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Journal articles on the topic 'Femmes dans le développement économique – Togo'

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Côté, Denyse, and Camille Tremblay-Fournier. "Le défi de l’égalité en contexte de développement régional au Québec." Articles 24, no. 2 (January 31, 2012): 97–114. http://dx.doi.org/10.7202/1007754ar.

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Abstract:
Le thème « femmes et développement » n’a rejoint le Québec que quelques décennies après son apparition dans le Sud économique et il s’est limité au développement régional. Par ailleurs, la décentralisation transforme actuellement le palier régional en interlocuteur incontournable pour les groupes de femmes et privilégie la cooptation plutôt que la représentation électorale. Intégrant des objectifs liés à l’atteinte de l’égalité, les autorités régionales orientent fortement les interventions de ces groupes en matière de droits des femmes sur la scène régionale. On assiste dès lors à une mutation des formes traditionnelles d’intervention des groupes de femmes.
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Labrecque, Marie France. "Femmes, travail et domination masculine au Mexique." Article hors thème 10, no. 1 (September 10, 2003): 199–217. http://dx.doi.org/10.7202/006329ar.

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Abstract:
Résumé RÉSUMÉ /SUMMARY Femmes, travail et domination masculine au Mexique L'article veut dégager la spécificité de l'exploitation économique des femmes de l'Amérique latine. Par la critique de la catégorie de population économiquement active, l'au-teure examine les problèmes d'invisibilité du travail des femmes dans le secteur agricole au Mexique, dans le travail ménager de même que dans le travail au noir. Elle aborde enfin les formes de la domination masculine dans un contexte de sous-développement et compare la condition féminine dans ce pays et dans le reste de l'Amérique latine.
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3

Chauhan, Abha. "Contraintes socioculturelles et développement économique en Inde centrale : le cas des femmes saharia." Articles 8, no. 1 (April 12, 2005): 99–109. http://dx.doi.org/10.7202/057821ar.

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Abstract:
Le présent article rend compte d'une recherche effectuée dans la communauté saharia en Inde centrale. Il montre que les programmes de développement économique ont des effets différents sur les hommes et les femmes, compte tenu des contraintes socioculturelles qui s'exercent sur ces dernières. L'auteure insiste sur la nécessité d'étudier les femmes des groupes «tribaux» de l'Inde à la lumière de leur propre culture et en tenant compte de la position qu'elles occupent dans ces communautés.
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4

Cosse, Pascaline. "Vers le développement de l’autonomie économique des femmes : une expérience de groupe." Service social 42, no. 2 (April 12, 2005): 163–82. http://dx.doi.org/10.7202/706623ar.

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Abstract:
Les femmes, en particulier celles issues de milieux populaires, vivent souvent dans des conditions d'impuissance et d'oppression sur le plan socio-économique. Après un aperçu des facteurs qui les placent dans cette situation, l'article présente l'élaboration d'une intervention de groupe qui misait sur la création d'une coopérative de travail comme moyen de réinsertion collective. Ce projet a été réalisé dans le cadre d'un stage de maîtrise en service social. Aussi s'agit-il de comprendre les résultats de l'expérience, autant sur le plan de l'atteinte des objectifs que du processus de groupe, dans les limites de ce contexte. Il demeure que la démarche ainsi que la perspective utilisées, en regard de différents courants théoriques sur lesquels l'intervention se fonde, méritaient d'être rapportées.
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5

Dagenais, Huguette. "1995 : Quel développement pour les femmes et les populations?" Introduction 8, no. 1 (April 12, 2005): 1–14. http://dx.doi.org/10.7202/057816ar.

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Abstract:
Dans cette introduction, l'éditrice présente de manière assez détaillée les onze contributions de ce numéro, qui éclairent particulièrement bien l'actualité. En effet, les six articles ont trait respectivement aux questions de militarisation et de politique du genre (A. Michel); et de restructuration économique en Europe centrale de l'Est, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (V. Mognadam); aux liens à établir entre les activités de production et de reproduction dans les projets de développement destinés aux femmes en général (H. Ryckmans) et, en particulier, aux femmes colombiennes (M.F. Labrecque) et saharia de l'Inde (A. Chauhan), de même qu'au rapport entre migration et connaissance du sida au Cameroun (M. de Loenzien et H. Parizot). Le présent numéro n'aurait pas été complet s'il n'avait inclus, d'une part, des témoignages sur la situation des femmes dans les conflits internes en Algérie (M.-B. Tahon) et au Rwanda (E. Mukakayumba) et, d'autre part, des réflexions critiques sur les effets dans la vie des femmes (en Haïti, par exemple; M. Neptune Anglade) des conférences mondiales des Nations Unies qui ont marqué les deux dernières décennies, dont celles tenues au Caire (Y. Pelchat) et à Dakar (F. Sow) en 1994.
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Laaroussi-Vatz, Michèle, Maria Elisa Montejo, Diane Lessard, and Monica Viana. "Femmes immigrantes en région : une force pour le développement local ?" Nouvelles pratiques sociales 8, no. 2 (January 22, 2008): 123–37. http://dx.doi.org/10.7202/301332ar.

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Abstract:
Résumé Cet article se propose de donner quelques éléments de réponse et de réflexion à la question du rôle des immigrantes dans le développement de la région de Sherbrooke. Les points saillants des politiques d'immigration et de régionalisation de l'immigration au Québec et un rapide portrait socio-économique et migratoire de l'Estrie sont d'abord présentés. Par la suite, les auteures analysent l'image des femmes immigrantes, telle qu'elle est perçue par des organismes publics et communautaires (travail, famille, santé), ainsi que leurs pratiques auprès de ces femmes. Enfin, les auteures mettent en contraste ces représentations et pratiques avec les stratégies d'insertion mises en oeuvre quotidiennement par des femmes immigrantes.
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7

Boulay, Aline. "Dans les labyrinthes du délire féminin (La femme, la folie et l’histoire)." Santé mentale au Québec 4, no. 2 (June 2, 2006): 3–10. http://dx.doi.org/10.7202/030053ar.

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Abstract:
Afin de comprendre le problème de la relation entre les femmes et la folie, il est important de prendre l'histoire en considération. La maladie mentale consiste dans la difficulté d'exprimer sa différence sexuelle au sens large (économique, politique, idéologique, imaginaire et symbolique), c'est-à-dire où l'histoire entre en ligne de compte. Les femmes, reléguées dans la lointaine histoire, privées de la possibilité de s'exprimer elles-mêmes, cherchent aujourd'hui leur véritable expression. Aussi loin que la confusion des idées de l'homme est concernée, à cause de son déni des femmes, tout ce qu'il a laissé était de se différencier lui-même de lui-même et dès lors de créer les classes sociales symboliques ; cette thèse n'en est pas une idéaliste – il va sans dire que cette évolution symbolique se développe elle-même en interrelation avec le développement économique et matériel de la société. La confusion masculine des idées (délire) est historique alors que celle de la femme est hystérique.
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8

Djagba, Atouga Yembliman, Bèdibètè Bonfoh, Habrè Bassowa, Kodjo Aklikokou, and N’gonlbi Kanour. "Etat des lieux de l’élevage caprin en milieu paysan au Togo." Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 73, no. 1 (February 28, 2020): 11–19. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.31840.

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Abstract:
Les caprins constituent au Togo la seconde espèce d’élevage après les volailles en terme d’effectif. La disponibilité de sa viande reste pourtant rare. L’Etat togolais, à travers des projets de développement, a initié la recapitalisation du cheptel national d’animaux à cycle court. L’objectif de l’étude était la connaissance des faiblesses des pratiques d’élevage des caprins au Togo en vue de proposer des axes de recherche pour son amélioration et son développement. Des enquêtes ont été menées auprès de 129 chefs de ménages des deux sexes. Les éleveurs étaient des paysans, des salariés ou des retraités. Les enquêtes ont couvert l’ensemble du pays, prenant en compte sa diversité pluviométrique et végétale. Des données sur les pratiques d’élevage, les soins vétérinaires, les maladies et les autres contraintes ont été recueillies. Les résultats ont montré que 69 % des éleveurs étaient instruits, 91 % étaient mariés, et 26 % des propriétaires étaient des femmes. La main d’œuvre familiale jouait un rôle important. Les activités liées à l’élevage étaient confiées aux femmes et aux enfants. La taille moyenne du cheptel par ménage était de 18 caprins. Les chèvres adultes constituaient 44 % de l’effectif contre 2 % de mâles adultes entiers. Le taux de productivité au sevrage était de 0,54 chevreau par mère. Les animaux disposaient d’un abri ; dans 85 % des élevages, ils recevaient périodiquement une complémentation alimentaire et dans 27 % d’entre eux un complément minéral à base de sel de cuisine. Les soins vétérinaires ont été observés dans 64 % des élevages. Cette étude a permis de révéler quelques faiblesses relatives aux soins vétérinaires, à l’utilisation de géniteurs améliorés et à la disponibilité d’abris. Des formations sur les itinéraires techniques de l’élevage des caprins sont nécessaires pour améliorer leurs performances.
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Savoie, Chantal. "Des salons aux annales : les réseaux et associations des femmes de lettres à Montréal au tournant du XXe siècle." Dossier 27, no. 2 (December 15, 2006): 238–53. http://dx.doi.org/10.7202/290054ar.

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Abstract:
Résumé Au tournant du XXe siècle, la convergence du développement urbain, économique et médiatique favorise un accroissement significatif du nombre de femmes de lettres canadiennes-françaises et crée des conditions favorables à leur percée dans la sphère publique. Les conséquences de ces mutations sociales sur les pratiques associatives en général et sur celles des femmes de lettres en particulier sont importantes. Si la participation des femmes à la grande majorité des regroupements et associations formels et publics de la période suscite des résistances, on constate que les femmes de lettres revendiquent leur voix au chapitre des grands rassemblements et s'initient aux pratiques associatives publiques en formant leurs propres réseaux de solidarités et d'influence. L'étude des activités des femmes de lettres au sein du Conseil national des femmes du Canada, de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, puis des cercles d'études pour jeunes filles, révèle l'importance des réseaux et solidarités dans les trajectoires des écrivaines de l'époque.
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Brière, Sophie, Maripier Tremblay, and Isabelle Auclair. "L’entrepreneuriat féminin autochtone : limites des approches existantes et nouvelles perspectives endogènes." Articles 30, no. 1 (August 29, 2017): 141–60. http://dx.doi.org/10.7202/1040979ar.

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Abstract:
Dans le contexte québécois, le développement entrepreneurial a été mis en avant en tant que stratégie en vue de favoriser l’autonomisation économique des femmes. Cependant, l’entrepreneuriat féminin est un objet de réflexion qui demeure encore sous-exploré, particulièrement en milieu autochtone. Reconnaissant l’importance du contexte dans le développement entrepreneurial et dans l’accès aux ressources et considérant que les Autochtones appartiennent à des communautés diverses issues de milieux, de territoires et de cultures différenciés, les auteures estiment que le manque d’études spécifiques et contextualisées représente une lacune sérieuse. Les auteures ont comme objectif d’analyser et de reconnaître, dans une perspective critique, les impacts du contexte patriarcal et colonialiste ainsi que les enjeux propres aux entrepreneures autochtones. Dans cette perspective, la réflexion apportée permet de dégager des constats relatifs aux obstacles rencontrés par les entrepreneures et pose un regard sur les mesures de soutien qui leur sont offertes. En somme, non seulement les auteures remettent en question les mesures existantes, mais elles poussent leur réflexion en formulant des propositions qui permettront l’élaboration de stratégies novatrices et mobilisatrices, et qui répondront aux besoins émergeant du contexte particulier dans lequel les femmes autochtones développent leur entreprise.
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Brugeilles, Carole. "Évolution de la pratique contraceptive au Mexique : l’expérience de trois générations de femmes." Revista Trace, no. 44 (August 2, 2018): 92. http://dx.doi.org/10.22134/trace.44.2003.518.

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Abstract:
Au cours du XXe siècle, le Mexique a enregistré une baisse importante de la fécondité. Le nombre moyen d’enfants par femme est passé de 6.7 en 1970 à 3.1 en 1995. Cette baisse a été rendue possible grâce au développement de la politique démographique autorisant une large diffusion de la contraception. En effet, en raison de son entrée dans un processus de transition démographique, le Mexique a connu une croissance très rapide de sa population, notamment dans les années 1950-1970. Cette croissance a entraîné un changement radical de l’analyse des questions de population par le gouvernement. Jusque dans les années 1970, les gouvernements successifs ont affirmé une position nataliste. Mais à la fin des années 1960, le contexte économique et politique se dégrade. Le chômage, le sous-emploi, l’inflation, l’augmentation de la dette extérieure sont préoccupants. Le progrès social n’entraîne pas de baisse de la fécondité et le modèle de développement économique n’arrivera ni à intégrer la main d’oeuvre toujours plus nombreuse, ni à permettre un niveau de vie décent à la population. Les courants néo-malthusiens se développent et trouvent un écho au niveau international lors de la Conférence Internationale sur la Population à Bucarest en 1974. Après la conférence, de nombreux pays en voie de développement décident de mettre en place des programmes de planification familiale. Le Mexique, qui avait abrogé les lois interdisant la contraception en 1973, se dote alors d’une politique démographique malthusienne motivée par la volonté de réduire la croissance de la population. Elle est fondée sur la Constitution et sur une Ley General de la Población (Loi générale de la population). La loi légalise la contraception, autorise l’offre de services en matière de planification familiale et fixe les bases de son organisation par le secteur public, notamment celui de la santé. Cette offre publique s’inscrit dans le cadre de programmes de planification familiale intégrés à la politique démographique gouvernementale.
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Myre McCallum, Marc. "Boire comme un homme : la masculinité dans les publicités de bière au Québec dans les années 1920." Cahiers d'histoire 32, no. 1 (November 26, 2013): 99–125. http://dx.doi.org/10.7202/1020233ar.

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Abstract:
Cet article s’intéresse aux campagnes publicitaires de bière diffusées dans divers journaux et magazines dans les années 1920 au Québec, une période d’après-guerre marquée par une certaine prospérité économique et le développement de la consommation de masse. Il cherche à montrer comment les publicitaires ont eu recours aux discours dominants sur la masculinité et la féminité qui circulent durant cette décennie pour embellir l’image de ce produit et pour créer un rapprochement avec le consommateur. Nous soutenons l’hypothèse que le genre, mais plus particulièrement le discours dominant sur la masculinité, a fortement influencé la construction des campagnes publicitaires lors de la période étudiée ; la culture de l’alcool, mais plus particulièrement celle de la bière, est un bastion masculin qui tend à résister à l’intégration des femmes et de la féminité.
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BABIN, Ronald, and Jean-Guy VAILLANCOURT. "Développement durable, sécurité globale et reconversion économique : points de convergence pour le mouvement vert et le mouvement pour la paix." Sociologie et sociétés 27, no. 1 (September 30, 2002): 171–81. http://dx.doi.org/10.7202/001016ar.

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Abstract:
Résumé Avec la fin de la Guerre froide et l'émergence des problèmes écologiques globaux, deux nouveaux mouvements sociaux - le mouvement vert et le mouvement pour la paix - convergent dans leurs efforts pour lier les questions de sécurité globale, de reconversion des dépenses militaires et de développement durable. Ce dernier concept ne concerne pas seulement la protection de l'environnement et le développement économique, mais comprend aussi une dimension plus socio-politique et culturelle s'adressant à la démocratie, au désarmement, à l'équité entre générations, entre le Nord et le Sud, entre hommes et femmes, entre riches et pauvres... L'analyse de l'intégration des trois thématiques laisse voir les diverses facettes des enjeux politiques, économiques, sociaux et éthiques du changement social.
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Thiriat, Marie-Paule. "Les unions libres en Afrique subsaharienne." Articles 28, no. 1-2 (March 25, 2004): 81–115. http://dx.doi.org/10.7202/010260ar.

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Abstract:
RÉSUMÉ Vouloir appliquer le concept d'union libre à l'Afrique ajoute au risque permanent d'ethnocentrisme sur le thème de la nuptialité et de la famille. Pourtant, la question fondamentale que pose l'union libre est celle des compromis entre les aspirations de l'individu et du couple d'une part et les contraintes communautaires et de droit d'autre part. Au Togo, le développement de la sexualité prénuptiale, l'individualisation croissante du choix du conjoint et l'évolution des procédures d'entrée en union témoignent de l'affaiblissement progressif du contrôle familial sur la conclusion des unions. La progression des unions informelles, souvent sans cohabitation des partenaires, renvoie à des effets probables de la crise économique, à une certaine précarisation de la vie sociale. Mais la crise n'est pas seule en cause. La vie en ville et l'accès à l'école, à l'emploi hors de la famille et aux médias favorisent l'acquisition d'une certaine autonomie féminine dont ces changements de comportement sont révélateurs. Ils sont le signe d'une modification des rapports entre hommes et femmes.
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Robinson, Lillian S. "« Sex and the City » : la prostitution à l’ère des migrations mondiales." Articles 15, no. 2 (May 14, 2003): 41–63. http://dx.doi.org/10.7202/006510ar.

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Abstract:
Résumé Comme caractéristique du développement capitaliste, la migration économique a toujours entraîné le travail sexuel. À l’heure de la mondialisation, cela signifie pour beaucoup de femmes, qui émigrent du village à la grande ville dans leur propre pays ou du pays natal à l’étranger, un choix imposé par les circonstances. Cet article examine surtout la décision d’émigrer, les moyens empruntés et la situation à l’étranger de celles – la grande majorité, d’ailleurs -- qui n’ont pas été victimes d’un trafic, mais qui ont exercé ce choix imposé. Le rôle dans l’émigration des travailleuses sexuelles et des clients « émigrés » en tant que touristes sexuels fait partie de la discussion, ainsi que d’autres caractéristiques économiques et culturelles.
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Jean, Mathieu. "Colette Guillaumin au Guandong : une sociologie historique de la force de travail féminine chinoise1." Articles 30, no. 2 (March 12, 2018): 175–95. http://dx.doi.org/10.7202/1043928ar.

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Abstract:
Le développement capitaliste chinois a fait ressortir l’importance de la mobilisation desdagongmei, ces jeunes travailleuses soumises à un régime de travail disciplinaire dans les industries exportatrices intégrées au marché mondial. L’auteur propose une analyse sociohistorique de la main-d’oeuvre féminine où il suggère l’importance économique de l’appropriation du corps des femmes pour les familles chinoises : il en déduit que des rapports de sexage historiquement constitués lient l’ancienne division sexuelle du travail de la Chine impériale avec le mode de régulation du travail présent de nos jours dans les zones économiques spéciales. Ces rapports de sexage se trouvant au coeur même du capitalisme, l’auteur conclut qu’il est nécessaire de concevoir capitalisme et sexage sur le même plan ontologique, soit celui des pratiques sociales.
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Akakpo, Akpénè, S. Edikou, A. Diantom, and E. Osseyi. "Diagnostique des pratiques de fumage de la viande de poulet (Gallus gallus) dans la ville de Lome au Togo." African Journal of Food, Agriculture, Nutrition and Development 20, no. 06 (October 31, 2020): 16738–60. http://dx.doi.org/10.18697/ajfand.94.19230.

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Abstract:
Le fumage traditionnel du poulet estune pratique moinsrépandue au Togo comparativementau fumage du poisson.De plus en plus, cette pratique devientune activité économique qui occupe bon nombre defemmes et satisfait une frange de consommateurs. Cette étude visaità décrire et à caractériser l’activitéde fumage de la viande de poulet à travers ses composantes telles que les acteurs, lesprocédés et lesconditions de productiondans la ville de Lomé au Togo. Pour ce faire, une enquête exploratoire par ratissage systématique des acteurs(processors de fumage)et un suivi des étapes technologiquesont été réalisés. L’étude a révélé que laproduction du poulet fumé à Lomé est une activité menée uniquementpar des femmes. Près de 53,3% deces femmes ontétéalphabétiséesdont6,7% onteu à franchirle niveau primaire.Elles transformaient exclusivement les poulets importés sous forme entière ou de découpes en pouletsfumésqu’elles commercialisaient elles-mêmes. Lefumage du poulet passaitparla décongélation, le lavage, l’assaisonnement et/ou la pré-cuissonet le fumageproprement dit. Il existaitune variation dans la conduite de ces opérations unitaires d’une productriceà une autremais la différence essentielle observée se situaitau niveau dutraitement appliqué au poulet avant le fumage.La conduite du fumage étaitempirique utilisant comme combustibles le bois combiné à différents matériauxvégétaux principalement la sciurede bois, les coques de noix de coco, les enveloppesde maïs séchéet les cartons de récupération. L’équipement utilisé, ékpoou adoen langue locale Ewéest une sorte defourtraditionnelcouramment utilisé dans les pratiques culinaires au Togo.La durée moyenne du fumage étaitenviron de 60,33±10,6min et la température moyenne atteinte à cœur du poulet est de 82,51 ± 5,8°C. Le poulet fumé,essentiellement transformé pour les besoins de goût,aune durée de conservation assez limitée(<24 heures)à température ambiante.Malgré lesconditions de travail précaires et des règles d’hygiène peu observéessur les sites de production,le poulet fumé semble satisfaire les consommateurs.De ce fait, des études complémentaires de caractérisation sensorielle, physicochimique et microbiologique seraient nécessaires pour évaluer la qualité de ces poulets fumés.
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BALBO, Laura, and Marie P. MAY. "La condition de femmes : le cas de l’Italie d’après-guerre." Sociologie et sociétés 6, no. 1 (September 30, 2002): 127–44. http://dx.doi.org/10.7202/001017ar.

Full text
Abstract:
Résumé L'Italie occupe une place particulière parmi les pays capitalistes de l'Occident à cause du taux très bas de participation des femmes au marché du travail officiel, tandis qu'elle est caractérisée par un taux élevé du travail féminin qui s'accomplit dans des conditions marginales, souvent illégales. Au cours des années 60, comme effet même du processus de développement économique et social du pays, le niveau des standards de vie s'est élevé, alors que les services publics restaient insuffi- sants et que le coût de la vie croissait sans cesse. La condition de la femme (pour la majorité des familles qui font partie de la couche "intermédiaire") s'est caractérisée de cette façon : sa présence à plein temps dans la famille comme organisatrice des ressources familiales s'est révélée nécessaire, et par conséquent sa présence sur le marché du travail a été subordonnée à cette exigence fondamentale : comme conséquence de la diminution des femmes au travail et de la privatisation croissante de leur sphère d'action, les femmes ont été et se sont exclues de toute forme de participation à la vie publique. Cet article avance l'hypothèse que la phase suivante, à partir des années 70, connaîtra des modalités profondément différentes de participation de la femme aussi bien au monde du travail qu'à la vie familiale, et dans l'expression de ses intérêts spécifiques.
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Arve-Parès, Birgit. "Entre travail et vie familiale : le modèle suédois." I. Contexte sociétal et développement des interventions publiques concernant la famille, no. 36 (October 2, 2002): 41–48. http://dx.doi.org/10.7202/005045ar.

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Abstract:
RÉSUMÉ En Suède, la politique familiale se présente comme une politique de prévention et d'intégration sociale basée sur des principes d'égalité et de justice sociale. Elle place au premier rang la protection de l'enfant, l'objectif étant non pas de faire naître des enfants en plus grand nombre (même si la baisse du taux de fécondité a été enrayée à partir de 1990), mais de mettre à leur disposition des conditions favorables à leur épanouissement et à leur insertion. Le développement des équipements d'accueil de la petite enfance et les mesures permettant de concilier travail et vie familiale s'inscrivent dans cette perspective. Le congé parental, que les pères utilisent de plus en plus, renforce, dans les comportements et les mentalités, la prise en charge plus égalitaire de la responsabilité familiale par les hommes et les femmes, dans la société et dans la famille. La récession économique n'a pas infléchi la tendance, tout en faisant apparaître plus fortement la dépendance des politiques familiales par rapport aux politiques d'emploi et de régulation du marché du travail.
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Gaillard, Cédric, Sofyan Martin, Pierre-Marie Bosc, Jalila El-Ati, Marie Claude Dop, Tarek Trabelsi, Marie-Josephe Amiot, and Sandrine Dury. "Explorer les liens entre agriculture et sécurité alimentaire : une enquête auprès des femmes du gouvernorat de Sidi-Bouzid en Tunisie." Cahiers Agricultures 27, no. 1 (January 2018): 15501. http://dx.doi.org/10.1051/cagri/2018005.

Full text
Abstract:
Cet article présente et décrit le contenu d’une base de données construite à partir d’une enquête menée dans le gouvernorat de Sidi-Bouzid, situé dans le centre de la Tunisie. Sur ce territoire en transition, le secteur agricole, qui tient une place prédominante dans l’activité économique, est caractérisé par la diversité de ses exploitations, aussi bien sur le plan organisationnel (main-d’œuvre familiale ou salariée à dominante féminine) que technique (présence d’infrastructure d’irrigation, de culture sous-abri). Sur le plan des orientations technico-économiques, les cultures arboricoles et maraîchères se développent quand d’autres cultures plus traditionnelles persistent (oléiculture, céréaliculture). Des politiques publiques récentes ont également encouragé l’élevage laitier. Berceau de la révolution du Jasmin en 2010, Sidi-Bouzid fait face à des difficultés économiques et sociales. Dans ce contexte, l’agriculture a un rôle essentiel pour assurer la sécurité alimentaire de la population. L’objectif de cette enquête était d’identifier les liens existants entre la structure, le fonctionnement et les performances des exploitations agricoles, et la sécurité alimentaire des femmes adultes du territoire. Les revenus individuels des membres du ménage, l’autoconsommation de produits agricoles, et l’autonomie des femmes peuvent aussi jalonner ce chemin d’impact. En effet, le développement du salariat peut permettre aux femmes d’accroître leur autonomie, privilégiant ainsi, à travers la maîtrise de leurs dépenses, leurs besoins alimentaires et ceux du ménage auquel elles appartiennent. L’enquête est articulée autour de trois questionnaires. Cinq cent soixante-quinze femmes, sélectionnées aléatoirement à partir d’un échantillon représentatif des femmes de 20 à 49 ans du gouvernorat de Sidi-Bouzid, 575 chefs de ménages et 316 chefs d’exploitations ont répondu aux questionnaires. La collecte a été réalisée sur questionnaire papier, en entretien face-à-face en décembre 2015. Les données ont été ensuite saisies et contrôlées sur le logiciel EpiData, avant d’être nettoyées sur le logiciel Stata. Les données sont disponibles sur le lien doi: 10.18167/DVN1/LWT7BG.
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ΝΥΣΤΑΖΟΠΟΥΛΟΥ-ΠΕΛΕΚΙΔΟΥ, ΜΑΡΙΑ. "Η ΣΥΜΜΕΤΟΧΗ ΤΗΣ ΓΥΝΑΙΚΑΣ ΣΤΗΝ ΟΙΚΟΝΟΜΙΑ ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΥΣΤΕΡΟ ΜΕΣΑΙΩΝΑ (Ή περίπτωση της Σερβίδας κλώστριας)." Eoa kai Esperia 5 (July 24, 2003): 147. http://dx.doi.org/10.12681/eoaesperia.64.

Full text
Abstract:
L'article No 64 du «Zakonik», du Code des Lois d'Etienne Duchan (1349 et1354), stipule «Que la filandrière restée veuve soit libre tout comme le prêtre». Cettedisposition, l'unique du Zakonik concernant une femme et même en rapport avec unmétier, pose des questions d'ordre économique et social, d'autant plus qu'elle émaned'un texte juridique de grande importance (p. 147sq.).L'auteur place le cas de la filandrière dans son contexte socio-économique. LaSerbie a connu à cette époque un grand essor économique, dû essentiellement àl'exploitation des mines; les possibilités commerciales qui en découlent ont attirél'intérêt des villes marchandes étrangères. L'importation des produits miniers dansles marchés européens a été suivie par celle d'autres produits serbes, parmi lesquelsétaient les tissus. Dans ces conditions la disposition sur la finandrière veuve acquiertune importance particulière (p. 149-150). L'étude du statut de la femme, et surtout dela veuve, à Byzance et en Europe occidentale au moyen âge tardif contribuerait àmieux interpréter le cas de la filandrière et à scruter les éventuelles influences qued'autres sociétés et systèmes économiques ont exercé sur ce point en Serbie.À Byzance, au cours de son histoire millénaire, le statut de la femme a évolué, enparticulier depuis la fin du Xle siècle —grand tournant dans l'histoire de Byzance—et à l'époque des Paléologues, en raison de grands changements politiques et denouvelles conditions économiques. Les femmes de l'aristocratie, propriétaires degrands domaines, ont eu une importante activité économique; elles géraientpersonnellement leur fortune et participaient à des entreprises commerciales. Lesfemmes de la classe moyenne et inférieure pouvaient exercer divers métiers, enparticulier ceux concernant la nourriture et l'habillement (p. 150-154, 158-159).Mais le métier le plus fréquent concernait le tissage et les travaux adjacents,occupation traditionnelle des femmes dans toutes les époques et sociétés, laquelleselon les circonstances a évolué en métier — un métier même bien organisé (p. 154-157). La femme pouvait encore devenir médecin (ίατρίνα, ίάτραινα), un métier bienrespecté, qui lui attribuait certains droits exceptionnels (p. 157-158). Quant aux veuves, aristocrates, bourgeoises ou paysannes, elles se voyaient avoir, après la mortde leur mari, des droits et des responsabilités économiques augmentées: la veuvemère de famille, à part ses activités commerciales, avait le droit de gérer sa proprefortune et celle de ses enfants. La paysanne veuve était légalement considéréecomme chef de famille (contrairement à la femme mariée qui ne figurait jamais entête d'un ménage) et avait de droits et d'obligations reconnus par le fisc (p. 159-162). En somme, à Byzance au moyen âge tardif, la femme, malgré les différencesentre classes sociales, entre centre et périphérie, entre ville et campagne, avait lapossibilité d'exercer divers métiers et de prendre part actif à la production et àl'économie de l'Empire. Cependant, elle n'avait pas de perspective de promotionsociale basée sur sa profession et ne pouvait pas assumer une fonction publique nidevenir juge ou banquier (p. 162).En Occident, à partir du Xle-XIIe s., la croissance démographique, les progrèstechniques, le grand développement du commerce et l'essor des villes, ainsi que lesguerres sans répit qui ont réduit l'activité des hommes, ont influencé le statut de lafemme. Dans les villes, les femmes exerçaient divers métiers, faisaient ducommerce, entretenaient des boutiques - ateliers de tissage dans la plupart des cas;les conditions de leur travail étaient bien précisées par les autorités de la ville. Quantaux veuves, elles avaient acquis certains droits qu'elles n'avaient pas du vivant deleur mari; dans certaines villes existaient même des lois déterminant le «droit de laveuve». La participation de la femme, mariée ou veuve, à l'artisanat et au commercelui donnait le droit de «citoyen» (cives). À l'époque en question les habitants desvilles jouissaient d'un statut d'hommes libres, le travail et les activités économiquesaussi bien des hommes que des femmes étaient régis par des règles précises. Carl'essor rapide des sociétés urbaines ont suscité de façon urgente des problèmesd'organisation et ont nécessité la formation des cadres institutionnels et la réglementationdes activités économiques (p. 162-166).En Serbie, à la suite du développement économique du pays et de la présencedes colons et des marchands étrangers, certaines villes se sont évoluées en unitéséconomiques indépendantes de la grande propriété et jouissaient d'un statutprivilégié. Ses habitants (que le Code appelle gratsanin = citoyens), serbes etétrangers, marchands, artisans, ouvriers et paysans, étaient des personnes libres.C'est dans le cadre du statut des villes que l'on doit placer la filandrière veuve. LeZakonik compare sa liberté à celle du prêtre, probablement pour déterminer lesconditions de cette liberté. Les dispositions du même texte juridique sur le prêtrenous amènent à penser que la filandrière, après la mort de son mari, avait le droit deposséder une petite fortune (p. ex. la boutique héritée de son mari), que personne nepouvait la chasser de son travail et que celle-ci ne pouvait pas quitter le lieu où ellevivait et travaillait (p. 166-171).En conclusion, nous constatons que les sociétés médiévales avaient la possibilité d'évoluer en raison des exigences du temps. À cette évolution le Xle s., aussi bien àByzance qu'en Occident, constitue une étape décisive, qui marque le début degrands changements économiques et sociaux. À Byzance, qui avait une longuetradition historique, ces changements se sont effectués à cette époque avec unrythme accéléré mais sans secousse. En Occident, les changements étaient plusprofonds: ils ont transformé la structure des sociétés urbaines et ont créé denouveaux facteurs économiques; ces changements ont entre autres conditionné laplace de la femme. En Serbie, les activités des femmes étaient bien limitées, encomparaison avec celles à Byzance et en Occident; en Serbie on n'atteste ni lagrande variété de métiers que les femmes pouvaient exercer à Byzance nil'organisation institutionnelle des villes occidentales (p. 171 ).
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Ouellet, Fernand. "La modernisation de l'historiographie et l'émergence de l'histoire sociale." Articles 26, no. 1-2 (April 12, 2005): 11–83. http://dx.doi.org/10.7202/056132ar.

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Abstract:
Assumée par un personnel laïcisé et professionnalisé, l'historiographie québécoise des vingt-cinq dernières années a élargi ses perspectives idéologiques, multiplié ses domaines de recherche et contracté de nouvelles alliances avec les autres disciplines. La mutation d'une histoire nationaliste traditionnelle vers une histoire sociale davantage scientifique s'est effectuée en deux directions: développement d'une histoire sociale appuyée sur l'économique et centrée sur le concept de classes ; émergence d'une histoire socioculturelle qui privilégie l'idée de communauté. L'un et l'autre courant entraîne le renouvellement des anciennes questions (infériorité économique des Canadiens français; histoire politique, histoire religieuse, histoire des idées...) en même temps que l'ouverture de nouveaux secteurs (agriculture et féodalité, industrialisation et classe ouvrière ; démographie et géographie historique, histoire urbaine, histoire des sciences, histoire des femmes...). S'appuyant sur une prise de vue quantitative des transformations dans la production, l'article passe en revue, sous ces divers thèmes, le contenu des œuvres.
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Bertinotti, Dominique. "Carrières féminines et carrières masculines dans l'administration des Postes et Télégraphes à la fin du XIXe siècle." Annales. Histoire, Sciences Sociales 40, no. 3 (June 1985): 625–40. http://dx.doi.org/10.3406/ahess.1985.283188.

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Abstract:
Les années 1880-1900 ont marqué un tournant dans l'histoire de la fonction publique. Les effectifs sont en forte progression, les épurations moins nombreuses n'affectent plus que les postes dirigeants, des femmes sont désormais embauchées dans les bureaux, les syndicats se développent et la vie administrative se modernise grâce à l'utilisation de la machine à écrire ou du téléphone. L'armée des moyens et petits fonctionnaires devient alors une réalité. Les P. et T. ont largement contribué à ce gonflement numérique. Sur les 510 000 fonctionnaires recensés en 1901, 17% sont employés par cette administration. Th. Zeldin cite le chiffre de 50 000 agents des postes recrutés dans la période 1850-1900.La croissance des effectifs postaux et télégraphiques recouvre plusieurs réalités. Elle est le reflet de l'importance grandissante que l'on accorde alors à la communication. Si en effet l'administration des Postes et Télégraphes a un rôle économique et financier important, elle a également un rôle politique et culturel. Politique, car l'État cherche à maîtriser l'information en exerçant un contrôle sur la nature des publications distribuées. Culturel, car le développement du trafic postal est la marque des progrès de l'instruction et de la diffusion de l'écrit sur l'ensemble du territoire. Elle traduit aussi les évolutions sociales qui marquent cette fin de siècle.
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Kuokkanen, Rauna. "From Indigenous Economies to Market-Based Self-Governance: A Feminist Political Economy Analysis." Canadian Journal of Political Science 44, no. 2 (June 2011): 275–97. http://dx.doi.org/10.1017/s0008423911000126.

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Abstract:
Abstract.This paper examines the apparent contradiction between the current tendency of many Indigenous groups and their political institutions to embrace the capitalist economic model as the one and only solution in establishing contemporary Indigenous self-governance, on the one hand, and on the other, the detrimental force of the market economy on Indigenous societies, past and present. The starting point is the following question. If the global market economy historically played a significant role in the loss of political and economic autonomy of Indigenous societies and women, how meaningful or sustainable is it to seek to (re)build contemporary Indigenous governance on the very economic model that was largely responsible for undermining it in the first place? Shouldn't this history be taken into consideration when discussing and shaping models and policies for contemporary Indigenous governance and hence be more critical of the standard economic development frameworks hailed as the path toward self-governance?Résumé.Cet article examine l'apparente contradiction entre la tendance actuelle de nombreux groupes autochtones et de leurs institutions politiques à adopter le modèle économique capitaliste contemporain en tant que seule et unique solution pour constituer une autonomie gouvernementale autochtone d'une part, et de l'autre, les forces néfastes de l'économie de marché dans les sociétés autochtones, passées et présentes. Au départ, se pose la question suivante : si l'économie de marché mondiale a historiquement joué un rôle important dans la perte d'autonomie politique et économique des sociétés autochtones et des femmes, jusqu'à quel point est-il pertinent ou viable de chercher à bâtir ou à rebâtir l'autonomie gouvernementale contemporaine des peuples autochtones sur le même modèle économique qui a été largement responsable de la saper en premier lieu? Cette dimension historique ne devrait-elle pas être prise en considération lors de l'examen et de l'élaboration des modèles et des politiques de gouvernance autochtone contemporains et, par conséquent, inciter à une vision plus critique des cadres de développement économique convenus qui sont salués comme le chemin vers l'autogouvernance?
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Adjalo, Djiwonou Koffi, Koko Zébéto Houedakor, and Kossiwa Zinsou-Klassou. "Usage des emballages plastiques dans la restauration de rue et assainissement des villes ouest-africaines : exemple de Lomé au Togo." International Journal of Biological and Chemical Sciences 14, no. 5 (September 14, 2020): 1646–56. http://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v14i5.13.

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Abstract:
Les villes ouest-africaines connaissent une expansion démographique et spatiale, rapide et continue, depuis plusieurs décennies, avec développement de nouveaux modes de vie et de restauration. La restauration de rue, dans la quête de la satisfaction des besoins alimentaire de la population urbaine, fait usage des emballages plastiques. Dans ce secteur acquis à l’informel, l’usage de ces emballages entraîne des effets néfastes sur le système d'assainissement des villes ouest-africaines dont Lomé. Le présent article met en exergue l’usage des emballages plastiques dans la restauration de rue et son impact sur l’assainissement à Lomé. Pour ce faire, une enquête a été effectuée auprès de 225 consommateurs de rue choisis sur 45 points de vente, retenus par choix raisonné dans l’agglomération urbaine de Lomé. Les consommateurs d’aliments de rue sont essentiellement des fonctionnaires (40%) et des commerçants (35,11%). 75% des consommateurs sont des hommes et 82,5% des restaurateurs, des femmes. Les emballages plastiques sont utilisés dans le conditionnement des aliments de rue à Lomé. Devenus déchets après usage, les emballages plastiques ne font pas objet d’une gestion particulière. Une catégorisation des déchets à la source, conduirait à l’efficacité de leur gestion pour un meilleur assainissement de nos villes. Mots clés : Emballages plastiques, alimentation de rue, assainissement, urbanisation, environnement, Lomé-Togo English title: Use of plastic packaging in street restoration and sanitation in west african cities : The case of Lomé West African cities have experienced rapid and continuous demographic and spatial expansion for several decades with the development of new lifestyles and restaurants. Street catering, in the quest to meet the food needs of the urban population, uses plastic packaging. In this informal sector, the use of this packaging has harmful effects on the sanitation system in West African cities, including Lomé. This article highlights the use of plastic packaging in street food and its impact on sanitation in Lomé. To do this, a survey was carried out among 225 street consumers chosen from 45 points of sale, selected by reasoned choice in the urban agglomeration of Lomé. Street food consumers are mainly civil servants (40%) and traders (35.11%). 75% of consumers are men and 82.5% of restaurateurs are women. Plastic packaging is used in the packaging of street food in Lomé. Having become waste after use, plastic packaging is not subject to special management. A categorization of waste at source will lead to efficient management for better sanitation in our cities.Keywords: Plastic packaging, street food, sanitation, urbanization, environment, Lome-Togo
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Deffo, Victor, Sylvie Hounzangbe-Adote, Raphiou Maliki, and H. H. M. Ould Ferroukh. "Evaluation participative ex ante de propositions de la recherche. Cas d’application dans le sud du Togo." Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 64, no. 1-4 (January 1, 2011): 89. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.10119.

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Abstract:
L’objectif de cette étude a été d’expérimenter une méthode d’évaluation participative d’options techniques au sud du Togo. Pour répondre aux besoins face aux problèmes de fertilité des sols dans un contexte de systèmes mixtes agriculture élevage, des chercheurs ont évalué avec les diverses catégories d’acteurs le potentiel d’adoption de l’association du maïs, plante à fonction mixte alimentaire (grain) et fourragère (paille), et du Mucuna pruriens, légumineuse à cycle long employée comme fourrage et pour améliorer la fertilité des sols. L’association fertilisée avec des engrais chimiques a été dénommée MME ci-après. La méthode utilisée a mobilisé des outils d’analyse de la méthode active de recherche participative (MARP) et a compris quatre phases. La première correspondait à la description générale de l’ensemble de la région d’étude pour identifier des sites représentatifs à partir de la littérature et d’entretiens exploratoires. La seconde phase a permis la caractérisation de la diversité des producteurs à partir d’entretiens auprès des personnes ressources des sites retenus. La troisième phase a concerné la sélection participative d’un éventail d’options techniques comprenant l’association MME mais aussi des pratiques locales présentant des similitudes avec l’association MME, ainsi que d’autres propositions alternatives de la recherche pour améliorer la fertilité des sols et assurer l’alimentation fourragère des animaux. Cette sélection a été réalisée par un échantillon de producteurs représentatifs de leur diversité. Il leur a été demandé de hiérarchiser les différentes options techniques présentées lors de visites de parcelles expérimentales ou à l’aide de supports visuels. Ils ont utilisé des notes ou des cailloux compte tenu de la forte proportion d’illettrisme. La quatrième phase a été celle de l’évaluation aux dires de producteurs des effets perçus des différentes options sur la gestion des ressources agropastorales (eau, sol, biodiversité), leur acceptabilité ou leur rentabilité en fonction du coût de la main d’oeuvre. Cette méthode a été appliquée dans trois villages du sud du Togo. Dans ces villages, six principales catégories de producteurs ont été identifiées : les propriétaires terriens, les locataires de terres, les membres d’organisations paysannes, les producteurs lettrés, les producteurs illettrés, et les femmes. En plus du MME, six options ont été retenues dont l’association MME avec des variantes issues de pratiques locales, soit l’association maïs et Mucuna à cycle long mais sans l’usage d’engrais (MM), l’association maïs et Mucuna à cycle court et à base d’engrais (MMCE), l’association maïs et Mucuna à cycle court sans l’usage d’engrais (MMC), et maïs en culture seul avec apport massif d’engrais (ME). Les deux autres options ont été proposées par la recherche : maïs entouré de haies vives de légumineuses fourragères destinées à du bétail en stabulation contrôlée et dont le fumier était ensuite épandu au champ (MHF), et culture en couloirs de maïs et de Cajanus cajan. L’association MME a été l’option préférée des propriétaires terriens, des lettrés et des membres d’organisations paysannes. Chez les femmes, l’option privilégiée a été l’association MM compte tenu de leurs faibles ressources financières mais aussi de leur insécurité foncière. Chez les locataires des terres et les producteurs illettrés, l’option favorite a été l’association MMCE qui permettait le maintien de la seconde saison de culture. L’évaluation des différentes options a montré que l’association MME et l’option MHF ont été jugées par la majorité des catégories de producteurs comme ayant les effets les plus positifs sur les ressources agropastorales. Les associations MME et MMCE ont été considérées comme étant les plus acceptables socialement, notamment chez les propriétaires terriens mais aussi chez les vulgarisateurs, les consommateurs et les commerçants également interrogés ; venait ensuite l’option MHF. La rentabilité a été la meilleure pour les associations MM et MME et la plus faible pour les deux autres alternatives proposées par la recherche. Cette méthode d’évaluation permet de valoriser l’expertise des producteurs. Elle repose sur la perception que les producteurs ont des effets des technologies. Une perception positive constitue un des premiers facteurs d’adoption d’une proposition de la recherche. Mais pour cela du temps et des outils appropriés doivent être consacrés à l’étape de formation des producteurs sur les différentes options pour que cette perception ne soit pas biaisée par la qualité de l’information donnée par le chercheur. Cette évaluation permet en outre d’identifier ou d’adapter des variantes locales aux options pré-identifiées par les chercheurs. Les efforts de recherche-développement doivent se concentrer sur les processus de ces adaptations participatives.
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Tremblay, André. "Suicide, migration et rapports sociaux de sexe." Recherche 48, no. 3 (May 8, 2008): 65–96. http://dx.doi.org/10.7202/018004ar.

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Abstract:
Je m’intéresse dans cet article aux conséquences des transformations économiques sur le taux de suicide. Il traite plus spécifiquement d’une dimension qui traverse tant les institutions sociales qu’économiques et les rapports de genre. Pour réaliser mon étude statistique, j’utilise les régions du Québec comme un laboratoire. Les dynamiques spatiales, les mouvements migratoires des hommes et des femmes entre les régions, me permettent de développer des hypothèses sur l’ensemble du phénomène du suicide et sur la société québécoise. Mon analyse se déploie en quatre temps. Premièrement, je situe le Québec en le comparant avec de nombreux pays d’un même niveau de développement, tant pour leurs taux de suicide que pour les rapports de masculinité des mêmes taux. Je regarde ensuite les transformations économiques qu’a connues le Québec depuis une trentaine d’années à l’aide d’indicateurs économiques classiques. La troisième partie constitue une première tentative de dépasser les limites d’une approche aussi massive. J’y utilise certaines caractéristiques économiques régionales et les taux de suicide régionaux pour mener une analyse des liens entre les flux migratoires, le dynamisme techno-économique et les taux de suicide. J’ouvre la voie à la quatrième et dernière partie de mon étude : une analyse régionale des taux de suicide en fonction de certaines caractéristiques socio-économiques définies en fonction des rapports de sexe. Emploi, migration, éducation, famille, les thèmes abordés par la sociologie du suicide classique y seront explorés dans une perspective de rapports de genre.
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Sacchetti, Sandra. "Assisted “voluntary” return of women to Kosovo: Rhetoric and reality within the framework of development." Regions and Cohesion 6, no. 2 (June 1, 2016): 35–58. http://dx.doi.org/10.3167/reco.2016.060204.

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Abstract:
[Full article is in English]English: Because return migration is reputed to bring back human, economic, and social capital to the countries of origin, it has been a central tenet of the migration and development agenda. Although empirically ill-founded, it is a policy assumption that is also promoted in the context of assisted voluntary return (AVR) programs. This contribution discusses the development-related discourse underlying AVR and compares it with the real-life experiences of four women in Kosovo who were recipients of return assistance. Based on the findings of exploratory and qualitative research, it argues that policy assumptions around AVR center on a hypothetical returned migrant endowed with the ability to improve the situation at home almost single-handedly. Implicit in this notion is a neoliberalist belief that considers the individual to be the shaper of her/his own destiny. This approach is particularly fl awed in the case of female returnees, whose reintegration challenges are exacerbated by structural constraints.Spanish: Debido a que la migración de retorno tiene fama de traer capital humano, económico y social a los países de origen, esta migración ha sido un principio fundamental de la agenda de migración y desarrollo. Aunque empíricamente mal fundada, es una presunción de política que también es promovida en el contexto de los programas de Retorno Voluntario Asistido (RVA). Este artículo discute el discurso relacionado con el desarrollo que subyace el RVA y lo compara con experiencias de la vida real de cuatro mujeres en Kosovo, quienes fueron receptoras de asistencia para el retorno. Basado en los hallazgos de la investigación exploratoria y cualitativa, el artículo argumenta que las presunciones de política alrededor del RVA se centran en una hipotética vuelta del migrante dotado con capacidad para mejorar la situación en su país casi sin ayuda. Una creencia neoliberal está implícita en esta noción, en el sentido que considera que el individuo determina su propio destino. Este enfoque es particularmente defi ciente en el caso de las mujeres retornadas, cuyos retos de reintegración son agravados por limitaciones estructurales.French: Dans la mesure où la migration de retour possède la renommée d’att irer le capital humain, économique et social vers les pays d’origine, cett e migration a représenté un principe fondamental de l’agenda sur la migration et le développement. Bien que mal fondée empiriquement, il s’agit d’une supposition de politique promue dans le contexte des programmes de retour volontaire assisté (RVA). Cet article met en évidence le discours lié au développement qui est sous-jacent dans le RVA et le compare avec les expériences de la vie réelle de quatre femmes du Kosovo, qui ont bénéfi cié de l’assistance pour le retour. À partir des résultats d’une recherche exploratoire et qualitative, l’article argumente que les suppositions de politique publique en matière de RVA se centrent sur un retour hypothétique d’un migrant doté de capacités pour améliorer la situation de son pays conçu quasiment sans aide. Une croyance néo-libérale se trouve de manière implicite au coeur de cett e notion dans la mesure où elle considère que l’individu détermine sa destinée. Cett e approche est particulièrement défi ciente dans le cas des femmes rentrées dont les défi s de réintégration sont aggravés par des limitations structurelles.
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Laplante, Benoît. "The well-being of families in Canada’s future." Canadian Studies in Population 45, no. 1-2 (May 3, 2018): 24. http://dx.doi.org/10.25336/csp29376.

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Abstract:
The author argues that the well-being of families in Canada’s future is uncertain because families are losing the central position that was traditionally theirs. Most of the changes that occurred in and around families over the last third of the 20th century came from changes in values (from survival to personal development, from collectivity-oriented to individual-oriented), in gender relations (rising education, labour force participation, and economic independence of women), and in the legal framework that deals with family life. Such changes are still having an impact on families and this impact will likely not diminish. But more than anything else, Canadian society is moving towards a model in which immigration rather than reproduction is the main source of population growth, thus reducing the importance of the family for the development of policies. This, and the increasing political importance given to environmental issues, might further displace the family as a priority for policymaking and the allocation of public resources, and thus impair the future well-being of families.L’auteur soutient que le bien-être des familles canadiennes des familles est loin d’être assuré à long terme parce que la famille, en tant qu’institution, perd aujourd’hui la position centrale qui était traditionnellement la sienne. La plupart des changements survenus dans et autour des familles au cours du dernier tiers du XX e siècle ont été la conséquence de changements dans les valeurs (de la primauté de la survie à celle du développement personnel, de la collectivité à l’individu), dans les rapports entre les sexes (l’éducation des femmes, leur activité et leur indépendance économique) et dans l’encadrement juridique de la vie familiale. Ces transformations se poursuivent et leur impact sur les familles ne diminuera probablement pas. À ceci s’ajoute le fait que la société canadienne a adopté un modèle où l’immigration remplace la reproduction comme source principale de la croissance démographique, réduisant encore plus l’importance de la famille pour l’élaboration des politiques. Ce changement, et l’importance croissante accordée aux questions environnementales, pourrait encore réduire la place de la famille en tant que priorité pour l’élaboration des politiques et l’allocation des ressources publiques, et ainsi compromettre le bien-être futur des familles.
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Jack, S. M., N. Catherine, A. Gonzalez, H. L. MacMillan, D. Sheehan, and C. Waddell. "Adaptation, mise à l’épreuve et évaluation d’interventions complexes en santé publique : lec¸ons tirées du Nurse-Family Partnership dans le secteur de la santé publique au Canada." Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada 35, no. 8/9 (November 2015): 161–70. http://dx.doi.org/10.24095/hpcdp.35.8/9.07f.

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Abstract:
Introduction Le Nurse-Family Partnership (NFP) est un programme de visites à domicile destiné aux nouvelles jeunes mères défavorisées sur le plan socioéconomique. Les données issues de trois essais contrôlés randomisés (ECR) américains ont solidement démontré l’efficacité des interventions quant à l’amélioration de l’issue de la grossesse, de la santé et du développement des enfants ainsi que de l’autonomie économique des mères. Cependant, l’efficacité du NFP dans le contexte canadien des services de santé et des services sociaux, qui diffère de celui des États-Unis, reste à déterminer. Cet article vise à décrire le processus complexe suivi pour adapter la recherche sur le NFP et mettre ainsi en oeuvre ce programme au Canada. Méthodologie L’évaluation menée au Canada se divise en trois étapes : 1) adaptation de l’intervention, 2) mise à l’épreuve de l’intervention dans des études de faisabilité et d’acceptabilité à petite échelle et 3) réalisation d’un ECR et d’une évaluation du processus dans le cadre de l’étude intitulée British Columbia Healthy Connections Project (BCHCP). Cette évaluation à grande échelle permettra d’enrichir la base de données probantes du NFP par la tenue d’une étude supplémentaire sur les mécanismes biologiques susceptibles de témoigner de la relation entre l’intervention et les effets sur le comportement des enfants. Résultats L’adaptation de la documentation du NFP pour les visites à domicile est un processus continu. Un projet pilote a montré la faisabilité du recrutement des femmes admissibles au NFP. Il a aussi révélé qu’il était préférable au Canada que le NFP soit mis en oeuvre par les organismes de santé publique et que les infirmières et infirmiers en santé publique (ISP) s’occupent des interventions. Enfin, il a montré que ce programme intensif de visites à domicile a bénéficié d’une réception positive de la part des clientes, des membres de leur famille et des fournisseurs de soins de santé. Les prochaines étapes – à savoir l’ECR et l’évaluation du processus – ont été entamées dans le cadre du BCHCP. Ce projet jettera les bases d’une évaluation à long terme des principaux résultats en matière de santé publique concernant des familles hautement vulnérables.
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Cloutier, Conrad, Jean-Marie Perron, and Christine Jean. "Extraits de l'évolution de l'entomologie appliquée au Québec : emphase sur la phytoprotection." Phytoprotection 89, no. 2-3 (November 20, 2009): 79–97. http://dx.doi.org/10.7202/038236ar.

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Abstract:
Le développement de l’entomologie au Québec comme science naturelle a commencé avec des naturalistes érudits comme William Couper, Léon Provancher et Henry Lyman qui ont observé abondamment et décrit l’entomofaune du Québec, fondé des sociétés professionnelles et rédigé les premiers ouvrages scientifiques sur les insectes du Québec. Au début du XXe siècle, l’importance économique des plantes agricoles et des essences de coupes forestières a atteint un niveau favorisant la naissance de l’entomologie appliquée. Son développement initial est marqué par la fondation de la SPPQ, la création du premier programme d’études supérieures en entomologie, ainsi que le recrutement d’entomologistes professionnels dans les institutions publiques de protection des plantes contre les ravageurs. Les entomologistes en chef James Fletcher au gouvernement fédéral et Victor Huard au gouvernement provincial, ainsi que les professeurs William Lochhead du Collège Macdonald et Georges Maheux de l’École forestière de l’Université Laval, sont des figures remarquables de cette époque. Les entomologistes publient abondamment sur le cycle de vie des insectes nuisibles, sur les dommages causés et sur les moyens de lutte efficaces avec des insecticides encore primitifs et dangereux. Pendant plusieurs décennies, Ernest-Melville DuPorte se trouve au Collège Macdonald au centre des études supérieures et de la recherche en entomologie au Québec. Après la Seconde Guerre mondiale, la demande en denrées alimentaires et en fibre ligneuse croît à un rythme sans précédent, de même que la lutte aux ravageurs, à l’ère nouvelle des produits chimiques de synthèse, notamment des insecticides comme le DDT. En agriculture, les entomologistes actifs en phytoprotection se regroupent au laboratoire de recherche de Saint-Jean-sur-Richelieu et au Service de la protection des cultures du MAPAQ, ainsi que dans leurs stations de recherche de terrain. La recherche en entomologie forestière se développe à Québec autour du laboratoire fédéral des Laurentides et à la Faculté d’arpentage et de génie forestier (aujourd’hui la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique) de l’Université Laval. Sous la pression de l’industrie forestière, les arrosages aériens aux insecticides deviennent systématiques et sont surtout régis par l’abondance cyclique de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. À la fin des années 1960, l’entomologie appliquée prend lentement un virage écologique, ouvert au contrôle naturel des ravageurs et aux idées de la résistance des plantes et de la stimulation de l’impact des agents biologiques de répression. La recherche et la formation aux études supérieures en entomologie connaissent un essor marqué dans les centres universitaires établis et nouvellement créés. La fin du XXe siècle est marquée par l’arrivée des plantes transgéniques résistantes aux ravageurs et les conséquences prévisibles du réchauffement climatique sur l’abondance et la diversité des ravageurs. L’entomologie comme activité scientifique professionnelle s’est enrichie de l’arrivée de nombreuses femmes dans les centres de recherche et les universités, bien qu’affectée par le ralentissement du recrutement d’entomologistes professionnels dans les services publics et les universités et l’incertitude des conditions économiques futures.
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Negrete-Yankelevich, Simoneta, Israel Portillo, Guadalupe Amescua-Villela, and Alejandra Núñez-de la Mora. "Proyecto DeMano." Regions and Cohesion 8, no. 2 (June 1, 2018): 107–24. http://dx.doi.org/10.3167/reco.2018.080206.

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Abstract:
*Full forum is in Spanish.English Abstract: Interview with the coordinators of the DeMano project, who work with multidisciplinary perspectives of food insecurity in milpa-producing families in Ocotepec, Mexico. We talk about their achievements and the challenges for programs oriented to developing skills for both raising children and women’s empowerment; sustainable production in milpas and orchards; and human ecology and maternal and child health. The great challenge of Ocotepec’s great challenge, like other rural communities in Mexico is to overcome productive, social and economic instability to revalue and care for natural resources and human capital, moving towards a self-sufficient and self-managed vision. De Mano contributes through science, providing feedback on problems in the fields, and fostering collective responsibility for the biotic resources that feed families.Spanish Abstract: Entrevista a las coordinadoras del proyecto DeMano, quienes trabajan multidisciplinariamente temas de inseguridad alimentaria en familias milperas de Ocotepec, México. Platicamos sobre logros y retos en sus programas de desarrollo de habilidades para la crianza y empoderamiento de mujeres; producción sostenible en milpas y huertos; y ecología humana y salud materno-infantil. El gran reto de Ocotepec y otras comunidades rurales en México es superar la situación de inestabilidad productiva, social y económica para revalorar y cuidar los recursos naturales y capital humano, transitando hacia una visión autosuficiente y autogestiva. DeMano realiza ciencia en continua retroalimentación con la problemática del campo, promoviendo un sentido más amplio de comunidad y de responsabilidad colectiva de los recursos bióticos que dan de comer a las familias de México.French Abstract:Entretien avec les coordinateurs du projet DeMano qui travaillent de façon multidisciplinaire sur les thèmes de l’insécurité alimentaire dans les familles de producteurs de maïs d’Ocotepec au Mexique. Nous parlons de leurs réalisations et des défi s qu’ils rencontrent dans leurs programmes de développement de compétences pour les enfants et l’autonomisation des femmes, de la production durable des champs de maïs et des vergers, de l’écologie humaine et de la santé maternoinfantile. Le grand défi d’Ocotepec et des autres communautés rurales du Mexique est de surmonter la situation d’instabilité productive, sociale et économique pour réévaluer et prendre soin des ressources naturelles et du capital humain, en privilégiant l’évolution vers l’autosuffisance et l’autogestion. DeMano contribue à travers la science à rétroalimenter les problématiques de terrain, en promouvant un sens plus aigu de la communauté et de la responsabilité collective face aux ressources biotiques qui nourrissent la famille.
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Santiago Nabor, Eduardo. "Globalización, migración y trabajo en la capital del blue jeans. Las mujeres trabajadoras de maquiladoras en el sur de Puebla." Revista Trace, no. 55 (July 11, 2018): 16. http://dx.doi.org/10.22134/trace.55.2009.401.

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Abstract:
En este trabajo, se analizan los temas de la rápida industrialización y migración emergente en una zona rural en el sur del estado de Puebla, México, en la región de Tehuacán. La propuesta es cruzar estas variables y entender la forma en la cual los individuos están experimentando procesos de cambio a mediano plazo. El centro del análisis es la migración acelerada y su conexión con la industria maquiladora de exportación y sus crisis con el propósito de proponer una discusión de los argumentos sobre desarrollo, y la emergencia de nuevas comunidades de origen en la migración internacional. Es la reflexión sobre las condiciones que implican un fenómeno de globalización económica asi como un modelo industrial y laboral, y la experiencia de mujeres viviendo estas dos condicionantes de su entorno que se transformó en un lapso de 20 años. La idea principal en el texto es entender que los cambios en la dinámica de la región y los resultados posteriores a la instalación de las maquiladoras, se deben tanto al carácter global y neoliberal que adopta en la década de los años 1990, posterior a la adopción de políticas neoliberales en México, como a la apertura a los capitales financieros.Abstract: This article discusses the issues of rapid industrialization and emerging migration in a rural area in the southern state of Puebla, Mexico, in the region of Tehuacan. The proposal is to cross these variables and understand the ways individuals are undergoing processes of change in the medium term. The analysis focuses on the accelerated migration and its connection to the maquiladora export industry and its crisis, whith the aim of proposing a discussion of the arguments about development and emergence of new communities of origin in international migration. It is the reflection on the conditions that involves the phenomenon of economic globalization, a specific industrial and labor model, and women experiencing these conditions in their environment, which was transformed into a period of 20 years. The main idea in the text is to understand that changes in the dynamics and the outcome from the maquiladoras in the region, were the product of neoliberal and global phenomenon in the 90’s, after the adoption of neoliberal policies in Mexico and openness to financial capital and the arrival of transnational firms in these industries, which influences the migration to the US labor, mainly male.Résumé : Dans ce travail, nous analysons les thèmes de la rapide industrialisation et de la migration émergente dans une zone rurale du sud de l’état de Puebla, Mexique, dans la région de Tehuacán. La proposition consiste à croiser ces variables et comprendre la façon dont les individus expérimentent les processus de changement à moyen terme. Le coeur de l’analyse est la migration accélérée et ses liens avec l’industrie maquiladora d’exportation et ses crises, dans le but de proposer une discussion sur le développement et l’émergence de nouvelles communautés d’origine dans la migration internationale. Il s’agit d’une réflexion sur les relations entre d’une part, les conditions mises en place par la globalisation économique et un nouveau modèle industriel et de travail et, d’autre part, l’expérience de femmes vivant ces deux facteurs conditionnant leur milieu qui s’est transformé au cours des 20 dernières années. L’idée principale du texte est de comprendre que les changements dans la dynamique de la région et les résultats postérieurs à l’installation des maquiladoras découlent autant des politiques néolibérales et globales adoptées par le Mexique dans les années 1990 qu’à l’ouverture au capital financier.
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"Fessenheim : regard sur les emplois indirects et induits." Revue Générale Nucléaire, no. 1 (January 2018): 38–41. http://dx.doi.org/10.1051/rgn/20181038.

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Abstract:
Situées dans des territoires ruraux, les centrales nucléaires en sont généralement les principaux employeurs. Comme toute activité industrielle, une centrale nucléaire favorise le développement économique d’un territoire faisant émerger un tissu de PME (emplois « indirects ») et générant une activité dans d’autres secteurs (emplois « induits ») : restauration, hébergement, commerces, santé, administration, loisirs, etc. Selon l’INSEE, la centrale de Fessenheim fait ainsi vivre plus de 5 000 personnes entre Mulhouse et Colmar. Portraits de ces hommes et de ces femmes.
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Vampo, Charlotte. "Les cheffes d’entreprise et jeunes entrepreneures de Lomé (Togo) : des « superwomen » de la double journée de travail professionnel et domestique ?" Enfances, Familles, Générations, no. 29 (May 15, 2018). http://dx.doi.org/10.7202/1051495ar.

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Abstract:
Cadre de la recherche : Le Togo, pays à forte tradition commerciale, présente un taux élevé d’activité des femmes. Celles-ci sont encouragées à entreprendre et disposent librement de leurs revenus. Parallèlement, elles ont la charge quasi intégrale du travail domestique. Si la plupart d’entre elles sont cantonnées aux activités informelles, certaines cheffes d’entreprise ont réussi à se faire une place dans la capitale dans des secteurs émergents de l’économie formelle. L’enquête porte sur ces archétypes de l’émancipation féminine par le travail, qui ont fait des études supérieures et qui sont dans des associations qui promeuvent l’entrepreneuriat des femmes et leur empowerment. Objectifs : Cet article explore la manière dont elles adhèrent à la division sexuelle du travail (DST) traditionnelle. Il questionne les ressources dont elles disposent pour gérer leur quotidien entre contraintes familiales et obligations professionnelles dans le but de discuter les reconfigurations dans les rôles genrés. Méthodologie : Pour ce faire, la réflexion s’appuie sur des terrains ethnographiques réalisés à Lomé au cours des cinq dernières années. Une micro-analyse des rapports de genre est privilégiée dans le souci d’appréhender les itinéraires de réussite des entrepreneures dans une approche relationnelle. Le matériel empirique se compose d’entretiens, d’observations en entreprises et en dehors de celles-ci, de discussions informelles et d’un questionnaire sur la répartition des dépenses et des tâches au quotidien. Résultats : Les résultats indiquent que la conciliation travail professionnel-travail domestique est considérée comme un devoir de femme mariée. La principale ressource dont disposent ces femmes pour s’organiser est le transfert des charges domestiques sur d’autres femmes autant au domicile que dans l’entreprise. Conclusions : L’adhésion à la DST est déterminée par la place occupée par le mariage dans la réussite et par des enjeux de reconnaissance sociale associés au rôle reproducteur des femmes. Les cheffes d’entreprise de Lomé ne pourraient pas être les superwomen qu’elles essayent d’être sans le recours à d’autres femmes. Contribution : L’accès des femmes à des postes à fortes responsabilités ne modifie pas complètement les rôles de genre si l’on se penche spécifiquement sur la division sexuelle du travail. La reconfiguration des rapports de genre est partiellement dépendante de l’empowerment économique des femmes. Toutefois, la négociation sociale du statut de cheffe d’entreprise se fait dans la transgression des normes de genre mais surtout dans la perpétuation d’un ordre inégalitaire de genre qui accompagne paradoxalement les changements. Cet article nous invite à reconsidérer l’empowerment comme un processus socio-politique à la fois individuel et collectif.
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Sandrine, Kouna Binélé Marlise, Awono Mbassi Tatiana, Menyengue Eric François, Jakpou Njipnang Doris Nadine, and Mopi Touoyem Fabrice. "Le marché des produits vivriers et développement socio-économique dans l’Arrondissement de Sa’a (Région du Centre, Cameroun)." European Scientific Journal ESJ 17, no. 16 (May 31, 2021). http://dx.doi.org/10.19044/esj.2021.v17n16p72.

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Abstract:
L’économie rurale de bon nombre de pays en Afrique subsaharienne est essentiellement basée sur les activités agricoles. La crise économique des années 1980 qui a causé la baisse des prix des cultures de rente, a amené les agriculteurs à se lancer massivement dans les cultures vivrières. C’est ainsi que les campagnes sont devenues des lieux de ravitaillement pour les villes environnantes. L’objectif de cet article est d’évaluer l’apport du marché des produits vivriers au développement socio-économique de l’Arrondissement de Sa’a. Pour cela, l’étude s’est appuyée sur une recherche documentaire, des observations directes sur le terrain, des enquêtes par questionnaires auprès d’un échantillon de 425 acteurs intervenant dans la chaine de production, de transport, de commercialisation et de consommation des produits vivriers. Des entretiens semi-structurés ont aussi été réalisés avec les responsables des services déconcentrés du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural et les autorités de la Commune de Sa’a. Il ressort des analyses effectuées que le marché de Sa’a accueille un flux important de produits vivriers qui proviennent des différents bassins de production . Plusieurs acteurs interviennent à des différents niveaux dans le marché des produits vivriers à Sa’a. L’on a d’une part les commerçants parmi lesquels on retrouve les productrices-commerçantes, les immigrés saisonniers, les colportrices ou collectrices, les grossistes, les revendeuses et les détaillantes. D’autre part, l’on distingue les non commerçants qui regroupent les transporteurs, les consommateurs et les pouvoirs publics. Ces produits vivriers sont commercialisés à travers un circuit court, intermédiaire ou long. Leur commercialisation concerne beaucoup plus les femmes et génère des bénéfices qui vont de 3000 à 60000 FCFA pour les commerçantes, et 15000 à 35000FCFA en moyenne pour les transporteurs par moto taxi le jour du « grand marché ». Ces revenus enregistrés leur permettent d’augmenter leur capital et d’investir dans d’autres activités plus décentes et rentables. La Commune de Sa’a fait également des recettes importantes le jour du «grand marché». Les recettes collectées lui permettent de construire des infrastructures sociales. Il est donc important de le prendre en compte dans les politiques de développement parce qu’il représente un atout non négligeable pour le développement local.
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Fofana, Valoua, Adou Paul Venance, and Camara Mariam. "Reseaux de solidarite et developpement du secteur informel feminin en cote d’ivoire : etude de cas des femmes entrepreneures a bouaké." European Scientific Journal ESJ 17, no. 5 (February 28, 2021). http://dx.doi.org/10.19044/esj.2021.v17n5p178.

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Abstract:
Les femmes développent de plus en plus de stratégies entrepreneuriales pouvant faciliter le développement et la pérennité de leurs petites unités économiques. En dépit des niveaux très faibles du capital humain, matériel et financier, elles parviennent à devenir d'importantes entrepreneures par des stratégies de mutualisation tout aussi innovantes qu’hybrides. Ces systèmes de solidarité font l’objet de cet article. Il vise, notamment, à comprendre et analyser le processus de transformation de ces activités informelles en lien avec les différentes formes de solidarités auxquelles participent les promotrices. Pour ce faire, une enquête mixte (qualitative et quantitative) a été conduite auprès d’un échantillon aléatoire simple de 96 femmes revendiquant une réussite économique dans leurs activités à Bouaké. A terme, l’analyse des données empiriques au moyen de la démarche interactionniste suggère : (i) les déterminants des choix des réseaux par les femmes; (ii) l’accompagnement des activités par ces réseaux; (iii) la sécurisation de celles-ci par la pérennisation des activités et ; (iv) les tensions inhérentes aux relations interpersonnelles au sein des réseaux de solidarité.
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Vovor, Ahoefa, Ameyo Dorkenoo, and Yao Layibo. "Performance d’Hemocue Hb 201+ dans le diagnostic de l’anémie de l’enfant dans les structures sanitaires du niveau périphérique au Togo." African Journal of Laboratory Medicine 2, no. 1 (March 8, 2013). http://dx.doi.org/10.4102/ajlm.v2i1.28.

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Contexte: L’anémie est un problème de santé publique dans le monde entier, et notamment dans les pays en développement. Elle a des répercussions majeures sur la santé et sur ledéveloppement économique et social d’un pays. La prise en charge des patients anémiés étant nécessaire, il faut un diagnostic biologique précis, et donc un dosage du taux d’hémoglobine par des méthodes fiables.Objectif: Évaluer les performances diagnostiques du test Hemocue Hb201+®.Méthodes: Étude comparative de la mesure du taux d’hémoglobine à partir du photomètre Hemocue Hb 201+® et d’analyseurs d’hématologie chez 213 enfants de 6 à 59 mois souffrant d’un paludisme simple; la détermination du taux d’hémoglobine par les analyseurs est retenue comme méthode de référence pour évaluer Hemocue Hb201+®.Résultats: 72.8% des valeurs obtenues par Hemocue Hb201+® étaient à ±1 g/dl de celles de la méthode de référence. Le coefficient de corrélation de Pearson était de 0.80. La prévalence de l’anémie était de 79.3% pour la méthode de référence et de 77.9% pour Hemocue Hb201+®. La sensibilité et la spécificité de l’analyseur Hemocue Hb201+® étaient respectivement de 95.1% et de 65.3%.Conclusion: Les résultats de l’étude ont montré que le test Hemocue Hb201+® présentait une bonne sensibilité, une spécificité moyenne et une exactitude moyenne dans le diagnostic del’anémie et dans le dosage de l’hémoglobine. Son utilisation peut être recommandée dans les structures périphériques afin de faciliter le diagnostic biologique de l’anémie et sa prise encharge dans les populations vivant dans les zones difficiles d’accès.Performance of HemoCue Hb201+ in the diagnosis of anaemia in children in health facilitiesat the peripheral level in TogoBackground: Anaemia is a global public health problem, especially in developing countries. Anaemia has major repercussions on health status, as well as on the economic and social development of a country. Effective care of anaemic patients requires a reliable and precisediagnostic test that can determine haemoglobin levels.Objective: To evaluate the diagnostic performance of the Hemocue test Hb201+®.Method: This study compared haemoglobin levels measured using the photometer Hemocue Hb201+® with those measured by analysers of haematology. Children aged 6 to 59 months who suffered from uncomplicated malaria were eligible for inclusion. Haemoglobin levels determined by the analysers were considered the reference for evaluation of the levels measured using Hemocue Hb201+®.Results: 72.8% of the values obtained by Hemocue Hb201® were within ±1g/dl of the reference value. The Pearson correlation coefficient was 0.80. The prevalence of anaemia was 79.3% using the reference method and 77.9% using Hemocue 201+®. The sensitivity and the specificity of Hemocue Hb201+® were 95.1% and 65.3% respectively.Conclusion: The study results showed that the Hemocue Hb201 test+® provided good sensitivity, average specificity and average precision, both for the diagnosis of anaemia and for the determination of haemoglobin levels. It may be used in peripheral centres to facilitate the laboratory diagnosis of anaemia and its management in populations that live in areas with difficult accessibility.
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Auclair, Isabelle. "Féminismes." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.096.

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Abstract:
« Nous sommes tous féministes » affirmait Chimamanda Ngozi Adichie en 2015. L’argumentaire de cette auteure nigériane met de l’avant l’importance de réfléchir et d’agir collectivement pour enrayer les inégalités qui existent entre les hommes et les femmes, déboulonnant ainsi l’idée que l’égalité serait atteinte et réaffirmant la pertinence du féminisme. Le féminisme peut être défini comme une «prise de conscience d’abord individuelle, puis ensuite collective, suivie d’une révolte contre l’arrangement des rapports de sexe et la position subordonnée que les femmes y occupent dans une société donnée, à un moment donné de son histoire» (Toupin 1998 : 10). La reconnaissance de l’oppression des femmes et des inégalités systémiques qui en découlent est centrale aux théories, aux mouvements et aux luttes féministes. Cependant, la modulation historique et géographique de cette oppression, selon le contexte social et culturel, génère des conceptions diversifiées des causes menant à la subordination des femmes et des mesures à prendre pour atteindre l’égalité. Reconnaissant l’hétérogénéité du féminisme, il est pertinent d’utiliser le pluriel pour aborder de façon plus large «les féminismes». Cette diversité des théorisations et des mouvements féministes rend l’exercice de définition et de catégorisation complexe, voire limité. Il est toutefois possible de poser des balises et des pistes de définition en s’intéressant aux différents courants de pensée. Dans une perspective historique, la pensée féministe est souvent représentée en trois vagues, bien que celles-ci recoupent une multitude de courants. La première vague est associée à la période du début du XXe siècle, qui a vu notamment l’émergence du mouvement des suffragettes pour les droits politiques des femmes. Alors que la deuxième vague est généralement associée aux combats sociaux initiés dans les années 1960 visant notamment les revendications quant aux droits sexuels et reproductifs des femmes et le droit à une vie sans violences, la troisième est associée à la période contemporaine du début du XXIe siècle et à l’éclatement des conceptions et la diversité des points de vue, notamment par les réflexions queer, intersectionnelles et postcoloniales. Bien que cette catégorisation soit aidante parce que simple, elle cache la diversité des courants et leur chevauchement. Aborder la définition des féminismes par ses différents courants permet une meilleure prise en compte de cette diversité mais demeure tout de même réducteur puisque tous les courants ne peuvent être détaillés et chacun est complexe et comporte ses propres nuances et tensions. La conception des causes des inégalités et des façons de les aborder diffèrent entre les courants. Les tenant.e.s du féminisme libéral et égalitaire remettent en question le rôle traditionnel des femmes et les discriminations qu’elles vivent en recherchant l’égalité de droits. Les féministes s’inscrivant dans le courant radical (Mathieu 1991) souhaitent aller à la racine de l’oppression des femmes qu’elles identifient comme étant le système et les structures patriarcales. Selon Christine Delphy (2004 : 155), le patriarcat « (…) désigne une formation sociale où les hommes détiennent le pouvoir, ou encore, le pouvoir des hommes. Il est ainsi quasi synonyme de « domination masculine » ou d’oppression des femmes ». Ce système de dévalorisation du féminin, soutenu par les structures inégalitaires et nourri par les manifestations machistes, engendre la subordination des individus associés à ce groupe. Le courant marxiste féministe priorise quant à lui la prise en compte de l’exploitation économique des femmes en raison du système capitaliste. Combinant certains éléments des féminismes radical et marxiste, le féminisme matérialiste critique l’idée que le capitalisme prévaudrait sur le patriarcat. Ce courant s’attarde à l’analyse des conditions matérielles d’existence et à l’oppression des femmes au quotidien entre autres grâce au concept de division sexuelle du travail (Kergoat 2000). D’autres courants féministes émergent pour mettre de l’avant les réalités différenciées et les multiples oppressions que vivent les femmes, que ce soit en raison de leur orientation sexuelle, notamment par le féminisme lesbien qui donnera les bases de la réflexion sur l’hétérosexisme. Le féminisme afro-américain nait de l’invisibilisation des femmes afro-américaines dans les mouvements des droits civiques, en tant que femmes, et dans les revendications féministes, en tant qu’afro-descendantes (hooks, 1981). Ce courant met de l’avant l’importance d’analyser l’imbrication des différents systèmes d’oppression et leurs impacts sur la vie des femmes. Cette prise en compte donnera naissance au féminisme intersectionnel (Crenshaw 1989) lequel permet de reconnaître la co-construction des systèmes inégalitaires, incluant le sexisme, le racisme, la classe sociale, l’hétérosexime et le capacitisme ou validisme (stéréotypes, dévalorisation et discriminations des personnes en situation de handicap), ainsi que les effets imprévisibles de leur articulation. Selon Patricia Hill Collins et Sirma Bilge (2016), l’intersectionnalité s’appuie sur six idées de base : les inégalités sociales, le pouvoir, la relationnalité, le contexte social, la complexité et la justice sociale. Pour certaines féministes postmodernes, notamment celles ayant développé les théories queer, ce sont les catégories sociales binaires du sexe et du genre qui doivent être déconstruites pour éliminer les inégalités. Judith Butler (2004) parlera à cet effet de «défaire le genre». D’autres courants, plus marginaux, tels que le féminisme de la différence ou essentialiste, le féminisme anarchique ou l’écoféminisme, proposent d’autres analyses des causes des inégalités ainsi que des mesures pour les éradiquer. Les diverses perspectives féministes impliquent, entre autres, la priorisation de la prise en compte des besoins, des intérêts, des expériences des femmes et de leur propre analyse de celles-ci. S’appuyant sur leurs réalités et leurs enjeux spécifiques découlant du processus de colonisation qu’elles ont subi (et subissent encore), les femmes autochtones et des Suds ont développé les féminismes autochtones, postcoloniaux et décoloniaux (Verschuur et Destremau 2012). En somme, les féminismes proposent des analyses multiples et variées de la dissymétrie, de la binarisation et de la hiérarchisation des rapports sociaux de sexe et des inégalités qui en découlent. Les féminismes cherchent ainsi à visibiliser et à expliquer les inégalités systémiques que vivent les femmes de tous les horizons et qui se manifestent aux niveaux structurels, normatifs, organisationnels et comportementaux. Dans cette optique, les recherches et les initiatives féministes s’inscrivent dans une démarche de justice sociale visant à transformer en profondeur les rapports sociaux pour mettre en place des sociétés plus égalitaires (Dagenais 1987). Cette démarche multidisciplinaire, à laquelle plusieurs anthropologues ont contribué (notamment, Françoise Héritier (2007) et Nicole-Claude Mathieu dans le contexte européen francophone et Marie France Labrecque (2012) et Huguette Dagenais en contexte québécois), vise des changements sociaux. Pour ce faire, elle se déploie à la fois au niveau conceptuel, par le développement de théories et de méthodologies, que pratique dans les actions et les revendications sociales. Comme le suggère Diane Lamoureux (2016 : 18) « (…) le féminisme est le lieu d’une diversité idéologique qui ne constitue pas un frein, mais plutôt un moyen fécond de réfléchir et de se développer». Le slogan de 2015 de la Marche mondiale des femmes est évocateur de la pertinence des luttes et des réflexions féministes dans un contexte de diversité : «Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche! »
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Leclerc, Véronique, Alexandre Tremblay, and Chani Bonventre. "Anthropologie médicale." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.125.

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Abstract:
L’anthropologie médicale est un sous-champ de l’anthropologie socioculturelle qui s’intéresse à la pluralité des systèmes médicaux ainsi qu’à l’étude des facteurs économiques, politiques et socioculturels ayant un impact sur la santé des individus et des populations. Plus spécifiquement, elle s’intéresse aux relations sociales, aux expériences vécues, aux pratiques impliquées dans la gestion et le traitement des maladies par rapport aux normes culturelles et aux institutions sociales. Plusieurs généalogies de l’anthropologie médicale peuvent être retracées. Toutefois, les monographies de W.H.R. Rivers et d’Edward Evans-Pritchard (1937), dans lesquelles les représentations, les connaissances et les pratiques en lien avec la santé et la maladie étaient considérées comme faisant intégralement partie des systèmes socioculturels, sont généralement considérées comme des travaux fondateurs de l’anthropologie médicale. Les années 1950 ont marqué la professionnalisation de l’anthropologie médicale. Des financements publics ont été alloués à la discipline pour contribuer aux objectifs de santé publique et d’amélioration de la santé dans les communautés économiquement pauvres (Good 1994). Dans les décennies qui suivent, les bases de l’anthropologie médicale sont posées avec l’apparition de nombreuses revues professionnelles (Social Science & Medicine, Medical Anthropology, Medical Anthropology Quarterly), de manuels spécialisés (e.g. MacElroy et Townsend 1979) et la formation du sous-groupe de la Society for Medical Anthropology au sein de l’American Anthropological Association (AAA) en 1971, qui sont encore des points de références centraux pour le champ. À cette époque, sous l’influence des théories des normes et du pouvoir proposées par Michel Foucault et Pierre Bourdieu, la biomédecine est vue comme un système structurel de rapports de pouvoir et devient ainsi un objet d’étude devant être traité symétriquement aux autres systèmes médicaux (Gaines 1992). L’attention portée aux théories du biopouvoir et de la gouvernementalité a permis à l’anthropologie médicale de formuler une critique de l’hégémonie du regard médical qui réduit la santé à ses dimensions biologiques et physiologiques (Saillant et Genest 2007 : xxii). Ces considérations ont permis d’enrichir, de redonner une visibilité et de l’influence aux études des rationalités des systèmes médicaux entrepris par Evans-Pritchard, et ainsi permettre la prise en compte des possibilités qu’ont les individus de naviguer entre différents systèmes médicaux (Leslie 1980; Lock et Nguyen 2010 : 62). L’aspect réducteur du discours biomédical avait déjà été soulevé dans les modèles explicatifs de la maladie développés par Arthur Kleinman, Leon Eisenberg et Byron Good (1978) qui ont introduit une distinction importante entre « disease » (éléments médicalement observables de la maladie), « illness » (expériences vécues de la maladie) et « sickness » (aspects sociaux holistes entourant la maladie). Cette distinction entre disease, illness et sickness a joué un rôle clé dans le développement rapide des perspectives analytiques de l’anthropologie médicale de l’époque, mais certaines critiques ont également été formulées à son égard. En premier lieu, Allan Young (1981) formule une critique des modèles explicatifs de la maladie en réfutant l'idée que la rationalité soit un model auquel les individus adhèrent spontanément. Selon Young, ce modèle suggère qu’il y aurait un équivalant de structures cognitives qui guiderait le développement des modèles de causalité et des systèmes de classification adoptées par les personnes. Au contraire, il propose que les connaissances soient basées sur des actions, des relations sociales, des ressources matérielles, avec plusieurs sources influençant le raisonnement des individus qui peuvent, de plusieurs manières, diverger de ce qui est généralement entendu comme « rationnel ». Ces critiques, ainsi que les études centrées sur l’expérience des patients et des pluralismes médicaux, ont permis de constater que les stratégies adoptées pour obtenir des soins sont multiples, font appel à plusieurs types de pratiques, et que les raisons de ces choix doivent être compris à la lumière des contextes historiques, locaux et matériaux (Lock et Nguyen 2010 : 63). Deuxièmement, les approches de Kleinman, Eisenberger et Good ont été critiquées pour leur séparation artificielle du corps et de l’esprit qui représentait un postulat fondamental dans les études de la rationalité. Les anthropologues Nancy Scheper-Hughes et Margeret Lock (1987) ont proposé que le corps doit plutôt être abordé selon trois niveaux analytiques distincts, soit le corps politique, social et individuel. Le corps politique est présenté comme étant un lieu où s’exerce la régulation, la surveillance et le contrôle de la différence humaine (Scheper-Hughes et Lock 1987 : 78). Cela a permis aux approches féministes d’aborder le corps comme étant un espace de pouvoir, en examinant comment les discours sur le genre rendent possible l’exercice d’un contrôle sur le corps des femmes (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Les premiers travaux dans cette perspective ont proposé des analyses socioculturelles de différents contextes entourant la reproduction pour contrecarrer le modèle dominant de prise en charge médicale de la santé reproductive des femmes (Martin 1987). Pour sa part, le corps social renvoie à l’idée selon laquelle le corps ne peut pas être abordé simplement comme une entité naturelle, mais qu’il doit être compris en le contextualisant historiquement et socialement (Lupton 2000 : 50). Finalement, considérer le corps individuel a permis de privilégier l’étude de l’expérience subjective de la maladie à travers ses variations autant au niveau individuel que culturel. Les études de l’expérience de la santé et la maladie axées sur l’étude des « phénomènes tels qu’ils apparaissent à la conscience des individus et des groupes d’individus » (Desjarlais et Throop 2011 : 88) se sont avérées pertinentes pour mieux saisir la multitude des expériences vécues des états altérés du corps (Hofmann et Svenaeus 2018). En somme, les propositions de ces auteurs s’inscrivent dans une anthropologie médicale critique qui s’efforce d’étudier les inégalités socio-économiques (Scheper-Hughes 1992), l’accès aux institutions et aux savoirs qu’elles produisent, ainsi qu’à la répartition des ressources matérielles à une échelle mondiale (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Depuis ses débuts, l’anthropologie médicale a abordé la santé globale et épidémiologique dans le but de faciliter les interventions sur les populations désignées comme « à risque ». Certains anthropologues ont développé une perspective appliquée en épidémiologie sociale pour contribuer à l’identification de déterminants sociaux de la santé (Kawachi et Subramanian 2018). Plusieurs de ces travaux ont été critiqués pour la culturalisation des pathologies touchant certaines populations désignées comme étant à risque à partir de critères basés sur la stigmatisation et la marginalisation de ces populations (Trostle et Sommerfeld 1996 : 261). Au-delà des débats dans ce champ de recherche, ces études ont contribué à la compréhension des dynamiques de santé et de maladie autant à l’échelle globale, dans la gestion des pandémies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qu’aux échelles locales avec la mise en place de campagnes de santé publique pour faciliter l’implantation de mesures sanitaires, telles que la vaccination (Dubé, Vivion et Macdonald 2015). L’anthropologie a contribué à ces discussions en se penchant sur les contextes locaux des zoonoses qui sont des maladies transmissibles des animaux vertébrés aux humains (Porter 2013), sur la résistance aux antibiotiques (Landecker 2016), comme dans le cas de la rage et de l’influenza (Wolf 2012), sur les dispositifs de prévention mis en place à une échelle mondiale pour éviter l’apparition et la prolifération d’épidémies (Lakoff 2010), mais aussi sur les styles de raisonnement qui sous-tendent la gestion des pandémies (Caduff 2014). Par ailleurs, certains auteur.e.s ont utilisé le concept de violence structurelle pour analyser les inégalités socio-économiques dans le contexte des pandémies de maladies infectieuses comme le sida, la tuberculose ou, plus récemment, l’Ébola (Fassin 2015). Au-delà de cet aspect socio-économique, Aditya Bharadwaj (2013) parle d’une inégalité épistémique pour caractériser des rapports inégaux dans la production et la circulation globale des savoirs et des individus dans le domaine de la santé. Il décrit certaines situations comme des « biologies subalternes », c’est à dire des états de santé qui ne sont pas reconnus par le système biomédical hégémonique et qui sont donc invisibles et vulnérables. Ces « biologies subalternes » sont le revers de citoyennetés biologiques, ces dernières étant des citoyennetés qui donnes accès à une forme de sécurité sociale basée sur des critères médicaux, scientifiques et légaux qui reconnaissent les dommages biologiques et cherche à les indemniser (Petryna 2002 : 6). La citoyenneté biologique étant une forme d’organisation qui gravite autour de conditions de santé et d’enjeux liés à des maladies génétiques rares ou orphelines (Heath, Rapp et Taussig 2008), ces revendications mobilisent des acteurs incluant les institutions médicales, l’État, les experts ou encore les pharmaceutiques. Ces études partagent une attention à la circulation globale des savoirs, des pratiques et des soins dans la translation — ou la résistance à la translation — d’un contexte à un autre, dans lesquels les patients sont souvent positionnés entre des facteurs sociaux, économiques et politiques complexes et parfois conflictuels. L’industrie pharmaceutique et le développement des technologies biomédicales se sont présentés comme terrain important et propice pour l’analyse anthropologique des dynamiques sociales et économiques entourant la production des appareils, des méthodes thérapeutiques et des produits biologiques de la biomédecine depuis les années 1980 (Greenhalgh 1987). La perspective biographique des pharmaceutiques (Whyte, Geest et Hardon 2002) a consolidé les intérêts et les approches dans les premières études sur les produits pharmaceutiques. Ces recherches ont proposé de suivre la trajectoire sociale des médicaments pour étudier les contextes d’échanges et les déplacements dans la nature symbolique qu’ont les médicaments pour les consommateurs : « En tant que choses, les médicaments peuvent être échangés entre les acteurs sociaux, ils objectivent les significations, ils se déplacent d’un cadre de signification à un autre. Ce sont des marchandises dotées d’une importance économique et de ressources recelant une valeur politique » (traduit de Whyte, Geest et Hardon 2002). D’autres ont davantage tourné leur regard vers les rapports institutionnels, les impacts et le fonctionnement de « Big Pharma ». Ils se sont intéressés aux processus de recherche et de distribution employés par les grandes pharmaceutiques à travers les études de marché et les pratiques de vente (Oldani 2014), l’accès aux médicaments (Ecks 2008), la consommation des produits pharmaceutiques (Dumit 2012) et la production de sujets d’essais cliniques globalisés (Petryna, Lakoff et Kleinman 2006), ainsi qu’aux enjeux entourant les réglementations des brevets et du respect des droits politiques et sociaux (Ecks 2008). L’accent est mis ici sur le pouvoir des produits pharmaceutiques de modifier et de changer les subjectivités contemporaines, les relations familiales (Collin 2016), de même que la compréhensions du genre et de la notion de bien-être (Sanabria 2014). Les nouvelles technologies biomédicales — entre autres génétiques — ont permis de repenser la notion de normes du corps en santé, d'en redéfinir les frontières et d’intervenir sur le corps de manière « incorporée » (embodied) (Haraway 1991). Les avancées technologiques en génomique qui se sont développées au cours des trois dernières décennies ont soulevé des enjeux tels que la généticisation, la désignation de populations/personnes « à risque », l’identification de biomarqueurs actionnables et de l’identité génétique (TallBear 2013 ; Lloyd et Raikhel 2018). Au départ, le modèle dominant en génétique cherchait à identifier les gènes spécifiques déterminant chacun des traits biologiques des organismes (Lock et Nguyen 2010 : 332). Cependant, face au constat que la plupart des gènes ne codaient par les protéines responsables de l’expression phénotypique, les modèles génétiques se sont depuis complexifiés. L’attention s’est tournée vers l’analyse de la régulation des gènes et de l’interaction entre gènes et maladies en termes de probabilités (Saukko 2017). Cela a permis l’émergence de la médecine personnalisée, dont les interventions se basent sur l’identification de biomarqueurs personnels (génétiques, sanguins, etc.) avec l’objectif de prévenir l’avènement de pathologies ou ralentir la progression de maladies chroniques (Billaud et Guchet 2015). Les anthropologues de la médecine ont investi ces enjeux en soulevant les conséquences de cette forme de médecine, comme la responsabilisation croissante des individus face à leur santé (Saukko 2017), l’utilisation de ces données dans l’accès aux assurances (Hoyweghen 2006), le déterminisme génétique (Landecker 2011) ou encore l’affaiblissement entre les frontières de la bonne santé et de la maladie (Timmermans et Buchbinder 2010). Ces enjeux ont été étudiés sous un angle féministe avec un intérêt particulier pour les effets du dépistage prénatal sur la responsabilité parentale (Rapp 1999), l’expérience de la grossesse (Rezende 2011) et les gestions de l’infertilité (Inhorn et Van Balen 2002). Les changements dans la compréhension du modèle génomique invitent à prendre en considération plusieurs variables en interaction, impliquant l’environnement proche ou lointain, qui interagissent avec l’expression du génome (Keller 2014). Dans ce contexte, l’anthropologie médicale a développé un intérêt envers de nouveaux champs d’études tels que l’épigénétique (Landecker 2011), la neuroscience (Choudhury et Slaby 2016), le microbiome (Benezra, DeStefano et Gordon 2012) et les données massives (Leonelli 2016). Dans le cas du champ de l’épigénétique, qui consiste à comprendre le rôle de l’environnement social, économique et politique comme un facteur pouvant modifier l’expression des gènes et mener au développement de certaines maladies, les anthropologues se sont intéressés aux manières dont les violences structurelles ancrées historiquement se matérialisent dans les corps et ont des impacts sur les disparités de santé entre les populations (Pickersgill, Niewöhner, Müller, Martin et Cunningham-Burley 2013). Ainsi, la notion du traumatisme historique (Kirmayer, Gone et Moses 2014) a permis d’examiner comment des événements historiques, tels que l’expérience des pensionnats autochtones, ont eu des effets psychosociaux collectifs, cumulatifs et intergénérationnels qui se sont maintenus jusqu’à aujourd’hui. L’étude de ces articulations entre conditions biologiques et sociales dans l’ère « post-génomique » prolonge les travaux sur le concept de biosocialité, qui est défini comme « [...] un réseau en circulation de termes d'identié et de points de restriction autour et à travers desquels un véritable nouveau type d'autoproduction va émerger » (Traduit de Rabinow 1996:186). La catégorie du « biologique » se voit alors problématisée à travers l’historicisation de la « nature », une nature non plus conçue comme une entité immuable, mais comme une entité en état de transformation perpétuelle imbriquée dans des processus humains et/ou non-humains (Ingold et Pálsson 2013). Ce raisonnement a également été appliqué à l’examen des catégories médicales, conçues comme étant abstraites, fixes et standardisées. Néanmoins, ces catégories permettent d'identifier différents états de la santé et de la maladie, qui doivent être compris à la lumière des contextes historiques et individuels (Lock et Nguyen 2010). Ainsi, la prise en compte simultanée du biologique et du social mène à une synthèse qui, selon Peter Guarnaccia, implique une « compréhension du corps comme étant à la fois un système biologique et le produit de processus sociaux et culturels, c’est-à-dire, en acceptant que le corps soit en même temps totalement biologique et totalement culturel » (traduit de Guarnaccia 2001 : 424). Le concept de « biologies locales » a d’abord été proposé par Margaret Lock, dans son analyse des variations de la ménopause au Japon (Lock 1993), pour rendre compte de ces articulations entre le matériel et le social dans des contextes particuliers. Plus récemment, Niewöhner et Lock (2018) ont proposé le concept de biologies situées pour davantage contextualiser les conditions d’interaction entre les biologies locales et la production de savoirs et de discours sur celles-ci. Tout au long de l’histoire de la discipline, les anthropologues s’intéressant à la médecine et aux approches de la santé ont profité des avantages de s’inscrire dans l’interdisciplinarité : « En anthropologie médical, nous trouvons qu'écrire pour des audiences interdisciplinaires sert un objectif important : élaborer une analyse minutieuse de la culture et de la santé (Dressler 2012; Singer, Dressler, George et Panel 2016), s'engager sérieusement avec la diversité globale (Manderson, Catwright et Hardon 2016), et mener les combats nécessaires contre le raccourcies des explications culturelles qui sont souvent déployées dans la littérature sur la santé (Viruell-Fuentes, Miranda et Abdulrahim 2012) » (traduit de Panter-Brick et Eggerman 2018 : 236). L’anthropologie médicale s’est constituée à la fois comme un sous champ de l’anthropologie socioculturelle et comme un champ interdisciplinaire dont les thèmes de recherche sont grandement variés, et excèdent les exemples qui ont été exposés dans cette courte présentation.
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Meudec, Marie. "Résistance." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.063.

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Abstract:
La notion de résistance est utilisée dans des domaines comme la physique ou la mécanique, mais l’emploi qui nous intéresse ici est la résistance comme pratique sociale et comme concept, utilisé en sciences sociales pour décrire des mouvements sociaux et des pratiques individuelles de rébellion. D’abord souvent restreinte au monde politique (entendons par là les partis et les institutions politiques), la compréhension de la notion de résistance s’est élargie à toutes les sphères de la société. Résister, c’est ainsi mettre en pratique une forme d’opposition au pouvoir en place, au pouvoir dominant ou hégémonique. C’est ainsi par exemple que la sociologie politique (Neumann 2012) ou la philosophie politique (Rancière 1995) peuvent concevoir les révoltes, les rébellions ou les mouvements d’opposition au pouvoir d’État. Pensons aussi aux travaux de Wa Thiong’o (1987 : 2) qui étudie « les réalités africaines en tant qu’elles sont affectées par la grande lutte entre les deux forces mutuellement opposées en Afrique aujourd'hui: une tradition impérialiste d'une part et une tradition de résistance de l'autre ». Parler de résistance passe donc nécessairement par une analyse des formes d’oppression et d’impérialisme existantes, là où la résistance est conçue une forme de ‘réaction à’ une forme de contre-pouvoir. Comment les personnes qui ne sont pas du côté du pouvoir en place résistent-elles aux puissants ? L’analyse des pratiques de résistance vise dès lors à rendre compte de la participation sociale ou des actions des personnes dominées par le système politique et économique. Toutefois, la binarité domination / résistance doit être questionnée et réfléchie, entre autres pour mieux saisir les manifestations de pouvoir et de domination à l’œuvre (Ortner 1995 ; Foucault 1978). Dans sa célèbre ethnographie menée en Malaisie, le politologue James C. Scott (1985) étudie les relations de pouvoir au sein de mouvements de résistance paysanne. Scott montre notamment que les mouvements de résistance sont le fruit d’une réflexion éthique qui se base entre autres sur des notions d’injustice, et non – comme les intellectuels avaient plutôt tendance à penser les formes de résistance populaire – comme le résultat d’un attrait inné pour la violence ou d’une forme spontanée de rébellion. Cette perspective admet ainsi la possibilité généralisée d’actions contestatrices auparavant cantonnées aux sphères politiques formelles. Il évoque notamment les ‘formes quotidiennes de résistance’ pour rendre compte de ces pratiques de résistance qui paraissent moins organisées. Le concept de ‘résistance infrapolitique’ (Scott 1990) permet de penser le caractère privé de pratiques de résistance, autrement recherchées uniquement sur la scène publique. Le changement social et la lutte politique sont pensés comme des phénomènes ‘discrets’ et non plus seulement visibles dans la sphère publique. Il s’agit donc de comprendre les dimensions ordinaires ou quotidiennes de la résistance, et d’élargir les perspectives qui conçoivent la résistance comme des moments de crises, des pratiques transgressives au caractère exceptionnel, des émeutes et des soulèvements (Bertho 2010, 2013) ou des normes qui s’érodent (Neumann, 2012). Ainsi, concevoir les formes de résistance du point de vue de la vie quotidienne ou de la sphère culturelle constitue en partie une traduction ou une conséquence des perspectives critiques, féministes et postcoloniales en sciences sociales. En effet, alors que la résistance n’était conçue comme un phénomène possible qu'essentiellement du point de vue des institutions et du pouvoir officiel, valorisant ou rendant visibles certaines formes de résistance au détriment d’autres, ce sont les formes invisibilisées de la résistance qui sont aussi à ce jour étudiées. Prenons pour exemple le développement d’une historiographie féministe dans le champ des études caribéennes. Mimi Sheller (2012) y a par exemple montré comment, auparavant, les recherches sur la révolution haïtienne avaient essentiellement mis de l’avant des guerriers héroïques comme Dessalines ou Louverture alors que cette révolution a aussi été rendue possible par les efforts quotidiens des femmes, notamment pour éduquer, nourrir, soigner et ainsi contribuer à faire en sorte que ces guerriers puissent combattre, en plus d’avoir été totalement impliquées dans des combats armés et des mouvements publics de protestation. Cette historiographie de l’émancipation a aussi le mérite d’aller au-delà d’une simple dialectique oppression / résistance, subordination / résistance ou esclavage / liberté pour concevoir les continuités possibles entre ces deux pôles (Sheller 2012). La résistance devient un phénomène à la mode pour les études en sciences sociales et il faut se garder de voir de la résistance partout, en même temps qu’il faut continuer à remettre en question les façons de la penser, notamment en cherchant des formes de résistance dans des comportements apparemment passifs, des silences ou des inactions. Retenons ainsi que la façon dont les chercheur.e.s conçoivent la résistance a des conséquences sur leurs capacités à reconnaître (ou non) certaines pratiques et à les associer (ou non) à de la résistance. À l’instar de Patricia Hill Collins (citée par Wane, 2013), il faut aussi se demander si on serait capable de reconnaitre la résistance en la voyant. En effet, en quoi notre façon de définir la résistance ne réduit-elle pas nos capacités à l’observer, à la concevoir et à en rendre compte ? On pourrait par exemple penser à des formes de projection qui consistent à (vouloir) voir de la résistance là où les personnes concernées n’en voient pas. Dans le cas des études féministes intéressées aux formes de résistance, évoquons les riches travaux de Mahmood (2001) sur la capacité d’agir des femmes. Comment les femmes contribuent à leur propre domination et comment elles y résistent ou elles la subvertissent ? Elle y définit l’agencéité comme ‘une capacité pour l’action que des relations spécifiques et historiquement constituées de subordination permettent et créent’ (Mahmood 2001 : 203). Dans cette perspective, la résistance et le pouvoir sont intimement liés aux conditions de leur possibilité, ce qui signifie que dans différents systèmes de pouvoir, il y aura différentes possibilités de ‘résister’ ou de vivre dans ce système (Mahmood 2005). Cela signifie également que l’agencéité ne doit pas être réduite à de la résistance, dans le sens où elle ne constitue qu’une des formes que l’agencéité peut prendre (Bilge 2010). Les approches orientées vers la résistance sont biaisées par du romantisme et leurs analyses des modes de fonctionnement du pouvoir en sont de ce fait appauvries (Abu-Lughod 1990). Ces approches témoignent de critiques du féminisme mainstream / occidental / blanc, et notamment d’une forme d’exoticisation des femmes du Tiers-Monde en définissant leurs cultures et leurs modes de vie en termes de ‘résistance’, révélant du même coup leurs propres façons de concevoir ce qu’est la résistance et la tendance « chic et en vogue de formuler les actions des gens comme des formes de résistance puissantes » (Villenas 2000 : 80). Dans une analyse des formes de résistance – comme plus largement des pratiques sociales – la décolonisation du féminisme passe par une remise en question du fait de parler ‘au nom de’ (Mohanty 2003 ; Martin Alcoff 1991-1992). Les études postcoloniales et décoloniales se sont construites en parallèle aux mouvements de décolonisation politique des années 1950-1960. Résistance politique et résistance intellectuelle allant donc de pair, des auteurs comme Fanon, Césaire ou Sédar Senghor ont fourni des outils intellectuels pour penser les ‘cultures de résistance’ (Fanon 1952), pour réfléchir aux soulèvements et aux prises de parole des damnés de la terre (Fanon 1961) ou des subalternes (Spivak 1988). Dans son célèbre Discours sur le colonialisme, Césaire (1973) explique comment le concept de Négritude est apparu comme forme de résistance aux politiques françaises d’assimilation. Le champ des études décoloniales et autochtones (en anglais indigenous) se développe grandement ces dernières années, induisant un changement de perspective pour penser les relations de pouvoir et les mouvements de contre-pouvoir. Comme l’écrivent si justement Tuck et Wayne Yang (2012 : 23) à propos du mouvement Occupy de 2011, « pour de nombreuses personnes économiquement marginalisées (le mouvement Occupy) a été une expression bienvenue de la résistance aux disparités massives dans la répartition des richesses; pour de nombreux peuples autochtones, Occupy est une autre réinstallation de colons sur des terres volées ». Le champ des études décoloniales a aussi initié des concepts très importants autour de la décolonisation des savoirs (Smith 1999-2002 ; Harrison 1991, Luste Boulbina 2012 ; Todd 2016 ; Uddin 2011) et de l’esprit (Wa Thiong'o 1987). Il s’agit alors de questionner l’eurocentrisme des sciences sociales et de les retravailler pour une profonde transformation de ses théories et méthodologies (Meudec 2017). La résistance épistémique met alors de l’avant les savoirs indigènes comme forme de résistance au sein de l’université occidentale (Wane 2013) ou est plus largement constituée par toutes les formes de « résistance intellectuelle à la domination épistémique Occidentale », leurs buts étant de « donner de l’agencéité aux Africains à qui une histoire a été déniée en fournissant une historiographie alternative pour combattre l’hégémonie et l’impérialisme Occidentaux » (Ogot 2013 : 18). Mignolo (2013) suggère quant à lui une désobéissance épistémique comme « déprise » par rapport aux modèles politiques et économiques dominants. Encore là, la résistance à des formes d’impérialisme de la pensée, lesquelles ont longtemps mis sous silence les revendications – et tout simplement les voix – des personnes colonisées ou dominées, se fait par la prise de parole et la re-connection des personnes avec leurs propres histoires, paysages, langages et organisations sociales (Smith 1999/2002). Au sein des milieux académiques, plusieurs autres mouvements de résistance sont initiés depuis quelques années, en faveur du slow scholarship notamment (Shahjahan 2014 ; Hartman and Darab 2012 ; Mountz 2015) ou des autoethnographies pour réfléchir et survivre à la précarisation et à la privatisation du travail au sein des universités néolibérales (Reyes Cruz 2012).</description>
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Goodale, Mark. "Droits humains." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.093.

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Abstract:
En tant que sous-domaine émergeant de l'anthropologie sociale et culturelle, l'anthropologie des droits humains a contribué à la théorie et à la méthodologie de diverses manières. Il a également apporté des contributions en dehors de la discipline puisque les juristes internationaux, les responsables politiques et les représentants du gouvernement se réfèrent à l'anthropologie des droits humains comme source d'informations et d'idées au sujet des droits humains dans les documents politiques, les rapports aux agences gouvernementales et dans les principaux discours publics (voir par ex. Higgins 2012, 2013). Culture En tant que catégorie d'organisation de la différence, la culture était dès le départ problématique pour les droits humains. Dans sa Déclaration sur les droits de l'homme de 1947, Melville Herskovits craignait que la diversité et la richesse culturelles ne soient incompatibles avec les droits humains, en affirmant des modèles transculturels de croyances et de pratiques normatives contredisant les preuves anthropologiques et en menaçant d'ignorer la culture au sein de l'économie politique de l'ordre de l’après-guerre. En dépit de ces préoccupations, la diversité culturelle n'a pas été affectée par la promulgation de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948. Ceci, en grande partie, est dû à l'influence plus large des droits humains, sans parler de la transformation globale imaginée par Herskovits, qui a immédiatement été bloquée par la Guerre froide. Même Eleanor Roosevelt a reconnu que le projet des droits humains prendrait des années, voire des décennies, et que les modèles culturels ne commenceraient à changer que lorsque ce qu'elle appelait une «vigne curieuse» prendra racine puis se répandra dans des lieux où « les gouvernements ne l’attendent pas » (cité dans Korey 1998). Au moment où ce genre de changement à grande échelle a commencé, les anthropologues des droits humains ont observé que l'impact sur la culture défiait la dichotomie entre particularisme et universalisme et que la culture elle-même facilitait la transnationalisation des normes des droits humains. Dans le volume novateur Culture and Rights (« Culture et Droits ») (2001), les anthropologues qui se sont penchés sur une décennie de recherche ethnographique après la fin de la Guerre froide ont remarqué deux phénomènes clés à l'œuvre. Dans la première, les pratiques culturelles et les modes de compréhension normatifs existants ont servi de mécanismes à ce que Sally Engle Merry (2006a) décrira plus tard comme la «vernacularisation», à savoir l’application de normes internationales des droits humains de plus en plus hégémoniques dans des formes de pratique éthique et politique ancrées dans le particulier. Et dans la seconde, les spécialistes de Culture et Droits ont décrit et théorisé l'émergence d'une culture transnationale des droits humains. Ici, un compte rendu anthropologique de la culture s'est avéré utile pour comprendre la formation de nouvelles catégories d'action collective au sein des agences internationales, des ONG transnationales et des mouvements politiques et sociaux façonnés par les logiques des droits humains. Dans les deux cas, l'utilisation par les anthropologues du concept de culture pour comprendre la pratique des droits humains a évolué à contre-courant de la théorie anthropologique et sociale, sceptique sur l'utilité analytique de la culture face à l'hybridation supposée de la mondialisation. Pouvoir Les droits humains, comme Burke aurait pu le dire, agissant à travers les gens, c'est du pouvoir; et «les gens prévenants, avant qu'ils ne se déclarent, observeront l'usage qui est fait du pouvoir; et surtout d'éprouver quelque chose comme l’exercice d’un nouveau pouvoir sur des personnes nouvelles, dont les principes, les colères et les dispositions ont peu ou pas d'expérience »(Burke 1919 [1790]: 7, souligné par l’auteur). Les anthropologues des droits humains ont été très attentifs à un autre problème initialement identifié par Herskovits: la manière dont un projet global de droits humains crée des tensions accrues au sein des conflits d’intérêts existants en éliminant toutes formes alternatives de changement social et de résolution des conflits. Bien sûr, du point de vue des défenseurs des droits humains, c'est un pouvoir exercé pour le bien; en effet, comme l'expriment avec force les traités internationaux comme la CEDAW, le projet des droits humains d'après-guerre exige le changement, le remplacement, voire la suppression des modes de pratique culturelle qui restent inexplicables et donc illégitimes. Comme le stipule l'article 5 souvent cité par le CEDAW, les États parties à la charte internationale des droits des femmes doivent «modifier les comportements sociaux et culturels des hommes et des femmes en vue d'éliminer les préjugés et autres pratiques coutumières» qui sont basées sur les théories locales de l'inégalité de genre. Mais, comme l'ont montré les anthropologues, les droits humains tendent souvent à mettre entre guillemets et à marginaliser les autres logiques culturelles de justice sociale, de développement, de transformation des conflits et d'éthique publique. Et cette extension du pouvoir peut avoir des conséquences inattendues. L'un des exemples les plus complets de la façon dont les anthropologues ont exploré les implications du pouvoir imprévisible des droits humains est l'ethnographie du développement de Harri Englund (2006) au Malawi. Comme il l'explique, le concept des droits humains a été officiellement traduit dans la langue locale avec une phrase qui signifiait «la liberté avec laquelle on est né» (2006: 51). Au fil du temps, les gens ont mis l'accent sur la liberté de contester les normes culturelles existantes en matière de mode, d'obéissance dans les écoles publiques et de comportement sexuel, plutôt que sur les conditions structurelles économiques et politiques qui renforçaient un héritage d'inégalité et de corruption publique. Le résultat, selon Englund, fut que les Malawiens finissaient par être «privés de la traduction». Le discours sur les droits humains a saturé tous les aspects de la vie publique au Malawi, comme le voulaient les fonctionnaires et les travailleurs humanitaires transnationaux. Mais puisque les droits humains étaient mal traduits dans une langue vernaculaire locale, ils ont été transformés au point d'être méconnaissables, ce qui a empêché leur utilisation comme langage d'un changement social pourtant nécessaire. Épistémologie Quand Herskovits affirmait que l'anthropologie n'était pas capable de faire des affirmations définitives sur les droits humains universels parce qu'elle était une «science de l'humanité» et ne s'intéressait donc qu'aux questions empiriques du comportement humain exprimées par des «modèles de culture», il ne pouvait prévoir les innovations épistémologiques dans la discipline qui élargiraient ses objets de connaissance et transformeraient ses domaines d'investigation. Cela ne veut toutefois pas dire que, dans les décennies qui ont suivi, les anthropologues ont écarté les premiers arguments de Herskovits pour confronter les problèmes ontologiques et philosophiques fondamentaux qui restaient essentiels aux droits humains. Une grande partie du travail intellectuel consacré aux droits humains restait dans des sphères telles que les études juridiques critiques, la théorie politique et la philosophie morale. Au contraire, les anthropologues ont utilisé la recherche ethnographique pour étayer de manière subversive l'élargissement des bases sur lesquelles les questions fondamentales morales et théoriques des droits humains pouvaient être posées et résolues. Ceci, à son tour, a eu des implications importantes pour l'épistémologie des droits humains, en particulier dans l'après-Guerre froide, lorsque le discours sur les droits humains s'est de plus en plus intégré dans les pratiques juridiques, politiques et sociales. Les anthropologues ont très tôt observé que les idées sur les droits humains étaient fondamentales dans leur mise en pratique. Les acteurs sociaux, souvent pris dans des moments de crise ou de dislocation, n'ont jamais été capables d'exploiter simplement les droits humains ou de corrompre leurs imaginaires de justice comme s'il s'agissait d'une boîte à outils normative attendant d'être ouverte. Au lieu de cela, les logiques de défense des droits humains exigeaient autant de considération de soi que de changement social; les gens étaient invités, encouragés, obligés de se repenser en tant que citoyens d'un univers moral différent. La théorisation éthique en termes de cet univers moral souvent radicalement différent est devenue une forme distincte de pratique sociale et l'anthropologue est devenu à la fois témoin et participant de cette transformation dans le cadre de la rencontre ethnographique (voir Goodale 2006). Ce qui en résulta fut un enregistrement ethnographique de modèles de droits humains innovants et potentiellement transformateurs, profondément ancrés dans les circonstances de leur création. Le meilleur exemple que nous ayons d'un compte rendu local des droits humains parfaitement articulé est l'ethnographie de Shannon Speed ??sur les conséquences de la rébellion zapatiste au Chiapas (2007). Pendant et après la violence, des organisations internationales et transnationales de défense des droits humains ont envahi la région du Chiapas. Ceux qui défendent les droits des peuples autochtones en tant que droits humains ont été particulièrement influents dans la façon dont la résistance zapatiste s’est exprimée. Les leaders politiques indigènes ont formé des «conseils de bonne gouvernance» dans lesquels les idées sur les droits humains ont été longuement débattues, remaniées et ensuite utilisées pour représenter les valeurs morales zapatistes en tant qu'action politique zapatiste enracinée. Plaidoyer transnational Les réseaux transnationaux des droits humains qui ont émergé après la fin de la Guerre froide ont fait ce qu'Eleanor Roosevelt attendait d'eux: ils ont défié la souveraineté de l'Etat et ont permis de créer de nouvelles sphères publiques à la fois translocales et ancrées dans les sites de contestation intime. Des chercheurs comme Annelise Riles (2000) ont étudié ces réseaux de l'intérieur et ont contribué à la compréhension plus large des assemblages mondiaux qui modifiaient l'ontologie des relations sociales à une époque de transformation économique géopolitique et mondiale. Mais les anthropologues ont également montré à quel point les réseaux de défense des droits humains sont façonnés par les économies politiques des conflits locaux de manière à changer leur valence normative et à les rendre incapables de remplir leur mandat plus large de changement social et de transformation morale. Par exemple, l'ethnographie de longue durée de Winifred Tate (2007) du conflit historique entre l'État colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) montre comment les défenseurs des droits humains luttent pour traduire la langue et les logiques morales des droits humains universels en une catégorie instrumentale de l'action pouvant répondre aux défis du traumatisme historique, des récits multiples et ambigus de la culpabilité pour les atrocités commises, de l'héritage de la violence structurelle, et des modèles durables d'inégalité économique ayant des racines dans la période coloniale. Et l'étude de Sally Engle Merry (2006b) sur les institutions qui surveillent la conformité nationale à la CEDAW illustre en détail la façon dont les défenseurs des droits humains doivent eux-mêmes naviguer entre des cultures multiples de défense et de résistance. Les représentants des ministères nationaux des droits humains se trouvent souvent obligés de défendre à la fois le respect d'un traité international des droits humains et l'intégrité et la légitimité des pratiques culturelles qui semblent violer ce même traité. Néanmoins, ces dichotomies n'annulent pas la portée du droit international des droits humains dans les conflits nationaux et locaux. Au contraire, comme le souligne Merry, elles reflètent la façon dont la pratique des droits humains crée ses propres catégories d'identités et de pouvoirs contestés avec des implications incertaines pour la défense transnationale des droits humains et la promotion du patrimoine national(-iste). Critique et engagement Enfin, l'anthropologie des droits humains, peut-être plus que d'autres orientations académiques s’intéressant aux droits humains, se heurte avec difficultés au dilemme de développer un compte rendu rigoureux et ethnographique des droits humains qui soit à la fois critique et éthiquement conforme aux conditions de vulnérabilité qui mènent aux abus et à l’exploitation. Cette tension s'est exprimée de différentes manières pour chaque anthropologue. Certains (comme Winifred Tate et Shannon Speed, par exemple) ont commencé leur carrière en tant qu'activistes des droits humains avant de faire de la recherche et de mener une réflexion ethnographique sur les processus sociaux et politiques pour lesquels ils s’étaient engagés. Mais la tension entre la critique et l'engagement, le scepticisme et le plaidoyer, et la résistance et l'engagement, n'est pas seulement un défi pour les anthropologues des droits humains. Comme l'a démontré la recherche ethnographique, c'est un fait social et moral fondamental pour la pratique des droits humains elle-même. Ceci en partie parce que la théorie de la pratique sociale et du changement politique que propose les droits humains exige une forme d'autoréflexion et d'auto-constitution destinée à semer le doute sur les pratiques culturelles existantes, sur les théories populaires de l’individu, et sur les hiérarchies du pouvoir. Pourtant, la transition de l'ancien à l’actuel devenu tout à coup illégitime au nouveau et maintenant soudainement authentique est lourde de dérapage moral et de conséquences imprévues. Un exemple récent d'ethnographie de la pratique des droits humains est l'étude de Lori Allen (2013), portant sur le rôle du discours sur les droits humains dans la politique de résistance palestinienne à l'occupation israélienne de la Cisjordanie. Bien que le langage des droits humains ait été utilisé dès la fin des années 1970 en Palestine comme stratégie rhétorique populaire pour défendre les victimes de l'occupation auprès d'une audience internationale, un cercle professionnel d'activistes et d'ONG finit par restreindre l'utilisation des droits humains dans des espaces sociaux et politiques étroitement contrôlés. Dans le même temps, l'ensemble des griefs palestiniens sont restés sans réponse pendant des décennies, comme la violation des droits humains continuelle, l'incapacité à obtenir l'indépendance politique et à influencer favorablement l'opinion politique en Israël. Le résultat fut que les Palestiniens en vinrent à considérer les droits humains avec cynisme et même suspicion. Mais plutôt que de rejeter entièrement les droits humains, ils ont formulé une critique organique des droits humains dans un discours critique et émancipateur plus large promouvant l'autonomie palestinienne, l'anti-impérialisme et l’activisme associatif (par opposition à l'interventionnisme). Après des décennies d'engagement pour les droits humains dans l'histoire de la lutte palestinienne contre l'occupation, les militants ont pu s'approprier ou rejeter les logiques et les attentes des droits humains avec un haut degré de conscience contextuelle et de réalisme politique. Orientations futures L'anthropologie des droits humains est maintenant bien établie en tant que domaine de recherche distinct et source de théorie anthropologique. Sur le plan institutionnel, les universitaires et les étudiants diplômés qui travaillent dans le domaine de l'anthropologie des droits humains viennent généralement, mais pas exclusivement, des rangs de l'anthropologie juridique et politique. Parce que les droits humains sont devenus un mode de plus en plus omniprésent du monde contemporain, les anthropologues rencontrent des traces de cette influence à travers un large éventail de pratiques culturelles, de mouvements politiques et de projets moraux. Cela ne veut cependant pas dire que le statut des droits humains n'est pas contesté, bien au contraire. Alors que la période liminaire de l'après-Guerre froide cède la place à la redifférenciation culturelle, à l'établissement de nouvelles hiérarchies et au rétrécissement des espaces d'expérimentation politique et sociale, les droits humains continueront à bousculer les formes alternatives de pratiques morales et de constitution personnelle et collective. Alors que le projet des droits humains d'après-guerre mûrit en se transformant en processus presque banal de réforme constitutionnelle, de bonne gouvernance et de restructuration économique néo-libérale, son potentiel de catalyseur de transformation radicale et de bouleversement moral diminuera probablement. L'anthropologie des droits humains deviendra moins l'étude d'un discours politique et moral à une époque de transition souvent vertigineuse et de possibilités apparemment illimitées, que celle d'un universalisme séculaire contemporain établi parmi une foule de perspectives concurrentes.
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Fougeyrollas, Patrick. "Handicap." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.013.

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Abstract:
Handicap : nom commun d’origine anglo-saxonne dont l’étymologie proviendrait de Hand in Cap, une pratique populaire pour fixer la valeur d'échange d’un bien. Dans le domaine des courses de chevaux, le handicap vise à ajouter du poids aux concurrents les plus puissants pour égaliser les chances de gagner la course pour tous les participants. Il apparait dans le dictionnaire de l’Académie française dans les années 1920 dans le sens de mettre en état d’infériorité. Son utilisation pour désigner les infirmes et invalides est tardive, après les années 1950 et se généralise au début des années 1970. Par un glissement de sens, le terme devient un substantif qualifiant l’infériorité intrinsèque des corps différentiés par leurs atteintes anatomiques, fonctionnelles, comportementales et leur inaptitude au travail. Les handicapés constituent une catégorisation sociale administrative aux frontières floues créée pour désigner la population-cible de traitements socio-politiques visant l’égalisation des chances non plus en intervenant sur les plus forts mais bien sur les plus faibles, par des mesures de réadaptation, de compensation, de normalisation visant l’intégration sociale des handicapés physiques et mentaux. Ceci rejoint les infirmes moteurs, les amputés, les sourds, les aveugles, les malades mentaux, les déficients mentaux, les invalides de guerre, les accidentés du travail, de la route, domestiques et par extension tous ceux que le destin a doté d’un corps différent de la normalité instituée socio-culturellement dans un contexte donné, ce que les francophones européens nomment les valides. Dans une perspective anthropologique, l’existence de corps différents est une composante de toute société humaine (Stiker 2005; Fougeyrollas 2010; Gardou 2010). Toutefois l’identification de ce qu’est une différence signifiante pour le groupe culturel est extrêmement variée et analogue aux modèles d’interprétation proposés par François Laplantine (1993) dans son anthropologie de la maladie. Ainsi le handicap peut être conçu comme altération, lésion ou comme relationnel, fonctionnel, en déséquilibre. Le plus souvent le corps différent est un corps mauvais, marqueur symbolique culturel du malheur lié à la transgression d’interdits visant à maintenir l’équilibre vital de la collectivité. La responsabilité de la transgression peut être endogène, héréditaire, intrinsèque aux actes de la personne, de ses parents, de ses ancêtres, ou exogène, due aux attaques de microbes, de virus, de puissances malveillantes, génies, sorts, divinités, destin. Plus rarement, le handicap peut être un marqueur symbolique de l’élection, comme porteur d’un pouvoir bénéfique singulier ou d’un truchement avec des entités ambiantes. Toutefois être handicapé, au-delà du corps porteur de différences signifiantes, n’implique pas que l’on soit malade. Avec la médicalisation des sociétés développées, une fragmentation extrême du handicap est liée au pouvoir biomédical d’attribuer des diagnostics attestant du handicap, comme garde-barrière de l’accès aux traitements médicaux, aux technologies, à la réadaptation, aux programmes sociaux, de compensation ou d’indemnisation, à l’éducation et au travail protégé ou spécial. Les avancées thérapeutiques et de santé publique diminuent la mortalité et entrainent une croissance continue de la morbidité depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les populations vivant avec des conséquences chroniques de maladies, de traumatismes ou d’atteintes à l’intégrité du développement humain augmentent sans cesse. Ceci amène l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à s’intéresser non plus aux diagnostics du langage international médical, la Classification internationale des maladies, mais au développement d’une nosologie de la chronicité : la Classification internationale des déficiences, des incapacités et des handicaps qui officialise une perspective tridimensionnelle du handicap (WHO 1980). Cette conceptualisation biomédicale positiviste situe le handicap comme une caractéristique intrinsèque, endogène à l’individu, soit une déficience anatomique ou physiologique entrainant des incapacités dans les activités humaines normales et en conséquence des désavantages sociaux par rapport aux individus ne présentant pas de déficiences. Le modèle biomédical ou individuel définit le handicap comme un manque, un dysfonctionnement appelant à intervenir sur la personne pour l’éduquer, la réparer, l’appareiller par des orthèses, des prothèses, la rétablir par des médicaments, lui enseigner des techniques, des savoirs pratiques pour compenser ses limitations et éventuellement lui donner accès à des subsides ou services visant à minimiser les désavantages sociaux, principalement la désaffiliation sociale et économique inhérente au statut de citoyen non performant ( Castel 1991; Foucault 1972). À la fin des années 1970 se produit une transformation radicale de la conception du handicap. Elle est étroitement associée à la prise de parole des personnes concernées elles-mêmes, dénonçant l’oppression et l’exclusion sociale dues aux institutions spéciales caritatives, privées ou publiques, aux administrateurs et professionnels qui gèrent leur vie. C’est l’émergence du modèle social du handicap. Dans sa tendance sociopolitique néomarxiste radicale, il fait rupture avec le modèle individuel en situant la production structurelle du handicap dans l’environnement socio-économique, idéologique et matériel (Oliver 1990). La société est désignée responsable des déficiences de son organisation conçue sur la performance, la norme et la productivité entrainant un traitement social discriminatoire des personnes ayant des déficiences et l’impossibilité d’exercer leurs droits humains. Handicaper signifie opprimer, minoriser, infantiliser, discriminer, dévaloriser, exclure sur la base de la différence corporelle, fonctionnelle ou comportementale au même titre que d’autres différences comme le genre, l’orientation sexuelle, l’appartenance raciale, ethnique ou religieuse. Selon le modèle social, ce sont les acteurs sociaux détenant le pouvoir dans l’environnement social, économique, culturel, technologique qui sont responsables des handicaps vécus par les corps différents. Les années 1990 et 2000 ont été marquées par un mouvement de rééquilibrage dans la construction du sens du handicap. Réintroduisant le corps sur la base de la valorisation de ses différences sur les plans expérientiels, identitaires et de la créativité, revendiquant des modes singuliers d’être humain parmi la diversité des êtres humains (Shakespeare et Watson 2002; French et Swain 2004), les modèles interactionnistes : personne, environnement, agir, invalident les relations de cause à effet unidirectionnelles propres aux modèles individuels et sociaux. Épousant la mouvance de la temporalité, la conception du handicap est une variation historiquement et spatialement située du développement humain comme phénomène de construction culturelle. Une construction bio-socio-culturelle ouverte des possibilités de participation sociale ou d’exercice effectif des droits humains sur la base de la Déclaration des droits de l’Homme, des Conventions internationales de l’Organisation des Nations-Unies (femmes, enfants, torture et maltraitance) et en l’occurrence de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) (ONU 2006; Quinn et Degener 2002; Saillant 2007). Par personnes handicapées, on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. (CDPH, Art 1, P.4). Fruit de plusieurs décennies de luttes et de transformations de la conception du handicap, cette définition représente une avancée historique remarquable autant au sein du dernier des mouvements sociaux des droits civiques, le mouvement international de défense des droits des personnes handicapées, que de la part des États qui l’ont ratifiée. Malgré le fait que l’on utilise encore le terme personne handicapée, le handicap ne peut plus être considéré comme une caractéristique de la personne ni comme un statut figé dans le temps ni comme un contexte oppressif. Il est le résultat d’une relation dont il est nécessaire de décrire les trois composantes anthropologiques de l’être incarné : soi, les autres et l’action ou l’habitus pour en comprendre le processus de construction singulier. Le handicap est situationnel et relatif , sujet à changement, puisqu’il s’inscrit dans une dynamique interactive temporelle entre les facteurs organiques, fonctionnels, identitaires d’une part et les facteurs contextuels sociaux, technologiques et physiques d’autre part, déterminant ce que les personnes ont la possibilité de réaliser dans les habitudes de vie de leurs choix ou culturellement attendues dans leurs collectivités. Les situations de handicap ne peuvent être prédites à l’avance sur la base d’une évaluation organique, fonctionnelle, comportementale, identitaire ou de la connaissance de paramètres environnementaux pris séparément sans réintroduire leurs relations complexes avec l’action d’un sujet définissant le sens ou mieux incarnant la conscience vécue de cette situation de vie. Suite au succès de l’expression personne en situation du handicap en francophonie, on remarque une tendance à voir cette nouvelle appellation remplacer celle de personne handicapée. Ceci est généralement interprété comme une pénétration de la compréhension du modèle interactionniste et socio constructiviste. Toutefois il est inquiétant de voir poindre des dénominations comme personnes en situation de handicap physique, mental, visuel, auditif, intellectuel, moteur. Cette dérive démontre un profond enracinement ontologique du modèle individuel. Il est également le signe d’une tendance à recréer un statut de personne en situation de handicap pour remplacer celui de personne handicapée. Ceci nécessite une explication de la notion de situation de handicap en lien avec le concept de participation sociale. Une personne peut vivre à la fois des situations de handicap et des situations de participation sociale selon les activités qu’elle désire réaliser, ses habitudes de vie. Par exemple une personne ayant des limitations intellectuelles peut vivre une situation de handicap en classe régulière et avoir besoin du soutien d’un éducateur spécialisé mais elle ne sera pas en situation de handicap pour prendre l’autobus scolaire pour se rendre à ses cours. L’expression personne vivant des situations de handicap semble moins propice à la dérive essentialiste que personne en situation de handicap. Le phénomène du handicap est un domaine encore largement négligé mais en visibilité croissante en anthropologie. Au-delà des transformations de sens donné au terme de handicap comme catégorie sociale, utile à la définition de cibles d’intervention, de traitements sociaux, de problématiques sociales pour l’élaboration de politiques et de programmes, les définitions et les modèles présentés permettent de décrire le phénomène, de mieux le comprendre mais plus rarement de formuler des explications éclairantes sur le statut du handicap d’un point de vue anthropologique. Henri-Jacques Stiker identifie, en synthèse, cinq théories du handicap co-existantes dans le champ contemporain des sciences sociales (2005). La théorie du stigmate (Goffman 1975). Le fait du marquage sur le corps pour indiquer une défaveur, une disgrâce, un discrédit profond, constitue une manière de voir comment une infirmité donne lieu à l’attribution d’une identité sociale virtuelle, en décalage complet avec l’identité sociale réelle. Le handicap ne peut être pensé en dehors de la sphère psychique, car il renvoie toujours à l’image de soi, chez celui qui en souffre comme celui qui le regarde. Le regard d’autrui construit le regard que l’on porte sur soi mais en résulte également (Stiker 2005 :200). La théorie culturaliste qui met en exergue la spécificité des personnes handicapées, tout en récusant radicalement la notion même de handicap, est enracinée dans le multiculturalisme américain. Les personnes handicapées se constituent en groupes culturels avec leurs traits singuliers, à partir de conditions de vie, d’une histoire (Stiker 2005). Par exemple au sein des Disability Studies ou Études sur le handicap, il est fréquent de penser que seuls les corps différents concernés peuvent véritablement les pratiquer et en comprendre les fondements identitaires et expérientiels. L’exemple le plus probant est celui de la culture sourde qui se définit comme minorité ethno-linguistique autour de la langue des signes et de la figure identitaire du Sourd. On fera référence ici au Deaf Studies (Gaucher 2009). La théorie de l’oppression (Oliver 1990). Elle affirme que le handicap est produit par les barrières sociales en termes de déterminants sociologiques et politiques inhérents au système capitaliste ou productiviste. Les personnes sont handicapées non par leurs déficiences mais par l’oppression de l’idéologie biomédicale, essentialiste, individualiste construite pour empêcher l’intégration et l’égalité. Ce courant des Disability Studies s’inscrit dans une mouvance de luttes émancipatoires des personnes opprimées elles-mêmes (Stiker 2005 : 210; Boucher 2003) La théorie de la liminalité (Murphy 1990). Par cette différence dont ils sont les porteurs, les corps s’écartent de la normalité attendue par la collectivité et sont placés dans une situation liminale, un entre-deux qu’aucun rite de passage ne semble en mesure d’effacer, de métamorphoser pour accéder au monde des corps normaux. Cette théorie attribue un statut anthropologique spécifique au corps handicapé sans faire référence obligatoire à l’oppression, à l’exclusion, à la faute, ou au pouvoir. Marqués de façon indélébile, ils demeurent sur le seuil de la validité, de l’égalité, des droits, de l’humanité. La théorie de l’infirmité comme double, la liminalité récurrente de Stiker (2005). L’infirmité ne déclenche pas seulement la liminalité mais en référant à la psychanalyse, elle est un véritable double. La déficience est là, nous rappelant ce que nous n’aimons pas et ne voulons pas être, mais elle est notre ombre. Nous avons besoin de l’infirmité, comme de ceux qui la portent pour nous consoler d’être vulnérable et mortel tout autant que nous ne devons pas être confondus avec elle et eux pour continuer à nous estimer. Ils sont, devant nous, notre normalité, mais aussi notre espoir d’immortalité (Stiker 2005 : 223)
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Dominguez, Virginia. "Anthropologie israélienne." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.130.

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Israël est un pays complexe et les anthropologues qui en font l’étude le savent bien (Dominguez 1989; Marx 1980; Motzafi-Haller 2018). La plus grande partie de l’anthropologie en Israël a jusqu’à présent été réalisée par des anthropologues juifs, hommes et femmes, ashkénazes (principalement d’ascendance européenne du nord et de l’est d’Europe) et mizrachi (principalement d’origine nord-africaine, ibérique et du Moyen-Orient). Les juifs ashkénazes ont largement prédominé dans les domaines politique, universitaire, économique et artistique au cours des premières décennies qui ont suivi la création de l'État d'Israël, ce pays qui vient de fêter ses 70 ans. Il n'est donc pas surprenant qu’on y retrouve beaucoup plus d'anthropologues juifs ashkénazes que d’anthropologues juifs Mizrachim ou d’anthropologues palestiniens. La plupart des anthropologues en Israël sont des anthropologues sociaux ou socioculturels (Abuhav 2015). Certains d’entre eux sont des anthropologues praticiens / appliqués qui travaillent dans les ministères de l’éducation, de la santé et de l’absorption des immigrants juifs et qui ont font partie d’une association d’anthropologie appliquée. Mais beaucoup n’adhèrent à aucune association. L'archéologie, partie des quatre champs de l’anthropologie selon la conception américaine de cette dernière, n'est pas considérée comme une carrière anthropologique en Israël, même si elle y est considérée comme une discipline visible et importante. On trouve la présence d’anthropologues médicaux et biologiques en Israël, mais ils ne sont certainement pas la majorité et ils sont rarement embauchés par les départements de l'université ou du collège dans lesquels travaillent la plupart des anthropologues universitaires. Jusqu'à récemment, tous ces départements étaient dans les faits des départements de sociologie et d'anthropologie, composés d’une majorité de sociologues. Ce n'est que depuis 5 ans qu'un département entièrement composé d’anthropologues a vu le jour, soit le département de l'Université de Haïfa qui se consacre au niveaux supérieurs de formation. L’association d’anthropologie d’Israël ((HaAguda HaAntropologit HaYisraelit)) remonte au début des années 1970 et n’a compté jusqu’à présent que des anthropologues juifs comme chefs ou présidents. Des efforts ont été faits pour changer cette situation au fil des ans, car tous les membres de l’Association ne sont pas juifs et certains d’entre eux croient fermement qu’ils ne doivent pas tous être juifs. Cette question demeure délicate pour certains des membres les plus en vue de la communauté anthropologique en Israël, citoyens d’Israël mais également Palestiniens (Kanaaneh 2002; Sa’ar 2016). Alors que l’association d’anthropologie d’Israël s'oppose largement à l'occupation de la Cisjordanie et à toute forme de discrimination à l'encontre des Palestiniens, en particulier de ses concitoyens, cette organisation est toujours israélienne et a toujours été une association fortement juive. En fait, ce n’est que récemment que la plupart des départements universitaires israéliens ont engagé des Arabes, des Palestiniens, voire des musulmans, en tant que membres du corps enseignant. Pour les quelques Palestiniens qui occupent actuellement ces postes dans des universités ou des collèges israéliens, les postes de direction de l'association anthropologique israélienne les laisseraient ouverts à la critique selon lesquelles ils seraient simplement des collaborateurs ou des complices des sionistes israéliens qui considèrent Israël comme un pays réservé aux juifs et un pays réalisé par les juifs dont les valeurs morales l'obligent à être tolérant envers les non-Juifs parmi eux. Ainsi, une nouvelle association appelée Insaniyyat a simplement été créée ces dernières années pour et par des anthropologues palestiniens Pendant des années et avant la date de la fondation de l’association (1973) l’anthropologie a été enseignée aux niveaux universitaire dans toutes les grandes universités israéliennes et les étudiants ont obtenu un baccalauréat en sociologie et en anthropologie, une maîtrise en anthropologie et un doctorat en anthropologie en Israël. Le corps professoral et les étudiants israéliens font des recherches, présentent leurs travaux lors de conférences et pratiquent périodiquement des activités d'anthropologie engagée ou de plaidoyer. La qualité de leurs recherches et de leurs publications est généralement élevée, et les universités s'attendent à de nombreuses publications dans des revues savantes internationales de haute qualité destinées à toute personne considérée pour une promotion et une permanence. Pendant des années aussi, l'anglais a été fortement enseigné et fortement favorisé à la fois dans la communauté universitaire en général en Israël et dans la communauté anthropologique israélienne en particulier. En fait, la publication en hébreu dans des revues israéliennes n'a pas autant de valeur que celle dans des revues de langue anglaise au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie ou au Canada. Une partie de cette tendance est valable pour les universités israéliennes en général, mais une autre est spécifique à l'anthropologie en Israël. Au fil des ans, plusieurs influences ont marqué l'anthropologie en Israël. Le regretté professeur Shmuel Eisenstadt (1967), qui a marqué la sociologie et l'anthropologie en Israël, en particulier dans son département d'origine à l'Université hébraïque de Jérusalem, compte parmi celles-la. Pendant bon nombre d'années, ce professeur a été nommé à Harvard (pendant six mois) alors qu'il était également à l'Université hébraïque de Jérusalem. Ce professeur se croyait autant anthropologue que sociologue et considérait l'anthropologie comme une branche de la sociologie, cela bien que ce n’était généralement pas l’opinion des anthropologues qu’il était disposé à engager comme professeurs dans ce même département. Sa connexion à Harvard était importante. C’est vers les États-Unis qu’il s’est tourné en ses qualités de sociologue et d’anthropologue, mais aussi que sur l’organisation de l’enseignement supérieur en Israël. Ce n’était pas l’Allemagne, la Pologne, la France, l’Italie ou tout autre pays imaginable. Ce n’est donc pas un hasard si ce chercheur a privilégié les publications en anglais et plus particulièrement aux États-Unis. La deuxième influence importante qui a marqué l’anthropologie israélienne a été celle de la Manchester School dirigée par Max Gluckman, un juif sud-africain émigré en Angleterre à l’origine de ce puissant département d'anthropologie à l'Université de Manchester en Angleterre. Gluckman a formé des anthropologues à Manchester pour effectuer des travaux d'anthropologie sociale en Israël, et certains de ses plus importants étudiants sont restés en Israël et y sont devenus professeurs d'anthropologie sociale. Une troisième influence sur le développement de l'anthropologie en Israël fut le sionisme travailliste lui-même. Des juifs d'autres pays sont venus s'installer en Israël pour participer au développement d'un Israël à tendance socialiste dans les années 1950 et 1960. Certains d'entre eux étaient des anthropologues titulaires d'un doctorat de pays anglophones (ou dominants anglophones), comme les États-Unis, le Royaume-Uni, Canada, l’Australie, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande. Pendant de nombreuses années, peu de postes de professeur d’anthropologie dans des universités israéliennes ont été occupés par des Israéliens nés dans le pays, et certainement pas par des anthropologues n’ayant jamais étudié dans un pays anglophone, suivi une formation postuniversitaire dans un pays anglophone ou encore terminé au moins un postdoc dans un pays anglophone. Quand des collègues qui sont des rédacteurs de revues anglophones en anthropologie aux États-Unis, au Royaume-Uni ou au Canada font une remarque sur le nombre de manuscrits qu’ils reçoivent d’anthropologues israéliens et sur leur qualité, je souris. Les anthropologues israéliens publient en dehors d’Israël parce que leur université accorde plus d’importance, en particulier dans les articles de revues, et que leurs textes sont bons (c’est-à-dire que leurs problèmes sont familiers et qu’ils respectent les normes des articles de journaux aux États-Unis), car ils ont en grande partie été formés et par des anthropologues anglophones. Une génération plus jeune est maintenant moins à l'aise de publier ou de présenter ses recherches en anglais, parce que l'anglais n'est pas la langue maternelle des anthropologues israéliens, mais le fait demeure qu'ils lisent des livres et des articles en anglais tout au long de leurs études universitaires. Il faut mentionner que peu de livres ou d'articles académiques sont traduits de l’anglais vers l’hébreu. Quoi que les conférences et conversations universitaires soient en hébreu, de nombreux livres et articles qu'ils sont censés lire sont en anglais. Quels sont les champs et thèmes de recherche privilégiés par ces anthropologues ? Sans surprise, ils travaillent sur une variétés de sujets, mais aussi, sans surprise, on note quelques changements au fil des ans (Feldman 2008; Levy et Weingrod 2004; Markowitz 2013). Les premières vagues d'anthropologues en Israël avaient tendance à travailler sur des groupes d'immigrants juifs non ashkénazes en Israël ou sur des communautés non juives vivant en Israël. Pour la plupart, ils ont étudié les kibboutzim et les moshavim ou villes de développement en Israël. Cette tendance s’est partiellement modifiée dans les années 1980 et 1990, mais la plupart des anthropologues israéliens travaillent encore largement sur le terrain en Israël et non en dehors d’Israël. L'adaptation et l'intégration des nouveaux arrivants ne sont plus des thèmes dominants. D’autres thèmes de recherche apparaissent tels que les LGBTQ, les New Agers en Israël, certains se penchent sur la science et la technologie en Israël, d’autres sur la reproduction et sa politique en Israël, sur le néolibéralisme en Israël ou encore les tribunaux de conversion en Israël. Les autres sujets prédominants sont l'anthropologie médicale et psychologique, la jeunesse, le féminisme et le genre, et ainsi que les études environnementales. L'anthropologie israélienne interroge de nombreux aspects de la vie en Israël. Elle se considérait de gauche dans les premières décennies d’Israël (quand Israël avait un gouvernement à tendance socialiste) comme c’est toujours le cas aujourd’hui (malgré le mouvement connu d’Israël vers la droite) (voir Lomsky-Feder et Ben-Ari 2000). L'anthropologie israélienne a longtemps été influencée par l'anthropologie dans le monde anglophone et aucun signe n’indique que cela soit en train de changer. L’anthropologie israélienne a longtemps été centrée sur la vie en Israël (juive et arabe) ; bien que les thèmes de recherche aient tendance à se diversifier, et encore là tout indique que cette tendance se poursuit, même si davantage d’anthropologues israéliens travaillent dorénavant sur terrains en dehors d’Israël. Les anthropologues israéliens ont reçu une formation rigoureuse à tous les niveaux de leurs études universitaires, et je vois que cela continue. Reste à savoir si les juifs et les palestiniens trouveront davantage de collaborations que ce que l’on constate aujourd’hui. Lorsque la communauté anthropologique américaine a sérieusement envisagé le mouvement BDS (mouvement britannique de boycott, désinvestissement et sanction face à Israël) (voir Redden 2016) les anthropologues israéliens se sont préparés au boycott qu'ils attendaient des départements, revues et maisons d'édition anthropologiques américains. Ils ont également subi un peu de pression (de leurs universités et de leurs collègues) pour combattre le BDS. Beaucoup s'inquiètent de l'impact du BDS sur la communauté anthropologique israélienne. Rétrospectivement, c’est un signe vraiment visible de la manière dont la communauté anthropologique israélienne a été liée - et continue de l’être - à la communauté anthropologique américaine. Certains[DVR1] [DVR2] [DVR3] [DVR4] anthropologues israéliens de la première génération craignent que la jeune génération ne fasse plus de travail sur le terrain en immersion totale et, partant, que l'anthropologie disparaisse bientôt de la vie et du monde universitaire israéliens, mais je vois des continuités tout autant que des changements dans l'anthropologie israélienne, et je ne pense pas que l'anthropologie est susceptible de disparaître en Israël.
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Caroline, Hervé. "Réconciliation." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.113.

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Abstract:
La réconciliation est une préoccupation contemporaine qui oriente les politiques et les actions des institutions et des individus dans certains contextes nationaux et internationaux. Les politiques de réconciliation se déploient à la suite d’épisodes traumatiques dans le but de rebâtir des relations de confiance et de respect entre des États et des individus ou des groupes brimés. Elles se développent également dans les démocraties modernes dans le but de réparer la relation entre certains groupes et engager les pays dans des processus de démocratisation et d’inclusion des différents groupes culturels, ethniques et sociaux. Souvent édictées comme des politiques nationales, elles s’implantent à travers des mesures concrètes dans les différents niveaux institutionnels de la société et orientent les discours dominants. La question de la réconciliation a reçu l’attention des chercheurs en sciences sociales, en droit, en science politique, en philosophie morale, mais également en littérature ou en théologie. Il s’agit d’un objet dont l’anthropologie s’est emparé récemment en montrant la diversité des contextes dans lesquels il se déploie, les rapports de pouvoir sous-jacents et les significations variées que les différents groupes sociaux lui assignent. La réconciliation, comme projet politique national, est souvent mise en place à la suite des travaux d’une Commission de vérité et réconciliation (CVR) visant à éclairer certains troubles politiques et restaurer la justice sociale ou un nouvel ordre démocratique dans une optique de justice réparatrice. La Commission nationale d’Argentine sur la disparition des personnes (1983) est considérée comme la première d’une longue série de commissions qui ont enquêté sur des situations de troubles politiques, de guerres civiles, de répressions politiques, de génocide. Plus d’une quarantaine de commissions ont été dénombrées depuis cette date (Richards et Wilson 2017 : 2), principalement en Afrique (Tunisie, Burundi, Côte d’Ivoire, Togo, etc.), dans les Amériques (Canada, Pérou, Brésil) ou encore en Asie (Timor oriental, Népal, etc.). Parmi les plus importantes, on compte la Commission nationale de vérité et de réconciliation du Chili (1990-1991) qui a documenté les circonstances des milliers de disparitions et de morts sous la dictature d’Augusto Pinochet et préparé le pays vers une transition démocratique. La Commission de vérité et de réconciliation d’Afrique du Sud (1996-1998) visait quant à elle à recenser toutes les violations des droits de l’homme commises dans le pays au cours des décennies précédentes et à mettre fin à l’apartheid. La plupart du temps, ces commissions sont le résultat de pressions exercées par des groupes d’activistes au sein d’un État, ou, comme c’est de plus en plus souvent le cas, de pressions exercées au niveau international par les organisations non gouvernementales ou d’autres mouvements politiques. Elles constituent des organismes indépendants des appareils judiciaires et leur objectif premier est d’enquêter sur les coupables et les victimes et d’émettre des recommandations en vue de restaurer la paix (Richards et Wilson 2017 : 2). Ces Commissions de vérité et réconciliation s’appuient sur des principes de droit international, mais certains auteurs y voient aussi la résurgence d’une éthique religieuse à travers l’importance donnée au concept de pardon, central dans plusieurs religions du Livre, comme l’Ancien Testament, le Nouveau Testament ou encore le Coran (Courtois 2005 : 2). Les anthropologues ont montré qu’en fonction des méthodologies utilisées lors des enquêtes, les discours sur la vérité peuvent varier. Ainsi, certaines histoires ou expériences sont rendues visibles tandis que d’autres sont oubliées (Buur 2000, Wilson 2003, Ross 2002). Au fil du temps, les CVR ont eu des mandats, des prérogatives et des applications différents. En témoigne la CVR du Canada qui avait pour but, non pas d’assurer la transition d’un pays autocratique vers une démocratie, mais de lever le voile sur les expériences de déracinement et de violence vécues par les peuples autochtones au sein des pensionnats. À l’image du travail de Susan Slyomovics (2005) sur la Commission du Maroc, les anthropologues ont analysé les programmes de réparation et de restitution mis en place par certaines commissions. Ils ont aussi montré que certains groupes sociaux restaient marginalisés, comme les femmes (Ross 2002). Theidon (2013), dans son travail sur la commission de vérité et réconciliation du Pérou, a montré de son côté que les CVR oublient souvent d’inclure des enquêtes ou des discussions sur la façon dont les violences politiques détruisent les relations familiales, les structures sociales ou les capacités de production économique de certains groupes. Les anthropologues permettent ainsi de mieux comprendre les perspectives des survivants face au travail et aux recommandations de ces commissions en documentant la diversité de leurs voies et de leurs expériences. Ils montrent que la réconciliation est avant tout un projet construit politiquement, socialement et culturellement. La réconciliation est un objectif central à la plupart des CVR, mais elle est un objectif qui la dépasse car elle est la plupart du temps mise en place une fois que la CVR a achevé ses travaux et émis ses recommandations. Les CVR ont en effet rarement l’autorité de mettre en place les recommandations qu’elles édictent. Les anthropologues Richards et Wilson (2017) présentent deux versions de la réconciliation en fonction des contextes nationaux : une version allégée (thin version) à travers laquelle les politiques nationales encouragent la coexistence pacifique entre des parties anciennement opposées ; et une version plus forte (thick version) lorsque des demandes de pardon sont exigées à ceux qui ont commis des crimes. Si la réconciliation suppose qu’un équilibre puisse être restauré, il n’en reste pas moins qu’elle se base sur une interprétation spécifique de l’histoire (Gade 2013) et qu’elle participe à la construction d’une mémoire individuelle, collective et nationale. Cette notion permet donc d’offrir un cadre souple aux élites qui prennent en charge le pouvoir après les périodes de troubles pour que celles-ci puissent (re)légitimer leur position et les institutions politiques, souvent héritières de ce passé qu’on cherche à dépasser (Richards et Wilson 2017 : 7). Ce discours sur la réconciliation vise ainsi à instiller des valeurs morales publiques et construire une nouvelle image commune de la nation. Selon Wilson, les CVR seraient des modèles promus par les élites politiques pour construire une nouvelle harmonie qui permettrait d’occuper la conscience populaire et la détourner des questions de rétribution et de compensation financière. Le nouvel ordre politique est présenté comme étant purifié, décontaminé et déconnecté avec l’ancien ordre autoritaire, une façon de construire une nouvelle vision de la communauté en inscrivant l’individu dans un nouveau discours national (Wilson 2003 : 370). La réconciliation, comme projet politique national, ne fait en effet pas toujours l’unanimité. Par exemple, elle est devenue une véritable préoccupation collective au Canada depuis la remise du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada en 2015, mais le sens donné à celle-ci varie. Même si le rapport de la CVRC prévient qu’il n’y a pas une vérité ou une vision de la réconciliation (CVRC 2015 : 14) et que pour les Autochtones, la réconciliation exige aussi une réconciliation avec le monde naturel (CVRC 2015 : 15), ce processus national est vivement critiqué par certains intellectuels autochtones, comme Taiaiake Alfred (2016), pour qui la réconciliation est un processus de « re-colonisation » qui occulte la dynamique coloniale encore à l’œuvre (Alfred 2011 : 8). Cette critique se retrouve dans d’autres contextes postcoloniaux, comme en Nouvelle-Zélande ou en Australie, où les excuses proférées par les gouvernements concernant les différentes formes d’injustice subies par les peuples autochtones oblitèrent les enjeux les plus cruciaux, à savoir la nécessité d’abolir les politiques coloniales et de faire avancer les projets d’autonomie politique des Autochtones (Johnson 2011 : 189). La réconciliation est constitutive de toute relation sociale et en ce sens elle peut être instrumentalisée au sein de discours visant à faire ou défaire les liens sociaux (Kingsolver 2013). C’est donc aussi là que se situe l’enjeu de la réconciliation, sur la capacité à s’entendre sur ce qu’est une bonne relation. Borneman définit la réconciliation comme un au-delà de la violence (departure from violence), c’est-à-dire comme un processus intersubjectif à travers lequel deux personnes ou deux groupes tentent de créer une nouvelle relation d’affinité, non plus marquée par la violence cyclique, mais par la confiance et l’attention réciproques ; cela étant possible seulement si les États instaurent des politiques de réparation et que la diversité des points de vue des personnes concernées par ces politiques est prise en compte (Borneman 2002 : 282, 300-301). En ce sens, une lecture anthropologique au sujet de la réconciliation permet de développer une réflexion critique sur la réconciliation en la considérant avant tout comme une préoccupation politique contemporaine dont il s’agit de saisir le contexte d’émergence et les articulations et comme un processus à travers lequel les individus tentent, à partir de leurs points de vue respectifs, de redéfinir les termes d’une nouvelle relation. La discipline anthropologique est en effet à même de mettre au jour les rapports de pouvoir inhérents aux processus de réconciliation, de révéler les significations culturelles sous-jacentes que les différents acteurs sociaux attribuent au pardon, à la réconciliation ou encore à ce qui constitue les bases d’une relation harmonieuse. L’anthropologie peut enfin lever le voile sur les dynamiques de réciprocité et de don/contre-don qui se déploient au travers de ces processus et ainsi décrypter les multiples dimensions qui participent à la fabrique des sociétés.
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Moussaoui, Abderrahmane. "Violence." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.123.

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Abstract:
Le terme violence qualifie un certain nombre de manifestations allant de l’altercation verbale jusqu’aux destructions de masse, en passant par l’agression physique, le viol, le meurtre, la torture, les mutilations, etc. Infligées ou subies, discontinues ou constantes, localisées ou endémiques, accidentelles ou motivées, ces expressions de la violence se compliquent encore par leur caractère tantôt privé, tantôt public, assumé et revendiqué ou dissimulé et renié. La violence est si protéiforme qu’elle ne cesse de voir les discriminants de sa catégorisation et les grilles de classification se démultiplier. Le critère est tantôt spatial (violence urbaine), tantôt social (violence conjugale, ouvrière), tantôt politique (répression, coercition, guerre, assassinat politique, terrorisme), économique (exploitation, injustice), sexuel (viol, maltraitance), ou encore psychologique (automutilations et autres actes pervers). Englober toutes ces manifestations dans une même perspective relève de la gageure (Michaud 2004 ; Crettiez 2008). Comment approcher pareils phénomènes aux formes et motivations aussi diversifiées selon les mêmes grilles théorico-méthodologiques? D’autant plus qu’à ces expressions physiques de la violence s’ajoutent toutes celles qui relèvent de la « violence symbolique ». Consentie (plus que subie), cette violence impose un certain ordre dans les manières d'être. Elle englobe tous les dispositifs dont usent les dominants pour que les dominés intériorisent et acceptent leur statut et leur état de dominés (Bourdieu & Wacquant 1992). Elle participe de cette violence structurelle inhérente à tout pouvoir, qu’il soit celui du pater familias ou du chef élu ou imposé. Elle peut être liée à la forme même de l'organisation sociale à laquelle on adhère et qu’elle tend à malmener. Le politiste norvégien Johan Galtung (1969) est sans doute le premier à l’évoquer, faisant remarquer que dans cette forme de violence il n’y a pas de lien évident et apparent entre les sujets. Inscrite dans des structures sociales, cette violence est plus insidieuse mais non moins destructrice. Outre ces violences dévastatrices du lien, l’anthropologie a mis en évidence un autre genre de violences, celles destinées précisément à instaurer le lien, à le suturer ou à le raffermir. Ces violences fondatrices qui ponctuent les rites de passage (tatouages, circoncisions, excisions, scarifications et autres marquages corporels), souvent violentes et non exemptes de douleur, ont pour finalité d’agréger les individus à des communautés. Initiatique, cette violence qui laisse une marque distinctive (du rang, du sexe, etc.), n’est jamais perçue comme telle par ceux qui l’adoptent (Bodiou et Briand 2015). Malgré la variété de ses expressions et de ses modes d’effectuation, l’acte de violence demeure aisément identifiable. En revanche, il en est tout autrement quand il s’agit de définir ce qu’est la violence. Tous les dictionnaires la mettent en rapport avec l’exercice d’une force brutale ou excessive en vue de soumettre, contraindre ou obtenir quelque chose. Pour la majorité des approches, la violence a été longtemps conçue comme un « usage délibéré de la force pour blesser ou détruire physiquement » (Gurr, 1970). Au milieu des années 1990, la définition de l’OMS en élargit l’acception. Se voulant exhaustive, elle intègre à la fois les actes individuels et communautaires, commis contre autrui ou auto-infligés; qu’ils soient interpersonnels ou collectifs. Elle couvre tout aussi bien les actes de violence que les menaces et intimidations de tous ordres, induisant des atteintes physiques, psychologiques, ou affectives. Toutefois, cette définition demeure encore fortement associée aux violences physiques et n'évoque pas clairement et suffisamment les violences psychologiques et morales découlant d’actes verbaux, d'attitudes et autres conduites symboliques. Plus largement, F. Héritier (1996 : 17) appelle « violence toute contrainte de nature physique ou psychique susceptible d'entraîner la terreur, le déplacement, le malheur, la souffrance ou la mort d'un être animé; tout acte d'intrusion qui a pour effet volontaire ou involontaire la dépossession d'autrui, le dommage ou la destruction d'objets inanimés (…) ». Complète et exhaustive, cette définition souligne, une fois encore, la difficulté à parler de la violence de manière générale. La violence est une force dont l’exercice s’inscrit immanquablement dans le cadre de normes partagées. Ce sont de telles normes qui caractérisent, in fine, ce qui relève ou non de la violence. Celle-ci est justement le plus souvent un dépassement de la règle ou de la norme admise, une démesure. Elle est ce qui remet en cause l’existence de ce qu’Hanna Arendt (1989 : 283) appelle « un monde commun ». Yves Michaud (1978 : 101) le dit avec ses mots : la violence « tient plus à la dissolution des règles qui unifient le regard social qu’à la réalité qu’elle peut avoir ». À ce titre, la manifestation de la violence est l’indice d’une rupture de consensus, dont la finalité est de contraindre et de faire mal, de manière volontaire et apparemment gratuite. Elle est tantôt une infraction, tantôt un outrage. Chaque société désigne ce qu’elle considère comme violent en tentant de le réduire par l’éthique, la culture, le droit, la contrainte et en lui opposant… de la violence. Ce sont les logiques qui président à ces choix que l’anthropologue ne cesse de pointer dans leur singularité pour tenter de comprendre le phénomène dans son universalité. Même si le catalogue des actes de violence semble infini, et l’imagination des bourreaux individuels et collectifs incommensurablement fertiles, il n’en demeure pas moins que cette violence s’exerce toujours ou du moins le plus souvent selon des logiques inscrites dans un contexte historico-culturel. La « violence » est enchâssée dans une matrice éthique et obéit à une échelle de valeurs qui rend sa perception et, partant, sa signification variables selon les normes de référence en usage. Polymorphe, elle est également et nécessairement polysémique; et sa perception culturellement et sociohistoriquement déterminée. Des châtiments tolérés naguère (sectionner la langue des blasphémateurs, noyer des femmes adultères), sont décriés par des sociétés contemporaines pratiquant d’autres formes de violence (chaise électrique ou injection létale), estimées moins cruelles à leurs yeux. Ce sont en général les actes et conduites jugés illégitimes qui sont qualifiés de violents; tous ceux, tout aussi violents, mais exercés au nom d’une règle partagée ou par un pouvoir considéré comme légitime, ne sont pas tenus pour de la violence; ils sont perçus comme une coercition, une contrainte. Que ce soit pour Hobbes (2000) ou Weber (1959), l’usage légitime de la violence prévient la violence. Dès lors, il n’est plus de la violence. Loin d’être un phénomène débridé, la violence est souvent un outil savamment orchestré destiné à faire obéir ou à punir. Qu’elle soit privée ou publique, la violence est toujours inscrite dans une matrice symbolique qui structure ses modes d’effectuation et lui donne sens aux yeux de ses protagonistes. Ainsi devient-elle légitime pour son auteur; et parfois même pour celui qui la subit, la vivant comme une fatalité ou se considérant comme victime expiatoire. Ainsi, est-elle une « configuration » (Elias, 1989) où les adversaires sont aussi des partenaires agissant selon des règles partagées. Une propension devenue routinière consiste à toujours considérer la violence comme une réactivité instinctive, motivée par une pure répétition pavlovienne et paresseuse. Les études des violences urbaines ont pu montrer que celles-ci peuvent être un indicateur d’inégalité ou de défiance vis-à-vis des institutions; et, partant, l’expression d’une volonté de négociation. La manifestation de la violence est un « signal de danger » nous dit Lewis Coser (1982). Autrement dit, la violence fait à la fois signe et sens. Elle n’est pas que l’expression du chaos et du désordre. L’exercice de la violence (notamment politique) a le souci à la fois de l’efficacité et de la légitimité. Le plus souvent, la violence n’est ainsi qualifiée qu’en rapport aux seuls faits concrets, quantifiables et mesurables. Or, d’un point de vue anthropologique, la violence intègre à la fois l’éthique, les valeurs partagées, les sentiments, etc. La rumeur, l’ironie ou la satire peuvent être ressenties comme plus violentes que des coups. Physique, psychologique ou symbolique, la violence est toujours un fait « construit » à partir d’une culture partagée; dont la perception et l’intensité sont étroitement en rapport avec les normes communément admises. Quelle que soit la forme de son expression, la violence demeure un « fait social total »; car elle est toujours enchâssée dans d’autres faits sociaux qui démultiplient ses logiques et ses univers de sens (politique, religieux, économique, social etc.) (Clastres, 1977 ; Kilani, 2006). Instinct naturel, moyen d’imposer l’ordre social ou vecteur du changement social? La violence est une des catégories les plus discutées dans les sciences humaines et sociales; mobilisant terrains et théories pour saisir un phénomène en passe de figurer parmi les universaux et ne cessant de réinventer ses formes d’expression. Pour Thomas Hobbes (2000), l’une des références inévitables dans ces débats, l’homme est un être « duplice », naturellement violent mais socialement dans l’obligation de rechercher la répression de son agression en acceptant de se conformer aux règles d’une instance qui lui permettrait de vivre en société. Pour Hobbes, c’est l’égalité primordiale entre les hommes qui serait à l’origine des affrontements. Jean-Jacques Rousseau (1971) reproche au philosophe britannique d’avoir attribué à l’homme vivant dans l’état de nature les attributs et les passions propres à l’homme vivant dans la société. Ces deux postures spéculatives vont constituer dans une large mesure le cadre de pensée dans lequel seront débattues thèse et contre-thèse sur la nature violente ou non de l’homme. La première défend le caractère inné de la violence, tandis que la seconde la considère comme un acquis culturel. En anthropologie, l’intérêt pour la violence comme phénomène, est présent dès les premiers travaux qui ont pu montrer que toutes les sociétés contiennent de la violence, la produisent, l’utilisent et la gèrent. Mise en avant par Max Weber (1959) dans sa théorie de l’État comme monopole de la violence légitime, elle est popularisée par les travaux de René Girard (1972, 1978). Pour ce philosophe et anthropologue, les désirs de l’homme sont mimétiques et engendrent une violence fondée sur la « rivalité ». L’homme désire les mêmes objets que son prochain, et son désir augmente en fonction de celui de l’autre. Ce désir mimétique débouche sur la violence qui, de proche en proche, devient générale et concerne toute la société. Pour y remédier, Girard s’écarte des thèses wébériennes qui préconisent l’instauration d’une violence légitime confiée à l’État. Il postule que les hommes déplacent leur hostilité sur une victime émissaire (Girard, 1972). C’est le sens du sacrifice présent dans toutes les sociétés humaines. C’est le « désir mimétique » à l’origine de la violence qui caractérise l’être humain en société. Pour empêcher le saccage de cette violence réciproque, présente dans l’essentiel des rapports humains et dans toutes les sociétés dès le début de leur formation, la communauté sacrifie une victime arbitraire consensuelle. La haine de chacun est transférée sur cette victime émissaire dont la mise à mort est expiatoire. Elle sauve la communauté et lui permet de survivre. En évitant la violence destructrice de la communauté, cette violence sacrificielle et pacificatrice se transforme en une violence fondatrice. Les anthropologues se sont également intéressés à la forme institutionnelle de la violence. Ainsi, la guerre mobilisera l’essentiel des théories. Une approche naturaliste développée notamment par André Leroi-Gourhan (1965), postule que la guerre (comme violence institutionnelle) est la conséquence de l'évolution naturelle de l'Homme, qui de chasseur devient guerrier. Pour cet ethnologue et penseur des techniques et de la culture, la violence humaine relèverait du biologique. Postulant que la guerre est une extension de la chasse, il considère que l’homme, à l’instar de l’animal, est un être prédateur et donc violent par nécessité. Le social et l'institutionnel sont ainsi naturalisés. La violence permet de se procurer les rares ressources disponibles. Une telle approche rejoint celle qui met en rapport la guerre et les pénuries de nourriture dans les sociétés primitives. D’autres thèses, plus répandues, estiment certains modèles culturels, comme la virilité, l'autoritarisme culturel et la religion, à l'origine immédiate et exclusive de cette violence. Ce courant culturaliste considère la violence comme un phénomène culturel. Une de ses premières figures, Ruth Benedict (1950), a tenté d’opposer la culture apollinienne des Indiens Pueblos, qu’elle considère comme communautaire et pacifique, à celle des Indiens des plaines, qu’elle définit comme passionnés et agressifs et dont elle qualifie la culture de dionysiaque. Une autre approche culturaliste, celle de Claude Lévi-Strauss, voit dans la violence un mode d’échange, un « échange malheureux ». Pour le théoricien du structuralisme, la guerre est l’expression d’un échec dans l'échange entre communautés, lequel échange est à ses yeux fondateur des sociétés. L’anthropologie Pierre Clastres (1977) réfutera toutes ces théories pour soutenir que la guerre est constitutive de la société primitive. Elle n’est, selon lui, ni un instinct animal, ni la conséquence d’un manque, ni l’expression d’un ethos culturel, ni un échange raté. Elle est au fondement même de l’être ensemble. Étant sans hiérarchie, la société primitive use de la guerre contre l’Autre comme moyen de raffermir son unité. Depuis Thomas Hobbes, la violence hors d'un cadre prescrit par l'État est considérée comme une pathologie sociale. Contre cette vision, Pierre Clastres soutient que les violences (apparemment déviantes ou criminelles) s'inscrivent dans un univers social, culturel et symbolique pour faire sens. Poussée à ses limites, cette approche compréhensive risque de conduire à soutenir des légitimations au nom du relativisme culturel. Dans un monde où génocides, guerres, terrorismes et autres destructions de masse sont devenus une réalité quotidienne, plusieurs auteurs soutiennent la thèse de Norbert Elias (1989) sur le recul de la violence et la domestication de l’animal humain. Contre-intuitive, cette thèse est défendue par plusieurs historiens sur la base de travaux sur des archives judiciaires, dont l'historien Jean-Claude Chesnais (1981 : 14) qui estime qu' « il y a au cours des derniers siècles une régression considérable de la violence criminelle ». Si aujourd’hui on parle de son omniprésence, c’est parce que le seuil de tolérance aurait baissé. Nous serions devenus plus sensibles à la violence, subjectivement. Ceux qui rejettent une telle thèse préfèrent souligner le nombre et la diversification des formes des violences : génocides, attentas, terrorismes, etc. (Wieviorka, 2004). En effet, la violence a pris des formes inédites en rapport avec la complexification de notre organisation sociale. La technologie a contribué à une certaine sophistication de la violence et à sa mise à distance. Sa « domestication » s’opère par sa taylorisation. L’acte de tuer ou de perpétrer un génocide est noyé dans les échelons de la décision (du général qui décide au soldat qui exécute) et dans une « chaîne opératoire » plus ou moins longue. Grâce à cette « taylorisation », la violence se trouve aujourd’hui « domestiquée ». L’euphémisation par la technologie (écrans) la rend supportable par celui qui l’exécute; tout comme le sacré l’avait déjà rendue acceptable et supportable aux yeux, à la fois, de celui qui la donne et de celui qui la subit (Matthew, 2017 ; Blaya, 2011). Quoi qu’il en soit, le développement vertigineux de la technologie, et de l’organisation bureaucratique, contribue à cette « banalisation du mal » (Arendt 1991) en rendant moins perceptibles et plus insidieuses ces violences. Les armes biologiques sont moins spectaculaires dans leur usage mais plus dévastatrices dans leurs effets, tout comme les drones tuent de façon aussi chirurgicale que silencieuse (Chamayou 2013). Il suffit également de penser à toutes les formes de cyberviolence qui se développent dans le monde virtuel des réseaux sociaux, à l’instar du « revenge porn » ou « cyber-rape » (Blaya, 2011). Ce type de violence s’effectue en général sans échange verbal direct. Le registre du langage et l’émotion qu’il produit sont ainsi annulés, privant la victime de repères et d’alertes. Le « bourreau » est également protégé puisqu’il ne voit pas et il n’entend pas la réaction que produit son acte sur la victime. Dans cette nouvelle configuration que produit la cyberviolence, l‘agresseur n’est pas nécessairement plus fort, mais dispose de plus de latitude pour nuire. La thèse du recul de la violence ne tient pas suffisamment compte de sa sophistication, qui arrive à l’occulter. En revanche, la montée de la violence, souvent signalée, peut n’être que le signe d’un abaissement du seuil de tolérance face à des conduites plus ou moins agressives. En réalité, la notion de violence renvoie à deux dimensions, l’une factuelle et l’autre normative. Elle qualifie les effets de la force physique au regard de la transgression des normes socialement établies (Robert & al. 2008 ; Mucchielli, 2008).
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