Academic literature on the topic 'Antéchrist – Histoire des doctrines – 30-600 (Église primitive)'

Ce travail suit les métamorphoses de l'Antichrist depuis Marc 13 jusqu'à la synthèse de Théodoret de Cyr. Chez Irénée, l'Antichrist revêt une fonction antihérétique et antijuive. Pour Hippolyte, il est en premier lieu le tyran sanguinaire à la tête du dernier empire. L'Empire romain incarne à la fois l'Antichrist et le katéchon. Avec Origène, la dimension métaphysique l'emporte sur la dimension eschatologique : son Antichrist est le faux sens des Ecritures. Victorin et Commodien identifient l'Ant. Avec Nero rediuiuus, tandis que Lactance rejette une telle identification. Pour Cyrille de Jérusalem, l'adversaire eschatologique se confond presque avec le diable, tandis que pour Pseudo-Hippolyte, il est l'incarnation même de Satan. La grande révolution appartient à Augustin, pour qui chacun des fidèles est un Antichrist potentiel, dans la mesure où sa vie ne suit pas l'enseignement du Christ. Théodoret de Cyr fait la synthèse de toutes les traditions patristiques<br>The present dissertation surveys the evolution of the Antichrist myth from Mark 13 to the synthesis by Theodoret of Cyrus. In Irenaeus of Lyon the Endtyrant has an anti-heretic and anti-Jewish function. For Hippolytus, the Roman Empire is an ambivalent reality embodying at the same time the Antichrist and the katéchon. With Origenes, the metaphysical dimension overwhelms the eschatologic one : his Antichrist is above all the pseudo-logos invented by pseudo-exegetes. Victorinus of Pettau and Commodianus identify the Antichrist with Nero rediuiuus, whereas Lactantius deems such an identification absurd. For Cyril of Jerusalem, the Antichrist is one of the devil's organon, just as for the author of the homily De consummatione mundi he is the very incarnation of Satan. Jerome's vision of the myth remains traditional. The great revolution is owed to Augustine for whom each believer is a possible Antichrist insofar as his life does not follow the teachings of the Christ. Theodoret of Cyrus operates the final synthesis of all the patristic traditions

Cette thèse retrace l'histoire de la procédure qui réconciliait un non-catholique à l'Église, du 3e au 7e s. La première partie donne la toute première traduction française d'un texte africain peu connu du 3e s. , le De rebaptismate. Ce texte aide à montrer que les hérétiques qui avaient reçu tous les rites de l'initiation en dehors de l'Église, comme d'ailleurs les lapsi catholiques, étaient tous réconciliés à cette époque, non seulement par une absolution pénitentielle, mais aussi par une imposition des mains destinée à leur donner l'Esprit Saint qu'ils n'avaient jamais reçu (les hérétiques) ou qu'ils avaient perdu (les lapsi catholiques). La deuxième partie étudie l'évolution de cette procédure jusqu'au 7e s. Cette étude intéresse la pénitence ancienne et pointe les fractures qui sont à l'origine du divorce entre les fondements des théologies modernes de la confirmation et l'économie sacramentelle occidentale ancienne. Elle devrait aider à résoudre de nombreuses questions actuelles<br>This dissertation traces the history of the procedure which reconciled a non-catholic with the Church from the 3rd to the 7th c. The first part provides the first French translation of a little known African text from the 3rd c. , the De rebaptismate. This text helps to show that heretics, who had received the rites of initiation outside the Church, and also Catholics who had fallen away under persecution, were all reconciled at this time, not only by a penitential absolution, but also by a laying on of hands intended to give them the Holy Spirit, whom they had never received (heretics) or had lost (Catholic lapsi). The second part studies the development of this procedure up to the 7th c. This study interest the ancient penitential system and also picks out the fractures that are at the origin of the divorce between the bases of the modern theologies of confirmation and the sacramental economy in the early western Church. It should therefore help to resolve numerous current questions

L'analyse détaillée des différents textes régulateurs de la foi produits dans les années 310-550 (traites hérésiologiques, liturgies, homélies, ordonnances ecclésiastiques, catéchèses, confessions de foi) permet d'identifier trois types d'institutionnalisation du motif de la descente du Christ aux enfers. Elle permet, en outre, d'expliquer ces évolutions différenciées qui apparaissent en des temps et des lieux particuliers, il est, en particulier, dorénavant possible de décrire de façon novatrice le rôle probablement joué par la crise arienne dans l'apparition du motif de la descente du Christ aux enfers dans les symboles de foi occidentaux. Un inventaire de plus de 350 sources composées dans les années 310-550 et mentionnant la venue du Fils de Dieu dans les contrées souterraines clôt ce volume.

L'étude des représentations de la mort et de l'au-delà chez Grégoire de Nysse permet de mesurer l'apport des héritages païens christianisés et des traditions apologétiques, l'élaboration de positions nouvelles dans les débats autour d’Origène. La diversité des genres littéraires offre ici des niveaux de langage et d’argumentation divers, inspirés par la volonté de faire croire, ou d’explorer, au-delà des points de foi, les questions ouvertes. La confrontation avec des témoignages contemporains présente des variantes significatives. De la mort cachée d'Antoine se distingue la sépulture ad martyres des moines-évêques. La consolation païenne d’immortalité se christianise, s’ouvre sur la métamorphose du corps ressuscité, passe par la mort salutaire (de mortuis) la prédication de la peur peint le tribunal terrifiant; dans les traités, le jugement s’efface dans la perspective de l’apocatastase; du feu de châtiment, on passe à la purification. Dans les homélies, testimonia, arguments traditionnels de la résurrection (dieu créateur et recréateur, analogies de nature) déploient le triomphe de la liturgie pascale; l’incarnation-résurrection du christ, co-ressuscitant l’homme, fonde la réflexion théologique du discours catéchétique;. .<br>The study of death and after death's representations in Gregory of Nyssa allows measuring the contribution of christianized pagan legacy, of the apologetic traditions, the working of new stances in the debate about Origen. Through various literary genres, there appear various levels of language and argumentation, either inducing faith, or exploring, beyond dogma, the open questions. The comparison with contemporary testimonies shows significant variations. The hidden death of Anthony is far from the burial ad martyres of the monks-bishops. The pagan consolation of immortality, christianized, opens itself on the metamorphosis of body, after the salutary death (de mortuis). The preaching of fear paints the terrifying court; in the treatises, the judgement fades away, in the apocatastasis'prospect; the fire of chastisement, before the purification. In the homilies, testimonia, traditional arguments for resurrection (god creating and recreating, natures analogies) unfold the triumph of Easter liturgy. The theological reflexion in oratio catechetica is based on incarnation-resurrection of Christ, co-resurrecting man

Par la mise en oeuvre de l’exégèse allégorique comme outil d’investigation des saintes Écritures, Didyme d’Alexandrie (IVes) a trouvé un moyen de connaissance humaine, de progrès dans la vertu et de perfection spirituelle. La fidélité à cette méthode exégétique de son époque, principalement la tradition alexandrine représentée par Origène, ne l’a pas empêché d’être créatif lorsqu’il fallait présenter des arguments, soutenir la doctrine chrétienne en accord avec l’enseignement de l’Église, varier les thématiques et exprimer des accents personnels notamment en ce qui concerne la divinité du Saint Esprit. Au-delà des expressions de l’exégèse allégorique comme r`hto,n, i`stori,a, avllhgori,a, tropologi,a et, avnagwgh,, il a su donner au terme “ dia,noia” une valeur exégétique. Ainsi il enrichit son exégèse allégorique d’une nouvelle dimension herméneutique qui se déploie à travers la relation entre l’Esprit de Dieu et l’esprit de l’homme dans la connaissance de Dieu. Là se manifeste la dynamique intellectuelle et spirituelle de la recherche du sens profond des Écritures. Toute l’érudition de Didyme est orientée non seulement vers l’interprétation des Écritures, mais plus encore vers la connaissance de Dieu, une connaissance qui implique l’auto-communication de Dieu et la communion avec sa créature humaine par l’action de l’Esprit divin. « Il n’y a rien d’inspiré par l’Esprit Saint qui n’ait un sens anagogique (avnagwgh,n). Si en effet il s’agit d’enseignement de l’Esprit Saint, il faut les comprendre dans le sens spirituel (pneumatikw/j) (In Eccle. , 281,5-7) ». Ainsi l’Esprit justifie la lettre. L’herméneutique de Didyme est indissociablement une pneumatologie<br>By implementing a christian allegoric exegesis as a tool to study the Holy Scriptures, Didymos of Alexandria has found a way for man to attain knowledge, progress in virtue and spiritual perfection. Though faithful to this exegetical method of his time, in particular that of the tradition of Alexandria school (IVth century) represented by Origen, did not prevent him from being utterly creative and personal in his arguments, or his support of Christian doctrines in line with the Church teachings, or his discourses on various themes, especially on any topic related to the Holy Spirit. Further to his use of expressions pertaining to the allegorical exegesis such as r`hto,n, i`stori,a, avllhgori,a, tropologi,a, et avnagwgh,, Didymos managed to endow the word “ dia,noia” a specific exegetic value. So, he enriches his allegorical exegesis with a new hermeneutical dimension which develops at the very center where the spirit of man and the Spirit of God join in God's awareness. It is the source of the manifestation of the intellectual and spiritual dynamic in the search of deep sense of the Scriptures. All Didymos' erudition is not only orientated towards the interpretation of the Scriptures, but more so towards the knowledge of God, a knowledge that implies the “self-communication” and God's communion with his human creature through the Holy the work of the Divine Spirit. Any thought inspired by the Holy Spirit can only have an anagogic meaning (avnagwgh,n). If indeed, this thought or teaching emanates from the Holy Spirit, it must be understood in its spiritual sense (pneumatikw/j) (In Eccle. , 281,5-7) ». The Spirit justifies the letter. The hermeneutic of Didymos is a pneumatology

L'apocalypse, et, plus généralement, les textes eschatologiques ont pris beaucoup d'importance au cours des crises que connut le monde romain à partir du règne de Marc Aurèle. Leur contenu anti-romain fut cependant progressivement gommé par l'église à la recherche d'un rapprochement avec l'état romain. La conversion de l'empire au christianisme et la "renovatio imperii" marquée par la fondation d'une "nouvelle Rome" en Orient accentuèrent le mouvement : le nouvel état apparut très vite comme le lieu préalable à l'accomplissement des espérances eschatologiques. Néanmoins, des prédictions de différente nature et plus ou moins pessimistes continuèrent de circuler, reprises à leur compte (dans des intentions différentes) à la fois par la réaction païenne, les courants hétérodoxes et même par le mouvement monastique hostile à une église devenue trop installée dans le "siècle". Les invasions barbares du Ve siècle furent largement perçues comme des signes annonçant la fin des temps, et ce, malgré la dédramatisation opérée par saint Augustin. L'interprétation eschatologique et millénariste des faits fut pourtant à l'origine d'une vision plus positive du "barbare". C'est cette dernière qui déboucha à terme sur la naissance d'un nouveau royaume chrétien (le royaume des francs) édifié sur les ruines mêmes de l'ancien Empire romain d'occident<br>The book of revelation and more generally the eschatological material was of great importance throughout the troubled times of the Roman Empire from the time of Marc Aurele. Their anti-roman contents was progressively weakened by the church in search of closer bonds with the roman state. The empire's conversion to Christianity and the renovatio imperii illustrated by the foundation of a "new Rome" in the east during the IVth century, confirmed such a tendency ; the new state seemed to be the very place where eschatological hopes would be realized. Nevertheless, predictions of all kinds continued to circulate, revived in different ways by pagan reaction, heterodox movements and even by the monastic movement, hostile to a church which had widely established itself in the "saeculum". Vth century's barbarian invasions were largely viewed as signs announcing the end of the world, in spite of the dedramatization undertaken by st Augustine. The eschatological and millenarianist interpretation of the facts were nevertheless at the origin of a more positive view of the "barbarian". The latter finally opened the way to the birth of a new Christian kingdom, the kingdom of francs -born on the ruins of the Western Roman Empire

Cette recherche a consisté en l'étude du sémantisme du mot latin pietas au quatrième siècle ap. J. C. , siècle commencé avec Constantin et la reconnaissance officielle de l'Église. C'est la transformation du mot qui désignait dans le monde classique la disposition à respecter ses devoirs envers les parents, envers la patrie, puis l'empereur, et enfin envers les dieux, que nous avons voulu analyser, sachant qu'il allait devenir exclusivement attaché à son sens chrétien ensuite. Le sens fondamental de "cultus dei" devait prévaloir, les autres significations passant au second plan. Cette évolution est acquise à la fin du quatrième siècle et début du cinquième, avec essentiellement Augustin ; mais c'est le processus menant à ce terme que nous avons étudié et c'est le contemporain de Constantin, Lactance, auteur des Institutions divines, qui s'est trouvé au centre de l'étude. Une logique profonde de la pensée du philosophe chrétien était fondée sur la "logique familiale" de pietas. Elle entrait dans une problématique sur la justice le droit et la religion, que Lactance a traitée en reprenant des questions cicéroniennes, notamment sur lus naturale et Religio. La pietas chrétienne devait ramener l’âge d'or de la justice au sein de la "famille humaine". C'est la religiosité des païens cultivés de l'antiquité tardive qui est alors apparue sous une forme "vivante", et l'étude de pietas chez Lactance a sans doute permis de découvrir sur quels points l'apologiste avait pensé faire admettre à ses interlocuteurs païens la vérité de la religion chrétienne. A l'époque de la reconnaissance officielle de l'Église, Lactance a "légitimé"<br>This thesis results of a study on the semantism of the word Latin pietas in the fourth century, which began when Constantin legitimated the Christianity. This notion designed in pagan culture the disposition to respect his duties towards parents, fatherland (then, emperor), and gods. In the Christian language pietas designs cultus dei, and the other senses have place in a secondary ground. This evolution is historically effected with Augustine, but in fact, the process of this evolution begins with Lactance, the author of the institutiones diuinae, who tries to "legitimate" the Christian use of Latin. The apologist questions the thought of Cicero, and also of his contemporaneous about Ius naturale, religio. Indeed, questions of right are questions of religion in rom. Pietas is in the found of the Lactantius' reflexion: this notion contents a "familial" logic, which shall guarantee, for the apologist, justice among the "human family". These "rational" arguments of Lactance were strong towards the pagans. So, while the church was legitimated, Lactance organised the new "semantic field" of pietas: humanitas, misericordia, justitia and caritas. The Christian evolution of semantism of pietas shall be achieved with Ambrosius, Hieronymus and Augustine

Soutenu par Anastase Ier, Sévère devient patriarche d'Antioche en 512 et se maintient sur ce siège apostolique jusqu'à la mort de l'empereur. Il entend faire prévaloir son hostilité au dogme chalcédonien des deux natures du Christ, ralliant autour de lui l'ensemble des évêques orientaux. La constitution de cette "communion sévèrienne" nous renseigne sur le fonctionnement institutionnel du patriarcat d'Antioche au début du VIe siècle et sur la condition des clercs et moines. Les homélies cathédrales de Sévère documentent la liturgie en usage à Antioche, la topographie religieuse de la ville, ainsi que la société urbaine et sa vie quotidienne, montrant les limites spirituelles et morales qu'y rencontre encore la prédication chrétienne. Il en va de même pour le diocèse oriental dans son ensemble, où la correspondance du patriarche et diverses sources parallèles font état de résistances païennes, religieuses, notamment juives et manichéenne, et d'oppositions dogmatiques bien localisées<br>With the support of Anastasius I, Severus became Patriarch of Antioch in 512, and remained in this apostolic seat until the death of the emperor. He intended to ensure hostility to the chalcedonian dogma of the tow natures of Christ, by rallying all the Eastern bishops around himself. .

Malgré le nombre croissant et la vigueur des études féministes, on manque aujourd’hui d’études véritablement historiques sur la question des femmes dans l’Antiquité. La démarche proposée ici s’appuie sur une approche historique et comparative des sources apportant des éléments sur la place des femmes aux deux premiers siècles. L’objectif est d’abord de discerner, par l’analyse de la littérature juridique romaine, judéenne et rabbinique dans ses différents supports, les points d’appui et les fondements de la pensée chrétienne ancienne sur la question du statut des femmes dans la société. L’étude se termine par une présentation commentée des sources chrétiennes comportant des indications sur la place, les titres et les fonctions occupés par des femmes au sein des communautés chrétiennes. Ainsi, le statut juridique des femmes propre au milieu chrétien ne constitue certainement pas un critère discriminant les autres communautés des sociétés antiques du monde romain. En effet, la question majeure de la tutelle des femmes a sans aucun doute poussé certaines d’entre elles à vouloir entrer dans la nation israélite, sans pour autant les amener spécifiquement vers les communautés messianiques. On peut cependant proposer comme piste de réflexion concernant la présence apparemment importante de femmes dans les communautés chrétiennes, la prise en compte par les premiers chrétiens des questions sociales touchant particulièrement les femmes. Tout en cohabitant avec les groupes environnants, dont même certains de leurs membres sont issus, les communautés chrétiennes semblent avoir proposé une « alternative » à certains éléments de nature sociétale, en particulier dans le domaine familial<br>Despite the growing number and strength of feminist studies, historical studies on the issue of women in Antiquity are really lacking nowadays. The approach proposed here is based on a historical and comparative reading of sources which bring elements on the place of women in the first two centuries. First of all, we try to distinguish, by the analysis of the roman, judaean and rabbinic legal literature, the points of inspiration and the bases of the Christian writers’thought on the question of the status of women in society. Lastly, we propose a argued presentation of the Christian sources which give indications on the place, titles and functions occupied by women in the Christian communities. Thus, the legal status of women, belonging to the Christian milieu, is certainly not a criteria which discriminate the other communities existing in the Roman empire. Indeed, the major question of the guardianship, with no doubt incited women to enter the Judaean nation, but not specifically the Messianic communities. However, with regard to the important presence of women in the Christian communities, it is possible to consider, as an explanation, the fact that the first Christians take into account the social questions, concerning particularly the women. While cohabiting with the surrounding groups, from which even some of their members come from, the christian communities seem to have proposed an "alternative" to certain elements of societal nature, especially concerning the family domain