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Journal articles on the topic 'Communisme et religion – Roumanie'

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1

Herlea, Alexandre. "Un patrimoine encore interdit ?" Ethnologies 39, no. 1 (August 30, 2018): 189–204. http://dx.doi.org/10.7202/1051059ar.

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Abstract:
Le Mémorial des victimes du communisme et de la résistance de Sighet occupe une place de grande importance dans le contexte de la sortie du communisme et de la construction d’un monde basé sur les valeurs universelles correctement hiérarchisées. Il s’agit du premier mémorial des victimes du communisme au monde, fondé en 1993 et nommé en 1998 par le Conseil de l’Europe parmi les trois premiers lieux de la mémoire européenne, à côté du Mémorial d’Auschwitz et du Mémorial de la Paix de Caen. La mémoire du communisme en Roumanie est-elle aujourd’hui encore un « patrimoine interdit » ? Pour tenter de répondre à cette difficile question, il convient d’abord de développer quelques considérations sur la Roumanie après la chute du communisme, ses rapports avec son passé et la manière dont celui-ci est géré tant au niveau du pouvoir – des autorités et des institutions – que de l’opinion publique, c’est-à-dire des mentalités, en prenant en compte le contexte plus général en Europe et dans le monde. L’analyse portera ensuite sur le Mémorial Sighet, formé d’un Musée et d’un Centre international d’études sur le communisme, son histoire, ses réalisations et sa place dans le combat pour la connaissance et la diffusion de la vérité historique.
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Faure, Justine, and Georges Diener. "L'autre communisme en Roumanie. Resistance populaire et maquis 1945-1965." Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no. 74 (April 2002): 187. http://dx.doi.org/10.2307/3771831.

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3

Mihǎilescu, Vintila. "Quelle anthropologie pour quelle société?" Anthropologie et Sociétés 32, no. 1-2 (September 25, 2008): 217–39. http://dx.doi.org/10.7202/018890ar.

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Abstract:
Résumé Les disciplines « anthropologiques » en Roumanie (l’ethnographie et le folklore) appartiennent historiquement plutôt à la grande famille des « ethnologies nationales », voire des « sciences nationales » au service de la nation, ayant comme objet d’intérêt le Paysan plutôt que le Primitif. À part une brève période internationaliste, le communisme n’a pas mis en question cette approche, se contentant de l’utiliser à son profit. Elle n’a pas fait l’objet d’une analyse critique, même après la chute du communisme, se plaçant ainsi dans une « longue durée » qui reste un enjeu en soi. Dans ce contexte, l’anthropologie arrive en Roumanie pratiquement avec la chute du communisme, apportant la bonne parole d’une connaissance occidentale noble, car non maculée par le nationalisme ou le communisme local et n’ayant pas non plus l’intention de se mêler à ces pratiques académiques plutôt indésirables. Se tenant au début à l’écart les uns des autres, les « folkloristes » et les « anthropologues » ont fini par se polariser socialement et par couper pratiquement toute communication. L’expertise de la « vraie société roumaine » se voit ainsi fragmentée elle aussi, instrumentalisée par des jeux de pouvoir changeants. L’article se pose la question de l’avenir de la discipline (des disciplines?) et ses rapports avec la société dans ce contexte où l’ethnologie nationale semble avoir touché à sa fin, où l’intégration européenne a légiféré « la mort du Paysan » et où l’anthropologie qui vient de l’Occident a du mal à se positionner par rapport a cette double mort dont on n’a pas encore fait le deuil.
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4

Mateoniu, Maria. "La maison perdue, la maison retrouvée." Ethnologies 29, no. 1-2 (September 8, 2008): 215–38. http://dx.doi.org/10.7202/018750ar.

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Abstract:
Résumé Cet article traite du rôle et des significations de la maison monastique dans les récits des moniales du monastère de Saint-Nicolas (Roumanie). C’est à travers les récits des moniales, fortement ancrés dans l’expérience du communisme, que leur attachement à la tradition orthodoxe-paysanne peut se comprendre. Face à la persécution du régime communiste, les moniales de Saint-Nicolas ont trouvé refuge dans l’espace domestique des maisons qu’elles ont construites à l’aide de leur parenté. Ainsi les maisons sont-elles devenues les lieux ultimes de réclusion, de conservation et de transmission de la mémoire spécifique du monastère.
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Cirstocea, Ioana. "Le « monde disparu » et la « société naissante » : représentations savantes de la sortie du communisme en Roumanie." Revue d’études comparatives Est-Ouest 37, no. 3 (2006): 113–42. http://dx.doi.org/10.3406/receo.2006.1777.

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6

Ţurcanu, Florin. "Turtucaia/Toutrakan 1916: La postérité d’une défaite dans la Roumanie de l’entre-deux-guerres." Balcanica, no. 49 (2018): 205–19. http://dx.doi.org/10.2298/balc1849205t.

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Abstract:
La d?faite subie ? Turtucaia, la t?te de pont roumaine sur la rive sud de Danube, en septembre 1916, a laiss? une marque ind?l?bile dans l?opinion publique roumaine dans l?entre-deux-guerres. Les tentatives d?expliquer cette d?faite sans appel au tout debout de l?engagement roumain dans la Grande guerre se succ?daient en ajoutant son lot de rumeurs sur les atrocit?s commises par les troupes bulgares victorieuses. La question de la responsabilit? pour la d?faite fut une question brulante aux niveaux politique et militaire d?j? pendant la guerre et notamment apr?s les retours des officiers et soldats roumains apr?s la signature de la paix s?par?e en mai 1918. La victoire et la cr?ation de la Grande Roumaine cr?a les conditions pour les enqu?tes officielles, mais aussi pour la transposition du sujet dans la litt?rature, t?moignage poignant de son importance et de son actualit?. D?faite embl?matique et difficile ? ?vacuer de la m?moire collective, d?faite porteuse d?un permanent avertissement sur la fragilit? de la victoire finale et de ses acquis, d?faite convertible en r?quisitoire sur une sc?ne politique en pleine transformation ? partir de 1918, Turtucaia, ne devait s?effacer de la conscience publique roumaine qu?apr?s l?instauration du communisme.
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Tarasewicz, Paulina. "L’expérience post-séculière de Colette Peignot Laure : la religion, le communisme et le sacré." Romanica Wratislaviensia 66 (October 4, 2019): 55–68. http://dx.doi.org/10.19195/0557-2665.66.5.

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Abstract:
POST-SECULAR EXPERIENCE OF COLETTE PEIGNOT LAURE: RELIGION, COMMUNISM AND THE SACRED Colette Peignot, Laure, is one of those who witnessed the interwar period of profound changes, hopes and deceptions in the most intense manner. Both in her life and work — from the loss of faith and the communist commitment to some sort of mystical experience — she is questioning again and again the relations between religion, politics and the sacred by undergoing a truly post-secular experience. The main purpose of the article is to highlight her experience in its evolution and expression as well as compare it to ideas developed at the same time by Georges Bataille and Simone Weil.
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Delmaire, Danielle. "Carol Iancu, Alexandre Safran et les Juifs de Roumanie durant l’instauration du communisme. Documents inédits des archives diplomatiques américaines et britanniques, 1944-1948." Tsafon, no. 73 (June 1, 2017): 189–90. http://dx.doi.org/10.4000/tsafon.337.

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9

Bălă, Laurențiu. "Le Poilu en traduction roumaine. Étude de cas : Le Feu d’Henri Barbusse." Linguistica 58, no. 1 (March 14, 2019): 77–87. http://dx.doi.org/10.4312/linguistica.58.1.77-87.

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Abstract:
Quatre ans après qu’on a fêté le centenaire du commencement de la Première Guerre mondiale, en 2014, notre contribution se veut un modeste hommage aux braves soldats français (les « poilus ») qui ont perdu leur vie dans une conflagration ayant duré quatre ans. Le corpus de notre étude sera constitué par les deux versions roumaines d’un même roman, Le Feu, dont l’auteur, Henri Barbusse a pris part en tant que combattant en première ligne à ce conflit sanglant, décrivant les horreurs de la guerre avec indignation et douceur, mais non sans humour. Paru en 1916 et remportant le prestigieux Prix Goncourt la même année, Le Feu (Journal d’une escouade) a connu sa première version roumaine en 1918, la seconde étant publiée 37 ans plus tard, en 1955. Notre but sera de voir comment les deux traducteurs ont réussi à rendre en roumain l’argot spécial des soldats français (appelé « poilu » d’après leur propre surnom, mot qui signifie dans l’argot français « brave, courageux »), et cela dans des périodes où ce phénomène linguistique n’était pas très connu en Roumanie (l’entre-deux-guerres) ou bien on ne lui reconnaissait presque même pas l’existence (après l’installation du communisme, survenue en 1947) !
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Bragea, Cristina Elena. "Etat et Religion : Une Reflexio11 Autour de la Gestion du Religieux en Roumanie [State and Religion: Managing the Religiom Sphere in Romania]." Hiperboreea. Journal of History 4, no. 2 (2017): 109–18. http://dx.doi.org/10.3406/hiper.2017.938.

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Bakel, M. A., A. Appadurai, C. Baks, Ákos Östör, W. E. A. Beek, B. Bernardi, H. W. Bodewitz, et al. "Book Reviews." Bijdragen tot de taal-, land- en volkenkunde / Journal of the Humanities and Social Sciences of Southeast Asia 143, no. 1 (1987): 159–98. http://dx.doi.org/10.1163/22134379-90003345.

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Abstract:
- J. van Goor, Rechtzetting. - M.A. van Bakel, A. Appadurai, The social life of things. Commodities in cultural perspective, Cambridge: Cambridge University Press. 1986. XIV + 329 pp. - C. Baks, Ákos Östör, Culture and power; Legend, ritual, bazaar and rebellion in a Bengali society, New Dehli etc.: Sage Publications, 1984, 224 pp., including notes and glossary. - W.E.A. van Beek, B. Bernardi, Age class systems; Social institutions based on age, Cambridge University Press, 1985, 199 pp. - H.W. Bodewitz, J.-M Péterfalvi, Le Mahabharata. Livres I à V. Livres VI à XVIII. Extraits traduits du sanscrit par Jean-Michel Péterfalvi. Commentaires, résumé et glossaire par Madeleine Biardeau, Paris: Flammarion, 1985 and 1986. 381 + 382 pp., M. Biardeau (eds.) - Paul Doornbos, Raymond C. Kelly, The Nuer conquest - The structure and development of an expansionist system, Ann Arbor: The University of Michigan Press, 1985, 320 pp. - Henk Driessen, Paul Spencer, Society and the dance: The social anthropology of process and performance, Cambridge: Cambridge University Press, 1985, 224 pp. - D. Gerrets, Daniel Miller, Ideology, power and prehistory, Cambridge: University Press, 1984. 157 pp. numerous figs., Christopher Tilly (eds.) - Peter Kloos, Jacques Lizot, Les Yanomami Centraux, Editions de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris 1984, 267 pp. - Peter Kloos, Jacques Lizot, Tales of the Yanomami; Daily life in the Venezuelan forest, Cambridge Studies in Social Anthropology no. 55, Cambridge University Press, 1985, 196 pp. - Peter Kloos, H. Zevenbergen, Zwakzinnigen in verschillende culturen, Lisse: Swets & Zeitlinger, 1986, 109 pp. - Piet Konings, Freek Schiphorst, Macht en Onvermogen: Een studie van de relatie tussen staat en boeren op het Vea-irrigatie project Ghana, Universiteit van Amsterdam, CANSA publikatie nr. 20, 1983, 107 pp. - S. Kooijman, E. Schlesier, Eine ethnographische Sammlung aus Südost-Neuguinea. - H.M. Leyten, Bernhard Gardi, Zaïre masken figuren, Museum für Völkerkunde und Schweizerisches Museum für Volkskunde, Basel, 1986. - J. Miedema, Bruce M. Knauft, Good company and violence: Sorcery and social action in a lowland New Guinea Society, Berkeley, Los Angeles/London: University of California Press, 1985, X + 474 pp. - David S. Moyer, David H. Turner, Life before genesis, a conclusion: An understanding of the significance of Australian aboriginal culture, Toronto Studies in religion volume 1, Peter Lang, New York, 1983, vii + 181 pp. - B. van Norren, Peter Kloos, Onderzoekers onderzocht; Ethische dilemma’s in antropologisch veldwerk, DSWO Press, Leiden, 1984. - Jérôme Rousseau, Victor T. King, The Maloh of West Kalimantan. An ethnographic study of social inequality and social change among an Indonesian Borneo people, Dordrecht-Holland/Cinnaminson-U.S.A.: Foris Publications, Verhandelingen van het Koninklijk Instituut voor Taal-, Land- en Volkenkunde no. 108, 1985. viii + 252 pp., maps, diagrams, plates, glossary. - Jérôme Rousseau, Alain Testart, Le communisme primitif, I. Economie et idéologie, Paris: Editions de la Maison des Sciences de l’Homme, 1985, 549 pp. - Arie de Ruijter, David Pace, Claude Lévi-Strauss. The bearer of ashes, London: Routledge and Kegan Paul (Ark Paperbacks), 1986. - B.J. Terwiel, Roland Mischung, Religion und Wirklichkeitsvorstellungen in einem Karen-Dorf Nordwest-Thailands, Weisbaden: Franza Steiner Verlag, 1984. - B.J. Terwiel, Niels Mulder, Everyday life in Thailand; An interpretation, Second, Revised edition, Bangkok: Duang Kamol, 1985. 227 pages, paperback. - R.S. Wassing, Sidney M. Mead, Art and artists of Oceania, The Dunmore Press, Palmerston North, New Zealand, 1983. 308 pp., drawings, black and white illustrations., Bernie Kernot (eds.) - Harriet T. Zurndorfer, Maarten van der Wee, Aziatische Produktiewijze en Mughal India, Ph.D thesis, Katholieke Universiteit, Nijmegen, 1985. xv + 399 pp. - M.A. van Bakel, J. Terrell, Prehistory in the Pacific Islands. A study of variation in language, customs and human biology, Cambridge: Cambridge University Press. 1986, XVI + 299 pp.
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Delamare, Laëtitia. "Le communisme modèle de religion séculière : la Yougoslavie titiste entre héritage stalinien et création originale." Balkanologie 14, no. 1-2 (December 31, 2012). http://dx.doi.org/10.4000/balkanologie.2374.

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Vibert, Stephane. "Tradition et modernité." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.081.

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Abstract:
« Tradition » et « modernité » sont longtemps apparues, pour les sciences sociales et le sens commun, non seulement comme des notions relatives, initialement définies l’une par rapport à l’autre dans un rapport d’exclusivité mutuelle, mais plus encore, comme des qualificatifs désignant de véritables régimes d’humanité – sociétés traditionnelles et modernes. Pourtant, de l’intérieur même du champ anthropologique, de nombreuses critiques se sont régulièrement élevées à l’encontre de ce découpage trop schématique, appelant à davantage de réflexivité quant à l’usage de ces catégories englobantes. En effet, durant une majeure partie de son existence, l’anthropologie a été associée à l’étude des sociétés « primitives », ou « traditionnelles », alors que la description des sociétés « civilisées », ou « modernes », était dévolue à la sociologie. Cette distinction épousait de fait l’auto-compréhension des sociétés occidentales, dont la reconstruction évolutionniste de l’histoire de l’humanité présentait celle-ci selon une succession linéaire et nécessaire de stades indiquant les progrès de l’esprit humain, manifestes tant au niveau de l’organisation sociale, de la connaissance des phénomènes, de la morale personnelle que des réalisations matérielles et techniques. Aussi, dès la rencontre effective avec des sociétés aux langues, mœurs, croyances ou activités dissemblables, l’intérêt pour l’altérité comme différence s’est trouvé en tension avec une volonté de classification abstraite, selon une philosophie de l’histoire élaborée à partir des catégories intellectuelles propres à la trajectoire occidentale. Cela passe notamment, à partir des 18éme-19èmes siècles, par une auto-identification à la Raison universelle, seule apte à circonscrire le savoir « vrai » sur la réalité physique ou sociale, à distance de tous les préjugés enfermant l’humain dans la coutume, l’ignorance et la superstition. De cette configuration culturelle particulière (dite « post-traditionnelle »), nouveau mode de représentation du monde et de l’Homme apparu à la Renaissance et aboutissant aux Lumières, découleront tant un ensemble de processus socio-politiques définissant la « modernité » (développement scientifique et technique, révolution industrielle, État de droit, capitalisme marchand, individualisation des comportements et des valeurs, etc.) qu’une opposition globale à la « tradition » (les « survivances », en termes évolutionnistes). Ce « désenchantement du monde » – pour reprendre l’expression célèbre de Max Weber –, sera perçu à travers une dichotomie généralisée et normativement orientée, déclinée sous de multiples aspects : religion / science, immobilisme / changement, hiérarchie / égalité, conformisme / liberté, archaïsme / progrès, communauté / société, etc. Si le « grand partage » entre Nous et les Autres, entre modernité et tradition, a pu constituer un soubassement fondamental à la prime ambition empirique et positiviste du savoir anthropologique, il n’en a pas moins dès l’origine de la discipline été contesté sur bien des points. En anthropologie, l’idée d’une tradition fixe et rigide s’avère critiquée dès Malinowski, l’un des premiers à souligner la rationalité contextuelle des « primitifs » en référence à leurs règles communes de coexistence, et à récuser l’assimilation indue de la tradition à une obéissance servile et spontanée, sorte d’inertie mentale ou d’instinct groupal. Chez les Trobriandais ou ailleurs, soulignait-il, « dans des conditions normales, l’obéissance aux lois est tout au plus partielle, conditionnelle et sujette à des défaillances et (…) ce qui impose cette obéissance, ce ne sont pas des motifs aussi grossiers que la perspective du châtiment ou le respect de la tradition en général, mais un ensemble fort complexe de facteurs psychologiques et sociaux » (Malinowski, 2001 : 20). L’anthropologie, par sa mise en valeur relativiste des multiples cultures du monde, insistera alors davantage sur l’importance de la tradition dans la constitution de toute société, comme ensemble de principes, de valeurs, de pratiques, de rituels transmis de génération en génération afin d’assurer la permanence d’un monde commun, fût-ce à travers d’essentielles dynamiques de réappropriation, d’altération et de transformation, trait fondamental de toute continuité historique. Selon Jean Pouillon, « la tradition se définit – traditionnellement – comme ce qui d’un passé persiste dans le présent où elle est transmise et demeure agissante et acceptée par ceux qui la reçoivent et qui, à leur tour, au fil des générations, la transmettent » (Pouillon, 1991 : 710). En ce sens, « toute culture est traditionnelle », même si elle se conçoit comme radicalement nouvelle et en rupture totale avec le passé : son inscription dans la durée vise implicitement un « devenir-tradition ». Dès les années 1950, le courant « dynamique » de l’anthropologie britannique (Gluckman, 1956 ; Leach, 1954 ; Turner, 1957), les analyses de l’acculturation aux États-Unis (Herskovits, 1955) ou les travaux pionniers de Balandier (1955) et Bastide (1960) en France avaient montré combien les « traditions », malgré les efforts conservateurs des pouvoirs religieux et politiques afin de légitimer leur position, recelaient de potentialités discordantes, voire contestataires. A partir des années 1980, certains courants postmodernes, post-coloniaux ou féministes en anthropologie (Clifford et Marcus, 1986 ; Appadurai, 1996 ; Bhabha, 1994 ; Abu-Lughod, 1993), souvent inspirés par la French Theory des Foucault, Deleuze ou Derrida (Cusset, 2003), se sont inscrits dans cette veine afin d’élaborer une critique radicale de la perspective moderne : partant du native point of view des populations subalternes, objectivées, dépréciées et opprimées, il s’agit de dénoncer le regard implicitement colonialiste et essentialiste, qui – au nom de la science objective – avait pu les rejeter unanimement du côté de l’archaïsme et de l’arriération.. Cette reconsidération féconde de la « tradition » rejaillit alors nécessairement sur son envers relatif, la « modernité ». A partir des années 1950, suite au cataclysme totalitaire et aux puissants mouvements de décolonisation, apparaît une critique anthropologique argumentée des principes de développement et de modernisation, encore approfondie dans les années 1990 avec la fin du communisme réel en Europe et l’avènement d’une crise écologique liée à l’hégémonie du capitalisme industriel. Sous l’effet d’une « mondialisation » aux dimensions hétérogènes voire contradictoires, l’Occident semble redécouvrir les vertus des approches dites « traditionnelles » en de nombreux domaines (spiritualité, médecine, artisanat, agriculture, patrimoine, etc.), à la faveur de réseaux d’information et de communication toujours plus denses. Sans trancher sur le fait de savoir si notre époque globalisée relève encore et toujours de la modernité (seconde, avancée ou tardive), ou alors de la postmodernité (Bonny, 2004) du fait des formes hybrides ainsi produites, la remise en cause de la rationalité progressiste entendue comme « métarécit » (Lyotard, 1979) semble favoriser une compréhension plus équilibrée des « traditions vivantes », notamment des mœurs des populations autochtones ou immigrées (pluralisme culturel, tolérance religieuse, éloge de la diversité et du cosmopolitisme), même si certaines contradictions n’en apparaissent pas moins toujours prégnantes entre les divers répertoires de sens disponibles. Dès lors, les deux termes du contraste classique tradition / modernité en ressortent désormais foncièrement relativisés, et surtout complexifiés. Les études historiques ont montré combien les sociétés apparemment les plus modernes contribuaient plus ou moins consciemment à une constante « invention de traditions » (Hobsbawm et Ranger, 1992), évidente dans la manifestation de certains nationalismes ou fondamentalismes religieux cherchant à légitimer leurs revendications politiques et culturelles les plus contemporaines par le recours à un passé idéalisé. D’une certaine manière, loin d’avoir strictement appliqué un programme rationaliste de séparation nature / culture, « nous n’avons jamais été modernes » (Latour, 1991), élaborant plutôt à notre insu un monde composite et hétéroclite, sous la domination d’un imaginaire social qui érige paradoxalement le progrès, la rationalité et la croissance en mythe de la maîtrise rationnelle. Et lorsqu’elle s’exporte, cette « ontologie naturaliste » (Descola, 2005) se voit réinterprétée, transformée, voire inversée, selon une « indigénisation de la modernité » (Sahlins, 2007 : 295) qui bouscule tant les univers locaux de signification que les principes globaux d’arraisonnement du monde. S’avère désormais entérinée l’existence de « modernités multiples », expression synonyme d’une évolution différenciée des trajectoires socio-culturelles à travers des cheminements à la fois interreliés, métissés, contingents et comparables. A l’inverse, nul ne semble pouvoir dorénavant se réclamer ingénument de la tradition sans être confronté à un paradoxe fondamental, déjà repéré par Hocart (1927) : puisqu’elle ne vit généralement qu’ignorée de ceux qui la suivent (selon un agir pratique incorporé dans les us et coutumes du quotidien), on fait appel à la tradition d’abord pour justifier ce qui justement ne va plus de soi, et se trouve en danger de disparaître. Ce passage de la tradition au « traditionalisme » peut prendre à la fois la forme légitime d’une sauvegarde de valeurs et coutumes ou de la résistance à la marchandisation globale, mais aussi le visage grimaçant d’une instrumentalisation idéologique, au service d’un ordre social chimérique, soi-disant pur et authentique, fût-il répandu par les moyens technologiques les plus modernes.
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Koeune, Jean-Claude. "Numéro 8 - mars 2003." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco.v1i0.16213.

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Abstract:
En quelques années les banques occidentales - le groupe belge KBC en tête - ont envahi en force les pays d'Europe centrale et orientale, tout particulièrement ceux qui doivent entrer bientôt dans l'Union européenne. Selon la Banque Centrale Européenne, plus des deux tiers du système bancaire de ces pays sont maintenant dans des mains étrangères qui contrôlent plus de la moitié des quelques 300 banques commerciales de cette région d'Europe. Trois facteurs ont attiré vers l'Est les banquiers d'Europe occidentale : en premier lieu, un grand potentiel de développement du secteur financier, compte tenu de la perspective de rattrapage économique global que ces pays offrent à terme et de la faible importance de ce secteur dans l'économie au départ; en second lieu, la possibilité, étant donné ces conditions de départ, d'y acquérir une part de marché significative avec un investissement limité, argument souvent invoqué par les dirigeants de KBC à l'appui de leur stratégie d'ouverture à l'Est d'un "second marché domestique"; en troisième lieu, une possibilité intéressante de diversification géographique des actifs bancaires, particulièrement à un moment où la croissance s'essouffle et où les marchés bancaires paraissent saturés en Europe occidentale. Les pays candidats à l'Union européenne offrent donc aux banquiers de celle-ci des marchés prometteurs. Mais ces promesses ne seront tenues qu'à mesure que les pays en question se développeront et réussiront leur intégration économique, financière et finalement monétaire dans l'Union européenne. Or ceci requiert absolument que s'épanouisse chez eux un secteur financier solide et performant : c'est une condition nécessaire à la fois pour obtenir un développement économique soutenu, pour réaliser l'un des "critères de Copenhague", à savoir une économie de marché viable et capable de faire face à la pression de la concurrence sur le marché intérieur, et enfin pour atteindre le degré de stabilité monétaire et financière indispensable si l'on veut satisfaire aux "critères de Maastricht" et accéder à l'union monétaire. La réalisation de ce potentiel ne va pas de soi pour des pays à peine sortis des affres de la transition vers une économie de marché. Celle-ci, dans le domaine bancaire, fut particulièrement délicate et parsemée d'embûches. Lorsque l'économie était dirigée, une seule banque d'Etat - éventuellement nantie de quelques filiales spécialisées - assurait à la fois la fonction monétaire d'une banque centrale et les fonctions financières des banques commerciales. Cette "monobanque" octroyait des crédits selon les directives du pouvoir central, à un taux d'intérêt symbolique couvrant ses frais d'administration. Elle ne formait donc aucunement ses gestionnaires au métier de banquier, ni n'exerçait la fonction disciplinaire qui aurait pu susciter de meilleures performances dans les entreprises clientes. Une bonne partie des crédits accordés dans ces conditions se sont donc avérés non-performants dès le moment où des critères comptables plus rigoureux furent d'application. Avec l'effacement du communisme, une première réforme a scindé la monobanque en deux niveaux distincts : une banque centrale chargée de la politique monétaire, et des banques (publiques au départ) assumant les fonctions normales des banques commerciales. Mais celles-ci, peu préparées à leur nouveau métier, ont continué d'appliquer les us et coutumes de l'"ancien régime". En outre, dans un secteur financier privé bourgeonnant, encouragées par des régimes trop libéraux en matière d'agrément bancaire, de nouvelles banques dépourvues d'expérience commerciale ont proposé des financements sans discrimination. De la sorte, le problème des crédits non-performants, tout en ayant son origine dans l'ère de l'économie dirigée, a pris une grande ampleur dans les années qui ont suivi les premières réformes. Pour l'année 2000 encore, la Deutsche Bank a estimé la proportion de crédits non-performants dans le total des crédits bancaires à 15 % en moyenne pour les dix pays candidats d'Europe centrale et orientale, allant de 2 % en Estonie à 35 % en Roumanie. Dans cet environnement à la fois fragile et périlleux, les banques étrangères ont apporté trois choses essentielles : en premier lieu, des capitaux qui ont représenté une part importante des flux d'investissement étrangers directs dans ces pays (le groupe KBC seul y a investi € 2,9 milliards); en second lieu, une culture et des pratiques de discipline financière et de gestion des risques qui, sans elles, auraient sans doute été beaucoup plus lentes à se développer : grâce aux banques étrangères, le secteur bancaire de ces pays a pu importer rapidement la crédibilité qui lui manquait; enfin, dans un environnement où la capacité institutionnelle de régulation et de contrôle des banques était faible, les banques étrangères y ont suppléé, en garantissant les engagements de leurs filiales et en supervisant leurs activités, ce qui revenait en quelque sorte à privatiser tant la fonction de prêteur en dernier ressort que les missions de contrôle. L'invasion de l'Europe centrale et orientale par les banques étrangères a donc contribué de manière importante à y stabiliser et renforcer le secteur financier mais rencontre maintenant certains obstacles : d'une part, le terrain est devenu relativement encombré et les marchés bancaires sont de plus en plus concurrentiels, ce dont bénéficie la clientèle des banques sur place mais qui a d'ores et déjà conduit certaines banques étrangères, dont les acquisitions ne s'étaient pas inscrites dans une stratégie claire et de long terme, à jeter le gant et quitter le marché. D'autre part, apparaît dans certains pays - on l'a vu notamment en Slovénie - une résistance politique et sociale à voir le secteur bancaire passer sous contrôle étranger. Mais la méfiance est peut-être moins grande lorsque la banque étrangère est issue d'un petit pays, avec lequel on n'a en outre pas de contentieux important dans l'histoire du vingtième siècle : c'est en tout cas ce qu'ont affirmé à plusieurs reprises les dirigeants de KBC. Malgré la présence massive des banques étrangères ainsi que des progrès inégaux mais réels dans la voie des réformes institutionnelles du secteur bancaire, le degré d'intermédiation bancaire en Europe centrale et orientale est encore relativement faible. Mesurant cette intermédiation par l'encours du crédit au secteur privé rapporté au PIB, la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) observe dans une étude récente que ce ratio est généralement inférieur à ce qu'il devrait être compte tenu du niveau de développement économique atteint. En particulier, l'accès des PME au crédit bancaire reste difficile, principalement parce qu'elles répondent rarement aux critères relativement rigides utilisés par les banques pour l'octroi de crédit, et ceci bride incontestablement le potentiel de développement économique et social dans ces pays. Néanmoins, la BERD constate, au moyen d'une analyse économétrique fouillée portant sur plusieurs centaines de banques de la région, que, toutes autres choses étant égales, la part des banques étrangères dans le total des actifs bancaires d'un pays influence positivement l'octroi de crédit bancaire au secteur privé par toutes les banques de ce pays : ceci reflète probablement, selon la BERD, l'impact positif de la présence de banques étrangères dans le marché du crédit aux entreprises, en raison de la pression concurrentielle que cette présence suscite sur les marges dans les activités bancaires à moindre risque, et de par la dissémination à l'ensemble du système bancaire de ce qu'elle apporte en termes de technologie et qualifications bancaires, et de gamme élargie de produits financiers et instruments de crédit. Ainsi, dans leur "marche vers l'Est", les banquiers européens ont été appelés à créer collectivement, eux-mêmes, les conditions du succès de leur entreprise.
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Koeune, Jean-Claude. "Numéro 8 - mars 2003." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco2003.03.01.

Full text
Abstract:
En quelques années les banques occidentales - le groupe belge KBC en tête - ont envahi en force les pays d'Europe centrale et orientale, tout particulièrement ceux qui doivent entrer bientôt dans l'Union européenne. Selon la Banque Centrale Européenne, plus des deux tiers du système bancaire de ces pays sont maintenant dans des mains étrangères qui contrôlent plus de la moitié des quelques 300 banques commerciales de cette région d'Europe. Trois facteurs ont attiré vers l'Est les banquiers d'Europe occidentale : en premier lieu, un grand potentiel de développement du secteur financier, compte tenu de la perspective de rattrapage économique global que ces pays offrent à terme et de la faible importance de ce secteur dans l'économie au départ; en second lieu, la possibilité, étant donné ces conditions de départ, d'y acquérir une part de marché significative avec un investissement limité, argument souvent invoqué par les dirigeants de KBC à l'appui de leur stratégie d'ouverture à l'Est d'un "second marché domestique"; en troisième lieu, une possibilité intéressante de diversification géographique des actifs bancaires, particulièrement à un moment où la croissance s'essouffle et où les marchés bancaires paraissent saturés en Europe occidentale. Les pays candidats à l'Union européenne offrent donc aux banquiers de celle-ci des marchés prometteurs. Mais ces promesses ne seront tenues qu'à mesure que les pays en question se développeront et réussiront leur intégration économique, financière et finalement monétaire dans l'Union européenne. Or ceci requiert absolument que s'épanouisse chez eux un secteur financier solide et performant : c'est une condition nécessaire à la fois pour obtenir un développement économique soutenu, pour réaliser l'un des "critères de Copenhague", à savoir une économie de marché viable et capable de faire face à la pression de la concurrence sur le marché intérieur, et enfin pour atteindre le degré de stabilité monétaire et financière indispensable si l'on veut satisfaire aux "critères de Maastricht" et accéder à l'union monétaire. La réalisation de ce potentiel ne va pas de soi pour des pays à peine sortis des affres de la transition vers une économie de marché. Celle-ci, dans le domaine bancaire, fut particulièrement délicate et parsemée d'embûches. Lorsque l'économie était dirigée, une seule banque d'Etat - éventuellement nantie de quelques filiales spécialisées - assurait à la fois la fonction monétaire d'une banque centrale et les fonctions financières des banques commerciales. Cette "monobanque" octroyait des crédits selon les directives du pouvoir central, à un taux d'intérêt symbolique couvrant ses frais d'administration. Elle ne formait donc aucunement ses gestionnaires au métier de banquier, ni n'exerçait la fonction disciplinaire qui aurait pu susciter de meilleures performances dans les entreprises clientes. Une bonne partie des crédits accordés dans ces conditions se sont donc avérés non-performants dès le moment où des critères comptables plus rigoureux furent d'application. Avec l'effacement du communisme, une première réforme a scindé la monobanque en deux niveaux distincts : une banque centrale chargée de la politique monétaire, et des banques (publiques au départ) assumant les fonctions normales des banques commerciales. Mais celles-ci, peu préparées à leur nouveau métier, ont continué d'appliquer les us et coutumes de l'"ancien régime". En outre, dans un secteur financier privé bourgeonnant, encouragées par des régimes trop libéraux en matière d'agrément bancaire, de nouvelles banques dépourvues d'expérience commerciale ont proposé des financements sans discrimination. De la sorte, le problème des crédits non-performants, tout en ayant son origine dans l'ère de l'économie dirigée, a pris une grande ampleur dans les années qui ont suivi les premières réformes. Pour l'année 2000 encore, la Deutsche Bank a estimé la proportion de crédits non-performants dans le total des crédits bancaires à 15 % en moyenne pour les dix pays candidats d'Europe centrale et orientale, allant de 2 % en Estonie à 35 % en Roumanie. Dans cet environnement à la fois fragile et périlleux, les banques étrangères ont apporté trois choses essentielles : en premier lieu, des capitaux qui ont représenté une part importante des flux d'investissement étrangers directs dans ces pays (le groupe KBC seul y a investi € 2,9 milliards); en second lieu, une culture et des pratiques de discipline financière et de gestion des risques qui, sans elles, auraient sans doute été beaucoup plus lentes à se développer : grâce aux banques étrangères, le secteur bancaire de ces pays a pu importer rapidement la crédibilité qui lui manquait; enfin, dans un environnement où la capacité institutionnelle de régulation et de contrôle des banques était faible, les banques étrangères y ont suppléé, en garantissant les engagements de leurs filiales et en supervisant leurs activités, ce qui revenait en quelque sorte à privatiser tant la fonction de prêteur en dernier ressort que les missions de contrôle. L'invasion de l'Europe centrale et orientale par les banques étrangères a donc contribué de manière importante à y stabiliser et renforcer le secteur financier mais rencontre maintenant certains obstacles : d'une part, le terrain est devenu relativement encombré et les marchés bancaires sont de plus en plus concurrentiels, ce dont bénéficie la clientèle des banques sur place mais qui a d'ores et déjà conduit certaines banques étrangères, dont les acquisitions ne s'étaient pas inscrites dans une stratégie claire et de long terme, à jeter le gant et quitter le marché. D'autre part, apparaît dans certains pays - on l'a vu notamment en Slovénie - une résistance politique et sociale à voir le secteur bancaire passer sous contrôle étranger. Mais la méfiance est peut-être moins grande lorsque la banque étrangère est issue d'un petit pays, avec lequel on n'a en outre pas de contentieux important dans l'histoire du vingtième siècle : c'est en tout cas ce qu'ont affirmé à plusieurs reprises les dirigeants de KBC. Malgré la présence massive des banques étrangères ainsi que des progrès inégaux mais réels dans la voie des réformes institutionnelles du secteur bancaire, le degré d'intermédiation bancaire en Europe centrale et orientale est encore relativement faible. Mesurant cette intermédiation par l'encours du crédit au secteur privé rapporté au PIB, la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) observe dans une étude récente que ce ratio est généralement inférieur à ce qu'il devrait être compte tenu du niveau de développement économique atteint. En particulier, l'accès des PME au crédit bancaire reste difficile, principalement parce qu'elles répondent rarement aux critères relativement rigides utilisés par les banques pour l'octroi de crédit, et ceci bride incontestablement le potentiel de développement économique et social dans ces pays. Néanmoins, la BERD constate, au moyen d'une analyse économétrique fouillée portant sur plusieurs centaines de banques de la région, que, toutes autres choses étant égales, la part des banques étrangères dans le total des actifs bancaires d'un pays influence positivement l'octroi de crédit bancaire au secteur privé par toutes les banques de ce pays : ceci reflète probablement, selon la BERD, l'impact positif de la présence de banques étrangères dans le marché du crédit aux entreprises, en raison de la pression concurrentielle que cette présence suscite sur les marges dans les activités bancaires à moindre risque, et de par la dissémination à l'ensemble du système bancaire de ce qu'elle apporte en termes de technologie et qualifications bancaires, et de gamme élargie de produits financiers et instruments de crédit. Ainsi, dans leur "marche vers l'Est", les banquiers européens ont été appelés à créer collectivement, eux-mêmes, les conditions du succès de leur entreprise.
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