To see the other types of publications on this topic, follow the link: Choix d’habitat de reproduction.

Journal articles on the topic 'Choix d’habitat de reproduction'

Create a spot-on reference in APA, MLA, Chicago, Harvard, and other styles

Select a source type:

Consult the top 50 journal articles for your research on the topic 'Choix d’habitat de reproduction.'

Next to every source in the list of references, there is an 'Add to bibliography' button. Press on it, and we will generate automatically the bibliographic reference to the chosen work in the citation style you need: APA, MLA, Harvard, Chicago, Vancouver, etc.

You can also download the full text of the academic publication as pdf and read online its abstract whenever available in the metadata.

Browse journal articles on a wide variety of disciplines and organise your bibliography correctly.

1

Chartier, Michèle. "Choix et évolution de l’implantation des sites d’habitat au Néolithique ancien dans la vallée de l’Aisne (France)." Bulletin de la Société préhistorique française 107, no. 1 (2010): 85–95. http://dx.doi.org/10.3406/bspf.2010.13911.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
2

FOSTIER, A., and B. JALABERT. "Domestication et reproduction chez les poissons." INRAE Productions Animales 17, no. 3 (July 29, 2004): 199–204. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2004.17.3.3592.

Full text
Abstract:
La demande de diversification des produits piscicoles conduit à mettre en élevage et domestiquer de nouvelles espèces de poissons. Une des étapes de cette domestication vise à maîtriser la reproduction, à un niveau de sophistication qui peut d’ailleurs varier selon le degré d’intensification du système d’élevage. Une réflexion sur la rationalisation de cette démarche conduit à explorer trois types de questions : Quelle maîtrise de la reproduction pour les espèces d’élevage actuelles ? Comment extrapoler les connaissances acquises d’une espèce à une autre ? Quelles sont les caractéristiques de reproduction les plus intéressantes à prendre en compte dans le processus de sélection-domestication ? La réponse à la première question montre des niveaux de contrôle de la reproduction très variables selon les espèces. Ceci tient à la diversité de l’état des connaissances, des disponibilités en juvéniles sauvages et des choix techniques aujourd’hui économiquement viables. La seconde question soulève le problème des classifications et typologies génétiques et phénotypiques disponibles et de leur exploitation. Les bases de données qui se développent permettent de proposer des phylogénies s’appuyant sur la connaissance du génome et de son expression, mais le couplage avec des bases de données, aussi riches et codifiées, portant sur les caractères phénotypiques des espèces considérées reste encore un enjeu dans une démarche in silico de biologie comparée. Dans un objectif utilitaire, la réponse à la troisième question peut guider les choix à faire parmi les différents traits caractérisant une stratégie de reproduction, ceci pour orienter la recherche de certaines convergences biologiques et les extrapolations de techniques d’une espèce à une autre.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
3

Fortin, Andrée. "Choix et contraintes : femmes, démographie et travail." Critique 32, no. 3 (April 12, 2005): 441–53. http://dx.doi.org/10.7202/056642ar.

Full text
Abstract:
La publication des actes du colloque « Femmes et questions démographiques» fournit l'occasion d'une réflexion sur les liens entre le travail productif et le travail reproductif. Les femmes portent souvent le fardeau de la dénatalité. À une vision alarmiste de la démographie, les auteures répliquent par une lecture optimiste des tendances récentes et par une réflexion sur la complexité des liens entre production et reproduction. Le non-dit de ces analyses est la profonde transformation du marché du travail en cours : dualisation, tertiarisation, qui obligent à un nouveau partage social du travail.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
4

LASSEUR, J., and E. LANDAIS. "Mieux valoriser l’information contenue dans les carnets d’agnelage pour évaluer des performances et des carrières de reproduction en élevage ovin-viande." INRAE Productions Animales 5, no. 1 (February 28, 1992): 43–58. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.1992.5.1.4221.

Full text
Abstract:
S’appuyant sur l’exemple de l’étude d’une exploitation d’élevage ovin-viande du Sud de la France, les auteurs proposent une méthode rétrospective d’analyse des performances de reproduction utilisant l’information contenue dans les carnets d’agnelage, documents largement utilisés par les éleveurs français. Différents modes d’organisation de cette information permettent de développer trois volets d’étude complémentaires :- l’analyse de l’évolution saisonnière et interannuelle des performances de reproduction à l’échelle du troupeau ;- l’analyse de la variabilité intra-troupeau des performances individuelles (précocité, aptitude au désaisonnement, fertilité, régularité, prolificité, longévité), qui débouche sur une caractérisation globale des carrières des brebis ;- l’analyse combinée, qui associe les deux volets d’étude précédents, et qui permet de rendre compte des rythmes de reproduction, lesquels résultent des interactions entre les variations du milieu d’élevage et les comportements individuels des animaux. Le développement de ce type d’étude et son application à des systèmes d’élevage variés pourrait permettre de déboucher sur des conclusions opératoires en termes de conduite des troupeaux et peut-être de choix du matériel génétique.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
5

Dhavernas, Marie-Josèphe. "La procréatique et les normes sociales." Dossier 4, no. 1 (April 12, 2005): 149–59. http://dx.doi.org/10.7202/057635ar.

Full text
Abstract:
Les «nouvelles techniques de reproduction» (NTR) sont assez largement condamnées par les féministes françaises. Leurs conséquences sont capitales : elles mettent en cause la notion de maternité, le biologique comme destin et la métaphore reproductive. Beaucoup y voient une atteinte à l'identité collective des femmes et une aliénation à la médecine. Cependant, si les femmes en acquièrent la maîtrise décisionnelle, ces pratiques accroissent les possibilités personnelles de choix de vie et subvertissent les assignations de sexe liées aux contraintes corporelles. Leur refus global n'empêche pas leur existence, mais seulement leur contrôle dans une perspective féministe.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
6

Sikora, Przemyslaw. "Zwischen Ödland und sakralem Bereich – einige Bemerkungen zur Lage mittelalterlicher slawischer Gräberfelder." Praehistorische Zeitschrift 89, no. 2 (June 30, 2014): 404–21. http://dx.doi.org/10.1515/pz-2014-0025.

Full text
Abstract:
Zusammenfassung: In der bisherigen Forschung wurde die Lage der frühmittelalterlichen slawischen Gräberfelder im Bezug zu ihrem naturräumlichen Kontext, zu einer archäo lo gisch nachweisbaren Siedlung sowie zu einem Heiligtum untersucht. Eine derartige Untersuchungsweise erlaubt zwar, die Lage der Gräberfelder genau zu bestimmen und zu beschreiben, jedoch bleibt der Grund dieser Lokalisierung immer noch unbekannt. Die wenigen schriftlichen Quellen erlauben nicht, die ursprünglichen Gründe der Lokalisierung der Bestattungsplätze festzustellen. Trotz dieser unzureichenden Bestätigung in den zeitgenössischen Schriftquellen wird die Lage der slawischen Gräberfelder – besonders derjenigen, die vor der Christianisierung entstanden sind – mit den Bestattungssitten in Zusammenhang gebracht und durch die slawischen Jenseitsvorstellungen erklärt. Aufgrund der archäologischen Nachweise kann man feststellen, dass die slawischen Gräberfelder, sowohl vor als auch nach der Christianisierung, sich in gewisser Entfernung von der Siedlung, meist jenseits eines Wasserlaufes oder tiefer Geländesenken und oft an schwer zugäng lichen Geländeformationen, wie Anhöhen befinden. Eine derartige Lage kann kultische Konnotationen suggerieren. Betrachtet man jedoch den Bestattungsplatz ausschließlich als einen integralen Teil der Siedlungskammer, wird eine andere Interpretation dieses Phänomens möglich. Eine Analyse der Lage der slawischen Gräberfelder aus dem ost- und westslawischen Siedlungsgebiet, die mit Bezug auf die Bodeneigenschaften durchgeführt wurde, lässt erkennen, dass die slawischen Bestattungsplätze sich immer in schwer zugänglichen und wirtschaftlich unattraktiven Bereichen einer Siedlungskammer befinden. Man darf daher vermuten, dass für ein Gräberfeld solche Gebiete einer Siedlungskammer ausgewählt wurden, die entweder von schlechter Bodenqualität waren, oder sich durch eine ungünstige Lage in Bezug zur Siedlung und zu den Transportwegen auszeichneten, sich z. B. hinter einem Geländehindernis befanden. Besonders bemerkenswert ist auch die Tatsache, dass sich eine derartige Lage sowohl für die Gräberfelder mit Brand- als auch jene mit Körperbestattungen nachweisen lässt. Daher muss festgestellt werden, dass der mit dem Religionswandel verbundene Übergang vom Brand- zum Körperritus keine Änderungen der Lage der Gräberfelder verursachte, eine Verbindung zu traditionellen oder christlich beeinflussten Begräbnissitten kann daher ausgeschlossen werden. Die für die Platzwahl in der Forschung vermuteten kultischen Kriterien finden keine Bestätigung in den archäologischen und schriftlichen Quellen. Résumé: Les recherches antérieures ont tenu compte de la situation topographique qu’occupaient les nécropoles slaves du Haut Moyen-Âge par rapport à leur milieu naturel, ou en relation avec un habitat documenté archéologiquement, ou encore envers un sanctuaire, mais une telle approche – bien qu’elle permette d’établir et de décrire précisément l’emplacement d’une nécropole – laisse inexplorées les raisons qui ont mené au choix d’un site. Les rares sources écrites qui ont survécu ne permettent pas de mieux cerner quelles étaient les facteurs à l’origine du choix d’un site funéraire. Malgré les maigres indices que ces sources peuvent nous donner, le présent article tente d’examiner l’emplacement des nécropoles slaves – en particulier celles établies avant la conversion au Christianisme – par rapport aux rites funéraires pratiqués et de mieux comprendre comment les Slaves percevaient l’au-delà. Les données archéologiques indiquent que les nécropoles slaves, avant et après la Christianisation des régions slaves, se trouvaient à une certaine distance des lieux d’habitat, très souvent au-delà d’un cours d’eau ou d’une gorge, et fréquemment situées sur un terrain peu accessible, par exemple sur une hauteur ou au fond d’une dépression. Ces emplacements pourraient avoir des connotations religieuses. Mais si l’on considère les lieux de sépultures exclusivement comme faisant partie intégrale des zones d’habitat, une autre interprétation peut être avancée. L’analyse de la situation topographique des nécropoles slaves dans les zones occupées par les Slaves de l’est et de l’ouest, conduite en prenant en compte les caractéristiques du sol, indique que ces nécropoles étaient toujours situées dans des lieux peu accessibles et peu productifs du point de vue de l’exploitation de la zone d’habitat. On peut en déduire que de telles situations avaient été choisies à dessein, soit à cause de la mauvaise qualité du terrain, soit parce qu’elles étaient mal placées par rapport à l’habitat et aux voies de communication, par exemple derrière un obstacle dans le paysage. Notons que ceci fut le cas tout autant pour les nécropoles contenant des crémations que celles à inhumations. Il en ressort que la transition entre les rites de crémation et les pratiques d’inhumation qui accompagna le changement de religion n’a pas eu de reflet dans le choix de l’emplacement des nécropoles. Le choix du site n’a donc pas été influencé par la transformation des rites funéraires traditionnels et Chrétiens. Les données que nous présentons ici, basées sur la documentation archéologique et un examen des sources écrites, suggèrent que les éléments cultuels n’étaient pas un facteur déterminant dans l’emplacement des nécropoles. Abstract: Research to date has considered the location of Early Medieval Slavic cemeteries in relation to their natural environment, to archaeologically documented settlements, and to the presence of sanctuaries. While such approaches enable us to establish and describe accurately the situation of a given cemetery, they do not address why a specific site was chosen. The few written sources at our disposal do not allow us to fathom the reasons why particular sites were chosen as burial places. Despite this meagre documentary evidence, the present article attempts to relate the location of Slavic cemeteries – especially those that came into being before conversion to Christianity – to burial rites and hence try to explain the Slavs’ perception of the afterworld. The archaeological evidence indicates that Slavic cemeteries, both before and after conversion to Christianity, were located at a certain distance from settlements, most often beyond a water course or a gorge, and frequently in a landscape that was not easily accessible, such as high ground or hollows. Such locations seem to have cultic connotations. But if we consider the place of burial exclusively as forming an integral part of the settlement environment, then another interpretation of the phenomenon becomes possible. The analysis of the location of Slavic cemeteries from the western and eastern Slav regions conducted in relation to an examination of soil properties indicates thatthe Slavic burial grounds were always located on ground that was difficult to access and on land that was unsuitable for agriculture within a given settlement area. It can be inferred that cemetery sites were earmarked for each settlement area either because of the poor quality of the land or because access was unsuitable with respect to the settlement and to transport routes, for example a location behind an obstacle in the landscape. The fact that such locations applied to inhumation as well as to cremation cemeteries is particularly worth noting. Indeed the transition from cremation to inhumation, which was connected to a change in religious practices, did not affect the location of cemeteries, and hence that the position of burial grounds was not related to traditional or newly-introduced Christian burial rites. The observations made here, corroborated by both archaeological and written sources, suggest that cultic aspects did not influence the choice of a specific location for a cemetery.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
7

Dandurand, Pierre. "Rapports ethniques et champ universitaire." Recherche 27, no. 1 (April 12, 2005): 41–77. http://dx.doi.org/10.7202/056191ar.

Full text
Abstract:
Le système universitaire québécois est à la fois divisé selon la langue d'enseignement et hiérarchisé selon l'origine sociale des jeunes qui le fréquentent. À partir d'une enquête menée en 1978 auprès d'un échantillon représentatif des étudiants universitaires, on analyse les orientations institutionnelles et disciplinaires selon l'appartenance socio-linguistique, l'origine de classe et le sexe. On met en évidence des divergences dans les stratégies de reproduction, de même qu'une nette différence dans les choix féminins, selon l'appartenance sociolinguistique. L'article veut montrer comment l'ethnie, la classe et le sexe forment un champ de forces déterminant les orientations des étudiants.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
8

Holzinger, Flavie. "Étude de la pratique picturale d’un journal engagé." Emulations - Revue de sciences sociales, no. 9 (September 10, 2018): 21–26. http://dx.doi.org/10.14428/emulations.009.001.

Full text
Abstract:
Cet article examine les choix iconographiques du Monde diplomatique, journal à la réputation sérieuse, mais également engagé et militant, politiquement et socialement, dont les buts sont d’alerter l’opinion et susciter le débat public. L’image tient en effet une place particulière dans Le Monde diplomatique puisque c’est par la reproduction d’œuvres d’art que le journal accompagne ses articles. Ainsi, de manière distincte et créative, le mensuel offre à l’art une visibilité singulière. La démarche artistique du Monde diplomatique n’est pas celle d’un jugement esthétique mais d’un choix qui repose sur le sujet de l’œuvre, sur son titre, ou encore sur le parcours et la nationalité de l’artiste. Le rapport entre écrit et image s’établit par un jeu entre adéquation, décalage et distanciation. Le Monde diplomatique donne à l’image une place égale au texte, l’art participant ainsi au sens du discours du journal. En tant qu'acteur critique dans le débat public, cette entreprise de presse recrée l’articulation entre art et politique et entre art et démocratie. L'usage de l'art dans Le Monde diplomatique participe à sa volonté de résistance à l’ordre établi sur le fond et sur la forme.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
9

Ramírez-Gálvez, Martha. "L’adoption d’enfants et le recours à la reproduction assistée : interconnexions et déplacements." Enfances, Familles, Générations, no. 21 (July 22, 2014): 96–117. http://dx.doi.org/10.7202/1025961ar.

Full text
Abstract:
Cet article1 a pour objectif d’établir le dialogue entre deux recherches portant l’une sur le domaine de la reproduction assistée (RA) et l’autre sur l’adoption d’enfants au Brésil. Il s’agit d’explorer des stratégies d’analyse et les possibles déplacements et interpénétrations entre ces deux champs, dans un contexte de croissance et d’expansion de l’utilisation de la technologie reproductive au Brésil. À partir des éléments de la recherche, j’analyse la logique sous-jacente dans chacun de ces champs, dont notamment les options possibles et les possibilités de choix des caractéristiques désirées pour un enfant et la dimension symbolique attribuée à l’expérience de la grossesse ou à la rencontre de l’enfant adopté. Encore que le résultat attendu à la fin de chacun de ces processus soit le même – avoir un enfant – le recours à la RA semble précéder la décision d’adopter. Le parcours de certains couples brésiliens inféconds à la recherche d’une descendance pointe vers la valorisation de l’emploi de la RA dans le processus de leur habilitation pour l’adoption. Leurs tentatives auraient une fonction rituelle et symbolique d’élaboration du deuil de l’enfant biologique, ce qui les aiderait à consolider la décision d’adopter un enfant sans lien génétique avec eux.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
10

Menacere, Mohamed. "Discourse Awareness in Translation." Babel. Revue internationale de la traduction / International Journal of Translation 40, no. 4 (January 1, 1994): 203–13. http://dx.doi.org/10.1075/babel.40.4.03men.

Full text
Abstract:
Le présent article propose une méthode d'enseignement de la traduction arabe-anglais basée sur l'analyse du discours plutôt que sur la reproduction de chaque terme ou sur le choix d'un équivalent possible proposé par un dictionnaire bilingue, sans tenir compte de l'effet qu'un tel message aura sur le lecteur. Etant donné que ce n'est jamais une langue mais un texte que l'on traduit, il convient d'opter, en matière d'enseignement de la traduction, pour une méthode analytique du discours puisque la traduction est un processus de communication visant à transmettre à un destinataire un message lisible et convaincant. Ce processus implique une médiation, un ajustement à un contexte, une négociation de sens, une interprétation et une analyse du discours.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
11

Roca i Escoda, Marta. "Incidences de la composante biogénétique dans la reconnaissance de la filiation monosexuée en Espagne." Enfances, Familles, Générations, no. 23 (December 9, 2015): 90–107. http://dx.doi.org/10.7202/1034202ar.

Full text
Abstract:
Cet article reprend des réflexions issues d’une recherche en bioéthique qui s’attachait à analyser le croisement de trois phénomènes : le développement des nouvelles technologies utilisées dans les processus de reproduction humaine ; leur encadrement juridique et normatif ; l’ouverture des droits aux minorités sexuelles, notamment la reconnaissance de l’homoparentalité. Mon propos se concentrera sur les évolutions juridiques dans le contexte espagnol concernant la filiation monosexuée, tant masculine que féminine, à travers les techniques de reproduction assistée. Ce choix est motivé par le fait que l’Espagne, en ouvrant le mariage aux couples homosexuels, est allée plus loin que d’autres pays européens dans la reconnaissance de la filiation homosexuelle. Mais dans les faits, plusieurs sortes de no man’s land juridiques posent des problèmes concrets quant à la reconnaissance de cette nouvelle filiation. C’est dans ces impasses juridiques que la composante biologique et génétique ressort fortement dans le débat juridico-politique actuel. L’analyse visera donc à montrer plus précisément comment, dans ces débats, la composante biogénétique est engagée dans la conception de la filiation, tant du point de vue du droit que des pratiques des couples homosexuels.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
12

COGNIÉ, Y. "Nouvelles méthodes utilisées pour améliorer les performances de reproduction chez les ovins." INRAE Productions Animales 1, no. 2 (May 11, 1988): 83–92. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.1988.1.2.4438.

Full text
Abstract:
Les périodes d’anœstrus (saisonnier ou post-partum) et le faible taux d’ovulation limitent l’efficacité de la reproduction chez la brebis. Cet article résume les recherches récentes effectuées dans le but d’améliorer les paramètres de la reproduction dans différents systèmes de production. Plusieurs méthodes sont disponibles pour synchroniser les chaleurs. Le choix de la méthode doit dépendre du système de lutte utilisé et du niveau de prolificité souhaité par l’éleveur. Les avantages découlant de l’utilisation de la technique associant un progestagène à PMSG sont présentés. Cette technique permet avec succès la mise en place de l’insémination artificielle, mais une réduction de la variabilité du moment d’ovulation doit être recherchée. Afin d’éliminer les problèmes liés aux difficultés de passage des spermatozoïdes à travers le cervix, l’insémination utérine sous contrôle cœlioscopique est proposée, surtout lorsque de la semence congelée est utilisée. L’induction d’ovulations fertiles pendant l’anoestrus saisonnier peut également être obtenue en utilisant "l’effet bélier" associé à un traitement progestagène et/ou à des manipulations de la photopériode ou de la mélatonine. Le taux de prolificité peut être augmenté par injection de gonadotropines (PMSG ou pFSH) ou immunisation contre les stéroïdes. L’immunisation active contre l’androsténedione permet d’obtenir entre 18 et 40 % d’agneaux nés en plus chez les brebis traitées de différents génotypes et dans différents systèmes de conduite des troupeaux. Chez la brebis Charmoise immunisée pendant 4 années successives à l’automne, un gain moyen de 0,31 agneau sevré a été obtenu. L’importance des pertes embryonnaires précoces, d’origine non génétique, peut être minimisée par l’apport de progestérone exogène ou la stimulation de la sécrétion endogène de progestérone par les gonadotropines. L’estimation du nombre de foetus effectuée en milieu de gestation par échographie permet d’adapter les rations des mères à leurs besoins et de réduire la mortalité périnatale des agneaux.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
13

Ossebi, Walter, Simplice Bosco Ayssiwede, Félix Nimbona, Richard Malou, Augustin Eric Djettin, Mariame Diop, and Ayao Missohou. "Analyse zootechnique et économique des systèmes d’élevage de porcs en Casamance (Sénégal)." Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 72, no. 1 (May 16, 2019): 13. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.31258.

Full text
Abstract:
Afin de mieux cerner les caractéristiques zootechniques et économiques de l’élevage de porc, une étude diagnostique a été conduite de mars à juin 2016 auprès de 324 élevages porcins, sous forme d’enquêtes transversales et rétrospectives dans les trois régions de la Casamance au Sud Sénégal. Les résultats ont montré que l’élevage porcin était pratiqué à la fois par des hommes et des femmes mariés et instruits. Ils étaient majoritairement des ethnies Diola, Mancagne et Balante et associaient l’élevage à l’agriculture, à l’activité privée ou au commerce. Ils évoluaient dans trois systèmes d’élevage différents (traditionnel, semi-intensif ou intensif), avec une nette prédominance du système traditionnel (85,5 % des élevages). Ce dernier était caractérisé par des porcheries traditionnelles améliorées (51,1 %) ou des abris de fortune (28,4 %), où étaient surtout élevés les porcs de race locale (90,4 % des exploitations). La taille moyenne du cheptel était de 19,2 ± 20,1 porcs. Dans 97 % des cas les éleveurs nourrissaient les animaux à partir de déchets de cuisine et de sous-produits agricoles et agro-industriels. L’âge moyen de mise à la reproduction était de 7,6 ± 1,8 mois et la taille moyenne de la portée était de 7,4 ± 2,2 porcelets. Ce sous-secteur d’élevage a un réel potentiel de réduction de la pauvreté car il génère selon les systèmes des revenus nets de 5435 à 7566 FCFA par porc engraissé par an. Néanmoins, le manque de formation des éleveurs, les habitats porcins inadaptés, les contraintes alimentaires et sanitaires restent les principaux facteurs handicapant l’essor de l’élevage porcin dans cette région. Il serait utile de trouver des voies alternatives d’amélioration des conditions d’habitat, d’alimentation et de suivi sanitaire des porcs, accompagnées d’une meilleure organisation et d’un renforcement de capacité des producteurs et des autres acteurs de la filière porcine.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
14

Dubet, François, and Adil Jazouli. "Une nouvelle politique de Prévention ? « Le cas de l’opération Été 82 »." II. La prévention mise en tension, no. 11 (January 18, 2016): 151–62. http://dx.doi.org/10.7202/1034634ar.

Full text
Abstract:
Été 81... Quelques mois après le succès de la gauche aux élections présidentielles, dans quelques grands ensembles de la banlieue lyonnaise, des jeunes d’origine maghrébine pour la plupart, volent des voitures et les brûlent. Le pouvoir socialiste découvre que des révoltes sociales violentes à partir de centres d’habitat paupérisés peuvent se développer. Après une première réponse — répressive — aux attentes d’une opinion publique largement perméable aux thèmes autoritaires et sécuritaires, le gouvernement va tenter de trouver une réponse préventive nouvelle en préparant une opération visant à empêcher la reproduction des événements violents qui avaient caractérisé l’été 81. En retraçant la genèse de cette opération, les auteurs soulignent le caractère hétérogène des réponses élaborées par le pouvoir politique : éloignement des délinquants, vacances pour les plus pauvres et animation de quartiers. Quatre enjeux en déterminent la portée : la capacité de répondre aux craintes de l’opinion publique mais aussi aux besoins de la population fortement paupérisée vivant dans les grands ensembles; les capacités de l’appareil administratif et ministériel à se coordonner; l’apparition d’une nouvelle forme de travail social, l’inefficacité des politiques antérieures de prévention de la jeunesse ayant été démontrée. C’est par rapport à ces quatre enjeux que l’évaluation de l’opération menée pendant l’été 82 permet de mettre à jour qu’au-delà du caractère spectaculaire de certaines activités, celle-ci a permis de montrer à l’opinion publique que le gouvernement était capable d’apporter une réponse à la délinquance : il n’y eut tout simplement pas d’« été chaud » en 1982. Si la mobilisation de l’appareil administratif et des ressources associatives a été remarquablement rapide et efficace, certaines résistances quant à l’orientation de l’opération se sont manifestées, principalement chez les travailleurs sociaux. C’est que justement l’élargissement des partenaires — animateurs issus des cités, policiers, militaires — associés au déroulement de l’opération a déstabilisé les formes traditionnelles du travail social.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
15

Saillant, Francine, and Éric Gagnon. "Responsabilité pour autrui et dépendance dans la modernité avancée. Le cas de l'aide aux proches." II L'engagement responsable, no. 46 (September 9, 2002): 55–69. http://dx.doi.org/10.7202/000323ar.

Full text
Abstract:
Résumé La responsabilité vécue par les personnes ayant la charge d'un proche dépendant s'inscrit dans des normes qui tendent à se redéfinir dans le contexte de la modernité avancée. À partir d'expériences relatées par des « aidants principaux » de diverses régions du Québec, l'article présente une réflexion sur la responsabilité inspirée des théories philosophiques de Ricoeur et de Levinas, ainsi que d'une théorie féministe basée sur la notion de travail de la reproduction. Ayant montré que l'aide et les soins doivent être pris non pas seulement dans leur sens instrumental, mais aussi et surtout dans leurs expressions de responsabilité morale, les auteurs les analysent en fonction des liens entre aidés et aidants (conjugal, filial, amical). Aux rôles et statuts (fixés par les représentations des liens dans leur dimension plus traditionnelle et entraînant des devoirs), la responsabilité vécue associe, au sein de l'expérience, l'affectif et l'électif. Elle n'est jamais complètement le produit d'un devoir à accomplir ou d'un choix : ses deux sens « sédimentés » ouvrent pour les sujets des perspectives inédites.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
16

DEDIEU, B., E. COURNUT, and A. GIBON. "Notation d’état corporel et systèmes d’élevage ovin. Diagnostic et conseil pour l’alimentation des troupeaux en Cévennes." INRAE Productions Animales 2, no. 2 (May 10, 1989): 79–88. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.1989.2.2.4402.

Full text
Abstract:
Des notations de l’état corporel de lots de brebis mises en reproduction au printemps ont été réalisées dans 8 exploitations des Cévennes Gardoises de novembre 1986 à avril 1987. L’état corporel à la mise en lutte est différent selon les élevages et peut être limitant pour l’obtention d’une fertilité supérieure à 75 % qui corresponde aux objectifs des éleveurs. Les réserves corporelles des brebis sont plus ou moins sollicitées selon d’une part la catégorie de femelles concernées (agnelages de septembre-octobre, lactations courtes ou longues ; agnelages de novembre ou de février-mars) et d’autre part les exploitations. La prise en compte des quantités de fourrages distribuées en complément du pâturage, de leur provenance (récoltes, achats) et du rôle des réserves corporelles permet de porter un diagnostic sur l’alimentation dans chaque situation. Le conseil période par période pour les différentes catégories de femelles est basé sur la comparaison des pratiques concernant le choix des ressources, la durée de gardiennage, le niveau de complémentation et de l’évolution de l’état corporel des brebis. Un référentiel de notes d’état repères pour des élevages recherchant des mise bas groupées à l’automne est proposé.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
17

Kouamo, Justin, and Paul Pa-ana. "Typology of cattle farms in the northern regions of Cameroon." Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 70, no. 3 (March 15, 2018): 73. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.31520.

Full text
Abstract:
La présente étude, menée dans les élevages bovins des régions du nord du Cameroun, a eu pour objectif d’établir la typologie des exploitations afin de révéler les caractéristiques structurelles et fonctionnelles pouvant être sélectionnées dans un programme d’insémination artificielle. Une enquête a été réalisée auprès de 54 éleveurs. Les résultats ont montré qu’ils étaient majoritairement de l’ethnie peuhle (81,5 %) avec une prédominance d’hommes (92,6 %). Leur niveau d’éducation était le primaire (31,5 %), le secondaire (18,5 %) et le supérieur (25,9 %). Ils avaient une activité de production agricole à temps plein (42,6 %), élevage bovin et agropastoralisme. Les fonctionnaires représentaient plus du tiers de l’échantillon. La structure génétique des troupeaux était dominée par des races locales : 53,7 % de zébus Gudali, 44,4 % de Djafoun et 5,6 % d’Akou. De plus, 44,4 % élevaient des races croisées et 16,7 % des Holstein. Une analyse des correspondances multiples a été effectuée pour déterminer la typologie des exploitations étudiées. En fonction des caractéristiques structurelles (taille du troupeau, superficie fourragère, productivité laitière par vache et par jour, et infrastructure connexe) et fonctionnelles (alimentation, gestion du troupeau, choix technologique) des fermes, trois types ont été identifiés. Les éleveurs de type I (37 %) pratiquaient le système extensif et ceux de type II (18,5 %) le système semi-intensif. Ils étaient présents dans la région d’Adamawa et préféraient, respectivement, la saillie naturelle (56 %) et l’insémination artificielle (100 %) comme moyen de reproduction. Les éleveurs de type III (44,5 %) pratiquaient le système semi-extensif. Ils n’étaient présents que dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord et ils préféraient la saillie naturelle (98 %) comme moyen de reproduction. Les agriculteurs de type II étaient localisés dans la division de Vina (Adamawa) et présentaient les meilleures potentialités avec la pratique de l’insémination artificielle. Ces éleveurs peuvent être considérés comme des pilotes pour la relance de la filière laitière dans cette partie du Cameroun.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
18

Audren, Gwenaëlle, Virginie Baby-Collin, and Elisabeth Dorier. "Quelles mixités dans une ville fragmentée ? Dynamiques locales de l’espace scolaire marseillais." Partie 1 – Les politiques urbaines de mixité sociale à l’épreuve de la réalité, no. 77 (November 4, 2016): 38–61. http://dx.doi.org/10.7202/1037901ar.

Full text
Abstract:
En France, la mixité sociale est au coeur des politiques de renouvellement urbain qui visent à créer les conditions d’une coexistence plus équilibrée entre populations issues de différentes catégories sociales, comme des politiques scolaires visant à introduire plus de mixité sociale dans les établissements publics, pour permettre une meilleure égalité des chances à l’école. Cet article interroge les effets de ces politiques à Marseille, historiquement caractérisée par une forte ségrégation sociospatiale nord-sud, à partir d’enquêtes relatives aux mutations de quartiers en renouvellement urbain. L’analyse de bases de données du rectorat, doublée d’entretiens auprès des acteurs éducatifs, met en évidence les logiques à l’oeuvre en matière de choix de scolarisation. Les résultats montrent que la mixité résidentielle statistique, directement liée aux opérations d’aménagement qui ont contribué à une diversification sociale, peine à se traduire dans la réalité des pratiques scolaires, où l’on observe des pratiques de contournement des établissements de proximité. Les établissements publics ont du mal à diversifier le profil de leurs élèves, à moins de s’engager dans des stratégies de filières sélectives qui déplacent la ségrégation au sein des établissements. Les établissements privés restent quant à eux les principaux refuges des nouveaux résidents, issus des classes moyennes et supérieures, dans des logiques de reproduction sociale d’un entre-soi.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
19

COLLEAU, J. J. "Effet de la somatotropine bovine (BST) sur l’efficacité des programmes de sélection laitière." INRAE Productions Animales 3, no. 2 (February 3, 1990): 93–102. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.1990.3.2.4364.

Full text
Abstract:
L’utilisation libre de l’hormone de croissance bovine (BST) dans les troupeaux au contrôle laitier entraînerait des perturbations dans les programmes de sélection laitière. Grâce aux travaux de simulation numérique déjà réalisés, français et autres, il est montré que ces perturbations atteindraient non seulement la sélection des vaches mais aussi la sélection des taureaux sur descendance. L’effet global de ces perturbations serait de diminuer les rythmes de progrès génétique et surtout de fausser l’évaluation de l’efficacité réelle du programme de sélection qui pourrait être optimiste ou pessimiste suivant le système de choix des vaches traitées. En conséquence, il serait impératif de corriger les données en fonction de l’existence possible d’un traitement. Les simulations montrent que, pour être fiables, ces corrections devraient être effectuées par comparaison intra animal des contrôles mensuels traités et non traités. La méthodologie correspondante étant encore à mettre au point et la précision finale de telles corrections étant encore inconnue, il est proposé dans un premier temps d’extrapoler à une durée normale les lactations partielles précédant le premier traitement à la BST. A long terme, si les corrections n’étaient pas possibles pour les diverses raisons évoquées dans le texte, il est proposé que la sélection se fasse sous contrat avec des méthodes de reproduction intensives.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
20

ALEXANDRE, G., R. ARQUET, J. FLEURY, W. TROUPÉ, M. BOVAL, H. ARCHIMÈDE, M. MAHIEU, and N. MANDONNET. "Systèmes d’élevage caprins en zone tropicale : analyse des fonctions et des performances." INRAE Productions Animales 25, no. 3 (August 25, 2012): 305–16. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2012.25.3.3218.

Full text
Abstract:
Le développement de la population de chèvres allaitantes et laitières accompagne l’accroissement de la population humaine dans les zones tropicale et intertropicale. Du fait de leur grande adaptabilité, les caprins y sont élevés dans une gamme étendue de conditions agro-environnementales et selon un large éventail de systèmes de production, souvent traditionnels et peu artificialisés. Les potentialités des animaux et la multifonctionnalité des systèmes sont mises en avant dans de nombreux travaux scientifiques. Cette synthèse fait un état des lieux de l’élevage caprin en zone tropicale et suggère des pistes d’amélioration des performances zootechniques selon les systèmes d’élevage considérés. Les propositions sont formulées dans une perspective de développement durable, avec un apport maîtrisé en intrants. Ainsi, l'utilisation de «l'effet mâle» permet d'induire l'oestrus et l'ovulation et d'augmenter la fertilité globale du troupeau, la reproduction étant un point clé dans le pilotage du système d’élevage. Des stratégies de complémentation avec des ressources non conventionnelles (arbustes, manioc, banane…) sont proposées. Le parasitisme gastrointestinal, pathologie majeure des caprins en zone tropicale humide, peut être contrôlé grâce à des techniques intégrées visant à modifier les équilibres entre hôtes et parasites, avec un recours limité aux anthelminthiques de synthèse. Enfin, l’importance du choix d’un génotype adapté au milieu et à ses contraintes est soulignée.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
21

BALANDRAUD, Nathan, Claire MOSNIER, Luc DELABY, François DUBIEF, Jean-Philippe GORON, Bruno MARTIN, Dominique POMIES, and Anaël CASSARD. "Holstein ou Montbéliarde : des différences phénotypiques aux conséquences économiques à l’échelle de l’exploitation." INRA Productions Animales 31, no. 4 (February 10, 2019): 337–52. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2018.31.4.2394.

Full text
Abstract:
Dans un contexte économique instable et difficile, les choix tels que la race utilisée dans les exploitations bovines laitières peuvent être remis en cause. Cet article présente au travers de deux études, l’analyse des différences phénotypiques de vaches de race Montbéliarde (Mo) et Holstein (Ho) et leur intégration au sein d’un modèle bioéconomique. Placées dans des conditions d’élevage équivalentes, les vaches de race Mo produisent environ 12% de lait en moins que celles de race Ho, avec des taux butyreux et protéique supérieurs. L’âge au vêlage est en moyenne inférieur de trois mois chez les vaches Ho, mais leurs performances de reproduction et de santé sont moins bonnes, aboutissant à un intervalle entre vêlages supérieur de 25 jours à celui de la race Mo et une fréquence de mammites plus élevée. Réalisés en excluant les systèmes sous appellation d’origine ou indication géographique contrôlée et en Agriculture Biologique, ces travaux permettent de préciser les différences de réponses à système fourrager équivalent. Les simulations économiques quantifient les conséquences des choix raciaux à l’échelle de l’exploitation dans deux scénarios : i) à même nombre de vaches et ii) à même volume de lait vendu. Ces scénarios sont appliqués à trois cas types conventionnels spécialisés dans la production laitière, mais avec des systèmes fourragers et des niveaux de production laitière contrastés (ensilage de maïs en Bretagne, maïs-herbe en Pays-de- -Loire et tout foin en Auvergne). Sur le plan économique, les simulations où les troupeaux des deux races vendent le même volume de lait montrent que la race Mo est plus rentable quel que soit le système d’élevage (+8 à +23% de résultat courant). Dans la deuxième situation, à nombre de vaches équivalent, les résultats économiques des deux races sont très proches. D’un côté, les besoins alimentaires du troupeau Ho sont supérieurs en conséquence du taux de renouvellement et du niveau d’ingestion des animaux plus élevés. De l’autre, malgré une productivité inférieure, la qualité du lait et la meilleure valorisation des carcasses de la race Mo génère plus de produits. Au final, le troupeau de race Mo permet de dégager entre 1000 et 2900 € de résultat courant supplémentaire par unité de travail homme et par an selon les situations.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
22

LEROUX, J., M. FOUCHET, and A. HAEGELIN. "Elevage bio : des cahiers des charges français à la réglementation européenne." INRAE Productions Animales 22, no. 3 (April 17, 2009): 151–60. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2009.22.3.3342.

Full text
Abstract:
L’apparition de cahiers des charges nationaux de l’élevage biologique dès les années 90 a permis un premier développement de ces élevages variable selon les productions. Le règlement européen a ensuite pris le relais en 2000, d’abord avec un complément national (le CC REPAB F) puis, à compter du 1er janvier 2009, avec un nouveau dispositif sans possibilité de subsidiarité. Le règlement européen de l’agriculture biologique décline chaque grand principe de ce mode de production en un certain nombre de règles détaillées, et, dans certains cas, de dérogations. Ces principes sont les suivants : choix de races appropriées, naissance et élevage des animaux en bio, réduction des pollutions et du surpâturage, accès permanent à l’extérieur, densité et organisation des bâtiment permettant le bien-être, interdiction de l’attache des animaux, réduction des mutilations, méthodes de reproduction naturelles privilégiées, élevage extensif, lien sol-plante-animaux sur l’exploitation, alimentation adaptée et biologique, absence d’OGM, santé animale passant d’abord par la prévention via les conditions d’élevage, et des traitements homéopathiques et phytothérapiques, etc. Les auteurs se sont attachés à mettre en relief les changements réglementaires récents et les enjeux techniques, économiques ou d’image qu’ils soulèvent. En conclusion, il est souligné l’importance du travail à réaliser sur trois grands axes : les questions techniques liées à la production biologique, les verrous techniques ou économiques liés à la mise en place des filières, et l’analyse des systèmes de production dans leur globalité.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
23

COQUIL, X., A. BLOUET, J. L. FIORELLI, C. BAZARD, and J. M. TROMMENSCHLAGER. "Conception de systèmes laitiers en agriculture biologique : une entrée agronomique." INRAE Productions Animales 22, no. 3 (April 17, 2009): 221–34. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2009.22.3.3349.

Full text
Abstract:
Cette synthèse centrée sur un dispositif expérimental de 240 ha, situé à Mirecourt, dans la plaine des Vosges, vise à configurer et étudier les conditions pratiques de la mise en œuvre de systèmes agricoles a priori durables sur le plan agro-environnemental. La prise en compte de la diversité des potentialités du milieu, comme principe fondateur des systèmes agricoles, est un gage de la durabilité des systèmes. Dans cette perspective, deux systèmes laitiers autonomes, conduits suivant le cahier des charges de l’agriculture biologique ont été configurés sur l’installation expérimentale INRA ASTER-Mirecourt, vue comme un petit territoire agricole au sein duquel des échanges mutuels et équivalents peuvent avoir lieu entre les systèmes. Ces systèmes sont testés depuis 2005 : un système laitier herbager (SH) dont l’objectif consiste à maximiser la part d’herbe valorisée par le pâturage (40 vaches laitières et leur renouvellement sur 78 ha de prairie permanente) et un système de polyculture Elevage laitier (SPCE) qui vise le bouclage du cycle des éléments (60 vaches laitières et leur renouvellement sur 50 ha de prairie permanente et 110 ha de surfaces en rotations culturales). De 2005 à 2008, ces 2 systèmes de production laitiers ont été relativement productifs, livrant de 83 à 98% de leur référence laitière. La pérennité du troupeau SH, dont les vêlages sont groupés sur 3 mois en fin d’hiver, a été passagèrement difficile à assurer en raison de performances de reproduction faibles notamment au cours des campagnes 2005 et 2006. La trésorerie fourragère du SH a été très excédentaire en raison d’un sous-chargement du système et une productivité maintenue des prairies. A l’inverse, les trésoreries en fourrages et en paille du SPCE ont été relativement tendues et les ajustements ont principalement portés sur les régimes alimentaires et sur les effectifs animaux. Au-delà des tensions révélées par le choix d’autonomie de matière des systèmes, nous soulignons la nécessité d’une vigilance accrue à porter au comportement des ressources constitutives de ces systèmes, telles que les modifications de dynamiques de pousse de l’herbe et le rythme de reproduction des animaux. L’expérimentation évolue vers une meilleure intégration du comportement des ressources pour un meilleur ajustement des modalités de conduite.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
24

RENAUDEAU, D., N. MANDONNET, M. TIXIER-BOICHARD, J. NOBLET, and J. P. BIDANEL. "Atténuer les effets de la chaleur sur les performances des porcs : la voie génétique." INRAE Productions Animales 17, no. 2 (March 20, 2004): 93–108. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2004.17.1.3556.

Full text
Abstract:
La température ambiante est l’un des principaux facteurs climatiques affectant les performances des porcs en période estivale dans les régions tempérées et toute l’année dans les régions tropicales. Les températures ambiantes élevées ont des effets directs principalement sur les fonctions de reproduction du mâle ou de la femelle ou indirectement via une réduction de l’ingestion alimentaire sur les performances de lactation et de croissance. Après avoir brièvement rappelé les principes de la thermorégulation chez le porc et les effets de la chaleur sur leurs performances en fonction du stade physiologique, cet article fait le point sur les solutions utilisables pour atténuer les effets négatifs du climat chaud, en particulier, sur la possibilité de sélectionner des animaux thermotolérants. Cette approche consiste à produire des animaux moins sensibles au stress thermique et/ou ayant une thermorégulation plus efficace. Une des principales difficultés est de comprendre les mécanismes physiologiques impliqués dans l’adaptation à la chaleur et la nature des antagonismes entre les caractères de production et d’adaptation. Cette étape préliminaire conditionne le choix des critères mais également de la meilleure méthode de sélection. Comparativement aux autres espèces (volaille et ruminant), la variabilité génétique de la tolérance à la chaleur et les critères physiologiques ou zootechniques utilisables dans une démarche de sélection chez le porc sont assez peu connus. Cependant, des indicateurs de la sensibilité à la chaleur (Heat Shock Protein), de la thermogenèse (consommation résiduelle, protéines découplantes) ou de la thermolyse (rythme respiratoire, conductivité thermique cutanée) pourraient être des bons critères à considérer pour l’obtention d’une lignée thermotolérante.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
25

GUINARD-FLAMENT, J., P. G. MARNET, I. VERDIER-METZ, C. HURTAUD, M. C. MONTEL, K. STELWAGEN, and D. POMIÈS. "La traite, un outil de pilotage du troupeau et de maîtrise de la qualité du lait en élevage bovin laitier." INRAE Productions Animales 26, no. 2 (April 17, 2013): 193–206. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2013.26.2.3147.

Full text
Abstract:
Cette synthèse fait le point sur les effets directs et les conséquences de modifications de la conduite des animaux à la traite. Les effets recherchés répondent à des besoins de pilotage du troupeau ou de maîtrise de la qualité du lait. Ils visent à ajuster le niveau de production laitière sur l’exploitation, optimiser la qualité chimique, structurelle et microbienne du lait et piloter la conduite du troupeau. Les moyens pour intervenir sont variés allant de modifications de fréquence/intervalles de traite, à l’optimisation de la conception et des réglages de la machine à traire et des systèmes de stockage/réfrigération du lait en passant par les pratiques de traite. Il ressort de cette synthèse que la modulation de la fréquence de traite est un outil efficace pour moduler la production de lait et la durée de la lactation, et qu’elle peut contribuer à améliorer les performances de reproduction, gérer les réserves corporelles des vaches et dans certains cas limiter l’apparition de boiteries. Les choix de matériel de traite et de stockage/refroidissement du lait ainsi que les réglages de la machine à traire permettent d’optimiser l’extraction du lait, la durée de la traite et de collecter et conserver un lait d’une qualité maîtrisée sans nuire à la santé de la mamelle. Enfin, l’entretien de la machine à traire, les pratiques de traite et la peau des trayons des animaux semblent jouer un rôle primordial sur la richesse des laits crus en germes d’intérêt pour l’industrie laitière, les équilibres microbiens résultant d’une combinaison de pratiques de production dont la hiérarchisation reste encore difficile.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
26

Quedraogo, Mahamadou Lamine. "Repenser l'épistémologie des sciences en Afrique: les cultures africaines comme stratégie de mieux-être." Jangada: crítica | literatura | artes 1, no. 17 (August 6, 2021): 409–24. http://dx.doi.org/10.35921/jangada.v1i17.342.

Full text
Abstract:
Les politiques et plans de développement au Burkina Faso ont toujours fait place belle à l’économie. Ce choix se justifierait par le fait que la plupart des difficultés que connait le pays sont d’ordre économique. Dès lors, la culture et avec elle les sciences de la culture apparaissent comme des domaines de seconde zone. Pour le commun des mortels et même pour certains politiques, la culture s’assimile au folklore : c’est un cocktail de réjouissances et de festivités dont l’aspect ludique est valorisé au détriment de l’essence savante. À l’analyse, les fondements épistémologiques du développement tel qu’il est compris par la communauté internationale et tel que cette dernière souhaite qu’elle soit comprise de l’Afrique reposent sur les cultures occidentales d’inspiration gréco-romaine. Envisager le développement à partir de l’application de ces modèles du savoir et la conformité à ces savoirs-modèles est un mythe. A la reproduction de tels modèles, il faut substituer leur profonde déconstruction. Sous ce rapport, il est besoin de repenser l’épistémologie des sciences de la nature à la lumière des cultures africaines afin de faire de la science en Afrique le témoin de la pensée africaine. De cette façon, le développement de l’Afrique partirait de la refondation des sciences à la lumière d’une épistémologie qui sourd des cultures africaines ou tout au moins d’une épistémologie trempée dans ces cultures. Comment par la sémiotique les cultures africaines peut-elle être convertie en stratégie de développement ? Une telle entreprise nécessite le secours de la sémiotique des cultures et le recours aux études culturelles à travers deux triades.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
27

Waquil, Paulo D., Marcio Z. Neske, Claudio M. Ribeiro, Fabio E. Schlick, Tanice Andreatta, Cleiton Perleberg, Marcos F. S. Borba, et al. "Vulnérabilité des éleveurs familiaux à la frontière entre Livramento et Rivera au Brésil et en Uruguay : analyse comparative." Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 68, no. 2-3 (March 25, 2016): 55. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.20588.

Full text
Abstract:
Le groupe social appelé les éleveurs familiaux a suscité l’intérêt des sciences sociales, économiques et environnementales. La principale caractéristique de ce groupe, présent dans le biome Pampa au sud du Brésil et en Uruguay, est la production basée sur le travail familial sur de petites parcelles, exprimant un mode de vie autonome, très dépendant toutefois de fortes relations avec le milieu naturel et marqué par l’aversion au risque. L’objectif de cet article a été de faire une analyse comparative des facteurs de vulnérabilité des éleveurs familiaux du sud du Brésil et d’Uruguay, ainsi que des perceptions de ces acteurs sociaux sur les risques et les stratégies mises en place pour atténuer les menaces. Une enquête a été menée dans le but de répondre à ces questions, à partir d’interviews de seize éleveurs familiaux, huit dans chaque pays, dans les villes de Santana do Livramento (Brésil) et Rivera (Uruguay). Le choix de ces communes a été lié au fait que, malgré leur proximité géographique de chaque côté de la frontière et leurs similitudes environnementales, l’élevage familial n’était pas soumis aux mêmes conditions politiques et économiques, ce qui pouvait ou non influencer leurs perceptions et leurs réactions. Les résultats ont montré que les éleveurs étaient principalement affectés par les vulnérabilités provenant de facteurs externes comme le climat (sécheresses ou hivers rudes, par exemple) mais aussi de facteurs internes (accès à la terre limité, successeurs). Du point de vue des éleveurs familiaux, les plus grands risques pour leur système de production et leur mode de reproduction sociale étaient plutôt liés aux variations climatiques qu’aux facteurs de prix et de marchés.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
28

MARTEL, G., C. DEPOUDENT, C. ROGUET, S. GALLOT, and C. PINEAU. "Le travail des éleveurs avicoles et porcins : une grande diversité de stratégies, d’attentes, de durée et de productivité." INRAE Productions Animales 25, no. 2 (June 1, 2012): 113–26. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2012.25.2.3202.

Full text
Abstract:
Les élevages de porcs et de volailles sont souvent perçus comme «industriels» de fait du mode d’élevage en bâtiment et des rythmes réguliers de production. Cette perception entraîne l’image d’une organisation et d’une durée du travail très réglées et homogènes entre les élevages. Or, les études menées dans ces filières montrent une grande diversité d’attentes, de stratégies, de durée et d’efficacité du travail, en lien avec les évolutions structurelles du secteur. Ces évolutions sont différentes entre les deux filières : en production porcine, on observe une augmentation de la taille des ateliers, un arrêt du naissage pour les petites structures, la création de naissages collectifs et plus de salariat ; en production avicole, la concentration est modérée, liée au fort développement des productions alternatives et à l’absence de spécialisation des exploitations avicoles. En production porcine ces évolutions sont nuancées par l’analyse des structures européennes. D’un point de vue économique, toutes les stratégies peuvent être efficaces, les unes en réduisant les charges, les autres en maximisant la production par travailleur. A l’échelle des exploitations, il existe dans les deux filières une forte variabilité des temps de travaux entre exploitations, résultant principalement du type de bâtiment et d’équipement choisi, de la mécanisation, du type d’élevage, du nombre de bandes choisies, mais aussi de la place que donne l’éleveur à son atelier. Pour l’organisation du travail intra- et inter-hebdomadaire en production porcine, les différences résultent des choix de conduite en bandes et des pratiques de reproduction. Enfin le contenu du travail est en évolution : développement de compétences managériales, réduction des tâches exigeantes (via l'automatisation) remplacées par des travaux de surveillance, de gestion de l’information et de suivi de traçabilité.Pour conclure nous illustrons l’effet du changement d’un élément du système d’élevage sur le contenu, la durée, l’organisation ou la pénibilité du travail.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
29

Nkana, J. Gwladys Kontchiachou, Nathalie Ngouopo Mweugang, Soh Bah Germanus, Yam Alphonsius Semi, Paulette Ntsafack, Chistian Awantu, Christophe Temoa Wangba, Marie Noel Bertine Noumbissi, France Gina Tobou Djoumessi, and Emile Miégoué. "Effet de quelques légumineuses fourragères sur la reproduction, la croissance et la carcasse chez les cochons d’inde (Cavia porcellus L.)." International Journal of Biological and Chemical Sciences 14, no. 2 (May 12, 2020): 600–612. http://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v14i2.23.

Full text
Abstract:
Malgré l’importance de la caviaculture en milieu rural, la maîtrise de l’alimentation des cochons d’inde reste encore un handicap à cet élevage. C’est ainsi qu’entre octobre 2018 et mars 2019, un essai a été mené à la Ferme d’Application et de Recherche (FAR) de l’Université de Dschang en vue d’évaluer l’effet de quelques légumineuses fourragères comme source de protéine dans la ration sur les performances de production du cochon d’Inde. Pour cet essai, 56 cochons d’Inde de 5 mois d’âge de race locale pesant en moyenne 450 ± 50 g nés à la FAR ont été utilisés. En effet, 48 femelles repartis en quatre lots ont été mises en croisement avec 2 mâles par lot pendant une période de 31 jours selon un dispositif factoriel. Les animaux de chaque lot recevaient la graminée ad libitum associé à 20 g/j/animal de l’aliment composé contenant ou non une légumineuse. Les résultats montrent que les tailles de la portée sont restées comparables entre les traitements. Les taux de mortalité pré et post-sevrage (15,38% et 9,10%) ainsi que le poids des cochonnets à 8 semaines les plus élevés ont été enregistrés avec la ration contenant Arachis glabrata. A la naissance et au sevrage, le poids moyen le plus élevé des cochonnets a été obtenu avec la ration contenant Desmodium intortum. Les gains de poids des cochonnets sont restés comparables entre les traitements. Les rations contenant les légumineuses ont donné des rendements carcasses, le poids du foie et celui du cæcum significativement plus élevé. Compte tenu du coût de production, les légumineuses de cette étude peuvent être utilisées comme des sources de protéine de choix pour l'amélioration des performances de production des cobayes en milieu paysan.Mots clés : Arachis glabrata, Calliandra calothyrsus, Desmodium intortum, Panicum maximum, Performances de production. Enlgish Title: Effect of some legumes forages on reproduction, growth and carcass of Guinea pigs (Cavia porcellus L.)Despite the importance of caviaculture in rural landscape, cavie’s feeding remains a handicap for this breeding. Thus, between October 2018 and March 2019, experiments were conducted at the Teaching and Experimental Farm of University of Dschang on the evaluation of some leguminaceous plants as protein source in the diet on production performances of Guinea pig. A total of 56 adults Guinea pigs of about 5 months and 450 ± 50 g were used for the experiments. Females were first put in breeding with 8 males for a period of 31 days and then organized in a completely randomized design of four groups of 12 females each. Each group received Panicum maximum ad libitum and 20 g DM/day/animal of a diet corresponding to the group. Mains results of this study showed that no significant difference (P > 0.05) has been noticed for mean litter size. Total mortality rate was 8.33 for diet containing Calliandra calothyrsus. No mortality was registered for others groups. High pre-weaning and post-weaning mortality (15.38 and 9.10%) was obtained with treatment based on Arachis glabrata. From birth to 8th week of age, no significant difference (P > 0.05) was observed between average live weights. Total and daily weight gains remain comparable (P > 0.05) in weaning and in post-weaning whatever the diet. Results for carcass evaluation showed that diet containing these plants as sources of protein has permitted to obtain the highest values. The same result was observed with the liver weight and cæcum. Considering the low production cost, legumes plants appear to be good protein sources for the improvement of production performances of the guinea pigs in small farmer environment. Keywords : Arachis glabrata, Calliandra calothyrsus, Desmodium intortum, Panicum maximum, production performances.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
30

As-Safi, Abdul-Baki, and In‘am Sahib Ash-Sharifi. "Naturalness in Literary Translation." Babel. Revue internationale de la traduction / International Journal of Translation 43, no. 1 (January 1, 1997): 60–75. http://dx.doi.org/10.1075/babel.43.1.05ass.

Full text
Abstract:
Abstract The present article investigates the concept of naturalness in literary translation. The aim of the investigation is to delineate an integrated approach to 'natural' translation, the essence of which lies in creating a compromise between accurate rendition and literary reproduction. Such a compromise entails attaining an artistic verbal smoothness which transcends the level of ordinary language. To this end, natural translation calls for a utilization of the target language's resources that will make the translation read like an authentic target language (TL) work, while preserving the content intact. The article thus identifies naturalness as the achievement of authentic TL style, and unnaturalness as the hybrid language of literal rendition, i.e. translationese that may be unacceptable or unintelligible. It detects the actualization of an authentic style of Arabic rendition on several levels: lexical, sentential, cohesive and idiomatic. On the lexical level, naturalness is delimited in terms of proper choice of appropriate vocabulary. On the sentential level, well-formedness is posited as the feature of naturalness which outlines a rhetorically natural sentence, besides other concomitant features. On the cohesive level, the features of a natural target text are based on the use of cohesive devices to a greater or lesser degree than the source text in general and on the propriety of their use in particular instances. At the idiomatic level, we mention idioms and proverbs but concentrate, with examples, on collocations. Résumé Cet article examine la notion de naturel dans la traduction des textes littéraires dans le but de cerner une approche intégrée de la traduction 'naturelle' qui consiste essentiellement à obtenir un compromis entre un rendu fidèle et une reproduction littéraire. Ce compromis exige une fluidité verbale artistique qui dépasse le niveau de la langue ordinaire. La traduction naturelle doit donc utiliser toutes les ressources de la langue d'arrivée pour que la traduction se lise comme ouvrage littéraire rédigé dans cette langue d'arrivée, tout en respectant fidèlement le contenu. Dans leur article, les auteurs définissent donc le naturel comme l'obtention d'un style authentique dans la langue d'arrivée, et le manque de naturel comme un langage hybride avec un rendu littéral, c'est-à-dire des traductions susceptibles d'être inacceptables ou incompréhensibles. L'article analyse comment mettre en oeuvre, à différents niveaux, un style authentique en arabe: lexicologie, phraséologie, cohérence et usage d'expressions idiomatiques. En ce qui concerne le niveau lexicologique, le naturel se définit comme étant le choix correct d'un vocabulaire approprié. Au niveau phraséologi-que, des phrases formées correctement sont la caractéristique du naturel qui fait apparaître, à côté d'autres propriétés, la rhétorique naturelle de la phrase. Au niveau de la cohérence, les caractéristiques d'un texte rédigé avec naturel dans la langue cible sont basées sur des mécanismes utilisés plus ou moins intensivement que dans le texte d'origine en général et sur leur utilisation appropriée dans certains cas particuliers. Au niveau des expressions idiomatiques, les auteurs mentionnent de telles expressions ainsi que des proverbes, mais se concentrent, en donnant des exemples, sur des collocations.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
31

Valembois, J. "ETUDE SUR MODELE DU TRANSPORT LITTORAL CONDITIONS DE SIMILITUDE." Coastal Engineering Proceedings 1, no. 7 (January 29, 2011): 18. http://dx.doi.org/10.9753/icce.v7.18.

Full text
Abstract:
L*objet do la pr^sente note est d*e"tudier les conditions'de similitude que l'on obtient, pour la representation sur modele du transport littoral, a partir de divers criteres, Les re"sultats concernent les plages form^es de sable fin, a 1*exclusion des plages de galets et des zones ou la vase existe en proportions importantes. Le premier critere examine" est la reproduction du debut d* entratnement des mate'riaux de fond sous 1' action du mouvement oscillatoire de 1'eau dft a la houle, la oouche limite etant suppos^e laminair* dans la nature et sur lemodele. Les re"sultats obtenus sont ensuite etendus h la representation du de*but d* entraliiement sous l1action du courant de transport de masse perpendiculaire a la plage, ffifene lorsque cet ecoulement est turbulent au voisinage du fond. La representation correcte du debut d* entratnement conduit probablement a une bonne concordance entre le modele et la nature pour la zone situe"e Men au large du de"ferlement, mais il n'est pas du tout Evident (et il serait m&me etonnant) qu'elle permette d'obtenir sur le modele un transport littoral ressemblant au transport naturel dans les zones voisin.es du deferlement et pres du rivage. En effet, les phenomenes hydrauliques sont tout a fait differents dans ces regions, ou interviennent de facon preponderante la turbulence cr^ee par le deferlement, les courants de masse perpendiculaires et paralleles a la cdte, et probablement la percolation dans la zone de l'estran, ainsi que1*action du vent sur la surface de l'eau. Pour aller un peu plus loin, on a essaye de definir les conditions dans lesquelles le mouvement des materiaux en suspension est correctement represente sur le modele. La connaissance incomplete oue l'on a actuellement des lois du transport littoral ne permet pas de decider a priori si les criteres retenus sont valablesj cependant, on est arrive dans divers Laboratoires, avec des modeles dont les echelles etaient voisines de celles auxquelles on aboutirait de cette facon, a representer des transports littoraux assez semblables a ceux de la nature. On verra d'ailleurs que les conditions auxquelles on arrive laissent quelque liberte dans le choix des echelles. Cette liberte a probablement ete utilisee dans le bon sens sur les modeles en question.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
32

GAIGNON, J. L. "Avant-propos." INRAE Productions Animales 17, no. 3 (July 29, 2004): 159–60. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2004.17.3.3585.

Full text
Abstract:
La pisciculture est une des activités de production animale parmi les plus diversifiées pour ce qui est des écosystèmes concernés et des niveaux d’intensification, voire la plus diversifiée en terme de nombre d’espèces élevées. Cependant, quelques dizaines d’espèces seulement permettent des productions majeures (FAO 2002). La tendance à une diversification croissante peut s’expliquer par différentes raisons : - multiplicité des écosystèmes colonisés et, en particulier, développement de la pisciculture marine ; - réponse à la demande récente du marché pour une diversification des produits allant d’une offre pour marchés «niche» de connaisseurs jusqu’à la mise à disposition de matières premières destinées à la transformation sous toutes ses formes - nécessité de disposer des espèces les mieux adaptées à la diversité des environnements aquatiques et aux nouvelles techniques d’élevage, mais aussi de répartir les risques pathologiques. Toutes les analyses et prospectives identifient comme forte cette tendance à accroître le nombre d’espèces élevées, la traduisant parfois comme une demande prioritaire (Anonyme 2002). Pour accompagner cette évolution, la communauté scientifique a généralement mis en œuvre des démarches de zootechnie expérimentale à partir de quelques espèces de poissons prises comme modèles biologiques. Cette démarche apparaît cependant vite répétitive et atteint d’autant plus ses limites que le nombre d’espèces concernées est important. Des méthodes ont été proposées afin de rendre plus rationnel, et donc plus fiable, le choix d’espèces pouvant faire l’objet de travaux scientifiques (Quéméner et al 2002). Cependant, lorsque la candidature à l’élevage d’une nouvelle espèce est retenue, que ce soit par des méthodes d’analyse rigoureuses ou de manière plus empirique, les démarches zootechniques et expérimentales classiques ne sont plus considérées comme originales et sont de plus en plus difficilement valorisables, d’un point de vue scientifique, jusqu’à ne plus être du ressort des institutions de recherche publiques, mais plutôt de celui de centres techniques (Itavi, Agences régionales de développement, certaines structures d’enseignement …). Dans ce contexte, la manière dont doit être traitée la question de la diversification des espèces en pisciculture mérite d’être approfondie pour les raisons suivantes : - dans le cas d’espèces « nouvelles » pour la pisciculture, aucune expérience zootechnique, par essence même, n’existe et généralement très peu de connaissances de nature biologique sont disponibles. Développer de manière systématique des approches classiques pour ces espèces peut nécessiter des moyens de recherche-développement assez considérables ; - l’importance du champ d’investigation incite au choix d’espèces - modèles ou à la mise en œuvre d’approche générique permettant d’apporter des réponses avec une vision et des retombées les plus étendues possibles ; - l’élaboration de méthodes rationnelles, optimisées et généralisables devrait permettre d’accélérer un processus de domestication contrôlé, alors qu’aujourd’hui ce processus est plutôt constaté a posteriori ; - les travaux d’intérêt piscicole à mener présentent l’originalité de permettre une analyse comparée d’animaux en cours de domestication avec les souches sauvages fondatrices restant souvent disponibles. Les articles de ce numéro spécial s’inscrivent dans cette réflexion. Ils font suite à des communications présentées lors d’un séminaire « Diversification - Domestication » organisé à Nantes les 24 et 25 juin 2003 par l’Inra en collaboration avec l’Ifremer. Reposant sur la confrontation des expériences, son objet était d’explorer l’intérêt et la faisabilité de recherches génériques sur la diversification des espèces de poissons, passant par l’identification d’espèces cibles et modèles, l’analyse des processus biologiques impliqués dans la domestication et l’élaboration de méthodes comparatives pertinentes. Une réflexion sur les systèmes de production - exploitation est menée en parallèle de manière complémentaire. Une première session était consacrée à la notion de domestication (à quel moment peut-on considérer qu’une espèce est domestiquée ? Qu’est-ce que le processus de domestication ?) et aux critères qui caractérisent une espèce domestiquée par comparaison à la population sauvage d’origine. Une autre manière d’aborder la domestication (session II) est d’identifier ce que certaines espèces animales ont vécu «entre les mains» de l’homme. Au-delà de l’aléatoire et de l’empirisme, existe-t-il des procédures ou des stratégies convergentes de domestication (capture, échantillonnage, mise en élevage, ajustements des facteurs zootechniques, maîtrise de telle ou telle fonction, sélection ...) ? L’examen de convergences dans les stratégies de domestication au travers d’exemples portant sur différentes filières de production peut nous permettre d’en faire l’analyse. La mise en œuvre d’approches génériques nécessite de disposer d’espèces modèles pour aborder les possibilités et les contraintes de la domestication chez les poissons. Ceci passe par l’identification de groupes d’espèces ayant des caractéristiques communes et ce pour chacune des fonctions physiologiques susceptibles de répondre à un effort de domestication et/ou de conditionner sa réussite. Si des typologies académiques existent dans la littérature, la session III se voulait davantage une réflexion sur l’établissement de typologies «fonctionnelles» des espèces, fondées sur une démarche comparative et l’utilisation d’exemples concrets de domestications réussies, en cours ou envisageables. Dans le cas des poissons, une domestication envisagée a priori passe, en particulier pour les espèces «nouvelles », par le prélèvement d’un échantillon du génotype sauvage et, dans la situation la plus contrôlée, par la reproduction et la multiplication du noyau fondateur, enrichi ou non par des apports complémentaires issus du milieu naturel. La session IV abordait la question du choix initial, puis de la gestion d’un génotype dans une démarche de domestication.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
33

HENRY, Y. "Alimentation du porc pour la production de viande maigre : évolutions récentes et perspectives." INRAE Productions Animales 6, no. 1 (February 27, 1993): 31–45. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.1993.6.1.4185.

Full text
Abstract:
La production porcine a bénéficié, au cours des dernières décennies, de progrès importants et continus réalisés par la sélection pour une croissance sans cesse plus forte de tissus maigres et un dépôt décroissant de gras, en réponse à la demande des consommateurs. Cet article examine les changements intervenus dans l’alimentation en considérant les évolutions récentes et les perspectives, compte tenu de l’évolution prévisible des performances de production et de l’apport des nouvelles technologies. L’importance du progrès génétique en faveur de la croissance des tissus maigres a conduit en premier lieu à envisager une modélisation de la prévision des besoins nutritionnels (énergie, protéines et acides aminés, minéraux), dont les variations se traduisent notamment par des exigences moins marquées en énergie que par le passé et par un accroissement important des besoins en acides aminés relativement à l’apport énergétique. Grâce à cette démarche de modélisation, il est désormais possible de définir de nouvelles stratégies d’alimentation adaptées pour la production de viande maigre (plan de rationnement alimentaire, choix du type d’aliment pour une phase de production déterminée), en fonction des conditions particulières de production et à l’aide de systèmes d’évaluation des aliments suffisamment discriminants (énergie nette, digestibilité iléale des acides aminés). En outre, l’augmentation de certains intrants alimentaires (azote, phosphore) pour une production accrue de viande maigre implique une gestion raisonnée de leurs apports, afin de prévenir des rejets excessifs dans l’environnement (eau, atmosphère). La tendance à une certaine dégradation de la qualité de la viande, notamment sous l’angle technologique et organoleptique, au fur et à mesure des progrès de la sélection sur la croissance musculaire, oblige à une prise en compte, par l’alimentation, des exigences de qualité des produits, qu’il s’agisse des dépôts gras ou des tissus maigres (importance du gras intramusculaire). Il en est de même avec le recours à de nouvelles technologies permettant, soit de préserver le potentiel de croissance musculaire (utilisation du porc mâle entier), soit de le stimuler (facteurs de croissance). En dernier lieu, après avoir considéré les effets de l’alimentation sur la conformation des carcasses, en relation avec l’amélioration du développement musculaire, les conséquences d’un amaigrissement excessif des truies sur les performances de reproduction sont évoquées en liaison avec la mobilisation et la reconstitution des réserves lipidiques corporelles. Ce problème d’équilibre entre les tissus musculaire et gras constitue un enjeu important pour l’évolution future de l’alimentation du porc maigre. Au plan de l’application, les nouvelles approches nutritionnelles, basées sur l’établissement de lois de réponse qui prennent en compte la diversité à la fois des types génétiques (depuis les plus gras jusqu’aux plus maigres) et des conditions d’élevage et de milieu devraient permettre, dans chaque cas, de définir les conditions optimales de production d’un type de porc particulier.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
34

AGABRIEL, J. "Avant-propos." INRAE Productions Animales 20, no. 2 (June 7, 2007): 107–8. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2007.20.2.3442.

Full text
Abstract:
L’alimentation des ruminants : un problème d’actualitéDans la conduite et la réussite d’un système de production de Ruminants, l’alimentation du troupeau reste un domaine très important qui continue de poser de nombreuses questions à la fois pratiques et théoriques. Pour l’éleveur, les postes récolte des fourrages et des céréales, achats d’aliments et entretien des surfaces fourragères représentent plus de 50 % des charges opérationnelles de son exploitation. Nourrir quotidiennement son troupeau lui impose de faire des choix de types de rations et en amont des choix stratégiques de long terme, sur la conduite de son système fourrager en considérant ses contraintes de milieu naturel, de bâtiments ou de stockage. La gestion de l’alimentation est directement liée à tous les autres choix stratégiques de l’activité d’élevage, le niveau de croissance des jeunes animaux, la reproduction, l’allotement la quantité et la qualité de la production. Pour le chercheur en nutrition animale, les enjeux sont devenus multiples et son positionnement a évolué : la recherche de la production maximale soutenue par l’alimentation a fait place à la volonté d’atteindre un optimum à la fois biologique, technique et économique selon les milieux dans lequel l’élevage est conduit. Il doit faire en sorte que la ration calculée par ses modèles satisfasse les besoins de l’animal selon les objectifs de production de l’éleveur, mais qu’elle participe également au bon état sanitaire et de bien-être du troupeau, qu’elle garantisse la qualité des produits et minimise l’impact défavorable des rejets sur l’environnement. La recherche en nutrition et alimentation des ruminants porte à la fois sur les fourrages, la physiologie digestive et métabolique de l’animal et son comportement alimentaire. En tenant compte de la complexité des mécanismes biologiques, les modèles nutritionnels doivent pouvoir simuler avec le maximum de précisions les flux de matières à travers le tube digestif et les organes sur des pas de temps variables, à la fois de court et de long terme. Cela reste un sujet perpétuellement en évolution qui exige aussi de synthétiser les connaissances sous forme d’outils d’aide à la décision et qui soit capable de présenter la qualité de ces outils et leurs limites d’usage. Une recherche qui se développe avec l’INRALes recherches pour aider à déterminer les choix d’alimentation des animaux en condition de production se sont concrétisées au cours du 20ème siècle. Les systèmes d’alimentation en énergie, azote et minéraux ont été développés en France après 1945. A l’INRA, le département Elevage des Ruminants sous l’impulsion de R. Jarrige avait initié une révision majeure des principes et des unités pratiques de terrain en 1978 en proposant un système énergétique construit sur la base de deux unités fourragères, lait et viande (UFL, UFV), un système des Protéines Digestibles dans l’Intestin (PDI) et des Tables complètes à la fois des besoins des animaux et de la valeur alimentaire des aliments. C’est notamment dans le domaine de la valeur nutritionnelle des fourrages que ces travaux étaient particulièrement riches. Ces «systèmes INRA» avaient alors été complétés par la première ébauche d’un modèle complètement nouveau de prévision de l’ingestion (système des Unités d’Encombrements UE) qui sera fortement remanié et amélioré dix ans plus tard lors de la révision de 1988. Ce nouvel ensemble, prévision de l’ingestion, estimation des besoins nutritionnels, a également permis d’accroître l’offre d’outils pratiques de terrain. En complèment des Tables imprimées, un outil informatique d’accompagnement et de rationnement «INRAtion» a été proposé dès 1992. Celui-ci s’est ensuite enrichi de l’outil de calcul de la prévision de la valeur des aliments «Prevalim;» et tous deux sont devenus des réceptacles appliqués des nouveautés scientifiques concernant les systèmes INRA. Mais, près de vingt ans après le dernier «Livre Rouge de l’Alimentation des bovins, ovins et caprins», une mise à niveau des ouvrages écrits s’imposait également et il est apparu nécessaire de proposer une actualisation des connaissances des principes du rationnement des ruminants. Les travaux des équipes de recherches ont permis de progresser aussi bien sur la caractérisation de la valeur des fourrages et des matières premières, que sur l’estimation des besoins des animaux et des apports nutritionnels recommandés dans des situations très diverses. Au delà des recommandations statiques, focalisées sur l’objectif de satisfaire les besoins, les lois de réponses dynamiques des pratiques alimentaires sont mieux connues et quantifiées. Elles permettent de mieux simuler les conséquences de la diversité des situations. L’objectif de l’ouvrage «Alimentation des bovins, ovins et caprins - Tables INRA 2007», sorti en février aux éditions Quæ, est ainsi de remettre sous la forme connue et largement adoptée par tous les acteurs des filières de l’élevage ruminant ces nouveaux résultats. Des documents complémentairesCependant le niveau scientifique choisi de l’ouvrage récemment paru et sa taille volontairement réduite pour en faire un ouvrage facilement accessible ont contraint les auteurs à aller à l’essentiel, les frustrant sans aucun doute d’une description et d’une discussion de fond de leurs résultats.En reprenant l’exemple de 1987 où le «livre rouge» publié par INRA Editions était complété par un numéro détaillé du Bulletin CRZVde Theix, nous avons donc décidé de publier un dossier dans la Revue INRA Productions Animales qui complète l’ouvrage de février. Ce dossier regroupe majoritairement des présentations et les explications des choix qui ont prévalu au développement des nouveaux modèles sous-tendus dans les recommandations. Il comporte 5 articles qui éclairent des points clés des innovations introduites en 2007, et qui correspondent soit à des nouveaux modèles mécanistes des fonctions de l’animal, soit à des méthodes de prévision de la valeur des fourrages, soit à des remises en cause plus profondes de l’ensemble apports, besoins comme c’est le cas pour la nutrition minérale.Toutefois, ce dossier n’est pas exhaustif des «nouveautés» du livre 2007. Certaines avaient été déjà publiées, soit dans des revues scientifiques, soit dans des sessions des «Rencontres Recherches Ruminants». Sans aucun doute d’autres viendront encore les compléter par la suite.Ainsi sont étudiés successivement des apports scientifiques sur la valeur des aliments et sur les besoins des animaux :1 - La dégradabilité des protéines dans le rumen (DT) et la digestibilité réelle des protéines alimentaires dans l’intestin grêle (dr). La valeur azotée des fourrages repose sur la bonne estimation de ces deux paramètres, qui sont la clé du calcul du système des protéines digestibles dans l’intestin PDI (article de M.-O. Nozières et al).2 - Les nouvelles valeurs minérales et vitaminiques des aliments. La possibilité de raisonner en éléments phosphore et calcium absorbables apporte de nouvelles précisions et modifie considérablement les quantités recommandées. L’article précise et actualise les Apports Journaliers Recommandés (AJR) d’éléments minéraux majeurs. Les autres minéraux, oligo-éléments et vitamines sont également revus de façon systématique et approfondie (article de F. Meschy et al).3 - De nouvelles équations statistiques de prévision de la digestibilité de la Matière Organique (dMO) des fourrages par la méthode pepsine-cellulase établies sur une banque de données couvrant une gamme plus importante de fourrages et de modes de conservation. La valeur énergétique des fourrages dépend en effet étroitement de la digestibilité de leur matière organique. Son estimation sur le terrain peut se faire à partir de méthodes de laboratoire comme la digestibilité pepsine-cellulase, utilisée en France depuis plus de vingt ans. Cette méthode est proposée pour sa bonne précision (article de J. Aufrère et al).4 - La composition du gain de poids chez des femelles adultes en période de finition qui permet de calculer ensuite directement le besoin en énergie et en protéines de l’animal. Ce modèle est suffisamment souple pour proposer un besoin face à un objectif de croissance donné, mais il propose aussi un niveau de croissance pour une ration d’un niveau énergétique donné. Ce nouveau modèle a été spécifiquement développé pour tenir compte de la très grande variabilité des situations pratiques rencontrées : la race, l’âge, le format, l’état d’engraissement initial et la vitesse du gain attendu (article de F. Garcia et J. Agabriel).5 - La capacité d’ingestion d’aliments par les vaches laitières au cours de leur lactation complète. Ce tout nouveau modèle s’adapte à tous types de vaches primipares, multipares et propose le nouveau concept de «lait potentiel» pour mieux décrire cette capacité d’ingestion. Ce concept est nécessaire pour répondre aux diverses stratégies des éleveurs dans la conduite de leurs animaux et qui ne souhaitent pas nécessairement les mener à leur maximum de production. Le modèle tient en effet compte de l’état initial de la vache au vêlage et des modifications d’état corporel qui accompagnent obligatoirement la conduite de la lactation (article de P. Faverdin et al).La Rédaction de la Revue a estimé judicieux de publier dans ce même numéro d’INRA Productions Animales, un travail très récent sur la teneur en matière grasse du lait de vache et sa prévision, qui pourra dans les années à venir se traduire concrètement dans les outils d’accompagnement de nos recommandations (article de Rulquin et al).A l’occasion de la publication de ce dossier, nous voulons plus particulièrement remercier tous les participants des Unités et Installations Expérimentales de l’INRA sans qui ces résultats ne seraient pas, ainsi que tout le personnel des Unités de Recherches qui ont participé dans les laboratoires ou derrière leurs écrans : l’Unité de Recherches sur les Herbivores (URH) de Clermont-Ferrand-Theix, l’Unité Mixte de Recherches sur la Production Laitière (UMR PL) de Rennes, l’Unité Mixte de Recherches Physiologie et Nutrition Animale (UMR PNA) de Paris, l’Unité Mixte de Recherches sur les Ruminants en Région Chaude (UMR ERRC) de Montpellier.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
35

Mjaaland, Thera. "Whose Authority? The Religious Conditioning of Decision-Making in the Context of Right to Reproductive Choice in North-Western Tigray, Ethiopia / Sous l’autorité de qui ? Le conditionnement religieux de la prise de décision dans le contexte du droit au choix en matière de reproduction dans le Nord-Ouest du Tigré." Annales d'Ethiopie 30, no. 1 (2015): 153–73. http://dx.doi.org/10.3406/ethio.2015.1585.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
36

BOUVAREL, I. "Avant-propos." INRAE Productions Animales 24, no. 2 (April 6, 2011): 163–64. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2011.24.2.3247.

Full text
Abstract:
Dans un objectif d’amélioration de la compétitivité, les poulets de chair sont sélectionnés sur leur vitesse de croissance et leur efficacité alimentaire. Ces deux critères ont ainsi été multipliés respectivement par 4 et par 3 en 60 ans. La sélection d’animaux capables d’ingérer une grande quantité d’aliment a permis ces gains de productivité, avec différentes conséquences en termes de bien-être animal car les animaux les plus performants sont aussi le plus souvent les plus fragiles. Les citoyens européens se montrent de plus en plus sensibles à la question du bien-être et à la santé des animaux d’élevage. Cette préoccupation sociétale grandissante s’est traduite au niveau communautaire par l’établissement de recommandations au Conseil de l’Europe, et par l’élaboration de Règlements et Directives, au sein de l’Union Européenne, qui fixent des normes applicables aux élevages, aux transporteurs et aux abattoirs. Ces textes incluent un processus auto-évolutif par des révisions régulières, basées sur des rapports d’experts présentant des données scientifiques relatives au bien-être des animaux d’élevage. La directive 2007/43/CE sur le bien-être des poulets de chair a été transposée en droit français par l’arrêté du 28 juin 2010 établissant les normes minimales relatives à la protection des poulets destinés à la production de viande. Ce texte régit les chargements maximum (33, 39 et 42 kg/m²) qui seront accessibles aux éleveurs sous réserve de répondre à plusieurs obligations. Dans ce contexte particulièrement sensible pour les acteurs de la filière, ce dossier a pour ambition de faire le point sur les différents problèmes de bien-être observés chez le poulet de chair à croissance rapide, aux stades de la reproduction et de la production, et de proposer différentes solutions pour améliorer la robustesse des poulets de chair sans aucune prétention d’exhaustivité. Nous avons fait le choix d’associer des auteurs de différentes disciplines impliqués plus ou moins directement dans la production afin de confronter les points de vue. Ces travaux ont fait l’objet de présentations lors des dernières Journées de la Recherche Avicole en mars 2011. Après une présentation des relations entre la génétique et le bien-être du poulet de chair (Arnould et al), Brière et al apportent un aperçu sur les liens complexes entre la nutrition et la fertilité, tant au niveau de l’organisme que des mécanismes cellulaires et moléculaires pouvant être impliqués. Différentes voies nutritionnelles sont envisagées pour améliorer le bien-être des reproducteurs, qui sont dans la pratique restreints. Magnin et Bouvarel montrent ensuite comment la conduite alimentaire permet de limiter chez le poulet de chair en production, l’apparition de troubles locomoteurs, digestifs et métaboliques, avec des possibles marges de progrès via les modalités de distribution des aliments. Enfin, pour pallier une très grande sensibilité des poulets de chair aux pics de chaleur, Collin et al présentent les avantages d’une technique d’acclimatation au stade embryonnaire.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
37

MORAND-FEHR, P. M., R. BAUMONT, and D. SAUVANT. "Avant-propos : Un dossier sur l’élevage caprin : pourquoi ?" INRAE Productions Animales 25, no. 3 (August 25, 2012): 227–32. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2012.25.3.3210.

Full text
Abstract:
Un dossier d’INRA Productions Animales consacré à l’élevage caprin en 2012 peut surprendre. Représentant moins de 1% du produit brut de l’Agriculture Française, cet élevage largement ancré dans son environnement socioculturel local et dans la tradition de terroirs variés, évoque encore, mais de moins en moins, des images du passé comme celle de la «vache du pauvre» ou de la grandmère gardant trois chèvres au bord du chemin. Cet élevage s’est en effet marginalisé au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle dans les pays qui s’industrialisaient, notamment en Europe où l’effectif caprin ne représente plus actuellement que 2% du total mondial. De nombreux arguments ont milité pour éditer ce dossier, d’abord la rapide transformation de l’élevage caprin à la fin du XXème siècle et plus encore dans ces premières années du XXIème siècle, ensuite des travaux originaux conduits récemment sur l’espèce caprine, qui sont venus combler le retard important que cette espèce avait accumulé en matière de recherches agronomiques et vétérinaires. A l’échelle mondiale, l’élevage caprin est celui dont les effectifs ont le plus augmenté au cours de ces vingt dernières années (FAOSTAT 2010) : 4ème troupeau mondial avec plus de 900 millions de têtes (470 millions en 1975) derrière les bovins, les ovins et les porcins ; d’après les prévisions, il deviendrait le 3ème autour de 2015. Nombreuses sont les explications à cette situation un peu paradoxale, mais deux sont souvent avancées par les experts. Cette progression actuelle des effectifs caprins s’observe presque exclusivement dans les pays en développement et dans certains pays émergents. Elle serait surtout due aux difficultés que rencontre le maintien de l’élevage des autres espèces domestiques dans ces zones, dans certains cas du fait de l’appauvrissement des éleveurs et des acteurs des filières animales. Cette progression tient aussi au fait que le marché des caprins a une réalité essentiellement locale et que, dans ces conditions, il n’est pas exposé aux crises internationales que le marché des produits des autres espèces a pu subir au cours des quarante dernières années. En Europe, les effectifs caprins sont restés assez stables : 12,5 M de têtes au total, 1,3 M en France dont 1,1 M de femelles laitières âgées de plus d’un an. La France possède le troisième troupeau (10% des effectifs européens), assez loin derrière la Grèce (37%) et l’Espagne (22%). Il convient de noter la progression importante des effectifs caprins en Roumaine et aux Pays-Bas au cours de la dernière décennie. L’élevage caprin européen, et particulièrement l’élevage français, s’est fortement spécialisé en production laitière puisque 75 à 93% environ du produit brut des ateliers caprins en France provient du lait. En effet, la marge brute que dégage la production de chevreaux de boucherie est réduite en raison des coûts des aliments d’allaitement et des aléas liés à la mortalité périnatale. Des avancées dans les techniques d’élevage, notamment dans les domaines de l’alimentation et de la génétique, ont permis des améliorations assez rapides des performances des femelles laitières. La production laitière moyenne des 240 000 chèvres inscrites au contrôle laitier en 2010 était de 842 kg de lait sur une durée moyenne de lactation de 274 jours avec un taux protéique de 32,3 g/kg de lait et un taux butyreux de 37,0 g/kg de lait. Le plus intéressant à noter, c’est qu’en dix ans la production laitière annuelle au contrôle laitier a progressé de 90 kg, le taux protéique de 1,6 g/kg et le taux butyreux de 2,5 g/kg (Institut de l’Elevage 2012). La France est le premier producteur européen de lait de chèvre avec 30% du lait produit. Plus de 80% de ce lait est transformé en fromages. Même si la consommation présente quelques signes d’essoufflement actuellement, l’augmentation de la production de lait de chèvre depuis plus de trente ans et en conséquence celle des fromages a en général été bien absorbée par la demande, en progression malgré quelques périodes tendues. Ce résultat est dû notamment à de nouveaux produits de qualités rhéologique et organoleptique bien adaptées pour conquérir de nouveaux marchés, à l’utilisation de technologies avancées en matière fromagère et à la bonne image de ce fromage (produit festif et de qualité) auprès des consommateurs. Le secteur caprin en France a suivi l’évolution générale des productions animales : mécanisation du travail, simplification des techniques pour réduire le coût de production et pour améliorer l’efficacité du travail, augmentation rapide de la taille des unités de production. Plus de 35% de chèvres laitières appartiennent à des unités de plus de 350 têtes et la production est de plus en plus concentrée dans une région, le Poitou-Charentes, qui produit plus de 50% du lait de chèvre en France et en transforme encore plus. Bref, cette évolution et ces résultats, malgré un contexte qui tend à devenir de moins en moins favorable, s’expliquent par de multiples raisons, entre autres, la mise en place d’une filière bien organisée, des éleveurs motivés et le plus souvent passionnés par leur métier et une coopération étroite et efficace entre la recherche et le développement tant au niveau national que régional. Cette coopération exemplaire a débuté dès les années 1955-1965 avec des pionniers comme G. Ricordeau, à qui l’on doit la mise en évidence du gène sans corne expliquant le taux élevé d’infertilité en caprins, facteur qui a longtemps freiné le développement caprin (Ricordeau 2008) et J.-M. Corteel, qui a beaucoup travaillé sur la mise au point des techniques d’insémination artificielle (Leboeuf 2013). Ils ont su gagner la confiance des éleveurs, même parfois de petites unités. Ce lien s’est poursuivi et développé ensuite grâce à la création de la section caprine de l’Institut technique ovin et caprin (ITOVIC), mais aussi par des relations directes et personnelles entre chercheurs et responsables du développement ou par des réunions informelles autour de certains problèmes que rencontraient les éleveurs.Cette coopération a très bien résisté dans les années 1980, d’une part, aux nouvelles demandes des éleveurs qui donnaient la priorité aux questions socio-économiques suite à la première crise du prix du lait de chèvre en 1981 et, d’autre part, aux évolutions de la politique de l’INRA, qui face aux nouveaux enjeux scientifiques et technologiques, a été conduit à considérer comme moins prioritaire certaines recherches appliquées intéressant le développement. Ainsi, malgré l’évolution des problématiques scientifiques et des relations entre le monde de la recherche et du développement, mais aussi face au développement rapide de la recherche caprine dans les pays émergents, la recherche caprine en France est toujours très active. Un sondage bibliométrique montre que le nombre de publications avec «dairy goat» en mot-clé, de 250 à 300 par an dans les années 1980-1990, s’est accru nettement au début des années 2000 pour se situer actuellement vers les 700 publications par an. Au cours des dix dernières années, les pays qui ont le plus contribué à ces publications ont été la France, donc l’INRA, suivie par les USA, l’Italie et l’Espagne, eux-mêmes suivis par le Brésil, le Mexique et la Turquie. Ce dossier de la revue INRA Productions Animales a donc pour objectif d’illustrer le dynamisme des recherches menées en France sur les caprins, s’il était encore nécessaire de le faire. Le choix des six thèmes de recherche retenus pour constituer ce numéro n’a pas été aisé en raison du nombre de thèmes possibles. L’ambition de ce dossier n’étant pas d’être exhaustif, la rédaction de la revue et son comité se sont mis d’accord pour ne pas retenir de sujets dans les domaines où les publications ont déjà été nombreuses. C’est le cas, par exemple, de la traite des chèvres laitières (Le Du 1989, Marnet et al 2001), du polymorphisme de la caséine alpha chez les caprins (Grosclaude et al 1994, Manfredi et al 1995) ou encore de la reproduction caprine. INRA Production Animales a en effet déjà publié des articles exhaustifs sur la neuro-endocrinologie de la reproduction chez le caprin (Chemineau et Delgadillo 1994), sur le comportement sexuel de cette espèce (Fabre-Nys 2000), sur la production et la conservation de semence de bouc (Leboeuf et al 2003) et récemment sur la maîtrise de la reproduction de l’espèce caprine (Leboeuf et al 2008). Il a été proposé de sélectionner des thèmes novateurs ou riches en résultats récents, qui intéressent le développement de l’élevage caprin en France, mais aussi de portée internationale. Dans ces conditions, il a d’abord été retenu trois thèmes représentant des dimensions basiques de l’élevage : génétique, pathologie, alimentation avec des articles faisant le point sur les dernières avancées dans chaque secteur, et trois autres thèmes originaux et porteurs d’avenir, le pâturage des chèvres laitières hautes productrices, les apports de la modélisation pour comprendre le fonctionnement du troupeau de chèvres laitières et les techniques rationnelles d’élevage caprin en milieu tropical. Le premier article de Manfredi et Ådnøy (2012) sur la génétique des caprins laitiers, est un travail franco-norvégien illustrant la collaboration continue sur ce thème entre les deux pays depuis près de 50 ans. Il fait le point sur les études de génétique polygénique relatives à la production et à la composition du lait. Il traite de l’approche moléculaire qui démarre en caprins et surtout répond à la question d’actualité sur ce que nous pouvons attendre dans les années futures de la sélection génomique en caprins. Le deuxième article de Hoste et al (2012) sur la pathologie caprine, a réuni des spécialistes de l’INRA, des écoles vétérinaires, de l’Anses et de l’Institut de l’Elevage. Il fait le point sur les recherches en cours et leurs applications concernant diverses pathologies infectieuses d’actualité dans le secteur caprin. Ainsi il passe en revue les principales pathologies provoquées par les prions et les virus, par les agents bactériens et la question des parasites gastro-intestinaux. L’article évoque aussi le projet de la mise en place d’un observatoire des maladies caprines en France. Il se termine par une réflexion intéressante soulignant la proximité des agents pathogènes en ovins et caprins et les différences dans les processus morbides chez ces deux espèces. Il en conclut que des études originales sur caprins sont tout à fait fondamentales pour appréhender certains mécanismes pathogéniques. L’article suivant de Sauvant et al (2012) se propose d’actualiser les recommandations alimentaires des caprins publiées en 2007, pour répondre à une demande du développement. Les avancées dans ce domaine proviennent notamment d’une approche modélisée de la connaissance des nombreuxfacteurs de variation du poids vif, de la production laitière et de la composition de lait. Les lois de réponse plus précises aux apports d’aliments concentrés, les nouvelles lois de réponse concernant la sécrétion des acides gras du lait ainsi que les excrétions d’azote et de méthane, ainsi que les valeurs repères applicables sur le terrain concernant le comportement alimentaire, l’acidose et les besoins en eau sont les principales nouveautés. L’alimentation représente, rappelons-le, 70% en moyenne du prix de revient du litre de lait de chèvre. Parmi les trois articles plus spécifiques sur des sujets originaux, figure l’article de Lefrileux et al (2012) sur l’aptitude des chèvres hautes productrices de lait à valoriser les prairies temporaires au pâturage. Il répond à des demandes variées, notamment la demande sociétale pour une conduite d’élevage plus écologique. Or, peu d’information existe sur ce sujet, d’une part, en raison de la diminution de ce mode d’alimentation à cause des problèmes parasitaires rencontrés et, d’autre part, car la chèvre a la réputation d’être une mauvaise utilisatrice du pâturage et d’avoir un comportement très affirmé pour sélectionner son ingéré. Les auteurs montrent qu’il est possible d’obtenir des performances laitières de 1000 – 1100 kg de lait par an et par chèvre avec des régimes alimentaires où plus de 50% des besoins énergétiques sont couverts par le pâturage. L’étude du fonctionnement du troupeau caprin est un sujet qui a déjà été développé à l’INRA (Santucci et al 1994) mais, au cours de ces dernières années, elle a fait l’objet d’avancées importantes grâce à l’utilisation de la modélisation. L’article de Puillet et al (2012) présente un simulateur de fonctionnement du troupeau caprin laitier permettant de tenir compte de la variabilité individuelle des carrières animales et d’étudier comment les conduites de l’alimentation et de la reproduction mises en œuvre par l’éleveur, modulent les performances du troupeau. De tels outils sont appelés à l’avenir à avoir diverses applications au niveau du terrain pour les agents de développement, par exemple pour quantifier le risque biologique associé à certaines conduites d’élevage. Le Centre INRA des Antilles-Guyane travaille depuis plus de 50 ans sur l’amélioration des systèmes de production caprine en milieu tropical (Alexandre et al 1997). Alexandre et al (2012) présentent dans le dernier article de ce numéro une synthèse sur la situation de l’élevage caprin en zone tropicale. Rappelons que 95% des caprins vivent en milieu tropical. A travers leur grande expérience du sujet, ces auteurs proposent des voies d’amélioration très prometteuses grâce à l’apport d’intrants bien réfléchi techniquement et économiquement, à l’utilisation de l’effet mâle en reproduction et à une complémentation à base d’aliments non conventionnels. Les six articles de ce numéro ne doivent pas occulter les autres recherches sur les caprins effectuées par l’INRA ou d’autres organismes. Comme il n’est pas possible d’être exhaustif, citons simplement quelques exemples qui peuvent intéresser le développement : la maîtrise de la reproduction femelle sans utilisation d’hormones pour répondre aux cahiers des charges de certains produits caprins labellisés (Brice et al 2002) ; la monotraite, technique qui a priori séduit les éleveurs en permettant une réduction de charge de travail (Komara et Marnet 2009) ; les risques d’acidose en liaison avec le comportement alimentaire des chèvres laitières, trouble métabolique encore fréquent avec certainstypes de régimes et dont les conséquences économiques peuvent être importantes (Desnoyers et al 2009) ; l’évaluation des systèmes de production caprine (Bossis et al 2008, Toussaint et al 2009) sans oublier les travaux de technologie laitière réalisées par l’ITPLC sur le fromage de chèvre (Raynal-Ljutovac et al 2007a). Il faut noter aussi le début d’études sur le bien-être des caprins (Servière et Morand-Fehr 2012) et le besoin de travaux sur les lactations longues (14 - 20 mois),technique qui séduit de plus en plus d’éleveurs. Nous devons aussi signaler deux documents importants, l’un sur la qualité du lait de petits ruminants (Haenlein et al 2007) et l’autre sur la production et la qualité de la viande caprine (Mahgoub et al 2011) dans lesquels les travaux de recherches français sur l’influence des systèmes d’alimentation sur la qualité du lait de chèvre (Morand-Fehr et al 2007), sur la stabilité à la chaleur de ce lait (Raynal-Ljutovac et al 2007b) et sur la composition lipidique du chevreau (Morand-Fehr et al 2011) sont présentés. Il nous reste à souhaiter que la lecture de ce numéro apporte une somme d’informations originales à tous les lecteurs cherchant à prendre connaissance des dernières avancées de la recherche caprine et que la recherche caprine se maintienne et se développe à l’avenir en France pour répondre aux demandes de la filière, mais aussi en milieu tropical où les caprins jouent un rôle socio-économique essentiel pour certaines populations rurales.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
38

AGABRIEL, J., and R. BAUMONT. "Avant-propos." INRA Productions Animales 30, no. 2 (June 19, 2018): 91–92. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2017.30.2.2235.

Full text
Abstract:
Il faut remonter loin dans les archives de l’INRA, et plus précisément au numéro spécial du « Bulletin du CRZV de Theix » datant de l’année 1974 pour trouver un ouvrage entièrement dédié aux « vaches allaitantes »1. Quarante-trois ans plus tard, c’est avec plaisir que nous présentons ce nouveau dossier dans la revue INRA Productions Animales qui leur est entièrement consacré. Un tel regroupement d’articles sur cet animal et ce système d’élevage est donc assez rare et nous remercions chaleureusement les animateurs de la revue de l’avoir initié. Le numéro de 1974 constatait le développement soutenu des troupeaux allaitants en France qui accompagnait la tendance à la spécialisation des systèmes de production tant vers le lait que vers la viande. Les travaux de recherches engagés mettaient en avant les spécificités de ce système peu étudié jusque-là : la productivité de la femelle, biologiquement limitée à un veau par an, impose une stratégie générale de réduction des charges et des coûts de production et par là une maximisation de l’utilisation de l’herbe dans le système fourrager. Ils se démarquaient alors des travaux réalisés sur les vaches laitières. Et pour produire efficacement de la viande, disposer d’animaux tardifs de grands formats est un atout important par la capacité qu’ils ont à déposer efficacement de la masse musculaire. Les objectifs de sélection proposés alors ont ciblé le potentiel de croissance des veaux tout en améliorant les facilités de vêlage des vaches et le format des carcasses des vaches de réforme. Ces connaissances, développées par des chercheurs de renommée2, ont porté leurs fruits et accompagné la transformation constante du cheptel Français : le nombre de vaches allaitantes a presque été multiplié par deux (4,2 millions actuellement en France). Il est supérieur à celui des vaches laitières depuis l’année 2005 et la production de viande qui en est issue avoisine désormais 65% de la production nationale. Les vaches ont grandi et grossi (+ 5kg /an en moyenne), mais les troupeaux également. La productivité par travailleur a plus que doublé (Veysset et al 20153) sans que la productivité numérique des vaches n’en pâtisse trop. Mais cette réussite quantitative flagrante marque le pas, et ne suffit plus pour aborder sereinement l’avenir de la production. Au niveau des exploitations de nombreux signaux défavorables se sont allumés. Les revenus des éleveurs stagnent et restent parmi les plus bas des professions agricoles. L’image de l’élevage se dégrade dans notre société urbanisée. Les bovins en général sont aussi interrogés sur leur bilan environnemental qui est sujet à controverses, et désormais c’est la finalité première de production de viande de ces troupeaux allaitants qui est en débat. Ces constats sont maintenant bien connus, et rappelés brièvement dans les introductions des articles de M. Lherm et al, et d’A. Cerles et al. Ils provoquent des inquiétudes grandissantes à tous les niveaux de la filière. Que peuvent apporter aux débats en cours les recherches récentes ciblées vers les vaches allaitantes ? C’estce qui a motivé la réalisation de ce dossier qui vise à rassembler et synthétiser les connaissances récentes acquises, d’une part, à l’échelle de l’animal, et, d’autre part à celle du système de production.Pour introduire ce dossier, l’article de M. Lherm et al met en perspective les évolutions des « élevages allaitants » dans les quatre principaux pays européens producteurs : France, Royaume-Uni, Irlande et Espagne. L’analyse des trajectoires technico-économiques des élevages allaitants au cours des dernières décennies dans ces quatre pays montre que les choix d’investissements, de mécanisation, et d’agrandissement des structures n’ont pas été partout semblables. Ensuite, ce dossier fait le point des avancées dans les disciplines et dans les onnaissances zootechniques de base pour la conduite des élevages bovins allaitants : l’amélioration génétique, la physiologie de lareproduction, les facteurs de variation de la production de lait des mères, la quantification de leurs besoins nutritionnels et de leur efficience alimentaire. L’article de L. Griffon et al discute de ce que l’on peut attendre des nouveaux outils génétique comme la génomique, et comment ils vont s’intégrer dans les nouveaux schémas d’amélioration. Les nouvelles connaissances physiologiques pour la maîtrise de la reproduction, pour la prévision de la courbe de lactation et pour la maîtrise de l’alimentation des vaches allaitantes sont détaillées successivement dans les articles de B. Grimard et al, de B. Sepchat et al et d’A. De La Torre et J. Agabriel. Ils fournissent de nouveaux indicateurs sur les aptitudes des animaux dont l’élevage du futur a besoin : robustesse, autonomie, efficience. Autant de propositions pour de nouvelles mesures de routine qui participeront à la détermination des nouveaux phénotypes. L’article de M. Doreau et al éclaire le débat sur l’empreinte environnementale de l’élevage allaitant en synthétisant les connaissances actuelles permettant d’établir le bilan de ses impacts positifs et négatifs. Les controverses sur le besoin en eau, les rejets de gaz à effet de serre ou d’azote pour produire un kg de boeuf par exemple, sont encore très fortes et nécessitent des apports scientifiques de fond pour les apaiser. Même s’il est acquis qu’élevage allaitant et prairie sont liés, et que ce lien conforterait une image favorable auprès des citoyens comme auprès des consommateurs, les interrogations sociétales demandent des réponses. Les travaux en cours permettent de les affiner. Enfin, l’article d’A. Cerles et al qui clôt ce dossier pose les fondements des futurs possibles pour l’élevage bovin allaitant à partir d’un travail de prospective pour les filières viandes réalisé sur le territoire du Massif central qui analyse les conséquences de cinq scénarios contrastés prenant en compte de puissants déterminants comme le changement climatique, l’évolution de la consommation de viande, les politiques agricoles et environnementales4. La bonne utilisation des surfaces herbagères, la maîtrise complète de la qualité des viandes sont de points incontournables à travailler dans les années à venir, et les acteurs devront faire émerger ensemble les opportunités de projets qui les aideront à avancer. Nous sommes persuadés que ces divers sujets par la manière exhaustive et synthétique dont ils ont été traités dans ce dossier, aideront les lecteurs dans leurs recherches personnelles et à se forger leur propre expertise. Nous remercions encore tous les auteurs, les relecteurs et le secrétariat de la revue pour leurs investissements qui ont permis de mener ce travail à son terme. J. Agabriel, R. BaumontInra, UMR Herbivores------------1 L’exploitation des troupeaux de vaches allaitantes. 6ème journées du Grenier de Theix. Supplément du Bulletin Technique du CRZV Theix. Numéro spécial 1974 : 398pp.2 On peut ainsi citer Claude Béranger, Michel Petit, Gilbert Liénard, François Ménissier et toutes leurs équipes d’alors.3 Veysset P., Lherm M., Roulenc M., Troquier C., Bebin D., 2015. Productivity and technical efficiency of suckler beef production systems: trends for the period 1990 to 2012. Animal 9, 2050-2059.4 Cerles A., Poux X., Lherm M., Agabriel J., 2016. Étude prospective des filières viandes de ruminants du Massif central, horizon 2050. INRA Centre Auvergne-Rhône-Alpes. http://www.ara.inra.fr/Le-centre-Les-recherches/projets-et-actualites/ProspectiveViande
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
39

GUY, G., and L. FORTUN-LAMOTHE. "Avant-propos." INRAE Productions Animales 26, no. 5 (December 19, 2013): 387–90. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2013.26.5.3167.

Full text
Abstract:
Ce numéro de la revue INRA Productions Animales contient un dossier consacré aux dernières avancées de la recherche sur le foie gras. En effet, la démocratisation de la consommation de ce produit haut de gamme a été permise notamment par les efforts de recherche et développement sur l’élevage des palmipèdes à foie gras et la maîtrise de la qualité du produit. Ce dossier est l’occasion de faire en préalable quelques rappels sur cette belle histoire ! Un peu d’histoire La pratique du gavage est une tradition très ancienne, originaire d’Egypte, dont les traces remontent à 2 500 avant JC. Elle avait pour objectif d’exploiter la capacité de certains oiseaux à constituer des réserves énergétiques importantes en un temps court pour disposer d’un aliment très riche. Si les basreliefs datant de l’ancien empire égyptien attestent de la pratique du gavage, il n’existe pas de preuves que les égyptiens consommaient le foie gras ou s’ils recherchaient la viande et la graisse. Ces preuves sont apparues pour la première fois dans l’empire romain. Les romains gavaient les animaux avec des figues et pour eux le foie constituait le morceau de choix. Le nom de jecur ficatum, signifiant « foie d’un animal gavé aux figues », est ainsi à l’origine du mot foie en français. La production de foie gras s’est développée dans le Sud-ouest et l’Est de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles avec le développement de la culture du maïs. Le foie gras est aujourd’hui un met inscrit au patrimoine culturel et gastronomique français (article L. 654-27-1 du code rural défini par la Loi d’Orientation Agricole de 2006). Le contexte de la production de foie gras Avec près de 72% de la production mondiale en 2012, la France détient le quasi monopole de la production de foie gras. Les autres pays ayant des productions significatives sont la Hongrie et la Bulgarie en Europe Centrale, avec environ 10% pour chacun de ces pays, mais aussi l’Espagne avec 3% de la production. L’Amérique du nord et la Chine représentent les deux autres pôles de production les plus significatifs, mais avec moins de 2% du marché. La production française a connu un essor considérable, sans doute le plus important de toutes les productions agricoles, passant de 5 880 tonnes en 1990 à plus de 19 000 tonnes en 2012. A l’origine, le foie gras était principalement obtenu par gavage des oies, longtemps considérées comme l’animal emblématique de cette production. Aujourd’hui, le canard mulard, hybride d’un mâle de Barbarie (Cairina Moschata) et d’une cane commune (Anas Platyrhynchos), est plus prisé (97% des palmipèdes gavés en France). En France, l’oie a vu de ce fait sa part relative pour la production de foie gras diminuer, et c’est la Hongrie qui contrôle 65% de la production mondiale de foie gras d’oie. Toutefois, cette espèce ne représente que 10% de la production mondiale. La France est également le principal pays consommateur de foie gras avec 71% du total, l’Espagne se classant au second rang avec environ 10%. Compte tenu de son image de produit de luxe et d’exception, le foie gras est consommé un peu partout dans le monde lors des repas de haute gastronomie. Les grandes avancées de connaissance et l’évolution des pratiques d’élevage L’amélioration des connaissances sur la biologie et l’élevage des palmipèdes à foie gras a permis de rationnaliser les pratiques d’élevage et d’améliorer la qualité du produit. Plusieurs laboratoires de recherche et structures expérimentales, ayant leurs installations propres et/ou intervenant sur le terrain, ont contribué à l’acquisition de ces connaissances : l’INRA avec l’Unité Expérimentale des Palmipèdes à Foie Gras, l’UMR Tandem, le Laboratoire de Génétique Cellulaire, la Station d’Amélioration Génétique des Animaux et l’UR Avicoles, l’Institut Technique de l’AVIculture, la Ferme de l’Oie, le Centre d’Etudes des Palmipèdes du Sud Ouest, le LEGTA de Périgueux, l’ENSA Toulouse, l’ENITA Bordeaux et l’AGPM/ADAESO qui a mis fin en 2004 à ses activités sur les palmipèdes à foie gras. Aujourd’hui ces structures fédèrent leurs activités dans un but de rationalité et d’efficacité. Les avancées des connaissances et leur transfert dans la pratique, associés à une forte demande du marché, sont à l’origine de l’explosion des volumes de foie gras produits. Ainsi, la maîtrise de la reproduction couplée au développement de l’insémination artificielle de la cane commune et à la sélection génétique (Rouvier 1992, Sellier et al 1995) ont permis la production à grande échelle du canard mulard adapté à la production de foie gras. En effet, ses géniteurs, le mâle de Barbarie et la femelle Pékin, ont fait l’objet de sélections spécifiques basées sur l’aptitude au gavage et la production de foie gras de leurs descendants. La connaissance des besoins nutritionnels des animaux et le développement de stratégies d’alimentation préparant les animaux à la phase de gavage ont également été des critères déterminants pour la rationalisation d’un système d’élevage (Robin et al 2004, Bernadet 2008, Arroyo et al 2012). La filière s’est par ailleurs structurée en une interprofession (le Comité Interprofessionnel du Foie Gras - CIFOG) qui soutient financièrement des travaux de recherches et conduit des actions (organisation de salons du foie gras par exemple) visant à rendre accessibles toutes les avancées de la filière. Ainsi, l’amélioration du matériel d’élevage (gaveuse hydraulique et logement de gavage) a engendré des gains de productivité considérables (Guy et al 1994). Par exemple, en 20 ans, la taille d’une bande de gavage est passée de deux cents à mille individus. Enfin, la construction de salles de gavage, dont l’ambiance est parfaitement contrôlée autorise désormais la pratique du gavage en toute saison. Des études ont aussi permis de déterminer l’influence des conditions d’abattage et de réfrigération sur la qualité des foies gras (Rousselot-Pailley et al 1994). L’ensemble de ces facteurs a contribué à ce que les possibilités de production soient en cohérence avec la demande liée à un engouement grandissant pour le foie gras. Les pratiques d’élevage actuelles Aujourd’hui, le cycle de production d’un palmipède destiné à la production de foie gras comporte deux phases successives : la phase d’élevage, la plus longue dans la vie de l’animal (11 à 12 semaines chez le canard ou 14 semaines chez l’oie) et la phase de gavage, d’une durée très courte (10 à 12 jours chez le canard ou 14 à 18 jours chez l’oie). La phase d’élevage se décompose elle même en trois étapes (Arroyo et al 2012). Pendant la phase de démarrage (de 1 à 4 semaines d’âge) les animaux sont généralement élevés en bâtiment clos chauffé et reçoivent à volonté une alimentation granulée. Pendant la phase de croissance (de 4 à 9 semaines d’âge), les animaux ont accès à un parcours extérieur. Ils sont nourris à volonté avec un aliment composé de céréales à 75% sous forme de granulés. La dernière phase d’élevage est consacrée à la préparation au gavage (d’une durée de 2 à 5 semaines) grâce à la mise en place d’une alimentation par repas (220 à 400 g/j). Son objectif est d’augmenter le volume du jabot et de démarrer le processus de stéatose hépatique. Pendant la phase de gavage les animaux reçoivent deux (pour le canard) à quatre (pour l’oie) repas par jour d’une pâtée composée à 98% de maïs et d’eau. Le maïs est présenté soit sous forme de farine (productions de type standard), soit sous forme d’un mélange de graines entières et de farine, soit encore sous forme de grains modérément cuits (productions traditionnelles ou labellisées). En France, on distingue deux types d’exploitations. Dans les exploitations dites en filière longue et de grande taille (au nombre de 3 000 en France), les éleveurs sont spécialisés dans une des phases de la production : éleveurs de palmipèdes dits « prêt-à-gaver », gaveurs ou éleveurs-gaveurs. Ce type de production standard est sous contrôle d’un groupe ou d’une coopérative qui se charge des opérations ultérieures (abattage, transformation, commercialisation ou diffusion dans des espaces de vente à grande échelle). Il existe également des exploitations en filière courte qui produisent les animaux, transforment les produits et les commercialisent directement à la ferme et qui sont généralement de plus petite taille. Ces exploitations « fermières » ne concernent qu’une petite part de la production (10 à 15%), mais jouent un rôle important pour l’image de production traditionnelle de luxe qu’elles véhiculent auprès des consommateurs. Pourquoi un dossier sur les palmipèdes à foie gras ? Au-delà des synthèses publiées précédemment dans INRA Productions Animales, il nous a semblé intéressant de rassembler et de présenter dans un même dossier les avancées récentes concernant la connaissance de l’animal (articles de Vignal et al sur le séquençage du génome du canard et de Baéza et al sur les mécanismes de la stéatose hépatique), du produit (articles de Théron et al sur le déterminisme de la fonte lipidique du foie gras à la cuisson et de Baéza et al sur la qualité de la viande et des carcasses), ainsi que les pistes de travail pour concevoir des systèmes d’élevage innovants plus durables (article de Arroyo et al). L’actualité et les enjeux pour demain La filière est soumise à de nombreux enjeux sociétaux qui demandent de poursuivre les efforts de recherche. En effet, pour conserver son leadership mondial elle doit rester compétitive et donc maîtriser ses coûts de production tout en répondant à des attentes sociétales et environnementales spécifiques telles que la préservation de la qualité des produits, le respect du bien-être animal ou la gestion économe des ressources. Ainsi, la production de foie gras est parfois décriée eu égard à une possible atteinte au bien-être des palmipèdes pendant l’acte de gavage. De nombreux travaux ont permis de relativiser l’impact du gavage sur des oiseaux qui présentent des prédispositions à ce type de production : la totale réversibilité de l’hypertrophie des cellules hépatiques (Babilé et al 1998) ; l’anatomie et la physiologie des animaux de même que l’absence de mise en évidence d’une élévation du taux de corticostérone (considéré comme marqueur d’un stress aigu) après l’acte de gavage (Guéméné et al 2007) et plus récemment la mise en évidence de l’aptitude à un engraissement spontané du foie (Guy et al 2013). Le conseil de l’Europe a toutefois émis des recommandations concernant le logement des animaux qui préconisent, la disparition des cages individuelles de contention des canards pendant le gavage au profit des cages collectives. Par ailleurs, il recommande la poursuite de nouvelles recherches pour développer des méthodes alternatives au gavage. Parallèlement, à l’instar des autres filières de productions animales, la filière foie gras doit aussi maîtriser ses impacts environnementaux (voir aussi l’article d’Arroyo et al). Les pistes de recherches concernent prioritairement la maîtrise de l’alimentation, la gestion des effluents et des parcours d’élevage. Il reste donc de grands défis à relever pour la filière foie gras afin de continuer à proposer un produitqui conjugue plaisir et durabilité.Bonne lecture à tous !
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
40

Devineau, Sophie. "L’ÉCOLE PARTIE PRENANTE DE LA REPRODUCTION DES INÉGALITÉS SEXUÉES - ENTRETIEN AVEC SOPHIE DEVINEAU." La conception de dispositifs info-communicationnels 4 (June 4, 2018). http://dx.doi.org/10.7202/1046997ar.

Full text
Abstract:
Présenter l’école comme un univers à part est un raisonnement largement répandu et qui s’est épanoui à la faveur du mythe de la neutralité scolaire alimentant une sorte d’aveuglement collectif. La loi de mixité scolaire a été vécue comme une fin en soi alors que les cadres institutionnels ne garantissent pas le déroulement égalitaire des scolarités. Or il n’est pas tenable de placer l’école en-dehors du système de fabrication des rapports sociaux de sexes qui s’exercent continûment dans toutes les sphères de la vie sociale. Une des premières manifestations du sexisme de l’école consiste à ignorer les inégalités d’orientation selon les filières sous couvert de neutralité. Ne pas les prendre en charge privilégie l’idéologie du libre choix des individus laquelle fabrique dans les faits les inégalités sexuées à l’ombre d’une mixité de façade.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
41

Cortado, Thomas Jacques. "Maison." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

Full text
Abstract:
Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
42

Kanno, Yoichiro, and Karen Beazley. "FRESHWATER FISH CONSIDERATIONS FOR AQUATIC CONSERVATION SYSTEMS PLANNING IN NOVA SCOTIA." Proceedings of the Nova Scotian Institute of Science (NSIS) 42, no. 2 (November 1, 2004). http://dx.doi.org/10.15273/pnsis.v42i2.3612.

Full text
Abstract:
Freshwater ecosystems have suffered severe losses of biodiversity as a result of human activities, however there has been limited attention to freshwater conservation planning. Key criteria for biodiversity conservation in the terrestrial realm (i.e., representation, special elements and focal species) may also be useful in freshwater systems. Thus, we explore freshwater fish conservation in Nova Scotia (NS) with respect to these key criteria. Representation of freshwater fish habitats and communities should include examples of typical and unique biogeographical regions, streams, rivers, lakes, ponds, wetlands, and community assemblages. Special elements include critical habitat for species- and communities-at-risk, and hotspots of diversity and rarity. Sufficient habitat to maintain viable populations of focal species should also be conserved. Focal species 1) are functionally important, such as those at higher trophic levels and key prey, 2) have large-area requirements or are wide ranging, 3) are indicators of habitat quality and/or management practices, and 4) are flagships, such as charismatic and vulnerable species that garner support for aquatic conservation. Considerations of representation, special elements and focal species serve to identify important areas for conserving freshwater fish species, assemblages and habitat in NS. Intolerant and coldwater communities and species such as Atlantic whitefish Coregonus huntsmani, Atlantic salmon Salmo salar, brook trout Salvelinus fontinalis, lake trout Salvelinus namaycush and rainbow smelt Osmerus mordax warrant conservation attention in NS due to their relatively high ecological importance and/or vulnerability. Other factors for selecting among potential sites for conservation are stability and resilience to broader cross- or transboundary threats such as exotic species, global warming, and acidification. Furthermore, as a consequence of the fluidity and connectivity of aquatic ecosystems, conservation planning should encompass a relatively large portion of selected drainages. Our approach may be useful for other temperate regions in North America.En raison des activités humaines, les écosystèmes d’eau douce ont subi de graves pertes sur le plan de la biodiversité; cependant, on a prêté qu’une attention limitée à la planification de la conservation des eaux douces. Les critères principaux en matière de conservation de la biodiversité dans le domaine terrestre (à savoir la représentation, les éléments spéciaux et les espèces focales) peuvent aussi être utiles pour les eaux douces. Ainsi, nous examinons la conservation des poissons d’eau douce en Nouvelle-Écosse en fonction de ces critères. La représentation des habitats et des communautés de poissons d’eau douce doit comprendre des exemples de régions biogéographiques, de cours d’eau, de lacs, d’étangs, de milieux humides et d’assemblages de communautés typiques et uniques. Parmi les éléments spéciaux, on compte l’habitat essentiel pour les espèces et les communautés en péril ainsi que les hauts lieux de diversité et de rareté. De plus, il faut conserver suffisamment d’habitat pour maintenir des populations viables des espèces focales. Ces espèces sont importantes sur le plan fonctionnel (qu’on pense aux espèces des niveaux trophiques supérieurs et aux proies principales), ont besoin de beaucoup d’espace ou parcourent un vaste territoire, sont des indicateurs de la qualité de l’habitat ou des résultats des efforts de gestion et jouent un rôle symbolique, comme les espèces charismatiques et vulnérables qui suscitent l’appui en faveur de la conservation des milieux aquatiques. Les facteurs comme la représentation, les éléments particuliers et les espèces focales permettent de repérer les zones importantes pour la conservation des eaux douces, des espèces de poisson, des assemblages et des habitats. En raison de leur importance écologique relativement élevée ou de leur vulnérabilité, il faut accorder de l’attention sur le plan de la conservation aux communautés et aux espèces intolérantes et d’eaux froides, comme le corégone de l’Atlantique (Coregonus huntsmani), le saumon atlantique (Salmo salar), l’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis), le touladi (Salvelinus namaycush) et l’éperlan (Osmerus mordax). D’autres facteurs servent au choix de sites potentiels de conservation, comme la stabilité et la résilience à des menaces transfrontalières, qu’on pense aux espèces exotiques, au réchauffement planétaire et à l’acidification. De plus, la planification devrait couvrir une part relativement grande des bassins hydrographiques choisis. Notre approche peut s’appliquer à d’autres régions tempérées de l’Amérique du Nord.PROC. N.S. INST. SCI. (2004)Volume 42, Part 2, pp. 375-391
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
43

Massé, Raymond. "Éthique." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.009.

Full text
Abstract:
En l’absence d’un consensus élargi, tant chez les philosophes que chez les anthropologues, sur des définitions normatives de l’éthique et de la morale, l’important pour l’anthropologie est de proposer un découpage cohérent et complémentaire des dimensions que recouvrent ces deux concepts. Si l’on définit la morale comme un système de normes et de valeurs auxquels les membres d’une société donnée doivent adhérer pour rendre les comportements compatibles avec les conceptions locales du Bien et du Mal (voire la rubrique Morale), l’éthique constitue plutôt le lieu et le moment d’une réflexion critique sur la moralité de nos gestes individuels et collectifs (Massé 2015). Alors que la morale est concernée par les injonctions «doit» et « ne doit pas» faire, l’éthique se demande «qui suis-je pour dire aux autres ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire » ? Et quels seront les impacts de ces conseils sur ma relation à l’autre ? L’éthique devient le lieu d’un questionnement sur le bien fondé de ces normes, voire d’un arbitrage effectué par les individus et les collectivités entre les normes proposées par la multiplicité de morales (religieuses, institutionnelles, de sens commun) auxquelles ils sont exposés. L’éthique oriente les conduites, certes, mais non pas par l’imposition d’obligations morales données à l’avance dans des textes religieux ou des normes inscrites dans un sens commun extérieur à l’individu. L’Éthique est ouverte, elle résiste aux enfermements. Elle suppose chez l’individu, une conscience des alternatives, une mise à distance critique pouvant conduire à la dissidence ou à l’acceptation éclairée. En ce sens, elle repose sur la liberté d’analyse et de jugement. Pour une institution publique, elle suppose une discussion ouverte entre les divers groupes d’intérêt concernés. Les résultats de cette délibération seront des valeurs élevées au niveau de principes éthiques à respecter. Ils seront généralement inscrits dans des «codes d’éthique» qui rendent visibles, tant aux personnels, aux clients qu’au public en général, les règles et normes qui en garantissent la moralité. Ces institutions proclament ainsi la vérité et la rectitude d’une moralité donnée (Zigon 2008). L’éthique devient ainsi une théorie raisonnée des jugements moraux portant sur le bien et le mal. L’éthique réfère donc à la fois au processus d’analyse raisonnée et aux résultats, toujours fragiles et provisoires, de cette réflexion issue de l’expérience et des situations critiques rencontrées à divers moments de la vie (Zigon 2008). L’importance centrale accordée au raisonnement est toutefois contestée par certains (Pandian et Ali 2010) anthropologues et historiens qui voient, par exemple, l’éthique et les vertus en Asie du Sud comme étant influencées autant par des forces psychiques et affectives que par des dispositions réflectives, délibératives ou rationnelles envers la conduite morale. Il n’en reste pas moins que l’éthique est cet espace de liberté qui amène l’individu à se questionner sur le bien-fondé de ses choix de vie lorsqu’il se demande «comment dois-je vivre»? L’éthique est donc, le lieu de la liberté, de l’arbitrage et de la pondération des obligations morales. Aucun système de normes et de valeurs morales n’étant en mesure d’éviter que ne surgissent des contradictions et des dilemmes dans les choix moraux, l’éthique suppose un ajustement des choix moraux selon les contextes, les circonstances. Si les morales, en tant que systèmes de normes, constituent des référents relativement stables, le positionnement éthique du sujet, pour sa part, est flexible. Il est susceptible d’ajustements selon les contextes, les étapes de la trajectoire de vie, les pressions de l’entourage ou des divers pouvoirs. Un individu peut perdre temporairement son statut éthique dans la communauté, mais il dispose tout autant de multiples outils pour reconstruire sa légitimité éthique. Une anthropologie de l’éthique sera donc axée sur l’analyse des modalités d’expression de la liberté du sujet (Laidlaw 2002). Elle s’intéressera aux subjectivités qui se construisent et se reconstruisent tout au long de l’expérience vécue. Elle mettra l’accent sur une analyse des possibilités ouvertes par cette liberté en décrivant de quelle façon elle est exercée dans différents contextes sociaux et différentes traditions culturelles. Bien sûr, cette liberté est limitée et largement influencée par les modèles imposés par sa société et sa culture. Il faudra toutefois éviter d’opposer éthique et morale sur la base de cette seule liberté, la routinisation de la morale pouvant parfois découler d’un exercice réflexif (Faubion 2011). L’enjeu est moins de déterminer si l’individu, dans telle ou telle société, est libre ou non d’adopter une position morale qui lui est propre (en choisissant parmi les normes morales, dominantes ou subalternes), que d’analyser les multiples modalités d’une incorporation des valeurs morales d’un contexte sociétal à l’autre sans oublier l’influence de l’expérience personnelle. Le champ de l’éthique est donc concerné par les mécanismes individuels et collectifs d’arbitrage et de règlement des conflits moraux. Or, dans toute société, ces processus d’arbitrage s’inscrivent dans les rapports de pouvoir existant entre les divers groupes d’intérêt qui participent à la discussion. L’éthique est donc le lieu d’une analyse comparée des modèles de résolution de conflit moraux de même que des rapports de pouvoirs économiques, politiques ou religieux qui influent sur la reproduction (ou la marginalisation) de certaines des valeurs morales. Elle reconnaît que le consentement et le consensus moral sont souvent forcés et qu'ils découlent d'usages sociopolitiques de normes morales. L’éthique enfin, concerne la recherche de potentielles valeurs morales universelles et d’une éthique partagée. Raymond Firth (1963) suggérait il y longtemps déjà que l’anthropologie devait s’intéresser aux principes généraux qui découleraient de l’étude comparative des diverses morales, bref à ce qui est commun aux conduites morales à travers les cultures. Arthur Kleinman (2006) voit pour sa part dans l’éthique un ensemble de principes moraux qui aspirent à l’application universelle. L’éthique est donc tout autant la recherche de ces dénominateurs communs moraux humanistes que l’étude des multiples façons dont les individus et les collectivités négocient les modalités d’un respect circonstancié et situé de ces principes.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
44

Van dyck, Marie-claire, and Emmanuel Gilissen. "Évolution." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.010.

Full text
Abstract:
Ce concept, fondamental en biologie, a fortement influencé l’anthropologie avant qu’elle ne le conteste. Il importe toutefois de préciser que c’est bien toutes les disciplines qui se trouvent, de par la nature de leur objet, confrontées au changement, qui ont été amenées à réfléchir aux mécanismes auxquels ce dernier obéit (Richelle 2009). La question de l’évolution s’est donc posée avant, et en dehors des hypothèses évolutionnistes formulées en biologie. Ainsi, les travaux de Marc Zuer van Boxhorn (1602 ?-1653) et de William Jones (1746-1794), précurseurs de la linguistique historique qui allait s’épanouir au 19ème siècle, préfiguraient les notions de transformation et de filiation que Lamarck et Darwin allaient si remarquablement développer. Deux malentendus persistent lorsqu’on débat de l’influence de Darwin sur les sciences de l’homme. Il s’agit du darwinisme social et de l’eugénisme. Le darwinisme social, expression à connotation péjorative apparue dans les années 1880, désigne une transposition abusive d’éléments de la théorie de l’évolution au niveau des sociétés humaines. Herbert Spencer, au milieu du 19ème siècle, s’empara de l’idée de « survie du plus apte » (« survival of the fittest »), qui glissa souvent vers « survie du plus fort » et « lutte pour la vie » (« struggle for life ») et marqua une position idéologique sans rapport avec les idées de Darwin mais qui servit, par la suite, à discréditer toute tentative d’aborder les faits sociaux à l’aide de modèles tirés de l’évolutionnisme biologique. De même, l’eugénisme n’est nullement un concept darwinien. Des conduites d’intervention des hommes dans le cours naturel de la reproduction ont existé de tout temps, et ce dans diverses cultures. Le terme eugénisme (eugenics) a été forgé par Francis Galton et eu une très large diffusion au 19ème siècle. Ce concept demeure encore actuellement d’une importance majeure dans la réflexion éthique en biologie et en médecine.Dans l’Origine des espèces (1859), Darwin constatait une grande variabilité individuelle au sein des espèces, ce qui l’a amené à conclure à la sélection naturelle de certains individus par l’environnement. Il n’inclura l’espèce humaine dans sa réflexion que douze ans plus tard, dans la Filiation de l’homme (1871), ouvrage dans lequel l’auteur reconnaît un deuxième mécanisme agissant en synergie avec le premier : la sélection sexuelle active uniquement lors de la reproduction. Pour Darwin, la force de la jalousie humaine démontre le caractère fondamentalement social de l’espèce et imagine, à son origine, des sociétés composées de couples à partenaires choisis. Ces sociétés barbares, qui se reproduisaient sous le mode de la sélection sexuelle - par choix des partenaires - auraient progressivement établis des règles de non-choix des partenaires, régulant ainsi l’ordre du sensible (Laurent 2010). D’autres règles de protection des plus faibles, seraient également apparues : la sélection naturelle aurait ainsi cédé la place à l’éducation et à la civilisation. Cette anthropologie darwinienne met la culture directement en continuité avec la nature. La sélection sexuelle primitive explique la variabilité humaine. L’option alternative de sociétés soumises à un mâle dominant aux origines de l’espèce humaine n’aurait pu sélectionner un si fort sentiment de jalousie et ainsi l’auteur l’écarte. Le premier courant d’anthropologie à se revendiquer de l’évolutionnisme intégra cette idée d’évolution lente de sociétés par étapes économiques et intellectuelles (Morgan 1971 [1877]). Cette évolution historique générale des sociétés touche un point sensible des rapports entre l’évolutionnisme et les sciences humaines. La survivance, dans la nature humaine, de comportements hérités de l’époque où celle-ci s’est modelée dans un milieu et sous des contraintes qui n’existent plus, pose la question de notre possible inadaptation aux conditions nouvelles créées par l’histoire culturelle (Richelle 2009; de Duve 2010, 2011). Il y a également l’idée sous-jacente d’un noyau universel de la nature humaine, défini par des traits qui se seraient fixés au terme d’un processus de sélection naturelle ancien, ce qui rejoint une tendance récurrente à cerner la nature humaine dans son universalité, en n’attribuant qu’une importance au mieux marginale aux variations inter- et intra-individuelles (Richelle 2009). A tout le moins, l’influence du darwinisme a amené les sciences humaines à s’interroger de manière rigoureuse sur les origines évolutives de caractéristiques que nous tenons pour spécifiques à l’homme (langage, conscience). Certains voient toutefois dans cette naturalisation de l’homme un réductionnisme biologique. Dans le but de corriger ce biais, ils accentuent le passage à l’espèce humaine comme une rupture récusant la dimension biologique, vue comme une menace contre l’essence même de l’humanité, caractérisée par le vocable toutefois mal défini de liberté (Richelle 2009).Ainsi, Lévi-Strauss (1949) s’est opposé à cette idée de continuum entre nature et culture. Sa théorie générale, fondée sur l’option rejetée par Darwin pour l’origine des sociétés humaines primitives comme une résultante du meurtre du père, impose l’interdit de l’inceste, seul moyen pour les familles à mâle unique de ne pas s’exterminer. Pour l’auteur, l’alliance par échange des femmes devint le fondement des sociétés humaines impliquant une identité entre ces dernières. Ceci l’oppose à la variabilité et à la sélection sexuelle décrites par Darwin (Laurent 2012). L’alliance fit partie, avec l’apparition du langage, de la révolution culturelle suscitée par l’émergence de la fonction symbolique humaine à la base de la division du travail et de l’asymétrie homme-femme. L’analyse que Laurent (2012) fait de la théorie générale montre que pour affirmer la spécificité des sociétés humaines, et donc l’autonomie de l’anthropologie vis-à-vis de la biologie, Lévi-Strauss reste prudent quant à l’origine naturelle des sociétés humaines et s’oppose plus aux théories eugénistes et sociobiologiques qu’au darwinisme proprement dit. Ceci dit, il souligne une rupture entre nature et culture qui met en exergue la singularité humaine. S’appuyant sur l’idée de variabilité des espèces de Darwin, Laurent (2010) identifie un autre rôle joué par l’alliance, celui de réguler l’inégalité fondamentale due à la diversité humaine. Enfin c’est sous l’éclairage des avancées de l’éthologie et de la primatologie que Godelier (2012) propose un modèle selon lequel, à la suite de transformations cumulatives, un nouveau lien de parenté régissant les sociétés serait apparu. Il s’agit du lien de descendance dont l’importance vient de l’impératif de la transmission de biens, valeurs et rapports sociaux.Les rapports entre l’anthropologie, la génétique, l’évolution, l’hérédité, ainsi que les concepts de race humaine et d’origine de l’homme font toujours l’objet de débats loin d’être clos, et dont le caractère d’entreprise scientifique continue d’être menacé par la persistance de conceptions racistes et créationnistes (Curry 2009; Marks 2012)
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
45

Bühler, Nolwenn. "Procréation médicalement assistée." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.043.

Full text
Abstract:
L’expression « procréation médicalement assistée (PMA) » est utilisée pour désigner les techniques médicales permettant la manipulation des gamètes – ovules et sperme – hors du corps humain dans le but d’engendrer un nouvel être humain, et, par extension, le domaine de la médecine qui a pour but de traiter l’infertilité. Les techniques de base comprennent l’insémination de sperme, la fécondation in vitro (FIV), ainsi que la congélation de gamètes ou d’embryons. En ouvrant les processus biologiques de la procréation à l’intervention médicale et à la contribution biologique de tiers – par exemple dans le don de sperme, d’ovules ou la grossesse pour autrui (GPA) – elles ouvrent des possibilités inédites de division du travail reproductif. On parle également de Nouvelles Techniques de Reproduction (NTR) (Tain 2015) ou de Techniques de Reproduction Assistée (TRA) en référence au terme anglais Assisted Reproductive Technologies (ART) (Courduriès et Herbrand 2014) pour désigner ces techniques. Depuis la naissance du premier « bébé éprouvette » en 1978 en Grande-Bretagne, leur liste ne cesse de s’étendre, marquant ainsi une technologisation croissante des processus de création de la vie humaine, mais également sa normalisation et standardisation (Franklin 2013a), ainsi que son inscription dans un marché globalisé de la procréation en pleine expansion (Waldby et Mitchell 2006). Dès ses débuts, l’anthropologie s’est intéressée aux différentes représentations qui entourent la création de la vie, ainsi qu’à son organisation sociale et à sa régulation. Cet intérêt s’est manifesté dans l’étude de la parenté, domaine ayant occupé une place centrale dans la discipline au point qu’il en est devenu un emblème. Dès les travaux de Lewis Henry Morgan (1871) sur les systèmes de parenté et la distinction qu’il établit entre systèmes classificatoires et descriptifs, on trouve les traces d’un questionnement sur ce qui fonde les liens de parenté et la place des liens de sang. Comment comprendre, toutefois, que la contribution physiologique masculine à la procréation n’apparaisse pas comme nécessaire au fondement de la paternité chez les Trobriandais étudiés par Malinowski (2010) ? Cette question qui a généré un débat de plusieurs décennies sur l’« immaculée conception (virgin birth) » et la supposée ignorance des peuples dits « primitifs » quant aux « faits de la vie (facts of life) » (Delaney 1986 ; Franklin 1997) montre à quel point l’étude de la parenté s’est construite sur une distinction implicite entre les faits biologiques de la procréation et les catégories sociales et culturelles de la parenté. Cette distinction se retrouve également au cœur de la célèbre analyse de Levi-Strauss (1949) sur les interdits et prescriptions qui régulent le choix de partenaires reproductifs et qui marqueraient le passage même de la nature à la culture. L’anthropologue américain Schneider (1984) a critiqué la distinction implicite entre parenté sociale et biologique qui sous-tend l’étude classique de la parenté, en montrant à quel point elle est façonnée par le modèle de parenté prévalant aux États-Unis. Cependant, l’apport majeur des travaux anthropologiques plus anciens à l’étude de la procréation médicalement assistée est de montrer que le biologique n’est jamais suffisant à faire des enfants, ou en d’autres termes que la procréation est toujours assistée, et que les systèmes de parenté et l’institution du mariage figurent parmi les premières techniques de reproduction permettant de diriger la transmission de la substance reproductive (Franklin 2013a). En suivant la critique de Schneider et sous l’impulsion des études féministes qui se développent dans les années 1970, les études de la parenté prennent alors une nouvelle orientation plus critique, en se rapprochant des études sur le genre, et en mettant la reproduction au cœur de la recherche anthropologique. L’essor de la procréation médicalement assistée auquel on assiste dans les années 1980 contribue grandement à ce renouvellement en raison des questions qu’elle pose pour ces domaines d’études. On distingue généralement deux grandes phases dans l’orientation des recherches sur la PMA (Thompson 2005). Ces techniques ont, dans une première phase qui couvre grosso modo les années 1980 et le début des années 1990, suscité beaucoup de débats. Elles ont été fortement critiquées tant dans les milieux féministes français (Testard 1990 ; Lesterpt et Doat 1989), qu’anglo-saxons (Spallone et Steinberg 1987). La critique produite dans cette première phase peut se lire à la lumière des débats générés par le mouvement féministe des années 1970 sur les inégalités entre les hommes et les femmes, la problématique médicalisation du corps des femmes et plus généralement l’invisibilisation de leur travail reproductif (Tabet 1985). Elle met notamment en avant le risque d’exploitation et de contrôle du corps des femmes soumises à l’injonction normative à la maternité (Rouch 2002). Elle vise également la fausse promesse faite par la PMA d’apporter une réponse médicale à l’infertilité, tout en dissimulant des taux de succès très bas et en parlant d’infertilité « de couple », alors que toutes les interventions ont lieu sur le corps des femmes (Van der Ploeg 1999). Si la critique féministe demeure présente, une attention croissante à la complexité de la PMA et de son vécu se développe dans une deuxième phase qui couvre grosso modo la deuxième moitié des années 1990 et les années 2000. En effet, alors que le recours à la PMA s’est de plus en plus normalisé, ces techniques ne cessent d’interroger les catégories de parenté et les représentations de la création de la vie qui semblent le plus tenues pour acquises. Ce qui est mis en avant c’est la dimension paradoxale de la PMA, notamment en raison de sa capacité à reproduire du même et imiter la nature, tout en produisant de l’entièrement nouveau (Franklin 2013b ; McKinnon 2015). Par exemple, ces techniques sont mises au service de la parenté génétique, et tendent à la naturaliser, mais la dénaturalisent également en mettant en lumière le travail nécessaire à sa réalisation (Thompson 2005). Ce faisant, elles déplacent et brouillent les frontières entre nature et culture, privé et public, local et global, passivité et agentivité, offrant ainsi un terrain fertile au développement de la réflexion anthropologique. Actuellement, deux grandes lignes de recherche se développent. La première – les New Kinship Studies ou Nouvelles Études de la Parenté – poursuit le questionnement de l’anthropologie de la parenté. Ces études cherchent, d’une part, à comprendre comment les techniques de procréation médicalement assistée troublent la distinction entre nature et culture et contribuent à transformer la notion même du biologique (Strathern 1992 ; Franklin 2013a). Elles investiguent, d’autre part, l’émergence de nouvelles configurations familiales rendues possibles par ces techniques. Elles s’interrogent notamment sur les transformations des conceptions de la maternité, de la paternité, et du modèle familial bilatéral, en se penchant sur les expériences vécues des couples ou sur les appareils juridiques qui les encadrent (Porqueres i Gené 2009). La division de la maternité entre ses dimensions éducative, gestationnelle et génétique, rendue possible par le don d’ovules et la GPA, est particulièrement discutée (Kirkmann 2008). La question de l’anonymat des donneurs de sperme et donneuses d’ovules (Konrad 2005) et de la ressemblance (Becker et al. 2005) font aussi l’objet d’analyses socio-anthropologiques, ainsi que, de manière émergente, les communautés de « frères » et « sœurs » qui peuvent se constituer autour d’un même donneur (Edwards 2015). De plus, tout un pan de la recherche s’intéresse aux manières de faire famille dans les couples gays, lesbiens, et trans, et à la manière dont le modèle de famille hétéronormatif est renforcé ou au contraire, contesté et transformé (Mamo 2007 ; Herbrand 2012). Une deuxième lignée de recherche – l’étude sociale de la reproduction – se focalise plutôt sur la médicalisation de l’expérience reproductive et de l’infertilité et sur ses conséquences pour les femmes. Elle s’interroge sur sa stratification (Ginsburg et Rapp 1991) et met en lumière l’imbrication de processus situés à différents niveaux allant du corporel – niveau cellulaire, génétique – au culturel, historique et structurel – comprenant par exemple l’État, le marché, et la religion (Almeling 2015). Adoptant une perspective globale et sortant du cadre national, tout un pan de recherche s’intéresse à la circulation des gamètes, des donneurs et donneuses, des couples en recherche d’enfants et à la constitution d’un marché et d’un « tourisme » de la reproduction (Waldby et Mitchell 2006 ; Kroløkke 2012). Cherchant à remédier à la focalisation générale des études sur les femmes, un nombre croissant de recherches se penche sur les expériences masculines de l’infertilité et de la PMA (Inhorn 2004). Finalement, suivant le développement récent de techniques permettant de congeler des ovules, d’anticiper la baisse de la réserve ovarienne et de préserver la possibilité d’avoir un enfant génétique dans le futur, on assiste à l’émergence d’études focalisant sur la biomédicalisation de l’infertilité liée à l’âge (Martin 2010 ; Baldwin et al. 2014 ; Bühler 2014 ; Waldby 2015). Alors que la technologisation de la procréation ne cesse de s’étendre, comme le montre la récente naissance d’un bébé conçu grâce à une technique de transfert mitochondrial, appelée couramment « FIV à trois parents » (génétiques) (Couzin-Frankel 2016), elle continue à aiguiser la réflexion anthropologique en offrant un « miroir au travers duquel nous pouvons nous regarder » (traduction de la citation en épigraphe, Franklin 2013a :1).
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
46

Rougeon, Marina. "Photographie." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.053.

Full text
Abstract:
Depuis les débuts de l’ethnographie, nombreux sont les anthropologues à avoir eu recours à la photographie pour leurs recherches, de Bronislaw Malinowski à Margaret Mead en passant par Claude Lévi-Strauss, Alfred Métraux et Pierre Verger. Il faut dire que la photographie a connu son essor à la même époque que celui des sciences sociales, et toutes deux présentent une affinité non négligeable : elles montrent « quelque chose de l’homme » tout en révélant « comment l’homme s’informe sur l’homme » (Garrigues 1991 : 11). Toutefois, malgré quelques travaux emblématiques (Bateson et Mead 1942 ; Collier 1967), peu se sont aventurés à rendre compte des apports théoriques et méthodologiques d’un tel outil pour l’anthropologie. Il demeure marginalisé, notamment du fait de la méfiance dont les images sont encore l’objet. Par ailleurs, bien qu’elle s’inscrive dans le champ de l’anthropologie visuelle, la photographie est loin d’avoir acquis la même légitimité que l’image animée. À partir des années 1990, plusieurs auteurs tentent pourtant de remédier à cette « méconnaissance ethnologique de la photographie », signalant qu’il existe « une certaine harmonie épistémologique » (Piette 1992 : §. 2) avec l’anthropologie. Toutes deux partageraient une « dimension autobiographique obligée » (Garrigues 1991 : 30), du fait que l’observateur, étant de même nature que l’observé, est lui-même pris dans l’observation. La photographie constitue alors un objet de recherche pour l’anthropologie car elle est « au cœur de cette problématique de la compréhension de soi obtenue par le détour de la compréhension de l’autre », comme le rappelle Emmanuel Garrigues en citant Paul Rabinow (Garrigues 1991 : 42). L’ensemble de ces travaux va dans le sens d’un usage scientifique de la photographie comme moyen d’expression, pour faire de l’anthropologie et de l’ethnographie en photographie. Ils soulignent en premier lieu sa pertinence comme pratique de terrain. La photographie prend part au dispositif ethnographique comme un instrument de recherche qui met en exergue le visuel au cœur de la relation à l’autre. C’est le cas lors des entretiens, quand les photographies confrontées au regard des interlocuteurs constituent un support de restitution, qu’elles servent à confirmer des analyses ou encore à soulever de nouveaux éléments et pistes de recherche. En outre, l’appareil photographique constitue un outil transitionnel entre le chercheur et ses interlocuteurs, ce qui lui confère une valeur heuristique pour comprendre ce qui se joue dans la relation ethnographique. Cette particularité a amené plusieurs anthropologues à expliciter des techniques d’enquête pour ce recours méthodologique suite à John Collier (1967), le premier à avoir souligné l’importance d’établir des protocoles systématiques de prises de vue. Plus récemment, Luiz Eduardo Achutti (2004) a préconisé la méthode de la photoethnographie, indiquant un ensemble de lignes de conduite à suivre, du premier contact sur le terrain jusqu’au développement des photographies. Un autre point commun entre photographie et ethnographie réside dans l’impossible neutralité de l’observateur sur le terrain, tel que l’ont remarqué plusieurs chercheurs. Tout comme le cinéaste, l’ethnographe photographe opère des choix de point de vue, de distance à l’objet, de cadrage, entre autres. De même, bien qu’elle demeure hors champ de l’image, sa présence dans la scène observée invite à mesurer son « degré d’influence » sur les personnes photographiées, comme le souligne Albert Piette (1992 : 6 ; § 14). Cette implication soulève la question de la mise en scène et plus précisément, de l’articulation entre la manière dont les personnes se donnent à voir et celle par laquelle l’anthropologue relaie cette visibilité (Conord 2007). En outre, la photographie relève d’une expérience sensible du terrain par le regard, le sens le plus mis en évidence dans la discipline quand il est question d’ethnographie (Laplantine 2007). Les prises de vues sur le terrain renvoient les interlocuteurs à d’autres situations impliquant des regards échangés et la circulation d’images. Cela invite alors à analyser le sens et les effets du regard et des images dans un contexte socio-culturel donné, et à prendre en compte la dimension vécue et affective de ces expériences (Rougeon 2015). En plus d’être un formidable instrument de recherche pour comprendre les logiques à l’œuvre dans la relation ethnographique, la photographie est d’une grande richesse pour interroger des thématiques telles que « les relations au semblable, au semblant, au dissemblant » (Laplantine 2007 : 48), la dimension spirituelle de la vie sociale, la mémoire, la généalogie et les liens de parenté, sans parler des esthétiques et des détails de la vie quotidienne. Comme pratique d’observation et de visualisation sur le terrain, elle permet de capter une réalité donnée pour ensuite la révéler, transformant le négatif d’une image en positif, pour reprendre l’analogie de Sylvain Maresca (1996). Le second aspect majeur du recours à la photographie en anthropologie apparaît alors : elle peut constituer une forme d’écriture pour la recherche. Les images ont une force narrative, employée au moment d’établir un récit ethnographique. Œuvrant à la description détaillée du social, les photographies permettent une « prise de note de ce qui se trouve dans le monde sous tous les angles possibles » (Piette 1992 : 4 – § 6), par le rapport qu’elles entretiennent au réel. La dimension indiciaire de ces images, leur puissance de désignation d’un objet provoque « un effet extrêmement fort de vérité et d’authenticité » (Garrigues 1991 : 18). Leur rapport à la réalité alimente des débats, et l’image fixe est tout à tour considérée comme une trace, une reproduction ou encore une transformation du réel (Maresca 1996). Par ailleurs, la photographie pose la question des rapports entre image et langage, objet de nombreuses réflexions dans la discipline. Si Barthes cherchait à déterminer si la photographie était un message codé ou non, un langage ou un signe (1980), des chercheurs en anthropologie y voient un moyen d’expression « peut-être infiniment plus complexe que le langage » (Garrigues 1991 : 50). D’autres mettent l’accent sur sa capacité à organiser la pensée de manière non discursive, participant à l’élaboration d’une pensée du sensible (Laplantine 2007). Ils signalent que la lecture des images se produit sur le mode de l’évocation et suscite des émotions particulières, mais aussi qu’elle permet de penser le terrain notamment à partir de ses non-dits et de ce qui excède le langage (Rougeon 2017). Dans ce sens, la photographie constituerait « un médiateur possible entre science et sensibilité » (Attané et al. 2008 : 10). Les critères déterminant le choix des images pour composer une narration ethnographique sont divers. La dimension plastique, le cadre et la composition des éléments graphiques comptent, mais l’attention porte surtout sur le potentiel à délivrer du sens par rapport à la thématique analysée. On distingue une diversité de démarches pour écrire le terrain, en agençant des photographies entre elles, et avec du texte. Certains chercheurs opposent les images et les mots comme régimes de narrativité et en soulignent la différence, afin de conserver le potentiel de chacun (Achutti 2004). D’autres explorent leurs complémentarités, proposant une « collaboration sémantique (…) au service de la narration anthropologique » (Attané et al. 2008 : 7). D’autres encore défendent l’idée selon laquelle une photographie ne saurait se suffire à elle-même (Conord 2002). Le texte qui peut accompagner une image ne relève pas de la pure information ni de quelque chose qui ramènerait forcément les images à une dimension illustrative, à condition que la démarche ait été explicitée auparavant et que l’articulation entre textes et images fasse sens. Dans cette perspective, il convient de situer le cadre de la prise de vue mais aussi de l’interaction, comme qui prend la photographie, où elle est réalisée et qui sont les personnes photographiées, l’image photographique étant indissociable de l’acte qui la fait advenir. Ce rapport entre le textuel et le visuel relève alors non pas d’une opposition mais d’un tissage, d’un dialogue qui tient compte de leur écart (Rougeon 2017). Avec cet engouement renouvelé pour la photographie en anthropologie, différents enjeux contemporains se dessinent. L’un d’entre eux concerne le rapport entre démarche scientifique et artistique, et pose la question de la créativité dans le processus de recherche. L’exploration des rapports entre régimes de narrativité par des photographes à la croisée des genres artistiques offre des pistes qui peuvent s’avérer fructueuses pour l’anthropologie, afin d’élaborer un récit ethnographique qui ne soit pas uniquement textuel (Rougeon 2017). Une telle discussion s’inscrit dans le débat actuel concernant les nouvelles écritures du terrain et de la recherche, pour renouveler le mode de connaissance produit dans la discipline. Dans une autre perspective, le rapport entre démarche scientifique et artistique peut donner jour à une lecture ethno-photographique des œuvres des photographes (Garrigues 1991). Enfin, la question de savoir si le photographe sur le terrain est l’ethnographe ou pas pèse fortement sur la méthode adoptée. Les chercheurs ont le choix entre de nombreux dispositifs, y compris sous la forme de collaborations avec des artistes. Cette pluralité est porteuse là aussi d’un potentiel de créativité important, qui invite l’anthropologie à prendre en compte d’autres manières d’envisager ce qu’est le terrain. Les horizons de recherche s’annoncent stimulants, la discipline ayant déjà montré, par le passé, la nécessité et la pertinence d’un décloisonnement des approches.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
47

Gagnon, Éric. "Care." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.031.

Full text
Abstract:
Les années 1980 ont vu l'émergence, en philosophie, d’une éthique du care, qui n’a cessé de se développer et de gagner en importance. En rupture avec les conceptions kantiennes et rationalistes de la vie morale, cette éthique féministe met au centre de l’expérience morale la dépendance et le souci de l’autre, plutôt que la liberté et le détachement. Loin d’être des entités séparées, les individus dépendent des autres pour la satisfaction de besoins vitaux, et ce tout au long de leur vie, même s’ils le sont davantage à certains moments (naissance, maladie). Par delà leurs différences, les théoriciennes du care mettent au centre des discussions sur la justice et l’éthique la responsabilité à l’égard des personnes dépendantes et vulnérables, ainsi que le fait de prendre soin des autres (Paperman et Laugier, 2011). Le care désigne l’ensemble des gestes et des paroles essentielles visant le maintien de la vie et de la dignité des personnes, bien au-delà des seuls soins de santé. Il renvoie autant à la disposition des individus – la sollicitude, l’attention à autrui – qu’aux activités de soin – laver, panser, réconforter, etc. –, en prenant en compte à la fois la personne qui aide et celle qui reçoit cette aide, ainsi que le contexte social et économique dans lequel se noue cette relation. L’émergence de ce courant philosophique coïncide avec trois grands phénomènes sociaux et intellectuels. D’abord, l’accès grandissant des femmes au marché du travail, et la remise en cause de la division sexuelle du travail, qui conduisent les historiens et les anthropologues à s’intéresser aux tâches et aux métiers traditionnellement féminins (Loux, 1983), dont le travail domestique de soin ou les professions soignantes (infirmières, auxiliaires de soin). L’essor des recherches et des théories du care est ensuite lié au vieillissement de la population dans les sociétés occidentales, et aux préoccupations grandissantes touchant l’aide et les soins aux personnes âgées et dépendantes, plus nombreuses et vivant plus longtemps (Buch, 2015). Enfin, ces recherches et théories sont nourries par les débats sur l’assistance publique, la capacité de l’État-providence à prendre en charge les personnes vulnérables et à en décharger les familles (France, Canada), la situation de dépendance, négativement perçue, dans laquelle se trouvent ceux qui donnent et ceux qui reçoivent l’assistance (États-Unis). Les travaux sur le care mettent en évidence le fait que la responsabilité du soin aux autres revient davantage à certaines catégories sociales (les femmes, les groupes les plus démunis ou subordonnés comme les immigrants ou les pauvres). Un souci traverse et anime l’éthique du care : revaloriser les activités de soins, dont l’importance est ignorée et les savoirs déniés, du fait de leur association à des groupes d’un bas statut social ; dénoncer du même coup la manière dont les plus riches s’en déchargent sur les plus pauvres et les plus vulnérables, tout en ignorant ou oubliant leur dépendance à leur égard (Kittey et Feder, 2003). L’éthique du care ne peut manquer d’intéresser les anthropologues, qui peuvent y retrouver plusieurs de leurs interrogations et préoccupations. Premièrement, cette éthique remet en question un certain idéal du sujet, dominant en Occident, conçu comme un individu indépendant, délié de toute attache lorsqu’il fait ses choix. Les théories du care mettent en évidence sa profonde et naturelle dépendance aux autres pour la satisfaction de ses besoins primordiaux. Dans ces théories, comme en anthropologie, le sujet est le produit des rapports sociaux, il n’est compréhensible que replacé dans ces rapports généralement asymétriques. L’incomplétude de l’individu est posée dès le départ : se croire indépendant, c’est ne pas voir ses dépendances. S’il est possible de réduire sa dépendance, ce n’est qu’au bout d’un apprentissage, à l’intérieur de certains rapports sociaux et, paradoxalement, avec le soutien des autres. Deuxièmement, dans l’éthique du care, le jugement moral n’exige pas de s’abstraire de sa situation, de se libérer de toute passion et sentiment, mais plutôt, à partir de son expérience, de sa propre histoire et de la relation que l’on entretient avec l’autre, de chercher à comprendre son point de vue et sa situation. On se trouve là très proche de la démarche et de la compréhension ethnographique, fondée sur la relation que l’ethnologue entretient avec ceux qu’il étudie et dont il cherche à saisir le point de vue. Troisièmement, l’éthique du care attire l’attention sur des réalités négligées, oubliées ou dévalorisées ; elle conduit à une réévaluation de ce qui est précieux (Tronto, 1993). Comme l’anthropologie très souvent, elle s’intéresse à ce qui passe inaperçu ou demeure méconnu, mais aussi aux activités quotidiennes, en apparence banales, à ce qui s’exprime moins par des mots que par des gestes, dans les corps et les interactions, dont elle dévoile la richesse, la complexité, la signification et l’importance. Comme l’anthropologie, elle fait entendre des voix différentes, elle permet d’élargir le point de vue, de dépasser une vision dominante ou coutumière des choses. Quatrièmement, les recherches et les théories du care supportent une critique des inégalités et des rapports de domination, jusque dans la sphère privée. Elles s’interrogent sur le pouvoir qui s’exerce au sein de la relation d’aide et du lien affectif. Elles dénoncent les conditions de vie et la situation d’indignité dans laquelle se trouvent certaines personnes dépendantes (handicapées, âgées, seules, démunies), mais également les conditions de travail de celles et ceux qui apportent l’aide et les soins, et l’exploitation dont elles sont l’objet (travailleuses immigrantes, domestiques et femmes de ménage). Elles replacent ces rapports de domination au sein des rapports sociaux de sexe et des relations raciales, mais aussi dans les rapports entre les pays riches et les pays pauvres, comme le font les anthropologues. Enfin, cinquièmement, l’éthique du care conduit à une critique de la naturalisation de certaines dispositions et attitudes attribuées aux femmes : compassion, souci de l’autre, dévouement, oubli de soi. Ces dispositions et attitudes ne sont pas propres aux femmes, mais socialement et culturellement distribuées. Elles ne doivent pas être valorisées en les extrayant du contexte matériel et politique dans lequel elles s’expriment, au risque de renforcer les hiérarchies sociales et les injustices. Pareille critique est également menée par l’anthropologie, en montrant la relativité culturelle des dispositions et attitudes. Si l’anthropologie peut apprendre beaucoup de l’éthique du care, elle peut aussi apporter sa contribution aux débats sur le prendre soin, à partir de sa propre perspective et de ses méthodes : en décrivant et analysant les pratiques, les savoir-faire, l’organisation domestique, les institutions qui fournissent des services ; en prêtant attention aux gestes et aux rituels, aux expérience sensorielles, où la raison et les émotions, le sensible et l’intelligible ne se séparent pas (Buch, 2013); en comparant les pratiques et les situations entre différents pays et différentes époques, différents milieux socioéconomiques et différentes cultures, afin de montrer les constantes et les différences (Kaufman et Morgan, 2005); en sortant du monde occidental et en élargissant la perspective (l’éthique du care demeurant encore très marquée par la culture et les valeurs nord-américaines) ; en inscrivant le care et les pratiques de soins, non seulement dans les rapports sociaux et économiques, mais dans l’ensemble des systèmes symboliques, qui relient les individus entre eux, et qui tissent des correspondances entre les différentes dimensions de leur expérience, entre les âges de la vie, le passé et le présent, les gestes et les croyances, le corps et l’imaginaire (Verdier, 1979). L’anthropologie sera attentive au travail de la culture, au processus par lequel des expériences sont inscrites dans la culture par le biais de symboles, à la poétique des gestes et des paroles, à ce qui cherche à se dire et à s’exprimer, ainsi qu’aux résistances et à la distance que le soignant ou le soigné prend avec le groupe, ses valeurs et ses normes, à sa capacité de faire entendre autre chose, de faire voir d’autres dimensions de l’expérience (Saillant, 2000). Le care et le prendre soin ne forment pas un domaine spécifique de recherche, une anthropologie spécialisée à côté de l’anthropologie de la maladie, l’anthropologie de la famille et l’anthropologie du genre. Ce sont moins des «objets» d’étude, qu’une manière d’examiner des réalités multiples et variées. Faire de l’anthropologie du care et du prendre soin, c’est opérer un déplacement d’attention de la médecine vers les activités domestiques et quotidiennes, des savoirs scientifiques et techniques vers les arts de faire plus discrets, mais nécessitant tout autant un apprentissage, de l’intelligence et de la créativité, et reposant sur des savoirs. C’est également un moyen d’ouvrir l’anthropologie à des débats sociaux contemporains. Mais c’est aussi revenir par un autre chemin à la question anthropologique de l’articulation du biologique et du culturel, la manière dont le corps est culturellement investi, traversé de significations, façonné et transformé par les sociétés, la manière dont les faits naturels de la naissance, de la maladie et de la mort sont transformés en expériences humaines, inscrits dans un monde social spécifique et une conjoncture historique particulière (Saillant et Gagnon, 1999). Faire de l’anthropologie des soins, c’est ainsi reprendre à de nouveaux frais la question générale de l’articulation entre reproduction biologique et reproduction sociale.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
48

Chamberland, Line. "Hétérosexisme." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.107.

Full text
Abstract:
L’hétérosexisme réfère à l’ensemble des croyances qui valorisent et promeuvent l’hétérosexualité tout en infériorisant les sexualités non hétérosexuelles. Ainsi, l’hétérosexualité apparaît comme la sexualité universelle, allant de soi, naturelle, normale, morale, bref elle est dotée d’une valeur supérieure en référence à des systèmes normatifs religieux, scientifiques, juridiques ou autres, alors que l’homosexualité (ou toute sexualité s’écartant de la norme hétérosexuelle) se voit dépréciée en tant que crime, péché, acte sexuel non naturel, pathologie, déviance sexuelle, etc. Le concept d’hétérosexisme apparaît aux États-Unis au début des années 1970, en même temps que celui d’homophobie (Herek, 2004). Tout en contestant les savoirs institutionnels de l’époque, ces deux termes proposent néanmoins des voies distinctes de conceptualisation de l’oppression des personnes homosexuelles. L’homophobie inverse le paradigme psychomédical dominant en pathologisant non plus l’homosexualité, mais la peur irrationnelle qu’en ont certains individus. L’hétérosexisme enracine cette oppression dans le social, par analogie avec d’autres systèmes de croyances qui différencient et hiérarchisent des catégories de personnes, comme le racisme et le sexisme (Herek, 2000). Le premier terme emprunte à la psychanalyse alors que le second provient d’une pensée d’inspiration féministe, antiraciste et anticapitaliste. Les deux concepts se diffuseront largement au sein des mouvements de libération des gays et des lesbiennes, puis dans l’univers académique, d’abord dans le monde anglo-saxon et plus tardivement en France (Tin, 2003). À l’origine, le concept d’hétérosexisme s’inscrivait dans des perspectives lesbiennes-féministes. Il s’articulait avec diverses analyses critiques de la place de l’hétérosexualité institutionnalisée dans les processus de subordination des femmes par les hommes (Dugan, 2000). Dans un tel paradigme, l’hétérosexisme fait partie du système patriarcal qui assujettit les femmes, notamment en justifiant leur infériorisation au nom de la différence soi-disant naturelle entre les sexes/genres et de la complémentarité qui en découlerait nécessairement. Sur le plan politique, la notion appelle à une remise en question des constructions socioculturelles de la masculinité et de la féminité et des institutions qui maintiennent des rôles rigides de genre (Herek, 2004). En somme, la régulation des sexualités y est indissociable du maintien des rapports de domination des hommes sur les femmes. Dans cette optique, l’hétérosexisme est envisagé comme un système d’oppression étroitement relié à d’autres inégalités systémiques, comme le sexisme, le racisme ou le classisme (Wilton, 1995). Cependant, dans les usages récents du concept, les références aux théories issues du lesbianisme-féministe ou à l’intersectionnalité des luttes sociales sont le plus souvent absentes. Au fil des décennies, les définitions de l’hétérosexisme se sont multipliées tout en reprenant l’idée essentielle d’un processus systémique de différenciation et de hiérarchisation des sexualités hétérosexuelle et homosexuelle. Selon une recension de Smith, Oades et McCarthy (2012), certaines mettent l’insistance sur la normalisation de l’hétérosexualité et la promotion d’un style de vie hétérosexuel, d’autres sur la disqualification et l’occultation des autres sexualités. Dans cette dernière lignée, l’une des plus courantes est celle du psychologue Gregory Herek (2004) : « une idéologie culturelle qui perpétue la stigmatisation sexuelle en déniant et en dénigrant toute forme non hétérosexuelle de comportement, d’identité, de relation et de communauté non hétérosexuelle » (p. 16, traduction libre). Dans son opérationnalisation, le concept d’hétérosexisme se déploie tantôt vers le social, tantôt vers l’individuel, ce qui n’est pas sans générer des tensions théoriques. Dans le premier cas, la description des manifestations de l’hétérosexisme illustre son ancrage social et culturel, qu’il s’agisse de la présomption d’une hétérosexualité universelle dans les politiques et les pratiques des diverses institutions (écoles, services publics, entreprises, etc.), de l’idéalisation de l’amour hétérosexuel dans les représentations (films, romans, etc.), de l’injonction au silence ou à la discrétion adressée aux gays et aux lesbiennes sous prétexte que la sexualité relève de la vie privée, ou encore de l’assimilation de leurs expériences diverses au modèle dominant de conjugalité hétérosexuelle (Fish, 2006). Sans qu’il n’y ait de consensus sur une perspective théorique commune, les explications de l’hétérosexisme attirent l’attention sur les mécanismes structurels qui en assurent la reproduction, comme le langage et le droit. Dans cette veine, Neisen (1990) définit l’hétérosexisme en associant les notions de préjugés et de pouvoir, ce dernier s’exerçant notamment dans les sphères étatique (criminalisation des relations homosexuelles) et scientifique (discours pathologisants). Dans le second cas, l’accent sera mis sur les effets individuels de l’hétérosexisme en matière de statut et d’inégalités sociales. Ainsi l’hétérosexisme est souvent vu comme la source ou le fondement des attitudes et des comportements homophobes envers les personnes non hétérosexuelles ou perçues comme telles. Par exemple, Pharr (1997) voit dans l’hétérosexisme le pendant institutionnel de l’homophobie : le déploiement systématique de l’idéologie hétérosexiste sur le plan culturel et les gestes homophobes dans les interactions sociales se renforcent mutuellement pour maintenir le pouvoir et les privilèges associés à l’hétérosexualité. Sous cet angle, et malgré leurs racines distinctes sur les plans épistémologique et politique, les concepts d’hétérosexisme et d’homophobie ont souvent été jumelés et présentés comme des notions complémentaires l’une à l’autre, l’un agissant au niveau social, comme une idéologie inégalitaire des sexualités, et l’autre au niveau individuel ou psychologique. Pour sa part, Borrillo (2000) relève l’impossibilité de déconnecter les deux termes puisque l’homophobie ne peut se comprendre indépendamment de la reproduction de l’ordre social des sexes (sexisme) et des sexualités (hétérosexisme). Phénomène à la fois cognitif et normatif, l’hétérosexisme renvoie à « l’ensemble des discours, des pratiques, des procédures et des institutions qui en problématisant ainsi la “spécificité homosexuelle”, ne cessent de renforcer un dispositif destiné à organiser les individus en tant qu’être sexués. » (p. 24). Cependant, les deux notions sont parfois vues comme plus ou moins interchangeables et positionnées comme des concurrentes parmi lesquelles il faut choisir. Une première dissension surgit alors à propos des manifestations d’ostracisme que les deux termes permettent de capter. Au concept d’homophobie, il est reproché d’être androcentrique (centré sur les agressions subies par les hommes gays) et de se focaliser sur les gestes extrêmes d’un continuum de rejet de l’homosexualité, ce qui ne permet pas de rendre compte de leur vaste éventail, ni de leurs formes institutionnelles (Herek, 2004). L’hétérosexisme est considéré comme une notion plus adéquate pour couvrir l’ensemble des manifestations qui reconduisent les inégalités entre les sexualités, y compris les plus subtiles et celles qui s’insinuent dans la banalité du quotidien et que l’on pourrait assimiler au sexisme ordinaire. De même, comparativement aux mesures d’attitudes homophobes, axées sur le rejet, les mesures d’attitudes hétérosexistes, comme l’échelle d’hétérosexisme moderne (Walls, 2008), seraient plus aptes à saisir la persistance des stéréotypes (négatifs mais aussi positifs) envers les personnes gays, lesbiennes ou bisexuelles, même chez les individus exprimant des dispositions favorables à leur égard. Autrement dit, la référence à l’hétérosexisme permet d’enregistrer les changements sociétaux positifs tout en révélant la persistance de la hiérarchie des orientations sexuelles. Toutefois, ce concept sera critiqué en retour comme opérant une dilution ou une euphémisation de l’hostilité généralisée envers les personnes et les sexualités non hétérosexuelles qui en occulterait les démonstrations les plus brutales. Le second axe de tension renvoie aux explications, tantôt psychologiques, tantôt sociologiques, de la stigmatisation des personnes non hétérosexuelles. Le concept d’homophobie a maintes fois été critiqué pour son réductionnisme psychologique (Chamberland et Lebreton, 2012 ; Herek 2004). De même, lorsque le seul usage de l’hétérosexisme est l’application à une mesure d’attitude individuelle, il lui sera reproché d’escamoter toute analyse structurelle et de réduire ainsi la portée analytique du concept. Les implications du choix de l’un ou l’autre concept sont à la fois théoriques et politiques. Plusieurs auteur·e·s optent pour le concept d’hétérosexisme, car il engage à se pencher sur les rapports sociaux et les structures qui reproduisent les inégalités sexuelles. Il s’agit de s’éloigner des schèmes d’explication psychologique ayant la cote dans les sociétés libérales et des solutions uniquement centrées sur l’intervention auprès des individus (sensibilisation, formation, etc.) pour envisager des transformations sociales globales ou à tout le moins des mesures s’attaquant à la hiérarchie des sexualités dans l’organisation des diverses sphères de vie (famille, école, travail, etc.) (Herek, 2004 ; Wilton, 1995). Dans un récent effort de synthèse, Rumens (2016) propose de distinguer l’hétérosexisme culturel, qui réfère à la dimension institutionnelle, et l’hétérosexisme individuel. Avec la montée du post-structuralisme, le concept d’hétérosexisme connaît un certain désaveu, au même titre que d’autres notions faisant référence à toute structure sociale. Son emploi décline au profit du concept d’hétéronormativité créé par Michael Warner (1993), qui met en lumière la normativité langagière et discursive opérant à travers la construction des catégories binaires (des corps, des sexes, des genres, des désirs, etc.) qui composent la matrice de l’hétérosexualité (Herek, 2004). Dans le champ interdisciplinaire des études sur la sexualité, l’hétérosexisme demeure un concept central pour analyser la stratification sexuelle et les inégalités sociales qui en découlent. Bien que le concept se prête à plusieurs définitions, son potentiel heuristique est maximisé lorsqu’il se conjugue à des cadres théoriques et analytiques susceptibles de rendre compte de l’inscription d’une idéologie qui privilégie systématiquement l’hétérosexualité dans les institutions, dans les pratiques sociales et culturelles et dans les interactions quotidiennes, exerçant ainsi une contrainte à l’hétérosexualité (Fish, 2006).
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
49

Fassin, Didier. "Châtiment." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.103.

Full text
Abstract:
Le châtiment est généralement considéré comme la réponse à une violation des lois ou des normes. Plus spécifiquement, dans le langage juridique, on parle de peine. On se réfère alors à la définition qui en a été donnée par le philosophe du droit britannique H. L. A. Hart (1959), selon lequel il s’agit de l’infliction d’une souffrance ou d’un équivalent à l’auteur réel ou supposé d’une infraction à l’encontre des règles légales, la décision et l’exécution en revenant à des êtres humains autres que le contrevenant qui agissent dans le cadre d’une autorité instituée. Ces cinq critères sont typiquement présents lorsqu’une personne accusée d’un crime ou d’un délit est jugée par un tribunal et, au terme du procès, se voit condamnée à une sanction telle qu’un emprisonnement. Cette situation est celle qu’étudie David Garland (1990). Deux faits méritent toutefois d’être relevés à propos de cette définition. D’une part, elle produit implicitement une légitimation du châtiment, qui est à la fois morale, puisqu’il punit l’auteur d’une infraction, et légale, puisqu’il procède d’une pure application de la loi. D’autre part, elle suppose un travail de normalisation et une forme de publicité, excluant notamment les punitions dans le cadre familial ou scolaire. Face à cette lecture normative, l’anthropologue s’interroge : qu’en est-il dans les faits ? Comme l’a établi Bronislaw Malinowski (1926) dans le cas des sociétés qu’on appelait alors primitives, ce déplacement ethnographique a une fonction critique, dans la mesure où il soulève des questions qui vont à l’encontre du sens commun et dévoilent des faits inattendus. Il convient d’abord de se demander avec Nietzsche (1993 [1887]) dans une perspective généalogique comment il se fait qu’une équivalence soit ainsi établie entre la commission d’une infraction et l’infliction d’une souffrance. Cette interrogation conduit à une autre : en a-t-il été ainsi toujours et partout ? Le philologue s’avère ici d’un certain secours, puisqu’Émile Benveniste (1969) note que le verbe punir provient du latin pœna et du grec poin?, lequel correspond à la dette que l’on doit payer pour réparer un crime, la connotation doloriste du mot n’étant apparue que dans le latin tardif. Au départ, donc, la réponse à l’infraction commise procédait d’une logique de réparation. Il fallait indemniser la violation de la loi ou de la norme par un paiement, par exemple à la famille de la victime s’il s’agissait de violence ou de meurtre. Les études historiques confirment que tel était bien le cas dans les sociétés anciennes, et Georg Simmel (1997 [1907]) montre notamment que, dans l’Angleterre anglo-saxonne, le montant de la somme due pour la compensation d’un meurtre, appelée wergeld, était établi en fonction du statut de la personne tuée et que le châtiment dans ces cas est intervenu tardivement. Les données ethnologiques vont dans le même sens, et par exemple l’enquête conduite par Kalervo Oberg (1934) parmi les Tlingit d’Alaska révèle que le meurtre du membre d’un clan était réparé par la mise à mort d’un membre du clan de l’auteur du crime de rang égal, cette réparation se réduisant toutefois à une simple somme d’argent lorsque la victime était de statut inférieur. Quand cette logique de la dette et de sa restitution s’est-elle éteinte ? Dans le monde occidental, le fait essentiel a été le passage de l’ancien droit germanique au droit romain et de la réparation à la peine. Comme l’analyse Michel Foucault (2015 [1971]), cette évolution s’est faite en France sous la double influence de la Royauté, qui affaiblit ainsi les structures féodales, et de l’Église, qui introduit les notions de péché et de pénitence. Dans les sociétés précoloniales, c’est précisément la colonisation qui introduit ce changement, et Leopold Pospisil (1981) raconte la douloureuse rencontre des deux mondes dans le cas des Kapauku de Papouasie-Nouvelle Guinée, brutalement passés d’une situation où le paiement de dommages réparait une transgression de la norme à un paradigme juridique dans lequel l’emprisonnement était la réponse à la violation de la loi. L’imposition de cette sanction, qui n’était pas comprise par des populations dont la liberté était vue comme un bien supérieur, a donné lieu à des suicides et des révoltes. Un élément essentiel de cette transformation de la signification du châtiment, relevé par E. E. Evans-Pritchard (1972 [1937]), est son individualisation. Dans les sociétés sous le régime de la réparation, le collectif, qu’il s’agisse de la famille ou du clan, doit répondre de l’acte commis. Dans les sociétés sous le régime de la peine, c’est l’individu qui doit en rendre compte. Au principe d’échange entre des groupes se substitue un principe de responsabilité de la personne. D’une manière générale, on peut donc dire, au regard de cette analyse généalogique, que l’évolution s’est opérée, dans le long terme, d’une économie de la dette à une morale de la souffrance. Pour autant, la première n’a pas totalement disparu au bénéfice de la seconde. Il en existe de nombreuses illustrations contemporaines, dont la plus manifeste concerne le monde musulman. En effet, selon la loi islamique, pour autant qu’un crime n’ait pas été commis contre Dieu, le juge propose à la famille de la victime une alternative : soit la qisas, châtiment imposé sur la base de la loi du talion, impliquant donc la mort en cas de meurtre ; soit la diyya, réparation par une somme d’argent déterminée par le magistrat. Comme le montre Arzoo Osanloo (2012) à propos de l’Iran contemporain, la seconde formule est bien plus souvent utilisée que la première, mais le juge ajoute souvent au paiement du dommage une peine d’emprisonnement. Au regard de l’évolution qui vient d’être décrite, une autre question se pose, dont John Rawls (1955) souligne combien elle est débattue : comment justifie-t-on l’infliction d’une souffrance ? La philosophie morale et le droit ont en effet une double réponse. La première, utilitariste, dans la suite de Jeremy Bentham (2011 [1780]), pose que la souffrance de l’auteur d’un crime ne se justifie que pour autant qu’elle augmente le bonheur dans la société, autrement dit, qu’elle diminue la criminalité. Ce peut être par effet de neutralisation (l’exécution, l’emprisonnement, l’exil), dissuasion (pour l’individu et la collectivité) et réhabilitation (par la réforme morale ou la réinsertion sociale). La seconde, rétributiviste, héritière d’Emmanuel Kant (2011 [1795]), affirme que la souffrance ne se justifie qu’en tant qu’elle expie l’acte répréhensible commis, indépendamment de toute conséquence sociale, positive ou négative. La peine ainsi infligée doit en principe être équivalente de la violation de la loi ou de la norme (allant donc jusqu’à l’exécution en cas de meurtre). Le tournant punitif des dernières décennies dans la plupart des pays manifeste un glissement de la première justification vers la seconde. Ces deux théories, qui ont donné lieu, au cours des deux derniers siècles à une considérable littérature visant à contester ou affiner l’une ou l’autre, énoncent ce qui devrait justifier le châtiment, mais est-ce bien ainsi que les choses se passent dans le monde réel ? Rien n’est moins sûr, et nombre de travaux de sciences sociales le montrent. On peut trouver une justification au châtiment d’une personne, même possiblement innocente, pour faire un exemple, pour humilier un adversaire, pour pacifier un mécontentement populaire, pour satisfaire le désir de vengeance des proches d’une victime, pour instituer un ordre social inégal fondé sur la peur, pour simplifier des procédures judiciaires grâce au plaider coupable, et pour bien d’autres raisons encore. Mais quand bien même on a énuméré ces justifications rationnelles, on n’a pas épuisé les fondements de l’acte de punir car il demeure une forme de jouissance dans l’administration de la souffrance, qu’en paraphrasant Georges Bataille (1949), on peut appeler la part maudite du châtiment. Cette dimension affective se manifeste à travers les gestes de cruauté constatés dans les métiers de la répression et les excès de tourment habituels dans les institutions carcérales qui, comme l’analyse Everett Hughes (1962), ne sont pas seulement le fait d’individus ou même de professions. C’est la société qui leur délègue ce qu’elle considère comme ses basses œuvres, sans guère chercher à les réguler ou à en sanctionner les abus. On se souvient que Claude Lévi-Strauss (1955) établissait un parallèle entre l’anthropophagie, qui semble une pratique barbare aux yeux des Occidentaux, et les formes contemporaines du châtiment, notamment la prison, qui paraîtraient tout aussi choquantes aux Amérindiens. Comment expliquer que le châtiment tel qu’il existe dans les sociétés modernes non seulement se maintienne mais plus encore se développe considérablement ? Pour répondre à cette question, il faut probablement prendre en considération une dimension à laquelle la philosophie morale et le droit ont rarement prêté attention : c’est la manière dont le châtiment est réparti dans la société. Les théories normatives supposent en effet que l’on punisse de façon juste, ce qui implique à la fois que plus une infraction est grave et plus elle est lourdement sanctionnée et que pour une même infraction deux individus soient également sanctionnés. Est-ce le cas ? Les travaux menés par des chercheurs, à l’instar de Bruce Western (2006), sur la distribution du châtiment dans la société révèlent que les classes populaires et les minorités ethnoraciales sont très surreprésentées dans les prisons et plus largement dans l’ensemble de l’appareil punitif. Est-ce parce que leurs membres commettent plus de violations de la loi ou que ces violations sont plus graves ? Les études montrent que la sévérité du système pénal, depuis le niveau législatif de fabrication des lois jusqu’au niveau judiciaire de leur application, n’est pas principalement lié aux conséquences néfastes des actes commis mais tient à des choix opérés en fonction de ceux qui les commettent. Ainsi le vol à la tire est-il souvent plus durement réprimé que l’abus de biens sociaux et, plus généralement, la petite délinquance que la criminalité financière, même lorsque cette dernière a des effets désastreux en termes de paupérisation et de surmortalité des segments les plus fragiles de la société. Ce qui conduit Émile Durkheim (1996 [1893]) à inverser la définition habituelle du châtiment, en affirmant qu’on ne condamne pas un acte parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’on le condamne. À quoi sert donc le châtiment si ce qui détermine sa sévérité est moins la gravité de l’acte que les caractéristiques sociales de son auteur ? En prolongeant la réflexion de Michel Foucault (1975), on peut penser que le châtiment n’a peut-être pas pour vocation première de sanctionner les transgressions de la loi, de protéger la société de leurs auteurs et in fine de réduire la délinquance et la criminalité, mais que sa fonction sociale principale est plutôt d’opérer des différenciations entre ceux que l’on peut punir et ceux que l’on veut épargner. Ainsi relève-t-il tout autant d’une politique de la justice, au sens du droit, que d’une politique de l’injustice, dans un sens moral. Dans un contexte où la population carcérale atteint des niveaux records dans le monde et où les pratiques punitives participent de la reproduction des inégalités (Fassin 2017), la réflexion anthropologique sur le châtiment est assurément une tâche essentielle.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
50

Leclerc, Véronique, Alexandre Tremblay, and Chani Bonventre. "Anthropologie médicale." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.125.

Full text
Abstract:
L’anthropologie médicale est un sous-champ de l’anthropologie socioculturelle qui s’intéresse à la pluralité des systèmes médicaux ainsi qu’à l’étude des facteurs économiques, politiques et socioculturels ayant un impact sur la santé des individus et des populations. Plus spécifiquement, elle s’intéresse aux relations sociales, aux expériences vécues, aux pratiques impliquées dans la gestion et le traitement des maladies par rapport aux normes culturelles et aux institutions sociales. Plusieurs généalogies de l’anthropologie médicale peuvent être retracées. Toutefois, les monographies de W.H.R. Rivers et d’Edward Evans-Pritchard (1937), dans lesquelles les représentations, les connaissances et les pratiques en lien avec la santé et la maladie étaient considérées comme faisant intégralement partie des systèmes socioculturels, sont généralement considérées comme des travaux fondateurs de l’anthropologie médicale. Les années 1950 ont marqué la professionnalisation de l’anthropologie médicale. Des financements publics ont été alloués à la discipline pour contribuer aux objectifs de santé publique et d’amélioration de la santé dans les communautés économiquement pauvres (Good 1994). Dans les décennies qui suivent, les bases de l’anthropologie médicale sont posées avec l’apparition de nombreuses revues professionnelles (Social Science & Medicine, Medical Anthropology, Medical Anthropology Quarterly), de manuels spécialisés (e.g. MacElroy et Townsend 1979) et la formation du sous-groupe de la Society for Medical Anthropology au sein de l’American Anthropological Association (AAA) en 1971, qui sont encore des points de références centraux pour le champ. À cette époque, sous l’influence des théories des normes et du pouvoir proposées par Michel Foucault et Pierre Bourdieu, la biomédecine est vue comme un système structurel de rapports de pouvoir et devient ainsi un objet d’étude devant être traité symétriquement aux autres systèmes médicaux (Gaines 1992). L’attention portée aux théories du biopouvoir et de la gouvernementalité a permis à l’anthropologie médicale de formuler une critique de l’hégémonie du regard médical qui réduit la santé à ses dimensions biologiques et physiologiques (Saillant et Genest 2007 : xxii). Ces considérations ont permis d’enrichir, de redonner une visibilité et de l’influence aux études des rationalités des systèmes médicaux entrepris par Evans-Pritchard, et ainsi permettre la prise en compte des possibilités qu’ont les individus de naviguer entre différents systèmes médicaux (Leslie 1980; Lock et Nguyen 2010 : 62). L’aspect réducteur du discours biomédical avait déjà été soulevé dans les modèles explicatifs de la maladie développés par Arthur Kleinman, Leon Eisenberg et Byron Good (1978) qui ont introduit une distinction importante entre « disease » (éléments médicalement observables de la maladie), « illness » (expériences vécues de la maladie) et « sickness » (aspects sociaux holistes entourant la maladie). Cette distinction entre disease, illness et sickness a joué un rôle clé dans le développement rapide des perspectives analytiques de l’anthropologie médicale de l’époque, mais certaines critiques ont également été formulées à son égard. En premier lieu, Allan Young (1981) formule une critique des modèles explicatifs de la maladie en réfutant l'idée que la rationalité soit un model auquel les individus adhèrent spontanément. Selon Young, ce modèle suggère qu’il y aurait un équivalant de structures cognitives qui guiderait le développement des modèles de causalité et des systèmes de classification adoptées par les personnes. Au contraire, il propose que les connaissances soient basées sur des actions, des relations sociales, des ressources matérielles, avec plusieurs sources influençant le raisonnement des individus qui peuvent, de plusieurs manières, diverger de ce qui est généralement entendu comme « rationnel ». Ces critiques, ainsi que les études centrées sur l’expérience des patients et des pluralismes médicaux, ont permis de constater que les stratégies adoptées pour obtenir des soins sont multiples, font appel à plusieurs types de pratiques, et que les raisons de ces choix doivent être compris à la lumière des contextes historiques, locaux et matériaux (Lock et Nguyen 2010 : 63). Deuxièmement, les approches de Kleinman, Eisenberger et Good ont été critiquées pour leur séparation artificielle du corps et de l’esprit qui représentait un postulat fondamental dans les études de la rationalité. Les anthropologues Nancy Scheper-Hughes et Margeret Lock (1987) ont proposé que le corps doit plutôt être abordé selon trois niveaux analytiques distincts, soit le corps politique, social et individuel. Le corps politique est présenté comme étant un lieu où s’exerce la régulation, la surveillance et le contrôle de la différence humaine (Scheper-Hughes et Lock 1987 : 78). Cela a permis aux approches féministes d’aborder le corps comme étant un espace de pouvoir, en examinant comment les discours sur le genre rendent possible l’exercice d’un contrôle sur le corps des femmes (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Les premiers travaux dans cette perspective ont proposé des analyses socioculturelles de différents contextes entourant la reproduction pour contrecarrer le modèle dominant de prise en charge médicale de la santé reproductive des femmes (Martin 1987). Pour sa part, le corps social renvoie à l’idée selon laquelle le corps ne peut pas être abordé simplement comme une entité naturelle, mais qu’il doit être compris en le contextualisant historiquement et socialement (Lupton 2000 : 50). Finalement, considérer le corps individuel a permis de privilégier l’étude de l’expérience subjective de la maladie à travers ses variations autant au niveau individuel que culturel. Les études de l’expérience de la santé et la maladie axées sur l’étude des « phénomènes tels qu’ils apparaissent à la conscience des individus et des groupes d’individus » (Desjarlais et Throop 2011 : 88) se sont avérées pertinentes pour mieux saisir la multitude des expériences vécues des états altérés du corps (Hofmann et Svenaeus 2018). En somme, les propositions de ces auteurs s’inscrivent dans une anthropologie médicale critique qui s’efforce d’étudier les inégalités socio-économiques (Scheper-Hughes 1992), l’accès aux institutions et aux savoirs qu’elles produisent, ainsi qu’à la répartition des ressources matérielles à une échelle mondiale (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Depuis ses débuts, l’anthropologie médicale a abordé la santé globale et épidémiologique dans le but de faciliter les interventions sur les populations désignées comme « à risque ». Certains anthropologues ont développé une perspective appliquée en épidémiologie sociale pour contribuer à l’identification de déterminants sociaux de la santé (Kawachi et Subramanian 2018). Plusieurs de ces travaux ont été critiqués pour la culturalisation des pathologies touchant certaines populations désignées comme étant à risque à partir de critères basés sur la stigmatisation et la marginalisation de ces populations (Trostle et Sommerfeld 1996 : 261). Au-delà des débats dans ce champ de recherche, ces études ont contribué à la compréhension des dynamiques de santé et de maladie autant à l’échelle globale, dans la gestion des pandémies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qu’aux échelles locales avec la mise en place de campagnes de santé publique pour faciliter l’implantation de mesures sanitaires, telles que la vaccination (Dubé, Vivion et Macdonald 2015). L’anthropologie a contribué à ces discussions en se penchant sur les contextes locaux des zoonoses qui sont des maladies transmissibles des animaux vertébrés aux humains (Porter 2013), sur la résistance aux antibiotiques (Landecker 2016), comme dans le cas de la rage et de l’influenza (Wolf 2012), sur les dispositifs de prévention mis en place à une échelle mondiale pour éviter l’apparition et la prolifération d’épidémies (Lakoff 2010), mais aussi sur les styles de raisonnement qui sous-tendent la gestion des pandémies (Caduff 2014). Par ailleurs, certains auteur.e.s ont utilisé le concept de violence structurelle pour analyser les inégalités socio-économiques dans le contexte des pandémies de maladies infectieuses comme le sida, la tuberculose ou, plus récemment, l’Ébola (Fassin 2015). Au-delà de cet aspect socio-économique, Aditya Bharadwaj (2013) parle d’une inégalité épistémique pour caractériser des rapports inégaux dans la production et la circulation globale des savoirs et des individus dans le domaine de la santé. Il décrit certaines situations comme des « biologies subalternes », c’est à dire des états de santé qui ne sont pas reconnus par le système biomédical hégémonique et qui sont donc invisibles et vulnérables. Ces « biologies subalternes » sont le revers de citoyennetés biologiques, ces dernières étant des citoyennetés qui donnes accès à une forme de sécurité sociale basée sur des critères médicaux, scientifiques et légaux qui reconnaissent les dommages biologiques et cherche à les indemniser (Petryna 2002 : 6). La citoyenneté biologique étant une forme d’organisation qui gravite autour de conditions de santé et d’enjeux liés à des maladies génétiques rares ou orphelines (Heath, Rapp et Taussig 2008), ces revendications mobilisent des acteurs incluant les institutions médicales, l’État, les experts ou encore les pharmaceutiques. Ces études partagent une attention à la circulation globale des savoirs, des pratiques et des soins dans la translation — ou la résistance à la translation — d’un contexte à un autre, dans lesquels les patients sont souvent positionnés entre des facteurs sociaux, économiques et politiques complexes et parfois conflictuels. L’industrie pharmaceutique et le développement des technologies biomédicales se sont présentés comme terrain important et propice pour l’analyse anthropologique des dynamiques sociales et économiques entourant la production des appareils, des méthodes thérapeutiques et des produits biologiques de la biomédecine depuis les années 1980 (Greenhalgh 1987). La perspective biographique des pharmaceutiques (Whyte, Geest et Hardon 2002) a consolidé les intérêts et les approches dans les premières études sur les produits pharmaceutiques. Ces recherches ont proposé de suivre la trajectoire sociale des médicaments pour étudier les contextes d’échanges et les déplacements dans la nature symbolique qu’ont les médicaments pour les consommateurs : « En tant que choses, les médicaments peuvent être échangés entre les acteurs sociaux, ils objectivent les significations, ils se déplacent d’un cadre de signification à un autre. Ce sont des marchandises dotées d’une importance économique et de ressources recelant une valeur politique » (traduit de Whyte, Geest et Hardon 2002). D’autres ont davantage tourné leur regard vers les rapports institutionnels, les impacts et le fonctionnement de « Big Pharma ». Ils se sont intéressés aux processus de recherche et de distribution employés par les grandes pharmaceutiques à travers les études de marché et les pratiques de vente (Oldani 2014), l’accès aux médicaments (Ecks 2008), la consommation des produits pharmaceutiques (Dumit 2012) et la production de sujets d’essais cliniques globalisés (Petryna, Lakoff et Kleinman 2006), ainsi qu’aux enjeux entourant les réglementations des brevets et du respect des droits politiques et sociaux (Ecks 2008). L’accent est mis ici sur le pouvoir des produits pharmaceutiques de modifier et de changer les subjectivités contemporaines, les relations familiales (Collin 2016), de même que la compréhensions du genre et de la notion de bien-être (Sanabria 2014). Les nouvelles technologies biomédicales — entre autres génétiques — ont permis de repenser la notion de normes du corps en santé, d'en redéfinir les frontières et d’intervenir sur le corps de manière « incorporée » (embodied) (Haraway 1991). Les avancées technologiques en génomique qui se sont développées au cours des trois dernières décennies ont soulevé des enjeux tels que la généticisation, la désignation de populations/personnes « à risque », l’identification de biomarqueurs actionnables et de l’identité génétique (TallBear 2013 ; Lloyd et Raikhel 2018). Au départ, le modèle dominant en génétique cherchait à identifier les gènes spécifiques déterminant chacun des traits biologiques des organismes (Lock et Nguyen 2010 : 332). Cependant, face au constat que la plupart des gènes ne codaient par les protéines responsables de l’expression phénotypique, les modèles génétiques se sont depuis complexifiés. L’attention s’est tournée vers l’analyse de la régulation des gènes et de l’interaction entre gènes et maladies en termes de probabilités (Saukko 2017). Cela a permis l’émergence de la médecine personnalisée, dont les interventions se basent sur l’identification de biomarqueurs personnels (génétiques, sanguins, etc.) avec l’objectif de prévenir l’avènement de pathologies ou ralentir la progression de maladies chroniques (Billaud et Guchet 2015). Les anthropologues de la médecine ont investi ces enjeux en soulevant les conséquences de cette forme de médecine, comme la responsabilisation croissante des individus face à leur santé (Saukko 2017), l’utilisation de ces données dans l’accès aux assurances (Hoyweghen 2006), le déterminisme génétique (Landecker 2011) ou encore l’affaiblissement entre les frontières de la bonne santé et de la maladie (Timmermans et Buchbinder 2010). Ces enjeux ont été étudiés sous un angle féministe avec un intérêt particulier pour les effets du dépistage prénatal sur la responsabilité parentale (Rapp 1999), l’expérience de la grossesse (Rezende 2011) et les gestions de l’infertilité (Inhorn et Van Balen 2002). Les changements dans la compréhension du modèle génomique invitent à prendre en considération plusieurs variables en interaction, impliquant l’environnement proche ou lointain, qui interagissent avec l’expression du génome (Keller 2014). Dans ce contexte, l’anthropologie médicale a développé un intérêt envers de nouveaux champs d’études tels que l’épigénétique (Landecker 2011), la neuroscience (Choudhury et Slaby 2016), le microbiome (Benezra, DeStefano et Gordon 2012) et les données massives (Leonelli 2016). Dans le cas du champ de l’épigénétique, qui consiste à comprendre le rôle de l’environnement social, économique et politique comme un facteur pouvant modifier l’expression des gènes et mener au développement de certaines maladies, les anthropologues se sont intéressés aux manières dont les violences structurelles ancrées historiquement se matérialisent dans les corps et ont des impacts sur les disparités de santé entre les populations (Pickersgill, Niewöhner, Müller, Martin et Cunningham-Burley 2013). Ainsi, la notion du traumatisme historique (Kirmayer, Gone et Moses 2014) a permis d’examiner comment des événements historiques, tels que l’expérience des pensionnats autochtones, ont eu des effets psychosociaux collectifs, cumulatifs et intergénérationnels qui se sont maintenus jusqu’à aujourd’hui. L’étude de ces articulations entre conditions biologiques et sociales dans l’ère « post-génomique » prolonge les travaux sur le concept de biosocialité, qui est défini comme « [...] un réseau en circulation de termes d'identié et de points de restriction autour et à travers desquels un véritable nouveau type d'autoproduction va émerger » (Traduit de Rabinow 1996:186). La catégorie du « biologique » se voit alors problématisée à travers l’historicisation de la « nature », une nature non plus conçue comme une entité immuable, mais comme une entité en état de transformation perpétuelle imbriquée dans des processus humains et/ou non-humains (Ingold et Pálsson 2013). Ce raisonnement a également été appliqué à l’examen des catégories médicales, conçues comme étant abstraites, fixes et standardisées. Néanmoins, ces catégories permettent d'identifier différents états de la santé et de la maladie, qui doivent être compris à la lumière des contextes historiques et individuels (Lock et Nguyen 2010). Ainsi, la prise en compte simultanée du biologique et du social mène à une synthèse qui, selon Peter Guarnaccia, implique une « compréhension du corps comme étant à la fois un système biologique et le produit de processus sociaux et culturels, c’est-à-dire, en acceptant que le corps soit en même temps totalement biologique et totalement culturel » (traduit de Guarnaccia 2001 : 424). Le concept de « biologies locales » a d’abord été proposé par Margaret Lock, dans son analyse des variations de la ménopause au Japon (Lock 1993), pour rendre compte de ces articulations entre le matériel et le social dans des contextes particuliers. Plus récemment, Niewöhner et Lock (2018) ont proposé le concept de biologies situées pour davantage contextualiser les conditions d’interaction entre les biologies locales et la production de savoirs et de discours sur celles-ci. Tout au long de l’histoire de la discipline, les anthropologues s’intéressant à la médecine et aux approches de la santé ont profité des avantages de s’inscrire dans l’interdisciplinarité : « En anthropologie médical, nous trouvons qu'écrire pour des audiences interdisciplinaires sert un objectif important : élaborer une analyse minutieuse de la culture et de la santé (Dressler 2012; Singer, Dressler, George et Panel 2016), s'engager sérieusement avec la diversité globale (Manderson, Catwright et Hardon 2016), et mener les combats nécessaires contre le raccourcies des explications culturelles qui sont souvent déployées dans la littérature sur la santé (Viruell-Fuentes, Miranda et Abdulrahim 2012) » (traduit de Panter-Brick et Eggerman 2018 : 236). L’anthropologie médicale s’est constituée à la fois comme un sous champ de l’anthropologie socioculturelle et comme un champ interdisciplinaire dont les thèmes de recherche sont grandement variés, et excèdent les exemples qui ont été exposés dans cette courte présentation.
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
We offer discounts on all premium plans for authors whose works are included in thematic literature selections. Contact us to get a unique promo code!

To the bibliography