Toutefois, la multiplicité des temporalités dans lesquelles s’inscrivent désormais les sociétés altère les processus de transmissions eux-mêmes. Ce qui oriente les recherches vers la manière dont leurs membres perçoivent et organisent leur rapport au passé. Les ethnologues sont fréquemment confrontés à ce point de bascule où, à un moment donné, pour les membres d’un groupe ou d’une communauté, le passé, à la fois encore disponible et déjà hors de portée, devient un bien commun fragilisé. Ils se trouvent alors sollicités pour en être les conservateurs ou les passeurs. Jack Goody raconte ainsi qu’en consignant par écrit une version du Bagré, il a enfreint le secret de l’initiation, mais il a également répondu au souhait de certains LoDagaa qui considéraient cette récitation comme un fonds culturel à préserver. Il se faisait, en somme, le scribe d’une mémoire orale menacée (Goody 1996 : 71). Les sollicitations sont d’autant plus vives que la mémoire est devenue un enjeu d’affirmation ou de revendication pour les populations concernées. Partout, les mobilisations et les célébrations du passé prolifèrent. Dans ces conditions, où la curiosité des anthropologues, confrontés à l’impermanence des mondes, rencontre la demande de mémoire des peuples, les travaux se sont développés dans plusieurs directions. Lieux et milieux de mémoire, commémorations, patrimonialisation et muséification, demandes de reconnaissance des préjudices anciens et conflits mémoriels sont autant de nouveaux objets pour une anthropologie de la mémoire attentive à la façon dont les groupes humains, de diverses manières, sont à la fois héritiers et inventeurs de leur passé. La notion de patrimoine, d’invention occidentale (Choay 1999), connaît une extension considérable, du local au planétaire et soulève la question de la pluralité des expériences et des récits. Dans la Lorraine sidérurgique, par exemple, la transformation d’usines désaffectées en écomusées et en « lieux de mémoire », a fait l’objet de luttes de représentation auxquelles participaient, aux côtés de divers acteurs économiques, sociaux, politiques et artistiques, une partie de ceux qui travaillaient là auparavant (Tornatore 2010). En Nouvelle Calédonie, de même, un projet muséographique lié à l’édification du Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, a suscité un débat entre représentants de l’État français, institutionnels kanak, acteurs du monde international de l’art, sur le sens de ce qui devait être exposé. Des discussions où affleuraient les tensions d’un passé très présent, celui des luttes indépendantistes (Bensa 2006: 199-215). A une autre échelle, les revendications des peuples autochtones, qui ont obtenu en 2007 une déclaration de l’ONU reconnaissant leurs droits, suscitent des controverses sur la définition de leur patrimoine, la reconnaissance de leur héritage, la « propriété » de leur territoire et la défense de leurs traditions, y compris quand celles-ci sont entièrement reconstruites (Bellier 2011). Les conflits passés, surtout quand ils sont restés occultés, laissent des traces dans le présent, sous la forme de mémoires en conflits (Baussant 2007). Les demandes de reconnaissance, de justice, d’établissement des responsabilités, s’opposent alors aux silences, aux impunités ou aux amnisties. Les divers protagonistes, témoins, acteurs, ou leurs descendants s’affrontent sur les représentations et interprétations divergentes des évènements. Des milieux de mémoire se constituent, des associations interviennent dans l’espace public, comme en Argentine, à propos des « disparus » sous la dictature (Crenzel 2010), mais aussi dans de nombreux pays où une lecture plurielle du passé n’a pas réussi à se faire accepter. L’héritage des tragédies collectives constitue une ressource identitaire particulièrement forte (Candau 1998). Et la mémoire de la Shoah en est devenu « le cadre référentiel » (Lapierre 2007). Des mouvements luttent pour obtenir la reconnaissance, voire la réparation, des crimes du passé, notamment ceux de la traite transatlantique et de l’esclavage. La mémoire qu’ils mobilisent a une dimension stratégique, mais ne s’y réduit pas. Elle est à la fois produit - agrégat de traces, de fragments de récits, de transmissions diffuses sur les souffrances anciennes -, et produite à l’aune des attentes du présent (Chivallon 2011). Ces attentes, elles-mêmes, s’insèrent dans une configuration éthico-politique qui a promu la figure de la victime et redéfini la notion de traumatisme, issue de la clinique, en « traumatisme culturel ». A travers celui-ci, le souvenir des souffrances endurées par les persécutés et les vaincus de l’histoire se ravive et fonde une cause pour des générations ultérieures. Et force est de constater que « la découverte de cette mémoire douloureuse est un fait anthropologique majeur des sociétés contemporaines. » (Fassin et Rechtman 2011: 19). Déployée sur de très nombreux terrains et questionnements, l’anthropologie de la mémoire est donc devenue un ample domaine de recherche. Au point que certains s’inquiètent désormais d’un « memory boom », dans lequel une conception trop extensive de la mémoire tendrait à se confondre avec une continuité de la culture (Berliner 2005). Les anthropologues seraient ainsi d’autant plus saisis par l’engouement mémoriel général qu’ils y retrouveraient le goût des permanences à l’origine de leur discipline. C’est néanmoins omettre qu’un tel engouement naît précisément des ruptures et des oublis
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Avila, Isabelle. "Les cartes de l'Afrique au XIXe siècle et Joseph Conrad: perceptions d'une révolution cartographique (Maps of Africa in the 19th century and Joseph Conrad: Perceptions of a Cartographic Revolution)." PORTAL Journal of Multidisciplinary International Studies 12, no. 1 (March 29, 2015). http://dx.doi.org/10.5130/portal.v12i1.4382.

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La communication proposée aura pour but de s’interroger sur la notion de « carte mentale ». Qu’est-ce qu’une carte mentale ? Comment se construit-elle ? Comment et pourquoi faire des recherches sur les cartes mentales? Cette réflexion théorique sera accompagnée d’une étude sur les représentations cartographiques de l’empire britannique au tournant du vingtième siècle. Comment retrouver les cartes mentales de l’empire britannique au moment de son apogée à partir des discours des géographes et des cartes présentes dans les atlas, les manuels scolaires et les revues des sociétés de géographie? Tout d’abord, ces cartes présentent un empire relié au monde grâce à de nombreux liens de communication. C’est un empire qui est compris comme un véritable résumé du monde. Les cartes affirment aussi la puissance symbolique d’un empire associé à la couleur rouge, couleur qui confère une certaine homogénéité à cette construction impériale et qui suggère ainsi une identité impériale. Cependant, si de nombreuses cartes construisent l’image d’un empire unifié, certaines laissent entrevoir la diversité des statuts des différents territoires qui en font partie. D’autres encore tentent de représenter, aux côtés de l’empire formel en rouge, un empire informel commercial, c’est-à-dire la partie invisible de l’iceberg. Enfin, la plupart des cartes de l’empire britannique utilisent la projection de Mercator. Quelle image de l’empire est transmise par cette projection et quelles sont les tentatives entreprises par les géographes du début du vingtième siècle pour changer cette image? L’analyse de ces variations autour des portraits cartographiques de l’empire britannique permettra ainsi de voir comment les cartes influencent la perception d’un espace dont les territoires sont éparpillés sur les cinq continents. Cette étude conduira enfin à considérer les cartes comme des « lieux de mémoire », comme des images qui contribuent à inscrire des territoires dans les mémoires.At the end of the nineteenth century, the maps of Africa underwent a complete revolution. The blanks that they used to show were covered in a few years by the colours of the European powers colonizing the continent. The aim of this article is to study the perception of that cartographic revolution by mapreaders at the time, including one of the most famous: Joseph Conrad. In his work Heart of Darkness, published in 1899, at the close of a century of geographical progress, he dealt both with the blanks on the maps of Africa and the European colours that replaced them. His fascination for maps led him to create a very powerful literary map of Africa where the rainbow colours of the Europeans are surrounded by darkness. That oxymoronic image enables him not only to symbolically reflect a consciousness of space but also of time, summarizing the proud certainties of the imperialism and nationalism of European powers with their colours and announcing the uncertainties and the darkness of the first half of the twentieth century. Ultimately, this article aims at showing that it is necessary to replace the literary work of Joseph Conrad in its historical context in order to understand how much his inspiration was linked both to his own experience and to a zeitgeist shared by his contemporaries.
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Moussaoui, Abderrahmane. "Violence extrême." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.134.

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Même si la guerre, comme destruction de masse, a été très tôt au centre des intérêts de la discipline, l’anthropologie ne l’a jamais caractérisée comme une « violence extrême ». Ce qui pose d’emblée la question en termes autres que quantitatifs. L’extrême dans la violence n’est pas forcément dans l’importance du nombre de ses victimes. Il faut y ajouter d’autres dimensions comme l’inanité de l’acte, sa gratuité, son degré de cruauté et le non-respect des règles et normes partagées. Celles de la guerre, par exemple, imposent de ne s’attaquer qu’à l’ennemi armé et d’épargner les civils, de soigner le blessé etc. La violence extrême passe outre toutes ces normes et règles ; et s’exerce avec une cruauté démesurée. La première guerre mondiale constitue aux yeux des défenseurs de cette thèse, le moment inaugural dans le franchissement d’un tel seuil. Car, c’est dans cette guerre que fut utilisé pour la première fois le bombardement aérien, lié à l’ère industrielle, exterminant de nombreuses populations civiles non armées. Associée aux affrontements et insurrections débordant les cadres étatiques, l’expression peut désormais inclure également des faits commis dans le cadre des guerres conduites par des États. La violence extrême est une agression physique et une transgression outrancière d’une éthique partagée. Qu’elle s’exerce lors d’une guerre ou dans le cadre d’une institution (violence institutionnelle) elle est une violence extrême dès lors qu’elle use de moyens estimés inappropriés selon les codes communs et les sensibilités partagées. Les manières et les moyens d’agir doivent être proportionnels à l’objectif visé ; et toute outrance délégitime l’acte de violence, quand bien même celui-ci relèverait de « la violence légitime » monopole de l’Etat. Le qualificatif extrême vient donc spécifier un type de violence qui atteint ce point invisible ou imprévisible, en bafouant l’ordre éthique et conventionnel. Aller à l’extrême c’est aller au-delà du connu et de l’imaginable. La violence extrême est celle donc qui dépasse une limite se situant elle même au-delà des limites connues ou considérées comme impossibles à franchir. Elle renvoie à ce qui dépasse l’entendement par son ampleur ou par sa « gratuité » ; car, ce sont ses finalités qui rationalisent la guerre et toute autre forme de violence. Dépourvue de toute fonctionnalité, la violence extrême n’a d’autres buts qu’elle-même (Wolfgang Sofsky (1993). En d’autres termes, la violence extrême est ce qui oblitère le sens en rendant vaines (ou du moins imperceptibles) les logiques d’un acte jusque-là appréhendé en termes d’utilité, de fonctionnalité et d’efficacité. La violence est extrême quand elle parait démesurée par le nombre de ses victimes (génocide, nettoyage ethnique, meurtres et assassinat de masse) ; mais elle l’est d’autant plus, et le plus souvent, quand elle est accompagnée d’un traitement cruel, froid et gratuit : dépeçage, brûlure, énucléation, viols et mutilations sexuelles. Outrepassant l’habituel et l’admissible, par la démesure du nombre de ses victimes et le degré de cruauté dans l’exécution de l’acte, la violence extrême se situe dans un « au-delà », dont le seuil est une ligne mouvante et difficilement repérable. Son « objectivation » dépend à la fois du bourreau, de la victime et du témoin ; tous façonnés par des constructions culturelles informées par les contextes historiques et produisant des sensibilités et des « esthétiques de réception » subjectives et changeantes. La violence extrême est, nécessairement, d’abord une question de sensibilité. Or, celle-ci est non seulement une subjectivation mais aussi une construction historiquement déterminée. Pendant longtemps et jusqu’au siècle des lumières, le châtiment corporel fut, pour la justice, la norme dans toute l’Europe. Les organes fautifs des coupables sont maltraités publiquement. On exhibait les femmes adultères nues et on leur coupait les seins ; on coupait les langues des blasphémateurs et les mains des voleurs. Le bûcher était réservé aux sodomites, aux hérétiques et aux sorcières. On crevait les yeux (avec un tisonnier incandescent) du traître. Les voleurs de grands chemins subissaient le châtiment d’être rompus vifs. On écartelait et on démembrait le régicide. La foule se dépêchait pour assister à ces spectacles et à ceux des supplices de la roue, des pendaisons, de la décollation par le sabre etc. Placidement et consciencieusement, les bourreaux ont appliqué la « terreur du supplice » jusqu’au milieu du XVIIIe siècle (Meyran, 2006). Il a fallu attendre les lumières pour remplacer le corps violenté par le corps incarcéré. Aujourd’hui insupportables, aux yeux du citoyen occidental, certains de ces châtiments corporels administrés avec une violence extrême sont encore en usage dans d’autres sociétés. Après les massacres collectifs qui ont marqué la fin du XXe siècle, les travaux de Véronique Nahoum-Grappe portant sur le conflit de l’ex-Yougoslavie vont contribuer à relancer le débat sur la notion de « violence extrême » comme elle le rappellera plus tard : « Nous avions utilisé la notion de « violence extrême » à propos de la guerre en ex-Yougoslavie pour désigner « toutes les pratiques de cruauté « exagérée » exercées à l’encontre de civils et non de l’armée « ennemie », qui semblaient dépasser le simple but de vouloir s’emparer d’un territoire et d’un pouvoir. » (Nahoum-Grappe. 2002). Elle expliquera plus loin qu’après dix années de ces premières observations, ce qu’elle tentait de désigner, relève, en fait, d’une catégorie de crimes, graves, usant de cruauté dans l’application d’un programme de « purification ethnique ». Pourtant, quel que soit le critère invoqué, le phénomène n’est pas nouveau et loin d’être historiquement inédit. Si l’on reprend l’argument du nombre et de la gratuité de l’acte, le massacre n’est pas une invention du XXe s ; et ne dépend pas de la technologie contemporaine. On peut remonter assez loin et constater que dans ce domaine, l’homme a fait feu de tout bois, comme le montre El Kenz David dans ses travaux sur les guerres de religion (El Kenz 2010 & 2011). Parce que les sensibilités de l’époque admettaient ou toléraient certaines exactions, aux yeux des contemporains celles-ci ne relevaient pas de la violence extrême. Quant aux cruautés et autres exactions perpétrés à l’encontre des populations civiles, bien avant Auschwitz et l’ex-Yougoslavie, l’humanité en a souffert d’autres. Grâce aux travaux des historiens, certaines sont désormais relativement bien connues comme les atrocités commises lors des colonnes infernales dans la guerre de Vendée ou le massacre de May Lai dans la guerre du Vietnam. D’autres demeurent encore méconnues et insuffisamment étudiées. Les exactions menées lors des guerres coloniales et de conquêtes sont loin d’être toutes recensées. La mise à mort, en juin 1845, par « enfumade » de la tribu des Ouled Riah, dans le massif du Dahra en Algérie par le futur général Pélissier sont un exemple qui commence à peine à être porté à la connaissance en France comme en Algérie (Le Cour Grandmaison, 2005.). Qu’elle soit ethnique ou sociale, qu’elle soit qualifiée de purification ethnique ou d’entreprise génocidaire, cette extermination qui passe par des massacres de masse ne peut être qualifiée autrement que par violence extrême. Qu’elle s’exerce sur un individu ou contre un groupe, la violence extrême se caractérise presque toujours par un traitement cruel, le plus souvent pensé et administré avec une égale froideur ; une sorte d’« esthétisation de la cruauté ». Pour le dire avec les mots de Pierre Mannoni, la violence extrême use d’un certain « maniérisme de l'horreur », ou de ce qu’il appelle « une tératologie symbolique » (Mannoni ,2004, p. 82-83), c‘est à dire l’art de mettre en scène les monstruosités. Motivée par un danger ou une menace extrême justifiant, aux yeux du bourreau, une réponse extrême, cette violence extrême a pu s’exécuter par la machette (Rwanda) ou dans des chambres à gaz, comme par d’autres moyens et armes de destruction massive. C'est l'intégrité du corps social et sa pureté que le bourreau « croit » défendre en recourant à une exérèse… salvatrice. La cruauté fait partie de l’arsenal du combattant qui s’ingénie à inventer le scénario le plus cruel en profanant l’intime et le tabou. Françoise Sironi le montre à propos d’une des expressions de la violence extrême. L’efficacité destructrice de la torture est obtenue entre autres par la transgression de tabous culturels ; et par l’inversion qui rend perméable toutes les limites entre les dedans et les dehors. Réinjecter dans le corps ce qui est censé être expulsé (excréments, urine, vomissures) ; féminiser et exposer les parties intimes ou les pénétrer en dehors de la sphère intime, associer des parties démembrées d’un corps humain à celles d’un animal, sont autant de manières de faire violence extrême. Cette inversion transgressive use du corps de la victime pour terroriser le témoin et le survivant. Outrepassant l’habituel et l’attendu par la manière (égorgement, démembrement, énucléation, émasculation etc.,), les moyens (usage d’armes de destruction massive, d’armes nucléaires bactériologiques ou chimiques) et une certaine rationalité, la « violence extrême » est un dépassement d’horizon. L’acte par sa singularité suggère une sortie de l’humanité de son auteur désensibilisé, déshumanisé ; qui, par son forfait et dans le même mouvement, exclue sa victime de l’humanité. Pour Jacques Semelin, la violence extrême « est l’expression prototypique de la négation de toute humanité ; dans la mesure où ses victimes sont le plus souvent d’abord « animalisées » ou « chosifiées » avant d’être anéanties (Sémelin, 2002). Ajoutons qu’elle n’est pas qu’anéantissement, elle est aussi une affirmation démonstrative d’une surpuissance. Que ce soit par le nombre, la manière ou l’arbitraire, la violence extrême a ponctué l’histoire de l’humanité et continue à la hanter Parmi ses formes contemporaines, le terrorisme est une de ses manifestations les plus spectaculaires ; permettant de comprendre qu’elle est d’abord une théâtralisation. L’image de chaos que renvoient les attentats et autres exactions spectaculaires, est le résultat dument recherché à l’aide d’une organisation minutieuse et de stratégies affinées que cette image chaotique occulte souvent. Il s’agit d’une démarche rationnelle tendant à produire un acte apparemment irrationnel. Les massacres collectifs qui font partie de ce que Stéphane Leman-Langlois qualifie de « mégacrimes » (Leman-Langlois, 2006) constituent une autre forme contemporaine de cette violence extrême ; dont la Bosnie-Herzégovine et le Rwanda demeurent les exemples les plus dramatiques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En raison de leur ampleur et l’organisation méthodique de leur exécution, ces massacres ont été, à juste titre, souvent qualifié de génocide. C’est le professeur de droit américain d’origine polonaise, Raphael Lemkin qui donnera le nom de génocide à ce que, Winston Churchill, parlant du nazisme, qualifiait de « crime sans nom ». Au terme génocide devenu polémique et idéologique, sera préféré la notion de massacre que Semelin définit comme « forme d’action le plus souvent collective de destruction des non combattants » (Sémelin 2012, p. 21). Dans les faits, il s’agit de la même réalité ; sans être des entreprises génocidaires, ces massacres de masse ont visé l’« extermination » de groupes humains en vue de s’emparer de leur territoire au sens le plus large. La violence extrême agit à la fois sur l'émotionnel et sur l'imaginaire ; en franchissant le seuil du tolérable et de la sensibilité ordinairement admise dans le cadre de représentations sociales. Le caractère extrême de la violence se définit en fonction d’un imaginaire partagé ; qu’elle heurte en allant au-delà de ce qu'il peut concevoir ; et des limites de ce qu'il peut « souffrir ». Il s’agit d’une violence qui franchit le seuil du concevable et ouvre vers un horizon encore difficilement imaginable et donc insupportable parce que non maîtrisable. Qu’est-ce qui motive ce recours à l’extrême ? Nombre d’historiens se sont demandé si les logiques politiques suffisaient à les expliquer. Ne faudrait-il pas les inférer aux dimensions psychologiques ? Plusieurs approches mettent, quelquefois, en rapport violence extrême et ressorts émotionnels (peur, colère et haine et jouissance..). D’autres fois, ce sont les pulsions psychiques qui sont invoquées. Incapables d’expliquer de telles conduites par les logiques sociales ou politiques, ce sont les dimensions psychologiques qui finissent par être mises en avant. L’acte, par son caractère extrême serait à la recherche du plaisir et de la jouissance dans l’excès, devenant ainsi une fin en soi. Il peut également être une manière de tenter de compenser des manques en recherchant du sens dans le non-sens. Cela a pu être expliqué aussi comme une manière de demeurer du côté des hommes en animalisant ou en chosifiant la victime, en la faisant autre. L’auteur de la violence extrême procède à une négation de sa victime pour se (re) construire lui-même. Pure jouissance (Wolfgang Sofsky) délire (Yvon Le Bot, J Semelin) ou conduite fonctionnelle de reconstruction de soi (Primo Levi), sont les trois approches avancées pour expliquer la cruauté comme acte inadmissible et inconcevable (Wierworka, 2004 : p 268). Or, la violence extrême prend la forme d’une cruauté quand ses protagonistes redoublent d’ingéniosité pour inventer le scénario inédit le plus cruel. Car la violence extrême est d’abord un indéchiffrable insupportable qui se trouve par commodité rangé du côté de l’exceptionnalité. Parce qu’inintelligible, elle est inacceptable, elle est extra… ordinaire. Ses auteurs sont des barbares, des bêtes, des monstres ; autrement dit ; des inhumains parce qu’ils accomplissent ce que l’humain est incapable de concevoir. Dans quelle mesure, de telles approches ne sont-elles pas une manière de rassurer la société des humains qui exclue ces « monstres » exceptionnels seuls capables d’actes … inhumains ? Parce qu’inexplicables, ces violences sont quelquefois rangées dans le registre de la folie ; et qualifiées de « barbares » ou de « monstrueuses » ; des qualificatifs qui déshumanisent leurs auteurs et signalent l’impuissance du témoin à comprendre et à agir. En d’autres termes, tant que la violence relève de l’explicable (réciprocité, échange, mimétisme etc.), elle demeure humaine ; et devient extrême quand elle échappe à l‘entendement. Indicible parce qu’injustifiable, la violence extrême est inhumaine. Cependant, aussi inhumaine soit-elle d’un point de vue éthique, la violence extrême demeure du point de vue anthropologique, un acte terriblement humain ; et que l’homme accomplit toujours à partir de déterminants et selon un raisonnement humains. Comme le dit Semelin : « Les deux faces de la violence extrême, sa rationalité et sa démence, ne peuvent se penser l’une sans l’autre. Et rien ne sert de dénoncer la sauvagerie des tueurs en omettant de s’interroger sur leurs buts » (Semelin, 2000). L’auteur de l’acte de violence extrême s’érige en homme-dieu pour dénier toute humanité à la victime qu’il décide d’exclure de la vie, de la déshumaniser en l’expulsant vers l’infra humain.
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Oberhuber, Andrea. "Épiphanie du corps dans L’Usage de la photo d’Annie Ernaux et Marc Marie." @nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise, January 12, 2016. http://dx.doi.org/10.18192/analyses.v11i1.1480.

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Cosigné par Annie Ernaux et Marc Marie, L’Usage de la photo, publié en 2005, fait se croiser deux préoccupations qui semblent constituer des piliers de l’imaginaire ernausien : le corps, centre névralgique du récit depuis Les Armoires vides, qui impose au sujet ses contraintes et ses règles du jeu, de même que l’importance d’images photographiques pour la mémoire individuelle et sociale. L’expérience d’un corps singulier, voire singularisé par la maladie, est mise à l’épreuve dans L’Usage de la photo. Omniprésent dans les textes, le corps constitue l’élément absent des photographies qui rythment cette œuvre issue d’une démarche collaborative. L’ouvrage se présente au lecteur comme une série de moments épiphaniques composés d’images photographiques en noir et blanc et de parties textuelles, qui retracent la relation de couple marquée par le cancer du sein de la narratrice. Ce qui, à première vue, se donne à lire comme une succession d’ébats amoureux et sexuels entre A. et M. se révèle être une réflexion sur le pouvoir recréatif de l’écriture. L’image sert d’interface projective à partir de laquelle naissent les récits spéculaires des deux narrateurs-protagonistes, les deux entités formant des diptyques. L’analyse de L’Usage de la photo s’attardera sur l’idée d’un projet d’écriture double qui place au cœur de cette œuvre photofictionnelle l’investigation sur le corps tour à tour malade, désirant, source de (ré)jouissance et, phénomène inquiétant, systématiquement absent de toutes les images. Sera également étudié l’impact de la maladie sur la relation de couple auquel la photographie sert de révélateur et qui refuse de consigner le corps à l’intérieur du cadre de la souffrance et de la mélancolie.
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Cortado, Thomas Jacques. "Maison." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

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Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
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DEMADRE, Emmanuel. "Body, Flesh and Soul in Vladislav Khodasevich’s Poetry." Slovo How to think of literary..., Varia (February 25, 2020). http://dx.doi.org/10.46298/slovo.2020.6148.

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International audience Even in Putëm zerna [Grain’s Way] (where in moments of mystical fullness the world appears transfigured), Khodasevich’s poetic work is dominated by a dualistic worldview, which ultimately relates to the mystical idealism of the Russian Symbolists inspired by Vladimir Solovyov. Such an attitude to the world is realized first of all in the dualism Body (“Me”) / Soul (Spirit), where the body is perceived as an “envelope”, from which the soul can get free only with great difficulty. In Tjažëlaja lira [The Heavy Lyre], the dualism “Me” (Body) / Soul grows up, and the poet’s mystical aspiration turns into painful effort towards the attainment of transcendence. The physical intensity of this effort is so strong that it becomes practically pathological. Since the body symbolises the imprisonment in the world that the poet rejects, the interior dichotomy Body/Soul exacerbates with the poet’s perception of the dualism earthly World/another World. The “inert” material that is transcended by the poet‑«Orpheus» in «Ballada», the final poem of Tjažëlaja lira, gives place in Evropejskaja noč’ [European Night] to the world that is crashed by materiality, while the expressionist vision of the “German cycle” is dominated by violence and a degrading sexuality. The rejection of Body and the disgust for Flesh is contrasted in Khodasevich’s poetic work with the image of a foetus and its life in the mother’s womb. The poet associates this image with the “native, original world” of the Soul and the original Life. This image is not very stable, but it is radically positive. Such a sacralization of the image of a foetus and Motherhood can be correlated with the image of the Virgin, who embodies for Khodasevich the fusion of earthly and divine. Même dans Putëm zerna (où en des moments de plénitude mystique, le monde apparaît transfiguré), l’œuvre poétique de Khodassevitch est dominée par une vision du monde dualiste, qui s’inscrit dans l’idéalisme mystique symboliste « soloviévien ». Ce rapport au monde se cristallise d’abord dans le dualisme corps (« moi »)/âme (esprit), où le corps du poète est perçu comme une « enveloppe », dont l’âme ne parvient à se libérer que difficilement. Dans Tjažëlaja lira, le dualisme « moi » (corps)/âme s’accentue, et l’aspiration mystique du poète se réduit de plus en plus à un douloureux effort de transcendance, d’une intensité physique, proprement pathologique. Le corps étant la concrétisation de l’enfermement dans un monde que le poète rejette, la dichotomie intérieure corps/âme s’intensifie à mesure que s’exacerbe la perception du dualisme monde/au delà. La matière « inerte » que le poète « Orphée » transcendait dans la «Ballada» finale de Tjažëlaja lira, fait ainsi place, dans Evropejskaja noč’, à un univers écrasé par la matérialité et dominé, dans la vision expressionniste du « cycle allemand », par la violence et une sexualité dégradante. À ce rejet du corps et cette répulsion pour la chair s’oppose, dans l’univers khodassévitchien, une image corporelle, plus fugace, mais radicalement positive, celle de la vie utérine et du fœtus dans le sein maternel, que le poète associe au « monde natal, originel » de l’âme et à la Vie élémentaire. Cette sacralisation de l’image du fœtus et de la maternité peut être mise en corrélation avec la figure de la Vierge, mère par excellence et incarnation, pour le poète, de la fusion du terrestre et du divin. Дуалистическое мировоззрение, свойственное символистскому мистическому идеализму, навеянному Владимиром Соловьёвым, превалирует в поэзии Ходасевича. Оно присутствует и в cборнике «Путём зерна», где в моменты мистической полноты мир представляется преображенным. Такое отношение к миру в первую очередь выражается в дуализме «тело («я») / душа (дух)», где тело воспринимается как «оболочка», от которой душа может освободиться лишь с трудом. В «Тяжёлой лире» дуализм «“Я” (тело) / душа» усугубляется. Мистический порыв поэта всё больше превращается в болезненное стремление к трансцендентности. Физическая интенсивность этого стремления настолько велика, что доходит практически до патологии. Поскольку телесная оболочка воплощает заключение в отвергаемый поэтом мир, внутренняя дихотомия «тело / душа» усиливается по мере того, как обостряется восприятие поэтом дуализма «мир земной / мир иной». «Косная» материя, трансцендируемая поэтом‑«Орфеем» в «Балладе», заключительном стихотворении «Тяжёлой лиры», уступает место миру, полностью задавленному вещами, в «Европейской ночи». В экспрессионистском же вúдении немецкого цикла доминируют физическое насилие и унижающая сексуальность. Отторжению тела и отвращению к плоти противопоставлен в творчестве Ходасевича образ тела, не столь устойчивый, но совершенно положительный. Речь идет о зарождающейся жизни в материнской утробе, ассоциируемой поэтом с «родным, первоначальным миром» души и первозданной Жизнью. Такая сакрализация утробной жизни и материнства может быть соотнесена с образом Богородицы, воплощающей у Ходасевича слияние земного с божественным.

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