Academic literature on the topic 'Conditions sociales – Espagne – 1960-1990'

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Journal articles on the topic "Conditions sociales – Espagne – 1960-1990"

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Monnin, Isabelle C. "Le journal La Liberté, espace discursif d’inclusion ou d’exclusion? Le cas de Daniel Lavoie et le « 500 Taché »." Articles 29, no. 1 (2017): 115–56. http://dx.doi.org/10.7202/1041200ar.

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Abstract:
Le présent article propose l’analyse de la mise en place en 2005 d’un espace discursif dans La Liberté, hebdomadaire francophone du Manitoba, à propos des modalités d’appartenance et les conditions d’inclusion et d’exclusion dans la communauté franco-manitobaine. À l’aune de la prise de parole publique de Daniel Lavoie, auteur-compositeur-interprète d’origine franco- manitobaine qui a déménagé au Québec dans les années 1970, autour de la construction imminente d’un immeuble de résidences privées (le « 500 Taché ») sur une artère principale à Saint-Boniface (Manitoba) – un projet qui a causé des divisions profondes dans la communauté franco-manitobaine à l’époque – l’auteure du présent article observera non seulement le rôle de la langue dans la construction de la frontière sociale au Manitoba français, mais aussi la place que peut légitimement occuper un groupe de personnes ayant quitté le Manitoba durant la période 1960-1980 dans les prises de décisions ayant trait à la gouvernance communautaire et à la gestion du patrimoine. Cet article s’insère dans des recherches en cours sur le sentiment d’appartenance de « ceux qui sont partis » du Manitoba vers l’Est entre 1960 et 1980 ainsi que les frontières d’inclusion et d’exclusion au Manitoba français.
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Béchacq, Dimitri. "Histoire(s) et actualité du vodou à Paris. Hiérarchies sociales et relations de pouvoir dans un culte haïtien transnational." Studies in Religion/Sciences Religieuses 41, no. 2 (2012): 257–79. http://dx.doi.org/10.1177/0008429812440973.

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Abstract:
Cet article examine les conditions historiques, sociales et matérielles des pratiques du vodou à Paris et en Ile-de-France. Les enjeux de ces pratiques soulignent une dynamique de visibilité et d’invisibilité, d’inclusion et de fermeture qui détermine autant les relations humaines à l’intérieur du culte que les rapports avec une société française réfractaire au vodou. Sa présence à Paris remonte aux années 1960, avec les mises en scène inspirées du culte, et elle s’inscrit dans une histoire qui débute par les tournées des troupes folkloriques, formées à Port-au-Prince dans les années 1940. Les pratiques contemporaines du vodou en Ile-de-France nécessitent des adaptations matérielles et rituelles. Elles relèvent autant d’une logique de protection que de relations de pouvoir fondées sur l’autorité religieuse et sur l’origine ethnique des pratiquants. Le vodou se révèle être un espace de compétition où les procédés de légitimation, véhiculés par des rumeurs, s’appuient sur des traditions et des territoires, sur la dimension économique et sur le respect des prescriptions rituelles. La circulation de ces rumeurs, de Paris à Brooklyn, suggère l’existence d’un espace transnational de moralité fondé sur des normes sociales et religieuses qui trouvent leur origine en Haïti. This article examines the historical, social and material conditions of the practice of Vodou in Paris and in the Ile-de-France region. This practice can be understood in terms of a dynamic of visibility and invisibility, of inclusion and exclusion which influences the human relationships within Vodou, as well as the resistance it has met in French society. Its presence in Paris goes back to the sixties, with theatre inspired by Vodou, and a history which begins with the tours of folk companies, trained in Port-au-Prince in the forties. The contemporary practice of Vodou in the Ile-de-France has involved material and ritual adaptations. It is founded as much upon a logic of protections as upon power relationships between religious authorities and the ethnic origins of Vodou practitioners. Vodou is revealed to be a competitive space where the process of legitimization, aided by rumours, is based on traditions and territories, on the economic dimension and on respect for ritual instruction. The circulation of these rumours, from Paris to Brooklyn, suggests the existence of a transnational space of morality based on social and religious norms which have their origin in Haiti.
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Roy, Bernard. "Santé." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.079.

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Abstract:
De nombreux anthropologues appréhendent la santé comme une « construction sociale » qui varie considérablement d’une société à une autre, d’une époque à une autre. Dans toutes les sociétés, les anthropologues constatent que le concept santé s’exprime en des termes et des mots variés généralement associés à la notion de « bien-être ». Chez les Tzeltal et Tzotzil Maya des hautes terres du Chiapas, le concept de santé s’exprime par les mots « vital warmth » (chaleur vitale) (Groark 2005). Chez les vieux Innus (Montagnais), la santé réfère à la qualité de vie tandis que chez les Inuits, la santé serait conçue comme un ordre harmonieux dans lequel la personne est intégrée dans un environnement social, temporel, spirituel et non empirique (Therrien et Laugrand 2001). Et si cette notion de qualité de vie/santé varie d’un peuple à l’autre, elle fluctue également d’une classe ou d’un groupe social à un autre. Les anthropologues du début du XXe siècle ne parlaient pas d’ethnomédecine et encore moins d’anthropologie médicale, d’anthropologie de la santé ou d’anthropologie de la maladie, mais plutôt, de médecine primitive, archaïque ou traditionnelle. Presque toutes les monographies ethnologiques anciennes proposent des sections portant sur la maladie, les médecines indigènes ou les pratiques et croyances médicales. Dès le XVIIIe siècle, le missionnaire jésuite, Joseph-François Lafitau, qualifié par William N. Fenton et Elizabeth L. Moore de « premier éclat de lumière sur la route de l'anthropologie scientifique » (Fenton et Moore 1969) documenta, dans son œuvre Mœurs des sauvages américains comparées aux mœurs des premiers temps (Lafitau 1983), les pratiques médicales, les maladies ainsi que la santé des Iroquois. Au début du XXe siècle, les anthropologues décrivirent et analysèrent les us et coutumes de peuples vivants à l’écart de la modernité (Massé 1995). Les nombreuses monographies publiées à la suite de longs terrains contribuèrent aux développements de connaissances concernant les représentations sociales de la santé et de la maladie chez les praticiens et les peuples éloignés et isolés d’une modernité qui s’imposait tout autour de la planète. Constatant l’accroissement du nombre d’anthropologues travaillant au sein des structures médicales et sur des questions de santé et de maladie, Normand Scotch crée, au début des années 1960, le terme Medical anthropology (Scotch 1963 cité par Walter 1981). Peu à peu, cette nouvelle discipline se distingue à la fois aux niveaux théoriques et de l’application. Cherchant à comprendre les phénomènes de la santé/maladie dans différents contextes culturels, l’anthropologie médicale prend comme objet d’analyse les façons dont les acteurs sociaux reconnaissent et définissent leur santé, nomment les maladies, traitent leurs malades (Massé 1995). Les premiers travaux des anthropologues médicaux répondent surtout aux demandes d’une médecine qui cherche à comprendre comment la culture intervient dans l’avènement des maladies et comment contrer les résistances des populations aux entreprises déployées pour améliorer la santé depuis une perspective biomédicale. « Quand on fait appel à l’anthropologue dans une étude épidémiologique, c’est souvent afin qu’il trouve les bonnes formulations pour cerner les “facteurs culturels” qui influencent les pratiques sanitaires... » (Fassin 2001 :183). Rapidement, ce nouveau champ de l’anthropologie fait l’objet de critiques. Qualifiée de discipline bioculturelle, l’anthropologie médicale est critiquée en raison de ses thèmes de recherche dictés par la santé publique et de la domination des professionnels de la santé dans le dialogue avec les anthropologues impliqués dans les milieux de la santé. Byron Good (1994) estimait pour sa part que les travaux des anthropologues médicaux, dans les années 1950-1960, contribuèrent au développement d’une critique de la naïveté culturelle soutenant le regard porté par les instances de santé publique internationales sur le complexe santé/maladie. Toutefois, quelques chercheurs s’intéressent spécifiquement à la notion de santé en dehors de l’axe santé/maladie et proposent celui de santé/vie. Au début des années 1970, Alexander Alland formule une théorie anthropologique médico-écologique qui se base sur le principe de l’adaptation culturelle à l’environnement. Cette théorie postule que la santé résulte de l’adaptation biologique et culturelle d’un groupe d’individus dans un environnement donné. Un peu moins de dix années plus tard, McElroy et Towsend (1979) élaborent un cadre écologique qui affine cette première proposition. Pour McElroy et Towsend, la santé des individus et des collectivités résulte de l’équilibre établi entre les éléments biotiques, abiotiques et culturels d’un écosystème. Cette conception de la santé proposée par le courant écologique fera l’objet de nombreuses critiques du fait, entre autres, du nivèlement de la culture sur la nature qu’elle soutenait. Parallèlement aux courants écologique et bioculturaliste se développe une tendance phénoménologique (Laplante 2004). Délaissant les catégories objectives de la médecine, Kleinman (1980) et Good (1994) proposent d’appréhender la santé et la maladie sur les bases de l’expérience humaine. Tandis que Kleinman s’intéresse à la manière dont les gens expriment leur notion de la maladie à partir de leur expérience (Illness) qu’il articule autour de modèles explicatifs indissociables des systèmes culturels, Good s’intéresse aux réseaux sémantiques qui permettent à la personne de réorganiser en permanence son expérience en fonction du contexte et des circonstances. La maladie, et par extension la santé, ne correspondent plus à une chose en soi ou à sa représentation. L’une et l’autre résulteraient, plutôt, d’interactions qui permettent de synthétiser des significations multiples. D’autres anthropologues estimeront que la santé et la maladie sont des résultantes de l’histoire propre aux communautés humaines. Ces anthropologues proposent un recadrage radical de toute démarche visant à identifier les problèmes de santé et leurs dynamiques d’émergence dans une communauté humaine. Cette anthropologie considère d’emblée la communauté comme unité centrale d’analyse et s’intéresse « à la manière dont un contexte social et culturel informe les perceptions, valeurs et comportements des personnes » dans les dynamiques productrices de santé et de maladies. (Corin, Bibeau, Martin,et Laplante 1990 : 43). Dans ces contextes il reviendra aux anthropologues de participer à l’élaboration de politiques de santé adaptées aux diversités culturelles. Dès les années 1960, des anthropologues développent une critique de la médecine et de la santé internationale. Ils proposent de porter davantage attention aux conditions macrosociétales de production de la santé et de la maladie. En 1983, lors de la réunion annuelle de l’American Anthroplogical Association des anthropologues soulèvent l’importance pour l’anthropologie médicale de porter son attention sur les conditions sociales, économiques et politiques de production de la santé et de la maladie (Baer, Singer et Johnsen 1986). Pour ces anthropologues, la santé constitue un produit social et politique qui révèle l’incorporation de l’ordre social et des inégalités dans les corps (Fainzang 2005). Leurs recherches s’orienteront, du coup, autour de l’idée selon laquelle les inégalités sociales, les rouages du pouvoir et de l’exploitation, constituent les tout premiers facteurs de détermination de la santé et, par conséquent, de la maladie. La santé n’est plus ici considérée comme une réalité dérivée de définitions biologiques, médicales. Elle apparait comme une notion et un espace définis par les rapports entre le corps physique et le corps social. La santé ne correspond plus à la reconnaissance d’une norme physiologique, moyenne ou idéale. Elle est une construction culturelle qui ne peut être appréhendée que de manière relationnelle, comme un produit du monde social (Fassin 1996). Si les travaux des anthropologues ont davantage porté sur les phénomènes entourant la maladie et non sur ceux concernant la santé, ils ont toutefois largement contribué à la distinction analytique de la maladie dans ses dimensions médicales (disease), personnelles/expérientielles (illness), sociale(sickness) et, plus tard, en évoquant le concept de la souffrance sociale. Mais un constat s’impose. Les réflexions et recherches menées à l’endroit du concept de la santé par les sciences de la santé et les sciences sociales sont généralement moins développées que celles portant sur la notion de maladie. La perspective anthropologique impose d’appréhender le concept de santé comme un objet socialement et culturellement construit dans un espace-temps indissociable du global. Loin de se référer à une simple absence de pathologie, la santé se développe, se révèle dans le rapport entretenu par le sujet à lui-même et aux autres. Pour l’anthropologie, il y a d’abord l’intérêt à situer la santé dans l’expérience vécue d’un sujet en lien avec les autres. Acteur et créateur, il est également assujetti aux forces du contexte socioéconomique, politique et historique (Fainzang 2005). La santé se révèle ainsi comme une notion polysémique et un objet complexe qui se situe dans une trame d’interactions collectivement partagée du vivant avec son milieu s’incarnant dans les expériences singulières de l’être-au-monde (Massé 2010). Toutefois les propos de l’anthropologue Gilles Bibeau demeurent pertinents. « La santé continue d’être sous-conceptualisée et appréhendée de manière encore trop souvent inadéquate. […] Se pourrait-il que le surplus d’interventions de santé nous expédie hors du champ de la santé? » (Bibeau 2006 : 82, 84).
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Dunoyer, Christiane. "Monde alpin." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.101.

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Abstract:
Après avoir été peint et décrit avec des traits plus pittoresques qu’objectifs par les premiers voyageurs et chercheurs qui traversaient les Alpes, mus tantôt par l’idée d’un primitivisme dont la difformité et la misère étaient l’expression la plus évidente, tantôt par la nostalgie du paradis perdu, le monde alpin a attiré le regard curieux des folkloristes à la recherche des survivances du passé, des anciennes coutumes, des proverbes et des objets disparus dans nombre de régions d’Europe. Au début du XXe siècle, Karl Felix Wolff (1913) s’inspire de la tradition des frères Grimm et collecte un nombre consistant de légendes ladines, avec l’objectif de redonner une nouvelle vie à un patrimoine voué à l’oubli. Tout comme les botanistes et les zoologues, les folkloristes voient le monde alpin comme un « merveilleux conservatoire » (Hertz 1913 : 177). Un des élèves les plus brillants de Durkheim, Robert Hertz, analyse finement ces « formes élémentaires de la vie religieuse » en étudiant le pèlerinage de Saint Besse, qui rassemble chaque année les populations de Cogne (Vallée d’Aoste) et du Val Soana (Piémont) dans un sanctuaire à la montagne situé à plus de 2000 mètres d’altitude. Après avoir observé et questionné la population locale s’adonnant à ce culte populaire, dont il complète l’analyse par des recherches bibliographiques, il rédige un article exemplaire (Hertz 1913) qui ouvre la voie à l’anthropologie alpine. Entre 1910 et 1920, Eugénie Goldstern mène ses enquêtes dans différentes régions de l’arc alpin à cheval entre la France, la Suisse et l’Italie : ses riches données de terrain lui permettent de réaliser le travail comparatif le plus complet qui ait été réalisé dans la région (Goldstern 2007). Une partie de sa recherche a été effectuée avec la supervision de l’un des fondateurs de l’anthropologie française et l’un des plus grands experts de folklore en Europe, Arnold Van Gennep. Pour ce dernier, le monde alpin constitue un espace de prédilection, mais aussi un terrain d’expérimentation et de validation de certaines hypothèses scientifiques. « Dans tous les pays de montagne, qui ont été bien étudiés du point de vue folklorique […] on constate que les hautes altitudes ne constituent pas un obstacle à la diffusion des coutumes. En Savoie, le report sur cartes des plus typiques d’entre elles montre une répartition nord-sud passant par-dessus les montagnes et les rivières et non pas conditionnée par elles » (Van Gennep 1990 : 30-31). L’objectif de Van Gennep est de comprendre de l’intérieur la « psychologie populaire », à savoir la complexité des faits sociaux et leur variation. Sa méthode consiste à « parler en égal avec un berger » (Van Gennep 1938 : 158), c’est-à-dire non pas tellement parler sa langue au sens propre, mais s’inscrire dans une logique d’échange actif pour accéder aux représentations de son interlocuteur. Quant aux nombreuses langues non officielles présentes sur le territoire, quand elles n’auraient pas une fonction de langue véhiculaire dans le cadre de l’enquête, elles ont été étudiées par les dialectologues, qui complétaient parfois leurs analyses des structures linguistiques avec des informations d’ordre ethnologique : les enseignements de Karl Jaberg et de Jakob Jud (1928) visaient à associer la langue à la civilisation (Wörter und Sachen). Dans le domaine des études sur les walsers, Paul Zinsli nous a légué une synthèse monumentale depuis la Suisse au Voralberg en passant par l’Italie du nord et le Liechtenstein (Zinsli 1976). Comme Van Gennep, Charles Joisten (1955, 1978, 1980) travaille sur les traditions populaires en réalisant la plus grande collecte de récits de croyance pour le monde alpin, entre les Hautes-Alpes et la Savoie. En 1973, il fonde la revue Le monde alpin et rhodanien (qui paraîtra de 1973 à 2006 en tant que revue, avant de devenir la collection thématique du Musée Dauphinois de Grenoble). Si dans l’après-guerre le monde alpin est encore toujours perçu d’une manière valorisante comme le reliquaire d’anciens us et coutumes, il est aussi soumis à la pensée évolutionniste qui le définit comme un monde arriéré parce que marginalisé. C’est dans cette contradiction que se situe l’intérêt que les anthropologues découvrent au sein du monde alpin : il est un observatoire privilégié à la fois du passé de l’humanité dont il ne reste aucune trace ailleurs en Europe et de la transition de la société traditionnelle à la société modernisée. En effet, au début des années 1960, pour de nombreux anthropologues britanniques partant à la découverte des vallées alpines le constat est flagrant : les mœurs ont changé rapidement, suite à la deuxième guerre mondiale. Cette mutation catalyse l’attention des chercheurs, notamment l’analyse des relations entre milieu physique et organisation sociale. Même les pionniers, s’ils s’intéressent aux survivances culturelles, ils se situent dans un axe dynamique : Honigmann (1964, 1970) entend démentir la théorie de la marginalité géographique et du conservatisme des populations alpines. Burns (1961, 1963) se propose d’illustrer la relation existant entre l’évolution socioculturelle d’une communauté et l’environnement. Le monde alpin est alors étudié à travers le prisme de l’écologie culturelle qui a pour but de déterminer dans quelle mesure les caractéristiques du milieu peuvent modeler les modes de subsistance et plus généralement les formes d’organisation sociale. Un changement important a lieu avec l’introduction du concept d’écosystème qui s’impose à partir des années 1960 auprès des anthropologues penchés sur les questions écologiques. C’est ainsi que le village alpin est analysé comme un écosystème, à savoir l’ensemble complexe et organisé, compréhensif d’une communauté biotique et du milieu dans lequel celle-ci évolue. Tel était l’objectif de départ de l’étude de John Friedl sur Kippel (1974), un village situé dans l’une des vallées des Alpes suisses que la communauté scientifique considérait parmi les plus traditionnelles. Mais à son arrivée, il découvre une réalité en pleine transformation qui l’oblige à recentrer son étude sur la mutation sociale et économique. Si le cas de Kippel est représentatif des changements des dernières décennies, les différences peuvent varier considérablement selon les régions ou selon les localités. Les recherches d’Arnold Niederer (1980) vont dans ce sens : il analyse les Alpes sous l’angle des mutations culturelles, par le biais d’une approche interculturelle et comparative de la Suisse à la France, à l’Italie, à l’Autriche et à la Slovénie. John Cole et Eric Wolf (1974) mettent l’accent sur la notion de communauté travaillée par des forces externes, en analysant, les deux communautés voisines de St. Felix et Tret, l’une de culture germanique, l’autre de culture romane, séparées par une frontière ethnique qui fait des deux villages deux modèles culturels distincts. Forts de leur bagage d’expériences accumulées dans les enquêtes de terrain auprès des sociétés primitives, les anthropologues de cette période savent analyser le fonctionnement social de ces petites communautés, mais leurs conclusions trop tributaires de leur terrain d’enquête exotique ne sont pas toujours à l’abri des généralisations. En outre, en abordant les communautés alpines, une réflexion sur l’anthropologie native ou de proximité se développe : le recours à la méthode ethnographique et au comparatisme permettent le rétablissement de la distance nécessaire entre l’observateur et l’observé, ainsi qu’une mise en perspective des phénomènes étudiés. Avec d’autres anthropologues comme Daniela Weinberg (1975) et Adriana Destro (1984), qui tout en étudiant des sociétés en pleine transformation en soulignent les éléments de continuité, nous nous dirigeons vers une remise en cause de la relation entre mutation démographique et mutation structurale de la communauté. Robert Netting (1976) crée le paradigme du village alpin, en menant une étude exemplaire sur le village de Törbel, qui correspondait à l’image canonique de la communauté de montagne qu’avait construite l’anthropologie alpine. Pier Paolo Viazzo (1989) critique ce modèle de la communauté alpine en insistant sur l’existence de cas emblématiques pouvant démontrer que d’autres villages étaient beaucoup moins isolés et marginaux que Törbel. Néanmoins, l’étude de Netting joue un rôle important dans le panorama de l’anthropologie alpine, car elle propose un nouvel éclairage sur les stratégies démographiques locales, considérées jusque-là primitives. En outre, sur le plan méthodologique, Netting désenclave l’anthropologie alpine en associant l’ethnographie aux recherches d’archives et à la démographie historique (Netting 1981) pour compléter les données de terrain. La description des interactions écologiques est devenue plus sophistiquée et la variable démographique devient cruciale, notamment la relation entre la capacité de réguler la consistance numérique d’une communauté et la stabilité des ressources locales. Berthoud (1967, 1972) identifie l’unité de l’aire alpine dans la spécificité du processus historique et des différentes trajectoires du développement culturel, tout en reconnaissant l’importance de l’environnement. C’est-à-dire qu’il démontre que le mode de production « traditionnel » observé dans les Alpes n’est pas déterminé par les contraintes du milieu, mais il dérive de la combinaison d’éléments institutionnels compatibles avec les conditions naturelles (1972 : 119-120). Berthoud et Kilani (1984) analysent l’équilibre entre tradition et modernité dans l’agriculture de montagne dans un contexte fortement influencé par le tourisme d’hiver. Dans une reconstruction et analyse des représentations de la montagne alpine depuis la moitié du XVIIIe siècle à nos jours, Kilani (1984) illustre comment la vision du monde alpin se dégrade entre 1850 et 1950, au fur et à mesure de son insertion dans la société globale dans la dégradation des conditions de vie : il explique ainsi la naissance dans l’imaginaire collectif d’une population primitive arriérée au cœur de l’Europe. Cependant, à une analyse comparative de l’habitat (Weiss 1959 : 274-296 ; Wolf 1962 ; Cole & Wolf 1974), de la dévolution patrimoniale (Bailey 1971 ; Lichtenberger 1975) ou de l’organisation des alpages (Arbos 1922 ; Parain 1969), le monde alpin se caractérise par une surprenante variation, difficilement modélisable. Les situations de contact sont multiples, ce qui est très évident sur le plan linguistique avec des frontières très fragmentées, mais de nombreuses autres frontières culturelles européennes traversent les Alpes, en faisant du monde alpin une entité plurielle, un réseau plus ou moins interconnecté de « upland communities » (Viazzo 1989), où les éléments culturels priment sur les contraintes liées à l’environnement. Aux alentours de 1990, la réflexion des anthropologues autour des traditions alpines, sous l’impulsion de la notion d’invention de la tradition, commence à s’orienter vers l’étude des phénomènes de revitalisation (Boissevain 1992), voire de relance de pratiques ayant subi une transformation ou une rupture dans la transmission. Cette thèse qui a alimenté un riche filon de recherches a pourtant été contestée par Jeremy MacClancy (1997) qui met en avant les éléments de continuité dans le culte de Saint Besse, presqu’un siècle après l’enquête de Robert Hertz. La question de la revitalisation et de la continuité reste donc ouverte et le débat se poursuit dans le cadre des discussions qui accompagnent l’inscription des traditions vivantes dans les listes du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
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Meudec, Marie. "Résistance." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.063.

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Abstract:
La notion de résistance est utilisée dans des domaines comme la physique ou la mécanique, mais l’emploi qui nous intéresse ici est la résistance comme pratique sociale et comme concept, utilisé en sciences sociales pour décrire des mouvements sociaux et des pratiques individuelles de rébellion. D’abord souvent restreinte au monde politique (entendons par là les partis et les institutions politiques), la compréhension de la notion de résistance s’est élargie à toutes les sphères de la société. Résister, c’est ainsi mettre en pratique une forme d’opposition au pouvoir en place, au pouvoir dominant ou hégémonique. C’est ainsi par exemple que la sociologie politique (Neumann 2012) ou la philosophie politique (Rancière 1995) peuvent concevoir les révoltes, les rébellions ou les mouvements d’opposition au pouvoir d’État. Pensons aussi aux travaux de Wa Thiong’o (1987 : 2) qui étudie « les réalités africaines en tant qu’elles sont affectées par la grande lutte entre les deux forces mutuellement opposées en Afrique aujourd'hui: une tradition impérialiste d'une part et une tradition de résistance de l'autre ». Parler de résistance passe donc nécessairement par une analyse des formes d’oppression et d’impérialisme existantes, là où la résistance est conçue une forme de ‘réaction à’ une forme de contre-pouvoir. Comment les personnes qui ne sont pas du côté du pouvoir en place résistent-elles aux puissants ? L’analyse des pratiques de résistance vise dès lors à rendre compte de la participation sociale ou des actions des personnes dominées par le système politique et économique. Toutefois, la binarité domination / résistance doit être questionnée et réfléchie, entre autres pour mieux saisir les manifestations de pouvoir et de domination à l’œuvre (Ortner 1995 ; Foucault 1978). Dans sa célèbre ethnographie menée en Malaisie, le politologue James C. Scott (1985) étudie les relations de pouvoir au sein de mouvements de résistance paysanne. Scott montre notamment que les mouvements de résistance sont le fruit d’une réflexion éthique qui se base entre autres sur des notions d’injustice, et non – comme les intellectuels avaient plutôt tendance à penser les formes de résistance populaire – comme le résultat d’un attrait inné pour la violence ou d’une forme spontanée de rébellion. Cette perspective admet ainsi la possibilité généralisée d’actions contestatrices auparavant cantonnées aux sphères politiques formelles. Il évoque notamment les ‘formes quotidiennes de résistance’ pour rendre compte de ces pratiques de résistance qui paraissent moins organisées. Le concept de ‘résistance infrapolitique’ (Scott 1990) permet de penser le caractère privé de pratiques de résistance, autrement recherchées uniquement sur la scène publique. Le changement social et la lutte politique sont pensés comme des phénomènes ‘discrets’ et non plus seulement visibles dans la sphère publique. Il s’agit donc de comprendre les dimensions ordinaires ou quotidiennes de la résistance, et d’élargir les perspectives qui conçoivent la résistance comme des moments de crises, des pratiques transgressives au caractère exceptionnel, des émeutes et des soulèvements (Bertho 2010, 2013) ou des normes qui s’érodent (Neumann, 2012). Ainsi, concevoir les formes de résistance du point de vue de la vie quotidienne ou de la sphère culturelle constitue en partie une traduction ou une conséquence des perspectives critiques, féministes et postcoloniales en sciences sociales. En effet, alors que la résistance n’était conçue comme un phénomène possible qu'essentiellement du point de vue des institutions et du pouvoir officiel, valorisant ou rendant visibles certaines formes de résistance au détriment d’autres, ce sont les formes invisibilisées de la résistance qui sont aussi à ce jour étudiées. Prenons pour exemple le développement d’une historiographie féministe dans le champ des études caribéennes. Mimi Sheller (2012) y a par exemple montré comment, auparavant, les recherches sur la révolution haïtienne avaient essentiellement mis de l’avant des guerriers héroïques comme Dessalines ou Louverture alors que cette révolution a aussi été rendue possible par les efforts quotidiens des femmes, notamment pour éduquer, nourrir, soigner et ainsi contribuer à faire en sorte que ces guerriers puissent combattre, en plus d’avoir été totalement impliquées dans des combats armés et des mouvements publics de protestation. Cette historiographie de l’émancipation a aussi le mérite d’aller au-delà d’une simple dialectique oppression / résistance, subordination / résistance ou esclavage / liberté pour concevoir les continuités possibles entre ces deux pôles (Sheller 2012). La résistance devient un phénomène à la mode pour les études en sciences sociales et il faut se garder de voir de la résistance partout, en même temps qu’il faut continuer à remettre en question les façons de la penser, notamment en cherchant des formes de résistance dans des comportements apparemment passifs, des silences ou des inactions. Retenons ainsi que la façon dont les chercheur.e.s conçoivent la résistance a des conséquences sur leurs capacités à reconnaître (ou non) certaines pratiques et à les associer (ou non) à de la résistance. À l’instar de Patricia Hill Collins (citée par Wane, 2013), il faut aussi se demander si on serait capable de reconnaitre la résistance en la voyant. En effet, en quoi notre façon de définir la résistance ne réduit-elle pas nos capacités à l’observer, à la concevoir et à en rendre compte ? On pourrait par exemple penser à des formes de projection qui consistent à (vouloir) voir de la résistance là où les personnes concernées n’en voient pas. Dans le cas des études féministes intéressées aux formes de résistance, évoquons les riches travaux de Mahmood (2001) sur la capacité d’agir des femmes. Comment les femmes contribuent à leur propre domination et comment elles y résistent ou elles la subvertissent ? Elle y définit l’agencéité comme ‘une capacité pour l’action que des relations spécifiques et historiquement constituées de subordination permettent et créent’ (Mahmood 2001 : 203). Dans cette perspective, la résistance et le pouvoir sont intimement liés aux conditions de leur possibilité, ce qui signifie que dans différents systèmes de pouvoir, il y aura différentes possibilités de ‘résister’ ou de vivre dans ce système (Mahmood 2005). Cela signifie également que l’agencéité ne doit pas être réduite à de la résistance, dans le sens où elle ne constitue qu’une des formes que l’agencéité peut prendre (Bilge 2010). Les approches orientées vers la résistance sont biaisées par du romantisme et leurs analyses des modes de fonctionnement du pouvoir en sont de ce fait appauvries (Abu-Lughod 1990). Ces approches témoignent de critiques du féminisme mainstream / occidental / blanc, et notamment d’une forme d’exoticisation des femmes du Tiers-Monde en définissant leurs cultures et leurs modes de vie en termes de ‘résistance’, révélant du même coup leurs propres façons de concevoir ce qu’est la résistance et la tendance « chic et en vogue de formuler les actions des gens comme des formes de résistance puissantes » (Villenas 2000 : 80). Dans une analyse des formes de résistance – comme plus largement des pratiques sociales – la décolonisation du féminisme passe par une remise en question du fait de parler ‘au nom de’ (Mohanty 2003 ; Martin Alcoff 1991-1992). Les études postcoloniales et décoloniales se sont construites en parallèle aux mouvements de décolonisation politique des années 1950-1960. Résistance politique et résistance intellectuelle allant donc de pair, des auteurs comme Fanon, Césaire ou Sédar Senghor ont fourni des outils intellectuels pour penser les ‘cultures de résistance’ (Fanon 1952), pour réfléchir aux soulèvements et aux prises de parole des damnés de la terre (Fanon 1961) ou des subalternes (Spivak 1988). Dans son célèbre Discours sur le colonialisme, Césaire (1973) explique comment le concept de Négritude est apparu comme forme de résistance aux politiques françaises d’assimilation. Le champ des études décoloniales et autochtones (en anglais indigenous) se développe grandement ces dernières années, induisant un changement de perspective pour penser les relations de pouvoir et les mouvements de contre-pouvoir. Comme l’écrivent si justement Tuck et Wayne Yang (2012 : 23) à propos du mouvement Occupy de 2011, « pour de nombreuses personnes économiquement marginalisées (le mouvement Occupy) a été une expression bienvenue de la résistance aux disparités massives dans la répartition des richesses; pour de nombreux peuples autochtones, Occupy est une autre réinstallation de colons sur des terres volées ». Le champ des études décoloniales a aussi initié des concepts très importants autour de la décolonisation des savoirs (Smith 1999-2002 ; Harrison 1991, Luste Boulbina 2012 ; Todd 2016 ; Uddin 2011) et de l’esprit (Wa Thiong'o 1987). Il s’agit alors de questionner l’eurocentrisme des sciences sociales et de les retravailler pour une profonde transformation de ses théories et méthodologies (Meudec 2017). La résistance épistémique met alors de l’avant les savoirs indigènes comme forme de résistance au sein de l’université occidentale (Wane 2013) ou est plus largement constituée par toutes les formes de « résistance intellectuelle à la domination épistémique Occidentale », leurs buts étant de « donner de l’agencéité aux Africains à qui une histoire a été déniée en fournissant une historiographie alternative pour combattre l’hégémonie et l’impérialisme Occidentaux » (Ogot 2013 : 18). Mignolo (2013) suggère quant à lui une désobéissance épistémique comme « déprise » par rapport aux modèles politiques et économiques dominants. Encore là, la résistance à des formes d’impérialisme de la pensée, lesquelles ont longtemps mis sous silence les revendications – et tout simplement les voix – des personnes colonisées ou dominées, se fait par la prise de parole et la re-connection des personnes avec leurs propres histoires, paysages, langages et organisations sociales (Smith 1999/2002). Au sein des milieux académiques, plusieurs autres mouvements de résistance sont initiés depuis quelques années, en faveur du slow scholarship notamment (Shahjahan 2014 ; Hartman and Darab 2012 ; Mountz 2015) ou des autoethnographies pour réfléchir et survivre à la précarisation et à la privatisation du travail au sein des universités néolibérales (Reyes Cruz 2012).</description>
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Vibert, Stephane. "Tradition et modernité." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.081.

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Abstract:
« Tradition » et « modernité » sont longtemps apparues, pour les sciences sociales et le sens commun, non seulement comme des notions relatives, initialement définies l’une par rapport à l’autre dans un rapport d’exclusivité mutuelle, mais plus encore, comme des qualificatifs désignant de véritables régimes d’humanité – sociétés traditionnelles et modernes. Pourtant, de l’intérieur même du champ anthropologique, de nombreuses critiques se sont régulièrement élevées à l’encontre de ce découpage trop schématique, appelant à davantage de réflexivité quant à l’usage de ces catégories englobantes. En effet, durant une majeure partie de son existence, l’anthropologie a été associée à l’étude des sociétés « primitives », ou « traditionnelles », alors que la description des sociétés « civilisées », ou « modernes », était dévolue à la sociologie. Cette distinction épousait de fait l’auto-compréhension des sociétés occidentales, dont la reconstruction évolutionniste de l’histoire de l’humanité présentait celle-ci selon une succession linéaire et nécessaire de stades indiquant les progrès de l’esprit humain, manifestes tant au niveau de l’organisation sociale, de la connaissance des phénomènes, de la morale personnelle que des réalisations matérielles et techniques. Aussi, dès la rencontre effective avec des sociétés aux langues, mœurs, croyances ou activités dissemblables, l’intérêt pour l’altérité comme différence s’est trouvé en tension avec une volonté de classification abstraite, selon une philosophie de l’histoire élaborée à partir des catégories intellectuelles propres à la trajectoire occidentale. Cela passe notamment, à partir des 18éme-19èmes siècles, par une auto-identification à la Raison universelle, seule apte à circonscrire le savoir « vrai » sur la réalité physique ou sociale, à distance de tous les préjugés enfermant l’humain dans la coutume, l’ignorance et la superstition. De cette configuration culturelle particulière (dite « post-traditionnelle »), nouveau mode de représentation du monde et de l’Homme apparu à la Renaissance et aboutissant aux Lumières, découleront tant un ensemble de processus socio-politiques définissant la « modernité » (développement scientifique et technique, révolution industrielle, État de droit, capitalisme marchand, individualisation des comportements et des valeurs, etc.) qu’une opposition globale à la « tradition » (les « survivances », en termes évolutionnistes). Ce « désenchantement du monde » – pour reprendre l’expression célèbre de Max Weber –, sera perçu à travers une dichotomie généralisée et normativement orientée, déclinée sous de multiples aspects : religion / science, immobilisme / changement, hiérarchie / égalité, conformisme / liberté, archaïsme / progrès, communauté / société, etc. Si le « grand partage » entre Nous et les Autres, entre modernité et tradition, a pu constituer un soubassement fondamental à la prime ambition empirique et positiviste du savoir anthropologique, il n’en a pas moins dès l’origine de la discipline été contesté sur bien des points. En anthropologie, l’idée d’une tradition fixe et rigide s’avère critiquée dès Malinowski, l’un des premiers à souligner la rationalité contextuelle des « primitifs » en référence à leurs règles communes de coexistence, et à récuser l’assimilation indue de la tradition à une obéissance servile et spontanée, sorte d’inertie mentale ou d’instinct groupal. Chez les Trobriandais ou ailleurs, soulignait-il, « dans des conditions normales, l’obéissance aux lois est tout au plus partielle, conditionnelle et sujette à des défaillances et (…) ce qui impose cette obéissance, ce ne sont pas des motifs aussi grossiers que la perspective du châtiment ou le respect de la tradition en général, mais un ensemble fort complexe de facteurs psychologiques et sociaux » (Malinowski, 2001 : 20). L’anthropologie, par sa mise en valeur relativiste des multiples cultures du monde, insistera alors davantage sur l’importance de la tradition dans la constitution de toute société, comme ensemble de principes, de valeurs, de pratiques, de rituels transmis de génération en génération afin d’assurer la permanence d’un monde commun, fût-ce à travers d’essentielles dynamiques de réappropriation, d’altération et de transformation, trait fondamental de toute continuité historique. Selon Jean Pouillon, « la tradition se définit – traditionnellement – comme ce qui d’un passé persiste dans le présent où elle est transmise et demeure agissante et acceptée par ceux qui la reçoivent et qui, à leur tour, au fil des générations, la transmettent » (Pouillon, 1991 : 710). En ce sens, « toute culture est traditionnelle », même si elle se conçoit comme radicalement nouvelle et en rupture totale avec le passé : son inscription dans la durée vise implicitement un « devenir-tradition ». Dès les années 1950, le courant « dynamique » de l’anthropologie britannique (Gluckman, 1956 ; Leach, 1954 ; Turner, 1957), les analyses de l’acculturation aux États-Unis (Herskovits, 1955) ou les travaux pionniers de Balandier (1955) et Bastide (1960) en France avaient montré combien les « traditions », malgré les efforts conservateurs des pouvoirs religieux et politiques afin de légitimer leur position, recelaient de potentialités discordantes, voire contestataires. A partir des années 1980, certains courants postmodernes, post-coloniaux ou féministes en anthropologie (Clifford et Marcus, 1986 ; Appadurai, 1996 ; Bhabha, 1994 ; Abu-Lughod, 1993), souvent inspirés par la French Theory des Foucault, Deleuze ou Derrida (Cusset, 2003), se sont inscrits dans cette veine afin d’élaborer une critique radicale de la perspective moderne : partant du native point of view des populations subalternes, objectivées, dépréciées et opprimées, il s’agit de dénoncer le regard implicitement colonialiste et essentialiste, qui – au nom de la science objective – avait pu les rejeter unanimement du côté de l’archaïsme et de l’arriération.. Cette reconsidération féconde de la « tradition » rejaillit alors nécessairement sur son envers relatif, la « modernité ». A partir des années 1950, suite au cataclysme totalitaire et aux puissants mouvements de décolonisation, apparaît une critique anthropologique argumentée des principes de développement et de modernisation, encore approfondie dans les années 1990 avec la fin du communisme réel en Europe et l’avènement d’une crise écologique liée à l’hégémonie du capitalisme industriel. Sous l’effet d’une « mondialisation » aux dimensions hétérogènes voire contradictoires, l’Occident semble redécouvrir les vertus des approches dites « traditionnelles » en de nombreux domaines (spiritualité, médecine, artisanat, agriculture, patrimoine, etc.), à la faveur de réseaux d’information et de communication toujours plus denses. Sans trancher sur le fait de savoir si notre époque globalisée relève encore et toujours de la modernité (seconde, avancée ou tardive), ou alors de la postmodernité (Bonny, 2004) du fait des formes hybrides ainsi produites, la remise en cause de la rationalité progressiste entendue comme « métarécit » (Lyotard, 1979) semble favoriser une compréhension plus équilibrée des « traditions vivantes », notamment des mœurs des populations autochtones ou immigrées (pluralisme culturel, tolérance religieuse, éloge de la diversité et du cosmopolitisme), même si certaines contradictions n’en apparaissent pas moins toujours prégnantes entre les divers répertoires de sens disponibles. Dès lors, les deux termes du contraste classique tradition / modernité en ressortent désormais foncièrement relativisés, et surtout complexifiés. Les études historiques ont montré combien les sociétés apparemment les plus modernes contribuaient plus ou moins consciemment à une constante « invention de traditions » (Hobsbawm et Ranger, 1992), évidente dans la manifestation de certains nationalismes ou fondamentalismes religieux cherchant à légitimer leurs revendications politiques et culturelles les plus contemporaines par le recours à un passé idéalisé. D’une certaine manière, loin d’avoir strictement appliqué un programme rationaliste de séparation nature / culture, « nous n’avons jamais été modernes » (Latour, 1991), élaborant plutôt à notre insu un monde composite et hétéroclite, sous la domination d’un imaginaire social qui érige paradoxalement le progrès, la rationalité et la croissance en mythe de la maîtrise rationnelle. Et lorsqu’elle s’exporte, cette « ontologie naturaliste » (Descola, 2005) se voit réinterprétée, transformée, voire inversée, selon une « indigénisation de la modernité » (Sahlins, 2007 : 295) qui bouscule tant les univers locaux de signification que les principes globaux d’arraisonnement du monde. S’avère désormais entérinée l’existence de « modernités multiples », expression synonyme d’une évolution différenciée des trajectoires socio-culturelles à travers des cheminements à la fois interreliés, métissés, contingents et comparables. A l’inverse, nul ne semble pouvoir dorénavant se réclamer ingénument de la tradition sans être confronté à un paradoxe fondamental, déjà repéré par Hocart (1927) : puisqu’elle ne vit généralement qu’ignorée de ceux qui la suivent (selon un agir pratique incorporé dans les us et coutumes du quotidien), on fait appel à la tradition d’abord pour justifier ce qui justement ne va plus de soi, et se trouve en danger de disparaître. Ce passage de la tradition au « traditionalisme » peut prendre à la fois la forme légitime d’une sauvegarde de valeurs et coutumes ou de la résistance à la marchandisation globale, mais aussi le visage grimaçant d’une instrumentalisation idéologique, au service d’un ordre social chimérique, soi-disant pur et authentique, fût-il répandu par les moyens technologiques les plus modernes.
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Dissertations / Theses on the topic "Conditions sociales – Espagne – 1960-1990"

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Martín, Pérez Alberto. "Les étrangers dans la queue : construction d'une catégorie sociale et expérience de l'attente devant les bureaux de l'Administration en Espagne." Paris, EHESS, 2007. http://www.theses.fr/2007EHES0087.

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Abstract:
Cette thèse analyse les longues files d'attente se formant quotidiennement à Madrid, et dans les grandes villes d'Espagne, devant les services administratifs chargés du séjour et de la résidence des étrangers. Ces queues servent d'images médiatiques de l'immigration : on identifie souvent les étrangers aux files d'attente. En son sein se construit une catégorie sociale : les étrangers dans la queue, qui résulte d'un ensemble de mécanismes institutionnels, d'abord de pouvoir déterminant la position subordonnée qu'occupent les travailleurs immigrés, puis de sociabilité, les queues représentant des lieux de rencontre et de partage entre ceux renvoyés à une même attente contraignante. La thèse analyse aussi comment les étrangers subissent, assument ou rejettent cette condition sociale. Il s'agit d'une étude de cas qui dévoile l'intention fondamentalement politique des queues : elles apparaissent comme marqueurs des politiques d'immigration mises en œuvre en Espagne à l'époque actuelle<br>This thesis analyses the long waiting lines existing everyday in Madrid, as well as in the main cities of Spain, in front of the government's offices in charge of foreigners' juridical status. These queues work as images of immigration: we tend to identify immigrants to waiting lines. Inside these queues, a social category is being constructed: the foreigners queuing as a result of different institutional mechanisms based, first, on power fixing the subordinated position occupied by immigrant workers, and second, on sociability, understanding these waiting lines as meeting places where this compulsory lining up becomes a way of sharing. The thesis also analyses the way foreigners suffer from, accept or regret this social condition. This is a case study showing the basic political intention of these waiting lines: they are in fact an evidence of current immigration policies in Spain
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Herrou, Tual Claudie. "Le cinéma de Lorenzo Soler dans l'Espagne franquiste : (1963-1970) : (Les images de la réalité sociale en Espagne sous séquestre)." Thesis, Dijon, 2012. http://www.theses.fr/2012DIJOL040.

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Abstract:
Barcelone, 1962, les routes de Lorenzo Soler et de Juan Piquer, issus de la génération de La Posguerra, se croisent de nouveau. Dans leur ville natale, Valence, ils avaient fréquenté le même collège huppé… et subi les mêmes souffrances, liées aux injustices de la société franquiste. Une amitié solide va naître. Juan Piquer est réalisateur. Sous son influence, Lorenzo Soler fondera une société de production cinématographique. Le 29 juillet 1963, une bombe éclate à La Puerta del Sol, au coeur de Madrid. Les deux jeunes Valenciens sont profondément choqués. Lorenzo Soler décide de produire un documentaire sur la période opaque de la pré-Guerre civile, l’ investissement des deux amis sera exemplaire. La première partie de la thèse dévoilera l’histoire du documentaire, tourné en 35 mm, reconstituée, en l’absence de copie, à partir des dossiers de censure. 1965, Juan Piquer repart travailler à Madrid. Dès 1964, le producteur s’était lancé dans la réalisation en tournant en 16 mm. Octobre 1965, la Mairie de Barcelone veut mettre en exergue sa politique du logement à l’égard des immigrants venus de l’Espagne du Sud, Lorenzo Soler est chargé de la réalisation de l’oeuvre de commande. Lors du tournage, il découvre el barraquismo, la gorge nouée, il tourne, mais l’oeuvre, une fois réalisée, sera mise sous séquestre. La décision du cinéaste se fera alors irrévocable, ses images témoigneront. La seconde partie de la thèse recouvrira la période 1965 - 1970 et traitera du parcours du précurseur d’un cinéma nouveau : « el cine [documental] independiente »<br>In 1962, in Barcelona, Lorenzo Soler’s path crossed again Juan Piquer’s, by chance. Both were from the Posguerra generation. In their hometown, Valencia, they had attended the same posh college… and suffered the same experiences, because of the injustices of the Franco’s society. Their reunion marked the beginning of a close friendship. Juan Piquer was a film maker. Under his influence, Lorenzo Soler founded a movie production company. On July 29th 1963, a bomb exploded in downtown Madrid. The two young men were deeply shocked by the bomb attack. Lorenzo Soler then decided to produce a documentary on the obscure period that preceded the Civil War. The two friends’ commitment was exemplary. The first part of the thesis unveils the story of the documentary, from the study of the censure, because there is no copy of the movie, shot as a 35 mm film. In 1965, Juan Piquer went back to Madrid for work. In 1964, the producer started directing movies, using a 16 mm camera. In October 1965, Barcelona town council decided to promote its housing policy toward the southern Spain immigrants, Lorenzo Soler was in charge of a commissioned documentary. While shooting, he discovered el barraquismo, a lump in his throat, he shot, but his work was confiscated. Then the film maker’s decision became irrevocable, his work had to testify. The second part of the thesis deals with the career, from 1965 to 1970, of the precursor of a new cinema in Spain : el cine [documental] independiente
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Corral, Broto Pablo. "¿ Una sociedad ambiental ? : historia de los conflictos ambientales bajo la dictadura franquista en Aragón (1939-1979)." Paris, EHESS, 2014. http://www.theses.fr/2014EHES0061.

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Abstract:
Cette thèse analyse comment les conflits environnementaux survenus pendant la dictature franquiste en Aragon (1939-1979) sont devenus un élément de transformation sociale et politique contre le régime. En combinant les sources locales, régionales et nationales on découvre comment les plaintes contre la pollution industrielle des années 1950 obligèrent le régime à réglementer les activités industrielles et les experts à examiner les dommages. Les grands barrages hydrauliques et la faible réglementation des années soixante provoquèrent la radicalisation de certains conflits. Au début des années 1970, le régime fut confronté au mécontentement des pouvoirs locaux et à une opinion publique de plus en plus critique envers les projets de transformation de l'environnement. Le détournement de l'Èbre et les grands barrages des Pyrénées, l'installation de centrales nucléaires et la pollution industrielle suscitèrent tout particulièrement le mécontentement. De 1972 aux élections municipales libres de 1979, l'opposition antifranquiste, les personnes victimes de dommage, les nouveaux intellectuels et les groupes environnementalistes mobilisèrent la société rurale et urbaine contre l'« injuste répartition des sacrifices écologiques », en introduisant le « droit à l'environnement » dans l'agenda de démocratisation. Dès lors, l'État se vit contraint de canaliser cette opinion publique environnementaliste qui émergeait, et à soutenir les industriels dans leur défense. Le fait que ces revendications avaient été reléguées derrière la question des libertés politiques et syndicales devint visible lors des élections libres de 1977, et provoqua l'apparition de l'écologie politique en Espagne<br>This dissertation examines how environmental conflicts, during Franco's dictatorship in Aragon (1939-1979), became a component of social and political struggle against the regime. By combining local, regional and national data sources, we discovered how legal protests against industrial pollution from the early 1950s forced the regime to regulate industrial activities and expertise. Large dam projects and weak regulation during the 1960s transformed certain conflicts into radical social movements. In the early 1970s, the regime had to face discontented local authorities and an increasingly critical public opinion regarding environmental projects. The most problematic environmental projects included the first Ebro River Transfer, the large Pyrénées dams, the nuclear power plant settlements and industrial pollution. Since 1972 to free municipal elections in 1979, the anti-Franco opposition, every part of neighbourhoods affected, the new intellectuals and the new environmentalist associations joint subversive and legal actions to defend environmental quality. They mobilized urban and rural society against an "unfair distribution of environmental sacrifice", introducing "the right to the environment" within the democratization agenda. Since then, the State had to create new methods of control in order to respond to the emerging discontent regarding environment issues, while also catering to the special interests of the industrial manufacturers and lobbyists. Subrogation or subordination of these environmental claims, regarding national political parties and trade unions, emerged after the parliamentary elections of 1977 and generated the political ecology in Spain
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Ramambason-Vauchelle, Maryse. "De l'URSS à la fédération de Russie : les conditions sociales d'émergence d'un nouvel espace politique." Paris, EHESS, 2009. http://www.theses.fr/2009EHES0033.

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Abstract:
Cette thèse a pour objet les transformations de l'espace politique russe après l'effondrement de l'URSS. Il s'agit de déterminer les conditions sociales d'émergence d'un nouvel espace politique en Fédération de Russie sur la période 1990-1993. L'hypothèse générale consiste à démontrer en quoi les transformations de l'espace politique russe résultent d'une crise de la reproduction sociale au sein du Parti Communiste de l'Union Soviétique. Dans une première partie cette thèse met en évidence les dynamiques sociales au principe de ces transformations politiques. Le décalage structurale entre le système d'enseignement et le système de la production économique concourt à faire émerger une crise de la reproduction sociale en URSS, qui prend au sein PCUS, parti institutionnel et agence de placement aux postes et places, la forme d'une crise politique. La seconde partie met en relief les effets de la crise de reproduction sociale du PCUS sur l'espace politique russe. Dans le cadre d'une analyse des dynamiques institutionnelles, la traduction de cette crise est décrite au travers des transformations institutionnelles de l'espace politique russe et notamment dans la description des configurations successives de cet espace politique russe sur la période 1990-1993. La troisième partie ressaisit ce processus de reconfiguration de l'espace politique russe au travers de ces dynamiques sociales. Une analyse sociale de l'ensemble des protagonistes de l'espace politique russe vient étayer la démonstration et vérifier l'hypothèse générale de la genèse d'un nouvel espace politique en Fédération de Russie comme l'effet d'une crise de la reproduction sociale au PCUS<br>The purpose of this discussion is the transformation of the political space in Russia after the collapse of the USSR. One is particularly interested in the social conditions of production of a renewed political space in Russia between 1990 and 1993. The general assumption is to demonstrate that these changes are the result of a crisis of social reproduction within the Communist Party of the Soviet Union. In a first part we show the social dynamics at work in these political transformations. The meeting of the products of the educational system and the system of Soviet economic production contributes to the emergence of a social crisis in the USSR. The latter takes the form of a crisis of social reproduction, as seen in the political crisis in the CPSU, institutional party and employment agency. Moreover, this political crisis does not end with the dissolution of the CPSU and the collapse of the Soviet state. In a second part, this study shows the effects of the crisis of social reproduction of the CPSU in the political space of the Russian Federation. An analysis of institutional dynamics show these effects in the successive configurations in the space of Russian politics over the period 1990 to 1993. Particular attention is paid to a crucial event in this process: the Constitutional Conference in June 1993. In a third part, these successive reconfigurations of political space in Russia are embedded in their social dynamics. A social analysis of all the protagonists of the Russian political space supports the general hypothesis of the genesis of a new political space in Russia over the period 1990-1993, as a result of a crisis of social reproduction of the CPSU
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Mahamat, Moussa Djibrine. "Les Oualad Rachid de l'Ouadi-Rimé (Djédâa-Batha) : une chefferie agro-pastorale du Sahel tchadien face à la sécheresse des années 80." Bordeaux 3, 1995. http://www.theses.fr/1995BOR30013.

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Abstract:
Evalues a une vingtaine de milliers de personnes, les oualad rachid froment un canton de djedaa, au tchad. En fait, il s'agit d'une tribu agro-pastorale sahelienne qui s'est constituee autour de bedouins. Detaches des vagues d'immigrants arabes, ayant accompagne l'expandion islamique en nubie, ces nomades ont atteint le bassin tchadien des le 14e siecle. Plus tard, aux patrilignages dominants, se sont agreges des clans autochtones. Ce fut le cas des artisans bacara qui detenaient le pouvoir avant l'arrivee des arabes dans la region. Ainsi, au debut du 17e siecle, une veritable entite socio-politique a vu le jour. Regroupes en fractions, tous ses membres ont fini par s'identifier dans leur discours a l'ancetre eponyme, rachid, auquel chaque individu se rattache par sa genealogie. Face aux evenements qui ponstuent la vie d'un homme tels la naissance, le mariage ou la mort, ils ont adopte des attitudes communes, se referant aux coutumes leguees par les ancetres. Cependant pour survivre dans le contexte d'insecurite qui a precede l'emergence de l'etat moderne, le groupe a du faire face a des agressions etrangeres. Il a egalement defendu son espace vital, une sorte de territoire tribal, autrement dit un pays, rendant possible la pratique de l'elevage et de l'agriculture. Ce concept s'applique surtout aux terrains de culture, notion, par ailleurs, tres fortement ancree chez les autres ethnies du centre tchadien, formant les noyaux sedentaires entre les mailles desquels se deplacent les pasteurs oualad rachid. Ainsi, l'aire de mobilite pastorale de la chefferie couvre une region de plus de 180. 000km2, allant du 11e au 16e paralleles. Mais les contours de cet espace fluctuent d'une annee a l'autre. La secheresse qui a commence en 1968 a eu des effets negatifs sur les ressources hydrauliques et fourrageres, obligeant les troupeaux a aller de plus en plus au sud<br>The oualad rachid who number about twenty thousand people form a canton of djedaa, in chad. In fact, it is a sahelian agro-pastoral tribe which is constituted around bedwins. Separated from waves of arab immigrants who had accompanied the islam expansion in nubia, these nomads arrived in chad basin in the fourteenth century. Later. Autochtonal clans were aggregated with the ruling lineages. This was the case for bacara artisans who retained the power in this region before the arab's arrival. Consequently, at the beginning of the seventeenth century a true socio-political entity was born. Grouped in fractions, all its members finished by indentifying themselves, in their speech, with the eponyme ancestor rachid to whom each individual is linked by his genealogy. Faced with events which punctuate a man's life like, birth, marriage and death, they have taken up common attitudes, refering to the habits bequeathed by the ancestors. However, to survive in the context of insecurity which preceded the modern state's emergence, the group affronted foreing aggressions. It defended also its vital space, a sort of tribal territory or a country where rearing and agriculture became possible. This concept applies especially to the fields of cultivation. By another way, this notion is hardly deep-rooted in the ethnic groups of the chad centre which form sedentary stones between wich the oualad rachid pastoral people move. So, the pastoral mobility area of the chiefdom covers a region of more than 180,000 square kilometers from the 11th to the 16th parallels. But the borders of this space change from one year to another. The drought whitch began in 1968 has negative effects on the hydraulic and fodder resources, forcing the herds to move further and further south
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Erlich, Valérie. "Les étudiants, un groupe social en mutation : étude des transformations de la population étudiante française et de ses modes de vie (1960-1994)." Nice, 1996. http://www.theses.fr/1996NICE2021.

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Abstract:
Cette recherche se propose d'analyser les transformation qui ont affecté récemment les étudiants et leurs modes de vie au cours des quarante dernières années. Jusqu’aux lendemains de la seconde guerre mondiale, les étudiants constituaient un groupe minoritaire, relativement homogène. Leur nombre restreint, leur origine aisée et leur appartenance a des filières de formation nettement identifiées prédisposaient a une certaine homogénéité de leur mode de vie. C’est la massification des effectifs étudiants dans les années soixante qui déstabilise cet équilibre relatif. Elle se traduit par une diversification du recrutement et des modes de vie étudiants. Toutefois, cette diversification pourrait à la limite conduire à décrire les étudiants en France, comme un ensemble déstructure et à nier l'existence d'un groupe étudiant. Or, si des mouvements de diversification sont nécessairement associes au gonflement continu des effectifs étudiants, ils s'accompagnent également de tendances à l'unification, qui autorisent aujourd'hui encore, à parler d'un groupe étudiant. À travers l'analyse des transformations du monde étudiant, on cherche ainsi à mettre en valeur ces éléments qui concourent à l'unité et a la diversité de la population étudiante. La première partie de la recherche analyse les formes collectives d'existence des étudiants, les discours et les représentations sociales qui sont au fondement de l'identité étudiante. La seconde partie rend compte des transformations des caractéristiques sociales et scolaires, mais aussi des parcours et des trajectoires des étudiants. La troisième partie est consacrée à l'analyse des modes de vie des étudiants, étudies selon un point de vue transversal, qui permet de prendre en compte différentes dimensions de la vie étudiante (rapport aux études, au travail, a la famille, au logement, aux loisirs, à la culture et à la ville)<br>This research proposes to analyse the changes that have recently affected the students and their lifestyles over the past forty years. Until the period susbsequent to the second world war students constituted a minority group, relatively homogenous. They were restricted in number, financially at ease, and, as a part of a readily identifiable system, developed a common mode of living. It was the large mass of students entering the system in the sixties that destabilized this relative equilibrium. This was translated into a diversification of recrutement and student mode of living. In general, this diversification, at its limit, contributed to the disorganization of the students in france who realistically, ceased to exist as group. However, if the diversification movements were necessarily a part of the increase in student population, then also they equally accompanied a tendance to unification and classification as a student group. Analysing the transformation of the student world the facteurs which unify and or diversify the student population are emphasized. The first part of the research analyses the collective tendancies of the students, the dialogues and social structures which are fundemental to student identity. The second part develops the characteristic social and scholastic transformation affecting student development. The third part analyses student lifestyles, encompassing various elements such as work, family, study habits, living conditions, free-time distractions, cultural opportunities, and civic responsibilities
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Hounga, Antoine. "Le tourisme dans un pays en voie de développement : l'exemple du Bénin en Afrique de l'Ouest." Clermont-Ferrand 2, 2003. http://www.theses.fr/2003CLF20017.

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Abstract:
Pays en voie de développement, le Bénin accède à l'indépendance le 1er août 1960 et crée son premier ministère du tourisme le 15 janvier 1961. Mais, certains facteurs socio-économiques et politiques perturbent l'évolution du secteur de 1961 à 1971 (post-coloniale) et de 1972 à 1989 (marxiste-léniniste). C'est notamment avec l'avènement du renouveau démocratique en 1990 qu'il connaît une évolution. Mais, il est plus basé sur les arrivées sous-régionales qu'internationales à cause de la situation géopolitique du Bénin. En corollaire, la politique se tourne vers la gestion des infrastructures hôtelières avec une faible participation des nationaux aux activités touristiques et pour cause. Le Bénin est un pays pauvre qui, malgré l'abondance de ses ressources, souffre d'un manque global de politique de développement (promotion, formation, infrastructures, prestations) : c'est un problème lié au sous-développement qu'il faut gérer en impliquant la population du secteur<br>Benin, a developing country, becomes independent on August 1st, 1960 and creates its first Ministry of tourism on January 15th, 1961. But, socioeconomic and political factors disturb the development of the sector from 1961 to 1971 (post-colonial) and again from 1972 to 1989 (Marxist-Leninist). The development achieved in 1990, particularly with the advent of democratic revival, is based more on sub-regional rather than international arrivals, due to Benin's geopolitical situation. Consequently, the policy turns to hotel facilities management with an obviously low participation of nationals in tourist activities. Despite a wealth of resources, Benin is a poor country suffering from a total lack of development policy (promotion, training, infrastructure, services) : a problem linked to underdevelopment that must be solved by getting the population involved in the development of the sector
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Barranco, i. Font Oriol. "La Cara oculta del hipermercado : consentimiento y resistencia laborales de los proletarios y proletarias de un hipermercado." Paris, EHESS, 2010. http://www.theses.fr/2010EHES0014.

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Abstract:
La thèse doctorale étudie le consentement et la résistance au travail de la part des prolétaires d’un hypermarché dans l’État espagnol. Concrètement, la thèse doctorale se penche sur un cas de consentement, résistance, légitimation et désaccord que les prolétaires d’un hypermarché développent face au régime d’entreprise de cet hypermarché-là et face aux régimes du marché du travail et de protection sociale de l’État espagnol. J’identifie les prolétaires de l’hypermarché en tant que « travailleurs et travailleurs exécutants », c’est-à-dire, ceux et celles qui ne détiennent aucune responsabilité de commandement, et qui représentent 90 % du personnel de l’hypermarché, objet de cette étude<br>This PhD thesis analyses proletarians' labour consent and resistance at a Spanish hypermarket. Concretely, the thesis is a case study about consent, resistance, legitimation and disagreement that proletarians from a hypermarket develop when faced with the hypermarket's enterprise regime on one hand, and the Spanish labour market and social protection regimes on the other hand. I identify proletarians as the "execution workers": employees without any command responsibility, who represent 90% of the staff in the hypermarket
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Mamfoumbi, Nina Jennipher. "Analyse sociologique des changements induits par le processus de privatisation dans les entreprises agro-industrielles au Gabon." Paris, EHESS, 2014. http://www.theses.fr/2014EHES0008.

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Abstract:
Au lendemain des indépendances africaines, les nouveaux Etats se trouvèrent face à un fort consensus fait autour de l’entreprise publique comme l’instrument de régulation économique et sociale. C’est ainsi que s’est construit au Gabon comme dans le reste des pays d’Afrique subsaharienne un bon nombre d’entreprises publiques et parapubliques contrôlées par l’Etat qui intervient directement dans la gestion de celles-ci pour garantir aux citoyens l’accès à l’emploi et aux services divers. La mise en place des entreprises publiques particulièrement agro-industrielles dans l’ensemble des provinces du Gabon s’est faite dans le but de promouvoir le développement et l’industrialisation du pays, lutter contre l’exode rural, le chômage, améliorer le bien-être des populations des régions où elles sont implantées, réduire les disparités régionales, etc. Quelques années plus tard, on assiste à un changement de décor, la situation des entreprises créées pour servir de fer de lance au développement national n’est guerre luisante. La plupart d’entre elles souffrent de plusieurs maux : effectifs pléthorique dû au recrutement non justifiés par les besoins des entreprises, trésorerie insuffisante, placement à la tête des entreprises des hommes proches du pouvoir plutôt que des gestionnaires compétents, emplois fictifs, fausse factures, poursuite des objectifs divers qui pèsent lourdement sur la gestion des entreprises, et c’est ainsi que la plupart d’entre elles ont été pillées. Afin de les remettre sur les rails de la production, le FMI et la Banque mondiale ordonne à l’Etat gabonais d’appliquer le programme de privatisation perçue comme la seule option possible pour redresser lesdites entreprises. Engagé dans les années 1980, les politiques de privatisation dépassent le cadre économique et induit des changements qui ont des conséquences sociales importantes sur l’entreprise, les catégories socioprofessionnelles, sur l’emploi, le travail, etc. Ces aspects sociaux négligés au début du processus de privatisation ne sont pas encore suffisamment pris en compte et reconnu, alors que ces changements accroissent les inégalités, la précarité et plonge un grand nombre de travailleurs particulièrement les ouvriers dans la vulnérabilité<br>After the African independence the new States were in front of a strong consensus made around the public enterprise as the instrument of economic and social regulation. This is the way built itself in the Gabon as in the rest of the countries of sub-Saharan Africa a good many of public and para-public enterprises controlled by the State which intervenes directly in the management of these to guarantee to the citizen the access to the employment and to the diverse departments. The implementation of the particularly agro-industrial public enterprises in the whole of the provinces of the Gabon was made with the aim of promoting the development and the industrialization of the country, fighting against the drift from the land, the unemployment, improving the well-being of the populations of the regions where they are implanted, to reduce the regional disparities, etc. A few years later, we attend a change of scene, the situation of companies created to serve as spearhead in the national development is gleaming war. Most of them suffer several troubles: staff plethoric due to the recruitment unjustified by the needs for companies, insufficient finance, investment at the head of the companies of the people close to the power rather than the competent administrators, the fictitious jobs, the forged invoice, the pursuit of the diverse objectives which weigh heavily on the management of companies, and so most of them wereplundered. To put back on the rails them of the production, the International Monetary Fund and the World Bank orders to the Gabonese State to apply the program of privatization perceived as the only possible option to raise the aforementioned companies. Committed in the 1980s, the politics of privatization exceed the economic and led frame of the changes which have important social consequences on the company, the socio-professional groups, on the employment, the work, etc. These social aspects neglected at the beginning of the process of privatization are not still enough taken into account and not recognized, while these changes increase the disparities, the precariousness and plunges workers large number particularly the workers into the vulnerability
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Jarry-Omarova, Anna. "Genre du pouvoir et démocratie libérale en Mongolie : analyse de l'échec du mouvement associatif des femmes, entre espace politique, nomadisme et ONG internationales." Phd thesis, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), 2010. http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00545781.

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Abstract:
Notre thèse de doctorat a cherché à révéler les mécanismes explicatifs du net recul de la présence des femmes au sein de l'espace du pouvoir en Mongolie, depuis l'adoption de sa Constitution démocratique en 1992. L'étude a porté sur les différentes stratégies élaborées par les femmes individuellement et collectivement dans la constitution de différents capitaux sociaux afin d'accéder à l'espace du pouvoir : capital politique, économique et intellectuel en première partie, capital familial et symbolique propres à la culture nomade en seconde partie, et enfin capital « féminité » et « reconnaissance internationale » constitué par le mouvement associatif des femmes en troisième partie. La thèse montre que l'une des principales raisons de l'échec de leurs luttes est, non pas le manque de capitaux, mais bien leur instrumentalisation par les leaders politiques. Surtout, elle en arrive à la conclusion que l'espace du pouvoir, distinct de l'espace public et politique, est un espace privé, c'est-à-dire fermé, secret et auto-reproduit, y compris en système démocratique comme en Mongolie.
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Books on the topic "Conditions sociales – Espagne – 1960-1990"

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Daily life in the United States, 1960-1990: Decades of discord. Greenwood Press, 1997.

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Chivallon, Christine. Espace et identité à la Martinique: Paysannerie des mornes et reconquête collective (1840-1960). CNRS, 1998.

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del, Campo Urbano Salustiano, and Fundación Banco Bilbao Vizcaya, eds. Tendencias sociales en España, 1960-1990. 2nd ed. Fundación BBV Documenta, 1994.

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Recent social trends in France, 1960-1990. Campus Verlag, 1993.

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Recent social trends in France: 1960-1990. Campus Verlag, 1993.

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Recent Social Trends in West Germany, 1960-1990. McGill-Queens University Press, 1992.

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Theodore, Caplow, and International Research Group on the Comparative Charting of Social Change in Advanced Industrial Societies., eds. Recent social trends in the United States, 1960-1990. Campus Verlag, 1991.

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Theodore, Caplow, and International Research Group on the Comparative Charting of Social Change in Advanced Industrial Societies., eds. Recent social trends in the United States: 1960-1990. McGill-Queen's University Press, 1991.

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