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1

Matveeva, E. L. "69 Les maladies des articulations : choix de la tactique de correction pharmacologique d’après l’étude du liquide sinovial." Revue de Chirurgie Orthopédique et Réparatrice de l'Appareil Moteur 90, no. 5 (September 2004): 196. http://dx.doi.org/10.1016/s0035-1040(04)70347-5.

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2

Belaziz, Fatima, Wafae Rachidi, Kawtar Nassar, Saadia Janani, and Ouafa Mkinsi. "Les syndromes paranéoplasiques en rhumatologie." Batna Journal of Medical Sciences (BJMS) 3, no. 2 (December 31, 2016): 71–76. http://dx.doi.org/10.48087/bjmsra.2016.3203.

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Abstract:
Les syndromes paranéoplasiques sont un groupe d’affections associées à des tumeurs malignes indépendamment reliés à leurs sièges ou à leurs tailles. L’étiopathogénie incrimine des mécanismes immunitaires humoraux ou cellulaires à l’encontre des cellules tumorales. Les syndromes paranéoplasiques en rhumatologie sont rares, intéressant essentiellement les articulations, les muscles, les os, les fascias ou les vaisseaux. L’apparition de signes rhumatologiques peut précéder ou faire suite au diagnostic d’un cancer, L’intervalle entre les deux souvent ne dépasse pas plus de 3 ans, leur connaissance permet d’orienter la prise en charge de ces malades qui doit être essentiellement carcinologique.
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3

ROTHIER BAUTZER, Eliane. "Guérir une maladie ou « prendre soin » d’une personne ?" Phronesis 6, no. 3 (July 24, 2017): 14–23. http://dx.doi.org/10.7202/1040617ar.

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Abstract:
L’article analyse le travail soignant. Il synthétise les principaux résultats d’un travail de recherche ethnographique sur la formation infirmière. Il montre que le travail infirmier représente, dans sa relation au « prendre soin », un exemple paradigmatique des tensions à l’oeuvre entre deux formes de sollicitudes qui sont définies comme opposées car elles fondent des territoires professionnels hiérarchisés. La première est orientée vers la guérison de la maladie, la seconde vers le mieux-être, l’accompagnement d’une personne souffrante. L’auteur conclut en mettant en perspective ces résultats avec l’évolution des besoins de santé actuels qui requièrent une nouvelle articulation de ces deux formes de sollicitude.
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4

Gubrium, Jaber F., and Johanne Archambault. "Familles, malades chroniques et jeunes en difficulté : la médiation des organisations." III. L’acte de soin et ses médiations institutionnelles, no. 28 (October 27, 2015): 129–37. http://dx.doi.org/10.7202/1033810ar.

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Abstract:
Les problèmes intergénérationnels connaissent diverses formes et différentes intensités. Comment l’entité familiale gère-t-elle ces problèmes et prend-elle soin de ses membres ? L’observation systématique de quelques groupes de personnes soutiens dans des situations organisationnelles différentes permet de montrer que les représentations véhiculées par les participants de ces groupes sont profondément marquées par les contextes organisationnels dans lesquels se déroulent ces activités. L’idée de la responsabilité familiale ne se construit pas de la même manière selon divers contextes : familial, médical ou légal. Ils produisent des articulations différentes de l’ordre domestique, selon les philosophies d’action des organisations, et les services qu’elles offrent.
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5

Desclos-Theveniau, Marie, Martine Bonnaure-Mallet, and Vincent Meuric. "Peptidylarginine désiminases du microbiote buccal et polyarthrite rhumatoïde." médecine/sciences 36, no. 5 (May 2020): 465–71. http://dx.doi.org/10.1051/medsci/2020078.

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Abstract:
Ces dernières années, des études se sont focalisées sur l’existence d’une association entre la parodontite et la polyarthrite rhumatoïde (PR), suggérant l’implication du microbiote buccal dans le déclenchement de cette maladie auto-immune des articulations. D’un point de vue clinique, les deux pathologies reposent sur un processus inflammatoire qui conduit à une érosion osseuse. Elles font également intervenir une modification post-traductionnelle appelée citrullination. Dans le cas de la PR, la citrullination de certains sites protéiques par les peptidylarginine désiminases (PAD) aboutit à la production d’auto-anticorps. C’est la découverte d’une PAD exprimée par la bactérie Porphyromonas gingivalis qui a orienté de nombreuses études vers l’analyse d’une association entre ces deux pathologies.
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Guberman, Nancy. "Les femmes et la politique de santé mentale." Dossier : Les Québécoises : dix ans plus tard 15, no. 1 (October 19, 2006): 62–84. http://dx.doi.org/10.7202/031542ar.

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Abstract:
Résumé Cet article analyse la politique québécoise de santé mentale à partir des principales articulations d'une lecture féministe. La critique de la politique se fait en décryptant trois prémisses qui la sous-tendent et qui, de l'avis de l'auteure, sont défaillantes. En effet, sur la base de ces prémisses, la politique occulte les différences de sexe et de genre et leur impact sur la santé/maladie mentale. Elle s'inscrit aussi dans une tendance "naturaliste" face aux bienfaits de la famille pour l'insertion sociale des psychiatrisé-es. Finalement, la politique propose un partenariat tronqué avec les groupes de femmes. L'auteure soulève les limites et les dangers de la politique pour les femmes et les groupes de femmes et questionne les rapports que les services féministes entretiennent avec l'État.
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7

Paris, Val�rie, and Dominique Polton. "L�articulation entre assurance maladie obligatoire et compl�mentaire, une sp�cificit� fran�aise�?" Regards N�49, no. 1 (2016): 69. http://dx.doi.org/10.3917/regar.049.0069.

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8

Legrip-Randriambelo, Olivia. "Esprits sexués et maux sexuels." Emulations - Revue de sciences sociales, no. 23 (December 11, 2017): 41–53. http://dx.doi.org/10.14428/emulations.023.004.

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Abstract:
Cet article propose une relecture de discours recueillis auprès de guérisseurs et de croyants, portant sur la religion à la lumière de la sexualité, peu évoquée à Madagascar (qu’elle soit factuelle ou symbolique, dans le cas d’alliance maritale Homme/entité). L’enquête de terrain permet de saisir les articulations entre religion et sexualité dans les salles de soins des devins-guérisseurs et montre comment les devins-guérisseurs, les croyants et/ou les malades rencontrés sur ce terrain de recherche mené dans la région betsileo, au Sud des Hautes Terres centrales de l’île, composent leurs discours sur la sexualité en contexte religieux et face à l’ethnologue. La sexualité rencontre le religieux à la fois par le biais d’alliances ou de filiation, comme cause de la consultation, ou encore, peut être passée sous silence, voire détournée par la plaisanterie.
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Maier. "Seltene, aber wichtige Lebererkrankungen." Praxis 91, no. 48 (November 1, 2002): 2077–85. http://dx.doi.org/10.1024/0369-8394.91.48.2077.

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Abstract:
L'hépatite stéatosique non alcoolique est une maladie hépatique chronique qui est fréquente et qui est de plus en plus souvent diagnostiquée. Elle est caractérisée par une élévation des enzymes marqueurs de la nécrose et par une histologie qui ressemble à celle d'une maladie hépatique alcoolique. Ces modifications surviennent chez des patients qui ne consomment pas d'alcool. Les facteurs de risque de développer cette hépatite stéatosique non alcoolique sont les suivants: excès pondéral, diabète, troubles métaboliques et certains médicaments. La plupart des patients est asymptomatiques si bien qu'il s'agit d'un diagnostic d'exclusion. Des affections hépatiques virales, auto-immunes, métaboliques et toxiques doivent d'abord être exclues. Une partie des patients présente une progression, une cirrhose hépatique peut se développer de cette manière. Il n'existe jusqu'à présent aucun traitement établi à part une modification des facteurs de risque. Chez certains patients un effet favorable des antioxydants a été décrit. La maladie de Wilson est un trouble du métabolisme du cuivre à hérédité autosomique récessive. La plupart des patients devient symptomatiques durant l'enfance ou l'adolescence. Déjà avant l'apparition de symptômes cliniques, des signes d'une maladie hépatique chronique peuvent être démontrés. Les examens de laboratoires mettent en évidence chez la plupart des patients une diminution de la concentration de céruloplasmine dans le sérum et surtout une augmentation de l'excrétion urinaire de cuivre, ce qui est important pour le diagnostic. Les examens cytologiques mettent en évidence des accumulations de lipides dans le foie, des corps de Mallory et des modifications que l'on peut aussi observer en présence de maladie hépatique alcoolique. La maladie peut être diagnostiquée de façon définitive par la mesure quantitative de cuivre dans le foie (< 250 mg/g de poids sec). En l'absence de traitement, la maladie est toujours mortelle. Il existe cependant un traitement efficace. La D-Penicillamine (DPA) est le traitement de choix. Un traitement à vie est important. En cas d'insuffisance hépatique fulminante ou de progression de la maladie avec résistance au traitement, la transplantation hépatique est la seule option thérapeutique. L'hémochromatose héréditaire est un trouble du métabolisme du fer à hérédité autosomique récessive. Elle est fréquente mais n'est que rarement diagnostiquée. De façon typique, les premiers symptômes apparaissent entre 20–50 ans et dépendent des organes atteints (pancréas, coeur, articulation etc.). Dans les stades précoces les patients sont souvent asymptomatiques ou ne présentent que des symptômes non spécifiques, ce qui rend le diagnostic plus difficile. Si l'on suspecte une hémochromatose héréditaire, il faut investiguer le métabolisme du fer, particulièrement la concentration en ferritine et le taux de saturation de transferrine. Environ 85% des patients avec hémochromatose héréditaire sont homozygotes, porteurs de la mutation C282Y de l'hémochromatose (HFE-gène). La typisation génique est ainsi utile pour le diagnostic, également pour les investigations nécessaires de l'entourage familial. Le traitement de choix pour le traitement de l'hémochromatose est une phlébotomie durant toute la vie. Lorsqu'une cirrhose se développe, le risque de développer un carcinome hépatocellulaire est très grand. Ces patients doivent être contrôlés régulièrement par sonographie pour diagnostiquer de façon précoce un carcinome hépatocellulaire.
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Sanesi, R. "Procureur/psychiatre : quelles collaborations ? Quelles attentes ?" European Psychiatry 29, S3 (November 2014): 627. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2014.09.122.

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Abstract:
Le magistrat recherche de plus en plus l’éclairage du psychiatre au cours d’un procès. De manière générale, pour les faits les plus graves dans la classification des infractions l’expertise est de droit. Le législateur a agrandi le champ d’intervention du psychiatre dans la scène judiciaire, notamment pour les infractions de violence sexuelle. Le magistrat du parquet a besoin d’une articulation parfaite entre la matérialité des faits et la personnalité de l’auteur. Le rôle du parquet n’est pas simplement de réunir les éléments matériels du crime ou du délit mais de procéder aussi par une orientation criminologique à l’étude de la personnalité de l’auteur.Pourquoi ? :– comprendre la genèse du passage à l’acte, sa spécificité, le délaissement d’enfant;– comprendre le vide de l’oubli normatif d’un individu apparemment inséré dans la société qui va soudainement se marginaliser.Comprendre la distinction dans le cadre de comportement sexuel entre une verbalisation et un raisonnement adapté en apparence toujours, et un comportement caché ou secret.Assimiler l’impact des maladies mentales sur l’altération ou l’abolition du discernement.Approcher le critère de dangerosité avec sa différence sur le plan psychiatrique ou sur le plan pénal :– savoir si nous donnons le même sens à la terminologie rappel « à la loi »; qu’est ce qu’un besoin de sanction pour le psychiatre ?– cette expertise est-elle une démarche qui va stigmatiser un comportement ou participe-t-elle déjà à une démarche de soin ?
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Saillant, Francine, and Renée B.-Dandurand. "Don, réciprocité et engagement dans les soins aux proches." Cahiers de recherche sociologique, no. 37 (April 28, 2011): 19–50. http://dx.doi.org/10.7202/1002317ar.

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Abstract:
L’article présente une réflexion sur les relations empiriques et théoriques entre les pratiques de soins de personnes aidantes de malades chroniques et de personnes âgées, des femmes pour la plupart, et les articulations entre ces pratiques en tant que formes de don au service du lien social. Le don est présenté comme une forme d’engagement social, et les soins discutés selon les perspectives actuellement dominantes (fardeau, prise en charge, etc.). À partir de 60 entrevues réalisées dans 3 régions du Québec, les auteures tentent de saisir les pratiques en considérant les acteurs concernés et leurs liens (des personnes très dépendantes et des femmes, les divers liens familiaux), la nature du don dans les soins et les formes qu’emprunte le retour du don, et finalement, les motivations de s’engager ou non dans les soins à un proche. Les soins aux proches sont ici théorisés en tant que pratiques stimulant et activant le lien social, supposant une obligation qui s’inscrit dans les structures familiales et les rapports intragénérationnels et intergénérationnels. Le don chrétien et le caring sont ici distingués du don tel qu’il est discuté dans les théories anthropologiques à propos de l’échange. Les paradoxes dans lesquels les femmes sont situées socialement en tant « qu’aidantes » sont analysés : comment concevoir la part de liberté et d’obligation dans l’engagement et à qui appartient le fardeau de la dette intra et intergénérationnnelle?
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Bouchez, I., Y. Ardagna, B. Saliba-Serre, and O. Dutour. "Épidémiologie de la maladie dégénérative vertébrale dans des séries ostéologiques documentées. Proposition d’une nouvelle méthode de cotation et première application aux articulations interapophysaires lombaires." Bulletins et mémoires de la Société d'anthropologie de Paris 23, no. 1-2 (November 2, 2010): 27–37. http://dx.doi.org/10.1007/s13219-010-0024-9.

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Apollon, Willy. "Problématique clinique pour la psychose." Santé mentale au Québec 9, no. 1 (June 8, 2006): 50–66. http://dx.doi.org/10.7202/030210ar.

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Abstract:
Résumé La cure analytique d'un psychotique suppose une problématique globale sur les causes de la psychose, sa structure, son déclenchement et les étapes de son développement. La psychose est ici envisagée dans sa dimension proprement psychique où la théorie lacanienne, à laquelle l'auteur se rattache, situe la cause de la maladie : la forclusion des Noms-du-père. Cette formule indique l'absence de la fonction paternelle. Ce manque s'origine dans le fait qu'un dysfonctionnement de l'ordre symbolique dans la structure de la famille préside à la naissance d'un sujet. Le repérage des éléments (les signifiants) d'un tel dysfonctionnement du symbolique est essentiel puisque le délire cherche à réparer ce défaut dans l'ordre de la représentation. Contre ce défaut, le sujet a d'abord construit des montages imaginaires, qui lui permettent une articulation provisoire et satisfaisante pour lui, à autrui et à la réalité sociale. Le déclenchement de la psychose va entraîner l'écroulement de tels échafaudages imaginaires. Puis après un temps de sidération et de retrait psychique, tout l'effort du psychotique va être la reconstitution d'un nouvel ordre de représentation. Le travail de l'analyse consiste à partir des signifiants mis en scène par le délire de tenter d'assister le psychotique dans sa restitution de l'ordre symbolique. Le délire est la voie d'accès à ce travail dans la psychose, comme le rêve est la voie royale vers l'inconscient dans la névrose. Tout l'effort de cet article vise à repérer ces étapes dans le traitement de la psychose dans leur fondement théorique et clinique.
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Fatoux, Christian. "Les articulations entre politiques nationales et locales en mati�re d�acc�s aux soins au sein de l�Assurance Maladie�: quel r�le pour les acteurs locaux dans l�acc�s aux soins�?" Regards N�53, no. 1 (2018): 69. http://dx.doi.org/10.3917/regar.053.0069.

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Leclerc, Véronique, Alexandre Tremblay, and Chani Bonventre. "Anthropologie médicale." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.125.

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Abstract:
L’anthropologie médicale est un sous-champ de l’anthropologie socioculturelle qui s’intéresse à la pluralité des systèmes médicaux ainsi qu’à l’étude des facteurs économiques, politiques et socioculturels ayant un impact sur la santé des individus et des populations. Plus spécifiquement, elle s’intéresse aux relations sociales, aux expériences vécues, aux pratiques impliquées dans la gestion et le traitement des maladies par rapport aux normes culturelles et aux institutions sociales. Plusieurs généalogies de l’anthropologie médicale peuvent être retracées. Toutefois, les monographies de W.H.R. Rivers et d’Edward Evans-Pritchard (1937), dans lesquelles les représentations, les connaissances et les pratiques en lien avec la santé et la maladie étaient considérées comme faisant intégralement partie des systèmes socioculturels, sont généralement considérées comme des travaux fondateurs de l’anthropologie médicale. Les années 1950 ont marqué la professionnalisation de l’anthropologie médicale. Des financements publics ont été alloués à la discipline pour contribuer aux objectifs de santé publique et d’amélioration de la santé dans les communautés économiquement pauvres (Good 1994). Dans les décennies qui suivent, les bases de l’anthropologie médicale sont posées avec l’apparition de nombreuses revues professionnelles (Social Science & Medicine, Medical Anthropology, Medical Anthropology Quarterly), de manuels spécialisés (e.g. MacElroy et Townsend 1979) et la formation du sous-groupe de la Society for Medical Anthropology au sein de l’American Anthropological Association (AAA) en 1971, qui sont encore des points de références centraux pour le champ. À cette époque, sous l’influence des théories des normes et du pouvoir proposées par Michel Foucault et Pierre Bourdieu, la biomédecine est vue comme un système structurel de rapports de pouvoir et devient ainsi un objet d’étude devant être traité symétriquement aux autres systèmes médicaux (Gaines 1992). L’attention portée aux théories du biopouvoir et de la gouvernementalité a permis à l’anthropologie médicale de formuler une critique de l’hégémonie du regard médical qui réduit la santé à ses dimensions biologiques et physiologiques (Saillant et Genest 2007 : xxii). Ces considérations ont permis d’enrichir, de redonner une visibilité et de l’influence aux études des rationalités des systèmes médicaux entrepris par Evans-Pritchard, et ainsi permettre la prise en compte des possibilités qu’ont les individus de naviguer entre différents systèmes médicaux (Leslie 1980; Lock et Nguyen 2010 : 62). L’aspect réducteur du discours biomédical avait déjà été soulevé dans les modèles explicatifs de la maladie développés par Arthur Kleinman, Leon Eisenberg et Byron Good (1978) qui ont introduit une distinction importante entre « disease » (éléments médicalement observables de la maladie), « illness » (expériences vécues de la maladie) et « sickness » (aspects sociaux holistes entourant la maladie). Cette distinction entre disease, illness et sickness a joué un rôle clé dans le développement rapide des perspectives analytiques de l’anthropologie médicale de l’époque, mais certaines critiques ont également été formulées à son égard. En premier lieu, Allan Young (1981) formule une critique des modèles explicatifs de la maladie en réfutant l'idée que la rationalité soit un model auquel les individus adhèrent spontanément. Selon Young, ce modèle suggère qu’il y aurait un équivalant de structures cognitives qui guiderait le développement des modèles de causalité et des systèmes de classification adoptées par les personnes. Au contraire, il propose que les connaissances soient basées sur des actions, des relations sociales, des ressources matérielles, avec plusieurs sources influençant le raisonnement des individus qui peuvent, de plusieurs manières, diverger de ce qui est généralement entendu comme « rationnel ». Ces critiques, ainsi que les études centrées sur l’expérience des patients et des pluralismes médicaux, ont permis de constater que les stratégies adoptées pour obtenir des soins sont multiples, font appel à plusieurs types de pratiques, et que les raisons de ces choix doivent être compris à la lumière des contextes historiques, locaux et matériaux (Lock et Nguyen 2010 : 63). Deuxièmement, les approches de Kleinman, Eisenberger et Good ont été critiquées pour leur séparation artificielle du corps et de l’esprit qui représentait un postulat fondamental dans les études de la rationalité. Les anthropologues Nancy Scheper-Hughes et Margeret Lock (1987) ont proposé que le corps doit plutôt être abordé selon trois niveaux analytiques distincts, soit le corps politique, social et individuel. Le corps politique est présenté comme étant un lieu où s’exerce la régulation, la surveillance et le contrôle de la différence humaine (Scheper-Hughes et Lock 1987 : 78). Cela a permis aux approches féministes d’aborder le corps comme étant un espace de pouvoir, en examinant comment les discours sur le genre rendent possible l’exercice d’un contrôle sur le corps des femmes (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Les premiers travaux dans cette perspective ont proposé des analyses socioculturelles de différents contextes entourant la reproduction pour contrecarrer le modèle dominant de prise en charge médicale de la santé reproductive des femmes (Martin 1987). Pour sa part, le corps social renvoie à l’idée selon laquelle le corps ne peut pas être abordé simplement comme une entité naturelle, mais qu’il doit être compris en le contextualisant historiquement et socialement (Lupton 2000 : 50). Finalement, considérer le corps individuel a permis de privilégier l’étude de l’expérience subjective de la maladie à travers ses variations autant au niveau individuel que culturel. Les études de l’expérience de la santé et la maladie axées sur l’étude des « phénomènes tels qu’ils apparaissent à la conscience des individus et des groupes d’individus » (Desjarlais et Throop 2011 : 88) se sont avérées pertinentes pour mieux saisir la multitude des expériences vécues des états altérés du corps (Hofmann et Svenaeus 2018). En somme, les propositions de ces auteurs s’inscrivent dans une anthropologie médicale critique qui s’efforce d’étudier les inégalités socio-économiques (Scheper-Hughes 1992), l’accès aux institutions et aux savoirs qu’elles produisent, ainsi qu’à la répartition des ressources matérielles à une échelle mondiale (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Depuis ses débuts, l’anthropologie médicale a abordé la santé globale et épidémiologique dans le but de faciliter les interventions sur les populations désignées comme « à risque ». Certains anthropologues ont développé une perspective appliquée en épidémiologie sociale pour contribuer à l’identification de déterminants sociaux de la santé (Kawachi et Subramanian 2018). Plusieurs de ces travaux ont été critiqués pour la culturalisation des pathologies touchant certaines populations désignées comme étant à risque à partir de critères basés sur la stigmatisation et la marginalisation de ces populations (Trostle et Sommerfeld 1996 : 261). Au-delà des débats dans ce champ de recherche, ces études ont contribué à la compréhension des dynamiques de santé et de maladie autant à l’échelle globale, dans la gestion des pandémies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qu’aux échelles locales avec la mise en place de campagnes de santé publique pour faciliter l’implantation de mesures sanitaires, telles que la vaccination (Dubé, Vivion et Macdonald 2015). L’anthropologie a contribué à ces discussions en se penchant sur les contextes locaux des zoonoses qui sont des maladies transmissibles des animaux vertébrés aux humains (Porter 2013), sur la résistance aux antibiotiques (Landecker 2016), comme dans le cas de la rage et de l’influenza (Wolf 2012), sur les dispositifs de prévention mis en place à une échelle mondiale pour éviter l’apparition et la prolifération d’épidémies (Lakoff 2010), mais aussi sur les styles de raisonnement qui sous-tendent la gestion des pandémies (Caduff 2014). Par ailleurs, certains auteur.e.s ont utilisé le concept de violence structurelle pour analyser les inégalités socio-économiques dans le contexte des pandémies de maladies infectieuses comme le sida, la tuberculose ou, plus récemment, l’Ébola (Fassin 2015). Au-delà de cet aspect socio-économique, Aditya Bharadwaj (2013) parle d’une inégalité épistémique pour caractériser des rapports inégaux dans la production et la circulation globale des savoirs et des individus dans le domaine de la santé. Il décrit certaines situations comme des « biologies subalternes », c’est à dire des états de santé qui ne sont pas reconnus par le système biomédical hégémonique et qui sont donc invisibles et vulnérables. Ces « biologies subalternes » sont le revers de citoyennetés biologiques, ces dernières étant des citoyennetés qui donnes accès à une forme de sécurité sociale basée sur des critères médicaux, scientifiques et légaux qui reconnaissent les dommages biologiques et cherche à les indemniser (Petryna 2002 : 6). La citoyenneté biologique étant une forme d’organisation qui gravite autour de conditions de santé et d’enjeux liés à des maladies génétiques rares ou orphelines (Heath, Rapp et Taussig 2008), ces revendications mobilisent des acteurs incluant les institutions médicales, l’État, les experts ou encore les pharmaceutiques. Ces études partagent une attention à la circulation globale des savoirs, des pratiques et des soins dans la translation — ou la résistance à la translation — d’un contexte à un autre, dans lesquels les patients sont souvent positionnés entre des facteurs sociaux, économiques et politiques complexes et parfois conflictuels. L’industrie pharmaceutique et le développement des technologies biomédicales se sont présentés comme terrain important et propice pour l’analyse anthropologique des dynamiques sociales et économiques entourant la production des appareils, des méthodes thérapeutiques et des produits biologiques de la biomédecine depuis les années 1980 (Greenhalgh 1987). La perspective biographique des pharmaceutiques (Whyte, Geest et Hardon 2002) a consolidé les intérêts et les approches dans les premières études sur les produits pharmaceutiques. Ces recherches ont proposé de suivre la trajectoire sociale des médicaments pour étudier les contextes d’échanges et les déplacements dans la nature symbolique qu’ont les médicaments pour les consommateurs : « En tant que choses, les médicaments peuvent être échangés entre les acteurs sociaux, ils objectivent les significations, ils se déplacent d’un cadre de signification à un autre. Ce sont des marchandises dotées d’une importance économique et de ressources recelant une valeur politique » (traduit de Whyte, Geest et Hardon 2002). D’autres ont davantage tourné leur regard vers les rapports institutionnels, les impacts et le fonctionnement de « Big Pharma ». Ils se sont intéressés aux processus de recherche et de distribution employés par les grandes pharmaceutiques à travers les études de marché et les pratiques de vente (Oldani 2014), l’accès aux médicaments (Ecks 2008), la consommation des produits pharmaceutiques (Dumit 2012) et la production de sujets d’essais cliniques globalisés (Petryna, Lakoff et Kleinman 2006), ainsi qu’aux enjeux entourant les réglementations des brevets et du respect des droits politiques et sociaux (Ecks 2008). L’accent est mis ici sur le pouvoir des produits pharmaceutiques de modifier et de changer les subjectivités contemporaines, les relations familiales (Collin 2016), de même que la compréhensions du genre et de la notion de bien-être (Sanabria 2014). Les nouvelles technologies biomédicales — entre autres génétiques — ont permis de repenser la notion de normes du corps en santé, d'en redéfinir les frontières et d’intervenir sur le corps de manière « incorporée » (embodied) (Haraway 1991). Les avancées technologiques en génomique qui se sont développées au cours des trois dernières décennies ont soulevé des enjeux tels que la généticisation, la désignation de populations/personnes « à risque », l’identification de biomarqueurs actionnables et de l’identité génétique (TallBear 2013 ; Lloyd et Raikhel 2018). Au départ, le modèle dominant en génétique cherchait à identifier les gènes spécifiques déterminant chacun des traits biologiques des organismes (Lock et Nguyen 2010 : 332). Cependant, face au constat que la plupart des gènes ne codaient par les protéines responsables de l’expression phénotypique, les modèles génétiques se sont depuis complexifiés. L’attention s’est tournée vers l’analyse de la régulation des gènes et de l’interaction entre gènes et maladies en termes de probabilités (Saukko 2017). Cela a permis l’émergence de la médecine personnalisée, dont les interventions se basent sur l’identification de biomarqueurs personnels (génétiques, sanguins, etc.) avec l’objectif de prévenir l’avènement de pathologies ou ralentir la progression de maladies chroniques (Billaud et Guchet 2015). Les anthropologues de la médecine ont investi ces enjeux en soulevant les conséquences de cette forme de médecine, comme la responsabilisation croissante des individus face à leur santé (Saukko 2017), l’utilisation de ces données dans l’accès aux assurances (Hoyweghen 2006), le déterminisme génétique (Landecker 2011) ou encore l’affaiblissement entre les frontières de la bonne santé et de la maladie (Timmermans et Buchbinder 2010). Ces enjeux ont été étudiés sous un angle féministe avec un intérêt particulier pour les effets du dépistage prénatal sur la responsabilité parentale (Rapp 1999), l’expérience de la grossesse (Rezende 2011) et les gestions de l’infertilité (Inhorn et Van Balen 2002). Les changements dans la compréhension du modèle génomique invitent à prendre en considération plusieurs variables en interaction, impliquant l’environnement proche ou lointain, qui interagissent avec l’expression du génome (Keller 2014). Dans ce contexte, l’anthropologie médicale a développé un intérêt envers de nouveaux champs d’études tels que l’épigénétique (Landecker 2011), la neuroscience (Choudhury et Slaby 2016), le microbiome (Benezra, DeStefano et Gordon 2012) et les données massives (Leonelli 2016). Dans le cas du champ de l’épigénétique, qui consiste à comprendre le rôle de l’environnement social, économique et politique comme un facteur pouvant modifier l’expression des gènes et mener au développement de certaines maladies, les anthropologues se sont intéressés aux manières dont les violences structurelles ancrées historiquement se matérialisent dans les corps et ont des impacts sur les disparités de santé entre les populations (Pickersgill, Niewöhner, Müller, Martin et Cunningham-Burley 2013). Ainsi, la notion du traumatisme historique (Kirmayer, Gone et Moses 2014) a permis d’examiner comment des événements historiques, tels que l’expérience des pensionnats autochtones, ont eu des effets psychosociaux collectifs, cumulatifs et intergénérationnels qui se sont maintenus jusqu’à aujourd’hui. L’étude de ces articulations entre conditions biologiques et sociales dans l’ère « post-génomique » prolonge les travaux sur le concept de biosocialité, qui est défini comme « [...] un réseau en circulation de termes d'identié et de points de restriction autour et à travers desquels un véritable nouveau type d'autoproduction va émerger » (Traduit de Rabinow 1996:186). La catégorie du « biologique » se voit alors problématisée à travers l’historicisation de la « nature », une nature non plus conçue comme une entité immuable, mais comme une entité en état de transformation perpétuelle imbriquée dans des processus humains et/ou non-humains (Ingold et Pálsson 2013). Ce raisonnement a également été appliqué à l’examen des catégories médicales, conçues comme étant abstraites, fixes et standardisées. Néanmoins, ces catégories permettent d'identifier différents états de la santé et de la maladie, qui doivent être compris à la lumière des contextes historiques et individuels (Lock et Nguyen 2010). Ainsi, la prise en compte simultanée du biologique et du social mène à une synthèse qui, selon Peter Guarnaccia, implique une « compréhension du corps comme étant à la fois un système biologique et le produit de processus sociaux et culturels, c’est-à-dire, en acceptant que le corps soit en même temps totalement biologique et totalement culturel » (traduit de Guarnaccia 2001 : 424). Le concept de « biologies locales » a d’abord été proposé par Margaret Lock, dans son analyse des variations de la ménopause au Japon (Lock 1993), pour rendre compte de ces articulations entre le matériel et le social dans des contextes particuliers. Plus récemment, Niewöhner et Lock (2018) ont proposé le concept de biologies situées pour davantage contextualiser les conditions d’interaction entre les biologies locales et la production de savoirs et de discours sur celles-ci. Tout au long de l’histoire de la discipline, les anthropologues s’intéressant à la médecine et aux approches de la santé ont profité des avantages de s’inscrire dans l’interdisciplinarité : « En anthropologie médical, nous trouvons qu'écrire pour des audiences interdisciplinaires sert un objectif important : élaborer une analyse minutieuse de la culture et de la santé (Dressler 2012; Singer, Dressler, George et Panel 2016), s'engager sérieusement avec la diversité globale (Manderson, Catwright et Hardon 2016), et mener les combats nécessaires contre le raccourcies des explications culturelles qui sont souvent déployées dans la littérature sur la santé (Viruell-Fuentes, Miranda et Abdulrahim 2012) » (traduit de Panter-Brick et Eggerman 2018 : 236). L’anthropologie médicale s’est constituée à la fois comme un sous champ de l’anthropologie socioculturelle et comme un champ interdisciplinaire dont les thèmes de recherche sont grandement variés, et excèdent les exemples qui ont été exposés dans cette courte présentation.
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Sheikh, Fatima. "A Review of Adult Idiopathic and Degenerative Scoliosis." Journal of Student Science and Technology 8, no. 2 (September 4, 2015). http://dx.doi.org/10.13034/jsst.v8i2.74.

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Abstract:
Adult scoliosis can be classified into two groups, either degenerative scoliosis or idiopathic scoliosis. These two types of scoliosis vary in patient age, progression, and physical presentation. In adult idiopathic scoliosis, spurs form as a result of the onset of arthritis in the joints of the spine, resulting in back pain and in many cases deformity. On the other hand, in adult degenerative scoliosis, the degeneration of discs can lead to numbness and shooting pains that radiate down the leg. It is for this reason that surgical methods must be carefully weighed and considered to account for the major symptoms to prevent postoperative complications. With improvements in surgical treatments, more attention should be paid to improving the patient’s quality of life as a part of the follow up procedures. Ultimately, once a diagnosis has been reached, based on the symptoms and any other illnesses, all aspects of the treatment should be considered in order to prevent postoperative complications, to relieve symptoms and to improve overall quality of life. A variety of papers and studies were thoroughly reviewed and studied before writing this review paper, including “Evaluation of quality of life and risk factors affecting quality go life in adolescent idiopathic scoliosis” and “Surgical Treatment of Adult Degenerative Scoliosis”.La scoliose — plus spécifiquement la scoliose adulte — peut être classée en deux catégories, soit la scoliose adulte dégénérative ou la scoliose adulte idiopathique. Ces deux types de scoliose varient en fonction de l'âge du patient, la progression, et la représentation physique. Dans la scoliose adulte idiopathique, la formation d’éperons survient à cause de l’arthrite dans les articulations de la colonne vertébrale ce qui entraîne des douleurs au dos et dans de nombreux cas, une difformité. D'autre part, dans la scoliose adulte dégénérative, la dégénérescence des disques peut engendrer un engourdissement et des douleurs fulgurantes qui irradient jusqu’au bas de la jambe. C’est pour cela que les méthodes chirurgicales doivent être mûrement réfléchies et dûment évaluées pour tenir compte des principaux symptômes afin de prévenir les complications postopératoires. Avec le progrès des traitements chirurgicaux, plus d'attention devrait être accordée à l'amélioration de la qualité de vie du patient dans les procédures de suivi. En fin de compte, une fois que le diagnostic a été déterminé, les symptômes et tout autres maladies, ainsi que tous les aspects du traitement doivent être envisagés afin de prévenir les complications postopératoires, soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie globale.
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Irrera, Orazio. "L’empire de l’involontaire et la volonté de n’être pas gouverné." Revista de Filosofia Aurora 31, no. 52 (May 6, 2019). http://dx.doi.org/10.7213/1980.5934.31.052.ds11.

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Abstract:
Dans cet article nous nous interrogerons sur le statut conceptuel ainsi que sur la portée politique de la notion de volonté qui apparait dans la célèbre définition que Foucault donne en 1978 de l’attitude critique comme « volonté de n’être pas gouverné ». Pour en élargir son champ d’intelligibilité nous mettrons en parallèle la généalogie du rapport d’obéissance au sein du pouvoir pastoral et de la gouvernementalité avec la généalogie de la concupiscence et de la chair qui inscrit dans « la structure permanente du sujet » une sorte d’empire de l’involontaire permettant de le gouverner. Nous retracerons la manière dont à partir de l’émergence d’un dispositif médico-juridique à l’intérieur de la pratique pénale où, depuis la moitié du XIXe, s’enchevêtrent les expertises psychiatriques et les dispositifs de normalisation pour manipuler les instincts et ses maladies censées être dangereuses pour la société, Foucault avance l’exigence une nouvelle problématisation de la notion de la volonté. On s’attachera ainsi à mettre en lumière comment cette notion devient le foyer d’une reformulation qui ne peut pas se passer d’une généalogie de l’involontaire que Foucault développe notamment dans ses recherches sur l’Histoire de la sexualité, dont la récente parution du quatrième volume, Les aveux de la chair, nous permet aujourd’hui de saisir l’effective portée théorique et politique de cette articulation de la volonté et de l’involontaire. Celle-ci permet en effet de décrire de manière plus riche et détaillé tant la matrice governamentale de subjectivation en Occident que la constitution d’un horizon d’imputabilité et de responsabilité dont chaque sujet est appelé à répondre, ce qui l’inscrit par ce même geste dans un champ généralisé d’obéissance et le rend ainsi intimement gouvernable.
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Hamilton, Sheryl N. "Envisioning a Habitus of Hygiene: Hands as Media in Public Health Handwashing Campaigns." Canadian Journal of Communication 44, no. 2 (June 27, 2019). http://dx.doi.org/10.22230/cjc.2019v44n2a3402.

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Abstract:
Background Public health posters exhorting viewers to wash their hands to prevent the spread of communicable disease are common in airports, shopping malls, hospitals, and workplaces. Yet the poster remains understudied by scholars working in communication, health, and governance.Analysis Analyzing a large corpus of Canadian public health posters targeting handwashing, this article identifies three themes: the articulation of an embodied pedagogy aimed at daily practices; the recognition of our body surfaces and those of people and things around us as contaminated skins; and the production of haptic visuality. Conclusion and implications These posters promote a habitus of hygiene, inviting us to modify our haptic etiquette, to see, know, and inhabit our bodies differently, and to imagine and interact with our environment on new terms.Contexte Il est normal de voir dans les aéroports, les centres commerciaux, les hôpitaux et les lieux de travail des affiches encourageant les gens à se laver les mains afin de prévenir la propagation de maladies transmissibles. En revanche, il n’existe pas beaucoup d’études de telles affiches par les chercheurs en communication, en soins de la santé ou en administration publique.Analyse À partir de l’analyse d’un grand échantillon d’affiches canadiennes sur le besoin de se laver les mains, cet article identifie trois thèmes : l’articulation d’une pédagogie corporelle visant les pratiques quotidiennes; a reconnaissance de la surface de son corps ainsi que celle des corps d’autrui et des objets environnants comme sources de contamination; et la production d’une visualité haptique.Conclusions et implications Ces affiches promeuvent un habitus d’hygiène, nous invitant à modifier notre étiquette haptique pour que nous voyions, connaissions et expérimentions notre corps différemment et pour que nous reconcevions notre environnement et interagissions avec lui d’une nouvelle manière.
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Leishman, Kirsty. "Being (R)evolutionary." M/C Journal 1, no. 3 (October 1, 1998). http://dx.doi.org/10.5204/mcj.1718.

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Abstract:
Recently, on the alt.zines newsgroup there was a discussion that centred around the perception that zines were experiencing a decline in popularity. This followed a period, at least in the US, of intense scrutiny of zines and their editors by the corporate mass media. For a brief time, newsstands and distributors had been willing to stock these non-commercial independent publications -- with their sometimes illegible fonts, cut'n'paste layouts, and personal diatribes -- alongside the glossy covers and slick production values of Rolling Stone and Vanity Fair. After commercial magazines had exhausted the novelty factor of zines and their editors, a reluctance by commercial enterprises to continue to sell zines ensued. Following the thread "**Zines Fading from Popularity? Why?" some contributors to the newsgroup wondered whether the alleged decrease in interest reflected an overall decline in the standards of zines being made. While other contributors offered evidence to refute an emergent lack of interest in zines, 'Kris from Menace Publishing & Manufacture' suggested that "zines are a very adolescent medium, and I think a lot of people just outgrow them, both producers and readers" ('Kris'). Kris's point in using the term adolescent was to account for a presence among zine editors of those who were not committed to producing zines in the long term. He employs a notion of adolescence as a developmental stage at the end of which one becomes an adult. Although it would appear that Kris makes zines, he uses adolescence as a pejorative term to describe them as the expression of a transient stage of human development which it is expected one will leave behind. Kris's linking of zines and adolescence as a developmental stage becomes complicated while there are people who don't outgrow zines. Jeff Potter responds directly to Kris's analogy between adolescence and zines when he writes: I like the 'playing for keeps' aspect of true art. The 'it's just a phase' sector is perhaps the weakening one. Altho I have nothing against ephemera or one offs or whatever. Pop, kiddy, groupie stuff tho: ferget it [sic]. (Potter) While Potter does nothing to dispel the prevailing societal disdain for adolescents and youth in general -- he trivialises their zines as "pop" and "kiddy" --, he introduces another understanding of transience in his reference to "one-offs" and "ephemera", one that is not so easily dismissed as when the association with adolescence is made. The use of 'adolescent' to dismiss some zines, while valorising the ephemeral characteristic of others, is intriguing. In response it might be argued that adolescence offers a model for zines and the identities and communities that surround them; evolving structures that are also characteristic of ephemeral cultural products. In the Brisbane-based Australian zine Fried Trash Tabouli, Cathy Tabouli considers the notion of adolescence as a pejorative description applied to zines and people who make them: I mean this maybe the last fried trash tabouli cos a kinda friend got me thinking about how fucked zines are and how kiddie they are but hell I'm a kid! I'm a kid who just so happens to be of adult age and responsibility. I realised how stupid their opinion can be... (Tabouli, n.pag.) This example shows how Tabouli reappropriates the state of being "kiddie" and takes it with her into adulthood. The conclusions that Tabouli draws, which enable her to adopt adolescence as an ongoing way of being in the world, are evocative of the understanding of adolescence articulated by Julia Kristeva. Kristeva speaks about adolescence as a period when having a subjectivity-in-process is socially acceptable. As a teenager, one is able to restlessly reject role after role, to try on a number of identities, each of which is lived as authentic. An adolescent represents, "naturally", "a crisis structure within the ideal and consistent law" of the social world (Kristeva 136); the adolescent is able to transgress the boundaries of difference within society without incurring penalty. Kristeva describes the adolescent as an open-structure personality and she suggests that the on-going process of the adolescent stage of development is an ideal model for writing because through the practice of writing one is able to explore the possibilities of identity without encountering judgment. As a community that is organised around writing it is possible to identify the open-structure of adolescence in zines -- not just in the youthfulness of many (although certainly not all) of those who write and read them, but also in the constant process of exploring ways of being in the world that fill their pages. On a nominative level one can quickly identify instances of a restless rejection of roles in the way that many zine editors, through the pages of their zines, adopt new names, and thus "a new living identity" (Kristeva 137). In The Life and Times of Mavis McKenzie the editor, 'Jason', pretends he is an elderly woman, Mavis McKenzie. Mavis sends letters to local councils, celebrities and businesses exercising her civic duty to hilarious effect. That Mavis receives replies to her ridiculous enquiries and outrageous opinions exposes the inanity of many bureaucracies and (star) systems, and enables 'Jason' to critique current events and to make fun of "the never-ending procession of dumb celebrities and companies" ('Jason'). Further examples of new identities configured through producing a zine are evident in pseudonyms like Kylie Gusset of the e-zine Gusset; Kylie Purr, formerly of PURRzine and now Kat Pounce; Chris Dazed of Dazed and Swarming and Coughing Up Legomen; and Flea, who in her transition from the seminal zine Grot Grrrl to Thunderpussy has adopted the latter title as a surname. The association of many zine editors with more than one zine title is worth noting in a discussion of the open-structured adolescent quality of zines. In the 'Idiotorial' of Kat Pounce/PURRzine #4 Kylie Purr explains the reasoning behind the name change of her zine: soooo much has changed!! A new name has been adopted, for the purpose of separating my 2 projects, zine-purr and band-purr, but Purr broke so its [sic] just a fresh exciting new start. I've lived in three more houses since #3, but I am now, in theory, settled for awhile [sic]. In this shocking era of tranquility I have established a herb garden, honed my drawing skills, learnt to touchtype (30wpm and counting!!), expanded my cooking repetoire [sic] and deliberated over a musical future. I laughed at the State Rail Authority and their free entry to central (via Country terminal ramp) for several moths [sic]. I became much louder and more frequent in my verbal abuse of TV. I became happier and more bitter. I've gotten really sick of loser fuck ups, no more patience with that I'm afraid. I met a lot of really nice people who aren't loser fuck ups so I just hang out with them!! (Purr, n.pag.) Although the name change in Purr's zine was initially for pragmatic reasons, it came to represent a substantial shift, not only in terms of the number of residences she lived in over eighteen months, but also in her perspective on life. Chris Dazed cited a similar evolution in his perspective in a conversation I had with him at the recent National Young Writers Festival in Newcastle. Chris's decision to abandon Dazed and Swarming and start Coughing Up Legomen was motivated by a deeper philosophical understanding that had emerged as a consequence of beginning university. Chris felt that Dazed and Swarming zine could no longer contain or express the evolution of his self and ideas. While some zine editors accommodate a shift in identity by leaving one zine and beginning another, others such as 'Jason' from The Life and Times of Mavis McKenzie make more than one zine -- a multiplicity of writing which captures in print an adolescent structure of subjectivity that is constantly in process or on trial; in a state of (r)evolution. In 'Jason's' case additional zines are one-offs of more personal writing. More recently he has been involved in producing a zine on electronic pop music in collaboration with some friends. Often the parameters of other people's zines provide the space for the articulation of a different voice. A negative use of this willingness in zines to accept contributions from outside sources is related in a US zine, Escargot: Leslie Gaffney (Popwatch) told us about another zine editor who once offered to write reviews for Popwatch because he decided reviews were too passé for inclusion in his own zine, but if he wrote reviews for another zine, he could protect his own editorial principles and still get the free promos. (Billus & McKinney, n.pag.) While this example is instructive, in an Australian context it also appears to be atypical. Generally, it might be said that the manner in which zine editors avail their pages to a constant input of ideas from many individuals and sources (contributions and stealing images etc.) goes beyond an expression of multiple and evolving identities towards facilitating an aesthetic, and a community that is predicated on the open-structure personality of the adolescent. While aesthetically zines are never only one thing; the forms zines take are many and varied: photocopied and glossy, illegible and streamlined, within their pages there is a genuine exchange between writers and readers. In zines feedback moves beyond the mere printing of letters to the editor, to blur, perhaps even abolish, the distinction between a passive reader and an active producer. The idea that anyone, even with the most minimal of resources -- scissors, glue, pens and paper -- can create a zine eliminates the barriers which restrict access to other, more costly forms of cultural production (Simon Turnbull of Some Underground Machine). Those who contributed to the alt.zines newsgroup thread mentioned earlier express an appreciation of the role of the 'newbie', the new zine editor. New readers and fans that become writers and editors sustain the zine community. While some zine editors may go on to pursue other interests, or as in the US begin to make money from their zines, the reasons people do zines will, as Seth Friedman of Factsheet Five has pointed out, ensure that new people constantly enter into the zine community ("Zine and Not Herd"), to "push on ... jaded old-timers", and "question [the existing] structure" (Crye). To this end, zines are an adolescent medium; they are predicated on, and facilitate an open-structure (r)evolutionary mode of being in the world. References Billus, J., and K. McKinney. "A Zine in the Hand Is Worth Two in the Putsch... Or, What's Really Going On in the Zine Revolution." Escargot Summer 1997: 14-18. Crye, Michael. <mcrye@ket.org> "Re: **Zines fading from popularity? Why?" 5 June 1998 <alt.zines>. Guillory, Sean. <guillory@ix.netcom.com> "**Zines fading from popularity? Why?" 5 June 1998 <alt.zines>. 'Jason'. "Re: hmmm, don't know really." Personal email. 7 Oct. 1998. 'Kris from Menace Publishing & Manufacture'. <menace@ziplink.net> "Re: **Zines fading from popularity? Why?" 5 June 1998 <alt.zines>. Kristeva, Julia. New Maladies of the Soul. New York: Columbia UP, 1995. Potter, Jeff. <jp@glpbooks.com> "Re: **Zines fading from popularity? Why?" 5 June 1998 <alt.zines>. Purr, Kylie. Kat Pounce #4 (n.d.). Tabouli, Cathy. Fried Trash Tabouli #4 (n.d.). Turnbull, Simon. Personal interview. 8 Oct. 1998. "Zine and Not Herd." Attitude. Australian Broadcasting Corporation. ABC, Brisbane. 27 Aug. 1994. Citation reference for this article MLA style: Kirsty Leishman. "Being (R)evolutionary: A Consideration of the Adolescent Nature of Zines." M/C: A Journal of Media and Culture 1.3 (1998). [your date of access] <http://www.uq.edu.au/mc/9810/zine.php>. Chicago style: Kirsty Leishman, "Being (R)evolutionary: A Consideration of the Adolescent Nature of Zines," M/C: A Journal of Media and Culture 1, no. 3 (1998), <http://www.uq.edu.au/mc/9810/zine.php> ([your date of access]). APA style: Kirsty Leishman. (199x) Being (r)evolutionary: a consideration of the adolescent nature of zines. M/C: A Journal of Media and Culture 1(3). <http://www.uq.edu.au/mc/9810/zine.php> ([your date of access]).
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Kilani, Mondher. "Culture." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.121.

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Abstract:
La culture, mot ancien, a une longue histoire et pour les anthropologues, qui n’ont pas envie de l’abandonner, elle garde tout son potentiel heuristique. Du verbe latin colere (cultiver, habiter, coloniser), la culture a immédiatement montré une remarquable versatilité sémantique. Comme Cicéron (106-43 av. J.-C.) l’avait dit, il n’y a pas seulement la culture des champs, il y a aussi la cultura animi : c’est-à-dire la philosophie. Cultura animi est une expression que l’on retrouve également au début de la modernité, chez le philosophe anglais Francis Bacon (1561-1626). Elle devient ensuite « culture de la raison » chez René Descartes (1596-1650) et chez Emmanuel Kant (1724-1804). Mais au XVIIIe siècle, nous assistons à un autre passage, lorsque la culture, en plus des champs, de l’âme et de la raison humaine, commence à s’appliquer également aux coutumes, aux mœurs, aux usages sociaux, comme cela est parfaitement clair chez des auteurs tels que François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), et Johann Gottfried Herder (1744-1803). Nous pourrions nous demander pourquoi ces auteurs ne se sont pas contentés de continuer à utiliser les termes désormais testés de coutumes et de mœurs. Pourquoi ont-ils voulu ajouter la notion de culture? Qu’est-ce que cette notion offrait de plus? Autrement dit, quelle est la différence entre culture et coutume? Dans l’usage de Voltaire et de Herder, la culture est presque toujours singulière, alors que les coutumes sont très souvent plurielles. La culture a donc pour effet d’unifier les coutumes dans un concept unique, en surmontant leur pluralité désordonnée et désorientante : les coutumes sont nombreuses, variables, souvent divergentes et contradictoires (les coutumes d’une population ou d’une période historique s’opposent aux coutumes d’autres sociétés et d’autres périodes), alors que la culture désigne une capacité, une dimension, un niveau unificateur. Dans son Essai sur les mœurs (1756), Voltaire a clairement distingué le plan de la « nature », dont dépend l’unité du genre humain, de celui de la « culture », où les coutumes sont produites avec toute leur variété : « ainsi le fonds est partout le même », tandis que « la culture produit des fruits divers », et les fruits sont précisément les coutumes. Comme on peut le constater, il ne s’agit pas uniquement d’opposer l’uniformité d’une part (la nature) et l’hétérogénéité d’autre part (les coutumes). En regroupant les coutumes, Voltaire suggère également une relation selon laquelle le « fonds » est le terrain biologique, celui de la nature humaine, tandis que la culture indique le traitement de ce terrain et, en même temps, les fruits qui en découlent. Tant qu’on ne parle que de coutumes, on se contente de constater la pluralité et l’hétérogénéité des « fruits ». En introduisant le terme culture, ces fruits sont rassemblés dans une catégorie qui les inclut tous et qui contribue à leur donner un sens, bien au-delà de leur apparente étrangeté et bizarrerie : bien qu’étranges et bizarres, ils sont en réalité le produit d’une activité appliquée au terrain commun à toutes les sociétés humaines. Partout, les êtres humains travaillent et transforment l’environnement dans lequel ils vivent, mais ils travaillent, transforment et cultivent aussi la nature dont ils sont faits. Appliquée aux coutumes, la culture est donc à la fois ce travail continu et les produits qui en découlent. En d’autres termes, nous ne pouvons plus nous contenter d’être frappés par l’étrangeté des coutumes et les attribuer à une condition d’ignorance et aux superstitions : si les coutumes sont une culture, elles doivent être rapportées à un travail effectué partout, mais dont les résultats sont sans aucun doute étranges et hétérogènes. Il s’agit en tout cas d’un travail auquel chaque société est dédiée dans n’importe quel coin du monde. Nous ne voulons pas proposer ici une histoire du concept de culture. Mais après avoir mentionné l’innovation du concept de culture datant du XVIIIe siècle – c’est-à-dire le passage du sens philosophique (cultura animi ou culture de la raison) à un sens anthropologique (coutumes en tant que culture) –, on ne peut oublier que quelques décennies après l’Essai sur les mœurs (1756) de Voltaire, Johann Gottfried Herder, dans son Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit (1784-1791), fournit une définition de la culture digne d’être valorisée et soutenue par l’anthropologie deux siècles plus tard. Herder ne se limite pas à étendre la culture (Kultur) bien au-delà de l’Europe des Lumières, au-delà des sociétés de l’écriture (même les habitants de la Terre de Feu « ont des langages et des concepts, des techniques et des arts qu’ils ont appris, comme nous les avons appris nous-mêmes et, par conséquent, eux aussi sont vraiment inculturés »), mais il cherche le sens profond du travail incessant de la Kultur (1991). Pourquoi, partout, aux quatre coins du monde, les humains se consacrent-ils constamment à la formation de leur corps et de leur esprit (Bildung)? La réponse de Herder est dans le concept de l’homme en tant qu’être biologiquement défectueux (Mängelwesen), en tant qu’être qui a besoin de la culture pour se compléter : le but de la culture est précisément de fournir, selon différentes conditions historiques, géographiques et sociales, une quelque forme d’humanité. Selon Herder, la culture est « cette seconde genèse de l’homme qui dure toute sa vie » (1991). La culture est la somme des tentatives, des efforts et des moyens par lesquels les êtres humains « de toutes les conditions et de toutes les sociétés », s’efforcent d’imaginer et de construire leur propre humanité, de quelque manière qu’elle soit comprise (1991). La culture est l’activité anthropo-poïétique continue à laquelle les êtres humains ne peuvent échapper. Tel est, par exemple, le propre du rituel qui réalise la deuxième naissance, la véritable, celle de l’acteur/actrice social/e, comme dans les rites d’initiation ou la construction des rapports sociaux de sexe. La culture correspond aux formes d’humanité que les acteurs sociaux ne cessent de produire. Le but que Herder pensait poursuivre était de rassembler les différentes formes d’humanité en une seule connaissance généralisante, une « chaîne de cultures » qui, du coin du monde qu’est l’Europe des Lumières « s’étend jusqu’au bout de la terre » (1991). On peut soutenir que dans les quelques décennies de la seconde moitié du XVIIIe siècle, on avait déjà posé les bases d’un type de connaissance auquel on allait donner plus tard le nom d’anthropologie culturelle. Parmi ces prémisses, il y avait le nouveau sens du terme culture. Cependant, il faut attendre plus d’un siècle pour que ceux qui allaient être appelés anthropologues reprennent ce concept et en fassent le fondement d’une nouvelle science. La « science de la culture » est en fait le titre du chapitre I de Primitive Culture (1871) d’Edward Burnett Tylor, chapitre qui commence par la définition de la culture connue de tous les anthropologues : « Le mot culture ou civilisation, pris dans son sens ethnographique le plus étendu, désigne ce tout complexe comprenant à la fois les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l’homme dans l’état social (Tylor1920). » Dans cette définition, les points suivants peuvent être soulignés : premièrement, la culture est un instrument qui s’applique de manière ethnographique à toute société humaine; deuxièmement, elle intègre une pluralité d’aspects, y compris les coutumes, de manière à former un « ensemble complexe »; troisièmement, les contenus de cet ensemble sont acquis non par des moyens naturels, mais par des relations sociales. Dans cette définition, la distinction – déjà présente chez Voltaire – entre le plan de la nature et le plan de la culture est implicite; mais à présent, le regard se porte avant tout sur la structure interne de la culture, sur les éléments qui la composent et sur la nécessité d’ancrer la culture, détachée de la nature, au niveau de la société. Il initie un processus de formation et de définition d’un savoir qui, grâce au nouveau concept de culture, revendique sa propre autonomie. La première fonction de la culture est en fait de faire voir le territoire réservé à la nouvelle science : un vaste espace qui coïncide avec tous les groupes humains, des communautés les plus restreintes et les plus secrètes aux sociétés qui ont dominé le monde au cours des derniers siècles. Mais jusqu’à quel point ce concept est-il fiable, solide et permanent, de sorte qu’il puisse servir de fondement au nouveau savoir anthropologique? On pourrait dire que les anthropologues se distinguent les uns des autres sur la base des stratégies qu’ils adoptent pour rendre le concept de culture plus fiable, pour le renforcer en le couplant avec d’autres concepts, ou, au contraire, pour s’en éloigner en se réfugiant derrière d’autres notions ou d’autres points de vue considérés plus sûrs. La culture a été un concept novateur et prometteur, mais elle s’est aussi révélée perfide et dérangeante. On doit réfléchir aux deux dimensions de la culture auxquelles nous avons déjà fait allusion: le travail continu et les produits qui en découlent. Les anthropologues ont longtemps privilégié les produits, à commencer par les objets matériels, artistiques ou artisanaux : les vitrines des musées, avec leur signification en matière de description et de classification, ont suggéré un moyen de représenter les cultures, et cela même lorsque les anthropologues se sont détachés des musées pour étudier les groupes humains en « plein air », directement sur le terrain. Quelles étaient, dans ce contexte, les coutumes, sinon les « produits » de la culture sur le plan comportemental et mental? Et lorsque la notion de coutume a commencé à décliner, entraînant avec elle le sens d’un savoir dépassé, la notion de modèle – les modèles de culture – a dominé la scène. Saisir des modèles dans n’importe quel domaine de la vie sociale – de la parenté à la politique, de la religion au droit, de l’économie à l’art, etc. – ne correspondait-il pas à une stratégie visant à construire, dans un but descriptif et analytique, quelque chose de solide, de répétitif et de socialement répandu, bref, un système capable de se reproduire dans le temps? Ce faisant, on continuait à privilégier les produits avec leur continuité et leur lisibilité au détriment du travail continu et obscur de la culture, de son flux presque insaisissable et imprévisible. Nous pensons par exemple à la quantité incroyable et chaotique de gestes, mots, idées, émotions qui se succèdent, se chevauchent, se croisent et se mélangent dans chaque moment de la vie individuelle et collective. Le sentiment que les produits toujours statiques et achevés de la culture priment sur sa partie la plus significative et la plus dynamique (une sorte de matière ou d’énergie obscure), devient un facteur de frustration et de perturbation pour l’entreprise anthropologique. À cet égard, les anthropologues ont adopté plusieurs voies de sortie, notamment : la tendance à réifier la culture, ce qui lui confère une solidité presque ontologique (c’est le cas d’Alfred L. Kroeber 1952); l’intention de réduire sa portée et de l’ancrer ainsi dans une réalité plus cohérente et permanente, telle que pourrait être la structure sociale dans ses diverses articulations (Alfred Radcliffe-Brown 1968 et plus largement l’anthropologie sociale); la tentative de capturer dans les manifestations apparemment plus libres et arbitraires de la culture, que peuvent être les mythes, l’action de structures mentales d’un ordre psycho-biologique (Claude Lévi-Strauss 1958 et 1973 et plus largement le structuralisme). Plus récemment, la méfiance envers la culture a pris la forme même de son refus, souvent motivé par une clef politique. Comment continuer à s’appuyer sur la culture, si elle assume désormais le rôle de discrimination autrefois confié à la race? Plus la culture devient un terme d’usage social et politique, identifié ou mélangé à celui d’identité et se substituant à celui de race, plus des anthropologues ont décrété son caractère fallacieux et ont pensé à libérer la pensée anthropologique de cet instrument devenu trop dangereux et encombrant. Lila Abu-Lughod écrit en 1991 un essai intitulé Against Culture et les critiques du concept de culture refont surface dans le texte d’Adam Kuper, Culture, 1998 et 1999. Mais si l’anthropologie doit se priver de ce concept, par quoi le remplacera-t-elle? Est-il suffisant de se contenter de « pratiques » et de « discours » qu’Abu-Lughod a puisés chez Michel Foucault (1966)? C’est une chose de critiquer certains usages de la notion de culture, tels que ceux qui tendent à la confondre avec l’identité, c’en est une autre d’accepter le défi que ce concept présente à la fois par son caractère fluide et manipulable, et par les expansions fertiles dont il est capable. Par « pratique » et « discours », réussirons-nous, par exemple, à suivre l’expansion de la culture vers l’étude du comportement animal et à réaliser que nous ne pouvons plus restreindre la « science de la culture » dans les limites de l’humanité (Lestel 2003)? Presque dans le sens opposé, la culture jette également les bases de la recherche ethnographique au sein des communautés scientifiques, une enquête absolument décisive pour une anthropologie qui veut se présenter comme une étude du monde contemporain (Latour et Woolgar 1979). Et quel autre concept que celui de culture pourrait indiquer de manière appropriée le « tout complexe » (complex whole) de la culture globale (Hamilton 2016)? Qu’est-ce que l’Anthropocène, sinon une vaste et immense culture qui, au lieu d’être circonscrite aux limites de l’humanité, est devenue une nouvelle ère géologique (Zalasiewicz et al. 2017)? Bref, la « science de la culture », formulée en 1871 par Edward Tylor, se développe énormément aujourd’hui : la culture est l’utilisation de la brindille comme outil de capture des termites par le chimpanzé, de même qu’elle correspond aux robots qui assistent les malades, aux satellites artificiels qui tournent autour de la Terre ou aux sondes envoyées dans le plus profond des espaces cosmiques. Ces expansions de la culture sont sans aucun doute des sources de désorientation. Au lieu de se retirer et de renoncer à la culture, les anthropologues culturels devraient accepter ce grand défi épistémologique, en poursuivant les ramifications de cette notion ancienne, mais encore vitale, dynamique et troublante.
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