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1

Schumacher, Michèle. "Des amours de différentes sortes. Féminisme, nature et anthropologie." Revue d'éthique et de théologie morale 290, no. 3 (2016): 11. http://dx.doi.org/10.3917/retm.290.0011.

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2

Dagenais, Huguette. "Méthodologie féministe et anthropologie : une alliance possible." Anthropologie et Sociétés 11, no. 1 (September 10, 2003): 19–44. http://dx.doi.org/10.7202/006385ar.

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Abstract:
Résumé Méthodologie féministe et anthropologie : une alliance possible Après un bref énoncé des principes épistémologiques et éthiques qui sous-tendent la recherche féministe et de la stratégie qui en découle dans la poursuite de projets concrets, l'auteure examine les affinités et apports réciproques entre anthropologie et méthodologie féministe puis souligne les contradictions profondes qui, selon elle, rendent problématique actuellement le développement de la recherche féministe en anthropologie. Elle termine en suggérant quelques pistes à suivre par les anthropologues féministes dans un proche avenir.
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3

Beaucage, Pierre. "Les mouvements amérindiens et l’anthropologie critique." Recherches amérindiennes au Québec 45, no. 1 (February 11, 2016): 5–16. http://dx.doi.org/10.7202/1035160ar.

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Abstract:
La théorie anthropologique a toujours subi l’impact des grands mouvements sociaux. La radicalisation sociale des années 1970 a conduit à l’émergence d’une anthropologie d’inspiration marxiste, puis à celle d’une anthropologie féministe. Présentement la montée des mouvements autochtones s’accompagne de l’éclosion d’une auto-ethnographie, réalisée par des membres d’une jeunesse autochtone scolarisée. Chacun à sa manière, ces trois courants contribuent à une critique de l’anthropologie.
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4

Braun, Françoise. "Matriarcat, maternité et pouvoir des femmes." Anthropologie et Sociétés 11, no. 1 (September 10, 2003): 45–55. http://dx.doi.org/10.7202/006386ar.

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Abstract:
Résumé Matriarcat, maternité et pouvoir des femmes Le matriarcat remis à l'honneur au début des années 70 est un thème privilégié pour la réflexion théorique féministe en anthropologie. En tant que construction intellectuelle, le concept de matriarcat, développé par les évolutionnistes puis par les féministes, met en évidence le discours naturaliste de ces deux groupes et ses effets sur la conceptualisation des rapports de sexe. La discussion du concept de matriarcat est aussi le prétexte à une réflexion sur la maternité et le pouvoir des femmes.
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5

Couture, Denise. "La transcendance de Dieue." Laval théologique et philosophique 62, no. 3 (May 3, 2007): 465–78. http://dx.doi.org/10.7202/015750ar.

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Abstract:
Résumé Après avoir situé le contexte québécois de l’apparition du vocable de la Dieue avec un « e », l’auteure propose l’hypothèse selon laquelle la féminisation du divin ne signifie pas d’abord que la Dieue chrétienne serait de genre féminin, mais renvoie à l’acte d’énonciation féministe. Dans le domaine de la théologie universitaire, on peut analyser le dire la Dieue à partir d’une intersection construite entre une théologie existentielle (anthropologique) et une approche féministe. Dans cette perspective, des théologiennes féministes ont critiqué une compréhension de la transcendance de la Dieue et insisté sur son immanence tout en conservant une dialectique entre les deux termes.
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6

Wilhelm, Jane. "Anthropologie des lectures féministes de la traduction." TTR 27, no. 1 (July 27, 2016): 149–88. http://dx.doi.org/10.7202/1037122ar.

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Abstract:
Cet article se propose d’examiner différentes théories de la lecture, de l’écriture et de la traduction dans le cadre d’une anthropologie interdisciplinaire de la traduction et à partir d’une réflexion féministe se situant aussi dans une perspective herméneutique. Si le concept de « genre » est une catégorie d’analyse utilisée pour désigner les rapports sociaux entre les sexes, c’est également unegrille de lecturede constructions sociales signifiant des rapports de pouvoir. En effet, l’évolution actuelle des sociétés remet en question les acquis du mouvement féministe depuis les années 1970, et la traduction, en mettant au jour des enjeux de pouvoir, peut apporter de nouveaux éléments dans les débats autour de la question du rapport au pouvoir et celle de la violence de la tradition patriarcale. Notre examen de la symbolique de la hiérarchisation valorisant le masculin se réfère notamment aux travaux de Françoise Héritier sur la pensée de la différence sexuée dans les systèmes de représentation. Nous examinerons, à la suite de Lori Chamberlain, l’isotopie métaphorique de la sexualité et du mariage en traduction et le modèle masculin de George Steiner. Nous évoquerons aussi, en souscrivant à l’idée d’un « inconscient théologique » avancée par Jean-René Ladmiral, l’horizon d’un inconscient amoureux qui lui serait lié et qui nous paraît être à l’oeuvre dans toute la pensée sur la traduction et la réflexion traductologique. D’autres lectures de la traduction dans leur dimension amoureuse ou érotique seront également abordées, en particulier celles de Valery Larbaud et de Serge Gavronsky s’articulant autour de l’inconscient freudien. Nous opposerons à l’isotopie métaphorique de la sexualité en traduction et au modèle de Steiner différentes lectures féministes illustrant la liberté de s’insurger contre les stéréotypes et l’inégalité entre les sexes, tout en ouvrant la réflexion sur la question de l’autorité. Les questions de genre, de sexualité et d’autorité en traduction font apparaître des enjeux proprement politiques, et il conviendra en conclusion d’insister sur le pluralisme de l’autorité.
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7

Arambasin, Nella. "Une fiction de l'art au féminin: Artemisia et sa servante." Nottingham French Studies 51, no. 3 (December 2012): 314–29. http://dx.doi.org/10.3366/nfs.2012.0030.

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Abstract:
Artemisia Gentileschi n'est pas seulement une artiste femme reconnue parmi les plus grands peintres du dix-septième siècle, mais aussi le personnage récurrent d'œuvres littéraires et cinématographique de femmes auteures françaises contemporaines (Agnès Merlet, Alexandra Lapierre, Catherine Weinzaepflen, Michèle Desbordes). Ces fictions de l'art poursuivent un questionnement théorique du « gender » dans l'écriture et le cinéma, infléchissant la manière de mettre en récit une vie de femme artiste d'exception. En faire l'analyse permet de comprendre comment cette figure se joue, déjoue ou tombe dans le piège des stéréotypes identitaires, mais aussi de penser la création au féminin à la croisée d'une recherche transdisciplinaire en littérature, histoire de l'art et théories féministes. Le comparatisme ici engagé permet de dégager certains mythes, mais aussi une valeur anthropologique de la création féminine, dont l'indice dans les textes est la servante qui accompagne l'artiste. Car cette servante témoigne d'une culture du labeur, d'un savoir-faire et d'un mode d'existence domestique, qui met en abyme l'activité artistique féminine et ses propres procédures de création.
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8

Decousu, Cécile. "Le féminisme et son trouble." Simone de Beauvoir Studies 33, no. 1 (August 14, 2023): 119–41. http://dx.doi.org/10.1163/25897616-bja10064.

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Abstract:
Résumé Le sexe a été théoriquement et discursivement institué comme binarité biologique et invariant anthropologique, fondements de relations nécessaires. Extrapolé des corps, le « savoir du sexe » les réintègre en normativité – et donc en possibles pathologies de la sexualité. De Beauvoir à Butler, c’est à l’interstice de ces intrications qu’agit le féminisme, en venant les troubler. C’est alors une herméneutique du trouble que cet article tente de retracer, et que l’écriture de Violette Leduc vient incarner.
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9

Strathern, Marilyn. "L'étude des rapports sociaux de sexe : évolution personnelle et évolution des théories anthropologiques." Anthropologie et Sociétés 11, no. 1 (September 10, 2003): 9–18. http://dx.doi.org/10.7202/006384ar.

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Abstract:
Résumé L'étude des rapports sociaux de sexe : évolution personnelle et évolution des théories anthropologiques Plutôt que d'établir l'importance de l'étude des rapports hommes-femmes pour l'ensemble de l'anthropologie, cet article en démontre un de ses aspects. La structure du discours académique féministe anticipait les développements récents de type post-moderne de récriture anthropologique. Cette anticipation met en évidence la relation difficile à bien des égards par le passé, entre la recherche féministe (incluant " l'anthropologie féministe ") et l'ensemble de l'anthropologie (" moderne "). Cette relation est appréhendée par le biais de l'autobiographie. L'expérience est certes toujours personnelle, cependant la difficulté particulière décrite ici n'est pas réductible à la seule forme autobiographique. Pour terminer, l'auteure évoque les développements de l'anthropologie et de l'étude des catégories sociales de sexe pendant les deux dernières décennies.
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10

Saladin D'Anglure, Bernard. "Du projet " PAR.AD.I " au sexe des anges : notes et débats autour d'un " troisième sexe "." Anthropologie et Sociétés 9, no. 3 (September 10, 2003): 139–76. http://dx.doi.org/10.7202/006293ar.

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Abstract:
Résumé RÉSUMÉ/SUMMARY Du projet " PAR.AD.I. " au sexe des anges : Notes et débats autour d'un " troisième sexe " À partir des premières données recueillies dans le cadre du projet PAR.AD.I. (Parenté, adoption, /dentité) dans plusieurs communautés inuit et québécoises et avec le " regard éloigné " que permettent les représentations inuit de la filiation et du transsexualisme, cet article propose un débat anthropologique au sujet d'un nouveau concept, celui du " troisième sexe ". La gestation et les avatars de ce concept sont retracés en marge de grands courants intellectuels (sociologique, anthropologique et psychanalytique) et de mouvements sociaux (socialiste, féministe, gai...) qui depuis un siècle remettent en cause l'héritage judéo-chrétien de notre société, notamment en ce qui concerne la parenté et la sexualité, tant du point de vue de la connaissance que de celui de la morale et du droit.
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Franklin, Sarah, and Delphine Gardey. "40 ans de reproduction médicalement assistée : une lecture anthropologique et féministe." Travail, genre et sociétés 50, no. 2 (October 24, 2023): 31–41. http://dx.doi.org/10.3917/tgs.050.0031.

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Abstract:
Dans cet entretien, Sarah Franklin revient sur son itinéraire, proposant des pistes pour aborder les transformations intervenues dans le champ de la reproduction médicalement assistée depuis 40 ans. Avec des enquêtes sur la médecine régénérative, le clonage ou les marchés de tissus et services reproductifs, Sarah Franklin est une figure incontournable de l’analyse des mutations médicales et sociales contemporaines dans le champ de la reproduction et de la parenté. Elle situe son parcours dans le sillage des pionnières de la critique féministe de l’anthropologie culturelle, des techniques et des sciences : Marylin Strathern, Shulamith Firestone ou Donna Haraway. Elle pointe les enjeux politiques et scientifiques de l’usage des technologies de la reproduction et les transformations intervenues dans la définition de la parenté. Soulignant l’importance des droits conquis par les personnes LGBTQ+, elle interroge les limites de ces transformations mobilisant la question de la « justice reproductive ».
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Mozziconacci, Vanina. "L’éducation, un paradigme pour concevoir l’autonomie ? Anthropologie féministe, vulnérabilité et care." Éthique en éducation et en formation: Les Dossiers du GREE, no. 7 (2019): 30. http://dx.doi.org/10.7202/1066656ar.

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Landry, Jean-Michel. "Repenser la norme, réinventer l’agencéité." Entrevue 34, no. 1 (July 28, 2010): 217–31. http://dx.doi.org/10.7202/044205ar.

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Abstract:
Le premier ouvrage de Saba Mahmood, Politics of Piety..., dont la traduction française est parue aux éditions La Découverte en septembre 2009, se veut un effort de décentrement. En s’intéressant à l’implication des femmes à l’intérieur du mouvement islamique, Saba Mahmood amorce une vaste réflexion sur les concepts qui balisent notre compréhension de l’islam, de l’éthique et du politique. L’objectif? Ébrécher le cadre normatif à travers lequel l’action féministe, la résistance et la liberté sont actuellement envisagées ; et donner un sens réellement anthropologique à la notion d’agencéité (agency).
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Kloos, Peter. "L'anthropologie des années 80 aux Pays-Bas." Anthropologie et Sociétés 11, no. 3 (September 10, 2003): 11–34. http://dx.doi.org/10.7202/006436ar.

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Abstract:
Résumé L'anthropologie des années 80 aux Pays-Bas La tradition fortement ethnographique de l'anthropologie aux Pays-Bas s'explique par le passé colonial du pays et elle a été renforcée par l'instauration de programmes d'aide au développement. Les anthropologues néerlandais ont de la sorte accordé peu d'importance à l'étude de leur propre société. La récession des années 70 a provoqué une crise de l'emploi parmi les jeunes diplômés et a incité les départements d'anthropologie à se concerter pour définir leurs priorités de recherche et d'enseignement. L'anthropologie féministe représente actuellement Tun des domaines de recherche les plus novateurs aux Pays-Bas.
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Labrecque, Marie France. "L'anthropologie du développement au temps de la mondialisation." Anthropologie et Sociétés 24, no. 1 (September 10, 2003): 57–78. http://dx.doi.org/10.7202/015636ar.

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Abstract:
Résumé RÉSUMÉ L'anthropologie du développement au temps de la mondialisation Écrit du point de vue de l'économie politique féministe et basé sur une expérience ethnographique en Amérique latine (surtout au Mexique), cet article porte sur l'anthropologie du développement et son objet, la relation de développement. Le premier objectif de l'article est d'effectuer un retour sur les contributions récentes de différents auteurs dans le domaine et de cerner l'objet de l'anthropologie du développement dans le contexte des processus de mondialisation. Le deuxième objectif est de faire ressortir l'aspect «genre» du développement et de la restructuration économique, tout en faisant le lien avec la question de l'État. Enfin, l'auteure montre que l'approche méthodologique de la relation de développement gagnerait à envisager son déploiement selon différents champs du social. Mots clés : Labrecque, anthropologie du développement, mondialisation, genre, État, économie politique
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Lisse, Élisabeth. "Monoparentalité et sociabilité féminine." Ethnologie française 37, no. 4 (2007): 733. http://dx.doi.org/10.3917/ethn.074.0733.

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Bermudez, Suzy. "L'anthropologie colombienne et les femmes." Anthropologie et Sociétés 11, no. 2 (September 10, 2003): 107–16. http://dx.doi.org/10.7202/006421ar.

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Abstract:
Résumé L'anthropologie colombienne et les femmes L'étude anthropologique des femmes colombiennes est très récente et a porté une attention toute particulière aux paysannes, dans le contexte de la pénétration rapide du capitalisme en agriculture, ainsi qu'aux mécanismes idéologiques de la subordination des femmes, qu'ils soient traditionnels (discours sur leur devoir-être comme épouses ou mères) ou modernes (exaltation par les média de la femme-objet et de la consommatrice). Récemment, plusieurs jalons d'une ethno-histoire de la condition féminine ont été posés.
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Lamour, Sabine. "L’héritage politique de Marie Sainte Dédée Bazile, dite Défilée." Articles 34, no. 2 (September 13, 2022): 107–22. http://dx.doi.org/10.7202/1092233ar.

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Abstract:
Bien qu’elle ait ramassé les restes de l’empereur Jean Jacques Dessalines, assassiné à Pont-Rouge le 17 octobre 1806, Défilée n’est pas considérée comme un personnage historique par l’historiographie haïtienne officielle, qui la présente plutôt comme une folle. Pourtant, en soustrayant le corps du père de la nation à l’opprobre public, elle propose à Haïti un mode d’institutionnalisation de la vie politique qui rompt avec l’ordre nécropolitique que le système colonial lui avait légué. Elle invite les clans rivaux haïtiens à honorer leurs ancêtres, à consacrer la dignité de la vie et à cesser toute hostilité en présence de la mort en tant que fondement de la société. Vivandière de l’armée indigène, donc, ayant le souci des autres, Défilée a un itinéraire qui explique ce geste d’enterrement. Entre anthropologie politique, histoire et analyse féministe, l’auteure saisit le symbolisme du devoir de sépulture aux dépouilles mortelles et dévoile la proposition d’une société haïtienne digne et juste.
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Mazaleigue-Labaste, Julie. "Contribution à l'archéologie de la distinction sexe – genre." Emulations - Revue de sciences sociales, no. 15 (August 18, 2015): 17–30. http://dx.doi.org/10.14428/emulations.015.009.

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Abstract:
La généalogie de la distinction contemporaine entre sexe biologique, genre et orientation sexuelle remonte le plus souvent à la clinique du transsexualisme à partir des années 1960 aux États-Unis, avant sa formulation dans les théories féministes du genre au cours des années 1970. Mais cette distinction puise en réalité ses sources dans une série de discours scientifiques et médicaux sur les relations de même sexe entre 1850 et le début du XXe siècle. Ces derniers poursuivaient des objectifs sociaux et politiques : combattre la stigmatisation et la répression des personnes impliquées dans des relations homosexuelles. Ils ont par-là conduit à rompre avec l’appréhension binaire de la sexualité issue des Lumières et ils ont marqué une transformation anthropologique dans la manière de se représenter la sexualité.
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Breeze, Andrew. "Flore Verdon, Le Royaume arthurien au XIIe siècle: La quête d’une eutopie. Paris: Classiques Garnier, 2022, 545 pp." Mediaevistik 35, no. 1 (January 1, 2022): 449–50. http://dx.doi.org/10.3726/med.2022.01.94.

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Abstract:
Abstract Enlightenment is promised by this volume’s three parts: the first on the “aspects lexicaux, historiques et symboliques” of “le royaume arthurien”; the second on that realm’s “fonctions narratives”; the third on its “dimension anthropologique et mythique” (pp. 41, 42). Part one hence directs us to place-names, theories of feudalism, sacred kingship; part two, the “polarités” of Arthur’s kingdom in twelfth-century narratives; part three, the provision of a “discours utopique” in a quest for “bonheur humain” as relating to (for example) “le banquet royal” or “souveraineté féminine” and so on.
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CALAME, Claude. "L’Hymne homérique à Déméter : un manifeste écoféministe ?" Archimède. Archéologie et histoire ancienne 10 (November 2023): 157–69. http://dx.doi.org/10.47245/archimede.0010.var.01.

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Abstract:
Résumé La prise de conscience du changement climatique avec l’investigation sur ses causes et la préoccupation quant à l’impact des activités humaines sur les transformations de la biosphère ont provoqué une redéfinition du féminisme en écoféminisme. La réflexion sur les relations de domination des hommes sur les femmes se double désormais d’une critique de la domination des humains sur la « nature », sinon de la domination coloniale puis néocoloniale des pays du Nord sur les pays du Sud. La confrontation anthropologique avec les représentations et les pratiques d’une autre culture, en l’occurrence celle de la Grèce ancienne, implique en retour d’adopter un regard critique à l’égard de nos propres représentations et concepts. Une relecture de l’Hymne homérique à Déméter permet de revenir sur les usages féministes de ce poème, par trop centrés sur la relation mère-fille, tout en mettant en cause certaines des conceptions écoféministes contemporaines qui associent au féminin un environnement réduit à l’état d’une « nature », Terre-Mère incarnée dans la divine Gaia… Entre mythe et rituels, le récit du rapt de Perséphone invite à repenser le rôle des pratiques des femmes et des hommes dans leurs rapports avec un environnement par ailleurs indispensable à leur survie, matérielle et culturelle. Abstract Title: The Homeric Hymn to Demeter: an Ecofeminist Manifesto? Rising awareness of climate change, including investigation of its causes and concern about the impact of human activity on the transformations of the biosphere, has prompted a redefinition of feminism into ecofeminism. The reflection on male-female domination has now extended to a critique of men’s domination over “nature”, if not of the colonial then neocolonial domination of the global North over countries in the South. ​The anthropological confrontation with the representations and practices of other cultures – I will here focus on ancient Greece – entails that, in return, we reassess our own representations and concepts with a critical eye. In this rereading of the Homeric Hymn to Demeter, I will reexamine the poem’s feminist uses, which have tended to focus far too much on the mother-daughter relationship, while challenging some contemporary ecofeminist notions that associate the feminine with an environment reduced to the state of “nature”, with Mother Earth embodied in the divine figure Gaia. The narrative of the rape of Persephone – in between myth and ritual – invites us to rethink the role of women’s and men’s practices as they establish relations with an environment that is necessary to their material and cultural survival.
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Dayan-Herzbrun, Sonia. "Quand des féministes africaines remettent en question l’universalité de la domination masculine." Articles 34, no. 2 (September 13, 2022): 149–64. http://dx.doi.org/10.7202/1092235ar.

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Abstract:
L’afroféminisme se propose d’interroger le genre et les concepts qui lui sont associés à partir de leur expérience comme femmes africaines et d’une épistémologie africaine, en remplaçant l’universel abstrait par le principe de l’Ubuntu, selon les personnes ne sont humaines qu’à travers l’humanité des autres. La colonisation a imposé une conception binaire du monde et importé le genre dans différentes régions d’Afrique où la logique sociale était celle de la séniorité. Par l’établissement de la binarité, la colonisation a institué et légitimé la domination masculine. La décolonisation a laissé en place les structures mêmes du pouvoir. La colonialité du genre s’est maintenue et a même été intériorisée par beaucoup d’intellectuelles et d’intellectuels ainsi que de politiques africains. Les historiennes, anthropologues et juristes afroféministes mettent en lumière la flexibilité en matière de sexualité dans l’Afrique précoloniale, de même que la large présence de femmes dans des positions de pouvoir politique, économique, spirituel. Elles proposent de s’appuyer sur ce passé non pour y revenir, mais pour lutter contre les différentes formes d’oppression.
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Fortier, Corinne. "Introduction." Anthropology of the Middle East 16, no. 2 (December 1, 2021): 1–32. http://dx.doi.org/10.3167/ame.2021.160201.

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Abstract:
Abstract While love passes for being a feeling born in the West in the twelfth century, love poetry, in its declamatory or sung form, appeared in the sixth century among the Bedouin of the Arabian desert before flourishing in the Arabic cities, then Persian and finally in Europe. Love passion, excessive in essence, can be said only in excess with its joys and its distress. The man who experiences this state of passion is feminized, finding in the medium of poetry a socially legitimate space to express his emotions, including jealousy, nostalgia or blasphemy. Singing the beauty of the beloved and the disorder she or he inspires is a way of acknowledging his emotional vulnerability and also a mode of love conquest. But if the language of predation can be found in heterosexual and homosexual Arabic or Persian masculine poetry, such language is absent from feminine poetry, this difference revealing the asymmetrical polarity of desire according to gender. Résumé Alors que l'amour passe pour être un sentiment né en Occident au douzième siècle, la poésie amoureuse, sous sa forme déclamatoire ou chantée, est apparue dès le sixième siècle chez les Bédouins du désert d'Arabie avant de fleurir dans le monde arabe citadin, puis persan et enfin occidental. L'amour passion, excessif par essence, ne pouvant se dire que dans la démesure, le discours amoureux est l'expression toujours hyperbolique du pathos avec ses joies et ses détresses. L'homme qui éprouve cet état de passion est féminisé, trouvant dans le médium de la poésie un espace d'expression socialement autorisé pour exprimer ses émotions, y compris celles relatives à la jalousie, à la nostalgie ou au blasphème. Chanter la beauté de l'objet aimé et le trouble qu'il inspire est autant une manière d'avouer sa vulnérabilité affective qu'un mode de conquête amoureuse. Mais si le langage de la prédation est patent dans la poésie hétérosexuelle ou homosexuelle, un tel langage est absent de la poésie féminine, différence révélatrice de la polarité asymétrique du désir selon qu'on est homme ou femme.
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Dussy, Dorothée, and Juliette Rennes. "Expériences de l’inceste et rapports d’âge." Mouvements 115, no. 3 (December 11, 2023): 180–93. http://dx.doi.org/10.3917/mouv.115.0180.

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Abstract:
Anthropologue, directrice de recherche au CNRS, Dorothée Dussy a ouvert il y a vingt ans un important chantier de recherche sur les familles traversées par l’inceste. Alors que les expériences des incesteur·es et des incesté·es ont longtemps constitué un angle mort de l’anthropologie classique, laquelle s’est focalisée sur l’analyse des règles sociales interdisant les alliances matrimoniales incestueuses, ce sont ces expériences qui sont au cœur du travail de Dussy depuis la parution en 2013 de son ouvrage Le Berceau des dominations , réédité en poche en 2021. Entre ces deux dates, la politisation féministe des violences sexuelles sur mineur·es a donné un écho particulier à son travail de recherche, qui a été approprié par un vaste lectorat, au-delà du public académique. Les enquêtes menées par l’anthropologue résonnent aussi avec ce numéro de Mouvements sur le renouvellement en cours des analyses du pouvoir adulte : elles nous aident en effet à réfléchir aux dimensions sexuelles des formes de domination liées à l’écart d’âge et de statut au sein des familles 1 .
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DIALMY, Abdessamad. "Féminisme et islamisme dans le monde arabe: essai de synthèse." Social Compass 43, no. 4 (December 1996): 481–501. http://dx.doi.org/10.1177/003776896043004004.

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Jean-Bouchard, Évelyne. "Vers un institutionnalisme féministe et anthropologique: expériences congolaises multi-scalaires des femmes, du développement et du droit." Canadian Journal of Development Studies / Revue canadienne d'études du développement 43, no. 1 (January 2, 2022): 97–115. http://dx.doi.org/10.1080/02255189.2021.2011164.

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Steinmann, Brigitte. "Donna Haraway, Manifeste cyborg et autres essais. Sciences, fictions, féminismes." L'Homme, no. 187-188 (October 3, 2008): 479–81. http://dx.doi.org/10.4000/lhomme.20592.

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Delage, Pauline. "La violence conjugale à l’épreuve de l’État social : une comparaison franco-états-unienne." Enfances, Familles, Générations, no. 22 (June 9, 2015): 68–84. http://dx.doi.org/10.7202/1031119ar.

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Abstract:
À partir de la fin des années 1970, les associations féministes qui prennent en charge le problème de la violence conjugale se sont insérées dans le secteur social, avec plus ou moins de succès, et ont bénéficié de financements venant de l’État. Dans une période de reconfigurations de l’État social, qui affectent notamment les modes d’attribution des budgets publics, celui-ci perd en légitimité symbolique et voit ses fonctions se modifier. Quels sont les effets de ces mutations sur la prise en charge, étatique et associative, du problème de la violence conjugale ? La comparaison entre la France et les États-Unis met en lumière un paradoxe concernant l’évolution de la cause dans ces deux contextes institutionnels et politiques. Alors que l’État social est moins fort aux États-Unis qu’en France, la légitimité de la cause dans l’espace social permet de créer des droits spécifiques aux femmes victimes et d’instaurer notamment un régime d’exception les prémunissant des contraintes duworkfare.Parallèlement, en France, les organisations féministes oeuvrent toujours à la pleine reconnaissance de ce problème public et semblent davantage menacées par les réductions budgétaires. En s’appuyant sur une enquête ethnographique menée principalement dans le comté de Los Angeles et en région parisienne, cet article propose de retracer les trajectoires de la cause de la violence conjugale prisme des transformations provoquées par les mutations de l’État social.
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Mentanko, Joshua. "Women in nature: Asymmetrical inclusion in ethnographic fieldwork in Mexico, 1940s-1960s." Les Études Sociales 178, no. 2 (February 19, 2024): 137–61. http://dx.doi.org/10.3917/etsoc.178.0137.

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Abstract:
Calixta Guiteras, Esther Hermitte et Joan Ablon ont été des pionnières pour les femmes anthropologues en Amérique du Nord et du Sud. Leurs trajectoires se sont rejointes sur les hauts plateaux du Chiapas au milieu du xx e siècle. La première partie de l’article utilise la correspondance de professeurs masculins pour illustrer la lutte de Calixta Guiteras contre le sexisme de l’école d’enquête sur le terrain de 1942-1943 et contre le cloisonnement des postes permanents. L’analyse suggère que malgré la plus grande inclusion des femmes sur le terrain, la profession ne s’est pas automatiquement féminisée. S’appuyant sur cette idée, la deuxième section consacrée à Esther Hermitte et Joan Ablon montre, à l’aide de leurs carnets, comment l’étude sur le terrain a suscité une prise de conscience des multiples implications du genre dans la conduite de la recherche, née de l’expérience des contradictions de l’inclusion asymétrique. Prises ensemble, ces expériences de genre sur le terrain, où l’on est censé être à la fois participant et observateur, démontrent le développement d’une conscience en relation avec les conditions matérielles de la vie d’une femme « pionnière ». Au cours des années 1940 et 1950, période présentée comme celle de l’inclusion croissante des femmes dans la discipline de l’anthropologie, la présence des femmes dans le domaine a ainsi redimensionné plutôt qu’éliminé les hiérarchies de genre au sein de la discipline.
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Schuerkens, Ulrike. "Sow, Fatou (éd.): La recherche féministe francophone. Langue, identités et enjeux." Anthropos 105, no. 2 (2010): 681–82. http://dx.doi.org/10.5771/0257-9774-2010-2-681.

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Fournier, Daniel. "La morphologie à décrypter." Critique 29, no. 1 (April 12, 2005): 59–69. http://dx.doi.org/10.7202/056338ar.

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Abstract:
Le colloque de 1985 de l'Association canadienne des sociologues et anthropologues de langue française (ACSALF) portait sur «l'évolution des modes de vie... au fil des ans ». Il en est sorti un ouvrage collectif intitulé La morphologie sociale en mutation au Québec (Montréal, ACFAS, 1986,349p. « Cahiers de l'ACFAS », 41). On nous avertit dans la présentation qu'il ne faut pas s'attendre à un «bilan exhaustif, ni même provisoire », mais à des « coups de sonde », jetés ça et là. L'ouvrage contient des textes pertinents, des hypothèses louables, des renseignements utiles ; l'ensemble est informe. Le conflit des langues, la condition féminine, les Amérindiens, l'emploi, l'habitat, les ménages, sont traités plusieurs fois, mais sans connexions évidentes. La synthèse n'est possible qu'en jetant de hardies passerelles entre des contributions assez hétérogènes. Et encore faut-il s'appuyer sur des références extérieures au livre. Je m'y essaierai par concassage, en bousculant les faits et en tirant les hypothèses de leur gangue, pour les aligner tant bien que mal sur une rampe de lancement. Il s'agit de l'évolution des ménages et de ses corollaires, puisque c'est le dossier le mieux documenté de notre ouvrage.
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Hallée, Yves, and Miguel Delattre. "L’apport de la prise en compte de la valeur comparable pour définir la rémunération des emplois à prédominance féminine." Question(s) de management 46, no. 5 (September 11, 2023): 91–103. http://dx.doi.org/10.3917/qdm.226.0091.

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Abstract:
Ce texte traite des enjeux relatifs aux écarts de rémunération entre les hommes et les femmes. Il a pour objet l’inclusion des caractéristiques du travail à prédominance féminine dans les systèmes de rémunération afin de mieux mettre en valeur l’apport de ce travail dans l’atteinte des objectifs de l’organisation. Cette recherche mobilise la littérature sur la notion de valeur comparable, d’égalité, d’équité salariale et de ségrégation professionnelle. Complémentaire aux mesures d’intégration relatives à l’emploi, nous proposons à partir de méthodes d’évaluation des emplois, d’enrichir, à partir de différentes déclinaisons, les facteurs et sous-facteurs d’évaluation de caractéristiques associés au travail à prédominance féminine trop souvent oubliés ou sous-estimés. Cette proposition est suivi d’une illustration concrète d’une démarche de mise en œuvre de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes à partir d’un cas illustratif. Nous contribuons ainsi à améliorer l’égalité de la rémunération entre les femmes et les hommes au regard des exigences légales en proposant un canevas de démarche à réaliser en entreprise pour renforcer le sentiment de justice et l’égalité salariale.
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Tatić, Alesandra. "Une anthropologue post-yougoslave en exile. Réflexions auto-ethnographiques sur le genre et l’identité dans une perspective féministe." Journal des anthropologues, no. 170-171 (December 15, 2022): 69–84. http://dx.doi.org/10.4000/jda.12270.

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Istratii, Romina. "An ethnographic look into conjugal abuse in Ethiopia: a study from the Orthodox Täwahәdo community of Aksum through the local religio-cultural framework." Annales d'Ethiopie 33, no. 1 (2020): 253–300. http://dx.doi.org/10.3406/ethio.2020.1700.

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Abstract:
Ces dernières années, les études sur la violence entre partenaires intimes en Éthiopie se sont multipliées. Les dernières enquêtes éthiopiennes sur la démographie et la santé ont établi que la violence conjugale affectant principalement les femmes est courante et largement légitimée dans toute l’Éthiopie. Étonnamment, très peu de recherches ont été menées sur les réalités plus ethnographiques de la violence conjugale et en particulier sur les connexions entre l’attitude des gens face à la question et leurs croyances religieuses et systèmes culturels. Parallèlement au champ plus large de la violence liée au genre dans le développement de l’Afrique, de nombreuses études disponibles présupposent des explications féministes, associant la violence conjugale à des inégalités de genre favorisées par des paramètres culturels ou religieux, sans fournir de preuves empiriques rigoureuses pour démontrer ce lien. Cet article présente une enquête anthropologique originale, fondée sur la théologie, sur les réalités et les attitudes des individus face aux abus conjugaux chez les chrétiens orthodoxes Täwah e do d’Aksum, dans le nord de l’Éthiopie. Cette étude a adopté une approche conceptuelle et méthodologique décoloniale et a combiné un cadre analytique sensible au genre théorisé de «l’intérieur » avec une étude approfondie de la tradition religieuse locale. L’étude fournit un premier aperçu de certains des mécanismes qui ont contribué à la perpétuation de violences conjugales et à la tolérance envers celles-ci dans les communautés urbaines et rurales d’Aksoum, ajoutant une complexité considérable à l’interprétation des attitudes face à la violence conjugale qui ne sont actuellement pas prises en compte dans les enquêtes démographiques et autres études produites en Éthiopie.
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Hicks, David. "Conjonction féminine et disjonction masculine chez les Tetum (Timor, Indonésie orientale)." L'Homme 25, no. 94 (1985): 23–36. http://dx.doi.org/10.3406/hom.1985.368561.

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Michon, Caroline. "Nouvelles Questions féministes, 2020, 39 (1) : Partir de soi. Expériences et théorisation." L'Homme, no. 243-244 (December 25, 2022): 250–51. http://dx.doi.org/10.4000/lhomme.44887.

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Du Bouëtiez de Kerorguen, Emmanuelle, and Valérie Delattre. "La commanderie Saint-Jean de l’Isle à Corbeil-Essonnes. Essai d’interprétation des données archéologiques et funéraires." Archéologie médiévale 32, no. 1 (2002): 105–34. http://dx.doi.org/10.3406/arcme.2002.1590.

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De la commanderie hospitalière de Saint-Jean de l'Isle à Corbeil-Essonnes, il ne subsiste plus que l’église (XIIIe siècle). L ’intervention qui a eu lieu le long de son flanc sud a mis au jour une partie du cloître, ainsi qu ’une portion du bâtiment situé sur son aile orientale. Contrairement à la plupart des commanderies, Saint-Jean de l’Is le, qui fut l’une des plus importantes de l’Ordre, possédait un véritable monastère. Une trentaine d ’inhumations ont été exhumées du cloître aussi bien dans les galeries que dans la cour. L’étude anthropologique souligne le bon état général des individus, reflet d’une population plutôt privilégiée, et démontre une organisation assez claire de l’espace funéraire trahissant une certaine hiérarchisation. Dans la cour, la population est très juvénile et fortement féminine. Les défunts sont enveloppés dans un suaire puis directement déposés dans la fosse, sans autre aménagement. Les galeries n ’accueillent en revanche que des adultes, femmes et hommes. Ici les défunts sont habillés, placés dans des coffres anthropomorphes en plâtre puis, plus tardivement, dans des cercueils de bois parfois accompagnés de vases à encens datés du milieu du XIVe siècle. Au nord de l’église, toujours dans l’enceinte de la commanderie, la présence apparemment dense de tombes suggère l’existence d’un cimetière plus conséquent de type paroissial. Les vestiges d’un vaste hypocauste gallo-romain sont en partie préservés sous l’établissement religieux.
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Lieber, Marylène, and Marta Roca i Escoda. "Violences en famille : quelles réponses institutionnelles ?" Enfances, Familles, Générations, no. 22 (June 9, 2015): i—xiii. http://dx.doi.org/10.7202/1031115ar.

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Si la famille est en général synonyme d’intimité et de relations de confiance, elle peut également être un lieu d’abus, de contrôle ou de violences. Les diverses formes de violences qui se déroulent dans la sphère privée ont été dénoncées dès les années 1970 par les mouvements féministes. Elles ont alors fait l’objet d’une variété de politiques et d’actions publiques ayant pour vocation de défendre et d’accompagner les victimes, de punir et soigner les agresseurs ou de rétablir des liens familiaux distendus. En s’attachant à la façon dont ces violences ont été définies dans des contextes différents, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique latine, cet article a pour ambition de donner à voir les perspectives variées que recouvrent des catégories d’action publique aussi diverses que violences conjugales, violences domestiques, violences intrafamiliales ou encore féminicides ou fémicides, et les conséquences que ces différentes visions du problème ont sur sa prise en charge. Largement influencé par les études genre et la sociologie des problèmes publics, cet article, notamment à travers la présentation des contributions qui composent ce numéro de la revueEnfances Familles Générations, entend questionner les notions de violences de genre dans le cadre familial, dont les frontières sont fluctuantes et investies de façon variée, ainsi que les formes d’institutionnalisation du problème et les solutions qui sont envisagées.
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Lengauer, Dayana. "Searching for an ‘Authentic Encounter’." Social Anthropology/Anthropologie Sociale 31, no. 2 (June 1, 2023): 84–99. http://dx.doi.org/10.3167/saas.2023.310207.

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Abstract:
Abstract By attending to the conceptualisations of interfaith student and youth groups in Bandung, Indonesia, in response to state ideologies and regulatory policies, this article examines new approaches to the concept of pluralism – approaches that recognise the affective economies of how people construe and deal with difference. Conceptualisations of ‘authentic encounter’ not only pose a direct critique to the dividing effects of the legal codification and categorisation of difference – a critique that anthropologists working in societies characterised by ethnic and religious diversity voiced alongside feminist thinkers – but also reveal great potential for theoretical reflections from below. By drawing on contemporary anthropological work on pluralism in Southeast Asia and leaning on the anthropological literature on affect, this article shows how conceptualisations of ‘authentic encounter’, which circulate among groups of predominantly young activists, situate feelings and emotional states directly into ideas of how diversity should be dealt with. By doing so, they not only challenge the limits of pluralism as a politico-legal category but also espouse a concept of pluralism that is essentially embedded in the emotional life and social activities of those living with difference. Résumé Cet article propose une nouvelle approche du concept de pluralisme. Il propose une enquête sur les conceptions des groupes étudiants et de jeunesse interreligieux en réponse aux idéologies d’État et aux politiques de contrôle à Bandung en Indonésie. Je suis intéressons particulièrement aux « économies affectives » qui permettent aux personnes d'interpréter et de mieux comprendre la différence. Les conceptualisations de la rencontre authentique ne posent pas seulement une critique directe aux effets de démarcation liés à la codification juridique et au classement de la différence – les anthropologues qui travaillent dans des sociétés caractérisées par la diversité religieuse et ethnique, ainsi que les chercheurs féministes, ont déjà exprimé cette critique. Ces mêmes conceptualisations possèdent également un potentiel pour la réflexion théorique, notamment sur le pluralisme en Asie du sud-est et pour l'anthropologie des affects. Je montre comment les conceptualisations de la rencontre authentique, qui circulent parmi des groupes activistes majoritairement jeunes, transposent des sentiments et des états émotionnels en idées pour interpréter la diversité. En agissant ainsi, ces groupes contestent les limites de pluralisme en tant que catégorie politique et légale. Ils expriment aussi un concept de pluralisme ancré dans la vie émotionnelle et les activités sociales de ceux qui vivent avec la différence.
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Robledo Silvestre, Carolina, and Paola Alejandra Ramírez González. "Situating the Investigation on Clandestine Graves in Mexico." Social Anthropology/Anthropologie sociale 30, no. 3 (September 1, 2022): 79–95. http://dx.doi.org/10.3167/saas.2022.300306.

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Abstract:
English Abstract: Over 90,000 people have been disappeared as a result of the War on Drugs that takes place in Mexico. Most of them are young people from poverty-stricken communities, stigmatised and targeted by an ongoing military campaign for their alleged connection to ‘organised crime’. Drawing on the experience of the search for bodies in hidden mass graves initiated by a group of mothers of those who have disappeared in the state of Sinaloa (Mexico), this article aims to provide a comprehensive reflection of the emotional turn and the forensic turn, from a feminist perspective. Our ethnographic contribution focuses on how Las Buscadoras (The Searching Women) resist rational acts related to the legal and scientific treatment of dead bodies through the mobilisation of symbolic, ritualistic and political community actions that reveal novel forms of affective recognition of and care for the dead. This, we argue, has resulted in a plurality of practices and meanings around truth and justice.French Abstract: Plus de 90 000 personnes ont disparu en raison de la guerre contre la drogue qui se déroule au Mexique. La plupart d’entre elles sont des jeunes issus de communautés pauvres, stigmatisés et ciblés par une campagne militaire permanente en raison de leurs liens supposés avec le « crime organisé ». S’appuyant sur l’expérience de la recherche de corps dans des fosses communes cachées initiée par un groupe de mères de disparus dans l’État de Sinaloa (Mexique), cet article vise à fournir une réflexion globale sur le tournant émotionnel et le tournant médico-légal, dans une perspective féministe. Notre contribution ethnographique se concentre sur la façon dont Las Buscadoras (les femmes qui cherchent) résistent aux actes rationnels liés au traitement légal et scientifique des cadavres par la mobilisation d’actions communautaires symboliques, rituelles et politiques qui révèlent de nouvelles formes de reconnaissance affective et de soins pour les morts. Nous soutenons que cela a donné lieu à une pluralité de pratiques et de significations autour de la vérité et de la justice.
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Mouflard, Claire. "Stages, Streets, and Social Media." French Politics, Culture & Society 40, no. 2 (June 1, 2022): 29–51. http://dx.doi.org/10.3167/fpcs.2022.400203.

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Abstract:
At the onset of the Covid-19 pandemic, intersectional feminists in France turned to social media to denounce the racism, misogyny, and sexual harassment that have plagued the French film industry and society at large for generations. Although their activism had started long before the pandemic with the Me Too and Black Lives Matter movements, the online debates they initiated during the March–May 2020 lockdown (when it became illegal to march, protest, or simply gather in public) reached new and larger audiences beyond their own feminist and artistic spheres. Social media posts and actions by Aïssa Maïga, Rokhaya Diallo, Noémie de Lattre, and comedy duo Camille et Justine elicited strong reactions from opposing parties, notably the “masculinistes” and the “féministes identitaires.” This article highlights these artists’ intersectional discourses, along with the verbal violence they endure online, and ponders the question of equity in terms of digital access and literacy.
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Bonono, Chantal. "Daoud (Mohamed), Bendjelid (Faouzia), Detrez (Christine), dir., Écriture féminine : réception, discours et représentations. Actes du colloque international organisé le 18 et le 19 novembre 2006 à Oran. Oran : Centre National de Recherche en Anthropologie sociale et culturelle, 2010, 284-260 p. [bilingue arabe-français] – ISBN 978-9961-813-39-3." Études littéraires africaines, no. 35 (2013): 166. http://dx.doi.org/10.7202/1021728ar.

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Dominguez, Virginia. "Anthropologie israélienne." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.130.

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Abstract:
Israël est un pays complexe et les anthropologues qui en font l’étude le savent bien (Dominguez 1989; Marx 1980; Motzafi-Haller 2018). La plus grande partie de l’anthropologie en Israël a jusqu’à présent été réalisée par des anthropologues juifs, hommes et femmes, ashkénazes (principalement d’ascendance européenne du nord et de l’est d’Europe) et mizrachi (principalement d’origine nord-africaine, ibérique et du Moyen-Orient). Les juifs ashkénazes ont largement prédominé dans les domaines politique, universitaire, économique et artistique au cours des premières décennies qui ont suivi la création de l'État d'Israël, ce pays qui vient de fêter ses 70 ans. Il n'est donc pas surprenant qu’on y retrouve beaucoup plus d'anthropologues juifs ashkénazes que d’anthropologues juifs Mizrachim ou d’anthropologues palestiniens. La plupart des anthropologues en Israël sont des anthropologues sociaux ou socioculturels (Abuhav 2015). Certains d’entre eux sont des anthropologues praticiens / appliqués qui travaillent dans les ministères de l’éducation, de la santé et de l’absorption des immigrants juifs et qui ont font partie d’une association d’anthropologie appliquée. Mais beaucoup n’adhèrent à aucune association. L'archéologie, partie des quatre champs de l’anthropologie selon la conception américaine de cette dernière, n'est pas considérée comme une carrière anthropologique en Israël, même si elle y est considérée comme une discipline visible et importante. On trouve la présence d’anthropologues médicaux et biologiques en Israël, mais ils ne sont certainement pas la majorité et ils sont rarement embauchés par les départements de l'université ou du collège dans lesquels travaillent la plupart des anthropologues universitaires. Jusqu'à récemment, tous ces départements étaient dans les faits des départements de sociologie et d'anthropologie, composés d’une majorité de sociologues. Ce n'est que depuis 5 ans qu'un département entièrement composé d’anthropologues a vu le jour, soit le département de l'Université de Haïfa qui se consacre au niveaux supérieurs de formation. L’association d’anthropologie d’Israël ((HaAguda HaAntropologit HaYisraelit)) remonte au début des années 1970 et n’a compté jusqu’à présent que des anthropologues juifs comme chefs ou présidents. Des efforts ont été faits pour changer cette situation au fil des ans, car tous les membres de l’Association ne sont pas juifs et certains d’entre eux croient fermement qu’ils ne doivent pas tous être juifs. Cette question demeure délicate pour certains des membres les plus en vue de la communauté anthropologique en Israël, citoyens d’Israël mais également Palestiniens (Kanaaneh 2002; Sa’ar 2016). Alors que l’association d’anthropologie d’Israël s'oppose largement à l'occupation de la Cisjordanie et à toute forme de discrimination à l'encontre des Palestiniens, en particulier de ses concitoyens, cette organisation est toujours israélienne et a toujours été une association fortement juive. En fait, ce n’est que récemment que la plupart des départements universitaires israéliens ont engagé des Arabes, des Palestiniens, voire des musulmans, en tant que membres du corps enseignant. Pour les quelques Palestiniens qui occupent actuellement ces postes dans des universités ou des collèges israéliens, les postes de direction de l'association anthropologique israélienne les laisseraient ouverts à la critique selon lesquelles ils seraient simplement des collaborateurs ou des complices des sionistes israéliens qui considèrent Israël comme un pays réservé aux juifs et un pays réalisé par les juifs dont les valeurs morales l'obligent à être tolérant envers les non-Juifs parmi eux. Ainsi, une nouvelle association appelée Insaniyyat a simplement été créée ces dernières années pour et par des anthropologues palestiniens Pendant des années et avant la date de la fondation de l’association (1973) l’anthropologie a été enseignée aux niveaux universitaire dans toutes les grandes universités israéliennes et les étudiants ont obtenu un baccalauréat en sociologie et en anthropologie, une maîtrise en anthropologie et un doctorat en anthropologie en Israël. Le corps professoral et les étudiants israéliens font des recherches, présentent leurs travaux lors de conférences et pratiquent périodiquement des activités d'anthropologie engagée ou de plaidoyer. La qualité de leurs recherches et de leurs publications est généralement élevée, et les universités s'attendent à de nombreuses publications dans des revues savantes internationales de haute qualité destinées à toute personne considérée pour une promotion et une permanence. Pendant des années aussi, l'anglais a été fortement enseigné et fortement favorisé à la fois dans la communauté universitaire en général en Israël et dans la communauté anthropologique israélienne en particulier. En fait, la publication en hébreu dans des revues israéliennes n'a pas autant de valeur que celle dans des revues de langue anglaise au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie ou au Canada. Une partie de cette tendance est valable pour les universités israéliennes en général, mais une autre est spécifique à l'anthropologie en Israël. Au fil des ans, plusieurs influences ont marqué l'anthropologie en Israël. Le regretté professeur Shmuel Eisenstadt (1967), qui a marqué la sociologie et l'anthropologie en Israël, en particulier dans son département d'origine à l'Université hébraïque de Jérusalem, compte parmi celles-la. Pendant bon nombre d'années, ce professeur a été nommé à Harvard (pendant six mois) alors qu'il était également à l'Université hébraïque de Jérusalem. Ce professeur se croyait autant anthropologue que sociologue et considérait l'anthropologie comme une branche de la sociologie, cela bien que ce n’était généralement pas l’opinion des anthropologues qu’il était disposé à engager comme professeurs dans ce même département. Sa connexion à Harvard était importante. C’est vers les États-Unis qu’il s’est tourné en ses qualités de sociologue et d’anthropologue, mais aussi que sur l’organisation de l’enseignement supérieur en Israël. Ce n’était pas l’Allemagne, la Pologne, la France, l’Italie ou tout autre pays imaginable. Ce n’est donc pas un hasard si ce chercheur a privilégié les publications en anglais et plus particulièrement aux États-Unis. La deuxième influence importante qui a marqué l’anthropologie israélienne a été celle de la Manchester School dirigée par Max Gluckman, un juif sud-africain émigré en Angleterre à l’origine de ce puissant département d'anthropologie à l'Université de Manchester en Angleterre. Gluckman a formé des anthropologues à Manchester pour effectuer des travaux d'anthropologie sociale en Israël, et certains de ses plus importants étudiants sont restés en Israël et y sont devenus professeurs d'anthropologie sociale. Une troisième influence sur le développement de l'anthropologie en Israël fut le sionisme travailliste lui-même. Des juifs d'autres pays sont venus s'installer en Israël pour participer au développement d'un Israël à tendance socialiste dans les années 1950 et 1960. Certains d'entre eux étaient des anthropologues titulaires d'un doctorat de pays anglophones (ou dominants anglophones), comme les États-Unis, le Royaume-Uni, Canada, l’Australie, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande. Pendant de nombreuses années, peu de postes de professeur d’anthropologie dans des universités israéliennes ont été occupés par des Israéliens nés dans le pays, et certainement pas par des anthropologues n’ayant jamais étudié dans un pays anglophone, suivi une formation postuniversitaire dans un pays anglophone ou encore terminé au moins un postdoc dans un pays anglophone. Quand des collègues qui sont des rédacteurs de revues anglophones en anthropologie aux États-Unis, au Royaume-Uni ou au Canada font une remarque sur le nombre de manuscrits qu’ils reçoivent d’anthropologues israéliens et sur leur qualité, je souris. Les anthropologues israéliens publient en dehors d’Israël parce que leur université accorde plus d’importance, en particulier dans les articles de revues, et que leurs textes sont bons (c’est-à-dire que leurs problèmes sont familiers et qu’ils respectent les normes des articles de journaux aux États-Unis), car ils ont en grande partie été formés et par des anthropologues anglophones. Une génération plus jeune est maintenant moins à l'aise de publier ou de présenter ses recherches en anglais, parce que l'anglais n'est pas la langue maternelle des anthropologues israéliens, mais le fait demeure qu'ils lisent des livres et des articles en anglais tout au long de leurs études universitaires. Il faut mentionner que peu de livres ou d'articles académiques sont traduits de l’anglais vers l’hébreu. Quoi que les conférences et conversations universitaires soient en hébreu, de nombreux livres et articles qu'ils sont censés lire sont en anglais. Quels sont les champs et thèmes de recherche privilégiés par ces anthropologues ? Sans surprise, ils travaillent sur une variétés de sujets, mais aussi, sans surprise, on note quelques changements au fil des ans (Feldman 2008; Levy et Weingrod 2004; Markowitz 2013). Les premières vagues d'anthropologues en Israël avaient tendance à travailler sur des groupes d'immigrants juifs non ashkénazes en Israël ou sur des communautés non juives vivant en Israël. Pour la plupart, ils ont étudié les kibboutzim et les moshavim ou villes de développement en Israël. Cette tendance s’est partiellement modifiée dans les années 1980 et 1990, mais la plupart des anthropologues israéliens travaillent encore largement sur le terrain en Israël et non en dehors d’Israël. L'adaptation et l'intégration des nouveaux arrivants ne sont plus des thèmes dominants. D’autres thèmes de recherche apparaissent tels que les LGBTQ, les New Agers en Israël, certains se penchent sur la science et la technologie en Israël, d’autres sur la reproduction et sa politique en Israël, sur le néolibéralisme en Israël ou encore les tribunaux de conversion en Israël. Les autres sujets prédominants sont l'anthropologie médicale et psychologique, la jeunesse, le féminisme et le genre, et ainsi que les études environnementales. L'anthropologie israélienne interroge de nombreux aspects de la vie en Israël. Elle se considérait de gauche dans les premières décennies d’Israël (quand Israël avait un gouvernement à tendance socialiste) comme c’est toujours le cas aujourd’hui (malgré le mouvement connu d’Israël vers la droite) (voir Lomsky-Feder et Ben-Ari 2000). L'anthropologie israélienne a longtemps été influencée par l'anthropologie dans le monde anglophone et aucun signe n’indique que cela soit en train de changer. L’anthropologie israélienne a longtemps été centrée sur la vie en Israël (juive et arabe) ; bien que les thèmes de recherche aient tendance à se diversifier, et encore là tout indique que cette tendance se poursuit, même si davantage d’anthropologues israéliens travaillent dorénavant sur terrains en dehors d’Israël. Les anthropologues israéliens ont reçu une formation rigoureuse à tous les niveaux de leurs études universitaires, et je vois que cela continue. Reste à savoir si les juifs et les palestiniens trouveront davantage de collaborations que ce que l’on constate aujourd’hui. Lorsque la communauté anthropologique américaine a sérieusement envisagé le mouvement BDS (mouvement britannique de boycott, désinvestissement et sanction face à Israël) (voir Redden 2016) les anthropologues israéliens se sont préparés au boycott qu'ils attendaient des départements, revues et maisons d'édition anthropologiques américains. Ils ont également subi un peu de pression (de leurs universités et de leurs collègues) pour combattre le BDS. Beaucoup s'inquiètent de l'impact du BDS sur la communauté anthropologique israélienne. Rétrospectivement, c’est un signe vraiment visible de la manière dont la communauté anthropologique israélienne a été liée - et continue de l’être - à la communauté anthropologique américaine. Certains[DVR1] [DVR2] [DVR3] [DVR4] anthropologues israéliens de la première génération craignent que la jeune génération ne fasse plus de travail sur le terrain en immersion totale et, partant, que l'anthropologie disparaisse bientôt de la vie et du monde universitaire israéliens, mais je vois des continuités tout autant que des changements dans l'anthropologie israélienne, et je ne pense pas que l'anthropologie est susceptible de disparaître en Israël.
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Auclair, Isabelle. "Féminismes." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.096.

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Abstract:
« Nous sommes tous féministes » affirmait Chimamanda Ngozi Adichie en 2015. L’argumentaire de cette auteure nigériane met de l’avant l’importance de réfléchir et d’agir collectivement pour enrayer les inégalités qui existent entre les hommes et les femmes, déboulonnant ainsi l’idée que l’égalité serait atteinte et réaffirmant la pertinence du féminisme. Le féminisme peut être défini comme une «prise de conscience d’abord individuelle, puis ensuite collective, suivie d’une révolte contre l’arrangement des rapports de sexe et la position subordonnée que les femmes y occupent dans une société donnée, à un moment donné de son histoire» (Toupin 1998 : 10). La reconnaissance de l’oppression des femmes et des inégalités systémiques qui en découlent est centrale aux théories, aux mouvements et aux luttes féministes. Cependant, la modulation historique et géographique de cette oppression, selon le contexte social et culturel, génère des conceptions diversifiées des causes menant à la subordination des femmes et des mesures à prendre pour atteindre l’égalité. Reconnaissant l’hétérogénéité du féminisme, il est pertinent d’utiliser le pluriel pour aborder de façon plus large «les féminismes». Cette diversité des théorisations et des mouvements féministes rend l’exercice de définition et de catégorisation complexe, voire limité. Il est toutefois possible de poser des balises et des pistes de définition en s’intéressant aux différents courants de pensée. Dans une perspective historique, la pensée féministe est souvent représentée en trois vagues, bien que celles-ci recoupent une multitude de courants. La première vague est associée à la période du début du XXe siècle, qui a vu notamment l’émergence du mouvement des suffragettes pour les droits politiques des femmes. Alors que la deuxième vague est généralement associée aux combats sociaux initiés dans les années 1960 visant notamment les revendications quant aux droits sexuels et reproductifs des femmes et le droit à une vie sans violences, la troisième est associée à la période contemporaine du début du XXIe siècle et à l’éclatement des conceptions et la diversité des points de vue, notamment par les réflexions queer, intersectionnelles et postcoloniales. Bien que cette catégorisation soit aidante parce que simple, elle cache la diversité des courants et leur chevauchement. Aborder la définition des féminismes par ses différents courants permet une meilleure prise en compte de cette diversité mais demeure tout de même réducteur puisque tous les courants ne peuvent être détaillés et chacun est complexe et comporte ses propres nuances et tensions. La conception des causes des inégalités et des façons de les aborder diffèrent entre les courants. Les tenant.e.s du féminisme libéral et égalitaire remettent en question le rôle traditionnel des femmes et les discriminations qu’elles vivent en recherchant l’égalité de droits. Les féministes s’inscrivant dans le courant radical (Mathieu 1991) souhaitent aller à la racine de l’oppression des femmes qu’elles identifient comme étant le système et les structures patriarcales. Selon Christine Delphy (2004 : 155), le patriarcat « (…) désigne une formation sociale où les hommes détiennent le pouvoir, ou encore, le pouvoir des hommes. Il est ainsi quasi synonyme de « domination masculine » ou d’oppression des femmes ». Ce système de dévalorisation du féminin, soutenu par les structures inégalitaires et nourri par les manifestations machistes, engendre la subordination des individus associés à ce groupe. Le courant marxiste féministe priorise quant à lui la prise en compte de l’exploitation économique des femmes en raison du système capitaliste. Combinant certains éléments des féminismes radical et marxiste, le féminisme matérialiste critique l’idée que le capitalisme prévaudrait sur le patriarcat. Ce courant s’attarde à l’analyse des conditions matérielles d’existence et à l’oppression des femmes au quotidien entre autres grâce au concept de division sexuelle du travail (Kergoat 2000). D’autres courants féministes émergent pour mettre de l’avant les réalités différenciées et les multiples oppressions que vivent les femmes, que ce soit en raison de leur orientation sexuelle, notamment par le féminisme lesbien qui donnera les bases de la réflexion sur l’hétérosexisme. Le féminisme afro-américain nait de l’invisibilisation des femmes afro-américaines dans les mouvements des droits civiques, en tant que femmes, et dans les revendications féministes, en tant qu’afro-descendantes (hooks, 1981). Ce courant met de l’avant l’importance d’analyser l’imbrication des différents systèmes d’oppression et leurs impacts sur la vie des femmes. Cette prise en compte donnera naissance au féminisme intersectionnel (Crenshaw 1989) lequel permet de reconnaître la co-construction des systèmes inégalitaires, incluant le sexisme, le racisme, la classe sociale, l’hétérosexime et le capacitisme ou validisme (stéréotypes, dévalorisation et discriminations des personnes en situation de handicap), ainsi que les effets imprévisibles de leur articulation. Selon Patricia Hill Collins et Sirma Bilge (2016), l’intersectionnalité s’appuie sur six idées de base : les inégalités sociales, le pouvoir, la relationnalité, le contexte social, la complexité et la justice sociale. Pour certaines féministes postmodernes, notamment celles ayant développé les théories queer, ce sont les catégories sociales binaires du sexe et du genre qui doivent être déconstruites pour éliminer les inégalités. Judith Butler (2004) parlera à cet effet de «défaire le genre». D’autres courants, plus marginaux, tels que le féminisme de la différence ou essentialiste, le féminisme anarchique ou l’écoféminisme, proposent d’autres analyses des causes des inégalités ainsi que des mesures pour les éradiquer. Les diverses perspectives féministes impliquent, entre autres, la priorisation de la prise en compte des besoins, des intérêts, des expériences des femmes et de leur propre analyse de celles-ci. S’appuyant sur leurs réalités et leurs enjeux spécifiques découlant du processus de colonisation qu’elles ont subi (et subissent encore), les femmes autochtones et des Suds ont développé les féminismes autochtones, postcoloniaux et décoloniaux (Verschuur et Destremau 2012). En somme, les féminismes proposent des analyses multiples et variées de la dissymétrie, de la binarisation et de la hiérarchisation des rapports sociaux de sexe et des inégalités qui en découlent. Les féminismes cherchent ainsi à visibiliser et à expliquer les inégalités systémiques que vivent les femmes de tous les horizons et qui se manifestent aux niveaux structurels, normatifs, organisationnels et comportementaux. Dans cette optique, les recherches et les initiatives féministes s’inscrivent dans une démarche de justice sociale visant à transformer en profondeur les rapports sociaux pour mettre en place des sociétés plus égalitaires (Dagenais 1987). Cette démarche multidisciplinaire, à laquelle plusieurs anthropologues ont contribué (notamment, Françoise Héritier (2007) et Nicole-Claude Mathieu dans le contexte européen francophone et Marie France Labrecque (2012) et Huguette Dagenais en contexte québécois), vise des changements sociaux. Pour ce faire, elle se déploie à la fois au niveau conceptuel, par le développement de théories et de méthodologies, que pratique dans les actions et les revendications sociales. Comme le suggère Diane Lamoureux (2016 : 18) « (…) le féminisme est le lieu d’une diversité idéologique qui ne constitue pas un frein, mais plutôt un moyen fécond de réfléchir et de se développer». Le slogan de 2015 de la Marche mondiale des femmes est évocateur de la pertinence des luttes et des réflexions féministes dans un contexte de diversité : «Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche! »
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Levy, Joseph. "Colonialité." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.067.

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Abstract:
Parmi les perspectives anthropologiques qui structurent le champ des études coloniales et post-coloniales, on peut retenir celle de la colonialité développée dans l’école socio-anthropologique latina-américaine qui veut mettre en évidence la continuité existant entre les périodes coloniales et post-coloniales. Ce concept renvoie en premier lieu à l’analyse des rapports de pouvoir dans cette région. Liée à la progression du capitalisme dans ces régions périphériques et subalternes, la colonialité structure de façon profonde l’ensemble des relations sociales et, à part celles qui se fondent sur les critères de race et d’ethnicité (Quijano 2007) « inclut, normalement, les rapports seigneuriaux entre dominants et dominés ; le sexisme et le patriarcat ; le familismo (jeux d’influence fondé sur les réseaux familiaux), le clientélisme, le compadrazgo (copinage) et le patrimonialisme dans les relations entre le public et le privé et surtout entre la société civile et les institutions politiques » (Quijano 1994). Ce concept a été élargi pour rendre aussi compte du rapport au pouvoir, car la colonialité ne se limiterait donc pas à la sphère politique, mais affecterait celle des connaissances et des savoirs. Dans cette perspective, Lander (2000) a analysé comment les sciences sociales ont contribué à renforcer le néolibéralisme qui se veut un discours hégémonique d’un « modèle de civilisation, […] comme une synthèse extraordinaire des présupposés et des valeurs fondamentales de la société libérale moderne touchant l'être humain, la richesse, la nature, l'histoire, le progrès, la connaissance et la bonne vie » (2000, p.4) [1][1]. Ce discours doit être déconstruit pour mettre en évidence ses fondements idéologiques et épistémologiques visant à la naturalisation de la société libérale et remettre en question les principes de neutralité et d’objectivité à la base des sciences sociales contemporaines. Cette déconstruction se nourrit déjà des travaux issus de plusieurs approches critiques dont, entre autres, les études féministes, les apports des chercheurs de l’Inde et du continent africain. Mignolo (2001) s’est penché, quant à lui, sur la « géopolitique de la connaissance » , pour montrer comment les différences dans les perspectives coloniales issues du centre et de la périphérie ont contribué à une « double conscience épistémologique » où « l’épistémé monotopique de la modernité est confrontée à l’épistémé pluritopique de la colonialité. La double conscience épistémologique n’est pas une position de défense de l’“antimodernité ”. Au contraire c’est une épistémé de la frontière, du bord de la pensée, énoncée à partir de la colonialité » (2001, p. 57). Cette réflexion épistémologique a été reprise par Fatima Hurtado Lopez (2009) qui insiste sur les inégalités existant dans la production des connaissances et la dévalorisation de celles issues des groupes dominés. Selon elle, pour transformer cette situation, la décolonisation du savoir ne consiste pas en une « croisade contre l'Occident au nom d'un autochtonisme latino-américaniste, de culturalismes ethnocentriques et de nationalismes populistes. Il ne s'agit pas non plus d'aller contre la science moderne ni de promouvoir un nouveau type d'obscurantisme épistémique […]. Il s'agit au contraire, de créer une pensée intégrative et transdisciplinaire où la science occidentale puisse s'articuler avec d'autres formes de production de connaissances. Le groupe propose ainsi -face à l'universalité monologique impériale- une pluriversalité décoloniale capable d'ouvrir la possibilité d'une pensée alternative et plurielle ». L’étude de la construction de la discipline anthropologique, de ses savoirs et de sa transmission a fait l’objet d’une analyse qui s’inspire du concept de colonialité du pouvoir et du savoir. Escobar et Restrepo (2009) mettent d’abord en évidence les distinctions essentielles entre « anthropologies hégémoniques » et « anthropologies subalternes ». Les premières renvoient à la discipline, au plan théorique et pratique, telle que pensée et encadrée dans les départements d’anthropologie des universités américaines et européennes (Angleterre et France). L’hégémonie est ici conceptualisée « non comme une domination, une imposition ou une coercition que comme ce qui s’opère au fil du temps à partir du sens commun disciplinaire et qui se tient en dehors de tout examen » (Escobar et Restrepo 2009, p. 84). Quant aux secondes, elles renvoient aux anthropologies négligées par les centres hégémoniques et elles se situent dans les marges, les interstices des centres anthropologiques divers, indépendamment de leur localisation géographique. Elles n’obéissent pas aux canons de la discipline normée touchant les théories, les méthodologies, la publication et la diffusion des savoirs, qui fondent la colonialité, et n’attendent pas une reconnaissance de sa part. Aux yeux du « système-monde de l’anthropologie » conceptualisé comme renvoyant à des relations structurales de pouvoir disciplinaire marquées par l’imposition de discours et les modalités de sanction de l’expertise (examens, titres, etc.), les anthropologies subalternes n’obéissant pas au diktat de l’expertise, les savoirs des populations sont dévalorisés et disqualifiés. Par ailleurs, les modalités associées à l’acquisition des compétences anthropologiques, à travers la socialisation disciplinaire, ne font pas l’objet d’une analyse critique. Comme le soulignent encore Escobar et Restrepo, « la formation professionnelle est certainement l’un des mécanismes ayant le plus grand impact sur les subjectivités anthropologiques et dans l’incorporation de ce qui est pensable et faisable. Étudier la manière, les lieux et les personnes avec qui se forment les nouvelles générations d’anthropologues, mais également la manière dont elles s’inscrivent dans leur travail professionnel, permet de comprendre les dynamiques de consolidation, confrontation et dissolution des hégémonies en anthropologie » (2009, p. 88), et qui influencent les centres périphériques. L’étude des stratégies liées à la professionnalisation anthropologique ne peut non plus faire l’économie de l’analyse des normes liées à l’évaluation des projets de recherche et des publications qui contribuent à imposer des perspectives dominantes. L’organisation des anthropologies subalternes demande aussi à être mieux comprise en menant des recherches sur leurs rapports avec le monde académique, la structuration de leur univers épistémologique, théorique et pratique et leur retentissement sur la discipline anthropologique. La notion de colonialité oblige donc à un exercice de réflexivité qui peut aider à cerner les stratégies politiques et intellectuelles privilégiées dans les disciplines anthropologiques ainsi que les résistances et les obstacles qui empêchent le plein déploiement de leurs projets et de leurs expressions plurielles et l’établissement d’une « anthropologie du monde » qui tient compte de la diversité des épistémologies et qui s’interroge sur les enjeux linguistiques liés à sa construction (Lema Silva 2016). Cette approche originale est soutenue par le Grupo Modernidad /Colonialidad ( Pachon Soto 2008) et le réseau d’études décoloniales (reseaudecolonial.org) dont les travaux sont diffusés par sa Revue d’études décoloniales.
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Leclerc, Véronique, Alexandre Tremblay, and Chani Bonventre. "Anthropologie médicale." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.125.

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Abstract:
L’anthropologie médicale est un sous-champ de l’anthropologie socioculturelle qui s’intéresse à la pluralité des systèmes médicaux ainsi qu’à l’étude des facteurs économiques, politiques et socioculturels ayant un impact sur la santé des individus et des populations. Plus spécifiquement, elle s’intéresse aux relations sociales, aux expériences vécues, aux pratiques impliquées dans la gestion et le traitement des maladies par rapport aux normes culturelles et aux institutions sociales. Plusieurs généalogies de l’anthropologie médicale peuvent être retracées. Toutefois, les monographies de W.H.R. Rivers et d’Edward Evans-Pritchard (1937), dans lesquelles les représentations, les connaissances et les pratiques en lien avec la santé et la maladie étaient considérées comme faisant intégralement partie des systèmes socioculturels, sont généralement considérées comme des travaux fondateurs de l’anthropologie médicale. Les années 1950 ont marqué la professionnalisation de l’anthropologie médicale. Des financements publics ont été alloués à la discipline pour contribuer aux objectifs de santé publique et d’amélioration de la santé dans les communautés économiquement pauvres (Good 1994). Dans les décennies qui suivent, les bases de l’anthropologie médicale sont posées avec l’apparition de nombreuses revues professionnelles (Social Science & Medicine, Medical Anthropology, Medical Anthropology Quarterly), de manuels spécialisés (e.g. MacElroy et Townsend 1979) et la formation du sous-groupe de la Society for Medical Anthropology au sein de l’American Anthropological Association (AAA) en 1971, qui sont encore des points de références centraux pour le champ. À cette époque, sous l’influence des théories des normes et du pouvoir proposées par Michel Foucault et Pierre Bourdieu, la biomédecine est vue comme un système structurel de rapports de pouvoir et devient ainsi un objet d’étude devant être traité symétriquement aux autres systèmes médicaux (Gaines 1992). L’attention portée aux théories du biopouvoir et de la gouvernementalité a permis à l’anthropologie médicale de formuler une critique de l’hégémonie du regard médical qui réduit la santé à ses dimensions biologiques et physiologiques (Saillant et Genest 2007 : xxii). Ces considérations ont permis d’enrichir, de redonner une visibilité et de l’influence aux études des rationalités des systèmes médicaux entrepris par Evans-Pritchard, et ainsi permettre la prise en compte des possibilités qu’ont les individus de naviguer entre différents systèmes médicaux (Leslie 1980; Lock et Nguyen 2010 : 62). L’aspect réducteur du discours biomédical avait déjà été soulevé dans les modèles explicatifs de la maladie développés par Arthur Kleinman, Leon Eisenberg et Byron Good (1978) qui ont introduit une distinction importante entre « disease » (éléments médicalement observables de la maladie), « illness » (expériences vécues de la maladie) et « sickness » (aspects sociaux holistes entourant la maladie). Cette distinction entre disease, illness et sickness a joué un rôle clé dans le développement rapide des perspectives analytiques de l’anthropologie médicale de l’époque, mais certaines critiques ont également été formulées à son égard. En premier lieu, Allan Young (1981) formule une critique des modèles explicatifs de la maladie en réfutant l'idée que la rationalité soit un model auquel les individus adhèrent spontanément. Selon Young, ce modèle suggère qu’il y aurait un équivalant de structures cognitives qui guiderait le développement des modèles de causalité et des systèmes de classification adoptées par les personnes. Au contraire, il propose que les connaissances soient basées sur des actions, des relations sociales, des ressources matérielles, avec plusieurs sources influençant le raisonnement des individus qui peuvent, de plusieurs manières, diverger de ce qui est généralement entendu comme « rationnel ». Ces critiques, ainsi que les études centrées sur l’expérience des patients et des pluralismes médicaux, ont permis de constater que les stratégies adoptées pour obtenir des soins sont multiples, font appel à plusieurs types de pratiques, et que les raisons de ces choix doivent être compris à la lumière des contextes historiques, locaux et matériaux (Lock et Nguyen 2010 : 63). Deuxièmement, les approches de Kleinman, Eisenberger et Good ont été critiquées pour leur séparation artificielle du corps et de l’esprit qui représentait un postulat fondamental dans les études de la rationalité. Les anthropologues Nancy Scheper-Hughes et Margeret Lock (1987) ont proposé que le corps doit plutôt être abordé selon trois niveaux analytiques distincts, soit le corps politique, social et individuel. Le corps politique est présenté comme étant un lieu où s’exerce la régulation, la surveillance et le contrôle de la différence humaine (Scheper-Hughes et Lock 1987 : 78). Cela a permis aux approches féministes d’aborder le corps comme étant un espace de pouvoir, en examinant comment les discours sur le genre rendent possible l’exercice d’un contrôle sur le corps des femmes (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Les premiers travaux dans cette perspective ont proposé des analyses socioculturelles de différents contextes entourant la reproduction pour contrecarrer le modèle dominant de prise en charge médicale de la santé reproductive des femmes (Martin 1987). Pour sa part, le corps social renvoie à l’idée selon laquelle le corps ne peut pas être abordé simplement comme une entité naturelle, mais qu’il doit être compris en le contextualisant historiquement et socialement (Lupton 2000 : 50). Finalement, considérer le corps individuel a permis de privilégier l’étude de l’expérience subjective de la maladie à travers ses variations autant au niveau individuel que culturel. Les études de l’expérience de la santé et la maladie axées sur l’étude des « phénomènes tels qu’ils apparaissent à la conscience des individus et des groupes d’individus » (Desjarlais et Throop 2011 : 88) se sont avérées pertinentes pour mieux saisir la multitude des expériences vécues des états altérés du corps (Hofmann et Svenaeus 2018). En somme, les propositions de ces auteurs s’inscrivent dans une anthropologie médicale critique qui s’efforce d’étudier les inégalités socio-économiques (Scheper-Hughes 1992), l’accès aux institutions et aux savoirs qu’elles produisent, ainsi qu’à la répartition des ressources matérielles à une échelle mondiale (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Depuis ses débuts, l’anthropologie médicale a abordé la santé globale et épidémiologique dans le but de faciliter les interventions sur les populations désignées comme « à risque ». Certains anthropologues ont développé une perspective appliquée en épidémiologie sociale pour contribuer à l’identification de déterminants sociaux de la santé (Kawachi et Subramanian 2018). Plusieurs de ces travaux ont été critiqués pour la culturalisation des pathologies touchant certaines populations désignées comme étant à risque à partir de critères basés sur la stigmatisation et la marginalisation de ces populations (Trostle et Sommerfeld 1996 : 261). Au-delà des débats dans ce champ de recherche, ces études ont contribué à la compréhension des dynamiques de santé et de maladie autant à l’échelle globale, dans la gestion des pandémies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qu’aux échelles locales avec la mise en place de campagnes de santé publique pour faciliter l’implantation de mesures sanitaires, telles que la vaccination (Dubé, Vivion et Macdonald 2015). L’anthropologie a contribué à ces discussions en se penchant sur les contextes locaux des zoonoses qui sont des maladies transmissibles des animaux vertébrés aux humains (Porter 2013), sur la résistance aux antibiotiques (Landecker 2016), comme dans le cas de la rage et de l’influenza (Wolf 2012), sur les dispositifs de prévention mis en place à une échelle mondiale pour éviter l’apparition et la prolifération d’épidémies (Lakoff 2010), mais aussi sur les styles de raisonnement qui sous-tendent la gestion des pandémies (Caduff 2014). Par ailleurs, certains auteur.e.s ont utilisé le concept de violence structurelle pour analyser les inégalités socio-économiques dans le contexte des pandémies de maladies infectieuses comme le sida, la tuberculose ou, plus récemment, l’Ébola (Fassin 2015). Au-delà de cet aspect socio-économique, Aditya Bharadwaj (2013) parle d’une inégalité épistémique pour caractériser des rapports inégaux dans la production et la circulation globale des savoirs et des individus dans le domaine de la santé. Il décrit certaines situations comme des « biologies subalternes », c’est à dire des états de santé qui ne sont pas reconnus par le système biomédical hégémonique et qui sont donc invisibles et vulnérables. Ces « biologies subalternes » sont le revers de citoyennetés biologiques, ces dernières étant des citoyennetés qui donnes accès à une forme de sécurité sociale basée sur des critères médicaux, scientifiques et légaux qui reconnaissent les dommages biologiques et cherche à les indemniser (Petryna 2002 : 6). La citoyenneté biologique étant une forme d’organisation qui gravite autour de conditions de santé et d’enjeux liés à des maladies génétiques rares ou orphelines (Heath, Rapp et Taussig 2008), ces revendications mobilisent des acteurs incluant les institutions médicales, l’État, les experts ou encore les pharmaceutiques. Ces études partagent une attention à la circulation globale des savoirs, des pratiques et des soins dans la translation — ou la résistance à la translation — d’un contexte à un autre, dans lesquels les patients sont souvent positionnés entre des facteurs sociaux, économiques et politiques complexes et parfois conflictuels. L’industrie pharmaceutique et le développement des technologies biomédicales se sont présentés comme terrain important et propice pour l’analyse anthropologique des dynamiques sociales et économiques entourant la production des appareils, des méthodes thérapeutiques et des produits biologiques de la biomédecine depuis les années 1980 (Greenhalgh 1987). La perspective biographique des pharmaceutiques (Whyte, Geest et Hardon 2002) a consolidé les intérêts et les approches dans les premières études sur les produits pharmaceutiques. Ces recherches ont proposé de suivre la trajectoire sociale des médicaments pour étudier les contextes d’échanges et les déplacements dans la nature symbolique qu’ont les médicaments pour les consommateurs : « En tant que choses, les médicaments peuvent être échangés entre les acteurs sociaux, ils objectivent les significations, ils se déplacent d’un cadre de signification à un autre. Ce sont des marchandises dotées d’une importance économique et de ressources recelant une valeur politique » (traduit de Whyte, Geest et Hardon 2002). D’autres ont davantage tourné leur regard vers les rapports institutionnels, les impacts et le fonctionnement de « Big Pharma ». Ils se sont intéressés aux processus de recherche et de distribution employés par les grandes pharmaceutiques à travers les études de marché et les pratiques de vente (Oldani 2014), l’accès aux médicaments (Ecks 2008), la consommation des produits pharmaceutiques (Dumit 2012) et la production de sujets d’essais cliniques globalisés (Petryna, Lakoff et Kleinman 2006), ainsi qu’aux enjeux entourant les réglementations des brevets et du respect des droits politiques et sociaux (Ecks 2008). L’accent est mis ici sur le pouvoir des produits pharmaceutiques de modifier et de changer les subjectivités contemporaines, les relations familiales (Collin 2016), de même que la compréhensions du genre et de la notion de bien-être (Sanabria 2014). Les nouvelles technologies biomédicales — entre autres génétiques — ont permis de repenser la notion de normes du corps en santé, d'en redéfinir les frontières et d’intervenir sur le corps de manière « incorporée » (embodied) (Haraway 1991). Les avancées technologiques en génomique qui se sont développées au cours des trois dernières décennies ont soulevé des enjeux tels que la généticisation, la désignation de populations/personnes « à risque », l’identification de biomarqueurs actionnables et de l’identité génétique (TallBear 2013 ; Lloyd et Raikhel 2018). Au départ, le modèle dominant en génétique cherchait à identifier les gènes spécifiques déterminant chacun des traits biologiques des organismes (Lock et Nguyen 2010 : 332). Cependant, face au constat que la plupart des gènes ne codaient par les protéines responsables de l’expression phénotypique, les modèles génétiques se sont depuis complexifiés. L’attention s’est tournée vers l’analyse de la régulation des gènes et de l’interaction entre gènes et maladies en termes de probabilités (Saukko 2017). Cela a permis l’émergence de la médecine personnalisée, dont les interventions se basent sur l’identification de biomarqueurs personnels (génétiques, sanguins, etc.) avec l’objectif de prévenir l’avènement de pathologies ou ralentir la progression de maladies chroniques (Billaud et Guchet 2015). Les anthropologues de la médecine ont investi ces enjeux en soulevant les conséquences de cette forme de médecine, comme la responsabilisation croissante des individus face à leur santé (Saukko 2017), l’utilisation de ces données dans l’accès aux assurances (Hoyweghen 2006), le déterminisme génétique (Landecker 2011) ou encore l’affaiblissement entre les frontières de la bonne santé et de la maladie (Timmermans et Buchbinder 2010). Ces enjeux ont été étudiés sous un angle féministe avec un intérêt particulier pour les effets du dépistage prénatal sur la responsabilité parentale (Rapp 1999), l’expérience de la grossesse (Rezende 2011) et les gestions de l’infertilité (Inhorn et Van Balen 2002). Les changements dans la compréhension du modèle génomique invitent à prendre en considération plusieurs variables en interaction, impliquant l’environnement proche ou lointain, qui interagissent avec l’expression du génome (Keller 2014). Dans ce contexte, l’anthropologie médicale a développé un intérêt envers de nouveaux champs d’études tels que l’épigénétique (Landecker 2011), la neuroscience (Choudhury et Slaby 2016), le microbiome (Benezra, DeStefano et Gordon 2012) et les données massives (Leonelli 2016). Dans le cas du champ de l’épigénétique, qui consiste à comprendre le rôle de l’environnement social, économique et politique comme un facteur pouvant modifier l’expression des gènes et mener au développement de certaines maladies, les anthropologues se sont intéressés aux manières dont les violences structurelles ancrées historiquement se matérialisent dans les corps et ont des impacts sur les disparités de santé entre les populations (Pickersgill, Niewöhner, Müller, Martin et Cunningham-Burley 2013). Ainsi, la notion du traumatisme historique (Kirmayer, Gone et Moses 2014) a permis d’examiner comment des événements historiques, tels que l’expérience des pensionnats autochtones, ont eu des effets psychosociaux collectifs, cumulatifs et intergénérationnels qui se sont maintenus jusqu’à aujourd’hui. L’étude de ces articulations entre conditions biologiques et sociales dans l’ère « post-génomique » prolonge les travaux sur le concept de biosocialité, qui est défini comme « [...] un réseau en circulation de termes d'identié et de points de restriction autour et à travers desquels un véritable nouveau type d'autoproduction va émerger » (Traduit de Rabinow 1996:186). La catégorie du « biologique » se voit alors problématisée à travers l’historicisation de la « nature », une nature non plus conçue comme une entité immuable, mais comme une entité en état de transformation perpétuelle imbriquée dans des processus humains et/ou non-humains (Ingold et Pálsson 2013). Ce raisonnement a également été appliqué à l’examen des catégories médicales, conçues comme étant abstraites, fixes et standardisées. Néanmoins, ces catégories permettent d'identifier différents états de la santé et de la maladie, qui doivent être compris à la lumière des contextes historiques et individuels (Lock et Nguyen 2010). Ainsi, la prise en compte simultanée du biologique et du social mène à une synthèse qui, selon Peter Guarnaccia, implique une « compréhension du corps comme étant à la fois un système biologique et le produit de processus sociaux et culturels, c’est-à-dire, en acceptant que le corps soit en même temps totalement biologique et totalement culturel » (traduit de Guarnaccia 2001 : 424). Le concept de « biologies locales » a d’abord été proposé par Margaret Lock, dans son analyse des variations de la ménopause au Japon (Lock 1993), pour rendre compte de ces articulations entre le matériel et le social dans des contextes particuliers. Plus récemment, Niewöhner et Lock (2018) ont proposé le concept de biologies situées pour davantage contextualiser les conditions d’interaction entre les biologies locales et la production de savoirs et de discours sur celles-ci. Tout au long de l’histoire de la discipline, les anthropologues s’intéressant à la médecine et aux approches de la santé ont profité des avantages de s’inscrire dans l’interdisciplinarité : « En anthropologie médical, nous trouvons qu'écrire pour des audiences interdisciplinaires sert un objectif important : élaborer une analyse minutieuse de la culture et de la santé (Dressler 2012; Singer, Dressler, George et Panel 2016), s'engager sérieusement avec la diversité globale (Manderson, Catwright et Hardon 2016), et mener les combats nécessaires contre le raccourcies des explications culturelles qui sont souvent déployées dans la littérature sur la santé (Viruell-Fuentes, Miranda et Abdulrahim 2012) » (traduit de Panter-Brick et Eggerman 2018 : 236). L’anthropologie médicale s’est constituée à la fois comme un sous champ de l’anthropologie socioculturelle et comme un champ interdisciplinaire dont les thèmes de recherche sont grandement variés, et excèdent les exemples qui ont été exposés dans cette courte présentation.
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Beaulieu, Julie. "Ethnographie, culture et expérimentations : essai sur la pensée, l’oeuvre et la légende de Maya Deren." 19, no. 1 (March 18, 2009): 15–35. http://dx.doi.org/10.7202/029497ar.

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Résumé Plus qu’une cinéaste, Maya Deren était une artiste anthropologue avant-gardiste, une féministe avant la lettre. C’était aussi une théoricienne poète, dont les écrits sont encore aujourd’hui méconnus. Au coeur de son projet artistique qui l’a menée jusqu’en Haïti, la dépersonnalisation, à la base de toute pratique rituelle. Cette quête métaphysique passe tant par la production de ses quatre premiers films que par la création, sur le plan conceptuel, de la forme ritualiste, spécifique au cinéma. De la pratique découle la théorie : Une anagramme d’idées sur l’art, la forme et le cinéma, exemple révélateur de ce système unique de pensée comme de création, qui s’apparente à la structure du rhizome deleuzo-guattarien. Figure mythique et surréaliste de l’avant-garde américaine des années 1940, Maya Deren s’est très vite vue confrontée aux limites de la représentation cinématographique, alors qu’elle se trouvait à mi-chemin entre l’artiste et l’ethnologue, comme placée entre le rêve et la réalité.
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Bühler, Nolwenn. "Procréation médicalement assistée." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.043.

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Abstract:
L’expression « procréation médicalement assistée (PMA) » est utilisée pour désigner les techniques médicales permettant la manipulation des gamètes – ovules et sperme – hors du corps humain dans le but d’engendrer un nouvel être humain, et, par extension, le domaine de la médecine qui a pour but de traiter l’infertilité. Les techniques de base comprennent l’insémination de sperme, la fécondation in vitro (FIV), ainsi que la congélation de gamètes ou d’embryons. En ouvrant les processus biologiques de la procréation à l’intervention médicale et à la contribution biologique de tiers – par exemple dans le don de sperme, d’ovules ou la grossesse pour autrui (GPA) – elles ouvrent des possibilités inédites de division du travail reproductif. On parle également de Nouvelles Techniques de Reproduction (NTR) (Tain 2015) ou de Techniques de Reproduction Assistée (TRA) en référence au terme anglais Assisted Reproductive Technologies (ART) (Courduriès et Herbrand 2014) pour désigner ces techniques. Depuis la naissance du premier « bébé éprouvette » en 1978 en Grande-Bretagne, leur liste ne cesse de s’étendre, marquant ainsi une technologisation croissante des processus de création de la vie humaine, mais également sa normalisation et standardisation (Franklin 2013a), ainsi que son inscription dans un marché globalisé de la procréation en pleine expansion (Waldby et Mitchell 2006). Dès ses débuts, l’anthropologie s’est intéressée aux différentes représentations qui entourent la création de la vie, ainsi qu’à son organisation sociale et à sa régulation. Cet intérêt s’est manifesté dans l’étude de la parenté, domaine ayant occupé une place centrale dans la discipline au point qu’il en est devenu un emblème. Dès les travaux de Lewis Henry Morgan (1871) sur les systèmes de parenté et la distinction qu’il établit entre systèmes classificatoires et descriptifs, on trouve les traces d’un questionnement sur ce qui fonde les liens de parenté et la place des liens de sang. Comment comprendre, toutefois, que la contribution physiologique masculine à la procréation n’apparaisse pas comme nécessaire au fondement de la paternité chez les Trobriandais étudiés par Malinowski (2010) ? Cette question qui a généré un débat de plusieurs décennies sur l’« immaculée conception (virgin birth) » et la supposée ignorance des peuples dits « primitifs » quant aux « faits de la vie (facts of life) » (Delaney 1986 ; Franklin 1997) montre à quel point l’étude de la parenté s’est construite sur une distinction implicite entre les faits biologiques de la procréation et les catégories sociales et culturelles de la parenté. Cette distinction se retrouve également au cœur de la célèbre analyse de Levi-Strauss (1949) sur les interdits et prescriptions qui régulent le choix de partenaires reproductifs et qui marqueraient le passage même de la nature à la culture. L’anthropologue américain Schneider (1984) a critiqué la distinction implicite entre parenté sociale et biologique qui sous-tend l’étude classique de la parenté, en montrant à quel point elle est façonnée par le modèle de parenté prévalant aux États-Unis. Cependant, l’apport majeur des travaux anthropologiques plus anciens à l’étude de la procréation médicalement assistée est de montrer que le biologique n’est jamais suffisant à faire des enfants, ou en d’autres termes que la procréation est toujours assistée, et que les systèmes de parenté et l’institution du mariage figurent parmi les premières techniques de reproduction permettant de diriger la transmission de la substance reproductive (Franklin 2013a). En suivant la critique de Schneider et sous l’impulsion des études féministes qui se développent dans les années 1970, les études de la parenté prennent alors une nouvelle orientation plus critique, en se rapprochant des études sur le genre, et en mettant la reproduction au cœur de la recherche anthropologique. L’essor de la procréation médicalement assistée auquel on assiste dans les années 1980 contribue grandement à ce renouvellement en raison des questions qu’elle pose pour ces domaines d’études. On distingue généralement deux grandes phases dans l’orientation des recherches sur la PMA (Thompson 2005). Ces techniques ont, dans une première phase qui couvre grosso modo les années 1980 et le début des années 1990, suscité beaucoup de débats. Elles ont été fortement critiquées tant dans les milieux féministes français (Testard 1990 ; Lesterpt et Doat 1989), qu’anglo-saxons (Spallone et Steinberg 1987). La critique produite dans cette première phase peut se lire à la lumière des débats générés par le mouvement féministe des années 1970 sur les inégalités entre les hommes et les femmes, la problématique médicalisation du corps des femmes et plus généralement l’invisibilisation de leur travail reproductif (Tabet 1985). Elle met notamment en avant le risque d’exploitation et de contrôle du corps des femmes soumises à l’injonction normative à la maternité (Rouch 2002). Elle vise également la fausse promesse faite par la PMA d’apporter une réponse médicale à l’infertilité, tout en dissimulant des taux de succès très bas et en parlant d’infertilité « de couple », alors que toutes les interventions ont lieu sur le corps des femmes (Van der Ploeg 1999). Si la critique féministe demeure présente, une attention croissante à la complexité de la PMA et de son vécu se développe dans une deuxième phase qui couvre grosso modo la deuxième moitié des années 1990 et les années 2000. En effet, alors que le recours à la PMA s’est de plus en plus normalisé, ces techniques ne cessent d’interroger les catégories de parenté et les représentations de la création de la vie qui semblent le plus tenues pour acquises. Ce qui est mis en avant c’est la dimension paradoxale de la PMA, notamment en raison de sa capacité à reproduire du même et imiter la nature, tout en produisant de l’entièrement nouveau (Franklin 2013b ; McKinnon 2015). Par exemple, ces techniques sont mises au service de la parenté génétique, et tendent à la naturaliser, mais la dénaturalisent également en mettant en lumière le travail nécessaire à sa réalisation (Thompson 2005). Ce faisant, elles déplacent et brouillent les frontières entre nature et culture, privé et public, local et global, passivité et agentivité, offrant ainsi un terrain fertile au développement de la réflexion anthropologique. Actuellement, deux grandes lignes de recherche se développent. La première – les New Kinship Studies ou Nouvelles Études de la Parenté – poursuit le questionnement de l’anthropologie de la parenté. Ces études cherchent, d’une part, à comprendre comment les techniques de procréation médicalement assistée troublent la distinction entre nature et culture et contribuent à transformer la notion même du biologique (Strathern 1992 ; Franklin 2013a). Elles investiguent, d’autre part, l’émergence de nouvelles configurations familiales rendues possibles par ces techniques. Elles s’interrogent notamment sur les transformations des conceptions de la maternité, de la paternité, et du modèle familial bilatéral, en se penchant sur les expériences vécues des couples ou sur les appareils juridiques qui les encadrent (Porqueres i Gené 2009). La division de la maternité entre ses dimensions éducative, gestationnelle et génétique, rendue possible par le don d’ovules et la GPA, est particulièrement discutée (Kirkmann 2008). La question de l’anonymat des donneurs de sperme et donneuses d’ovules (Konrad 2005) et de la ressemblance (Becker et al. 2005) font aussi l’objet d’analyses socio-anthropologiques, ainsi que, de manière émergente, les communautés de « frères » et « sœurs » qui peuvent se constituer autour d’un même donneur (Edwards 2015). De plus, tout un pan de la recherche s’intéresse aux manières de faire famille dans les couples gays, lesbiens, et trans, et à la manière dont le modèle de famille hétéronormatif est renforcé ou au contraire, contesté et transformé (Mamo 2007 ; Herbrand 2012). Une deuxième lignée de recherche – l’étude sociale de la reproduction – se focalise plutôt sur la médicalisation de l’expérience reproductive et de l’infertilité et sur ses conséquences pour les femmes. Elle s’interroge sur sa stratification (Ginsburg et Rapp 1991) et met en lumière l’imbrication de processus situés à différents niveaux allant du corporel – niveau cellulaire, génétique – au culturel, historique et structurel – comprenant par exemple l’État, le marché, et la religion (Almeling 2015). Adoptant une perspective globale et sortant du cadre national, tout un pan de recherche s’intéresse à la circulation des gamètes, des donneurs et donneuses, des couples en recherche d’enfants et à la constitution d’un marché et d’un « tourisme » de la reproduction (Waldby et Mitchell 2006 ; Kroløkke 2012). Cherchant à remédier à la focalisation générale des études sur les femmes, un nombre croissant de recherches se penche sur les expériences masculines de l’infertilité et de la PMA (Inhorn 2004). Finalement, suivant le développement récent de techniques permettant de congeler des ovules, d’anticiper la baisse de la réserve ovarienne et de préserver la possibilité d’avoir un enfant génétique dans le futur, on assiste à l’émergence d’études focalisant sur la biomédicalisation de l’infertilité liée à l’âge (Martin 2010 ; Baldwin et al. 2014 ; Bühler 2014 ; Waldby 2015). Alors que la technologisation de la procréation ne cesse de s’étendre, comme le montre la récente naissance d’un bébé conçu grâce à une technique de transfert mitochondrial, appelée couramment « FIV à trois parents » (génétiques) (Couzin-Frankel 2016), elle continue à aiguiser la réflexion anthropologique en offrant un « miroir au travers duquel nous pouvons nous regarder » (traduction de la citation en épigraphe, Franklin 2013a :1).
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Gagnon, Éric. "Care." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.031.

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Abstract:
Les années 1980 ont vu l'émergence, en philosophie, d’une éthique du care, qui n’a cessé de se développer et de gagner en importance. En rupture avec les conceptions kantiennes et rationalistes de la vie morale, cette éthique féministe met au centre de l’expérience morale la dépendance et le souci de l’autre, plutôt que la liberté et le détachement. Loin d’être des entités séparées, les individus dépendent des autres pour la satisfaction de besoins vitaux, et ce tout au long de leur vie, même s’ils le sont davantage à certains moments (naissance, maladie). Par delà leurs différences, les théoriciennes du care mettent au centre des discussions sur la justice et l’éthique la responsabilité à l’égard des personnes dépendantes et vulnérables, ainsi que le fait de prendre soin des autres (Paperman et Laugier, 2011). Le care désigne l’ensemble des gestes et des paroles essentielles visant le maintien de la vie et de la dignité des personnes, bien au-delà des seuls soins de santé. Il renvoie autant à la disposition des individus – la sollicitude, l’attention à autrui – qu’aux activités de soin – laver, panser, réconforter, etc. –, en prenant en compte à la fois la personne qui aide et celle qui reçoit cette aide, ainsi que le contexte social et économique dans lequel se noue cette relation. L’émergence de ce courant philosophique coïncide avec trois grands phénomènes sociaux et intellectuels. D’abord, l’accès grandissant des femmes au marché du travail, et la remise en cause de la division sexuelle du travail, qui conduisent les historiens et les anthropologues à s’intéresser aux tâches et aux métiers traditionnellement féminins (Loux, 1983), dont le travail domestique de soin ou les professions soignantes (infirmières, auxiliaires de soin). L’essor des recherches et des théories du care est ensuite lié au vieillissement de la population dans les sociétés occidentales, et aux préoccupations grandissantes touchant l’aide et les soins aux personnes âgées et dépendantes, plus nombreuses et vivant plus longtemps (Buch, 2015). Enfin, ces recherches et théories sont nourries par les débats sur l’assistance publique, la capacité de l’État-providence à prendre en charge les personnes vulnérables et à en décharger les familles (France, Canada), la situation de dépendance, négativement perçue, dans laquelle se trouvent ceux qui donnent et ceux qui reçoivent l’assistance (États-Unis). Les travaux sur le care mettent en évidence le fait que la responsabilité du soin aux autres revient davantage à certaines catégories sociales (les femmes, les groupes les plus démunis ou subordonnés comme les immigrants ou les pauvres). Un souci traverse et anime l’éthique du care : revaloriser les activités de soins, dont l’importance est ignorée et les savoirs déniés, du fait de leur association à des groupes d’un bas statut social ; dénoncer du même coup la manière dont les plus riches s’en déchargent sur les plus pauvres et les plus vulnérables, tout en ignorant ou oubliant leur dépendance à leur égard (Kittey et Feder, 2003). L’éthique du care ne peut manquer d’intéresser les anthropologues, qui peuvent y retrouver plusieurs de leurs interrogations et préoccupations. Premièrement, cette éthique remet en question un certain idéal du sujet, dominant en Occident, conçu comme un individu indépendant, délié de toute attache lorsqu’il fait ses choix. Les théories du care mettent en évidence sa profonde et naturelle dépendance aux autres pour la satisfaction de ses besoins primordiaux. Dans ces théories, comme en anthropologie, le sujet est le produit des rapports sociaux, il n’est compréhensible que replacé dans ces rapports généralement asymétriques. L’incomplétude de l’individu est posée dès le départ : se croire indépendant, c’est ne pas voir ses dépendances. S’il est possible de réduire sa dépendance, ce n’est qu’au bout d’un apprentissage, à l’intérieur de certains rapports sociaux et, paradoxalement, avec le soutien des autres. Deuxièmement, dans l’éthique du care, le jugement moral n’exige pas de s’abstraire de sa situation, de se libérer de toute passion et sentiment, mais plutôt, à partir de son expérience, de sa propre histoire et de la relation que l’on entretient avec l’autre, de chercher à comprendre son point de vue et sa situation. On se trouve là très proche de la démarche et de la compréhension ethnographique, fondée sur la relation que l’ethnologue entretient avec ceux qu’il étudie et dont il cherche à saisir le point de vue. Troisièmement, l’éthique du care attire l’attention sur des réalités négligées, oubliées ou dévalorisées ; elle conduit à une réévaluation de ce qui est précieux (Tronto, 1993). Comme l’anthropologie très souvent, elle s’intéresse à ce qui passe inaperçu ou demeure méconnu, mais aussi aux activités quotidiennes, en apparence banales, à ce qui s’exprime moins par des mots que par des gestes, dans les corps et les interactions, dont elle dévoile la richesse, la complexité, la signification et l’importance. Comme l’anthropologie, elle fait entendre des voix différentes, elle permet d’élargir le point de vue, de dépasser une vision dominante ou coutumière des choses. Quatrièmement, les recherches et les théories du care supportent une critique des inégalités et des rapports de domination, jusque dans la sphère privée. Elles s’interrogent sur le pouvoir qui s’exerce au sein de la relation d’aide et du lien affectif. Elles dénoncent les conditions de vie et la situation d’indignité dans laquelle se trouvent certaines personnes dépendantes (handicapées, âgées, seules, démunies), mais également les conditions de travail de celles et ceux qui apportent l’aide et les soins, et l’exploitation dont elles sont l’objet (travailleuses immigrantes, domestiques et femmes de ménage). Elles replacent ces rapports de domination au sein des rapports sociaux de sexe et des relations raciales, mais aussi dans les rapports entre les pays riches et les pays pauvres, comme le font les anthropologues. Enfin, cinquièmement, l’éthique du care conduit à une critique de la naturalisation de certaines dispositions et attitudes attribuées aux femmes : compassion, souci de l’autre, dévouement, oubli de soi. Ces dispositions et attitudes ne sont pas propres aux femmes, mais socialement et culturellement distribuées. Elles ne doivent pas être valorisées en les extrayant du contexte matériel et politique dans lequel elles s’expriment, au risque de renforcer les hiérarchies sociales et les injustices. Pareille critique est également menée par l’anthropologie, en montrant la relativité culturelle des dispositions et attitudes. Si l’anthropologie peut apprendre beaucoup de l’éthique du care, elle peut aussi apporter sa contribution aux débats sur le prendre soin, à partir de sa propre perspective et de ses méthodes : en décrivant et analysant les pratiques, les savoir-faire, l’organisation domestique, les institutions qui fournissent des services ; en prêtant attention aux gestes et aux rituels, aux expérience sensorielles, où la raison et les émotions, le sensible et l’intelligible ne se séparent pas (Buch, 2013); en comparant les pratiques et les situations entre différents pays et différentes époques, différents milieux socioéconomiques et différentes cultures, afin de montrer les constantes et les différences (Kaufman et Morgan, 2005); en sortant du monde occidental et en élargissant la perspective (l’éthique du care demeurant encore très marquée par la culture et les valeurs nord-américaines) ; en inscrivant le care et les pratiques de soins, non seulement dans les rapports sociaux et économiques, mais dans l’ensemble des systèmes symboliques, qui relient les individus entre eux, et qui tissent des correspondances entre les différentes dimensions de leur expérience, entre les âges de la vie, le passé et le présent, les gestes et les croyances, le corps et l’imaginaire (Verdier, 1979). L’anthropologie sera attentive au travail de la culture, au processus par lequel des expériences sont inscrites dans la culture par le biais de symboles, à la poétique des gestes et des paroles, à ce qui cherche à se dire et à s’exprimer, ainsi qu’aux résistances et à la distance que le soignant ou le soigné prend avec le groupe, ses valeurs et ses normes, à sa capacité de faire entendre autre chose, de faire voir d’autres dimensions de l’expérience (Saillant, 2000). Le care et le prendre soin ne forment pas un domaine spécifique de recherche, une anthropologie spécialisée à côté de l’anthropologie de la maladie, l’anthropologie de la famille et l’anthropologie du genre. Ce sont moins des «objets» d’étude, qu’une manière d’examiner des réalités multiples et variées. Faire de l’anthropologie du care et du prendre soin, c’est opérer un déplacement d’attention de la médecine vers les activités domestiques et quotidiennes, des savoirs scientifiques et techniques vers les arts de faire plus discrets, mais nécessitant tout autant un apprentissage, de l’intelligence et de la créativité, et reposant sur des savoirs. C’est également un moyen d’ouvrir l’anthropologie à des débats sociaux contemporains. Mais c’est aussi revenir par un autre chemin à la question anthropologique de l’articulation du biologique et du culturel, la manière dont le corps est culturellement investi, traversé de significations, façonné et transformé par les sociétés, la manière dont les faits naturels de la naissance, de la maladie et de la mort sont transformés en expériences humaines, inscrits dans un monde social spécifique et une conjoncture historique particulière (Saillant et Gagnon, 1999). Faire de l’anthropologie des soins, c’est ainsi reprendre à de nouveaux frais la question générale de l’articulation entre reproduction biologique et reproduction sociale.
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Cortado, Thomas Jacques. "Maison." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

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Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
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