Academic literature on the topic 'Bara (peuple de Madagascar)'

Texte remanié de: Th.--Ethnol.--Strasbourg--Université des sciences humaines, 1985. Titre de soutenance : Rites d'invocation et de possession chez les Sakalava du Nord de Madagascar.<br>Bibliogr. p. 377-382.

Les problemes lies a la conservation de l'environnement vegetal dans l'ouest de madagascar peuvent etre percus de facons tres diverses. Les formes d'anthropisation degradante, tres visibles en certains secteurs, tendent a demontrer que l'interface milieu/societe correspond a une action agressive de l'homme et va dans le sens d'une disparition progressive des espaces sylvicoles. Pourtant, la foret seche, malgre plusieurs siecles d'occupation humaine, continue d'occuper des superficies importantes. On sait que les societes autochtones, sakalava et pre-sakalava, utilisaient abondamment la foret, la valeur de cet environnement etait incontestablement reconnue par ces societes qui s'etaient impose des regles permettant de definir des limites a l'exploitation de la foret. Plusieurs facteurs externes (colonisation, migrations, apparition de l'economie de marche) ont contribue a une evolution des comportements humains dans le sens d'une plus grande agressivite et d'un moindre respect du milieu vegetal. Si cette tendance est tres generale, il existe aussi une forme de resistance de la part des gros eleveurs sakalava, soucieux d'eviter une redistribution des cartes de la prosperite, qui se presentent comme defenseurs d'une gestion traditionnelle et "ecologique" de la foret, et developpent de nouvelles strategies d'utilisation de l'espace afin de s'approprier les principaux massifs forestiers de la region<br>The problems linked to the preservation of the natural vegetation in the west of madagascar can be seen in many different ways. Forms of made-man degradation, most visible in some sectors, tend to demonstrate that the environment/society interface corresponds to man's aggressive action and leads to the progressive disappearance of sylvan areas. However, the dry forest, despite several centuries of human occupation, still occupies vast surfaces. Arboroginal societies, sakalava and pre-sakalava, are known to have made great use of the forest. The value of this environment was undoubtedly acknowledged by these populations who had enforced rules enabling them to define limits to lumbering. Several external factors (colonisation, migrations, appearance of free market) have contribued to the evolution of human behaviours towards more aggressiveness and less respect for the natural vegetation. Although this trend is general, there is also a resistance from big sakalava graziers, anxious to avoid redistribution of prosperity, who regards themselves as the supporters of a traditiona and "ecological" management of the forest, and develop new strategies to use space in order to appropriate the main forest-clad mountains in the area

La foret primaire, seche, caducifoliee de la cote ouest de madagascar constitue aujourd'hui un patrimoine vegetal en voie de disparition. La degradation observee des forets primaires du menabe central, notamment au sud de la kabatomena, est majoritairement le fait des migrants tandroy defricheurs, venus du sud de l'ile et pratiquant la culture itinerante du mais sur brulis. Les constats sont alarmants : sur les 61300 hectares de foret existant en 1960, il ne restait en 1994 que 24900 ha soit a peine 40% de la surface forestiere consideree. Au sud du fleuve mangoky, la situation est tout aussi inquietante : 45% de la surface totale de la foret mikea sont d'ores et deja detruits. C'est dans le contexte de l'economie en panne d'un etat en crise qu'il convient de replacer les pratiques et les comportements des migrants tandroy defricheurs. L'acces a la terre constitue un des defis majeurs a relever pour les migrants sans ressources. Les seules terres a conquerir sont celles que l'on peut arracher a la foret par le brulis. C'est bien la politique fonciere du pays tout entier qui est ici en cause. La motivation majeure des migrants tandroy est l'acquisition de zebus, aspiration culturelle absolue. C'est le sacrifice de la foret qui seul autorisera le sacrifice ceremoniel du boeuf. Des brulis pour des boeufs, telle est bien la justification majeure des pratiques devastatrices des tandroy defricheurs. D'ou une strategie deliberee d'alliances et de compromis avec les "tompontany", meme si celle ci doit engendrer quelques derives culturelles en matiere d'usages coutumiers ou de rituels ancestraux. Extirper les racines du mal, c'est avant tout se preoccuper de reelles perspectives de developpement durable sur les terres arides de l'androy, zone-depart des migrations predatrices. Elles seules peuvent conjuguer promesse du boeuf, recompense du tombeau et sauvegarde de l'environnement forestier<br>The dry, deciduous primeval forest along the western coast of madagascar is today a vegetable patrimony on the brink of extinction. The confirmed degradation of the primeval forests of central menabe, particularly south of the kabatomena is mostly due to the tandroy migrants clearers from the south of the island who practise the migratory culture of corn on burnt-out clearings. The reports are alarming : out of the 153 250 acres of the 1960 forest there only remained in 1994, 62 250 acres that is a bare 40% of the amount. South of the mangoky river, the situation is just as serious : 45% of the whole mikea forest area have already been destroyed. The stalled economy resulting from the nation's crisis is in fact the context of the tandroy migrants clearers' habits end behaviour. For the resourceless migrants, access to the land stands as one of the major challenges to take up and the only land available can only be claimed from the burnt-out forest. The whole land policy of the country is what is actually to be blamed for this process. The chief purpose of the tandroy migrants is the purchase od zebus, a downright cultural aspiration. The sacrifice of the forest is for them the sole means to ensure the ritual sacrifice of the ox. Burning for cattle, such is the basic justification of the destructive customs of the tandroy clearers. Hence the deliberate strategy of alliances and compromises with the "tompontany" even if it is bound to generate a few cultural distortions as far as customs and age-old rituals are concerned. There is no eradicating the roots of the evil without, first and foremost, dealing with the real prospects for a lasting development of the barren lands of androy, which is the starting point of the galeful migrations. This is the only way to combine the possession of cattle, the reward of the funeral and the preservation of the forest environment

Le site d'Ambohimanga-Rova, à 21 km au nord d'Antananarivo, la capitale de Madagascar, devint à partir du règne d'Andrianampoinimerina (1785?-1810) centre religieux du royaume merina et le restera jusqu'à la colonisation française en 1896. Ambohimanga est représentatif d'un système socio-politique qui allie l'élément sol puissamment domestiqué et soigneusement mis en valeur, au bien-être spirituel de la population, bien-être sous-tendu par le souci de garder des liens privilégiés entre le cosmos et le monde sensible. Pour ce faire, l'organisation de l'espace est minutieusement étudiée pour l'harmonie de l'homme avec son environnement. Elle obéit à ce qu'il est convenu d'appeler l'astrologie pour mettre chaque élément à la place qui lui convient, dans un cadre et une orientation favorable. Qu'il s'agisse de l'implantation des vavahady (portes fortifiées) deux fois septuples de la cité ou de l'aménagement de l'intérieur de la demeure privée du souverain, le Lapa qui s'avère être un gnomon, les mêmes règles sont appliquées. L'ensemble royal est un microcosme reconstituant les règnes végétal, minéral et animal dans des proportions favorables sinon idéales pour l'homme qui recrée à sa mesure l'infini de l'univers. Ambohimanga raconte l'adaptation à un nouveau milieu naturel et culturel de peuples venus s'installer sur les Hautes Terres centrales malgaches après un long périple qui les a fait traverser tout l'Océan Indien d'est en ouest. Avec ses réussites et ses échecs, c'est une grande aventure humaine qui se profile derrière le passé et le présent de la colline sacrée merina.