Academic literature on the topic 'Cinéma américain – Histoire – 1960-1990'

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Journal articles on the topic "Cinéma américain – Histoire – 1960-1990"

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Langlois, Philippe. "Musique contemporaine et cinéma : panorama d’un territoire sans frontières." Circuit 26, no. 3 (2016): 11–25. http://dx.doi.org/10.7202/1038514ar.

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Abstract:
Musique contemporaine et images cinématographiques ont une histoire en commun qui s’est illustrée tout au long du xxe siècle par la richesse et l’inventivité qui ont résulté de leur rencontre. Dans le contexte cinématographique, la musique contemporaine ne se déploie plus seulement dans la sphère du cinéma expérimental et d’avant-garde, mais touche un plus large public du fait de son emploi de plus en plus fréquent dans le cinéma de fiction, le documentaire de création ou le cinéma d’auteur. L’influence de la musique concrète et électroacoustique après 1945, l’influence du courant minimaliste américain à partir de 1960-1970 et l’apparition du postmodernisme dans les années 1980 constituent les jalons qui ont décuplé l’étendue des possibilités de dialogue audiovisuel.
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Boudreault-fournier, Alexandrine. "Film ethnographique." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.097.

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Abstract:
Certains ont déjà déclaré que le genre du film ethnographique n’existe pas (MacDougall, 1978), alors que d’autres soulignent la nature obsolète de sa définition (Friedman, 2017). Enfin, certains définissent le film ethnographique d’une manière si restreinte qu’ils mettent de côté tout un pan de son histoire. Par exemple, l’anthropologue américain et critique de films Jay Ruby (2000) définit le film ethnographique comme un film produit par un anthropologue pour des fins anthropologiques. Robert J. Flaherty, qui a réalisé le film Nanook of the North(1922), lui-même considéré comme le père du documentaire au cinéma et du film ethnographique, n’a jamais reçu une formation en anthropologie; sa première carrière était celle d’un prospecteur pour une compagnie ferroviaire dans la région de la Baie d’Hudson. Aussi, peut-on se demander : Est-il possible de réaliser un film ethnographique en adoptant une sensibilité anthropologique, sans toutefois être un.e anthropologue de formation? Nous sommes d’avis que oui. Une question demeure : Comment peut-on définir la sensibilité ethnographique du point de vue cinématographique? Le film ethnographique doit être caractérisé tout d’abord par une responsabilité éthique de la part de l’anthropologue-réalisateur. Cela signifie que celui-ci doit adopter une approche consciencieuse et respectueuse face à la manière dont il inclut « l’autre » soit dans le film soit dans le processus de réalisation. C’est ce qui peut différencier le film ethnographique d’un style cinématographique défini selon ses caractéristiques commerciales ou journalistiques. De plus, le film ethnographique est généralement basé sur de longues périodes d’études de terrain ou de recherche. L’anthropologue-réalisateur peut ainsi avoir entretenu des relations avec les protagonistes du film depuis une longue période de temps. Enfin, l’anthropologue-réalisateur doit démontrer un sincère intérêt à « parler près de » au lieu de « parler de » l’autre, comme le suggère la réalisatrice Trinh T. Minh-ha dans son film Reassamblage (1982) tourné au Sénégal, pour signifier l’intention de l’anthropologue de s’approcher de la réalité de « l’autre » plutôt que d’en parler d’une manière distante. L’histoire du film ethnographique est tissée serrée avec celle de la discipline de l’anthropologie d’une part, et des développements technologiques d’autre part. Les thèmes abordés, mais aussi la manière dont le visuel et le sonore sont traités, analysés et édités, sont en lien direct avec les enjeux et les questions soulevés par les anthropologues à différentes époques de l’histoire de la discipline. Par exemple, Margaret Mead (1975) définit l’anthropologie comme une discipline basée sur l’écrit. De plus, elle critique le fait que les anthropologues s’approprient très peu la caméra. Elle défend l’idée selon laquelle il faudrait favoriser l’utilisation du visuel comme outil de recherche objectif de collecte de données tout en adoptant un discours positiviste et scientifique. Cette approche, que certains qualifieront plus tard de « naïve » (Worth 1980), exclut la présence du réalisateur comme transposant sa subjectivité dans le film. Mead prenait pour acquis que la personne derrière la caméra n’influençait pas la nature des images captées, que sa présence ne changeait en rien les événements en cours, et que ceux et celles devant la caméra vaquaient à leurs occupations comme si la caméra n’y était pas. Cette croyance d’invisibilité de l’anthropologue, pouvant être qualifiée de « mouche sur le mur », suggère l’ignorance du fait que la présence du chercheur influence toujours le contexte dans lequel il se trouve, et ce d’autant plus s’il pointe sa caméra sur les gens. On devrait alors plutôt parler de « mouche dans la soupe » (Crawford 1992 : 67). La crise de la représentation qui a secoué l’anthropologie dans les années 1980 (Clifford & Marcus, 1986) a eu un impact majeur sur la manière dont les anthropologues commencèrent à s’interroger sur leurs pratiques de représentation à l’écrit. Cependant, cette révolution ne s’est pas fait sentir de manière aussi prononcée dans le domaine de l’anthropologie visuelle. Pourtant, les questions de représentations vont demeurer au centre des conversations en anthropologie visuelle jusque que dans les années 2000. Un mouvement progressif vers des approches non-représentationnelles (Vannini, 2015) encourage une exploration cinématographique qui arpente les sens, le mouvement et la relation entre l’anthropologie et l’art. Le film Leviathan (2013), des réalisateurs Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel du Sensory Ethnography Lab à l’Université d’Harvard, porte sur une sortie en mer d’un bateau de pêche. Une vision presque kaléidoscopique des relations entre les poissons, la mer, les pêcheurs et les machines émerge de ce portrait cosmique du travail de la pêche. L’approche du visuel dans la production de films ethnographiques se développe donc de pair avec les enjeux contemporains de la discipline. La technologie influence également la manière avec laquelle les anthropologues-réalisateurs peuvent utiliser les appareils à leur disposition. Par exemple, l’invention de la caméra à l’épaule et du son synchronisé dans les années 1960 – où le son s’enregistre simultanément avec l'image –permet une plus grande flexibilité de mouvements et de possibilités filmiques. Il devient plus courant de voir des participants à un film avoir des échanges ou répondre à la caméra (par exemple Chronique d’un été de Jean Rouch et Edgar Morin (1961)) plutôt que d’avoir des commentaires en voix off par un narrateur dieu (par exemple The Hunters de John Marshall et Robert Gardner (1957)). Ces technologies ont donné naissance à de nouveaux genres filmiques tels que le cinéma-vérité associé à l’anthropologue-cinématographe français Jean Rouch et à une lignée de réalisateurs qui ont été influencés par son travail. Ses films Moi, un noir (1958), et Jaguar (1968) relancent les débats sur les frontières entre la fiction et le documentaire. Ils forcent les anthropologues à penser à une approche plus collaborative et partagée du film ethnographique. Les Australiens David et Judith MacDougall ont également contribué à ouvrir la voie à une approche qui encourage la collaboration entre les anthropologues-réalisateurs et les participants-protagonistes des films (Grimshaw 2008). Du point de vue de la forme du film, ils ont aussi été des pionniers dans l’introduction des sous-titres plutôt que l’utilisation de voix off, pour ainsi entendre l’intonation des voix. Il existe plusieurs genres et sous-genres de films ethnographiques, tels que les films observationnels, participatifs, d’auteur, sensoriels, expérimentaux, etc. Comme tout genre cinématographique, le film ethnographique s’identifie à une histoire, à une approche visuelle, à des influences et à des réalisateurs qui ont laissé leurs marques. En Amérique du Nord, dans les années 1950 et 1960, le cinéma direct, inspiré par le travail du cinéaste russe Dziga Vertoz, le Kino-Pravda (traduit comme « cinéma vérité », qui a aussi influencé Jean Rouch), avait pour objectif de capter la réalité telle qu’elle se déroule devant la caméra. Ce désir de refléter le commun et la vie de tous les jours a contribué à créer une esthétique cinématographique particulière. Optant pour un style observationnel, le cinéma direct est caractérisé par un rythme lent et de longues prises, peu de musique ou effets spéciaux, mettant souvent l’emphase sur l’observation minutieuse de processus (comme par exemple, le sacrifice d’un animal ou la construction d’un bateau) plutôt que sur une trame narrative forte. Au Québec, le film Les Raquetteurs (1958) coréalisé par Michel Brault et Gilles Groulx et produit par l’Office National du Film du Canada en est un bon exemple. Certains films, que l’on associe souvent au « quatrième » cinéma et qui sont caractérisés par une équipe autochtone, ont aussi contribué au décloisonnement du film ethnographique comme étant essentiellement une forme de représentation de l’autre. Fondée en 1999, Isuma Igloolik Production est la première compagnie de production inuite au Canada. Elle a produit et réalisé des films, dont Atanarjuat : The Fast Runner (2001) qui a gagné la Caméra d’Or à Cannes ainsi que six prix gémeaux. Grâce à la technologie numérique, qui a démocratisé la production du film ethnographique, on observe une éclosion des genres et des thèmes explorés par la vidéo ainsi qu’une prolifération des productions. Tout porte à croire que le film ethnographique et ses dérivés (vidéos, installations, compositions sonores avec images) sont en pleine expansion.
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Capdeville, Guy. "O Ensino Superior Agrícola no Brasil." Revista Brasileira de Estudos Pedagógicos 72, no. 172 (2019). http://dx.doi.org/10.24109/2176-6681.rbep.72i172.1277.

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Abstract:
Historia o surgimento e a evolução do ensino superior agrícola no Brasil. Em 15 de fevereiro de 1877, instalava-se, no Brasil, o primeiro curso superior da área de ciências agrárias — o Curso de Agronomia da Imperial Escola Agrícola da Bahia. Dessa data até 1910 — ano em que se faz a primeira regulamentação oficial desse tipo de ensino — funcionaram, no Brasil, oito cursos de Agronomia. Embora os estatutos da Imperial Escola Agrícola da Bahia (1875) previssem, no seu Art. 50, além do curso de Agronomia, os cursos superiores de Engenharia Agricola, Silvicultura e Veterinária, o primeiro curso de Medicina Veterinária só foi inaugurado em 1913, no Rio de Janeiro. Em 1960, criou-se o primeiro curso de Engenharia Florestal (Viçosa-MG); em 1966, o primeiro de Zootecnia (Uruguaiana-RS) e, em 1973, o primeiro de Engenharia Agrícola (Pelotas-RS). Em janeiro de 1990, eram 72 os cursos de Agronomia; os de Veterinária, 43; os de Engenharia Florestal, 14; os de Zootecnia, 16; e os de Engenharia Agrícola, 8. Em março de 1961, foi inaugurado, na então Universidade Rural do Estado de Minas Gerais, hoje Universidade Federal de Viçosa, o primeiro curso de pós-graduação, no Brasil, no modelo norteamericano do Master of Science ou Magister Scientia?. Em janeiro de 1990, havia 108 cursos de mestrado e 28 de doutorado em Ciências Agrárias, no Brasil. Acredita-se que a formação de profissionais agrícolas de nível superior é uma das áreas bem sucedidas da educação brasileira. Abstract In february I5th, 1877, the first agrarian science high levei Course has been settled in Brazil, namely, the Agronomy Course at the Imperial Escola Agrícola da Bahia, Since then till 1910 — when the first official regulamentation of this kind of instruction was done — eight agronomy courses have been functioning in the country. Although the school's (Imperial Escola Agrícola da Bahia) statute (established in 1875) foresaw int its 5th article, besides the agronomy course, also the high levei courses of agricultural engineering, orestation and veterinary science, the first Veterinary Medicin Course was opened in Rio de Janeiro, only in 1913. In 1960 was created the first Forest Engineering course in Viçosa-MG; the first Zootechny Course in 1966 (Uruguaiana-RS) and in 1973, the first Agricultural Engineering Course (Pelotas). In january, 1990, there were 72 Agronomy courses; 43 Veterinary courses; 14 Forest Engineering courses; 16 Zootechny courses and 9 Agricultural Engineering courses. The first brazilian post-graduation course related to agrarian sciences (the north-american "Master of Science" standard or "Magister Scientiae"), was opened at the Minas Gerais Rural University, today named Universidade Federal de Viçosa, in march 1951. In january 1990, there were 108 MS courses and 18 PhD courses linked to agrarian sciences in Brasil. Nowadays it's common sense that the high levei agrarian Professional instruction is one of the most successful áreas from the brazilian educational system. Résumé L'article presente 1'histoire du surgissement et 1'évolution de 1'enseignement Superieur agricole au Brésil. Le 15 février 1877 commençait au Brésil le premier cours Supérieur au domaine des sciences agraires, le cours de Agronomia da Imperial Escola Agrícola da Bahia. Dépuis ce jour jusqu'à 1910 — l'année de la première réglementation officielle de ce type denseignemment — ont fonctionné au Brésil huit cours d'Agronomie. Même que les statuts de la Imperial Escola Agrícola da Bahia (1875), dans l'article 5 ème, prévoyaient, autre le cours d'Agronomie, ceux d'Ingénieur Agricole, Sylviculture et Vétérinaire, le premier cours de Médicine Vétérinaire a commencé seulement le 1913, à Rio de Janeiro. Se 1960, on a crée le premier cours d'Ingénieur Forestier (Viçosa-MG); le 1966, le premier de Zootechnie (Uruguaiana-RS) et, le 1973, le premier d'Ingénieur Agricole (Pelotas-RS). Se janvier 1990, les cours d'Agronomie étaient 72; ceux de Vétérinaire, 43; ceux d'Inglénieur Forestier, 14, ceux de Zootechnie, 16 et ceux d'Ingénieur Agricole, 8. Se mars 1961 a été inaugure à l'Université Rurale de 1'Etat de Minas Gerais, aujourd'hui Université Fédérale de Viçosa, le premier cours de postgrade, au Brésil, selon le modele nord-américain du Master of Science ou Magister Scientiae. Se janvier 1990, il y avait 100 cours de maêtrise et 28 de doctorat en Sciences Agraires au Brésil. On Croit que la formation de professionels agricoles au niveau supérieus est un des domaines bien réussits dans L'éducation brésilienne. Resumen Historia surgimiento y evolución de la enseñanza agrícola en el Brasil. El 15 de febrero de 1877, se instaló en el Brasil, el primer curso superior del área de ciências agrícolas — el curso de Agronomia de la Imperial Escuela Agrícola de Bahia. Desde esa fecha hasta 1910 — año en que se hizo la primera reglamentación oficial de ese tipo de ensenanza — funcionaran, en el Brasil, ocho cursos de agronomia. Aunque los estatutos de la Imperial Escuela Agrícola de Bahia (1875) preveyesen, en su artículo n. 5, además del curso de Agronomia, los cursos superiores de Ingeniería Agricola, Silvicutura y Veterinaria. El primer curso de Medicina Veterinaria solo fue inaugurado en 1913, en Rio de Janeiro. En 1960, se creo el primer curso de Ingeniería Florestal (Viçosa-MG); en 1966, el primem de Zootecnia (Uruguaiana-RS) y, en 1973 el primero de Ingeniería Agrícola (Pelotas-S). En enero de 1990, los cursos de Agronomia eran 72; los de Veterinária 43; los de Ingeniería Florestal, 14; los de Zootecnia, 16; y los de Ingeniería Agricola, 8. En marzo de 1961, se inauguro, en la entonces Universidad Rural del Estado de Minas Gerais, hoy la Universidad Federal de Viçosa, el primer curso de Postgraduación, en el Brasil, basado en el modelo norteamericano de "Master of Science", o "Magister Scientiae". En enero de 1990, había 108 cursos de maestria y 28 de doctorado en Ciencias Agrarias en el Brasil. Se cree que la formación de profesionales agrícolas de nível superior es una de Ias áreas más exitosas de la educación brasileña.
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Gagné, Natacha. "Anthropologie et histoire." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.060.

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Abstract:
On a longtemps vu l’histoire et l’anthropologie comme deux disciplines très distinctes n’ayant pas grand-chose en partage. Jusqu’au début du XXe siècle, l’histoire fut essentiellement celle des « civilisés », des Européens et donc des colonisateurs. Si les colonisés n’étaient pas complètement absents du tableau, ils étaient, au mieux, des participants mineurs. L’anthropologie, pour sa part, s’est instituée en ayant pour objet la compréhension des populations lointaines, les « petites sociétés », autochtones et colonisées, ces populations vues comme hors du temps et de l’histoire. Cette situation était le produit d’une division traditionnelle (Harkin 2010 : 114) – et coloniale (Naepels 2010 : 878) – du travail entre histoire et anthropologie. Celle-ci se prolongeait dans le choix des méthodes : les historiens travaillaient en archives alors que les anthropologues s’intéressaient aux témoignages oraux et donc, s’adonnaient à l’enquête de terrain. Les deux disciplines divergeaient également quant à la temporalité : « Pour l’histoire, (…) le temps est une sorte de matière première. Les actes s’inscrivent dans le temps, modifient les choses tout autant qu’ils les répètent. (…) Pour l’anthropologue, s’il n’y prend garde, le temps passe en arrière-plan, au profit d’une saisie des phénomènes en synchronie » (Bensa 2010 : 42). Ces distinctions ne sont plus aujourd’hui essentielles, en particulier pour « l’anthropologie historique », champ de recherche dont se revendiquent tant les historiens que les anthropologues, mais il n’en fut pas de tout temps ainsi. Après s’être d’abord intéressés à l’histoire des civilisations dans une perspective évolutionniste et spéculative, au tournant du siècle dernier, les pères de l’anthropologie, tant en France (Émile Durkheim, Marcel Mauss), aux États-Unis (Franz Boas), qu’en Angleterre (Bronislaw Malinowski, Alfred Radcliffe-Brown), prendront fermement leur distance avec cette histoire. Les questions de méthode, comme le développement de l’observation participante, et l’essor de concepts qui devinrent centraux à la discipline tels que « culture » et « fonction » furent déterminants pour sortir de l’idéologie évolutionniste en privilégiant la synchronie plutôt que la diachronie et les généalogies. On se détourna alors des faits uniques pour se concentrer sur ceux qui se répètent (Bensa 2010 : 43). On s’intéressa moins à l’accidentel, à l’individuel pour s’attacher au régulier, au social et au culturel. Sans être nécessairement antihistoriques, ces précepteurs furent largement ahistoriques (Evans-Pritchard 1962 : 172), une exception ayant été Franz Boas – et certains de ses étudiants, tels Robert Lowie ou Melville J. Herskovits – avec son intérêt pour les contacts culturels et les particularismes historiques. Du côté de l’histoire, on priorisait la politique, l’événement et les grands hommes, ce qui donnait lieu à des récits plutôt factuels et athéoriques (Krech 1991 : 349) basés sur les événements « vrais » et uniques qui se démarquaient de la vie « ordinaire ». Les premiers essais pour réformer l’histoire eurent lieu en France, du côté des historiens qui seront associés aux « Annales », un nom qui réfère à la fois à une revue scientifique fondée en 1929 par Marc Bloch et Lucien Febvre et à une École d’historiens français qui renouvela la façon de penser et d’écrire l’histoire, en particulier après la Seconde Guerre mondiale (Krech 1991; Schöttler 2010). L’anthropologie et la sociologie naissantes suscitèrent alors l’intérêt chez ce groupe d’historiens à cause de la variété de leurs domaines d’enquête, mais également par leur capacité à enrichir une histoire qui n’est plus conçue comme un tableau ou un simple inventaire. Les fondateurs de la nouvelle École française des Annales décrivent leur approche comme une « histoire totale », expression qui renvoie à l’idée de totalité développée par les durkheimiens, mais également à l’idée de synthèse du philosophe et historien Henry Berr (Schöttler 2010: 34-37). L’histoire fut dès lors envisagée comme une science sociale à part entière, s’intéressant aux tendances sociales qui orientent les singularités. L’ouvrage fondateur de Marc Bloch, Les rois thaumaturges (1983 [1924]), pose les jalons de ce dépassement du conjoncturel. Il utilise notamment la comparaison avec d’autres formes d’expériences humaines décrites notamment dans Le Rameau d’Or (1998 [1924; 1890 pour l’édition originale en anglais]) de James G. Frazer et explore le folklore européen pour dévoiler les arcanes religieux du pouvoir royal en France et en Angleterre (Bensa 2010; Goody 1997). Il s’agit alors de faire l’histoire des « mentalités », notion qui se rapproche de celle de « représentation collective » chère à Durkheim et Mauss (sur ce rapprochement entre les deux notions et la critique qui en a été faite, voir Lloyd 1994). Les travaux de la deuxième génération des historiens des Annales, marqués par la publication de l’ouvrage de Fernand Braudel La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II en 1949 et de son arrivée en 1956 à la direction de la revue, peuvent encore une fois mieux se comprendre dans l’horizon du dialogue avec l’anthropologie, d’une part, et avec les area studiesqui se développèrent aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, de l’autre (Braudel 1958). Le projet est de rapporter « la spécificité des acteurs singuliers, des dates et des événements à des considérations plus vastes sur la transformation lente des mœurs et des représentations. Le travail ne consiste pas seulement à capter au projet de l’histoire des rubriques chères à l’anthropologie, mais aussi à caractériser une époque [et une région] par sa façon de percevoir et de penser le monde » (Bensa 2010 : 46). Il s’agit alors de faire l’histoire des structures, des conjonctures et des mentalités (Schöttler 2010 : 38). Les travaux de cette deuxième génération des Annales s’inscrivent dans un vif débat avec l’anthropologie structuraliste de Claude Lévi-Strauss. Si tant Braudel que Lévi-Strauss voulaient considérer les choses de façon globale, Lévi-Strauss situait la globalité dans un temps des sociétés des origines, comme si tout s’était joué au départ et comme si l’histoire n’en serait qu’un développement insignifiant. Pour sa part, Braudel, qui s’intéressait à l’histoire sérielle et à la longue durée, situait plutôt la globalité dans un passé qui sert à comprendre le présent et, jusqu’à un certain point, à prévoir ce qui peut se passer dans le futur. Ce qui constitue le fond de leur opposition est que l’un s’intéresse à l’histoire immobile alors que l’autre s’intéresse à l’histoire de longue durée, soit l’histoire quasi immobile selon laquelle, derrière les apparences de la reproduction à l’identique, se produisent toujours des changements, même très minimes. Dans les deux cas, l’ « événementiel » ou ce qui se passe à la « surface » sont à l’opposé de leur intérêt pour la structure et la profondeur, même si ces dernières ne sont pas saisies de la même façon. Pour Braudel, la structure est pleinement dans l’histoire ; elle est réalité concrète et observable qui se décèle notamment dans les réseaux de relations, de marchandises et de capitaux qui se déploient dans l’espace et qui commandent les autres faits dans la longue durée (Dosse 1986 : 89). Les travaux de Braudel et son concept d’ « économie-monde » inspireront plusieurs anthropologues dont un Marshall Sahlins et un Jonathan Friedman à partir du tournant des années 1980. Pour Lévi-Strauss, la structure profonde, celle qui correspond aux enceintes mentales humaines, « ne s’assimile pas à la structure empirique, mais aux modèles construits à partir de celle-ci » (Dosse 1986 : 85). Elle est donc hors de l’histoire. Comme le rappelait François Hartog (2014 [2004] : 287), Lévi-Strauss a souvent dit « rien ne m’intéresse plus que l’histoire. Et depuis fort longtemps! » (1988 : 168; voir d’ailleurs notamment Lévi-Strauss 1958, 1983), tout en ajoutant « l’histoire mène à tout, mais à condition d’en sortir » (Lévi-Strauss 1962 : 348) ! Parallèlement à l’entreprise déhistoricisante de Lévi-Strauss, d’autres anthropologues insistent au contraire à la même époque sur l’importance de réinsérer les institutions étudiées dans le mouvement du temps. Ainsi, Edward E. Evans-Pritchard, dans sa célèbre conférence Marett de 1950 qui sera publiée en 1962 sous le titre « Anthropology and history », dénonce le fait que les généralisations en anthropologie autour des structures sociales, de la religion, de la parenté soient devenues tellement généralisées qu’elles perdent toute valeur. Il insiste sur la nécessité de faire ressortir le caractère unique de toute formation sociale. C’est pour cette raison qu’il souligne l’importance de l’histoire pour l’anthropologie, non pas comme succession d’événements, mais comme liens entre eux dans un contexte où on s’intéresse aux mouvements de masse et aux grands changements sociaux. En invitant notamment les anthropologues à faire un usage critique des sources documentaires et à une prise en considération des traditions orales pour comprendre le passé et donc la nature des institutions étudiées, Evans-Pritchard (1962 : 189) en appelle à une combinaison des points de vue historique et fonctionnaliste. Il faut s’intéresser à l’histoire pour éclairer le présent et comment les institutions en sont venues à être ce qu’elles sont. Les deux disciplines auraient donc été pour lui indissociables (Evans-Pritchard 1962 : 191). Au milieu du XXe siècle, d’autres anthropologues s’intéressaient aux changements sociaux et à une conception dynamique des situations sociales étudiées, ce qui entraîna un intérêt pour l’histoire, tels que ceux de l’École de Manchester, Max Gluckman (1940) en tête. En France, inspiré notamment par ce dernier, Georges Balandier (1951) insista sur la nécessité de penser dans une perspective historique les situations sociales rencontrées par les anthropologues, ce qui inaugura l’étude des situations coloniales puis postcoloniales, mais aussi de l’urbanisation et du développement. Cette importance accordée à l’histoire se retrouva chez les anthropologues africanistes de la génération suivante tels que Jean Bazin, Michel Izard et Emmanuel Terray (Naepels 2010 : 876). Le dialogue entre anthropologie et histoire s’est développé vers la même époque aux États-Unis. Après le passage de l’Indian Claims Commission Act en 1946, qui établit une commission chargée d’examiner les revendications à l’encontre de l’État américain en vue de compensations financières pour des territoires perdus par les nations autochtones à la suite de la violation de traités fédéraux, on assista au développement d’un nouveau champ de recherche, l’ethnohistoire, qui se dota d’une revue en 1954, Ethnohistory. Ce nouveau champ fut surtout investi par des anthropologues qui se familiarisèrent avec les techniques de l’historiographie. La recherche, du moins à ses débuts, avait une orientation empirique et pragmatique puisque les chercheurs étaient amenés à témoigner au tribunal pour ou contre les revendications autochtones (Harkin 2010). Les ethnohistoriens apprirent d’ailleurs à ce moment à travailler pour et avec les autochtones. Les recherches visaient une compréhension plus juste et plus holiste de l’histoire des peuples autochtones et des changements dont ils firent l’expérience. Elles ne manquèrent cependant pas de provoquer un certain scepticisme parmi les anthropologues « de terrain » pour qui rien ne valait la réalité du contact et les sources orales et pour qui les archives, parce qu’étant celles du colonisateur, étaient truffées de mensonges et d’incompréhensions (Trigger 1982 : 5). Ce scepticisme s’estompa à mesure que l’on prit conscience de l’importance d’une compréhension du contexte historique et de l’histoire coloniale plus générale pour pouvoir faire sens des données ethnologiques et archéologiques. L’ethnohistoire a particulièrement fleuri en Amérique du Nord, mais très peu en Europe (Harkin 2010; Trigger 1982). On retrouve une tradition importante d’ethnohistoriens au Québec, qu’on pense aux Bruce Trigger, Toby Morantz, Rémi Savard, François Trudel, Sylvie Vincent. L’idée est de combiner des données d’archives et des données archéologiques avec l’abondante ethnographie. Il s’agit également de prendre au sérieux l’histoire ou la tradition orale et de confronter les analyses historiques à l’interprétation qu’ont les acteurs de l’histoire coloniale et de son impact sur leurs vies. La perspective se fit de plus en plus émique au fil du temps, une attention de plus en plus grande étant portée aux sujets. Le champ de recherche attira graduellement plus d’historiens. La fin des années 1960 fut le moment de la grande rencontre entre l’anthropologie et l’histoire avec la naissance, en France, de l’« anthropologie historique » ou « nouvelle histoire » et, aux États-Unis, de la « New Cutural History ». L’attention passa des structures et des processus aux cultures et aux expériences de vie des gens ordinaires. La troisième génération des Annales fut au cœur de ce rapprochement : tout en prenant ses distances avec la « religion structuraliste » (Burguière 1999), la fascination pour l’anthropologie était toujours présente, produisant un déplacement d’une histoire économique et démographique vers une histoire culturelle et ethnographique. Burguière (1999) décrivait cette histoire comme celle des comportements et des habitudes, marquant un retour au concept de « mentalité » de Bloch. Les inspirations pour élargir le champ des problèmes posés furent multiples, en particulier dans les champs de l’anthropologie de l’imaginaire et de l’idéologique, de la parenté et des mythes (pensons aux travaux de Louis Dumont et de Maurice Godelier, de Claude Lévi-Strauss et de Françoise Héritier). Quant à la méthode, la description dense mise en avant par Clifford Geertz (1973), la microhistoire dans les traces de Carlo Ginzburg (1983) et l’histoire comparée des cultures sous l’influence de Jack Goody (1979 [1977]) permirent un retour de l’événement et du sujet, une attention aux détails qui rejoignit celle qu’y accordait l’ethnographie, une conception plus dynamique des rapports sociaux et une réinterrogation des généralisations sur le long terme (Bensa 2010 : 49 ; Schmitt 2008). Aux États-Unis, la « New Culturel History » qui s’inscrit dans les mêmes tendances inclut les travaux d’historiens comme Robert Darnon, Natalie Zemon Davis, Dominick La Capra (Iggers 1997; Krech 1991; Harkin 2010). L’association de l’histoire et de l’anthropologie est souvent vue comme ayant été pratiquée de manière exemplaire par Nathan Wachtel, historien au sens plein du terme, mais également formé à l’anthropologie, ayant suivi les séminaires de Claude Lévi-Strauss et de Maurice Godelier (Poloni-Simard et Bernand 2014 : 7). Son ouvrage La Vision des vaincus : les Indiens du Pérou devant la Conquête espagnole 1530-1570 qui parut en 1971 est le résultat d’un va-et-vient entre passé et présent, la combinaison d’un travail en archives avec des matériaux peu exploités jusque-là, comme les archives des juges de l’Inquisition et les archives administratives coloniales, et de l’enquête de terrain ethnographique. Cet ouvrage met particulièrement en valeur la capacité d’agir des Autochtones dans leur rapport avec les institutions et la culture du colonisateur. Pour se faire, il appliqua la méthode régressive mise en avant par Marc Bloch, laquelle consiste à « lire l’histoire à rebours », c’est-à-dire à « aller du mieux au moins bien connu » (Bloch 1931 : XII). Du côté des anthropologues, l’anthropologie historique est un champ de recherche en effervescence depuis les années 1980 (voir Goody 1997 et Naepels 2010 pour une recension des principaux travaux). Ce renouveau prit son essor notamment en réponse aux critiques à propos de l’essentialisme, du culturalisme, du primitivisme et de l’ahistoricisme (voir Fabian 2006 [1983]; Thomas 1989; Douglas 1998) de la discipline anthropologique aux prises avec une « crise de la représentation » (Said 1989) dans un contexte plus large de décolonisation qui l’engagea dans un « tournant réflexif » (Geertz 1973; Clifford et Marcus 1986; Fisher et Marcus 1986). Certains se tournèrent vers l’histoire en quête de nouvelles avenues de recherche pour renouveler la connaissance acquise par l’ethnographie en s’intéressant, d’un point de vue historique, aux dynamiques sociales internes, aux régimes d’historicité et aux formes sociales de la mémoire propres aux groupes auprès desquels ils travaillaient (Naepels 2010 : 877). Les anthropologues océanistes participèrent grandement à ce renouveau en discutant de la nécessité et des possibilités d’une anthropologie historiquement située (Biersack 1991; Barofsky 2000; Merle et Naepels 2003) et par la publication de plusieurs monographies portant en particulier sur la période des premiers contacts entre sociétés autochtones et Européens et les débuts de la période coloniale (entre autres, Dening 1980; Sahlins 1981, 1985; Valeri 1985; Thomas 1990). L’ouvrage maintenant classique de Marshall Sahlins, Islands of History (1985), suscita des débats vigoureux qui marquèrent l’histoire de la discipline anthropologique à propos du relativisme en anthropologie, de l’anthropologie comme acteur historique, de l’autorité ethnographique, de la critique des sources archivistiques, des conflits d’interprétation et du traitement de la capacité d’agir des populations autochtones au moment des premiers contacts avec les Européens et, plus largement, dans l’histoire (pour une synthèse, voir Kuper 2000). Pour ce qui est de la situation coloniale, le 50e anniversaire de la publication du texte fondateur de Balandier de 1951, au début des années 2000, fut l’occasion de rétablir, approfondir et, dans certains cas, renouveler le dialogue non seulement entre anthropologues et historiens, mais également, entre chercheurs français et américains. Les nouvelles études coloniales qui sont en plein essor invitent à une analyse méticuleuse des situations coloniales d’un point de vue local de façon à en révéler les complexités concrètes. On y insiste aussi sur l’importance de questionner les dichotomies strictes et souvent artificielles entre colonisateur et colonisé, Occident et Orient, Nord et Sud. Une attention est aussi portée aux convergences d’un théâtre colonial à un autre, ce qui donne une nouvelle impulsion aux analyses comparatives des colonisations (Sibeud 2004: 94) ainsi qu’au besoin de varier les échelles d’analyse en établissant des distinctions entre les dimensions coloniale et impériale (Bayart et Bertrand 2006; Cooper et Stoler 1997; Singaravélou 2013; Stoler, McGranahn et Perdue 2007) et en insérant les histoires locales dans les processus de globalisation, notamment économique et financière, comme l’ont par exemple pratiqué les anthropologues Jean et John Comaroff (2010) sur leur terrain sud-africain. Ce « jeu d’échelles », représente un défi important puisqu’il force les analystes à constamment franchir les divisions persistantes entre aires culturelles (Sibeud 2004: 95). Ce renouveau a également stimulé une réflexion déjà amorcée sur l’usage des archives coloniales ainsi que sur le contexte de production et de conservation d’une archive (Naepels 2011; Stoler 2009), mais également sur les legs coloniaux dans les mondes actuels (Bayart et Bertrand 2006; De l’Estoile 2008; Stoler 2016)
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Guedj, Pauline. "Afrocentrisme." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.046.

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Abstract:
Bien que souvent non revendiqué par les auteurs que l’on considère comme ses tenants (Molefi Asante 1987, Maulana Karenga 2002, John Henrik Clarke 1994, Marimba Ani 1994, Frances Cress Welsing 1991, Théophile Obenga 2001, qui lui préfèrent les termes afrocentricité, africologie ou kawaida), le terme afrocentrisme est utilisé pour désigner un courant d’idées présent dans les cercles académiques nord-américains, africains et européens, depuis la deuxième moitié du vingtième siècle. Académique, l’afrocentrisme est actuellement l’objet d’un important processus de transnationalisation et entretient des relations précises et continues avec des pratiques sociales, artistiques, religieuses et/ou politiques. Il semble que le mot « afrocentrique » soit apparu pour la première fois en 1962 sous la plume du sociologue afro-américain W.E.B. Du Bois. Invité par Kwame Nkrumah à Accra au Ghana dans le but d’y rédiger une encyclopédie sur les populations noires, Du Bois insistait, dans un document non publié, sur son intention d’éditer un volume « volontairement Afro-Centrique, mais prenant en compte l’impact du monde extérieur sur l’Afrique et l’impact de l’Afrique sur le monde extérieur » (in Moses, 1998 : 2). Du Bois, grand penseur du panafricanisme, voyait donc dans son projet un moyen de donner la parole aux peuples d’Afrique, d’en faire des acteurs de leur propre histoire au moment même où ceux-ci entamaient la construction nationale de leurs États depuis peu indépendants. Lié chez Du Bois à un projet scientifique et politique, la tendance afrocentrique connaîtra ses heures de gloire à partir de la fin des années 1960 lorsqu’elle devint la marque de fabrique d’une école de pensée comptant quelques représentants au sein des cercles académiques américains. En réalité, l’histoire de la pensée afrocentrique aux États-Unis est indissociable de la création de départements d’études dites ethniques dans les universités américaines, départements nés en pleine ère du Black Power, lorsqu’une jeunesse noire radicalisée se battait pour l’intégration de son expérience au sein des cursus universitaires. Ces départements d’études African-American, Black ou Africana se donnaient pour but de relayer la voix des opprimés et d’inclure l’histoire afro-américaine dans le récit scientifique de l’histoire états-unienne. Parmi les manifestes afrocentriques de l’époque, notons la création de l’African Heritage Studies Association en 1969 née d’une réaction aux postures idéologiques de l’African Studies Association. Orchestrée par John Henrik Clarke (1994), l’organisation rassemblait des intellectuels et des militants africains, entendus ici comme originaires du continent et de ses diasporas, se battant pour la mise en place d’une étude politique de l’Afrique, arme de libération, cherchant à intervenir dans la fondation d’un panafricanisme scientifique et afrocentré. A partir des années 1980, l’afrocentrisme académique entra dans une nouvelle phase de son développement avec les publications de Molefi Asante. Dans la lignée de Du Bois, celui-ci tendait à définir l’afrocentrisme, ou plutôt l’afrocentricité, comme une théorie cherchant à remettre l’Afrique au cœur de l’histoire de l’humanité. Toutefois, ses principaux écrits, The Afrocentric Idea (1987), Afrocentricity (1988), Kemet, Afrocentricity and Knowledge (1990), associèrent à l’afrocentrique duboisien tout un appareil conceptuel et idéologique, grandement hérité des écrits de l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop (1959). et de militants du nationalisme noir classique tels Edward Blyden et Alexander Crummel. Dès 1990, la pensée d’Asante se déploya autour d’une série de points précis, déjà mis en avant par le politiste Stephen Howe (1998) : 1. L’humanité s’est d’abord développée en Afrique avant de se répandre sur la planète. Les Africains entretiendraient avec les autres humains un rapport de primordialité chronologique et ce particulièrement avec les Européens, jeunes dans l’histoire de l’humanité. 2. La première civilisation mondiale est celle de l’Égypte ou Kemet. L’étude des phénotypes égyptiens tels qu’ils sont visibles sur les vestiges archéologiques apporterait la preuve de la négritude de cette population. 3. Le rayonnement de la civilisation égyptienne s’est étendu sur la totalité du Continent noir. Toutes les populations africaines sont culturellement liées à la civilisation et aux mœurs de l’Égypte antique et la linguistique en constituerait une preuve évidente. 4. La culture égyptienne se serait également diffusée au Nord, jusqu’à constituer la source d’inspiration première des civilisations qui apparurent plus tardivement en Grèce puis partout en Europe. 5. L’ensemble des traditions africaines constitue autant de manifestations d’une culture unique. Depuis son foyer égyptien, la culture africaine, au singulier, s’est diffusée pour s’immerger dans la totalité du continent et dans la diaspora des Amériques. Au début des années 2000, l’afrocentrisme académique s’est trouvé au cœur de vifs débats dans les espaces anglophones et francophones. Aux États-Unis, c’est la publication de l’ouvrage de Mary Lefkowitz Not Out of Africa (1993) qui rendit publiques les nombreuses tensions entre afrocentristes et anti-afrocentristes. En France, la discussion s’est également concentrée autour de la parution d’un ouvrage dirigé par François-Xavier Fauvelle-Aymar, Jean-Pierre Chrétien et Claude-Hélène Perrot (2000). Le texte, provocateur, se donnait pour but de déconstruire des théories afrocentriques qualifiées de naïves, « fausses » et dont « le succès parmi les Américains noirs peut être attribué au fait que, à l’heure actuelle, la pensée critique n’est pas en grande estime dans la communauté noire aux États-Unis » (2000 : 70-71). Le livre fut accueilli très froidement dans les milieux qu’il visait. En 2001, l’intellectuel congolais Théophile Obenga, rétorqua avec la publication d’un nouvel ouvrage Le sens de la lutte contre l’africanisme eurocentriste. Manifeste d’un combat « contre l’africanisme raciste, ancien ou moderne, colonial ou post-colonial, qui ne voit pas autre chose que la domination des peuples ‘exotiques’, ‘primitifs’, et ‘sous-développés’. » (2001 : 7), le texte d’Obenga multipliait, de son côté, les attaques personnelles et violentes. Aujourd’hui, il semble que l’appréhension des phénomènes afrocentriques ne puisse gagner en profondeur que si elle évite les écueils polémiques. Une telle approche supposerait alors de considérer l’afrocentrisme comme un objet de recherche construit historiquement, sociologiquement et anthropologiquement. Il s’agirait alors à la fois de le replacer dans le contexte historique de sa création et de s’intéresser à ses effets concrets dans les discours et les pratiques sociales populaires en Afrique, dans les Amériques et en Europe. En effet, depuis une vingtaine d’années, le terme et l’idéologie afrocentriques n’apparaissent plus seulement dans des débats des universitaires mais aussi dans une série d’usages sociaux, culturels et artistiques de populations qui les conçoivent comme un outil d'affirmation identitaire. Ces communautés et ces individus s’en saisissent, leur donnent une définition propre qui émane de leur environnement social, culturel et géographique particuliers, les utilisent comme fondement de nouvelles pratiques, de nouvelles élaborations du politique et de revendications identitaires. Ainsi, l’afrocentrisme se retrouve dans les pratiques religieuses d’Afro-Américains des États-Unis à la recherche de leurs racines ancestrales (Capone, 2005 ; Guedj, 2009), dans les textes des rappeurs de Trinidad ou du Gabon (Aterianus-Owanga, 2013) ainsi que dans les œuvres et les propos d’artistes aussi variés que la plasticienne Kara Walker et le saxophoniste Steve Coleman. Afrocentrismes populaires, a priori dissociés des milieux académiques, ces pratiques ne sont pourtant pas étrangères aux théories qui animent les spécialistes. En effet, nombreux sont les religieux qui citent les livres de Cheikh Anta Diop (1959) ou Molefi Asante (1987), les artistes qui revendiquent comme sources d'inspiration les vidéos postées sur youtube des discours de Leonard Jeffries, John Henrik Clarke ou Maulana Karenga. Il semble alors que c’est précisément dans cette analyse des pratiques et discours afrocentriques entre champs académique, politique, religieux et artistique que l’anthropologie peut jouer un rôle décisif. Il s’agirait alors pour les chercheurs de mettre en place des méthodologies permettant non seulement d’analyser les logiques de circulation des représentations de l’Afrique entre différentes catégories sociales mais aussi d’étudier la perméabilité des savoirs académiques et leurs influences en dehors des universités.
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Laurent, Jérôme. "Patrimoines autochtones." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.104.

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Abstract:
De nombreux groupes autochtones au Brésil, au Canada, aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et ailleurs dans le monde sont particulièrement préoccupés par la protection, la transmission et la reconnaissance de leurs patrimoines culturels. Trois dimensions sont indissociables de la compréhension des patrimoines autochtones soit 1) les liens entre matérialité et immatérialité du patrimoine 2) l’institutionnalisation des processus de patrimonialisation et 3) les médiateurs du patrimoine. Par patrimonialisation, il faut donc comprendre à la fois ce qui compose le patrimoine (chants, rituels, danses, objets, relation au territoire, arts visuels, jeux traditionnels, plantes médicinales…), les processus par lesquels ce patrimoine est documenté, préservé, transmis et mis en valeur (Kreps 2003), mais également les différents acteurs qui œuvrent au sein de ces processus. Souvent relégués à leurs dimensions matérielles, les patrimoines autochtones ne peuvent se comprendre sans considérer leur immatérialité (Leblic 2013 ; Lemonnier 2013). Par immatérialité, nous faisons référence ici aux débats anthropologiques sur les relations qu’entretiennent les humains avec leur environnement et les entités qui le composent (Descola 2005; Ingold 2000, 2011, 2012 ; Viveiros de Castro 2009). Si ces auteurs se sont surtout intéressés aux relations entre les humains et les animaux, les esprits ou les ancêtres, il est nécessaire de prendre en compte également la place des objets, du patrimoine bâti, des lieux et des sites sacrés, de la musique ou encore de la nourriture dans ces processus relationnels. Les objets, qu’ils soient d’art ou d’ethnographie, renvoient par exemple à des codes et des règles de comportement qui guident les humains, s’inscrivent dans des conceptions particulières de la personne, informent sur la création du monde ou se posent comme des révélateurs des identités autochtones du territoire. Les matériaux, les techniques de fabrication autant que le pouvoir attribué aux objets sont liés aux cosmologies et aux ontologies autochtones; ils sont porteurs de visions du monde et de modes d’être au monde spécifiques qui participent des processus actuels d’affirmations identitaires et politique. Dans ce contexte, il devient crucial de s’intéresser à la vie sociale des objets (Bonnot 2002, 2014 ; Koppytoff, 1986), des arbres (Rival 1998), de la forêt (Kohn 2013) ou encore des récits (Cruikshank 1998 ; Savard 1971, 2004 ; Vincent 2013). L’expérience corporelle (Goulet 1994, 1998 ; Laugrand 2013) et sensorielle (Classen 1993 ; Howes 2003, 2014 ; Mauzé et Rostkowski 2007) fait partie intrinsèque de ces patrimoines et de ces savoirs. Ceux-ci incluent à la fois des savoirs écologiques, des savoirs liés aux activités de chasse, de pêche et de cueillette, des savoirs rituels, des savoirs gastronomiques, des savoirs artisanaux et artistiques, des récits sous toutes leurs formes (création du monde, rêves, anecdotes, événements historiques, etc.), des savoirs liés aux réseaux d’alliance interfamiliale et d’affiliation territoriale, mais aussi des savoirs sur les objets ou sur les jeux traditionnels. Ces différents types de savoirs se transmettent et se transforment de manière créative, en étroite relation les uns aux autres. Les politiques historiques et contemporaines d’assimilation, de dépossession et d’usurpation de ces savoirs et de ces patrimoines conduisent à interroger les modalités institutionnelles de préservation et de mise en valeur de ces patrimoines autochtones. Souvent intégrés aux patrimoines nationaux et mis en valeur dans les musées d’État, les biens culturels autochtones ont longtemps échappé à leurs destinataires légitimes, les peuples autochtones eux-mêmes, les reléguant au statut de spectateurs de leurs propres cultures (Price 2007 ; Philips 2003, 2011). Depuis les années 1960-1970, les peuples autochtones ont largement contribué à la transformation, certes inachevée, des Musées de l’Autre en Musées de Soi et, dans certains cas, en Musées du Nous (De l’Étoisle, 2007). Présentés par le sociologue de l’art wendat (Québec) Guy Sioui Durand comme des musées mouroirs (Sioui Durand 2014), les institutions muséales et patrimoniales occidentales tentent aujourd’hui de (re)considérer leurs politiques et d’intégrer les savoirs autochtones dans leurs pratiques (Dubuc 2002, 2006 ; Kreps 2003). Certains cadres institutionnels ont favorisé ces changements. Pensons par exemple aux deux conventions de l’UNESCO pour la protection du patrimoine et des biens culturels immatériels (1972, 2003), au rapport sur les Musées et les peuples autochtones (Erasmus et al. 1994) au Canada, au Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA, 1990) aux États-Unis ou à la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones (AGNU 2007, article 31). Si les institutions muséales occidentales ont progressivement opéré un changement de paradigme (Fienup-Riordan 1999 ; Simpson 2001), les peuples autochtones se dotent aujourd’hui de moyens qui leurs sont propres afin de favoriser la protection, la mise en valeur, la transmission, et souvent la restitution de ces patrimoines et de ces savoirs, et par extension de leur histoire et de leur identité politique (Ames 1992 ; Peers 2000). Le développement de musées, de centres culturels, d’écoles de transmission des savoirs ou de programmes éducatifs culturellement ancrés s’inscrit dans des projets de sociétés qui visent le renforcement des structures de gouvernance et de la souveraineté des peuples autochtones. Il est dès lors impossible de parler des patrimoines autochtones sans parler de mise en valeur et de protection des savoirs, de restitution des données ethnographiques (Zonabend 1994 ; Glowczewski 2009 ; De Largy Healy 2011), de gestion collaborative des collections muséales, et évidemment de participation des peuples autochtones dans ces processus (Tuhiwai Smith 1999). La littérature, le cinéma, la musique, la bande dessinée, les romans graphiques, l’art contemporain, le design, le tourisme ou les réseaux socionumériques s’affirment aujourd’hui comme des éléments incontournables du patrimoine autochtone, mais également comme des stratégies de reconnaissance politique (Coulthard 2014) et d’autoreprésentation identitaire. Ces processus complexes de patrimonialisation institutionnelle nous amènent à considérer enfin les acteurs du patrimoine. Guides spirituels, artistes, chefs familiaux, conservateurs, muséologues, technolinguistes, chercheurs autodidactes, enseignants, aînés-gardiens du savoir ou jeunes activistes, ces experts culturels sont régulièrement sollicités afin de transmettre, de valoriser ou de protéger des savoirs et des pratiques qui se construisent aussi en dehors de l'institution, dans le cadre d'actions citoyennes, de projets communautaires ou de dynamiques familiales. Le territoire devient alors l'espace privilégié de patrimonialisation des pratiques et des savoirs autochtones dans lequel les femmes jouent un rôle central (Basile 2017). Ces médiateurs du patrimoine doivent également faire face à divers enjeux concernant les formes et les stratégies de patrimonialisation actuelles, comme par exemple l’appropriation culturelle et la propriété intellectuelle (Bell et Napoléon 2008 ; Bell 1992, 2014) et les processus de rapatriement des biens culturels. Les processus de rapatriement sont indissociables des mouvements d’affirmations identitaire et politique autochtones qui se développent et se renforcent depuis les années 1960-70 (Clifford 1997, 2007, 2013 ; Gagné 2012 ; Matthews 2014, 2016 ; Mauzé 2008, 2010). Les biens culturels acquis de manières illicites, les restes humains ou les objets culturels sacrés nécessaires à la transmission d’une tradition sont généralement considérés par les institutions comme admissibles aux processus de rapatriement. Même si le mouvement international d’affirmation politique autochtone a conduit au rapatriement de nombreux objets dans leurs milieux d’origine, les processus restent souvent dans l’impasse, et ce pour au moins trois raisons : les experts locaux doivent réunir une documentation importante sur l’objet ; les groupes autochtones ne possèdent pas les infrastructures nécessaires pour conserver l’objet ; les Musées d’État ne sont pas prêts à se départir de ‘leurs’ collections.
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Dabek, Ryszard. "Jean-Luc Godard: The Cinema in Doubt." M/C Journal 14, no. 1 (2011). http://dx.doi.org/10.5204/mcj.346.

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Abstract:
Photograph by Gonzalo Echeverria (2010)The Screen would light up. They would feel a thrill of satisfaction. But the colours had faded with age, the picture wobbled on the screen, the women were of another age; they would come out they would be sad. It was not the film they had dreamt of. It was not the total film each of them had inside himself, the perfect film they could have enjoyed forever and ever. The film they would have liked to make. Or, more secretly, no doubt, the film they would have liked to live. (Perec 57) Over the years that I have watched and thought about Jean-Luc Godard’s films I have been struck by the idea of him as an artist who works with the moving image and perhaps just as importantly the idea of cinema as an irresolvable series of problems. Most obviously this ‘problematic condition’ of Godard’s practice is evidenced in the series of crises and renunciations that pepper the historical trace of his work. A trace that is often characterised thus: criticism, the Nouvelle Vague, May 1968, the Dziga Vertov group, the adoption of video, the return to narrative form, etc. etc. Of all these events it is the rejection of both the dominant cinematic narrative form and its attendant models of production that so clearly indicated the depth and intensity of Godard’s doubt in the artistic viability of the institution of cinema. Historically and ideologically congruent with the events of May 1968, this turning away from tradition was foreshadowed by the closing titles of his 1967 opus Week End: fin de cinema (the end of cinema). Godard’s relentless application to the task of engaging a more discursive and politically informed mode of operation had implications not only for the films that were made in the wake of his disavowal of cinema but also for those that preceded it. In writing this paper it was my initial intention to selectively consider the vast oeuvre of the filmmaker as a type of conceptual project that has in some way been defined by the condition of doubt. While to certain degree I have followed this remit, I have found it necessary to focus on a small number of historically correspondent filmic instances to make my point. The sheer size and complexity of Godard’s output would effectively doom any other approach to deal in generalities. To this end I am interested in the ways that these films have embodied doubt as both an aesthetic and philosophical position. There is an enduring sense of contentiousness that surrounds both the work and perceived motives of the filmmaker Jean-Luc Godard that has never come at the cost of discourse. Through a period of activity that now stretches into its sixth decade Godard has shaped an oeuvre that is as stylistically diverse as it is theoretically challenging. This span of practice is noteworthy not only for its sheer length but for its enduring ability to polarise both audiences and critical opinion. Indeed these opposing critical positions are so well inscribed in our historical understanding of Godard’s practice that they function as a type of secondary narrative. It is a narrative that the artist himself has been more than happy to cultivate and at times even engage. One hardly needs to be reminded that Godard came to making films as a critic. He asserted in the pages of his former employer Cahiers du Cinema in 1962 that “As a critic, I thought of myself as a filmmaker. Today I still think of myself as a critic, and in a sense I am, more than ever before. Instead of writing criticism, I make a film, but the critical dimension is subsumed” (59). If Godard did at this point in time believe that the criticality of practice as a filmmaker was “subsumed”, the ensuing years would see a more overt sense of criticality emerge in his work. By 1968 he was to largely reject both traditional cinematic form and production models in a concerted effort to explore the possibilities of a revolutionary cinema. In the same interview the director went on to extol the virtues of the cine-literacy that to a large part defined the loose alignment of Nouvelle Vague directors (Chabrol, Godard, Rohmer, Rivette, Truffaut) referred to as the Cahiers group claiming that “We were the first directors to know that Griffiths exists” (Godard 60). It is a statement that is as persuasive as it is dramatic, foregrounding the hitherto obscured history of cinema while positioning the group firmly within its master narrative. However, given the benefit of hindsight one realises that perhaps the filmmaker’s motives were not as simple as historical posturing. For Godard what is at stake is not just the history of cinema but cinema itself. When he states that “We were thinking cinema and at a certain moment we felt the need to extend that thought” one is struck by how far and for how long he has continued to think about and through cinema. In spite of the hours of strict ideological orthodoxy that accompanied his most politically informed works of the late 1960s and early 1970s or the sustained sense of wilful obtuseness that permeates his most “difficult” work, there is a sense of commitment to extending “that thought” that is without peer. The name “Godard”, in the words of the late critic Serge Daney, “designates an auteur but it is also synonymous with a tenacious passion for that region of the world of images we call the cinema” (Daney 68). It is a passion that is both the crux of his practice as an artist and the source of a restless experimentation and interrogation of the moving image. For Godard the passion of cinema is one that verges on religiosity. This carries with it all the philosophical and spiritual implications that the term implies. Cinema functions here as a system of signs that at once allows us to make sense of and live in the world. But this is a faith for Godard that is nothing if not tested. From the radical formal experimentation of his first feature film À Bout de soufflé (Breathless) onwards Godard has sought to place the idea of cinema in doubt. In this sense doubt becomes a type of critical engine that at once informs the shape of individual works and animates the constantly shifting positions the artist has occupied. Serge Daney's characterisation of the Nouvelle Vague as possessed of a “lucidity tinged with nostalgia” (70) is especially pertinent in understanding the way in which doubt came to animate Godard’s practice across the 1960s and beyond. Daney’s contention that the movement was both essentially nostalgic and saturated with an acute awareness that the past could not be recreated, casts the cinema itself as type of irresolvable proposition. Across the dazzling arc of films (15 features in 8 years) that Godard produced prior to his renunciation of narrative cinematic form in 1967, one can trace an unravelling of faith. During this period we can consider Godard's work and its increasingly complex engagement with the political as being predicated by the condition of doubt. The idea of the cinema as an industrial and social force increasingly permeates this work. For Godard the cinema becomes a site of questioning and ultimately reinvention. In his 1963 short film Le Grand Escroc (The Great Rogue) a character asserts that “cinema is the most beautiful fraud in the world”. Indeed it is this sense of the paradoxical that shadows much of his work. The binary of beauty and fraud, like that of faith and doubt, calls forth a questioning of the cinema that stands to this day. It is of no small consequence that so many of Godard’s 1960s works contain scenes of people watching films within the confines of a movie theatre. For Godard and his Nouvelle Vague peers the sale de cinema was both the hallowed site of cinematic reception and the terrain of the everyday. It is perhaps not surprising then he chooses the movie theatre as a site to play out some of his most profound engagements with the cinema. Considered in relation to each other these scenes of cinematic viewing trace a narrative in which an undeniable affection for the cinema is undercut by both a sense of loss and doubt. Perhaps the most famous of Godard’s ‘viewing’ scenes is from the film Vivre Sa Vie (My Life to Live). Essentially a tale of existential trauma, the film follows the downward spiral of a young woman Nana (played by Anna Karina) into prostitution and then death at the hands of ruthless pimps. Championed (with qualifications) by Susan Sontag as a “perfect film” (207), it garnered just as many detractors, including famously the director Roberto Rosellini, for what was perceived to be its nihilistic content and overly stylised form. Seeking refuge in a cinema after being cast out from her apartment for non payment of rent the increasingly desperate Nana is shown engrossed in the starkly silent images of Carl Dreyer’s 1928 film La Passion de Jeanne d’Arc (The Passion of Joan of Arc). Godard cuts from the action of his film to quote at length from Dreyer’s classic, returning from the mute intensity of Maria Faloconetti’s portrayal of the condemned Joan of Arc to Karina’s enraptured face. As Falconetti’s tears swell and fall so do Karina’s, the emotional rawness of the performance on the screen mirrored and internalised by the doomed character of Nana. Nana’s identification with that of the screen heroine is at once total and immaculate as her own brutal death at the hands of men is foretold. There is an ominous silence to this sequence that serves not only to foreground the sheer visual intensity of what is being shown but also to separate it from the world outside this purely cinematic space. However, if we are to read this scene as a testament to the power of the cinematic we must also admit to the doubt that resides within it. Godard’s act of separation invites us to consider the scene not only as a meditation on the emotional and existential state of the character of Nana but also on the foreshortened possibilities of the cinema itself. As Godard’s shots mirror those of Dreyer we are presented with a consummate portrait of irrevocable loss. This is a complex system of imagery that places Dreyer’s faith against Godard’s doubt without care for the possibility of resolution. Of all Godard’s 1960s films that feature cinema spectatorship the sequence belonging to Masculin Féminin (Masculine Feminine) from 1966 is perhaps the most confounding and certainly the most digressive. A series of events largely driven by a single character’s inability or unwillingness to surrender to the projected image serve to frustrate, fracture and complexify the cinema-viewing experience. It is however, a viewing experience that articulates the depth of Godard’s doubt in the viability of the cinematic form. The sequence, like much of the film itself, centres on the trials of the character Paul played by Jean-Pierre Léaud. Locked in a struggle against the pop-cultural currents of the day and the attendant culture of consumption and appearances, Paul is positioned within the film as a somewhat conflicted and ultimately doomed romantic. His relationship with Madeleine played by real life yé-yé singer Chantal Goya is a source of constant anxiety. The world that he inhabits, however marginally, of nightclubs, pop records and publicity seems philosophically at odds with the classical music and literature that he avidly devours. If the cinema-viewing scene of Vivre Sa Vie is defined by the enraptured intensity of Anna Karina’s gaze, the corresponding scene in Masculin Féminin stands, at least initially, as the very model of distracted spectatorship. As the film in the theatre starts, Paul who has been squeezed out of his seat next to Madeleine by her jealous girlfriend, declares that he needs to go to the toilet. On entering the bathroom he is confronted by the sight of a pair of men locked in a passionate kiss. It is a strange and disarming turn of events that prompts his hastily composed graffiti response: down with the republic of cowards. For theorist Nicole Brenez the appearance of these male lovers “is practically a fantasmatic image evoked by the amorous situation that Paul is experiencing” (Brenez 174). This quasi-spectral appearance of embracing lovers and grafitti writing is echoed in the following sequence where Paul once again leaves the theatre, this time to fervently inform the largely indifferent theatre projectionist about the correct projection ratio of the film being shown. On his graffiti strewn journey back inside Paul encounters an embracing man and woman nestled in an outer corner of the theatre building. Silent and motionless the presence of this intertwined couple is at once unsettling and prescient providing “a background real for what is being projected inside on the screen” (Brenez 174). On returning to the theatre Paul asks Madeleine to fill him in on what he has missed to which she replies, “It is about a man and woman in a foreign city who…”. Shot in Stockholm to appease the Swedish co-producers that stipulated that part of the production be made in Sweden, the film within a film occupies a fine line between restrained formal artfulness and pornographic violence. What could have been a creatively stifling demand on the part of his financial backers was inverted by Godard to become a complex exploration of power relations played out through an unsettling sexual encounter. When questioned on set by a Swedish television reporter what the film was about the filmmaker curtly replied, “The film has a lot to do with sex and the Swedish are known for that” (Masculin Féminin). The film possesses a barely concealed undertow of violence. A drama of resistance and submission is played out within the confines of a starkly decorated apartment. The apartment itself is a zone in which language ceases to operate or at the least is reduced to its barest components. The man’s imploring grunts are met with the woman’s repeated reply of “no”. What seemingly begins as a homage to the contemporaneous work of Swedish director Ingmar Bergman quickly slides into a chronicle of coercion. As the final scene of seduction/debasement is played out on the screen the camera pulls away to reveal the captivated gazes of Madeleine and her friends. It finally rests on Paul who then shuts his eyes, unable to bear what is being shown on the screen. It is a moment of refusal that marks a turning away not only from this projected image but from cinema itself. A point made all the clearer by Paul’s voiceover that accompanies the scene: We went to the movies often. The screen would light up and we would feel a thrill. But Madeleine and I were usually disappointed. The images were dated and jumpy. Marilyn Monroe had aged badly. We felt sad. It wasn't the movie of our dreams. It wasn't that total film we carried inside ourselves. That film we would have liked to make. Or, more secretly, no doubt the film we wanted to live. (Masculin Féminin) There was a dogged relentlessness to Godard’s interrogation of the cinema through the very space of its display. 1963’s Le Mépris (Contempt) swapped the public movie theatre for the private screening room; a theatrette emblazoned with the words Il cinema é un’invenzione senza avvenire. The phrase, presented in a style that recalled Soviet revolutionary graphics, is an Italian translation of Louis Lumiere’s 1895 appraisal of his new creation: “The cinema is an invention without a future.” The words have an almost physical presence in the space providing a fatalistic backdrop to the ensuing scene of conflict and commerce. As an exercise in self reflexivity it at once serves to remind us that even at its inception the cinema was cast in doubt. In Le Mépris the pleasures of spectatorship are played against the commercial demands of the cinema as industry. Following a screening of rushes for a troubled production of Homer’s Odyssey a tempestuous exchange ensues between a hot-headed producer (Jeremy Prokosch played by Jack Palance) and a calmly philosophical director (Fritz Lang as himself). It is a scene that attests to Godard’s view of the cinema as an art form that is creatively compromised by its own modes of production. In a film that plays the disintegration of a relationship against the production of a movie and that features a cast of Germans, Italians and French it is of no small consequence that the movie producer is played by an American. An American who, when faced with a creative impasse, utters the phrase “when I hear the word culture I bring out my checkbook”. It is one of Godard’s most acerbic and doubt filled sequences pitting as he does the implied genius of Lang against the tantrum throwing demands of the rapacious movie producer. We are presented with a model of industrial relations that is both creatively stifling and practically unworkable. Certainly it was no coincidence that Le Mépris had the biggest budget ($1 million) that Godard has ever worked with. In Godard’s 1965 film Une Femme Mariée (A Married Woman), he would once again use the movie theatre as a location. The film, which dealt with the philosophical implications of an adulterous affair, is also notable for its examination of the Holocaust and that defining event’s relationship to personal and collective memory. Biographer Richard Brody has observed that, “Godard introduced the Auschwitz trial into The Married Woman (sic) as a way of inserting his view of another sort of forgetting that he suggested had taken hold of France—the conjoined failures of historical and personal memory that resulted from the world of mass media and the ideology of gratification” (Brody 196-7). Whatever the causes, there is a pervading sense of amnesia that surrounds the Holocaust in the film. In one exchange the character of Charlotte, the married woman in question, momentarily confuses Auschwitz with thalidomide going on to later exclaim that “the past isn’t fun”. But like the barely repressed memories of her past indiscretions, the Holocaust returns at the most unexpected juncture in the film. In what starts out as Godard’s most overt reference to the work of Alfred Hitchcock, Charlotte and her lover secretly meet under the cover of darkness in a movie theatre. Each arriving separately and kitted out in dark sunglasses, there is breezy energy to this clandestine rendezvous highly reminiscent of the work of the great director. It is a stylistic point that is underscored in the film by the inclusion of a full-frame shot of Hitchcock’s portrait in the theatre’s foyer. However, as the lovers embrace the curtain rises on Alain Resnais’s 1955 documentary Nuit et Brouillard (Night and Fog). The screen is filled with images of barbed wire as the voice of narrator Jean Cayrol informs the audience that “even a vacation village with a fair and a steeple can lead very simply to a concentration camp.” It is an incredibly shocking moment, in which the repressed returns to confirm that while memory “isn’t fun”, it is indeed necessary. An uncanny sense of recognition pervades the scene as the two lovers are faced with the horrendous evidence of a past that refuses to stay subsumed. The scene is all the more powerful for the seemingly casual manner it is relayed. There is no suspenseful unveiling or affected gauging of the viewers’ reactions. What is simply is. In this moment of recognition the Hitchcockian mood of the anticipation of an illicit rendezvous is supplanted by a numbness as swift as it is complete. Needless to say the couple make a swift retreat from the now forever compromised space of the theatre. Indeed this scene is one of the most complex and historically layered of any that Godard had produced up to this point in his career. By making overt reference to Hitchcock he intimates that the cinema itself is deeply implicated in this perceived crisis of memory. What begins as a homage to the work of one of the most valorised influences of the Nouvelle Vague ends as a doubt filled meditation on the shortcomings of a system of representation. The question stands: how do we remember through the cinema? In this regard the scene signposts a line of investigation that would become a defining obsession of Godard’s expansive Histoire(s) du cinéma, a project that was to occupy him throughout the 1990s. Across four chapters and four and half hours Histoire(s) du cinéma examines the inextricable relationship between the history of the twentieth century and the cinema. Comprised almost completely of filmic quotations, images and text, the work employs a video-based visual language that unremittingly layers image upon image to dissolve and realign the past. In the words of theorist Junji Hori “Godard's historiography in Histoire(s) du cinéma is based principally on the concept of montage in his idiosyncratic sense of the term” (336). In identifying montage as the key strategy in Histoire(s) du cinéma Hori implicates the cinema itself as central to both Godard’s process of retelling history and remembering it. However, it is a process of remembering that is essentially compromised. Just as the relationship of the cinema to the Holocaust is bought into question in Une Femme Mariée, so too it becomes a central concern of Histoire(s) du cinéma. It is Godard’s assertion “that the cinema failed to honour its ethical commitment to presenting the unthinkable barbarity of the Nazi extermination camps” (Temple 332). This was a failure that for Godard moved beyond the realm of doubt to represent “nothing less than the end of cinema” (Brody 512). In October 1976 the New Yorker magazine published a profile of Jean Luc Godard by Penelope Gilliatt a writer who shared the post of film critic at the magazine with Pauline Kael. The article was based on an interview that took place at Godard’s production studio in Grenoble Switzerland. It was notable for two things: Namely, the most succinct statement that Godard has made regarding the enduring sense of criticality that pervades his work: “A good film is a matter of questions properly put.” (74) And secondly, surely the shortest sentence ever written about the filmmaker: “Doubt stands.” (77)ReferencesÀ Bout de soufflé. Dir. Jean Luc Godard. 1960. DVD. Criterion, 2007. Brenez, Nicole. “The Forms of the Question.” For Ever Godard. Eds. Michael Temple, James S. Williams, and Michael Witt. London: Black Dog, 2004. Brody, Richard. Everything Is Cinema: The Working Life of Jean-Luc Godard. New York: Metropolitan Books / Henry Holt & Co., 2008. Daney, Serge. “The Godard Paradox.” For Ever Godard. Eds. Michael Temple, James S. Williams, and Michael Witt. London: Black Dog, 2004. Gilliat, Penelope. “The Urgent Whisper.” Jean-Luc Godard Interviews. Ed. David Sterritt. Jackson: University Press of Mississippi, 1998. Godard, Jean-Luc. “Jean-Luc Godard: 'From Critic to Film-Maker': Godard in Interview (extracts). ('Entretien', Cahiers du Cinema 138, December 1962).” Cahiers du Cinéma: 1960-1968 New Wave, New Cinema, Reevaluating Hollywood. Ed. Jim Hillier. Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1986. Histoires du Cinema. Dir. and writ. Jean Luc Godard. 1988-98. DVD, Artificial Eye, 2008. Hori, Junji. “Godard’s Two Histiographies.” For Ever Godard. Eds. Michael Temple, James S. Williams, and Michael Witt. London: Black Dog, 2004. Le Grand Escroc. Dir. Jean Luc Godard. Perf. Jean Seberg. Film. Ulysse Productions, 1963. Le Mépris. Dir. Jean Luc Godard. Perf. Jack Palance, Fritz Lang. 1964. DVD. Criterion, 2002. La Passion de Jeanne d’Arc. Dir. Carl Theodor Dreyer. Film. Janus films, 1928. MacCabe, Colin. Godard: A Portrait of the Artist at 70. London: Bloomsbury, 2003. Masculin Féminin. Dir. and writ. Jean Luc Godard. Perf. Jean-Pierre Léaud. 1966. DVD. Criterion, 2005. Nuit et Brouillard. Dir Alain Resnais. Film. Janus Films, 1958. Perec, Georges. Things: A Story of the Sixties. Trans. David Bellos. London: Collins Harvill, 1990. (Originally published 1965.) Sontag, Susan. “Godard’s Vivre Sa Vie.” Against Interpretation and Other Essays. New York: Picador, 2001. Temple, Michael, James S. Williams, and Michael Witt, eds. For Ever Godard. London: Black Dog, 2004. Une Femme Mariée. Dir. and writ. Jean Luc Godard. Perf. Macha Meril. 1964. DVD. Eureka, 2009. Vivre Sa Vie. Dir. and writ. Jean Luc Godard. Perf. Anna Karina. 1962. DVD. Criterion, 2005. Week End, Dir. and writ. Jean Luc Godard. 1967. DVD. Distinction Series, 2005.
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Dissertations / Theses on the topic "Cinéma américain – Histoire – 1960-1990"

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Crémieux, Anne. "Conditions de production et évolution thématique et esthétique du cinéma noir américain contemporain 1986-1997." Paris 10, 2002. http://www.theses.fr/2002PA100041.

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Abstract:
En s'intéressant de manière aussi exhaustive que possible aux films réalisés par des Afro-américains, on est amené à constater la diversité de la production. Nous faisons l'hypothèse fondamentale que les relations de pouvoir entre l'artiste noir(e) et les investisseurs/producteurs/distributeurs ont un impact considérable sur le contenu et l'esthétique des films. La première partie est consacrée à l'histoire du cinéma noir américain. . . La deuxième partie s'interesse au début des années 90, avec la (re)naissance du "urban movie" dont les limites ont entrainé un mouvement de revendication des réalisateurs noirs au sein de l'industrie hollywoodienne face au maintien d'un contrôle financier et d'un pouvoir de décision entièrement blancs. La troisième partie s'interesse au cinéma noir indépendant qui continue d'offrir un espace d'expression aux cinéastes marginaux au sein de la communauté noire. . . La quatrième partie montre comment certains cinéastes noirs ont su convainvre les plus grands producteurs de financer des films plus variés tout en maintenant un relatif contrôle artistique grâce en partie à l'apparition de producteurs noirs employés par les studios. .<br>By looking at a decade of African American directed films, this study encompasses a very diverse body of work. A fundamental hypothesis is that the power relations between the Black director and his or her investors, producers and distributors are a determinant factor of the content and style of the films produced. The first part is a historical survey of African American cinema. . . The second part looks at the revival of the "urban movie" in the early 90s. . . The third part focuses on independent Black cinema, which offers a space to African American filmmakers not fitting the Hollywood mold. . . The fourth part illustrates how certain Black filmmakers eventually convinced major producers to finance more diverse films while retaining artistic control, largely through presence of Black producers employed by Hollywood studios. .
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Isabel, Thibault. "La fin de siècle du cinéma américain (1981-2000) : une évaluation psychologique et morale des mentalités contemporaines." Lille 3, 2004. http://www.theses.fr/2004LIL30044.

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Abstract:
En l'espace de vingt ans, depuis l'entrée en fonction de Ronald Reagan jusqu'à la fin de la présidence Clinton, le cinéma américain a considérablement évolué, épousant à sa manière le cours des mentalités du pays, mais aussi les façonnant et leur imprégnant des formes. Miroir du monde autant que transformateur culturel, donc, il a réfléchi et élaboré le passage global des Etats-Unis d'une posture psychologique dépressive à une posture mégalomaniaque. Entre la méfiance et le doute caractéristiques des années 80 et l'euphorie triomphaliste des années 90, il est ainsi passé d'un extrême à son opposé. Mais il s'est toujours appuyé en dernier ressort sur des représentations témoignant d'une tendance à la paranoïa, qui se révèle comme le trait dominant des mentalités du nouveau continent et détermine le mode d'expression spécifique de ses troubles collectifs nationaux. A travers le cinéma américain dominant, c'est une variété du nihilisme contemporain qui s'exprime, à la fois distincte extérieurement de celles qui apparaissent sur le reste de la planète - en Occident ou en Orient -, et semblable à elles, dans son fond
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Cormier, Christophe. "Contribution de la contre-culture au cinéma nord-américain : le cas de Denis Hopper." Paris 3, 2007. http://www.theses.fr/2007PA030017.

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Abstract:
Cette étude vise à évaluer les apports de la contre-culture au cinéma américain. Les principes énoncés dans l’essai de Theodore Roszak constituent le cadre théorique à l’intérieur duquel la filmographie de Dennis Hopper, choisi pour ses liens avec le Mouvement, est analysée. Célèbre pour son travail de comédien, Hopper professe aussi un intérêt pour les arts visuels qui s’exprime par une activité photographique et une production plastique qui ne sont pas sans effet sur son œuvre cinématographique. Il est en effet possible d’établir des correspondances entre ses choix artistiques et divers courants picturaux du 20e siècle (modernisme, photographie documentaire, expressionnisme abstrait, pop art). Alors que ses partis pris esthétiques s’inscrivent dans un héritage national, la thématique hoppérienne épouse l’essentiel de la plate-forme revendicative de la contre-culture. Le caractère oppositionnel du Mouvement se lit dans la binarité des schémas et dans la représentation de comportements « déviants » mis au service d’une stratégie de réenchantement du monde, menacé par l’emprise croissante de la technocratie. Porté par les valeurs du Mouvement, Hopper est également mû par sa propre vision, et un examen de ses personnages révèle une difficulté à s’émanciper des modèles anciens, imposés par le milieu socio-culturel qui l’a produit ou le cinéma classique qui l’a inspiré. Les aspects de la contestation qui constituent les enjeux les plus contemporains, sont aussi ceux qu’il s’abstient d’explorer avec conviction. Le rapprochement avec d’autres parcours tente de montrer l’existence d’une mouvance, sa trajectoire sur la période 69-94, et son héritage potentiel<br>The purpose of this survey is to assess the counterculture’s contribution to the American cinema through the films directed by Dennis Hopper, chosen for his sympathy for the Movement. His filmography is explored in the light of Theodore Roszak’s 1969 essay. Famous as an actor, Hopper has demonstrated an interest in visual arts, expressed in a continuous creativity in the fields of painting and photography, which shapes his film work. It is legitimate to draw parallels between his artistic choices and various art movements of the 20th century. While Hopper’s aesthetic options originate in the national heritage, his thematic concerns pertain to the counterculture’s claims. The oppositional nature of the Movement is rendered by the dual structure of patterns, both in form and in theme, and by the representation of deviant behaviour. These serve a strategy for the reenchantment of a world threatened by the growing grip of technocracy. Borne by the Movement’s set of values, Hopper is also driven by his own vision. The survey of his characters reveals a difficulty in breaking away from older models, imposed by classic Hollywood, which inspired him, and by his background. Thus the modes of protest that have become most relevant today are precisely not those that he has most thoroughly explored. The comparison with other careers attempts to prove the existence of a collective venture, to describe its evolution over the 69-94 period, and to trace its potential heritage
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Beney, Christophe. "Le surgissement du désert dans le cinéma américain contemporain : 1991-2006." Amiens, 2010. http://www.theses.fr/2010AMIE0008.

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Valmary, Hélène. "Origines et poétique d'un héroïsme intranquille : les super-héros dans le cinéma américain (2000-2009)." Paris 1, 2011. http://www.theses.fr/2011PA010597.

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Abstract:
De 2000 à 2009, l'industrie du blockbuster hollywoodien a produit en moyenne trois films de super-héros par an. Adaptant pour le cinéma ces personnages issus de la bande dessinée, elle va modifier et accentuer certaines de leurs particularités, en faisant des créatures hybrides, tenant à la fois du héros d' action et du monstre. Autour de cette double origine, nous réfléchissons à la constitution duelle de ce nouveau héros de cinéma en interrogeant les récurrentes thématiques et visuelles de ce personnage, son rapport à son original et au cinéma d' action qui lui est contemporain afin de faire émerger la poétique intranquille qui les anime.
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Duclaux, Véronique. "Effondrement des valeurs ou crise de générations ? : l'évolution du cinéma américain depuis la Deuxième Guerre mondiale." Paris 3, 1991. http://www.theses.fr/1992PA030034.

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Abstract:
A la suite de la deuxieme guerre mondiale et de la fermeture de la frontiere, le cinema americain repercuta la crise d'identite qui secoua le pays et reconsidera les valeurs qu'il avait traditionnellement vehiculee. Dans les annees cinquante et soixante, il modifia son infrastructure, deploya des themes qui illustrerent le malaise de la societe (particulierement la revolte de la jeunesse) et experimenta une ecriture nouvelle dont l'incoherence refleta l'epoque. Aggravee par la guerre du viet nam, cette crise trouva une "pseudo" resolution dans les annees quatre-vingt<br>After the second world war and the closing of the frontier, the american movies echoed the identity crisis which shook the country and reconsidered values. The had traditionally conveyed. In the fifties and the sixties, the cinema's infrastructure was altered; the medium developed themes which illustrated the society's ill-being (stressing the youth rebellion) and tried out a new kind of writing which reflected the general incoherence of the time. Increased by the viet nam war, this crisis came to a "pseude" resolution in the eighties
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Shavit, Avner. "Occupy Hollywood : la nouvelle subversivité du Cinéma américain." Thesis, Sorbonne Paris Cité, 2018. http://www.theses.fr/2018USPCA042/document.

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Abstract:
Cette thèse s'intéresse aux films américains réalisés en réponse à l'implication de l'armée nationale au Moyen-Orient depuis le début des années 2000. Elle cherchera à prouver que ces films sont intrinsèquement différents de ceux réalisés aux États-Unis en réponse à des conflits antérieurs.L'étude historique du cinéma de guerre américain montre qu'il a traversé un processus qui l'a conduit à partir d'un cinéma qui considère les guerres américaines comme des guerres obligatoires vers un cinéma qui considère les guerres américaines comme des guerres de choix, provoquées par une addiction : l'addiction de la société américaine et surtout des hommes américains au combat. Contrairement aux films sur la guerre du Vietnam, les nouveaux films ne pointent pas un doigt accusateur vers un élément particulier, tel qu'un mandat spécifique d'un certain président, mais vers toute la structure de la société américaine et surtout vers sa tête, le père américainAinsi, le cinéma sur la guerre en Irak est beaucoup plus percutant dans ses messages sur le lien entre la société américaine et son militarisme, davantage encore que le précédent cinéma de guerre, qui avait déjà été très critique de l'armée et la société américaines<br>This thesis examines American films which were made in response to US military involvement in the Middle East, since the beginning of the 2000s. It will seek to prove that these films are different than those made in the United States in response to previous conflicts. The historical study of American war cinema shows that it has undergone a process of evolution - from a cinema which views American wars as those of necessity, to a cinema which views American wars as wars of choice. Lately, it has gone even further than that – birthing films which present American wars as events caused by the American society, in order to fulfill the needs of the people who head it - fighting-addicted American men. This process can be said to have expanded the subjects dealt with by the American war cinema.Thus, the cinema about the Iraq War is much more poignant than representations of past wars, in its messages about the connection between American society and its militarism. It manages to surpass all previous war cinema, which in itself had been the most critical towards American army and society
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Benjamin, Anne. "La fiction cinématographique : stratégies d'́implication et d'orientation du spectateur : l' exemple du cinéma américain des années quarante et cinquante." Paris 3, 1994. http://www.theses.fr/1995PA030032.

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Abstract:
Le but principal du film de fiction classique est de faire en sorte que le spectateur adhere aux valeurs de la societe dans laquelle il a ete realise et de le disposer a une action reelle, expression et actualisation de ces valeurs. Il s'agit, en fait, d'impliquer le spectateur dans le film et de l'orienter vers ces valeurs. L'implicatioin s'effectue dans la mesure ou l'experience fictive apparait comme une experience possible et actualisable. L'orientation duspectateur vers des valeurs est, elle, mise en oeuvre grace a l'orientation des desirs des personnages et a l'accent mis sur la desirabilite des valeurs<br>The main aim of the classical fiction film is to make the spectator cling to some values which come from the society in which the film is produced. The film leads the spectator to express those social values in actual life. The question is to involve the spectator in the film and to make him stick to these values. The implication will be achieved through the introduction of the fictitious experience in the field of the possible and reproductible experience. The orientation will be actual through the orientation of the character's desires and by the emphasis put on the attraction for these values
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Boutang, Adrienne. "« Jusqu’où peut-on aller trop loin ? » Transgression, seuils de tolérance et circulation de représentations dans le cinéma américain entre les secteurs mainstream et indépendant, de 1990 à 2007." Thesis, Paris 3, 2012. http://www.theses.fr/2012PA030108.

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Abstract:
Cette thèse se propose d’étudier la circulation de représentations et de thématiques transgressives entre deux pôles de la production cinématographique américaine contemporaine, le cinéma indépendant et le cinéma mainstream, du début des années 1990 à 2007. Comparer entre elles les œuvres issues de secteurs de production différents a permis d’étudier, sur une période et dans une société données, les fluctuations du seuil de tolérance face à des représentations et des thématiques taboues, ou simplement dérangeantes. On a ici tenté de déterminer, d’une part ce qui peut ou non circuler d’un pôle à l’autre, d’autre part les modifications qui permettent et légitiment la circulation de thématiques. On a opéré un va et vient entre analyses internes, comparaison des œuvres d’un pôle à l’autre, et analyses externes, faisant intervenir des questions génétiques et des enjeux de réception. Décider de la portée choquante d’une représentation nécessite en effet de prendre en compte le contexte de production et de réception qui la place au cœur d’un réseau d’attentes et d’interprétations susceptible d’en atténuer ou à l’inverse d’en amplifier la portée. La notion de transgression a été à la fois définie a priori, dans une perspective éthique, en mettant l’accent sur la permanence de certains grands tabous, catégories universellement susceptibles d’entraîner chez le spectateur un sentiment de malaise, et être replacée dans une histoire culturelle des bienséances, traversée par des courants contradictoires et pas toujours linéaires. Ce travail se situe donc à la croisée du socio-culturel – questions de réception, de contexte culturel, les œuvres s’inscrivant dans un contexte social qui en modifie la portée – et de l’analyse interne – puisque l’horizon de ces recherches reste l’analyse de stratégies esthétiques ou narratives internes aux films. La présente étude est donc divisée en deux – mainstream d’un côté, "indépendant", de l’autre, et conçue pour fonctionner en miroir : s’y font écho des chapitres similaires, construits autour de thématiques qu’on retrouve de part et d’autre, la structure reflétant donc l’approche comparatiste développée plus haut<br>The aim of this work is to offer an examination of the way "edgy" images and themes have been "circulating" between mainstream and Independent cinema in the United States, from 1990 to 2007, during which those two distinct economic territories have tended to merge. By comparing films that originate from different industrial locations, I tried to determine the actual boundaries between acceptable and unacceptable themes and representations, and to examine whether and how those boundaries have fluctuated at a particular moment, both diachronically and synchronically. The secondary goal of this work was to analyze "from the inside", through detailed text-centered studies, what textual strategies were used by the films in order to make the transgression more palatable. Both textual and extratextual tools of analysis have been used through this study, which took into consideration both the "texts" and their "paratexts", distribution, promotion, and reception. Laying bare the mechanisms of regulation and tolerance required to consider the films from the stage of their genesis to their distribution and reception. Therefore, I tried to analyze the thresholds of representation through a combination of textual analysis and metatextual analysis, laying bare the process of negotiation that takes place in the contemporary Hollywood as well as in its margins. The notion of "transgression" has been defined by taking into account both "universal" topics, which are not likely to fluctuate much through time, and topics of titillation or scandal that are more specific and linked to a specific cultural or sociological context. This study is divided in two parts, mainstream and Independent, that are meant to echo with each other
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Mayer, Hervé. "Guerre sauvage et empire de la liberté : prolongements du mythe de la Frontière dans le cinéma américain post-western." Thesis, Paris 10, 2016. http://www.theses.fr/2016PA100084/document.

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Abstract:
La résurgence du mythe de la Frontière dans la rhétorique politique de la « guerre contre la terreur » oblige à reconsidérer l’idée de sa marginalisation dans la culture américaine depuis la crise du mythe public identifiée par Richard Slotkin à la fin des années 1960. Cette thèse en civilisation américaine et études filmiques soutient que, loin d’avoir été marginalisé, le mythe de la Frontière s’est diversifié, prolongé et consolidé dans la culture américaine. Considérant le cinéma comme le médium central d’une culture américaine mondialisée, cette étude propose une analyse sociohistorique des représentations du mythe de la Frontière dans le cinéma populaire américain après les années 1960. Elle vise à éclairer la continuité, sur les plans narratifs et idéologiques, existant entre le mythe de la Frontière formulé à la fin du XIXe siècle et le cinéma du début du XXIe siècle. Le point d’articulation entre ces deux périodes se situe au tournant des années 1960, moment où les critiques du mythe classique provoquent une diversification générique et esthétique de ses représentations. À partir d’un corpus primaire de six films de genres et de points de vue différents, sortis entre 1968 et 1986, nous adoptons une perspective transgénérique pour analyser les réponses à ces critiques formulées par le cinéma américain et la manière dont ces réponses servent de cadre idéologique au cinéma contemporain. Comprenant le mythe de la Frontière comme la version américaine d’une idéologie impériale partagée à la fin du XIXe siècle, nous soulignons les dynamiques transnationales accompagnant son émergence et sa diffusion dans une culture de masse mondialisée. Nous suivrons deux trajectoires principales reliant le mythe de la Frontière au cinéma contemporain : depuis la Conquête de l’Ouest de Theodore Roosevelt jusqu’aux représentations contemporaines de la guerre sauvage ; et depuis la « théorie de la Frontière » de Frederick Turner jusqu’aux incarnations cinématographiques d’un empire de la liberté<br>The frequent use of frontier mythology in the political rhetoric of the “war on terror” calls for a reassessment of the common notion that it was marginalized in American culture after what Richard Slotkin identified as a crisis of public myth in the wake of the 1960s. This dissertation in American and Film Studies argues that the myth of the frontier did not wane in the American imagination, but rather diversified its forms and consolidated its influence in American culture. Considering cinema as the primary medium of a globalized American culture, this study is a socio-historical analysis of the representations of the frontier myth in American cinema after the 1960s. Its purpose is to underline the continuity, on a narrative and ideological level, existing between 19th-century American mythology of the frontier and 21st-century American cinema. The critical juncture is the turn of the 1960s, when criticisms of the frontier myth fostered a generic and aesthetic diversification of its representations in films. Based on a primary corpus of six films released between 1968 and 1986, taken from different genres and embodying different perspectives on the myth, this research adopts a transgeneric perspective to unpack the cultural responses to criticisms of the myth in the 1960s and the way those responses ideologically frame contemporary American cinema. We understand the frontier myth as the American expression of an ideology shared by all imperial nations of the late 19th century and, as such, adopt a transnational perspective on its emergence as well as its popularization. This study identifies two major paths connecting the frontier myth to contemporary American cinema: from Theodore Roosevelt’s Winning of the West to the representations of savage war; and from Frederick Turner’s frontier thesis to filmic celebrations of an empire of liberty
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Books on the topic "Cinéma américain – Histoire – 1960-1990"

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Laws of desire: Questions of homosexuality in Spanish writing and film, 1960-1990. Clarendon Press, 1992.

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2

The American poet at the movies: A critical history. University of Michigan Press, 1994.

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3

Smith, Paul Julian. Laws of Desire: Questions of Homosexuality in Spanish Writing and Film. Oxf. U. P., 1992.

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