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Lescure, Michel. "Pour une histoire sociale du crédit. L’exemple du logement en Europe au XIXe siècle." Revue d'histoire du XIXe siècle, no. 23 (December 1, 2001): 165–77. http://dx.doi.org/10.4000/rh19.316.

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Vidal, Claudine. "Alexis Kagame entre memoire et histoire." History in Africa 15 (1988): 493–504. http://dx.doi.org/10.2307/3171877.

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Abstract:
Les savoirs universitaires sur l'Afrique précoloniale ont été construits pour une large part grâce aux relations établies entre les spécialistes européens et des Africains qui (lettrés ou non), en raison de leur position sociale et de leurs qualités personnelles, possédaient une grande connaissance de leur culture. Mon enquête s'applique au champ de l'historiographie du Rwanda: j'examinerai quelles relations des chercheurs européens entretinrent avec un intellectuel autochtone, Alexis Kagame et comment, selon l'usage qu'ils eurent de son érudition, les uns l'instituérent historiens et les autres “informateur” alors qu'il donnait à ses écrits une portée toute différente, même si ces derniers avaient un caractère historique, même s'ils offraient une grande richesse d'information. Je ne veux nullement suggérer que ces relations furent exceptionnelles: d'autres savants européens, sur d'autres terrains, développèrent avec d'autres lettrés africains des relations comparables dans leur principe avec le cas présenté ici. En Europe aussi, le jeu des hiérarchies classant les intellectuels suscita, par exemple entre universitaires et érudits régionaux, des rapports homologues à ceux, établis en Afrique, par les intellectuels du “centre” avec ceux de la “périphérie”.
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3

Millet, Audrey. "Le corps de la mode. Histoire sociale de la mesure de l’Homme (Europe, 16e-19e siècle)." dObra[s] – revista da Associação Brasileira de Estudos de Pesquisas em Moda, no. 30 (December 1, 2020): 204–22. http://dx.doi.org/10.26563/dobras.i30.1241.

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Abstract:
De l’Homme de Vitruve à S, M et L du 19e siècle, la mesure est au centre de la définition du corps humain et des modes. Sans mesures, pas de vêtement: le corps disparaît. L’enjeu de cet article est de proposer une série de questionnements pour comprendre la participation des praticiens du corps – du tailleur au perruquier – dans les changements de paradigmes imposant une nouvelle conception de l’Homme et un nouveau corps. L’histoire du corps et sa captation par les praticiens permet de compléter une vue de l’histoire de l’habillement : celle de la première enveloppe charnelle qui sert de support aux vêtements et aux artifices des apparences. Les transformations sociales et politiques du 19e siècle en Europe ont souvent été étudiées à partir des normes et des mesures coercitives. Néanmoins, je propose de renouveler les questionnements, et notamment d’examiner comment les savoirs corporels influencent le corps humain et nourrissent les réflexions depuis l’anthropométrie de la Renaissance jusqu’aux progrès technologiques de la première industrialisation. La fabrication des corps est un lieu d’excellence pour comprendre la dynamique de scientifisation qui touche l’Europe occidentale durant quatre siècles. Le corps est le moyen d’expression des normes économiques, sociales et politiques. À la croisée d’une histoire sociale des pratiques corporelles, de l’anthropologie des techniques et de l’épistémologie de l’esthétique, je propose d’interroger une histoire de la mesure de l’Homme à partir des savoirs des praticiens du corps.
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4

Dumas, Clément. "L' Europe latine dans les olympismes alternatifs." apropos [Perspektiven auf die Romania], no. 4 (June 11, 2020): 34–53. http://dx.doi.org/10.15460/apropos.4.1522.

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Abstract:
Durant l’entre-deux-guerres, le mouvement olympique peine à intégrer en son sein les marges féminines et ouvrières. Ces dernières se structurent en fédérations nationales et internationales qui organisent des jeux alternatifs pour défendre la légitimité du sport féminin et promouvoir la culture sportive ouvrière. Cet article propose d’envisager la dimension sociale, culturelle et politique de ces compétitions en prenant l’Europe latine comme cadre d’analyse. L’organisation des jeux permet de révéler le lien entre réseau associatif, institutionnel, politique, et l’importance des infrastructures sportives. L’analyse des résultats et de la composition des délégations appuie une histoire comparée de la situation des marges sportives dans des pays aux trajectoires politiques différentes. Espace d’expression sportive des marges, les jeux alternatifs font rejaillir les craintes et les discours réprobateurs et sont révélateurs des tensions sociales et politiques de l’entre-deux-guerres : la place de la femme, le combat des mouvements ouvriers contre le fascisme.
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Henderson, John. "The parish and the poor in Florence at the time of the Black Death: the case of S. Frediano." Continuity and Change 3, no. 2 (August 1988): 247–72. http://dx.doi.org/10.1017/s0268416000000965.

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Abstract:
Les récentes études sur l'aide dispensée aux pauvres en Europe à la fin du Moyen-Age et au début de l'ère moderne rêvèlent que les grandes institutions de charitè, telles que les confrèries et hôpitaux ne venaient souvent en aide qu'à un très petit pourcentage d'indigents. Cela signifie que les pauvres dépendaient pour leur survie de systèmes de charité qui reposaient sur des rèseaux personnels à un niveau local. Cet article examine le rôle de la paroisse florentine en matiére d'aide aux pauvres, rôle qui comprenait les aumônes, l'enterrement gratuit et l'hébergement gratuit ou subventionné grâce à des contacts personnels au niveau de la rue.
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Ingrao, Christian. "Conquérir, aménager, exterminer: Recherches récentes sur la Shoah." Annales. Histoire, Sciences Sociales 58, no. 2 (April 2003): 415–38. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900004558.

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Abstract:
RésumésDécrivant les grandes tendances de la recherche allemande récente sur la Shoah, cet article montre l’intérêt nouveau pour les acteurs du meurtre et la mise en place d’une histoire sociale et culturelle des bourreaux. L’historiographie du nazisme a en outre pour ambition de prendre en compte toutes les dimensions de la politique de répression nazie. Elle s’intéresse ainsi tant aux criminels qu’aux Tziganes, aux politiques de mise à mort qu’à celles de déportation. Cette nouvelle historiographie trouve sa véritable spécificité dans une série d’études locales sur les politiques d’occupation et des processus d’extermination intervenus en Europe de l’Est occupée. Fondées sur des explorations archivistiques très complètes, un empirisme déclaré et une reconstruction très minutieuse des événements, ces études posent le problème de l’échelle des processus de décision, de la marge de manoeuvre des acteurs sur le terrain et de l’hypothèse d’un consentement européen à la Shoah.
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Mitterauer, Michael. "Christianity and endogamy." Continuity and Change 6, no. 3 (December 1991): 295–333. http://dx.doi.org/10.1017/s0268416000004070.

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Abstract:
Dans la recherche moderne en histoire sociale on discute très largement les raisons et les effets du ban jeté par l'église contre le mariage parmi la parenté et cela de façon de plus en plus contraingnante depuis le 4è siècle. Les hypothèses de Jack Goody en ce qui concerne la justification économique de ces règlements et leurs conséquences pour l'évolution du mariage et da la famille en Europe ont été généralement admises. En contraste avec ces hypothèses, dans cet article le fait est signalé que différentes sortes de bans accrus contre l'endogamie au bas Moyen-Age peuvent être établies pour de nombreuses Eglises chrétiennes et dans la religion juive également. De plus l'article démontre qu'une explication économique de ces phénomènes ne semble pas suffisant et que les conséquences de ces bans pour le développement européen de la famille ont été surestimées. Un reject généralisé de l'importance religieuse du lignage dans la Chrétienté semble, à ce propos, bien plus important.
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Toader, Mioriţa, Daniela Neacşu, Alina Oprea, Andreea Şerbănică, Mircea Drăghici, Viorel Mitrea, and Corneliu Toader. "HIV/AIDS in childhood – a special case." Romanian Journal of Infectious Diseases 19, no. 2 (June 30, 2016): 60–64. http://dx.doi.org/10.37897/rjid.2016.2.3.

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Abstract:
HIV pediatric pathology is currently facing a large number of specialists such as neonatologists, pediatricians, family physicians, oncologists, otorhinolaryngologists, pharmacists, pediatric infectious disease, etc. The involvement of epidemiologists, nurses, social workers, sociologists, support groups together not by politicians is imperative, essential for the diagnosis, management and prevention of HIV infection require focusing on mothers of children and families within dysfunctions social and poverty. Social problems that a child infected with HIV face are almost always overwhelming: drug abuse, discrimination against minority people living with HIV, poverty, poor access to adequate medical services, family breaking when the HIV status of a family member is learned by and other domestic violence, are important to consider. Countries like Romania must learn what is good and what is bad about the AIDS epidemic in the US and Western Europe not to repeat their mistakes and at the same time to rediscover principles generally available today.
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Collombet, Catherine. "La protection sociale en Europe au xxe siècle, sous la direction d’Axelle Brodiez-Dolino et de Bruno Dumons, Presses universitaires de Rennes, collection « Histoire », 2014." Revue française des affaires sociales 1, no. 1 (2015): 249. http://dx.doi.org/10.3917/rfas.151.0249.

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ΛΟΥΚΟΣ, ΧΡΗΣΤΟΣ. "ΚΟΙΝΩΝΙΚΗ ΙΣΤΟΡΙΑ ΤΟΥ ΤΑΝΓΚΟ ΑΠΟ ΤΙΣ ΥΠΟΒΑΘΜΙΣΜΈΝΕΣ ΣΥΝΟΙΚΙΕΣ TOΥ BUENOS AIRES ΣΤΑ ΣΑΛΟΝΙΑ ΤΗΣ ΕΥΡΩΠΗΣ." Μνήμων 20 (January 1, 1998): 251. http://dx.doi.org/10.12681/mnimon.677.

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Abstract:
<p>Christos Loukos, Histoire sociale du tango. Des faubourgs marginaux deBuenos Aires aux salons européens</p><p>Le tango (qui comprend danse, musique et paroles) est né la secondemoitié du XIXe siècle dans les faubourgs marginaux de Buenos Aires.Il s'agit du proquit de plusieurs mélanges culturaux, dont les sujets sontdes natifs mais aussi des centaines de milliers d'immigrants qui accourentde l'Europe en Argentine à la recherche d'un emploi ou d'une meilleurechance. Sont examinées les causes qui ont permis à cette danse marginellede gagner les classes populaires et enfin, après un accueil enthousiasteen Europe, surtout en France, la veille de la première guerremondiale, d'être adoptée en tant que produit national par la bourgeoisieargentine. Le tango, comme expression de l'identité argentine, subit lesconséquences des bouleversements politiques et sociaux qui tourmententle pays à partir de 1930: intervention des militaires dans la vie politique,crise économique des années 30, régime péronien, périodes successivesde vie politique normale et de dictature militaire. Le tango devient uninstrument de propagande pour les régimes autoritaires mais aussi unearme de résistance pour les démocrates, un grand nombre desquels vivaienten exil.</p>
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Harrington, John A. "The instrumental uses of autonomy: A review of AIDS law and policy in Europe." Social Science & Medicine 55, no. 8 (October 2002): 1425–34. http://dx.doi.org/10.1016/s0277-9536(01)00270-2.

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Bacqué, M. F., L. Sani, A. Rauner, A. Losson, D. Merg-Essadi, and P. Guillou. "Mort périnatale et d’un jeune enfant. Histoire des rites et des pratiques funéraires en Europe issus de l’expression affective et sociale du deuil. Deuxième partie : des Lumières à aujourd’hui." Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence 66, no. 4 (June 2018): 248–55. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2018.04.005.

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Toucas-Truyen, Patricia. "L’économie sociale et solidaire : une histoire de la société civile en France et en Europe de 1968 à nos jours, Timothée Duverger, Le Bord de l’eau, Lormont, 2016, 414 pages." Revue internationale de l'économie sociale: Recma, no. 341 (2016): 127. http://dx.doi.org/10.7202/1037441ar.

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Bacqué, M. F., L. Sani, A. Rauner, A. Losson, D. Merg, and P. Guillou. "Mort périnatale et d’un jeune enfant. Histoire des rites et des pratiques funéraires en Europe issus de l’expression affective et sociale du deuil. Première partie : de la Préhistoire aux Lumières." Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence 66, no. 4 (June 2018): 240–47. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2018.03.001.

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Ibáñez, José Javier Ruiz, and Gaetano Sabatini. "Alliés, voisins et ennemis du roi d’Espagne: La puissante faiblesse de la Monarchie hispanique (1580-1620)." Annales. Histoire, Sciences Sociales 75, no. 1 (March 2020): 41–72. http://dx.doi.org/10.1017/ahss.2020.117.

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Abstract:
Alliés, voisins et ennemis du roi d’Espagne: La puissante faiblesse de la Monarchie hispanique (1580-1620)À la fin du xvie siècle, le roi d’Espagne et sa monarchie occupent aux yeux de l’Europe une position de prééminence. Non seulement de petits États, mais de nombreux mouvements insurrectionnels réclament son aide militaire et financière pour combattre leurs ennemis locaux et éviter d’être absorbés par leurs voisins. La Monarchie hispanique accroît alors sa capacité d’intervention en dehors de ses frontières, avec la possibilité d’incorporer de nouveaux territoires, tant en Europe qu’en Asie ou en Afrique ; à tout le moins, le pouvoir ibérique s’invite dans la politique intérieure de ces États, devenant un acteur supplémentaire de la scène politique locale. Cette sensation d’hégémonie est telle qu’elle nourrit en retour un puissant rejet : à de nombreux points du globe, jouer sur ce sentiment anti-espagnol devient un élément clef pour délégitimer des rivaux politiques et étayer les prétentions des vainqueurs dans les conflits civils de la fin du xvie siècle et du début du xviie siècle. Il faut dire que, dans une certaine mesure, l’hégémonie espagnole relevait d’un mirage : elle ne correspondait pas aux forces réelles du roi d’Espagne, mais plutôt à une image surévaluée du pouvoir de celui-ci, véhiculée par ceux qui placèrent en lui leurs espoirs ou leurs craintes. Analyser cette discordance entre représentation et réalité nous permet de comprendre, d’une part, comment la prédominance politique se fonde, pour partie, sur un imaginaire et des intérêts partagés, et, d’autre part, que son succès et son échec dépendent largement des illusions, des frustrations et des attentes divergentes qu’elle suscitait.
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Brunnbauer, Ulf. "A Promising Liaison? Social History and Anthropology in South-Eastern Europe. Opportunities and Pitfalls Une liaison prometteuse ? Histoire sociale et anthropologie en Europa du Sud-Est : Ecueils et opportunites Ein vielversprechende Liaison? Geschichte und Anthropologie in Südosteuropa. Möglichkeiten und Fallen." East Central Europe 34, no. 1 (June 1, 2007): 161–84. http://dx.doi.org/10.1163/187633007789886135.

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Renaud, Gilles, Charles Malone, and Daniel Roussy. "Chambre des Notaires du Québec, Cours de perfectionnement du notariat, Montréal, Société québécoise d’information juridique, [1990], 328 pages, ISBN 0316-1234 Pierre Ciotola, Ghislain Massé, Denise Pratte, Droit des sûretés — Recueil de jurisprudence, Montréal, Les Éditions Thémis Inc., 1990, 915 pages, ISBN 2-920376-81-0 Bernard Cliche, Pierre Lessard, Aide-mémoire 109 — Recours extraordinaires, Montréal, Wilson et Lafleur Ltée, 1990, 146 pages, ISBN 2-89127-171-8 Manuel J. Peláez (éd.), Historia económica y de las instituciones financieras en Europa. Trabajos en homenaje a Ferran Valls i Taberner, vol. XII, Barcelone, Faculté de droit de l’Université de Málaga et autres, 1989, 278 pages, ISBN 84-600-7337-8 Manuel J. Peláez (éd.), Historia administrativa y ciencia de la administración comparada. Trabajos en homenaje a Ferran Valls i Taberner, vol. XV, Barcelone, Faculté de droit de l’Université de Málaga et autres, 1990, 216 pages, ISBN 84-600-7334-3 William Schabas, Aide-mémoire 108 — Habeas corpus, Montréal, Wilson et Lafleur Ltée, 1990, 62 pages, ISBN 2-89127-165-3 Ronald Sirard, La rédaction du contrat individuel de travail : pourquoi et comment, Montréal, Éditions Wilson et Lafleur Ltée, 1990, 125 pages, ISBN 2-89127-179-3 Maurice Tancelin, Daniel Gardner, Jurisprudence commentée sur les obligations, 4 édition, Montréal, Wilson & Lafleur Ltée, 1990, 851 pages, ISBN 2-89127-166-1 Bernard Teyssié, Code de droit social européen, Paris, éd. Litec, 1990, 1140 pages, ISBN 2-7111-1037-0." Revue générale de droit 22, no. 1 (1991): 255. http://dx.doi.org/10.7202/1058180ar.

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Renard, Didier. "Eléments de bibliographie : le cas français. Henri Hatzfeld, Du paupérisme à la sécurité sociale , 1850-1940, Paris, Armand Colin, 1971, 344 p. Réédition Nancy, PUN « Espace social », 1989 Olivier Faure, Les Français et leur médecine au XIX siècle , Paris, Belin, 1993, 320 p. Olivier Faure et Dominique Dessertine, La Maladie entre libéralisme et solidarités (1850-1940) , Paris, Mutualité française, « Racines mutualistes », 1994, 163 p. Jacqueline Gateaux-Mennecier, Bourneville et l'enfance aliénée , Paris, Centurion, « Païdos Histoire », 1989, 323 p. Catherine Rollet, La Politique à l'égard de la petite enfance sous la III République , Paris, PUF, « Travaux et documents de l'INED », Cahier 127,1990, 679 p. Bruno Dumons et Gilles Pollet, L’État et les retraites. Genèse d’une politique , Paris, Belin, 1994, 480 p. Alisa Del Re, Les Femmes et l’État-providence. Les politiques sociales en France dans les années trente , Paris, L'Harmattan, « Logiques sociales », 1994, 298 p. Malcolm Mansfield, Robert Salais et Noel Whiteside, Aux sources du chômage 1880-1914. Une comparaison interdisciplinaire entre la France et la Grande-Bretagne , Paris, Belin, 1994, 479 p. Christian Topalov, Naissance du chômeur 1880-1910 , Paris, Albin Michel « L'évolution de l'humanité », 1994, 626 p. André Gueslin et Pierre Guillaume, dir., De la charité médiévale à la sécurité sociale , Paris, Les Éditions ouvrières, « Patrimoine », 1992, 342 p. Philanthropies et politiques sociales en Europe (XVIII -XX siècles) , Paris, Anthropos, « Historiques », 1994, 233 p." Lien social et Politiques, no. 33 (1995): 143. http://dx.doi.org/10.7202/005224ar.

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Verhaegen, B. "Wallerstein: L’Afrique et le monde: une vision provocante au carrefour de l’histoire et de la sociologie." Journal of World-Systems Research, August 26, 2000, 388–96. http://dx.doi.org/10.5195/jwsr.2000.225.

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Abstract:
L’oeuvre de Immanuel Wallerstein s’est construite depuis quarante ans autour de deux axes principaux: d’une part une recherche épistémologi-que et une mise en cause des sciences sociales issues du XIX siècle; Impenser la science sociale publié en 1991 est une étape importante dans la progression de cette recherche; d’autre part des travaux de sociologie historique fondés sur des recherches empiriques. Commencées en 1959 en Afrique, celles-ci se sont élargies à l’Europe et au développement du capitalisme devenu Econo-mie-monde.
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Gagné, Natacha. "Anthropologie et histoire." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.060.

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Abstract:
On a longtemps vu l’histoire et l’anthropologie comme deux disciplines très distinctes n’ayant pas grand-chose en partage. Jusqu’au début du XXe siècle, l’histoire fut essentiellement celle des « civilisés », des Européens et donc des colonisateurs. Si les colonisés n’étaient pas complètement absents du tableau, ils étaient, au mieux, des participants mineurs. L’anthropologie, pour sa part, s’est instituée en ayant pour objet la compréhension des populations lointaines, les « petites sociétés », autochtones et colonisées, ces populations vues comme hors du temps et de l’histoire. Cette situation était le produit d’une division traditionnelle (Harkin 2010 : 114) – et coloniale (Naepels 2010 : 878) – du travail entre histoire et anthropologie. Celle-ci se prolongeait dans le choix des méthodes : les historiens travaillaient en archives alors que les anthropologues s’intéressaient aux témoignages oraux et donc, s’adonnaient à l’enquête de terrain. Les deux disciplines divergeaient également quant à la temporalité : « Pour l’histoire, (…) le temps est une sorte de matière première. Les actes s’inscrivent dans le temps, modifient les choses tout autant qu’ils les répètent. (…) Pour l’anthropologue, s’il n’y prend garde, le temps passe en arrière-plan, au profit d’une saisie des phénomènes en synchronie » (Bensa 2010 : 42). Ces distinctions ne sont plus aujourd’hui essentielles, en particulier pour « l’anthropologie historique », champ de recherche dont se revendiquent tant les historiens que les anthropologues, mais il n’en fut pas de tout temps ainsi. Après s’être d’abord intéressés à l’histoire des civilisations dans une perspective évolutionniste et spéculative, au tournant du siècle dernier, les pères de l’anthropologie, tant en France (Émile Durkheim, Marcel Mauss), aux États-Unis (Franz Boas), qu’en Angleterre (Bronislaw Malinowski, Alfred Radcliffe-Brown), prendront fermement leur distance avec cette histoire. Les questions de méthode, comme le développement de l’observation participante, et l’essor de concepts qui devinrent centraux à la discipline tels que « culture » et « fonction » furent déterminants pour sortir de l’idéologie évolutionniste en privilégiant la synchronie plutôt que la diachronie et les généalogies. On se détourna alors des faits uniques pour se concentrer sur ceux qui se répètent (Bensa 2010 : 43). On s’intéressa moins à l’accidentel, à l’individuel pour s’attacher au régulier, au social et au culturel. Sans être nécessairement antihistoriques, ces précepteurs furent largement ahistoriques (Evans-Pritchard 1962 : 172), une exception ayant été Franz Boas – et certains de ses étudiants, tels Robert Lowie ou Melville J. Herskovits – avec son intérêt pour les contacts culturels et les particularismes historiques. Du côté de l’histoire, on priorisait la politique, l’événement et les grands hommes, ce qui donnait lieu à des récits plutôt factuels et athéoriques (Krech 1991 : 349) basés sur les événements « vrais » et uniques qui se démarquaient de la vie « ordinaire ». Les premiers essais pour réformer l’histoire eurent lieu en France, du côté des historiens qui seront associés aux « Annales », un nom qui réfère à la fois à une revue scientifique fondée en 1929 par Marc Bloch et Lucien Febvre et à une École d’historiens français qui renouvela la façon de penser et d’écrire l’histoire, en particulier après la Seconde Guerre mondiale (Krech 1991; Schöttler 2010). L’anthropologie et la sociologie naissantes suscitèrent alors l’intérêt chez ce groupe d’historiens à cause de la variété de leurs domaines d’enquête, mais également par leur capacité à enrichir une histoire qui n’est plus conçue comme un tableau ou un simple inventaire. Les fondateurs de la nouvelle École française des Annales décrivent leur approche comme une « histoire totale », expression qui renvoie à l’idée de totalité développée par les durkheimiens, mais également à l’idée de synthèse du philosophe et historien Henry Berr (Schöttler 2010: 34-37). L’histoire fut dès lors envisagée comme une science sociale à part entière, s’intéressant aux tendances sociales qui orientent les singularités. L’ouvrage fondateur de Marc Bloch, Les rois thaumaturges (1983 [1924]), pose les jalons de ce dépassement du conjoncturel. Il utilise notamment la comparaison avec d’autres formes d’expériences humaines décrites notamment dans Le Rameau d’Or (1998 [1924; 1890 pour l’édition originale en anglais]) de James G. Frazer et explore le folklore européen pour dévoiler les arcanes religieux du pouvoir royal en France et en Angleterre (Bensa 2010; Goody 1997). Il s’agit alors de faire l’histoire des « mentalités », notion qui se rapproche de celle de « représentation collective » chère à Durkheim et Mauss (sur ce rapprochement entre les deux notions et la critique qui en a été faite, voir Lloyd 1994). Les travaux de la deuxième génération des historiens des Annales, marqués par la publication de l’ouvrage de Fernand Braudel La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II en 1949 et de son arrivée en 1956 à la direction de la revue, peuvent encore une fois mieux se comprendre dans l’horizon du dialogue avec l’anthropologie, d’une part, et avec les area studiesqui se développèrent aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, de l’autre (Braudel 1958). Le projet est de rapporter « la spécificité des acteurs singuliers, des dates et des événements à des considérations plus vastes sur la transformation lente des mœurs et des représentations. Le travail ne consiste pas seulement à capter au projet de l’histoire des rubriques chères à l’anthropologie, mais aussi à caractériser une époque [et une région] par sa façon de percevoir et de penser le monde » (Bensa 2010 : 46). Il s’agit alors de faire l’histoire des structures, des conjonctures et des mentalités (Schöttler 2010 : 38). Les travaux de cette deuxième génération des Annales s’inscrivent dans un vif débat avec l’anthropologie structuraliste de Claude Lévi-Strauss. Si tant Braudel que Lévi-Strauss voulaient considérer les choses de façon globale, Lévi-Strauss situait la globalité dans un temps des sociétés des origines, comme si tout s’était joué au départ et comme si l’histoire n’en serait qu’un développement insignifiant. Pour sa part, Braudel, qui s’intéressait à l’histoire sérielle et à la longue durée, situait plutôt la globalité dans un passé qui sert à comprendre le présent et, jusqu’à un certain point, à prévoir ce qui peut se passer dans le futur. Ce qui constitue le fond de leur opposition est que l’un s’intéresse à l’histoire immobile alors que l’autre s’intéresse à l’histoire de longue durée, soit l’histoire quasi immobile selon laquelle, derrière les apparences de la reproduction à l’identique, se produisent toujours des changements, même très minimes. Dans les deux cas, l’ « événementiel » ou ce qui se passe à la « surface » sont à l’opposé de leur intérêt pour la structure et la profondeur, même si ces dernières ne sont pas saisies de la même façon. Pour Braudel, la structure est pleinement dans l’histoire ; elle est réalité concrète et observable qui se décèle notamment dans les réseaux de relations, de marchandises et de capitaux qui se déploient dans l’espace et qui commandent les autres faits dans la longue durée (Dosse 1986 : 89). Les travaux de Braudel et son concept d’ « économie-monde » inspireront plusieurs anthropologues dont un Marshall Sahlins et un Jonathan Friedman à partir du tournant des années 1980. Pour Lévi-Strauss, la structure profonde, celle qui correspond aux enceintes mentales humaines, « ne s’assimile pas à la structure empirique, mais aux modèles construits à partir de celle-ci » (Dosse 1986 : 85). Elle est donc hors de l’histoire. Comme le rappelait François Hartog (2014 [2004] : 287), Lévi-Strauss a souvent dit « rien ne m’intéresse plus que l’histoire. Et depuis fort longtemps! » (1988 : 168; voir d’ailleurs notamment Lévi-Strauss 1958, 1983), tout en ajoutant « l’histoire mène à tout, mais à condition d’en sortir » (Lévi-Strauss 1962 : 348) ! Parallèlement à l’entreprise déhistoricisante de Lévi-Strauss, d’autres anthropologues insistent au contraire à la même époque sur l’importance de réinsérer les institutions étudiées dans le mouvement du temps. Ainsi, Edward E. Evans-Pritchard, dans sa célèbre conférence Marett de 1950 qui sera publiée en 1962 sous le titre « Anthropology and history », dénonce le fait que les généralisations en anthropologie autour des structures sociales, de la religion, de la parenté soient devenues tellement généralisées qu’elles perdent toute valeur. Il insiste sur la nécessité de faire ressortir le caractère unique de toute formation sociale. C’est pour cette raison qu’il souligne l’importance de l’histoire pour l’anthropologie, non pas comme succession d’événements, mais comme liens entre eux dans un contexte où on s’intéresse aux mouvements de masse et aux grands changements sociaux. En invitant notamment les anthropologues à faire un usage critique des sources documentaires et à une prise en considération des traditions orales pour comprendre le passé et donc la nature des institutions étudiées, Evans-Pritchard (1962 : 189) en appelle à une combinaison des points de vue historique et fonctionnaliste. Il faut s’intéresser à l’histoire pour éclairer le présent et comment les institutions en sont venues à être ce qu’elles sont. Les deux disciplines auraient donc été pour lui indissociables (Evans-Pritchard 1962 : 191). Au milieu du XXe siècle, d’autres anthropologues s’intéressaient aux changements sociaux et à une conception dynamique des situations sociales étudiées, ce qui entraîna un intérêt pour l’histoire, tels que ceux de l’École de Manchester, Max Gluckman (1940) en tête. En France, inspiré notamment par ce dernier, Georges Balandier (1951) insista sur la nécessité de penser dans une perspective historique les situations sociales rencontrées par les anthropologues, ce qui inaugura l’étude des situations coloniales puis postcoloniales, mais aussi de l’urbanisation et du développement. Cette importance accordée à l’histoire se retrouva chez les anthropologues africanistes de la génération suivante tels que Jean Bazin, Michel Izard et Emmanuel Terray (Naepels 2010 : 876). Le dialogue entre anthropologie et histoire s’est développé vers la même époque aux États-Unis. Après le passage de l’Indian Claims Commission Act en 1946, qui établit une commission chargée d’examiner les revendications à l’encontre de l’État américain en vue de compensations financières pour des territoires perdus par les nations autochtones à la suite de la violation de traités fédéraux, on assista au développement d’un nouveau champ de recherche, l’ethnohistoire, qui se dota d’une revue en 1954, Ethnohistory. Ce nouveau champ fut surtout investi par des anthropologues qui se familiarisèrent avec les techniques de l’historiographie. La recherche, du moins à ses débuts, avait une orientation empirique et pragmatique puisque les chercheurs étaient amenés à témoigner au tribunal pour ou contre les revendications autochtones (Harkin 2010). Les ethnohistoriens apprirent d’ailleurs à ce moment à travailler pour et avec les autochtones. Les recherches visaient une compréhension plus juste et plus holiste de l’histoire des peuples autochtones et des changements dont ils firent l’expérience. Elles ne manquèrent cependant pas de provoquer un certain scepticisme parmi les anthropologues « de terrain » pour qui rien ne valait la réalité du contact et les sources orales et pour qui les archives, parce qu’étant celles du colonisateur, étaient truffées de mensonges et d’incompréhensions (Trigger 1982 : 5). Ce scepticisme s’estompa à mesure que l’on prit conscience de l’importance d’une compréhension du contexte historique et de l’histoire coloniale plus générale pour pouvoir faire sens des données ethnologiques et archéologiques. L’ethnohistoire a particulièrement fleuri en Amérique du Nord, mais très peu en Europe (Harkin 2010; Trigger 1982). On retrouve une tradition importante d’ethnohistoriens au Québec, qu’on pense aux Bruce Trigger, Toby Morantz, Rémi Savard, François Trudel, Sylvie Vincent. L’idée est de combiner des données d’archives et des données archéologiques avec l’abondante ethnographie. Il s’agit également de prendre au sérieux l’histoire ou la tradition orale et de confronter les analyses historiques à l’interprétation qu’ont les acteurs de l’histoire coloniale et de son impact sur leurs vies. La perspective se fit de plus en plus émique au fil du temps, une attention de plus en plus grande étant portée aux sujets. Le champ de recherche attira graduellement plus d’historiens. La fin des années 1960 fut le moment de la grande rencontre entre l’anthropologie et l’histoire avec la naissance, en France, de l’« anthropologie historique » ou « nouvelle histoire » et, aux États-Unis, de la « New Cutural History ». L’attention passa des structures et des processus aux cultures et aux expériences de vie des gens ordinaires. La troisième génération des Annales fut au cœur de ce rapprochement : tout en prenant ses distances avec la « religion structuraliste » (Burguière 1999), la fascination pour l’anthropologie était toujours présente, produisant un déplacement d’une histoire économique et démographique vers une histoire culturelle et ethnographique. Burguière (1999) décrivait cette histoire comme celle des comportements et des habitudes, marquant un retour au concept de « mentalité » de Bloch. Les inspirations pour élargir le champ des problèmes posés furent multiples, en particulier dans les champs de l’anthropologie de l’imaginaire et de l’idéologique, de la parenté et des mythes (pensons aux travaux de Louis Dumont et de Maurice Godelier, de Claude Lévi-Strauss et de Françoise Héritier). Quant à la méthode, la description dense mise en avant par Clifford Geertz (1973), la microhistoire dans les traces de Carlo Ginzburg (1983) et l’histoire comparée des cultures sous l’influence de Jack Goody (1979 [1977]) permirent un retour de l’événement et du sujet, une attention aux détails qui rejoignit celle qu’y accordait l’ethnographie, une conception plus dynamique des rapports sociaux et une réinterrogation des généralisations sur le long terme (Bensa 2010 : 49 ; Schmitt 2008). Aux États-Unis, la « New Culturel History » qui s’inscrit dans les mêmes tendances inclut les travaux d’historiens comme Robert Darnon, Natalie Zemon Davis, Dominick La Capra (Iggers 1997; Krech 1991; Harkin 2010). L’association de l’histoire et de l’anthropologie est souvent vue comme ayant été pratiquée de manière exemplaire par Nathan Wachtel, historien au sens plein du terme, mais également formé à l’anthropologie, ayant suivi les séminaires de Claude Lévi-Strauss et de Maurice Godelier (Poloni-Simard et Bernand 2014 : 7). Son ouvrage La Vision des vaincus : les Indiens du Pérou devant la Conquête espagnole 1530-1570 qui parut en 1971 est le résultat d’un va-et-vient entre passé et présent, la combinaison d’un travail en archives avec des matériaux peu exploités jusque-là, comme les archives des juges de l’Inquisition et les archives administratives coloniales, et de l’enquête de terrain ethnographique. Cet ouvrage met particulièrement en valeur la capacité d’agir des Autochtones dans leur rapport avec les institutions et la culture du colonisateur. Pour se faire, il appliqua la méthode régressive mise en avant par Marc Bloch, laquelle consiste à « lire l’histoire à rebours », c’est-à-dire à « aller du mieux au moins bien connu » (Bloch 1931 : XII). Du côté des anthropologues, l’anthropologie historique est un champ de recherche en effervescence depuis les années 1980 (voir Goody 1997 et Naepels 2010 pour une recension des principaux travaux). Ce renouveau prit son essor notamment en réponse aux critiques à propos de l’essentialisme, du culturalisme, du primitivisme et de l’ahistoricisme (voir Fabian 2006 [1983]; Thomas 1989; Douglas 1998) de la discipline anthropologique aux prises avec une « crise de la représentation » (Said 1989) dans un contexte plus large de décolonisation qui l’engagea dans un « tournant réflexif » (Geertz 1973; Clifford et Marcus 1986; Fisher et Marcus 1986). Certains se tournèrent vers l’histoire en quête de nouvelles avenues de recherche pour renouveler la connaissance acquise par l’ethnographie en s’intéressant, d’un point de vue historique, aux dynamiques sociales internes, aux régimes d’historicité et aux formes sociales de la mémoire propres aux groupes auprès desquels ils travaillaient (Naepels 2010 : 877). Les anthropologues océanistes participèrent grandement à ce renouveau en discutant de la nécessité et des possibilités d’une anthropologie historiquement située (Biersack 1991; Barofsky 2000; Merle et Naepels 2003) et par la publication de plusieurs monographies portant en particulier sur la période des premiers contacts entre sociétés autochtones et Européens et les débuts de la période coloniale (entre autres, Dening 1980; Sahlins 1981, 1985; Valeri 1985; Thomas 1990). L’ouvrage maintenant classique de Marshall Sahlins, Islands of History (1985), suscita des débats vigoureux qui marquèrent l’histoire de la discipline anthropologique à propos du relativisme en anthropologie, de l’anthropologie comme acteur historique, de l’autorité ethnographique, de la critique des sources archivistiques, des conflits d’interprétation et du traitement de la capacité d’agir des populations autochtones au moment des premiers contacts avec les Européens et, plus largement, dans l’histoire (pour une synthèse, voir Kuper 2000). Pour ce qui est de la situation coloniale, le 50e anniversaire de la publication du texte fondateur de Balandier de 1951, au début des années 2000, fut l’occasion de rétablir, approfondir et, dans certains cas, renouveler le dialogue non seulement entre anthropologues et historiens, mais également, entre chercheurs français et américains. Les nouvelles études coloniales qui sont en plein essor invitent à une analyse méticuleuse des situations coloniales d’un point de vue local de façon à en révéler les complexités concrètes. On y insiste aussi sur l’importance de questionner les dichotomies strictes et souvent artificielles entre colonisateur et colonisé, Occident et Orient, Nord et Sud. Une attention est aussi portée aux convergences d’un théâtre colonial à un autre, ce qui donne une nouvelle impulsion aux analyses comparatives des colonisations (Sibeud 2004: 94) ainsi qu’au besoin de varier les échelles d’analyse en établissant des distinctions entre les dimensions coloniale et impériale (Bayart et Bertrand 2006; Cooper et Stoler 1997; Singaravélou 2013; Stoler, McGranahn et Perdue 2007) et en insérant les histoires locales dans les processus de globalisation, notamment économique et financière, comme l’ont par exemple pratiqué les anthropologues Jean et John Comaroff (2010) sur leur terrain sud-africain. Ce « jeu d’échelles », représente un défi important puisqu’il force les analystes à constamment franchir les divisions persistantes entre aires culturelles (Sibeud 2004: 95). Ce renouveau a également stimulé une réflexion déjà amorcée sur l’usage des archives coloniales ainsi que sur le contexte de production et de conservation d’une archive (Naepels 2011; Stoler 2009), mais également sur les legs coloniaux dans les mondes actuels (Bayart et Bertrand 2006; De l’Estoile 2008; Stoler 2016)
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Gagnon, Éric. "Care." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.031.

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Les années 1980 ont vu l'émergence, en philosophie, d’une éthique du care, qui n’a cessé de se développer et de gagner en importance. En rupture avec les conceptions kantiennes et rationalistes de la vie morale, cette éthique féministe met au centre de l’expérience morale la dépendance et le souci de l’autre, plutôt que la liberté et le détachement. Loin d’être des entités séparées, les individus dépendent des autres pour la satisfaction de besoins vitaux, et ce tout au long de leur vie, même s’ils le sont davantage à certains moments (naissance, maladie). Par delà leurs différences, les théoriciennes du care mettent au centre des discussions sur la justice et l’éthique la responsabilité à l’égard des personnes dépendantes et vulnérables, ainsi que le fait de prendre soin des autres (Paperman et Laugier, 2011). Le care désigne l’ensemble des gestes et des paroles essentielles visant le maintien de la vie et de la dignité des personnes, bien au-delà des seuls soins de santé. Il renvoie autant à la disposition des individus – la sollicitude, l’attention à autrui – qu’aux activités de soin – laver, panser, réconforter, etc. –, en prenant en compte à la fois la personne qui aide et celle qui reçoit cette aide, ainsi que le contexte social et économique dans lequel se noue cette relation. L’émergence de ce courant philosophique coïncide avec trois grands phénomènes sociaux et intellectuels. D’abord, l’accès grandissant des femmes au marché du travail, et la remise en cause de la division sexuelle du travail, qui conduisent les historiens et les anthropologues à s’intéresser aux tâches et aux métiers traditionnellement féminins (Loux, 1983), dont le travail domestique de soin ou les professions soignantes (infirmières, auxiliaires de soin). L’essor des recherches et des théories du care est ensuite lié au vieillissement de la population dans les sociétés occidentales, et aux préoccupations grandissantes touchant l’aide et les soins aux personnes âgées et dépendantes, plus nombreuses et vivant plus longtemps (Buch, 2015). Enfin, ces recherches et théories sont nourries par les débats sur l’assistance publique, la capacité de l’État-providence à prendre en charge les personnes vulnérables et à en décharger les familles (France, Canada), la situation de dépendance, négativement perçue, dans laquelle se trouvent ceux qui donnent et ceux qui reçoivent l’assistance (États-Unis). Les travaux sur le care mettent en évidence le fait que la responsabilité du soin aux autres revient davantage à certaines catégories sociales (les femmes, les groupes les plus démunis ou subordonnés comme les immigrants ou les pauvres). Un souci traverse et anime l’éthique du care : revaloriser les activités de soins, dont l’importance est ignorée et les savoirs déniés, du fait de leur association à des groupes d’un bas statut social ; dénoncer du même coup la manière dont les plus riches s’en déchargent sur les plus pauvres et les plus vulnérables, tout en ignorant ou oubliant leur dépendance à leur égard (Kittey et Feder, 2003). L’éthique du care ne peut manquer d’intéresser les anthropologues, qui peuvent y retrouver plusieurs de leurs interrogations et préoccupations. Premièrement, cette éthique remet en question un certain idéal du sujet, dominant en Occident, conçu comme un individu indépendant, délié de toute attache lorsqu’il fait ses choix. Les théories du care mettent en évidence sa profonde et naturelle dépendance aux autres pour la satisfaction de ses besoins primordiaux. Dans ces théories, comme en anthropologie, le sujet est le produit des rapports sociaux, il n’est compréhensible que replacé dans ces rapports généralement asymétriques. L’incomplétude de l’individu est posée dès le départ : se croire indépendant, c’est ne pas voir ses dépendances. S’il est possible de réduire sa dépendance, ce n’est qu’au bout d’un apprentissage, à l’intérieur de certains rapports sociaux et, paradoxalement, avec le soutien des autres. Deuxièmement, dans l’éthique du care, le jugement moral n’exige pas de s’abstraire de sa situation, de se libérer de toute passion et sentiment, mais plutôt, à partir de son expérience, de sa propre histoire et de la relation que l’on entretient avec l’autre, de chercher à comprendre son point de vue et sa situation. On se trouve là très proche de la démarche et de la compréhension ethnographique, fondée sur la relation que l’ethnologue entretient avec ceux qu’il étudie et dont il cherche à saisir le point de vue. Troisièmement, l’éthique du care attire l’attention sur des réalités négligées, oubliées ou dévalorisées ; elle conduit à une réévaluation de ce qui est précieux (Tronto, 1993). Comme l’anthropologie très souvent, elle s’intéresse à ce qui passe inaperçu ou demeure méconnu, mais aussi aux activités quotidiennes, en apparence banales, à ce qui s’exprime moins par des mots que par des gestes, dans les corps et les interactions, dont elle dévoile la richesse, la complexité, la signification et l’importance. Comme l’anthropologie, elle fait entendre des voix différentes, elle permet d’élargir le point de vue, de dépasser une vision dominante ou coutumière des choses. Quatrièmement, les recherches et les théories du care supportent une critique des inégalités et des rapports de domination, jusque dans la sphère privée. Elles s’interrogent sur le pouvoir qui s’exerce au sein de la relation d’aide et du lien affectif. Elles dénoncent les conditions de vie et la situation d’indignité dans laquelle se trouvent certaines personnes dépendantes (handicapées, âgées, seules, démunies), mais également les conditions de travail de celles et ceux qui apportent l’aide et les soins, et l’exploitation dont elles sont l’objet (travailleuses immigrantes, domestiques et femmes de ménage). Elles replacent ces rapports de domination au sein des rapports sociaux de sexe et des relations raciales, mais aussi dans les rapports entre les pays riches et les pays pauvres, comme le font les anthropologues. Enfin, cinquièmement, l’éthique du care conduit à une critique de la naturalisation de certaines dispositions et attitudes attribuées aux femmes : compassion, souci de l’autre, dévouement, oubli de soi. Ces dispositions et attitudes ne sont pas propres aux femmes, mais socialement et culturellement distribuées. Elles ne doivent pas être valorisées en les extrayant du contexte matériel et politique dans lequel elles s’expriment, au risque de renforcer les hiérarchies sociales et les injustices. Pareille critique est également menée par l’anthropologie, en montrant la relativité culturelle des dispositions et attitudes. Si l’anthropologie peut apprendre beaucoup de l’éthique du care, elle peut aussi apporter sa contribution aux débats sur le prendre soin, à partir de sa propre perspective et de ses méthodes : en décrivant et analysant les pratiques, les savoir-faire, l’organisation domestique, les institutions qui fournissent des services ; en prêtant attention aux gestes et aux rituels, aux expérience sensorielles, où la raison et les émotions, le sensible et l’intelligible ne se séparent pas (Buch, 2013); en comparant les pratiques et les situations entre différents pays et différentes époques, différents milieux socioéconomiques et différentes cultures, afin de montrer les constantes et les différences (Kaufman et Morgan, 2005); en sortant du monde occidental et en élargissant la perspective (l’éthique du care demeurant encore très marquée par la culture et les valeurs nord-américaines) ; en inscrivant le care et les pratiques de soins, non seulement dans les rapports sociaux et économiques, mais dans l’ensemble des systèmes symboliques, qui relient les individus entre eux, et qui tissent des correspondances entre les différentes dimensions de leur expérience, entre les âges de la vie, le passé et le présent, les gestes et les croyances, le corps et l’imaginaire (Verdier, 1979). L’anthropologie sera attentive au travail de la culture, au processus par lequel des expériences sont inscrites dans la culture par le biais de symboles, à la poétique des gestes et des paroles, à ce qui cherche à se dire et à s’exprimer, ainsi qu’aux résistances et à la distance que le soignant ou le soigné prend avec le groupe, ses valeurs et ses normes, à sa capacité de faire entendre autre chose, de faire voir d’autres dimensions de l’expérience (Saillant, 2000). Le care et le prendre soin ne forment pas un domaine spécifique de recherche, une anthropologie spécialisée à côté de l’anthropologie de la maladie, l’anthropologie de la famille et l’anthropologie du genre. Ce sont moins des «objets» d’étude, qu’une manière d’examiner des réalités multiples et variées. Faire de l’anthropologie du care et du prendre soin, c’est opérer un déplacement d’attention de la médecine vers les activités domestiques et quotidiennes, des savoirs scientifiques et techniques vers les arts de faire plus discrets, mais nécessitant tout autant un apprentissage, de l’intelligence et de la créativité, et reposant sur des savoirs. C’est également un moyen d’ouvrir l’anthropologie à des débats sociaux contemporains. Mais c’est aussi revenir par un autre chemin à la question anthropologique de l’articulation du biologique et du culturel, la manière dont le corps est culturellement investi, traversé de significations, façonné et transformé par les sociétés, la manière dont les faits naturels de la naissance, de la maladie et de la mort sont transformés en expériences humaines, inscrits dans un monde social spécifique et une conjoncture historique particulière (Saillant et Gagnon, 1999). Faire de l’anthropologie des soins, c’est ainsi reprendre à de nouveaux frais la question générale de l’articulation entre reproduction biologique et reproduction sociale.
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Doyon, Sabrina. "Environnement." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.007.

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Le mot environnement est polysémique. Selon les contextes et les disciplines, on peut référer à l’environnement physique, naturel ou social. Il est parfois associé, à tort, aux notions d’écosystème et de ressources naturelles. Ces ambiguïtés sont intéressantes du point de vue de l’anthropologie, car elles révèlent la multitude de réalités auxquels le terme réfère ainsi que les divers usages et pratiques auxquels il est lié et, surtout, aux différentes façons dont il peut être pensé, imaginé, transformé, projeté et vécu selon les groupes sociaux et culturels. Depuis les années 1960, les préoccupations liées à l’environnement sont très présentes. Cette situation est à mettre en lien avec trois phénomènes : l’émergence des inquiétudes à l’égard de la contamination causée par l’industrialisation et envers la surexploitation de la nature qui sont sans cesse croissantes, l’avènement des mouvements écologistes et environnementalistes qui ont publicisé ces enjeux dans la société et l’institutionnalisation de l’environnement, notamment par la mise en place un peu partout dans le monde de ministères de l’Environnement, de politiques environnementales et de législations concernant l’usage de la nature. Tout en interrogeant les concepts de nature et de culture, plusieurs approches au sein de l’anthropologie questionnent l’environnement par l’étude des différents types de rapports qu’entretiennent les êtres humains avec ce qui les entoure, ce qui les supporte et les constitue. L’écologie culturelle de Steward (Steward 1955), l’approche écosystémique de Rappaport (1967), l’ethnoscience et l’ethnoécologie (Haudricourt 1956), l’œuvre d’anthropologie structurale de Lévi-Strauss, les travaux relatifs aux rapports à la nature, des vivants et des non-vivants (Ellen et Katsuyochi 1996; Descola 2005; Viveiros de Castro 2009), et ceux propres à la perception et à « l’habiter » (Ingold 2000) sont parmi les approches anthropologiques ayant fait de l’environnement et de la nature le centre de leur réflexion. Elles s’inscrivent à la fois dans les courants matérialistes et symboliques de l’anthropologie et dans les écoles anglo-saxonnes et françaises de l’étude des relations socio-environnementales. Ces catégorisations ne sont toutefois pas absolues : des chevauchements et des emprunts enrichissent aujourd’hui les réflexions de chacun. Depuis les années 1990, les recherches anthropologiques concernant les relations entre l’environnement et les êtres humains sont nombreuses, variées et croissantes; elles intègrent souvent des approches propres à d’autres disciplines, telles que la géographie, la sociologie, les sciences politiques et la philosophie, et combinent des recherches fondamentales et appliquées. L’écologie politique (political ecology : approche critique des changements environnementaux qui analyse les liens entre des enjeux écologiques et d’économie politique) est un exemple de courant théorique phare qui intègre ces disciplines et qui rallie de nombreux chercheurs en anthropologie (Bryant et Bailey 1997; Escobar 1996; Gauthier et Benjaminsen 2012; Biersack et Greensberg 2006; Peet, Robbins et Watts 2011). Les efforts de compréhension de la pluralité des modes d’interprétation, de représentation et d’incorporation de l’environnement se nourrissent aussi d’études en histoire environnementale et questionnent les perceptions et les constructions sociales de la nature. Les concepts de natures humanisées (issues d’aménagements ou de perturbations anthropiques) y sont mis en rapport avec ceux de natures « sauvages et primaires »; des remises en question des idéaux de la wilderness, évoqués dans la tradition anglo-saxonne (Cronon 1995; Balée 2006), en émergent, démontrant qu’une supposée nature originelle n’aurait jamais existé et que l’environnement est, au contraire, travaillé, médié, construit par des actions humaines depuis la présence des premières communautés humaines. Ces clarifications amenées par l’anthropologie s’ancrent dans des compréhensions de la nature organisées par des savoirs environnementaux locaux et autochtones (Menzies 2006) qui sont souvent discrédités par la science positiviste occidentale (Fairhead et Leach 2003). Ces recherches sont également alimentées par des réflexions récentes en sciences de l’environnement où le modèle homéostatique de la nature (dans lequel les écosystèmes, en tant que systèmes, tendraient vers un équilibre via des mécanismes de rétroaction régulateurs) est contesté, préférant des approches qui intègrent le chaos et l’incertitude (Scoones 1999). Dans tous les cas, ces recherches s’attachent à montrer que les divisions conceptuelles entre la nature et la culture, la société et l’environnement ne sont pas universelles et s’ancrent plutôt dans des constructions modernes (Latour 1991). Ces réflexions foisonnantes ne sont pas étrangères aux analyses anthropologiques des discours environnementaux qui s’intéressent notamment à la cristallisation de certaines formules, telles que : les forêts cathédrales, le développement durable, la désertification et les changements climatiques (Crate et Nuttall 2009; Redclift 1987; Sachs 1993) et à leurs portées sociale et culturelle. Plusieurs auteurs exposent ainsi les conséquences sociales et politico-économiques variées, tant locales qu’internationales, des discours globalisés sur l’environnement dont les enjeux, connotés de conceptions « occidentales » anthropocentristes du rapport à la nature, sont énoncés et répétés par un petit groupe d’experts lors de récurrentes « grandes messes » internationales que sont les Conventions cadre des Nations unies sur les changements climatiques, les Conventions sur la diversité biologique et les Sommets de la Terre. Ces nouveaux processus politiques par lesquels l’environnement est gouverné et contrôlé, nommé environnementalité (Agrawal 2005), constituent des phénomènes où la nature est conçue comme un espace propre à l’intervention du gouvernement. Les anthropologues s’intéressent à ces processus, ainsi qu’aux enjeux qui y sont discutés, comme la justice environnementale, les réfugiés climatiques et le racisme environnemental, des termes qui témoignent de l’intrication sociale, politique, économique et culturelle inhérente à la situation écologique mondiale actuelle. Des recherches examinent également les mécanismes de négociation des enjeux élaborés lors de ces évènements et les structures qui codifient les échanges permettant à certaines voix d’être entendues tandis que d’autres sont tues. Les discours environnementaux globalisés sont au cœur des mouvements de protection de la nature, engendrés tant par des organismes privés qu’étatiques, qui s’incarnent notamment dans la création, exponentielle depuis les années 1980, de parcs naturels, de réserves ou d’aires protégées (Adams et Hutton 2007; West, Igoe et Brockington 2006). La constitution de ces territoires n’est pas nouvelle : elle a ses racines dans la colonisation de l’Amérique du Nord, de l’Afrique et de l’Inde. Elles furent d’abord créées à l’initiative des colonisateurs qui voulurent protéger une nature « sauvage » idéalisée comme étant vierge et qu’ils « découvraient »; une nature dont le caractère inaltéré avait, selon eux, disparu en Europe. L’instauration de ces parcs se fit cependant au prix de l’expulsion des populations autochtones qui les occupaient (Igoe et Brockington 2007). Les études des rapports qu’entretiennent spécifiquement les populations autochtones avec l’environnement sont d’ailleurs très riches et nombreuses et constituent tout un champ de recherche (Colchester 2003[1994]). Les anthropologues étudient comment la création de ces aires protégées, en transformant des paysages en lieux de contemplation et de protection de la nature, contribue à transformer l’espace et les rapports sociaux. L’espace est d’ailleurs un concept de plus en plus utilisé en anthropologie dans l’examen des relations socio-environnementales. Ces espaces protégés sont aussi le lieu d’initiatives de patrimonialisation de la nature (Roigé et Frigolé 2010) qui ne sont pas sans soulever des questionnements critiques. Le développement du tourisme et de l’écotourisme dans ces espaces protégés (Duffy 2008, Stronza 2001) amènent, entre autres conséquences, une valorisation de certaines espèces « charismatiques » au détriment d’autres entités constituant les écosystèmes. L’exploitation de la nature par le truchement de systèmes de production mécanisés et industriels en agriculture, dans les pêches, la foresterie, l’exploitation minière et l’extraction des carburants fossiles est au cœur des préoccupations de l’anthropologie de l’environnement. Cette dernière questionne les modes d’appropriation de ces « ressources naturelles » en s’intéressant notamment aux préoccupations de l’éthique environnementale, des mouvements écologistes et environnementalistes (Peluso 1992; Latour 2004) ainsi que des autres mouvements sociaux, notamment anarchistes et féministes, qui s’insurgent contre des modèles de développement de l’environnement délétères, sexistes et iniques (Rocheleau, Thomas-Slayter et Wangari 1996). Ces préoccupations s’arriment à celles exprimées à l’égard des effets de la privatisation, de la marchandisation et de la re-régulation des dimensions fonctionnelles, symboliques, esthétiques et contemplatives de la nature et du vivant, ce que se propose d’étudier un nouveau courant anthropologique se penchant sur les processus de la « néolibéralisation » de l’environnement (Castree 2008; Igoe et Brockington 2007).
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Hervé, Caroline. "Communs." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.086.

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Les communs (commons en anglais) peuvent être définis comme un ensemble de ressources physiques, matérielles ou immatérielles que les êtres humains cherchent à exploiter, à gérer ou à protéger pour assurer leur survie biologique, économique, sociale ou encore culturelle. Très à la mode depuis une quarantaine d’années en anthropologie, sociologie, histoire, économie ou encore en philosophie, ce concept a vu son champ d’application s’élargir, ses propositions théoriques s’étoffer et ses analyses se complexifier, tout en perdant progressivement son sens historique. Sortis du champ académique et instrumentalisés par les mouvements de résistance au néolibéralisme, les communs sont désormais au cœur de débats de société. La façon dont cette notion interroge les interactions entre les êtres humains et leur environnement, son intérêt pour éclairer la fabrication du social et sa réutilisation dans le débat public en fait un objet de recherche riche pour l’anthropologie. La définition du concept de communs est une entreprise difficile tant il renvoie à des usages divers. Si certains chercheurs tendent à privilégier, en français, l’usage du pluriel afin de marquer la grande variété des ressources regroupées sous la terminologie de communs, que l’on parle de ressources naturelles, mais également sociales ou intellectuelles, d’autres auteurs insistent sur l’importance d’utiliser le terme au singulier afin de souligner son potentiel théorique et pratique (Hardt et Negri 2012 ; Dardot et Laval 2014). L’origine étymologique du terme commun, construit sur les locutions latines cum et munus, renvoie à une idée centrale, celle de la mise commun ou de la gestion commune de biens, mettant l’accent sur le fait que le commun « implique donc toujours une certaine obligation de réciprocité liée à l’exercice de responsabilités publiques » (Dardot et Laval 2014 : 23). Ces deux aspects, celui de réciprocité et de responsabilité publique, sont au cœur de la définition historique des communs. Les origines du concept renvoient à une pratique de gestion des terres qui était courante dans différentes régions d’Europe avant la fin du Moyen-Âge et qui consistait en la gestion commune de certaines terres par un groupe de personnes ou d’unités familiales pendant une période de temps limitée. Dans certaines circonstances, tout le monde pouvait avoir accès à ces terres, selon des règles d’usage particulières ; dans d’autres cas, leur usage était restreint et contrôlé. Ce fonctionnement communal a progressivement été mis en cause par les autorités publiques et les cercles politiques à partir du milieu du XVIIIe siècle. En l’espace d’un siècle, la plupart des communs en Europe de l’ouest devinrent ainsi des propriétés privées ou publiques (De Moor 2011 : 425). Ceci correspond au phénomène connu des enclosures qui s’est particulièrement développé en Angleterre dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, à travers lequel de larges étendues de champs ouverts, connus sous le nom de terrains communaux ou commons, ont progressivement été parcellisés et enclos (Hemmungs Wirtén 2013 : 2), dans un contexte marqué par l’augmentation démographique et l’industrialisation. Ce retour dans l’histoire est important pour comprendre les confusions qui sont apparues lorsque les chercheurs des différentes disciplines ont commencé à s’intéresser plus largement à la question des communs à partir du milieu du XXe siècle. L’une des confusions les plus importantes a été introduite par le biais du travail de Garrett Hardin dans son célèbre article « The Tragedy of the Commons », publié en 1968, dans lequel il explique que les communs sont susceptibles de surexploitation et donc de disparition. Sa thèse principale repose sur l’idée biaisée que les communs historiques étaient accessibles à tous et en tout temps. À la suite de la parution de cet article, les chercheurs ont ainsi commencé à utiliser le terme de communs pour faire référence à toutes formes de ressources utilisées par tous et sans contrôle, ce qui ne correspond pourtant pas à sa définition historique (De Moor 2011 : 425). L’article de Hardin a ouvert de nombreuses recherches portant sur les solutions à mettre en œuvre pour contrer la dégradation des communs. Mais ces travaux sont souvent restés coincés entre deux options : la prise en charge des communs par l’État ou par le marché. C’est dans ce contexte que le travail de la politologue Elinor Ostrom (1990), en proposant une troisième voie, a eu un retentissement important dans le monde académique, et même au-delà. La publication de son livre Governing the Commons constitue une étape essentielle dans les recherches sur la gestion des communs. Non seulement, elle montre que l’exploitation des communs ne mène pas inéluctablement vers leur fin, mais elle explore la diversité des arrangements institutionnels permettant la gestion de ceux-ci, sans pour autant avoir recours à l’État ou à la privatisation. Sa contribution est consacrée en 2009 lorsqu’elle reçoit, en même temps qu’Oliver Williamson, le prix Nobel d’économie pour son analyse de la gouvernance économique et celle des communs. La création de l’International Association for the Study of the Commons en 1989 ou encore la création de l’International Journal of the Commons en 2007, révélateurs d’un engouement scientifique pour la question des communs, permettent la diffusion des théories et des méthodes dans les différentes disciplines et dans la société civile, à tel point que l’étude même des communs comporte aujourd’hui des enjeux politiques, sociaux et même éthiques (Peugeot et Piron 2015). Les travaux d’Elinor Ostrom s’inscrivent dans une démarche résolument interdisciplinaire puisqu’elle utilise des études de cas, des concepts, des modèles et des méthodes issus de différentes sciences sociales, et tout particulièrement de l’anthropologie. Loin de développer une perspective purement institutionnelle, Ostrom s’intéresse en effet avant tout aux stratégies développées par les acteurs sociaux pour gérer des ressources en commun. Elle s’appuie pour cela sur de nombreuses études de cas développées par des anthropologues pour comprendre par exemple les systèmes d’irrigation au Népal, dans les Philippines ou à Los Angeles, la gestion des forêts en Inde, en Asie, en Afrique et en Amérique latine ou encore la pêche côtière en Inde ou au Canada (Acheson 2011 : 320). Même si son usage de l’anthropologie est qualifié de fragmentaire, puisque sortant ces études de cas de leurs contextes politiques ou culturels, ses travaux sont néanmoins reconnus comme une contribution majeure à la discipline anthropologique (Rabinowitz 2010). Outre celle des interactions entre les hommes et leur environnement, les travaux d’Ostrom rejoignent bien d’autres questions intéressant les anthropologues. Ils interrogent directement la gestion des ressources collectives, la nature des liens de coopération et la fabrique des communautés (Rabinowitz 2010 : 104), la production des normes et des règles sociales, ainsi que de la propriété, privée ou publique (Acheson 2011 : 320). Enfin, en montrant le rôle important de la réciprocité dans la plupart des cas de gestion alternative des ressources, les anthropologues ont mis en évidence, à partir de leurs différents terrains, le fait que l’homme n’était pas uniquement animé par une logique économique, mais que le symbolisme était central dans les pratiques d’échange, renvoyant ainsi aux théories sur le don, concept dont les anthropologues ont étudié les multiples formes dans les sociétés humaines. Dans la foulée des propositions théoriques de Hardin et de Ostrom, un véritable engouement s’est manifesté autour de la question de ces communs naturels, en anthropologie et dans les autres disciplines des sciences sociales. Ces travaux ont fourni des modèles inspirant pour d’autres types d’objets de recherche et plus récemment les chercheurs ont commencé à identifier de nouveaux communs (new commons), comme des biens communs sociaux (social commons) qui constituent des ressources sociales ou des services destinés à des groupes sociaux spécifiques, des communs de nature intellectuelle ou encore culturelle incluant des ressources aussi variées que la musique, l’artisanat, les technologies numériques, etc. (Nonini 2006 : 166-167). Certains anthropologues ont même avancé l’idée que les communs peuvent englober des dimensions plus invisibles de la vie sociale relevant du domaine cognitif, corporel ou affectif, comme par exemple chez les Urarina, peuple indigène du Pérou, pour lesquels la notion même de tranquillité doit être l’objet d’un partage ou d’une réciprocité (Walker 2015). L’extension du concept de communs à des domaines aussi divers de la vie sociale explique aujourd’hui la difficulté à en donner une définition uniforme et certaines ambivalences quant à ses usages et ses analyses. De façon plus générale, la naturalisation du discours sur les biens communs a nécessité de s’engager dans une réflexion critique sur cet objet, ce que l’anthropologie a pu prendre en charge à travers sa capacité à mettre en perspective la production du social. Le succès du terme ne s’est en effet pas limité au milieu académique. Dans le contexte des dernières décennies, alors que des corporations, des gouvernements et d’autres types d’institutions politiques, privées ou non-gouvernementales, ont dépossédé certains groupes humains de leurs ressources dans la mouvance de la globalisation néolibérale, des stratégies de résistance et de lutte pour conserver ou retrouver le contrôle sur ces biens se sont développées (Nonini 2006 : 165). Dans le même temps, les propositions théoriques sur les communs ont mis en valeur des alternatives séduisantes face à la mainmise du marché ou de l’État sur ces ressources. Les anthropologues ont ainsi montré que ces luttes ne concernent pas seulement le contrôle des ressources matérielles mais également le contrôle des significations culturelles associées aux communs et aux processus qui les préservent ou les détruisent (Nonini 2006 : 165). Les stratégies et les perspectives antagonistes des différents groupes se disputant les communs sont ainsi devenues des objets de recherche riches pour l’anthropologie. Dans le contexte sud-américain où la surexploitation des ressources naturelles s’impose comme un nouveau paradigme économique, le constat que chacune des deux parties réutilise le concept de biens communs et de communs pour légitimer, d’un côté l’exploitation des ressources naturelles, et de l’autre la lutte contre cette exploitation, rappelle la nécessité de repenser les fondements ontologiques de chacune de ces deux façons de concevoir la relation entre les humains et le monde naturel. Dans ce cadre, les peuples autochtones nous invitent plutôt à penser ces confrontations ontologiques à travers le concept d’« incommuns » ; celui-ci révèlerait plutôt l’existence et la persistance d’une certaine incompatibilité entre différentes façons d’être au monde. En effet, alors que les entreprises extractrices font reposer leurs justifications sur la distinction entre nature et culture, et plus précisément sur le contrôle de la nature par les êtres humains, les peuples autochtones de leur côté se perçoivent en continuité avec le monde naturel, engagé dans une relation réciproque avec lui et dans l’obligation de le protéger (Blaser et De La Cadena 2017 : 186-187).
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Guille-Escuret, Georges. "Cannibalisme." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.119.

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Abstract:
Le terme cannibalisme, issu de la découverte par Christophe Colomb des Canibs antillais (les Caraïbes), cristallise la réunion de deux phobies millénaires au sein de la civilisation occidentale : d’une part, le refus politique par la Grèce antique de l’allélophagie (se manger les uns les autres), incompatible avec la cité au même titre que la société féminine des Amazones, et, d’autre part, la répulsion mystique que l’anthropophagie inspire au monothéisme, par la rémanence trouble d’un caractère sacré de la chair humaine. Dès lors, la notion unit deux « bestialités » en une dépréciation ultime de l’exotisme que, malgré un essai rebelle et lumineux de Montaigne, la science de l’homme subira en pensant a priori le cannibalisme sous forme de crime contre l’humanisme, à travers trois phases : l’accusation, tant que l’ethnologie s’associe au colonialisme, puis le silence, après la Première Guerre mondiale, et enfin la disculpation, voire une dénégation « faute de preuves », depuis le dernier quart du XXe siècle. Cela posé, au-delà du défi permanent lancé à une sérénité scientifique que l’anthropologie se devrait d’acquérir face à tout objet de réflexion, le thème du cannibalisme contient une multitude de questions d’autant plus intéressantes qu’elles sont demeurées en friche pendant que « le reste de l’ethnologie » affinait son élaboration. Toutes les sociétés pensent spontanément l’hypothèse d’un cannibalisme, ne serait-ce que pour en commenter l’indécence : par exemple, en tant qu’inceste alimentaire (Polynésie, Micronésie). Certaines ont pratiqué une anthropophagie médicale non cannibale, en ce sens que le traitement des organes destinés à une absorption n’entretient aucun rapport avec l’identité de leur porteur (Europe, Chine), ou bien que le prélèvement partiel sur un parent n’implique pas sa mort (Chine). Il arrive, cependant, que l’existence d’une sorcellerie utilisant régulièrement le corps humain s’étende par moments à une fébrilité guerrière (Afrique centrale et occidentale), intégrant ainsi un constat général : la pratique culturellement assumée du cannibalisme « clignote » le plus souvent sur la planète comme un phénomène inconstant, ou selon le mot de Claude Lévi-Strauss, « labile ». Plus précisément, le sentiment d’une fréquence à long terme dans de grandes aires (Mélanésie, Amazonie), ou certains types d’environnements (la forêt tropicale en tête), voile une instabilité de la pratique chez les peuples. Les exceptions éventuelles correspondent non à des modes de vie présumés « sauvages » ou « primitifs », mais à des peuples marqués au contraire par des hiérarchies instituées : en Amazonie et en Amérique centrale, la consommation de l’ennemi imprégna si nettement certaines cosmogonies (Tupi-Guaranis, Caraïbes, Nahuas) qu’elle s’y fixa sur une longue durée. Le rapport prédateur/proie y était ressenti à travers une circularité où les groupes échangent continuellement les rôles : l’affirmation de la parité chez les guerriers s’accorde à la stratification sociale, dans un schéma analogue à la conjonction du chevaleresque et de l'aristocratique chez les Occidentaux. Les Bataks de Sumatra, dont l’anthropophagie fut signalée sur sept siècles, constituent un cas limite différent : punitive, elle s’applique aussi bien aux membres de la communauté (cannibalisme dit « juridique ») qu'aux ennemis. Autre point remarquable : si l'on considère les grandes zones culturelles de la planète, l'exocannibalisme (c'est-à-dire, la consommation alimentaire de l'ennemi) ne couvre jamais, fut-ce provisoirement, la totalité de l'espace habité, loin s'en faut. D'une part, il existe toujours des groupes qui la rejettent parmi des voisins qui s'y adonnent. D'autre part, on trouve régulièrement la présence de deux usages assortis : l'endocannibalisme funéraire sur le corps du parent défunt, voire spécialisé sur les os (Amazonie), et la chasse aux têtes où le trophée se rapporte systématiquement à un seuil décisif du cycle vital (naissance, mariage, cérémonie agraire de fécondité). Les trois orientations surgissent dans les mêmes régions, mais s'assemblent rarement. La conjonction sur la chair humaine des anthropophagies guerrière et funéraire émerge ponctuellement en Amazonie et en Nouvelle-Guinée, où elle singularise une population par rapport aux autres. L'incompatibilité se révèle, certes, moins tranchée entre exocannibalisme et chasse aux têtes (Océanie), d'autant que le rituel d'adoption sur le trophée prévoit habituellement une absorption infime à un instant déterminé de son déroulement. Cela dit, chaque fois que ces deux opérations se combinent, la prépondérance de l'une d'elles s'affirme clairement aux dépens de l'autre. Enfin, entre endocannibalisme et chasse aux têtes, aucun compromis n'affleure. Sous le foisonnement des enregistrements d'une « prédation » à l'encontre du congénère, les interprétations globales ont confirmé le contrecoup d'une hantise idéologique par un antagonisme grossier des positions défendues : un matérialisme ultra-rudimentaire soutient la cause nutritive, malgré d'innombrables objections, en miroir d'aperçus psychologiques qui se contentaient jadis de rétorquer un désir de vengeance, ou de s'approprier la force de l'ennemi, et qui, aujourd'hui, défendent les impératifs de la faculté symbolique. Chacune de ces tendances persiste uniquement en exploitant les insuffisances de la vision adverse, ce qui masque une inaptitude à décrypter la logique des rapports sociaux inférés. Une troisième attitude souligne depuis le XVIIIe siècle la difficulté de protéger la rationalité devant l'aversion : le déni du fait, suivi d'une disculpation « faute de preuves », au nom de la malveillance des témoins (colons, soldats, etc.), opération qui élude la pertinence de « l'acte d'accusation » occidental. Là encore, cette vision rencontre un négatif : le panachage débridé de tous les cas enregistrés, y compris des anecdotes « modernes », en vue de ramener le problème à une pulsion abjecte. L'analogie entre un acte individuel d'anthropophagie dans une société qui la maudit et une coutume exotique est évidemment aussi absurde qu'odieuse. Pourtant, sur un mode moins spectaculaire, des récurrences sociologiques existent. Elles sont particulièrement prononcées dans des sociétés guerrières mais acéphales, qui reposent sur une économie horticole, forestière (Amazonie, Afrique, Asie du Sud-Est) ou insulaire (Océanie). Sous couvert d'une loi du talion d'où ressort un statut d'égalité jusque dans la relation prédateur/proie, et qui réclame que tout meurtre et toute consommation soit compensée, le cannibalisme habite les combats et participe souvent à une limitation de leurs dévastations en dissuadant les vainqueurs de pousser leur avantage. Des paix ont ainsi été conclues par le cadeau d'un membre du groupe avantagé aux adversaires pénalisés par l'affrontement (Nouvelles-Hébrides) : le repas consécutif scelle la fin des hostilités. Il arrive, cependant, que le cannibalisme se débride : il témoigne alors d'une crise grave et les Européens ont rarement compris que leur arrivée « tambour battant » avait décuplé par divers biais les violences auxquelles ils assistaient. La bestialité alimentaire qui les scandalisait, dans laquelle ils devinaient une pré-histoire, était en réalité toujours imprégnée par une lourde crise historique. En contraste, il s'avère plus aisé de cerner la prohibition intransigeante de l'anthropophagie guerrière qui s'étend continuellement en tache d'huile. D'abord, parmi les sociétés centrées sur le traitement d'un bétail, la domestication des animaux entraînant peu à peu une modification parallèle des rapports entre les hommes, à commencer par les étrangers, en y insinuant la perspective d'un assujettissement durable. L'ennemi quitte la scène de la chasse et les proies se transforment en troupeau. Chez les cannibales, le scénario majoritaire place le captif devant une alternative : être assimilé physiquement (repas), ou socialement (adoption). Chez les éleveurs, le choix tend à disparaître, et une gradation de l'asservissement semble s'y substituer. À un autre étage, l'interdit alimentaire se cristallise sous l'autorité centralisée de sociétés étatiques qui revendiquent une supériorité politique et culturelle, en dénigrant l'infériorité des modes de vie différents : en Europe et en Orient, mais aussi chez les Incas, ou à Hawaï, le refus de l'anthropophagie se soude à la sensation d'un rôle souverain qui rejette un principe de contigüité essentielle entre les peuples. En somme, il existe une multitude de motifs susceptibles de valider la consommation du congénère, alors qu'il n’y en a qu’un pour asseoir durablement la proscription de cette pratique : la domination. Un préjugé occidental tenace discerne une humiliation indubitable dans le fait de se repaître du combattant terrassé ou capturé, alors que, justement, elle n'effleure pas la plupart des cannibales. Montaigne a superbement démenti l'intuition et conclut par cette formule : « il est tué, non pas vaincu ». Inversement, celui qui se proclame civilisé, tout en accablant et opprimant « pour leur bien » les arriérés, primitifs ou barbares, ne tolère pas l'idée de les manger : ne subodore-t-il pas dans cette fusion un dédit de ses prétentions à rompre avec un passé qui perdure en l'autre? Pour leur part, lorsque les Fidjiens souhaitaient insulter la mémoire d'un homme singulièrement détesté, ils laissaient sa dépouille sur place après l'avoir terrassé, signifiant par là qu'ils ne daigneraient pas s'en nourrir.
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Dunoyer, Christiane. "Alpes." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.124.

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Le nom « alpe » d’origine prélatine, dont le radical alp signifie « montagne », est commun à tout le territoire en question. L’espace physique ainsi dénommé crée une série d’oppositions entre la plaine et la montagne, entre la ville et la montagne et entre les populations intra-alpines, dotées de connaissances spécifiques pour vivre dans cet espace, et les populations demeurant à l’extérieur des Alpes ou les traversant (voir aussi Monde alpin). Redécouvertes à l’époque des Lumières, dans un cadre positiviste, les Alpes deviennent un objet de spéculation philosophique (Rousseau 1761) et d’étude pour les sciences naturelles, notamment la biologie, et la médecine. L’apport de ces disciplines ne manqua pas d’influencer le regard porté par le monde urbain sur les Alpes, à partir de ce moment. En suivant l’exemple du philosophe et naturaliste Horace B. de Saussure (1779-1796), qui explora cette région à la fin du 18e siècle et qui accomplit l’ascension du mont blanc en 1787, un an après la première de Balmat et Paccard, les voyageurs anglais à leur tour découvrirent les Alpes et opposèrent la grandeur de ces paysages au côté misérabiliste des populations rencontrées, dans le cadre d’une sorte d’anthropologie spontanée empreinte d’idéologie, où les locaux sont perçus et décrits comme des survivances de sociétés primitives et donc étrangères à la nature sophistiquée de leurs observateurs. La naissance de l’alpinisme se situe dans ce contexte. En tant que paysage, les Alpes jouent un rôle important à l’âge romantique : Étienne Pivert de Senancour (1804) est le premier écrivain romantique à les avoir parcourues dans un but contemplatif. Objet contradictoire, les Alpes sont souvent peintes en vertu de leur beauté terrifiante. Au fil de voyages initiatiques, de découvertes et de rencontres, la vision romantique s’enrichit jusqu’à acquérir une dimension pédagogique, voire d’édification morale (Töpffer 1844), et nourrit encore en partie les représentations collectives de nos jours. Intégrées dans la société globale, les Alpes exercent un attrait sur le citadin depuis deux siècles. Celui-ci y projette tantôt la nostalgie d’un univers sauvage, tantôt le désir de conquérir et de domestiquer l’espace naturel. Les collections présentes dans quelques grands musées urbains font aussi partie de ce regard que les villes portent sur les Alpes, notamment au cours de la première moitié du 20e siècle. Tel est le cas des objets de la vie quotidienne réunis par Hippolyte Müller, fondateur du Musée Dauphinois, et par les plus de 8000 collectés par Georges Amoudruz, qui ont été acquis par le Musée d’Ethnographie de Genève. Ce n’est que plus récemment que les Alpes sont devenues un objet d’étude pour les géographes (Raoul Blanchard fonde en 1913 la Revue de géographie alpine) : les problématiques sociales, territoriales et environnementales des espaces montagnards sont au centre de ces recherches. Enfin, les anthropologues s’y sont intéressés aussi en privilégiant une approche qui combine l’étique et l’émique (voir Monde alpin). Terres de contrastes, les Alpes échappent à toute catégorisation trop stricte, tantôt appréhendées comme une unité qui efface les spécificités, tantôt comme un ensemble problématique : « un vaste territoire dont l'unité se décompose en un grand nombre de variétés régionales » que le géographe étudie en portant à la lumière « de multiples problèmes relatifs à de multiples pays » (Arbos 1922). Bätzing (2003, 2007) propose un essai de définition des Alpes en montrant la difficulté de la tâche à cause de l’absence de frontières claires, que ce soit sur le plan géographique ou sur le plan humain. Il désigne cette variabilité géographique comme l’origine du problème pour l’éclosion d’une politique alpine. Par exemple, la définition classique des Alpes en tant que massif au-delà de la frontière où poussent les arbres (1900-2200 mètres) est aujourd’hui contestée après la mise en évidence de l’existence de montagnes hautes, très arides et sans glaciers, qui ne rentrent pas dans cette définition. Quant à Fernand Braudel (1966) et Germaine Veyret-Verner (1949), qui introduisent la dimension sociale à travers les études démographiques, définissent les Alpes comme un espace isolé, à l’écart des bouleversements de l’histoire. Ces théories ont été depuis sérieusement remises en question, les archéologues ayant amplement démontré que déjà pendant la préhistoire les Alpes étaient le théâtre de passages et d’échanges. Une deuxième définition, qui est à la base de la loi anthropogéographique des Alpes théorisée par Philippe Arbos (1922), l’un des pères fondateurs de la géographie alpine, et de l’alpwirtschaft de John Frödin (1940), est centrée sur les notions de pente et de verticalité, impliquant une organisation humaine et une modalité d’exploitation de la montagne par étagements successifs où tout est lié dans un système d’interdépendance et de complémentarité. Cette définition est aussi partiellement dépassée : le système traditionnel s’est transformé (sédentarisation des populations, abandon de la montagne, nouvelles installations à cause du tourisme). D’ailleurs, le tourisme, qui semble une constante de l’espace alpin contemporain, n’est pourtant pas présent partout : le tourisme touche moins de 40 % des communes des Alpes (Bätzing 2007). D’autres façons de délimiter les Alpes font référence aux unités géographiques formées par les vallées (ayant chacune son histoire, son évolution et son organisation pour l’exploitation des ressources locales) ou par les groupements de massifs et de sommets (qui revêtent un intérêt notamment pour les alpinistes) : dans le premier cas les frontières passent par les cours d’eau, dans le deuxième par les sommets. Enfin, la division politico-administrative est une autre tentative de définition : les Alpes sont partagées et loties sur la base de subdivisions territoriales qui en ont fait « un facteur de séparation plus ou moins déterminant » (Fourny 2006), à la base de conflits, notamment lorsque les aires culturelles ne recoupent pas les délimitations politiques, ce qui est assez fréquent, étant donné que les unités de peuplement, de langue, de religion, se différencient dans les plaines et les vallées et non sur les lignes de crête. Le signe le plus manifeste en est la langue. En effet, les Alpes sont une vraie mosaïque de groupes linguistiques, ethniques et religieux : des populations de langue provençale du secteur sud-occidental aux populations slaves de l’extrémité orientale. Parfois la variation existe à l’intérieur de la même vallée et remonte au Moyen Âge, par exemple dans les vallées occitanes et francoprovençales du secteur occidental, versant italien. Dans certains cas, elle est la conséquence de mouvements migratoires, tels que l’expansion colonisatrice des Walser, qui en partant de l’Oberland bernois entre le 13e et le 15e siècle se sont implantés dans plus de cent localités alpines sur une région très large qui va de la Savoie au Vorarlberg (Weiss 1959, Zinsli 1976), ou les déplacements des paysans carintiens et bavarois qui occupèrent la partie supérieure de nombreuses vallées des Alpes orientales, italiennes et slovènes. Les situations de contact linguistique dans les Alpes orientales italiennes et slovènes ont fait l’objet d’études anthropologiques de la part de Denison (1968) et de Brudner (1972). Le problème des relations entre milieu physique et organisation sociale est au cœur des études sur les Alpes. Les études de Philippe Arbos (1922) sont une réaction au déterminisme largement partagé jusqu’ici par les différents auteurs et se focalisent sur la capacité humaine d’influencer et de transformer le milieu. Dans ce filon possibiliste s’inscrit aussi Charles Parain (1979). Germaine Veyret-Verner (1949, 1959) introduit la notion d’optimum, à savoir l’équilibre démographique résultant de la régulation numérique de la population et de l’exploitation des ressources locales. Bernard Janin (1968) tente de cerner le processus de transformation économique et démographique dans le Val d’Aoste de l’après-guerre jusqu’aux années 1960, dans un moment perçu comme crucial. D’autres études se sont concentrées sur l’habitat humain, notamment sur l’opposition entre habitats dispersés, typiques des Alpes autrichiennes, bavaroises et suisses (et plus marginalement des Alpes slovènes : Thomas et Vojvoda, 1973) et habitats centralisés, typiques des Alpes françaises et italiennes (Weiss 1959 : 274-296 ; Cole et Wolf 1974). Au lieu de focaliser sur la variabilité interne des phénomènes alpins et sur leurs spécificités culturelles, quelques chercheurs sous la direction de Paul Guichonnet (1980) tentent une approche globale des Alpes, en tant qu’entité unitaire en relation avec d’autres espaces physiques et humains. Cette approche se développe parallèlement à la transition qui s’opère au niveau institutionnel où les Alpes deviennent un objet politique et ne sont plus un assemblage de régions : en effet, avec la Convention alpine (1991), les Alpes acquièrent une centralité en Europe. Plutôt que les confins d’un territoire national, elles sont perçues comme des lieux d’articulation politique, une région de frontières. Dans cette optique, les Alpes sont étudiées sous l’angle des forces extérieures qui les menacent (transport, tourisme, urbanisation, pollution) et qui en font un espace complémentaire de l’urbain et nécessaire à la civilisation des loisirs (Bergier 1996). C’est ainsi que « le territoire montagnard tire sa spécificité non pas d’un “lieu” mais de la complexité de la gestion de ce lieu. » (Gerbaux 1989 : 307) Attentifs au nouvel intérêt que la société porte sur les Alpes, après l’orientation vers les problèmes urbains, les anthropologues étudient la mutation rapide que connaît cet espace. Gérald Berthoud et Mondher Kilani (1984) entreprennent des recherches sur les transformations des Alpes en démontrant comment l’axe tradition-modernité demeure central dans les représentations des Alpes, toutes d’origine urbaine, qui se succèdent au fil des siècles, à tel point que les phénomènes contemporains y sont toujours interprétés en fonction du passé. Kilani (1984) décrit les Alpes comme un puissant lieu d’identification et analyse les effets de la manipulation de cette image figée sur les communautés alpines, que ce soient les images négatives renvoyant à la montagne marginale et arriérée ou les images utopiques de la nature vierge et du berceau de la tradition. La question de l’aménagement des Alpes étant devenue cruciale, en vue de la promotion touristique et de la préservation des milieux naturels, Bernard Crettaz met l’accent sur cette nouvelle représentation des Alpes qui régit l’aménagement contemporain et introduit la notion de disneylandisation (Crettaz 1994). Parallèlement, la floraison de musées du territoire semble être un signal parmi d’autres de cette volonté des populations locales de se libérer des représentations urbaines, qui en ont longtemps affecté le développement en imposant un sens univoque dans la diffusion de la pensée, et de raconter à leur tour les Alpes. Enfin, une réflexion sur l’avenir et le devenir des Alpes s’amorce (Debarbieux 2006), sur la déprise humaine entraînant un ensauvagement généralisé et la reforestation massive, qui est en train de progresser vers le haut, au-delà des limites écologiques, à cause du réchauffement climatique. À cette déprise, s’oppose la densification de l’impact humain le long des grands axes de communication (Debarbieux 2006 : 458), une constante de l’histoire alpine à l’échelle des millénaires, ayant comme conséquence un contraste croissant dans l’accessibilité entre les différentes localités, les villes situées le long des couloirs de circulation devenant toujours plus proches les unes des autres (Tschofen 1999 ; Borsdorf & Paal 2000). Marginalisation progressive ou reconquête de l’espace et de l’héritage?
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Ryder, Paul, and Jonathan Foye. "Whose Speech Is It Anyway? Ownership, Authorship, and the Redfern Address." M/C Journal 20, no. 5 (October 13, 2017). http://dx.doi.org/10.5204/mcj.1228.

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Abstract:
In light of an ongoing debate over the authorship of the Redfern address (was it then Prime Minister Paul Keating or his speechwriter, Don Watson, who was responsible for this historic piece?), the authors of this article consider notions of ownership, authorship, and acknowledgement as they relate to the crafting, delivery, and reception of historical political speeches. There is focus, too, on the often-remarkable partnership that evolves between speechwriters and those who deliver the work. We argue that by drawing on the expertise of an artist or—in the case of the article at hand—speechwriter, collaboration facilitates the ‘translation’ of the politician’s or patron’s vision into a delivered reality. The article therefore proposes that while a speech, perhaps like a commissioned painting or sculpture, may be understood as the product of a highly synergistic collaboration between patron and producer, the power-bearer nonetheless retains essential ‘ownership’ of the material. This, we argue, is something other than the process of authorship adumbrated above. Leaving aside, for the present, the question of ownership, the context in which a speech is written and given may well intensify questions of authorship: the more politically significant or charged the context, the greater the potential impact of a speech and the more at stake in terms of its authorship. In addition to its focus on the latter, this article therefore also reflects on the considerable cultural resonance of the speech in question and, in so doing, assesses its significant impact on Australian reconciliation discourse. In arriving at our conclusions, we employ a method assemblage approach including analogy, comparison, historical reference, and interview. Comprising a range of investigative modalities such as those employed by us, John Law argues that a “method assemblage” is essentially a triangulated form of primary and secondary research facilitating the interrogation of social phenomena that do not easily yield to more traditional modes of research (Law 7). The approach is all the more relevant to this article since through it an assessment of the speech’s historical significance may be made. In particular, this article extensively compares the collaboration between Keating and Watson to that of United States President John F. Kennedy and Special Counsel and speechwriter Ted Sorensen. As the article reveals, this collaboration produced a number of Kennedy’s historic speeches and was mutually acknowledged as a particularly important relationship. Moreover, because both Sorensen and Watson were also key advisers to the leaders of their respective nations, the comparison is doubly fertile.On 10 December 1992 then Prime Minister Paul Keating launched the International Year of the World’s Indigenous People by delivering an address now recognised as a landmark in Australian, and even global, oratory. Alan Whiticker, for instance, includes the address in his Speeches That Shaped the Modern World. Following brief instruction from Keating (who was scheduled to give two orations on 10 December), the Prime Minister’s speechwriter and adviser, Don Watson, crafted the speech over the course of one evening. The oration that ensued was history-making: Keating became the first of all who held his office to declare that non-Indigenous Australians had dispossessed Aboriginal people; an unequivocal admission in which the Prime Minister confessed: “we committed the murders” (qtd. in Whiticker 331). The impact of this cannot be overstated. A personal interview with Jennifer Beale, an Indigenous Australian who was among the audience on that historic day, reveals the enormous significance of the address:I felt the mood of the crowd changed … when Keating said “we took the traditional lands” … . “we committed [the murders]” … [pauses] … I was so amazed to be standing there hearing a Prime Minister saying that… And I felt this sort of wave go over the crowd and they started actually paying attention… I’d never in my life heard … anyone say it like that: we did this, to you… (personal communication, 15 Dec. 2016)Later in the interview, when recalling a conversation in the Channel Seven newsroom where she formerly worked, Beale recalls a senior reporter saying that, with respect to Aboriginal history, there had been a ‘conservative cover up.’ Given the broader context (her being interviewed by the present authors about the Redfern Address) Beale’s response to that exchange is particularly poignant: “…it’s very rare that I have had these experiences in my life where I have been … [pauses at length] validated… by non-Aboriginal people” (op. cit.).The speech, then, is a crucial bookend in Australian reconciliation discourse, particularly as an admission of egregious wrongdoing to be addressed (Foye). The responding historical bookend is, of course, Kevin Rudd’s 2008 ‘Apology to the Stolen Generations’. Forming the focal point of the article at hand, the Redfern Address is significant for another reason: that is, as the source of a now historical controversy and very public (and very bitter) falling out between politician and speechwriter.Following the publication of Watson’s memoir Recollections of a Bleeding Heart, Keating denounced the former as having broken an unwritten contract that stipulates the speechwriter has the honour of ‘participating in the endeavour and the power in return for anonymity and confidentiality’ (Keating). In an opinion piece appearing in the Sydney Morning Herald, Keating argued that this implied contract is central to the speech-writing process:This is how political speeches are written, when the rapid business of government demands mass writing. A frequency of speeches that cannot be individually scripted by the political figure or leader giving them… After a pre-draft conference on a speech—canvassing the kind of things I thought we should say and include—unless the actual writing was off the beam, I would give the speech more or less off the printer… All of this only becomes an issue when the speechwriter steps from anonymity to claim particular speeches or words given to a leader or prime minister in the privacy of the workspace. Watson has done this. (Keating)Upon the release of After Words, a collection of Keating’s post-Prime Ministerial speeches, senior writer for The Australian, George Megalogenis opined that the book served to further Keating’s argument: “Take note, Don Watson; Keating is saying, ‘I can write’” (30). According to Phillip Adams, Keating once bluntly declared “I was in public life for twenty years without Don Watson and did pretty well” (154). On the subject of the partnership’s best-known speech, Keating claims that while Watson no doubt shared the sentiments invoked in the Redfern Address, “in the end, the vector force of the power and what to do with it could only come from me” (Keating).For his part, Watson has challenged Keating’s claim to being the rightfully acknowledged author of the Redfern Address. In an appearance on the ABC’s Q&A he asserted authorship of the material, listing other famous historical exponents of his profession who had taken credit for their place at the wheel of government: “I suppose I could say that while I was there, really I was responsible for the window boxes in Parliament House but, actually, I was writing speeches as speechwriters do; as Peggy Noonan did for Ronald Reagan; as Graham Freudenberg did for three or four Prime Ministers, and so on…” (Watson). Moreover, as Watson has suggested, a number of prominent speechwriters have gone on to take credit for their work in written memoirs. In an opinion piece in The Australian, Denis Glover observes that: “great speechwriters always write such books and have the good sense to wait until the theatre has closed, as Watson did.” A notable example of this after-the-era approach is Ted Sorensen’s Counselor in which the author nonetheless remains extraordinarily humble—observing that reticence, or ‘a passion for anonymity’, should characterise the posture of the Presidential speechwriter (131).In Counselor, Sorensen discusses his role as collaborator with Kennedy—likening the relationship between political actor and speechwriter to that between master and apprentice (130). He further observes that, like an apprentice, a speechwriter eventually learns to “[imitate] the style of the master, ultimately assisting him in the execution of the final work of art” (op. cit., 130-131). Unlike Watson’s claim to be the ‘speechwriter’—a ‘master’, of sorts—Sorensen more modestly declares that: “for eleven years, I was an apprentice” (op. cit., 131). At some length Sorensen focuses on this matter of anonymity, and the need to “minimize” his role (op. cit.). Reminiscent of the “unwritten contract” (see above) that Keating declares broken by Watson, Sorensen argues that his “reticence was [and is] the result of an implicit promise that [he] vowed never to break…” (op. cit.). In implying that the ownership of the speeches to which he contributed properly belongs to his President, Sorensen goes on to state that “Kennedy did deeply believe everything I helped write for him, because my writing came from my knowledge of his beliefs” (op. cit. 132). As Herbert Goldhamer observes in The Adviser, this knowing of a leader’s mind is central to the advisory function: “At times the adviser may facilitate the leader’s inner dialogue…” (15). The point is made again in Sorensen’s discussion of his role in the writing of Kennedy’s Profiles in Courage. In response to a charge that he [Sorensen] had ghost-written the book, Sorensen confessed that he might have privately boasted of having written much of it. (op. cit., 150) But he then goes on to observe that “the book’s concept was his [Kennedy’s], and that the selection of stories was his.” (op. cit.). “Like JFK’s speeches”, Sorensen continues, “Profiles in Courage was a collaboration…” (op. cit.).Later in Counselor, when discussing Kennedy’s inaugural address, it is interesting to note that Sorensen is somewhat less modest about the question of authorship. While the speech was and is ‘owned’ by Kennedy (the President requested its crafting, received it, edited the final product many times, and—with considerable aplomb—delivered it in the cold midday air of 20 January 1961), when discussing the authorship of the text Sorensen refers to the work of Thurston Clarke and Dick Tofel who independently conclude that the speech was a collaborative effort (op. cit. 227). Sorensen notes that while Clarke emphasised the President’s role and Tofel emphasised his own, the matter of who was principal craftsman will—and indeed should—remain forever clouded. To ensure that it will permanently remain so, following a discussion with Kennedy’s widow in 1965, Sorensen destroyed the preliminary manuscript. And, when pressed about the similarities between it and the final product (which he insists was revised many times by the President), he claims not to recall (op. cit. 227). Interestingly, Robert Dallek argues that while ‘suggestions of what to say came from many sources’, ‘the final version [of the speech] came from Kennedy’s hand’ (324). What history does confirm is that both Kennedy and Sorensen saw their work as fundamentally collaborative. Arthur Schlesinger Jr. records Kennedy’s words: “Ted is indispensable to me” (63). In the same volume, Schlesinger observes that the relationship between Sorensen and Kennedy was ‘special’ and that Sorensen felt himself to have a unique facility to know [Kennedy’s] mind and to ‘reproduce his idiom’ (op.cit.). Sorensen himself makes the point that his close friendship with the President made possible the success of the collaboration, and that this “could not later be replicated with someone else with whom [he] did not have that same relationship” (131). He refers, of course, to Lyndon Johnson. Kennedy’s choice of advisers (including Sorensen as Special Counsel) was, then, crucial—although he never ceded to Sorensen sole responsibility for all speechwriting. Indeed, as we shortly discuss, at critical junctures the President involved others (including Schlesinger, Richard Goodwin, and Myer Feldman) in the process of speech-craft and, on delivery day, sometimes departed from the scripts proffered.As was the case with Keating’s, creative tension characterised Kennedy’s administration. Schlesinger Jr. notes that it was an approach practiced early, in Kennedy’s strategy of keeping separate his groups of friends (71). During his Presidency, this fostering of creative tension extended to the drafting of speeches. In a special issue of Time, David von Drehle notes that the ‘Peace’ speech given 10 June 1963 was “prepared by a tight circle of advisers” (97). Still, even here, Sorensen’s role remained pivotal. One of those who worked on that speech (commonly regarded as Kennedy’s finest) was William Forster, Director of the Arms Control and Disarmament Agency. As indicated by the conditional “I think” in “Ted Sorensen, I think, sat up all night…”, Forster somewhat reluctantly concedes that while a group was involved, Sorensen’s contribution was central: “[Sorensen], with his remarkable ability to polish and write, was able to send each of us and the President the final draft about six or seven in the morning…” (op. cit.).In most cases, however, it fell on Sorensen alone to craft the President’s speeches. While Sorenson’s mind surely ‘rolled in unison’ with Kennedy’s (Schlesinger Jr. 597), and while Sorensen’s words dominated the texts, the President would nonetheless annotate scripts, excising redundant material and adding sentences. In the case of less formal orations, the President was capable of all but abandoning the script (a notable example was his October 1961 oration to mark the publication of the first four volumes of the John Quincy Adams papers) but for orations of national or international significance there remained a sense of careful collaboration between Kennedy and Sorensen. Yet, even in such cases, the President’s sense of occasion sometimes encouraged him to set aside his notes. As Arthur Schlesinger Jr. observes, Kennedy had an instinctive feel for language and often “spoke extemporaneously” (op. cit.). The most memorable example, of course, is the 1961 speech in Berlin where Kennedy (appalled by the erection of the Berlin Wall, and angry over the East’s churlish covering of the Brandenburg Gate) went “off-script and into dangerous diplomatic waters” (Tubridy 85). But the risky departure paid off in the form of a TKO against Chairman Khrushchev. In late 1960, following two independent phone calls concerning the incarceration of Martin Luther King, Kennedy had remarked to John Galbraith that “the best strategies are always accidental”—an approach that appears to have found its way into his formal rhetoric (Schlesinger Jr. 67).Ryan Tubridy, author of JFK in Ireland, observes that “while the original draft of the Berlin Wall speech had been geared to a sense of appeasement that acknowledged the Wall’s presence as something the West might have to accept, the ad libs suggested otherwise” (85). Referencing Arthur Schlesinger Jr.’s account of the delivery, Tubridy notes that the President’s aides observed the orator’s rising emotion—especially when departing from the script as written:There are some who say that Communism is the way of the future. Let them come to Berlin. And there are some who say in Europe and elsewhere we can work with the Communists. Let them come to Berlin … Freedom has many difficulties and democracy is not perfect, but we have never had to put up a wall to keep our people in.That the speech defined Kennedy’s presidency even more than did his inaugural address is widely agreed, and the President’s assertion “Ich bin ein Berliner” is one that has lived on now for over fifty years. The phrase was not part of the original script, but an addition included at the President’s request by Kennedy’s translator Robert Lochner.While this phrase and the various additional departures from the original script ‘make’ the speech, they are nonetheless part of a collaborative whole the nature of which we adumbrate above. Furthermore, it is a mark of the collaboration between speechwriter and speech-giver that on Air Force One, as they flew from West Germany to Ireland, Kennedy told Sorensen: “We’ll never have another day like this as long as we live” (op. cit. 88; Dallek 625). The speech, then, was a remarkable joint enterprise—and (at least privately) was acknowledged as such.It seems unlikely that Keating will ever (even semi-publicly) acknowledge the tremendous importance of Watson to his Prime Ministership. There seems not to have been a ‘Don is indispensable to me’ moment, but according to the latter the former Prime Minister did offer such sentiment in private. In an unguarded moment, Keating allegedly said that Watson would “be able to say that [he, Watson, was] the puppet master for the biggest puppet in the land” (Watson 290). If this comment was indeed offered, then Keating, much like Kennedy, (at least once) privately acknowledged the significant role that his speechwriter played in his administration. Watson, for his part, was less reticent. On the ABC’s Q&A of 29 August 2011 he assessed the relationship as being akin to a [then] “requited” love. Of course, above and beyond private or public acknowledgement of collaboration is tangible evidence of such: minuted meetings between speechwriter and speech-giver and instructions to the speechwriter that appear, for example, in a politician’s own hand. Perhaps more importantly, the stamp of ownership on a speech can be signalled by marginalia concerning delivery and in the context of the delivery itself: the engagement of emphases, pause, and the various paralinguistic phenomena that can add so much character to—and very much define—a written text. By way of example we reference again the unique and impassioned delivery of the Berlin speech, above. And beyond this again, as also suggested, are the non-written departures from a script that further put the stamp of ownership on an oration. In the case of Kennedy, it is easy to trace such marginalia and resultant departures from scripted material but there is little evidence that Keating either extensively annotated or extemporaneously departed from the script in question. However, as Tom Clark points out, while there are very few changes to Watson’s words there are fairly numerous “annotations that mark up timing, emphasis, and phrase coherence.” Clark points out that Keating had a relatively systematic notational schema “to guide him in the speech performance” (op. cit.). In engaging a musical analogy (an assemblage device that we ourselves employ), he opines that these scorings, “suggest a powerful sense of fidelity to the manuscript as authoritative composition” (op. cit.). While this is so, we argue—and one can easily conceive Keating arguing—that they are also marks of textual ownership; the former Prime Minister’s ‘signature’ on the piece. This is a point to which we return. For now, we note that matters of stress, rhythm, intonation, gesture, and body language are crucial to the delivery of a speech and reaffirm the point that it is in its delivery that an adroitly rendered text might come to life. As Sorensen (2008) reflects:I do not dismiss the potential of the right speech on the right topic delivered by the right speaker in the right way at the right moment. It can ignite a fire, change men’s minds, open their eyes, alter their votes, bring hope to their lives, and, in all these ways, change the world. I know. I saw it happen. (143)We argue that it is in its delivery to (and acceptance by) the patron and in its subsequent delivery by the patron to an audience that a previously written speech (co-authored, or not) may be ‘owned’. As we have seen, with respect to questions of authorship or craftsmanship, analogies (another device of method assemblage) with the visual and musical arts are not uncommon—and we here offer another: a reference to the architectural arts. When a client briefs an architect, the architect must interpret the client’s vision. Once the blueprints are passed to the client and are approved, the client takes ownership of work that has been, in a sense, co-authored. Ownership and authorship are not the same, then, and we suggest that it is the interstices that the tensions between Keating and Watson truly lie.In crafting the Redfern address, there is little doubt that Watson’s mind rolled in unison with the Prime Minister’s: invisible, intuited ‘evidence’ of a fruitful collaboration. As the former Prime Minister puts it: “Watson and I actually write in very similar ways. He is a prettier writer than I am, but not a more pungent one. So, after a pre-draft conference on a speech—canvassing the kind of things I thought we should say and include—unless the actual writing was off the beam, I would give the speech more or less off the printer” (Keating). As one of the present authors has elsewhere observed, “Watson sensed the Prime Minister’s mood and anticipated his language and even the pattern of his voice” (Foye 19). Here, there are shades of the Kennedy/Sorensen partnership. As Schlesinger Jr. observes, Kennedy and Sorensen worked so closely together that it became impossible to know which of them “originated the device of staccato phrases … or the use of balanced sentences … their styles had fused into one” (598). Moreover, in responding to a Sunday Herald poll asking readers to name Australia’s great orators, Denise Davies remarked, “Watson wrote the way Keating thought and spoke” (qtd. in Dale 46). Despite an uncompromising, pungent, title—‘On that historic day in Redfern, the words I spoke were mine’—Keating’s SMH op-ed of 26 August 2010 nonetheless offers a number of insights vis-a-vis the collaboration between speechwriter and speech-giver. To Keating’s mind (and here we might reflect on Sorensen’s observation about knowing the beliefs of the patron), the inspiration for the Prime Minister’s Redfern Address came from conversations between he and Watson.Keating relates an instance when, on a flight crossing outback Western Australia, he told Watson that “we will never really get Australia right until we come to terms with them (Keating).” “Them”, Keating explains, refers to Aborigines. Keating goes on to suggest that by “come to terms”, he meant “owning up to dispossession” (op. cit.)—which is precisely what he did, to everyone’s great surprise, in the speech itself. Keating observes: I remember well talking to Watson a number of times about stories told to me through families [he] knew, of putting “dampers” out for Aborigines. The dampers were hampers of poisoned food provided only to murder them. I used to say to Watson that this stuff had to be owned up to. And it was me who established the inquiry into the Stolen Generation that Kevin Rudd apologised to. The generation who were taken from their mothers.So, the sentiments that “we did the dispossessing … we brought the diseases, the alcohol, that we committed the murders and took the children from their mothers” were my sentiments. P.J. Keating’s sentiments. They may have been Watson’s sentiments also. But they were sentiments provided to a speechwriter as a remit, as an instruction, as guidance as to how this subject should be dealt with in a literary way. (op. cit.)While such conversations might not accurately be called “guidance” (something more consciously offered as such) or “instruction” (as Keating declares), they nonetheless offer to the speechwriter a sense of the trajectory of a leader’s thoughts and sentiments. As Keating puts it, “the sentiments of the speech, that is, the core of its authority and authorship, were mine” (op. cit.). As does Sorensen, Keating argues that that such revelation is a source of “power to the speechwriter” (op. cit.). This he buttresses with more down to earth language: conversations of this nature are “meat and drink”, “the guidance from which the authority and authorship of the speech ultimately derives” (op. cit.). Here, Keating gets close to what may be concluded: while authorship might, to a significant extent, be contingent on the kind of interaction described, ownership is absolutely contingent on authority. As Keating asserts, “in the end, the vector force of the power and what to do with it could only come from me” (op. cit.). In other words, no Prime Minister with the right sentiments and the courage to deliver them publicly (i.e. Keating), no speech.On the other hand, we also argue that Watson’s part in crafting the Redfern Address should not be downplayed, requiring (as the speech did) his unique writing style—called “prettier” by the former Prime Minister. More importantly, we argue that the speech contains a point of view that may be attributed to Watson more than Keating’s description of the speechwriting process might suggest. In particular, the Redfern Address invoked a particular interpretation of Australian history that can be attributed to Watson, whose manuscript Keating accepted. Historian Manning Clark had an undeniable impact on Watson’s thinking and thus the development of the Redfern address. Per Keating’s claim that he himself had “only read bits and pieces of Manning’s histories” (Curran 285), the basis for this link is actual and direct: Keating hired Clark devotee Watson as a major speech writer on the same day that Clark died in 1991 (McKenna 71). McKenna’s examination of Clark’s history reveals striking similarities with the rhetoric at the heart of the Redfern address. For example, in his 1988 essay The Beginning of Wisdom, Clark (in McKenna) announces:Now we are beginning to take the blinkers off our eyes. Now we are ready to face the truth about our past, to acknowledge that the coming of the British was the occasion of three great evils: the violence against the original inhabitants of the of the country, the Aborigines, the violence against the first European labour force in Australia, the convicts and the violence done to the land itself. (71)As the above quote demonstrates, echoes of Clark’s denouncement of Australia’s past are evident in the Redfern Address’ rhetoric. While Keating is correct to suggest that Watson and he shared the sentiments behind the Address, it may be said that it took Watson—steeped as he was in Clark’s understanding of history and operating closely as he did with the Prime Minister—to craft the Redfern Address. Notwithstanding the concept of ownership, Keating’s claim that the “vector force” for the speech could only come from him unreasonably diminishes Watson’s role.ConclusionThis article has considered the question of authorship surrounding the 1992 Redfern Address, particularly in view of the collaborative nature of speechwriting. The article has also drawn on the analogous relationship between President Kennedy and his Counsel, Ted Sorensen—an association that produced historic speeches. Here, the process of speechwriting has been demonstrated to be a synergistic collaboration between speechwriter and speech-giver; a working partnership in which the former translates the vision of the latter into words that, if delivered appropriately, capture audience attention and sympathy. At its best, this collaborative relationship sees the emergence of a synergy so complete that it is impossible to discern who wrote what (exactly). While the speech carries the imprimatur and original vision of the patron/public actor, this originator nonetheless requires the expertise of one (or more) who might give shape, clarity, and colour to what might amount to mere instructive gesture—informed, in the cases of Sorensen and Watson, by years of conversation. While ‘ownership’ of a speech then ultimately rests with the power-bearer (Keating requested, received, lightly edited, ‘scored’, and delivered—with some minor ad libbing, toward the end—the Redfern text), the authors of this article consider neither Keating nor Watson to be the major scribe of the Redfern Address. Indeed, it was a distinguished collaboration between these figures that produced the speech: a cooperative undertaking similar to the process of writing this article itself. Moreover, because an Australian Prime Minister brought the plight of Indigenous Australians to the attention of their non-Indigenous counterparts, the address is seminal in Australian history. It is, furthermore, an exquisitely crafted document. And it was also delivered with style. As such, the Redfern Address is memorable in ways similar to Kennedy’s inaugural, Berlin, and Peace speeches: all products of exquisite collaboration and, with respect to ownership, emblems of rare leadership.ReferencesAdams, Phillip. Backstage Politics: Fifty Years of Political Memories. London: Viking, 2010.Beale, Jennifer. Personal interview. 15 Dec. 2016.Clark, Tom. “Paul Keating’s Redfern Park Speech and Its Rhetorical Legacy.” Overland 213 (Summer 2013). <https://overland.org.au/previous-issues/issue-213/feature-tom-clarke/ Accessed 16 January 2017>.Curran, James. The Power of Speech: Australian Prime Ministers Defining the National Image. Melbourne: Melbourne UP, 2004.Dale, Denise. “Speech Therapy – How Do You Rate the Orators.” Sun Herald, 9 Mar.2008: 48.Dallek, Robert. An Unfinished Life: John F. Kennedy 1917-1963. New York: Little Brown, 2003.Foye, Jonathan. Visions and Revisions: A Media Analysis of Reconciliation Discourse, 1992-2008. Honours Thesis. 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Abstract:
While the term “visual literacy” has grown in popularity in the last 50 years, its meaning remains nebulous. It is described variously as: a vehicle for aesthetic appreciation, a means of defence against visual manipulation, a sorting mechanism for an increasingly data-saturated age, and a prerequisite to civic inclusion (Fransecky 23; Messaris 181; McTigue and Flowers 580). Scholars have written extensively about the first three subjects but there has been less research on how visual literacy frames civic life and how it might help the public as a tool to address disadvantage and assist in removing social and cultural barriers. This article examines a forerunner to visual literacy in the push to create an international symbol language born out of popular education movements, a project that fell short of its goals but still left a considerable impression on graphic media. This article, then, presents an analysis of visual literacy campaigns in the early postwar era. These campaigns did not attempt to invent a symbolic language but posited that images themselves served as a universal language in which students could receive training. Of particular interest is how the concept of visual literacy has been mobilised as a pedagogical tool in design, digital humanities and in broader civic education initiatives promoted by Third Space institutions. Behind the creation of new visual literacy curricula is the idea that images can help anchor a world community, supplementing textual communication. Figure 1: Visual Literacy Yearbook. Montebello Unified School District, USA, 1973. Shedding Light: Origins of the Visual Literacy Frame The term “visual literacy” came to the fore in the early 1970s on the heels of mass literacy campaigns. The educators, creatives and media theorists who first advocated for visual learning linked this aim to literacy, an unassailable goal, to promote a more radical curricular overhaul. They challenged a system that had hitherto only acknowledged a very limited pathway towards academic success; pushing “language and mathematics”, courses “referred to as solids (something substantial) as contrasted with liquids or gases (courses with little or no substance)” (Eisner 92). This was deemed “a parochial view of both human ability and the possibilities of education” that did not acknowledge multiple forms of intelligence (Gardner). This change not only integrated elements of mass culture that had been rejected in education, notably film and graphic arts, but also encouraged the critique of images as a form of good citizenship, assuming that visually literate arbiters could call out media misrepresentations and manipulative political advertising (Messaris, “Visual Test”). This movement was, in many ways, reactive to new forms of mass media that began to replace newspapers as key forms of civic participation. Unlike simple literacy (being able to decipher letters as a mnemonic system), visual literacy involves imputing meanings to images where meanings are less fixed, yet still with embedded cultural signifiers. Visual literacy promised to extend enlightenment metaphors of sight (as in the German Aufklärung) and illumination (as in the French Lumières) to help citizens understand an increasingly complex marketplace of images. The move towards visual literacy was not so much a shift towards images (and away from books and oration) but an affirmation of the need to critically investigate the visual sphere. It introduced doubt to previously upheld hierarchies of perception. Sight, to Kant the “noblest of the senses” (158), was no longer the sense “least affected” by the surrounding world but an input centre that was equally manipulable. In Kant’s view of societal development, the “cosmopolitan” held the key to pacifying bellicose states and ensuring global prosperity and tranquillity. The process of developing a cosmopolitan ideology rests, according to Kant, on the gradual elimination of war and “the education of young people in intellectual and moral culture” (188-89). Transforming disparate societies into “a universal cosmopolitan existence” that would “at last be realised as the matrix within which all the original capacities of the human race may develop” and would take well-funded educational institutions and, potentially, a new framework for imparting knowledge (Kant 51). To some, the world of the visual presented a baseline for shared experience. Figure 2: Exhibition by the Gesellschafts- und Wirtschaftsmuseum in Vienna, photograph c. 1927. An International Picture Language The quest to find a mutually intelligible language that could “bridge worlds” and solder together all of humankind goes back to the late nineteenth century and the Esperanto movement of Ludwig Zamenhof (Schor 59). The expression of this ideal in the world of the visual picked up steam in the interwar years with designers and editors like Fritz Kahn, Gerd Arntz, and Otto and Marie Neurath. Their work transposing complex ideas into graphic form has been rediscovered as an antecedent to modern infographics, but the symbols they deployed were not to merely explain, but also help education and build international fellowship unbounded by spoken language. The Neuraths in particular are celebrated for their international picture language or Isotypes. These pictograms (sometimes viewed as proto-emojis) can be used to represent data without text. Taken together they are an “intemporal, hieroglyphic language” that Neutrath hoped would unite working-class people the world over (Lee 159). The Neuraths’ work was done in the explicit service of visual education with a popular socialist agenda and incubated in the social sphere of Red Vienna at the Gesellschafts- und Wirtschaftsmuseum (Social and Economic Museum) where Otto served as Director. The Wirtschaftsmuseum was an experiment in popular education, with multiple branches and late opening hours to accommodate the “the working man [who] has time to see a museum only at night” (Neurath 72-73). The Isotype contained universalist aspirations for the “making of a world language, or a helping picture language—[that] will give support to international developments generally” and “educate by the eye” (Neurath 13). Figure 3: Gerd Arntz Isotype Images. (Source: University of Reading.) The Isotype was widely adopted in the postwar era in pre-packaged sets of symbols used in graphic design and wayfinding systems for buildings and transportation networks, but with the socialism of the Neuraths’ peeled away, leaving only the system of logos that we are familiar with from airport washrooms, charts, and public transport maps. Much of the uptake in this symbol language could be traced to increased mobility and tourism, particularly in countries that did not make use of a Roman alphabet. The 1964 Olympics in Tokyo helped pave the way when organisers, fearful of jumbling too many scripts together, opted instead for black and white icons to represent the program of sports that summer. The new focus on the visual was both technologically mediated—cheaper printing and broadcast technologies made the diffusion of image increasingly possible—but also ideologically supported by a growing emphasis on projects that transcended linguistic, ethnic, and national borders. The Olympic symbols gradually morphed into Letraset icons, and, later, symbols in the Unicode Standard, which are the basis for today’s emojis. Wordless signs helped facilitate interconnectedness, but only in the most literal sense; their application was limited primarily to sports mega-events, highway maps, and “brand building”, and they never fulfilled their role as an educational language “to give the different nations a common outlook” (Neurath 18). Universally understood icons, particularly in the form of emojis, point to a rise in visual communication but they have fallen short as a cosmopolitan project, supporting neither the globalisation of Kantian ethics nor the transnational socialism of the Neuraths. Figure 4: Symbols in use. Women's bathroom. 1964 Tokyo Olympics. (Source: The official report of the Organizing Committee.) Counter Education By mid-century, the optimism of a universal symbol language seemed dated, and focus shifted from distillation to discernment. New educational programs presented ways to study images, increasingly reproducible with new technologies, as a language in and of themselves. These methods had their roots in the fin-de-siècle educational reforms of John Dewey, Helen Parkhurst, and Maria Montessori. As early as the 1920s, progressive educators were using highly visual magazines, like National Geographic, as the basis for lesson planning, with the hopes that they would “expose students to edifying and culturally enriching reading” and “develop a more catholic taste or sensibility, representing an important cosmopolitan value” (Hawkins 45). The rise in imagery from previously inaccessible regions helped pupils to see themselves in relation to the larger world (although this connection always came with the presumed superiority of the reader). “Pictorial education in public schools” taught readers—through images—to accept a broader world but, too often, they saw photographs as a “straightforward transcription of the real world” (Hawkins 57). The images of cultures and events presented in Life and National Geographic for the purposes of education and enrichment were now the subject of greater analysis in the classroom, not just as “windows into new worlds” but as cultural products in and of themselves. The emerging visual curriculum aimed to do more than just teach with previously excluded modes (photography, film and comics); it would investigate how images presented and mediated the world. This gained wider appeal with new analytical writing on film, like Raymond Spottiswoode's Grammar of the Film (1950) which sought to formulate the grammatical rules of visual communication (Messaris 181), influenced by semiotics and structural linguistics; the emphasis on grammar can also be seen in far earlier writings on design systems such as Owen Jones’s 1856 The Grammar of Ornament, which also advocated for new, universalising methods in design education (Sloboda 228). The inventorying impulse is on display in books like Donis A. Dondis’s A Primer of Visual Literacy (1973), a text that meditates on visual perception but also functions as an introduction to line and form in the applied arts, picking up where the Bauhaus left off. Dondis enumerates the “syntactical guidelines” of the applied arts with illustrations that are in keeping with 1920s books by Kandinsky and Klee and analyse pictorial elements. However, at the end of the book she shifts focus with two chapters that examine “messaging” and visual literacy explicitly. Dondis predicts that “an intellectual, trained ability to make and understand visual messages is becoming a vital necessity to involvement with communication. It is quite likely that visual literacy will be one of the fundamental measures of education in the last third of our century” (33) and she presses for more programs that incorporate the exploration and analysis of images in tertiary education. Figure 5: Ideal spatial environment for the Blueprint charts, 1970. (Image: Inventory Press.) Visual literacy in education arrived in earnest with a wave of publications in the mid-1970s. They offered ways for students to understand media processes and for teachers to use visual culture as an entry point into complex social and scientific subject matter, tapping into the “visual consciousness of the ‘television generation’” (Fransecky 5). Visual culture was often seen as inherently democratising, a break from stuffiness, the “artificialities of civilisation”, and the “archaic structures” that set sensorial perception apart from scholarship (Dworkin 131-132). Many radical university projects and community education initiatives of the 1960s made use of new media in novel ways: from Maurice Stein and Larry Miller’s fold-out posters accompanying Blueprint for Counter Education (1970) to Emory Douglas’s graphics for The Black Panther newspaper. Blueprint’s text- and image-dense wall charts were made via assemblage and they were imagined less as charts and more as a “matrix of resources” that could be used—and added to—by youth to undertake their own counter education (Cronin 53). These experiments in visual learning helped to break down old hierarchies in education, but their aim was influenced more by countercultural notions of disruption than the universal ideals of cosmopolitanism. From Image as Text to City as Text For a brief period in the 1970s, thinkers like Marshall McLuhan (McLuhan et al., Massage) and artists like Bruno Munari (Tanchis and Munari) collaborated fruitfully with graphic designers to create books that mixed text and image in novel ways. Using new compositional methods, they broke apart traditional printing lock-ups to superimpose photographs, twist text, and bend narrative frames. The most famous work from this era is, undoubtedly, The Medium Is the Massage (1967), McLuhan’s team-up with graphic designer Quentin Fiore, but it was followed by dozens of other books intended to communicate theory and scientific ideas with popularising graphics. Following in the footsteps of McLuhan, many of these texts sought not just to explain an issue but to self-consciously reference their own method of information delivery. These works set the precedent for visual aids (and, to a lesser extent, audio) that launched a diverse, non-hierarchical discourse that was nonetheless bound to tactile artefacts. In 1977, McLuhan helped develop a media textbook for secondary school students called City as Classroom: Understanding Language and Media. It is notable for its direct address style and its focus on investigating spaces outside of the classroom (provocatively, a section on the third page begins with “Should all schools be closed?”). The book follows with a fine-grained analysis of advertising forms in which students are asked to first bring advertisements into class for analysis and later to go out into the city to explore “a man-made environment, a huge warehouse of information, a vast resource to be mined free of charge” (McLuhan et al., City 149). As a document City as Classroom is critical of existing teaching methods, in line with the radical “in the streets” pedagogy of its day. McLuhan’s theories proved particularly salient for the counter education movement, in part because they tapped into a healthy scepticism of advertisers and other image-makers. They also dovetailed with growing discontent with the ad-strew visual environment of cities in the 1970s. Budgets for advertising had mushroomed in the1960s and outdoor advertising “cluttered” cities with billboards and neon, generating “fierce intensities and new hybrid energies” that threatened to throw off the visual equilibrium (McLuhan 74). Visual literacy curricula brought in experiential learning focussed on the legibility of the cities, mapping, and the visualisation of urban issues with social justice implications. The Detroit Geographical Expedition and Institute (DGEI), a “collective endeavour of community research and education” that arose in the aftermath of the 1967 uprisings, is the most storied of the groups that suffused the collection of spatial data with community engagement and organising (Warren et al. 61). The following decades would see a tamed approach to visual literacy that, while still pressing for critical reading, did not upend traditional methods of educational delivery. Figure 6: Beginning a College Program-Assisting Teachers to Develop Visual Literacy Approaches in Public School Classrooms. 1977. ERIC. Searching for Civic Education The visual literacy initiatives formed in the early 1970s both affirmed existing civil society institutions while also asserting the need to better inform the public. Most of the campaigns were sponsored by universities, major libraries, and international groups such as UNESCO, which published its “Declaration on Media Education” in 1982. They noted that “participation” was “essential to the working of a pluralistic and representative democracy” and the “public—users, citizens, individuals, groups ... were too systematically overlooked”. Here, the public is conceived as both “targets of the information and communication process” and users who “should have the last word”. To that end their “continuing education” should be ensured (Study 18). Programs consisted primarily of cognitive “see-scan-analyse” techniques (Little et al.) for younger students but some also sought to bring visual analysis to adult learners via continuing education (often through museums eager to engage more diverse audiences) and more radical popular education programs sponsored by community groups. By the mid-80s, scores of modules had been built around the comprehension of visual media and had become standard educational fare across North America, Australasia, and to a lesser extent, Europe. There was an increasing awareness of the role of data and image presentation in decision-making, as evidenced by the surprising commercial success of Edward Tufte’s 1982 book, The Visual Display of Quantitative Information. Visual literacy—or at least image analysis—was now enmeshed in teaching practice and needed little active advocacy. Scholarly interest in the subject went into a brief period of hibernation in the 1980s and early 1990s, only to be reborn with the arrival of new media distribution technologies (CD-ROMs and then the internet) in classrooms and the widespread availability of digital imaging technology starting in the late 1990s; companies like Adobe distributed free and reduced-fee licences to schools and launched extensive teacher training programs. Visual literacy was reanimated but primarily within a circumscribed academic field of education and data visualisation. Figure 7: Visual Literacy; What Research Says to the Teacher, 1975. National Education Association. USA. Part of the shifting frame of visual literacy has to do with institutional imperatives, particularly in places where austerity measures forced strange alliances between disciplines. What had been a project in alternative education morphed into an uncontested part of the curriculum and a dependable budget line. This shift was already forecasted in 1972 by Harun Farocki who, writing in Filmkritik, noted that funding for new film schools would be difficult to obtain but money might be found for “training in media education … a discipline that could persuade ministers of education, that would at the same time turn the budget restrictions into an advantage, and that would match the functions of art schools” (98). Nearly 50 years later educators are still using media education (rebranded as visual or media literacy) to make the case for fine arts and humanities education. While earlier iterations of visual literacy education were often too reliant on the idea of cracking the “code” of images, they did promote ways of learning that were a deep departure from the rote methods of previous generations. Next-gen curricula frame visual literacy as largely supplemental—a resource, but not a program. By the end of the 20th century, visual literacy had changed from a scholarly interest to a standard resource in the “teacher’s toolkit”, entering into school programs and influencing museum education, corporate training, and the development of public-oriented media (Literacy). An appreciation of image culture was seen as key to creating empathetic global citizens, but its scope was increasingly limited. With rising austerity in the education sector (a shift that preceded the 2008 recession by decades in some countries), art educators, museum enrichment staff, and design researchers need to make a case for why their disciplines were relevant in pedagogical models that are increasingly aimed at “skills-based” and “job ready” teaching. Arts educators worked hard to insert their fields into learning goals for secondary students as visual literacy, with the hope that “literacy” would carry the weight of an educational imperative and not a supplementary field of study. Conclusion For nearly a century, educational initiatives have sought to inculcate a cosmopolitan perspective with a variety of teaching materials and pedagogical reference points. Symbolic languages, like the Isotype, looked to unite disparate people with shared visual forms; while educational initiatives aimed to train the eyes of students to make them more discerning citizens. The term ‘visual literacy’ emerged in the 1960s and has since been deployed in programs with a wide variety of goals. Countercultural initiatives saw it as a prerequisite for popular education from the ground up, but, in the years since, it has been formalised and brought into more staid curricula, often as a sort of shorthand for learning from media and pictures. The grand cosmopolitan vision of a complete ‘visual language’ has been scaled back considerably, but still exists in trace amounts. Processes of globalisation require images to universalise experiences, commodities, and more for people without shared languages. Emoji alphabets and globalese (brands and consumer messaging that are “visual-linguistic” amalgams “increasingly detached from any specific ethnolinguistic group or locality”) are a testament to a mediatised banal cosmopolitanism (Jaworski 231). In this sense, becoming “fluent” in global design vernacular means familiarity with firms and products, an understanding that is aesthetic, not critical. It is very much the beneficiaries of globalisation—both state and commercial actors—who have been able to harness increasingly image-based technologies for their benefit. To take a humorous but nonetheless consequential example, Spanish culinary boosters were able to successfully lobby for a paella emoji (Miller) rather than having a food symbol from a less wealthy country such as a Senegalese jollof or a Morrocan tagine. This trend has gone even further as new forms of visual communication are increasingly streamlined and managed by for-profit media platforms. The ubiquity of these forms of communication and their global reach has made visual literacy more important than ever but it has also fundamentally shifted the endeavour from a graphic sorting practice to a critical piece of social infrastructure that has tremendous political ramifications. Visual literacy campaigns hold out the promise of educating students in an image-based system with the potential to transcend linguistic and cultural boundaries. This cosmopolitan political project has not yet been realised, as the visual literacy frame has drifted into specialised silos of art, design, and digital humanities education. It can help bridge the “incomplete connections” of an increasingly globalised world (Calhoun 112), but it does not have a program in and of itself. Rather, an evolving visual literacy curriculum might be seen as a litmus test for how we imagine the role of images in the world. 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