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Journal articles on the topic 'Génération et reproduction'

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Madani, Taoufik, and C. Mouffok. "Production laitière et performances de reproduction des vaches Montbéliardes en région semi-aride algérienne." Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 61, no. 2 (February 1, 2008): 97. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.10005.

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Abstract:
L’objectif de cette étude a été de comparer les performances de génisses de race Montbéliarde importées et de trois générations successives de femelles de même race nées en région semi-aride algérienne. Sous l’effet des pratiques d’élevage et de l’environnement, le poids moyen du nouveau-né et de l’adulte à partir de la quatrième génération a été inférieur à celui enregistré dans le pays d’origine. L’intervalle entre vêlages, et la production laitière (2 200 à 3 250 kg) et sa durée (282 à 309 jours) ont varié en fonction de l’effet des fluctuations des pluies sur les ressources. Les vaches importées ont produit entre 20 et 30 p. 100 de lait en plus que celles nées localement, mais leurs performances de reproduction ont été inférieures. Leurs intervalles entre vêlage et fécondation (153 jours), et entre vêlages (441 jours) ont été respectivement plus étendus de 36 à 44 jours et de 41 à 49 jours. Les générations nées localement ont présenté un intervalle entre vêlages comparable (392 à 400 jours) et plus régulier sur la carrière, exprimant une adaptation de la fonction de reproduction et une lactation standard comparable (2 755 à 2 811 kg). La variabilité de la durée de lactation (279 à 296 jours) expliquait la différence de niveau de production laitière réelle entre générations. D’une génération à l’autre, la durée de vie productive s’est écourtée et a affecté la production totale de lait et de veaux (p < 0,05). Les résultats précisent les transformations relatives au matériel animal et les limites du modèle d’élevage développé.
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2

Smith, Justin E. H. "La génération spontanée et le problème de la reproduction des espèces avant et après Descartes." Articles 34, no. 2 (January 24, 2008): 273–94. http://dx.doi.org/10.7202/016990ar.

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Abstract:
Résumé Dans cet article je mets en évidence quelques problèmes conceptuels importants posés par le prétendu phénomène de la génération spontanée, en montrant comment ils étaient liés historiquement à la question théorique des origines et de l’ontologie des espèces biologiques. Au XVIe et XVIIe siècle tout particulièrement, la possibilité que des formes organiques soient générées dans la matière inorganique supposait la possibilité que le hasard gouverne non seulement l’apparition d’une anguille ou d’une souris, mais qu’il gouverne l’apparition originelle de leurs espèces mêmes. En outre, dans la conception de la reproduction sexuelle que le mécanisme parvient à répandre, toute génération, des êtres humains aussi bien que des anguilles, menace de ne plus s’expliquer autrement que par ce que Descartes appelle « les causes mineures ». Ainsi, comme je tenterai de le prouver, les problèmes théoriques que la génération spontanée, telle que le début de la modernité la concevait, posaient à la compréhension de l’ontologie des espèces, n’étaient pas essentiellement différents de ceux soulevés par l’explication mécaniste de la reproduction sexuelle, et si nous n’accordons pas à ce fait l’attention nécessaire, nous perdons de vue, je pense, un facteur important dans le rejet ultime de la génération spontanée.
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Tremblay, Marc, and Évelyne Heyer. "Reproduction régionale différentielle des femmes nées entre 1860 et 1870 au Saguenay." Articles 22, no. 2 (March 25, 2004): 263–83. http://dx.doi.org/10.7202/010148ar.

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Abstract:
RÉSUMÉ Cet article présente les résultats d'une étude sur l'histoire reproductive d'une cohorte de femmes qui sont nées et qui se sont mariées dans la région du Saguenay vers Ia finn du XIXe siècle. Les données utilisées proviennent du fichier de population BALSAC, développé au centre de recherches SOREP, à Chicoutimi. L'analyse est axée sur la variabilité et l'efficacité de la reproduction du groupe de femmes étudié. Les résultats obtenus montrent que, d'une génération à l'autre, le remplacement démographique et la transmission du patrimoine génétique s'effectuent de façon très inégale. Il semble aussi qu'il existe une certaine reproduction différentielle sous-régionale, selon le lieu de résidence au moment du mariage.
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Castro, Mary Garcia. "Famille, genre, génération et sexualité au Brésil." Dossier 22, no. 2 (February 15, 2010): 7–23. http://dx.doi.org/10.7202/039207ar.

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Abstract:
De nombreux changements générationnels se profilent actuellement au Brésil, en particulier ceux qui sont liés aux moeurs sexuelles. Cet article a pour objet la représentation des jeunes femmes en rapport avec la sexualité : malgré une certaine évolution, les jeunes hommes les voient encore comme des subalternes et leurs propres familles contribuent à la reproduction de cette vision. Les jeunes, en particulier les jeunes filles, éprouvent toujours des difficultés d’insertion sur le marché du travail, demeurent économiquement dépendants de leurs parents, ce qui endigue leur possibilité de transformation des moeurs sexuelles traditionnelles. L’auteure expose une nouvelle analyse d’une étude réalisée en 2004 auprès d’élèves d’écoles secondaires brésiliennes et de leurs parents, sur les thèmes de l’initiation sexuelle, de la virginité et des conversations sur la sexualité entre parents et enfants. Elle y joint également les résultats d’une autre recherche réalisée en 2006 avec des adolescents et des adolescentes à leur domicile.
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Spoorenberg *, Thomas. "Systèmes familiaux et reproduction en Asie : regard sur la Chine et le Japon préindustriels." Articles 34, no. 1 (March 9, 2006): 77–115. http://dx.doi.org/10.7202/012517ar.

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Abstract:
À partir de travaux récents menés en démographie historique, l’auteur analyse les implications des systèmes familiaux chinois et japonais en matière de reproduction, en faisant intervenir des éléments structurels et institutionnels liés à la culture. Dépassant les considérations socio-économiques (sans les effacer), cette démarche permet de dresser une démographie différentielle plus fine qui éclaire mieux les comportements humains. Face aux changements dans les conditions socio-économiques, les habitudes de corésidence et de succession de la famille souche japonaise impliquent des comportements reproducteurs différents de ceux qui sont façonnés par les ménages élargis chinois. Néanmoins, un fond culturel commun fait apparaître des stratégies intrafamiliales qui privilégient les intérêts du ménage au détriment de ceux des individus. La génération, le genre et les relations de parenté déterminent fortement les événements jalonnant la vie reproductive de chaque membre. Un grand nombre de stratégies familiales se mettent en place à partir de la culture et façonnent les comportements démographiques individuels.
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Tremblay, Marc. "Transmission intergénérationnelle de la reproduction au Saguenay à la fin du XIXe siècle." Notes de recherche 26, no. 1 (March 25, 2004): 129–45. http://dx.doi.org/10.7202/010228ar.

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Abstract:
RÉSUMÉ Cet article présente les résultats d'une étude sur la transmission intergénérationnelle des comportements des femmes saguenayennes en matière de reproduction. Les données utilisées proviennent du fichier de population BALSAC (Institut interuniversitaire de recherches sur les populations, Université du Québec à Chicoutimi). L'analyse est basée sur une comparaison entre la reproduction (nombre d'enfants et âge à la maternité) des mères nées dans la région du Saguenay entre 1850 et 1880 et celle de leurs enfants (filles et garçons). Les résultats obtenus montrent qu'il existe une relation positive d'une génération à l'autre en ce qui a trait au nombre d'enfants ainsi qu'à l'âge à la naissance du premier enfant.
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Seery, Annabelle. "Les jeunes féministes et la valorisation du travail de reproduction." Hors thème 28, no. 1 (June 1, 2015): 151–68. http://dx.doi.org/10.7202/1031036ar.

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Abstract:
Le mouvement des femmes au Québec, après avoir reconnu la division sexuelle du travail au cours des années 70, a privilégié l’accès des femmes au travail rémunéré pour qu’elles évitent la dépendance économique. Alors que les inégalités perdurent dans les familles et sur le marché du travail, que reste-t-il des nombreux débats sur la façon de reconnaître et de valoriser le travail de reproduction ayant animé le mouvement des femmes? À partir d’entretiens semi-directifs avec des féministes québécoises âgées de 23 à 36 ans, l’auteure expose la lecture que fait une certaine génération de féministes de la place accordée à la valorisation du travail de reproduction. Les caractéristiques de leur engagement féministe et le contexte dans lequel cet engagement se situe peuvent aider à comprendre leurs préoccupations.
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Prost, Michel, Gilles Boëtsch, and Monique Revol. "Enfants naissants et enfants utiles. Le cas de la montagne briançonnaise à l’Époque moderne (XVII-XIXes siècles)." Articles 31, no. 2 (April 15, 2003): 193–213. http://dx.doi.org/10.7202/000665ar.

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Abstract:
RésuméAu moyen d’un registre de population informatisé intitulé « Vallouise en Briançonnais », qui regroupe la population d’une vallée des Alpes sur une période allant de 1370 environ à nos jours, nous considérons les enfants nés sur ce site et les enfants utiles. Le concept d’enfant utile, émanant de la génétique des populations, est un paramètre essentiel de la dynamique évolutive des populations. Il concerne les enfants qui, naissant en un lieu donné, grandiront, se marieront et se reproduiront de telle façon que leurs descendants formeront une génération supplémentaire. En stratifiant l’ensemble en sept cohortes trentenaires, nous observons son comportement en matière de reproduction générationnelle. En ce qui a trait à la fertilité efficace, sur dix couples fondés, seulement sept participent localement à la génération suivante. Par contre, en termes de descendance, sur dix enfants naissants, seulement quatre seront des enfants utiles. Finalement, quand nous examinons cette contribution, nous nous apercevons que moins du quart des couples (23 pour cent) concourent à près des trois cinquièmes de l’effectif reproductif (56 pour cent). Durant l’Époque moderne, seule une faible partie des enfants naissants assure en montagne la dynamique de cette population qui compte plus de 3200 personnes. Ce comportement spécifique présente une telle homogénéité au cours du temps que nous sommes sans doute face à des stratégies matrimoniales et reproductives adaptées.
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Oriol, Michel. "Modèles idéologiques et modèles culturels dans la reproduction des identités collectives en situation d’émigration." II. Identités et relations interethniques, no. 21 (November 17, 2015): 117–23. http://dx.doi.org/10.7202/1034083ar.

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Abstract:
Quels rôles jouent respectivement la culture et l’idéologie dans la reproduction des identités collectives en situation d’émigration, telle est la question centrale autour de laquelle se déploie la réflexion de M. Oriol. Remontant brièvement jusqu’aux débats qui ont forgé les conceptions de l’appartenance nationale, l’auteur examine systématiquement les logiques respectives liées aux deux modèles qui prévalent dans les conduites en situation d’émigration : le renforcement de l’identité par les conflits, l’identité duale des enfants d’émigrés, le renforcement du racisme vis-à-vis de la deuxième génération, etc. Il tente enfin d’en dégager des propositions normatives susceptibles d’alimenter l’esquisse des principes du pluralisme.
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Déchaux, Jean-Hugues. "Une autre manière de fabriquer de la parenté? Des nouvelles techniques de reproduction à l’utérus artificiel." Enfances, Familles, Générations, no. 21 (July 22, 2014): 150–75. http://dx.doi.org/10.7202/1025964ar.

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Abstract:
Dans les sociétés euraméricaines, le développement des nouvelles techniques de reproduction (NTR) interroge le modèle de parenté fondé sur la bilatéralité exclusive (chaque individu ne peut avoir qu’un seul père et une seule mère, d’une génération ascendante et de sexe différent) et sur l’idée que la parenté doit être au plus près de la nature. L'article montre le caractère ambivalent des effets des NTR sur le modèle de parenté euraméricain en s’appuyant à la fois sur l’état actuel des NTR et en se livrant à un exercice de « sociologie fiction » imaginant qu’il existe un utérus artificiel. Les conceptions minoritaires en matière de parenté ne cessent pas de l’être du jour au lendemain parce que les NTR offriraient des solutions techniques à des problèmes qui semblaient jusqu’alors insolubles. Il n’y a pas de déterminisme technique. Avec les NTR, la parenté est devenue une question politique.
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Lévesque, Andrée. "Réflexions sur l’histoire des femmes dans l’histoire du Québec." Revue d'histoire de l'Amérique française 51, no. 2 (August 26, 2008): 271–84. http://dx.doi.org/10.7202/305649ar.

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Abstract:
RÉSUMÉ Cette réflexion sur l'impact de l'histoire des femmes sur l'histoire du Québec témoigne de la redéfinition de l'histoire traditionnelle par les interrogations et les débats soulevés par l'histoire des femmes. Celle-ci, inspirée par le mouvement féministe et encouragée par la nouvelle histoire sociale, s'est, dès ses débuts, ouverte à l'inter et à la multidisciplinarité. Des problématiques inédites et de nouveaux sujets sont apparus, par exemple, les rapports sociaux de sexe, la socialisation, la reproduction, la sexualité, le travail non rémunéré. Jusqu'ici, ces thèmes ont surtout été abordés en histoire de la classe ouvrière et en histoire de la famille. Si les historiennes spécialisées en histoire des femmes ont inclu ces sujets dans leur enseignement et dans leur recherche sur des thèmes plus généraux, la lenteur de certains de leurs collègues à intégrer les femmes n'est, nous l'espérons, qu'une question de temps et surtout de génération.
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Harton, Marie-Eve. "Les rapports de genre et de génération au sein des ménages : une double influence sur la fécondité effective des Canadiennes françaises au début du xxe siècle1." Articles 30, no. 2 (March 12, 2018): 59–79. http://dx.doi.org/10.7202/1043922ar.

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Abstract:
L’auteure explore le lien entre le travail féminin et les comportements de fécondité effective des Canadiennes françaises dans deux milieux urbains contrastés au début du xxe siècle. Son texte offre un complément d’analyse aux études qui ont déjà circonscrit les mécanismes de la transition démographique au Québec par l’attention toute particulière accordée à l’articulation entre la production et la reproduction au sein des ménages à partir d’une analyse des rapports sociaux de genre et de génération. Basés sur l’exploitation des microdonnées de recensement, les résultats obtenus suggèrent que le travail rémunéré des femmes mariées et l’occupation (travail, fréquentation scolaire ou « inactivité ») des jeunes filles ont un impact significatif sur les comportements de fécondité effective des Canadiennes françaises qui vivent à Québec ou à Manchester (New Hampshire) en 1910-1911. L’intensité du phénomène est toutefois modulée par le contexte économique et social propre à chacune des deux villes.
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DEZETTER, Charlotte, Didier BOICHARD, Nathalie BAREILLE, Bénédicte GRIMARD, Pascale LE MEZEC, and Vincent DUCROCQ. "Le croisement entre races bovines laitières : intérêts et limites pour des ateliers en race pure Prim’Holstein ?" INRA Productions Animales 32, no. 3 (September 10, 2019): 359–78. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2019.32.3.2575.

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Abstract:
Dans certains ateliers, la robustesse des vaches de race pure Prim’Holstein, se traduisant par leur capacité à maintenir à la fois de bonnes performances de reproduction, de santé et de production, se trouve dégradée. Ceci peut se traduire par des répercussions avoir des répercussions techniques et économiques négatives importantes. Le croisement entre races laitières pourrait être une voie d’amélioration. Or, à l’exception notable de la Nouvelle Zélande, le croisement laitier reste très marginal dans les pays développés. Ce constat pourrait s’expliquer en partie par un manque de connaissances sur les avantages et inconvénients du croisement. L’objectif de cette synthèse est de faire le point sur les connaissances actuelles autour du croisement laitier. Le croisement permet de bénéficier des effets génétiques additifs de la sélection intra-race mais également des effets génétiques non-additifs. Ces effets sont généralement favorables et augmentent le potentiel génétique des individus issus de croisement. Ainsi les vaches issues de croisement de première génération entre Prim’Holstein et Montbéliarde ont un niveau génétique quasiment équivalent à la Prim’Holstein pour la quantité de lait et à la Montbéliarde pour le taux de conception. L’intérêt technico-économique d’introduire du croisement laitier dans un atelier initialement en race Prim’Holstein dépend de la situation initiale de cet atelier. Lorsque la productivité des vaches Prim’Holstein est élevée et que les performances de reproduction et de santé sont correctes, l’intérêt du croisement semble nul. En revanche dans des ateliers à productivité élevée mais faisant face à des situations de reproduction et de santé dégradées, le croisement permet d’augmenter de 5 % la marge brute de l’atelier. Pour des niveaux de productivité plus modérés, l’intérêt économique est moindre (+ 3 à 4 % de marge brute), mais la robustesse des vaches apparait améliorée.
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CHEMINEAU, P., B. MALPAUX, J. P. BRILLARD, and A. FOSTIER. "Saisonnalité de la reproduction et de la production chez les poissons, oiseaux et mammifères d’élevage." INRAE Productions Animales 22, no. 2 (February 15, 2009): 77–90. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2009.22.2.3336.

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Abstract:
Les diverses productions issues d’animaux d’élevage sont fréquemment saisonnières, et par là même leur disponibilité en produits frais sur les marchés (viandes, lait et fromages, oeufs). Ceci relève, en partie, de la décision de l’éleveur qui vise à commercialiser ses produits à la période la plus favorable. Cette saisonnalité peut être aussi imposée par l’accès à des ressources alimentaires saisonnières, comme chez les herbivores, ou par des contraintes biologiques spécifiques, comme celle de la température de l’eau pour les poissons. Les variations saisonnières de la disponibilité en produits animaux sont aussi la conséquence de contraintes résultant d’une saison de reproduction plus ou moins marquée des animaux d’élevage qu’il s’agisse de poissons, d’oiseaux ou de mammifères. Sous des latitudes moyennes et hautes, la plupart des animaux d’élevage, comme leurs «cousins» sauvages, donnent en effet naissance à leurs petits en fin d’hiver et/ou au début du printemps, période souvent la plus favorable pour la survie des jeunes et la mise en place d’une nouvelle génération. En conséquence, la plupart des espèces manifestent des variations saisonnières de la fréquence d’ovulation (présence ou absence d’ovulations chez les mammifères et les poissons ; variations ou suppression des taux de ponte chez les oiseaux), de la qualité des gamètes (variations des taux de fécondation et de survie embryonnaire), mais aussi du comportement sexuel. Parmi les espèces d’intérêt en production animale, les oiseaux et les poissons sont généralement considérés comme plus directement sensibles aux facteurs externes (majoritairement température, mais aussi photopériode, pour les poissons et photopériode pour les oiseaux). Cependant, chez de nombreuses espèces incluant des mammifères, il est intéressant de constater que des traitements photopériodiques artificiels consistant en un éclairement supplémentaire pendant les jours courts naturels (chez le poulet, la dinde, la pintade, le mouton et la chèvre) ou de la mélatonine pendant les jours longs (chez le mouton et la chèvre), sont utilisés largement pour ajuster la période de reproduction aux souhaits de l’éleveur et/ou pour abolir complètement les variations saisonnières de la production spermatique dans les centres producteurs de semence destinée à l’insémination artificielle (mammifères), et dans les élevages (volaille, poissons). Par ailleurs, des traitements photopériodiques «&nbsp;purs&nbsp;» (sans mélatonine), en particulier lorsqu’ils sont appliqués en bâtiments ouverts, sont non invasifs et donc respectent pleinement le bien-être animal.
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Nardizzi, Vin. "Shakespeare's Penknife: Grafting and Seedless Generation in the Procreation Sonnets." Renaissance and Reformation 32, no. 1 (January 1, 2009): 83–106. http://dx.doi.org/10.33137/rr.v32i1.9591.

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Abstract:
Cet essai remet dans son contexte la figure de la greffe qu'utilise Shakespeare dans ses «sonnets de procréation» (numéro 1-17) par l'examen de la présentation de cette technique horticole dans la littérature de jardinage des seizième et dix-septièmes siècles. On y argue que le personnage du sonnet 15 se réfère à cette littérature, se terminant sur le vers «I engraft you new», visualisant la greffe horticole autant comme une technique d'écriture que comme une forme analogue à la procréation humaine. En tant qu'écriture, la greffe permet à l'orateur de se hisser au niveau des héritiers et de la poésie, puisque le canif est indispensable autant au poète qu'au jardinier, respectivement pour préparer une plume et une greffe. Toutefois, en tant qu'analogue de la procréation humaine, la greffe ne procède pas par semis ou par mélange des semences. Au lieu de cela, elle constitue une forme de génération ne nécessitant pas de semences, et de ce fait évoque le potentiel de la greffe comme reproduction travestie dans les Sonnets de Shakespeare.
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Paradis, André. "Bernard-Henry Levy : le mal radical ou la philosophie du désespoir." Articles 10, no. 1 (January 13, 2007): 3–14. http://dx.doi.org/10.7202/203210ar.

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Abstract:
Résumé La Barbarie à visage humain de Bernard-Henri Lévy traduit le désenchantement d'une génération de jeunes intellectuels français aussi bien face au marxisme, à son enseignement théorique, à ses crédos politiques, à ses prétentions de révolutionner les rapports sociaux que face au capitalisme, fut-il répressivement tentaculaire et « rationnel » ou tout simplement énergumène. En rupture de ban avec ses « doctes maîtres », Althusser, Poulantzas, Deleuze ou Lyotard, Lévy pose que toute action politique militante, de gauche ou de droite, conduit irrémédiablement, par delà ses mots d'ordre de libération et de progrès, à la reproduction du Prince, du Pouvoir, tout pouvoir par essence tendant à l'absolu et au totalitarisme. La Maîtrise est la loi de ce monde et toute théorie socio-politique, tout projet de société ne peuvent être que des masques truculents de promesses dont il faut bien s'affubler pour que s'opère dans l'espoir la circularité répétitive (ré-volution) de cette Maîtrise. L'histoire à cet égard ne fait que tourner en rond et notre siècle n'est que l'ultime achèvement en extension, mais à « visage » humain cette fois, d'une barbarie plusieurs fois millénaire. Que reste-t-il au nouveau philosophe sinon de proclamer à tout jamais le divorce de l'Éthique et de la Politique, de la candeur et de l'imposture, du fond de sa retraite solipsiste et libertaire?
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Mbah, David A., Chi Lawrence Tawah, and Magellan Guewo-Fokeng. "Genetic Modification of Animals: Potential benefits and concerns." Journal of the Cameroon Academy of Sciences 15, no. 3 (August 4, 2020): 163–74. http://dx.doi.org/10.4314/jcas.v15i3.2.

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Abstract:
Genetic modification (GM), a process whereby gene and genotype frequencies are changed among individuals of each generation, is driven by natural and artificial forces. Natural forces include mutation, fitness and migration/introgression, while artificial forces include selection, crossbreeding and transgenesis/genetic engineering. Genetic modification, driven by natural forces, is essentially adaptive, while modification driven by artificial forces is controlled by human intervention aimed at meeting food, health and other needs. Conventional genetic modification, under sexual reproduction within species, produces both beneficial and negative effects. Modern genetic modification – interspecific exchange of genes using genetic engineering – has beneficial and negative effects as well, which are at varying degrees depending on the species involved. Control/management systems/mechanisms are developed and applied to enable societal benefits while minimizing/preventing negative effects of conventional and modern genetic modification. Targeted analysis of selected nutrients in animal products is made on a case-by-case basis to test substantial equivalence of any compositional changes resulting from genetic modification. Unique identifiers are established to track GM animals and their products in the food chain. Modification génétique, processus par lequel les fréquences des gènes et des génotypes sont changes parmi les individus de chaque génération, est entraînée par des forces naturelles et artificielles. Les forces naturelles incluent la mutation, compétence de mère/père pour se reproduire/survivre et la migration / introgression. Les forces artificielles comprennent la sélection, le croisement et la transgénèse / génie génétique. La modification génétique entraînée par les forces naturelles est essentiellement adaptative, tandis que celle entraînée par les forces artificielles est contrôlée par une intervention humaine visant à répondre aux besoins alimentaires, sanitaires et autres. La modification génétique conventionnelle, lors de la reproduction sexuelle au sein des espèces, produit des effets à la fois bénéfiques et négatifs. Modification génétique moderne - échange interspécifique de gènes par génie génétique - a également des effets bénéfiques et négatifs mais à des degrés divers selon les espèces impliquées. Des systèmes / mécanismes de contrôle / gestion sont développés et appliqués pour permettre des avantages pour la société tout en minimisant / empêchant les effets négatifs des modifications génétiques conventionnelles et modernes. Une analyse ciblée de nutriments sélectionnés dans les produits d’origine animale est effectuée au cas par cas afin de tester l’équivalence substantielle de tout changement de composition résultant d’une modification génétique. Des identifiants uniques sont établis pour suivre les animaux GM et leurs produits dans la chaîne alimentaire.
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Lomba, Roni Mayer. "Modos de vida ribeirinho na comunidade Foz do Rio Mazagão – Mazagão (AP/Brasil)." Ateliê Geográfico 11, no. 1 (June 5, 2017): 257. http://dx.doi.org/10.5216/ag.v11i1.35381.

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Abstract:
Resumo A comunidade ribeirinha Foz do Rio Mazagão – situa-se no município de Mazagão no Estado do Amapá. Sua formação está relacionada ao período de escravidão, no qual escravos fugitivos da Vila de Mazagão, no período colonial, ali resistiram. Seus modos de vida tratam por atividades tradicionais repassados pelas gerações, como a pesca artesanal, manejo do açaí e produtos madeireiros. O objetivo da pesquisa foi analisar a reprodução dos modos de vida na comunidade e seus dilemas. A metodologia utilizada compõe-se pela revisão bibliográfica e por entrevistas qualitativas com moradores da localidade (mais velhos, lideranças políticas e outros) para a compreensão da realidade local. Os resultados apontam a carência de políticas públicas básicas na comunidade como acesso à saúde, à educação e à eletricidade, o que, no entanto, não eliminou a organização política local em busca de melhores condições de vida e acesso aos direitos civis.Palavras-chave: Foz do Rio Mazagão; modo de vida ribeirinho; comunidade tradicional. ResumenLa comunidad a orillas de la Foz del Río Mazagão - se encuentra en el municipio de Mazagão en el estado de Amapá. Su creacion está relacionada con el período de la esclavitud, en la que los esclavos fugitivos de Mazagão resistieron en la Foz del rio Mazagão durante el período colonial. Ellos vivían conservando las actividades primarias tradicionales que eran transmitidas de generación en generación, la pesca artesanal, la colecta de açai y derivados de la madera. El objetivo de la investigación fue analizar la reproducción de los modos de vida de la comunidad y sus dificultades. La metodología utilizada según los métodos de revisión literaria y entrevistas cualitativas a los residentes locales (A las personas más antiguas, líderes políticos entre otros) para con ello poder entender la realidad local. Los resultados indican, la falta de política pública básica en la comunidad, como el acceso a la salud, la educación y la electricidad, sin embargo eso no hizo que la organización política de la localidad dejara de buscara mejoras en las condiciones de vida y del acceso a los derechos civiles.Palabras clave: Foz del Río Mazagão; forma de vida ribera; comunidad tradicional. RésuméLa communauté riveraine de Foz do Rio Mazagão est située dans le municipe de Mazagão, dans l’État d’Amapá au Brésil. Sa formation est liée à la période de l’esclavage : durant l’époque coloniale, les esclaves fugitifs de la Vila de Mazagão y résistèrent. Leurs modes de vies se composent d’activités traditionnelles transmises de génération en génération comme la pêche artisanale, la gestion de l’açaí et celle des produits forestiers. L’objectif de cette recherche est d’analyser la reproduction des modes de vie dans la communauté et ses dilemmes. La méthodologie utilisée fut la révision bibliographique et la réalisation d’entretiens qualitatifs avec les habitants de la localité (les anciens, les leaders politiques et d’autres) afin de mieux comprendre la réalité locale. Les résultats montrent la carence de politiques publiques de base dans la communauté comme l’accès à la santé, à l’éducation et à l’électricité. Cela n’a cependant pas affaiblit l’organisation politique locale, qui cherche de meilleures conditions de vie et l’accès aux droits civils.Mots-clefs: Foz do Rio Mazagão ; mode de vie riverain ; communauté traditionnelle.
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Gomez-Perez, Muriel. "Prêcheuses arabisantes à Dakar et à Ouagadougou." Anthropologie et Sociétés 42, no. 1 (May 1, 2018): 205–26. http://dx.doi.org/10.7202/1045130ar.

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Abstract:
À partir d’une série de terrains ethnographiques menés Dakar et à Ouagadougou, les logiques d’ascension spirituelle de différentes générations de femmes prêcheuses et les usages sociaux qu’elles font des moyens de communication sont examinés. L’article montre que leur ascension résulte du lien au communautaire. Bien que la logique d’individuation soit mise en exergue, des signes de mise en avant de leur individualité, sans se départir du communautaire, permettent de rendre compte d’un subtil processus d’hybridation entre individualisation et individuation. Cette perspective est aussi analysée à travers certains discours de prêcheuses qui révèlent comment ces dernières naviguent entre différents registres d’agencéité (compliant agency,pious agencyetpious critical agency) en fonction de leur distanciation, résistance ou acceptation devant les logiques de reproduction sociale, les normes d’ordre religieux et les rapports d’autorité.
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Ouellette, Françoise-Romaine. "Enjeu familial et redéfinitions de la famille." Enfances, Familles, Générations, no. 15 (March 2, 2012): 1–9. http://dx.doi.org/10.7202/1008142ar.

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Abstract:
Cet article introductif met l’accent sur les redéfinitions conceptuelles et normatives qui accompagnent les remises en cause de l’institution familiale et l’émergence de nouvelles configurations familiales. Cet angle de discussion permet de tracer des liens transversaux entre les différents articles du numéro d’Enfances, Familles, Générations qui explore la question familiale en tant qu’enjeu sociétal et, partant, objet politique mobilisant l’État et les divers acteurs de la société civile concernés par l’indispensable travail reproductif (procréation, soins et assistance, éducation, socialisation...) accompli au sein des familles. Les thématiques abordées sont : la sociologie de la famille, le mouvement pour une politique familiale, l’homoparenté, les procréations médicalement assistées, la notion de revenu familial, l’encadrement légal du mariage et l’union libre, l’attraction des familles en milieu rural.
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Courduriès, Jérôme, and Cathy Herbrand. "Genre, parenté et techniques de reproduction assistée : bilan et perspectives après 30 ans de recherche." Enfances, Familles, Générations, no. 21 (July 22, 2014): i—xxvii. http://dx.doi.org/10.7202/1025956ar.

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Abstract:
Ce numéro d’Enfances Familles Générations propose de se pencher sur les problématiques actuelles soulevées par les techniques de reproduction assistée (TRA) au regard des questions de parenté et de genre. Si, dans un monde globalisé, diverses possibilités reproductives sont désormais accessibles, celles-ci soulèvent de nombreuses questions socioanthropologiques du point de vue des rapports de pouvoir qu’elles engendrent, des pratiques et des régulations parfois très différentes dont elles font l’objet, ainsi que des significations individuelles et culturelles qui leur sont attribuées. Ces questions ont donné lieu à une littérature riche et abondante au cours des trente dernières années, en particulier dans le monde anglo-saxon. Cet article introductif est ainsi l’occasion de faire dialoguer davantage, en soulignant leurs apports respectifs, des travaux relevant de traditions différentes, en particulier dans les mondes francophones et anglophones. À partir de ce bilan des questionnements majeurs qu’a suscités l’étude des TRA dans les domaines du genre et de la parenté, nous soulignons les enjeux qui restent en suspens et qui mériteraient selon nous de faire l’objet de plus amples investigations. Le fil conducteur de notre propos, sur la base de la littérature disponible et des enquêtes menées jusqu’ici en sciences sociales, est d’insister sur la dimension du genre comme inextricable de l’expérience et de l’étude des techniques de reproduction assistée.
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Dépatie, Sylvie. "La transmission du patrimoine dans les terroirs en expansion : un exemple canadien au XVIIIe siècle." Revue d'histoire de l'Amérique française 44, no. 2 (September 24, 2008): 171–98. http://dx.doi.org/10.7202/304878ar.

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Abstract:
RÉSUMÉ Cet article retrace le processus de transmission du patrimoine dans une seigneurie canadienne au XVIIIe siècle. Il insiste sur la nécessité de tenir compte de la nature des biens transmis pour comprendre les formes et cerner les effets de ce processus. Cette approche permet de constater que la donation qui se généralise vers le milieu du XVIIIe siècle n’implique pas nécessairement l’inégalité entre les enfants. De plus, elle indique que ce recours à la donation est davantage lié à l’accroissement de la capacité productive des exploitations qu’à la saturation du terroir. Par ailleurs, l’étude démontre que la présence de terres disponibles ne garantit pas l’efficacité du système de reproduction sociale et que ce système, quoique relativement égalitaire, permet le maintien des écarts économiques entre les générations.
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COUDURIER, B. "Contraintes et opportunités d’organisation de la sélection dans les filières porcine et avicole." INRAE Productions Animales 24, no. 4 (September 8, 2011): 307–22. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2011.24.4.3263.

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Abstract:
L’organisation des schémas de sélection découle des particularités biologiques (prolificité, intervalle de générations…) propres àchaque espèce ou groupe d’espèces, ainsi que de la nature des caractères d’intérêt (précoces, tardifs…). Dans les filières porcine etavicole, où la diffusion des reproducteurs est largement mondialisée, la concurrence entre opérateurs induit une course au progrèsgénétique impliquant de maximiser l’efficacité de la sélection dans les races ou lignées pures, ainsi que de profiter des différents avantagesdu croisement (hétérosis, complémentarité entre populations, utilisation de gènes majeurs) dans les limites permises par le tauxde reproduction élevé de ces espèces. La mise en oeuvre de ces principes conduit à des modalités d’organisation des schémas de sélectionet de croisement de type pyramidal, caractéristique de ces filières. Elles exercent en retour un effet structurant sur les opérateursgénétiques eux-mêmes, conduisant à une typologie caractéristique, modulée par certaines particularités biologiques des animaux (format...),par la segmentation du marché des produits commerciaux dans la filière avicole (espèces, marchés de niche…), et par l’importancerelative du secteur privé (partielle en filière porcine, totale en filière avicole). L’arrivée de la sélection génomique ne devraitpas bouleverser cette typologie, mais pose des problèmes de faisabilité économique.
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de Sève, Micheline. "Tremblay contre Daigle : retour à l’abc du féminisme." Notes de recherche : l’avortement 3, no. 1 (April 12, 2005): 111–18. http://dx.doi.org/10.7202/057588ar.

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Abstract:
La hausse de la participation des femmes à l'emploi constitue sans nul doute un des changements marquants des dernières décennies au Canada comme dans la plupart des pays occidentaux. La présence accrue des travailleuses sur le marché du travail n'a toutefois pas entraîné une plus grande fixation des femmes en emploi, comme on aurait pu supposer. L'analyse des trajectoires d'emplois des répondantes rejointes par l'Enquête sur la famille en 1984 révèle que les jeunes femmes d'aujourd'hui quittent le marché du travail dans les mêmes proportions que leurs aînées, mais qu'elles y entrent et y retournent plus rapidement. L'histoire reproductive des femmes influence toujours leurs cheminements d'emploi mais ce lien paraît se distendre chez les jeunes générations. Peut-on conclure alors que les travailleuses de demain se maintiendront de façon plus soutenue sur le marché du travail ? Le développement accéléré de nouvelles formes d'emploi précaires permet d'en douter.
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VANDEPUTTE, M., and S. LAUNEY. "Quelle gestion génétique de la domestication chez les poissons ?" INRAE Productions Animales 17, no. 3 (July 29, 2004): 237–42. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2004.17.3.3597.

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Abstract:
Depuis 1950, le nombre d’espèces de poissons en production est passée de 42 à 186. La grande diversité des espèces concernées, le caractère récent de la mise en élevage et l’existence de ressources génétiques sauvages pour la plupart des espèces font de la domestication une question récurrente en aquaculture. Les aspects génétiques de la domestication concernent deux aspects majeurs : la phase de mise au point des élevages et de création des souches de départ, et la gestion des populations au cours de l’élevage pour assurer à la fois l’efficacité de la production et le bien-être du poisson. Pour le premier aspect, les études existantes, peu nombreuses, indiquent qu’il est sans doute difficile de conclure sur les aptitudes d’une souche particulière à l’adaptation aux conditions d’élevage sur la simple base de sa variabilité génétique aux marqueurs neutres ou d’observations écologiques en milieu naturel. Un testage de souche peut être pratiqué avant la mise en élevage, mais, pour être pertinent, il doit être réalisé en conditions contrôlées, les plus proches possibles des conditions réelles d’élevage. Dans tous les cas, le choix d’une souche de départ ayant une base génétique la plus large possible et une bonne gestion des reproductions permet d’assurer le maintien de la variabilité génétique au cours des générations. Le processus de domestication s’accompagne de modifications d’un grand nombre de caractères, mais dont les mécanismes génétiques ne sont pas toujours maîtrisés. Il pourrait cependant être possible d’orienter volontairement l’évolution des caractères d’adaptation au milieu d’élevage, à l’aide de programmes de sélection artificielle dirigés.
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Li, Nan. "Using the probabilistic fertility table to test the statistical significance of fertility trends." Canadian Studies in Population 43, no. 3-4 (December 20, 2016): 203. http://dx.doi.org/10.25336/p6fp4f.

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Abstract:
At below replacement level, fertility changes are subtle and complex; distinguishing statistically significant trends from random shifts is becoming a relevant issue. The probabilistic fertility table describes the uncertainty of the childbearing process, and provides a significance test for the annual changes of various fertility measures, which is essential for distinguishing a statistically significant change from a random fluctuation. This paper provides an analytical model for the total fertility of the probabilistic fertility table, and extends the significance test to period trends that include multiple annual changes. The extended significance test indicates that complex annual changes could accumulate to become a significant trend. Applying the analytical model and extended test to the total fertility of Canada, it indicates that the 2002–11 increase trend is statistically significant and, therefore, supports project future increases of total fertility.En-dessous du seuil de remplacement des générations, les changements à la fertilité sont subtils et complexes. Aussi, il est devenu pertinent de pouvoir distinguer les tendances significatives au plan statistique des écarts aléatoires. Le tableau probabiliste de fertilité décrit l’incertitude liée au processus de reproduction et fournit un critère de signification des changements annuels dans les diverses mesures de fertilité, élément essentiel pour distinguer un changement important au plan statistique des fluctuations aléatoires. Cet article fournit un modèle analytique pour l’ensemble du tableau probabiliste de fertilité et élargit la portée de cette mesure aux tendances dans le temps incluant les multiples changements annuels. Ce critère élargi indique que les changements complexes annuels peuvent représenter une tendance significative. En appliquant le modèle analytique et le critère au tableau de fertilité du Canada, on constate que la tendance à la hausse de 2002–11 est importante au plan statistique et, par conséquent, augure des hausses futures dans la fertilité totale.
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Viguera, Adele C., Lee S. Cohen, Ross J. Baldessarini, and Ruta Nonacs. "Managing Bipolar Disorder during Pregnancy: Weighing the Risks and Benefits." Canadian Journal of Psychiatry 47, no. 5 (June 2002): 426–36. http://dx.doi.org/10.1177/070674370204700503.

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Abstract:
Background: Challenges for the clinical management of bipolar disorder (BD) during pregnancy are multiple and complex and include competing risks to mother and offspring. Method: We reviewed recent research findings on the course of BD during pregnancy and postpartum, as well as reproductive safety data on the major mood stabilizers. Results: Pregnancy, and especially the postpartum period, are associated with a high risk for recurrence of BD. This risk appears to be limited by mood-stabilizing treatments and markedly increased by the abrupt discontinuation of such treatments. However, drugs used to treat or protect against recurrences of BD vary markedly in teratogenic potential: there are low risks with typical neuroleptics, moderate risks with lithium, higher risks with older anticonvulsants such as valproic acid and carbamazepine, and virtually unknown risks with other newer-generation anticonvulsants and atypical antipsychotics (ATPs). Conclusions: Clinical management of BD through pregnancy and postpartum calls for balanced assessments of maternal and fetal risks and benefits. Contexte: Les problèmes liés au traitement clinique du trouble bipolaire (TB) durant la grossesse sont profonds et peuvent entraîner des risques concurrents pour la mère et l'enfant. Méthode: Nous avons examiné les résultats récents de la recherche sur le cours du TB durant la grossesse et le post-partum, de même que les données d'innocuité reproductrice des principaux régulateurs de l'humeur. Résultats: La grossesse et surtout la période du post-partum comportent des risques élevés de récurrence du TB. Les risques semblent être limités par les traitements aux régulateurs de l'humeur et notablement accrus par la cessation abrupte de ces traitements. Toutefois, les médicaments utilisés pour traiter ou prévenir les récurrences du TB varient beaucoup en ce qui concerne les risques tératogènes: les risques sont faibles pour les neuroleptiques typiques, modérés pour le lithium, élevés pour les anciens anticonvulsivants comme l'acide valproïque et la carbamazépine, et presque inconnus pour les autres anticonvulsivants de la nouvelle génération et les antipsychotiques atypiques (APA). Conclusions: Le traitement clinique des femmes souffrant du TB durant la grossesse et le post-partum demande des évaluations équilibrées des risques et des avantages pour la mère et le foetus.
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Canullo, Roberto. "La recolonisation des champs abandonnés par l'espèce forestière Anemone nemorosa L.: II - Rythme saisonnier, reproduction et potentialité générative des populations de forět, de broussailles et de prairie." Giornale botanico italiano 119, no. 5-6 (January 1985): 261–89. http://dx.doi.org/10.1080/11263508509426683.

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Montbel, Eléonore. "La centauresse, un exemple de remise en question de la frontière du genre à l’époque impériale." Imaginer la frontière, no. 2 (June 19, 2020). http://dx.doi.org/10.35562/frontieres.233.

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Abstract:
L’existence de types sexuels (mâle, femelle) chez une espèce suscite une frontière biologique commune à toute espèce vivante qui connaît une reproduction sexuée. Or lorsqu’il s’agit d’êtres mythiques ce système n’a pas de nécessité : dans l’imaginaire grec ancien il existe des groupes uniquement masculins ou féminins, tels que les sirènes, les satyres ou les centaures. Ces derniers, dans la Grèce archaïque et classique, sont uniquement des mâles et ont un caractère agressif et bestial, surtout envers les femmes. Pourtant la frontière du genre est un jour franchie et des parèdres voient le jour, parfois même accompagnées des petits centaures, témoignant d’une génération. Ces déclinaisons au féminin des centaures sont attestées dans la figuration à partir du ier siècle av. J.‑C., surtout en contextes domestique et funéraire. Elles apparaissent ainsi en « supplément » de leurs homologues masculins : elles sont plus tardives, sont représentées en nombre bien inférieur, et sont quasi absentes de la littérature – contrairement à eux. Il est question dans cet article de comprendre, à partir de la documentation antique figurée et écrite, pourquoi les centauresses sont absentes du monde grec et pourquoi a-t-on ressenti le besoin, au ier siècle av. J.‑C., de dépasser l’imaginaire établi et de créer une contrepartie de l’autre sexe.
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GROSCLAUDE, F. "Avant-propos." INRAE Productions Animales 11, no. 1 (February 1, 1998). http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.1998.11.1.3911.

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Abstract:
Quoiqu’entré dans le langage courant, le terme de “biotechnologies” a gardé une signification quelque peu imprécise. Au sens large, les biotechnologies peuvent être définies comme un ensemble de techniques et de connaissances permettant d’exploiter les propriétés du vivant à des fins d’application. Sous cette acception, les biotechnologies sont aussi vieilles que nos civilisations puisque l’homme s’est servi très tôt - bien sûr sans le savoir - de micro-organismes pour fabriquer des aliments tels le pain, le fromage et des boissons fermentées. Mais ce sont les avancées spectaculaires de la biologie moderne, notamment celles de la biologie moléculaire, qui élargissent presque à l’infini le champ d’application potentiel des biotechnologies. C’est le cas, entre autres, des applications possibles à l’élevage des progrès de la biologie animale. Le présent ouvrage regroupe, sur les biotechnologies animales, huit contributions qui représentent un spectre très large d’applications : produits issus de procédés biotechnologiques (vaccins, hormone), techniques de reproduction, aide à l’ amélioration génétique, transgenèse et nouveaux outils d’analyse de mécanismes biologiques. Prenant le contre-pied d’une certaine partie de la littérature antérieure sur le sujet, qui se présente comme une sorte d’hymne un peu naïf à la modernité, ces textes sont inspirés par le souci de replacer les biotechnologies dans leur contexte d’application réel, qu’il soit actuel ou potentiel, en essayant de dégager les perspectives et les limites de leur utilisation, tant du point de vue économique que de celui de l’acceptabilité par le citoyen. Dans cette optique, il est intéressant de rapprocher certaines des contributions présentées. Le premier rapprochement suggéré est celui des contributions traitant de l’utilisation de produits issus des biotechnologies, les vaccins et l’hormone de croissance recombinante. Dans le cas de la fabrication des vaccins, les progrès de la biologie moléculaire, associés à ceux des connaissances sur les agents pathogènes et le déterminisme de leur virulence, ont ouvert une série de voies nouvelles (vaccins recombinants, vecteurs inertes ou subunitaires). Toutefois, comme le remarque M. Eloit, ces produits ne sont pas encore entrés en force sur le marché pour des raisons d’ordre pratique et économique. En effet, les vaccins “de nouvelle génération” ne sont pas forcément à ce stade plus intéressants que les vaccins conventionnels existants, et ne sont pas nécessairement plus faciles à produire quand ces derniers n’ont pas pu l’être. On a donc ici le cas d’applications très attendues, ne posant pas de problème majeur d’acceptabilité par le public, mais qui n’ont pas encore débouché autant qu’on pouvait l’espérer. Bien entendu, il reste encore une marge de progrès considérable, et la vaccinologie moderne ne peut qu’aboutir, à l’avenir, à des obtentions significatives. A l’opposé, la production industrielle d’hormone de croissance recombinante est bien maîtrisée. Par ailleurs, une somme importante de connaissances, synthétisées par Y. Chilliard et coll., a été accumulée sur les effets zootechniques de cette hormone -positifs- ainsi que sur son mode d’action et sur les conséquences prévisibles de son utilisation au niveau des élevages et de la filière. Mais on sait que l’utilisation de cette hormone recombinante est interdite en Europe pour des raisons socio-économiques : il s’agit du refus de voir encore accélérer le processus de concentration des élevages avec ses conséquences sur la déprise de certaines zones agricoles, ainsi que de la crainte d’une dégradation de l’image des produits laitiers. On a donc ici le cas, inverse du précédent, d’un outil techniquement au point mais dont l’utilisation, pourtant fortement voulue par les lobbies industriels intéressés, se heurte à des oppositions inspirées par le souci de l’intérêt général. Le second groupe d’articles qu’il est intéressant de rapprocher est celui des biotechnologies de la reproduction : insémination artificielle, cryoconservation des gamètes, transplantation embryonnaire, sexage des embryons, fécondation in vitro et clonage embryonnaire. Il s’agit des contributions de J. Mallard et J.-C. Mocquot, J.-J. Colleau et coll., et G. Maisse et coll. L’insémination artificielle, et notamment son application aux bovins laitiers, est l’exemple par excellence d’une technologie de la reproduction ayant connu un plein succès. Comme le notent J. Mallard et J.-C. Mocquot, on dispose dans ce cas du recul nécessaire pour analyser tous les effets de l’utilisation de cette technologie, bien au point chez les bovins, qui sont considérables. Associée à la congélation du sperme, l’insémination artificielle a surtout permis le testage des mâles puis l’utilisation préférentielle des sujets améliorateurs ainsi repérés. Or, même si le terme de “testage” n’existait pas encore, l’idée d’une pratique consistant à observer la descendance des taureaux pour pouvoir ensuite en utiliser les meilleurs préexistait, avant sa réalisation effective, chez les plus clairvoyants des éleveurs et des cadres de l’élevage. On a, sur ce point, des témoignages datant de plus de 75 ans. Il est donc fondamental de prendre conscience du fait que la technologie de l’insémination artificielle associée à la congélation du sperme est venue répondre à un besoin latent très fort, ce en quoi elle représente un cas de figure très particulier. La situation n’est pas tout à fait comparable pour les autres biotechnologies de la reproduction - transplantation embryonnaire, sexage des embryons, clonage embryonnaire - qui répondent certes à des besoins, mais à des besoins beaucoup moins caractérisés et plus réduits que le précédent. L’article de J.-J. Colleau et coll. permet de préciser les limites techniques et économiques de l’utilisation de ces nouveaux outils de la reproduction, ainsi que leurs perpectives d’application dans les programmes d’amélioration génétique, c’est-à-dire dans le cadre d’une démarche d’intérêt collectif. Curieusement, la cryoconservation des gamètes, routinière dans certaines espèces, est loin d’être au point dans d’autres, alors qu’elle pourrait rendre de grands services dans le cadre de la sélection et dans celui de la préservation des ressources génétiques. La contribution de G. Maisse et coll. fait le point des travaux qui se poursuivent chez les poissons, où de nombreuses difficultés restent à résoudre. Au début des années 80, période pendant laquelle, selon la formule de J. Mallard et J.-C. Mocquot, le terme de biotechnologies était “majoritairement décliné au futur”, la transgenèse a été volontiers présentée comme le substitut moderne aux méthodes de la génétique quantitative utilisées pour l’amélio ration génétique des espèces d’élevage. La lecture des contributions de D. Boichard et coll. sur l’utilisation des marqueurs moléculaires en génétique animale et de L.M. Houdebine sur la transgenèse animale confirme à quel point ces prévisions étaient naïves. A l’heure actuelle, deux constats principaux doivent être faits. Tout d’abord, la transgenèse appliquée à la création de souches des grandes espèces animales est encore balbutiante, surtout par manque de techniques vérita blement opérationnelles. En second lieu, les travaux d’analyse des génomes animaux qui, eux, progressent très vite, doivent permettre, dans un avenir proche, de détecter les principales régions chromosomiques impliquées dans le déterminisme des caractères économiques et d’intégrer cette masse d’informations nouvelles dans le processus de sélection. Il s’agira du début d’une nouvelle phase décisive de l’histoire de la génétique appliquée aux espèces d’élevage. Les progrès auront donc été beaucoup plus significatifs que pour la trans genèse. A l’avenir, celle-ci devrait bénéficier des résultats de ces travaux d’analyse du génome, ne serait-ce que pour identifier des gènes dont le transfert ou la mutation pourrait s’avérer judicieux. Il restera quand même à prendre en compte, dans le contexte futur encore incertain, les limites de l’acceptabilité par le public des obtentions transgéniques. Last but not least, il ne faut pas oublier que les nouvelles biotechnologies sont à leur tour des outils très puissants d’analyse des mécanismes du vivant. La contribution de T. Pineau donne l’exemple des avancées en cours dans les domaines de la pharmacologie et de la toxicologie. En définitive le bilan qui peut être fait aujourd’hui des avancées des biotechnologies animales peut paraître contra sté, surtout si on se réfère aux prévisions faites il y a une quinzaine d’années par les bateleurs de la Science. De nos jours, l’affichage des perspectives d’application des biotechnologies reste parfois contaminé par la nécessité devant laquelle se trouvent les équipes, engagées dans la chasse aux crédits, de justifier leurs travaux par la promesse de retombées concrètes. Toutefois, la lecture du présent document montre que, dans certains domaines, les choses ont déjà beaucoup avancé. Par ailleurs, les perspectives de progrès de la biologie animale sont encore considérables, tout comme les perspectives d’application des biotechnologies qui en décou leront. Mais beaucoup d’inattendu étant devant nous, on se gardera ici d’être plus précis dans les prédictions !
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Gagné, Natacha. "Anthropologie et histoire." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.060.

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Abstract:
On a longtemps vu l’histoire et l’anthropologie comme deux disciplines très distinctes n’ayant pas grand-chose en partage. Jusqu’au début du XXe siècle, l’histoire fut essentiellement celle des « civilisés », des Européens et donc des colonisateurs. Si les colonisés n’étaient pas complètement absents du tableau, ils étaient, au mieux, des participants mineurs. L’anthropologie, pour sa part, s’est instituée en ayant pour objet la compréhension des populations lointaines, les « petites sociétés », autochtones et colonisées, ces populations vues comme hors du temps et de l’histoire. Cette situation était le produit d’une division traditionnelle (Harkin 2010 : 114) – et coloniale (Naepels 2010 : 878) – du travail entre histoire et anthropologie. Celle-ci se prolongeait dans le choix des méthodes : les historiens travaillaient en archives alors que les anthropologues s’intéressaient aux témoignages oraux et donc, s’adonnaient à l’enquête de terrain. Les deux disciplines divergeaient également quant à la temporalité : « Pour l’histoire, (…) le temps est une sorte de matière première. Les actes s’inscrivent dans le temps, modifient les choses tout autant qu’ils les répètent. (…) Pour l’anthropologue, s’il n’y prend garde, le temps passe en arrière-plan, au profit d’une saisie des phénomènes en synchronie » (Bensa 2010 : 42). Ces distinctions ne sont plus aujourd’hui essentielles, en particulier pour « l’anthropologie historique », champ de recherche dont se revendiquent tant les historiens que les anthropologues, mais il n’en fut pas de tout temps ainsi. Après s’être d’abord intéressés à l’histoire des civilisations dans une perspective évolutionniste et spéculative, au tournant du siècle dernier, les pères de l’anthropologie, tant en France (Émile Durkheim, Marcel Mauss), aux États-Unis (Franz Boas), qu’en Angleterre (Bronislaw Malinowski, Alfred Radcliffe-Brown), prendront fermement leur distance avec cette histoire. Les questions de méthode, comme le développement de l’observation participante, et l’essor de concepts qui devinrent centraux à la discipline tels que « culture » et « fonction » furent déterminants pour sortir de l’idéologie évolutionniste en privilégiant la synchronie plutôt que la diachronie et les généalogies. On se détourna alors des faits uniques pour se concentrer sur ceux qui se répètent (Bensa 2010 : 43). On s’intéressa moins à l’accidentel, à l’individuel pour s’attacher au régulier, au social et au culturel. Sans être nécessairement antihistoriques, ces précepteurs furent largement ahistoriques (Evans-Pritchard 1962 : 172), une exception ayant été Franz Boas – et certains de ses étudiants, tels Robert Lowie ou Melville J. Herskovits – avec son intérêt pour les contacts culturels et les particularismes historiques. Du côté de l’histoire, on priorisait la politique, l’événement et les grands hommes, ce qui donnait lieu à des récits plutôt factuels et athéoriques (Krech 1991 : 349) basés sur les événements « vrais » et uniques qui se démarquaient de la vie « ordinaire ». Les premiers essais pour réformer l’histoire eurent lieu en France, du côté des historiens qui seront associés aux « Annales », un nom qui réfère à la fois à une revue scientifique fondée en 1929 par Marc Bloch et Lucien Febvre et à une École d’historiens français qui renouvela la façon de penser et d’écrire l’histoire, en particulier après la Seconde Guerre mondiale (Krech 1991; Schöttler 2010). L’anthropologie et la sociologie naissantes suscitèrent alors l’intérêt chez ce groupe d’historiens à cause de la variété de leurs domaines d’enquête, mais également par leur capacité à enrichir une histoire qui n’est plus conçue comme un tableau ou un simple inventaire. Les fondateurs de la nouvelle École française des Annales décrivent leur approche comme une « histoire totale », expression qui renvoie à l’idée de totalité développée par les durkheimiens, mais également à l’idée de synthèse du philosophe et historien Henry Berr (Schöttler 2010: 34-37). L’histoire fut dès lors envisagée comme une science sociale à part entière, s’intéressant aux tendances sociales qui orientent les singularités. L’ouvrage fondateur de Marc Bloch, Les rois thaumaturges (1983 [1924]), pose les jalons de ce dépassement du conjoncturel. Il utilise notamment la comparaison avec d’autres formes d’expériences humaines décrites notamment dans Le Rameau d’Or (1998 [1924; 1890 pour l’édition originale en anglais]) de James G. Frazer et explore le folklore européen pour dévoiler les arcanes religieux du pouvoir royal en France et en Angleterre (Bensa 2010; Goody 1997). Il s’agit alors de faire l’histoire des « mentalités », notion qui se rapproche de celle de « représentation collective » chère à Durkheim et Mauss (sur ce rapprochement entre les deux notions et la critique qui en a été faite, voir Lloyd 1994). Les travaux de la deuxième génération des historiens des Annales, marqués par la publication de l’ouvrage de Fernand Braudel La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II en 1949 et de son arrivée en 1956 à la direction de la revue, peuvent encore une fois mieux se comprendre dans l’horizon du dialogue avec l’anthropologie, d’une part, et avec les area studiesqui se développèrent aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, de l’autre (Braudel 1958). Le projet est de rapporter « la spécificité des acteurs singuliers, des dates et des événements à des considérations plus vastes sur la transformation lente des mœurs et des représentations. Le travail ne consiste pas seulement à capter au projet de l’histoire des rubriques chères à l’anthropologie, mais aussi à caractériser une époque [et une région] par sa façon de percevoir et de penser le monde » (Bensa 2010 : 46). Il s’agit alors de faire l’histoire des structures, des conjonctures et des mentalités (Schöttler 2010 : 38). Les travaux de cette deuxième génération des Annales s’inscrivent dans un vif débat avec l’anthropologie structuraliste de Claude Lévi-Strauss. Si tant Braudel que Lévi-Strauss voulaient considérer les choses de façon globale, Lévi-Strauss situait la globalité dans un temps des sociétés des origines, comme si tout s’était joué au départ et comme si l’histoire n’en serait qu’un développement insignifiant. Pour sa part, Braudel, qui s’intéressait à l’histoire sérielle et à la longue durée, situait plutôt la globalité dans un passé qui sert à comprendre le présent et, jusqu’à un certain point, à prévoir ce qui peut se passer dans le futur. Ce qui constitue le fond de leur opposition est que l’un s’intéresse à l’histoire immobile alors que l’autre s’intéresse à l’histoire de longue durée, soit l’histoire quasi immobile selon laquelle, derrière les apparences de la reproduction à l’identique, se produisent toujours des changements, même très minimes. Dans les deux cas, l’ « événementiel » ou ce qui se passe à la « surface » sont à l’opposé de leur intérêt pour la structure et la profondeur, même si ces dernières ne sont pas saisies de la même façon. Pour Braudel, la structure est pleinement dans l’histoire ; elle est réalité concrète et observable qui se décèle notamment dans les réseaux de relations, de marchandises et de capitaux qui se déploient dans l’espace et qui commandent les autres faits dans la longue durée (Dosse 1986 : 89). Les travaux de Braudel et son concept d’ « économie-monde » inspireront plusieurs anthropologues dont un Marshall Sahlins et un Jonathan Friedman à partir du tournant des années 1980. Pour Lévi-Strauss, la structure profonde, celle qui correspond aux enceintes mentales humaines, « ne s’assimile pas à la structure empirique, mais aux modèles construits à partir de celle-ci » (Dosse 1986 : 85). Elle est donc hors de l’histoire. Comme le rappelait François Hartog (2014 [2004] : 287), Lévi-Strauss a souvent dit « rien ne m’intéresse plus que l’histoire. Et depuis fort longtemps! » (1988 : 168; voir d’ailleurs notamment Lévi-Strauss 1958, 1983), tout en ajoutant « l’histoire mène à tout, mais à condition d’en sortir » (Lévi-Strauss 1962 : 348) ! Parallèlement à l’entreprise déhistoricisante de Lévi-Strauss, d’autres anthropologues insistent au contraire à la même époque sur l’importance de réinsérer les institutions étudiées dans le mouvement du temps. Ainsi, Edward E. Evans-Pritchard, dans sa célèbre conférence Marett de 1950 qui sera publiée en 1962 sous le titre « Anthropology and history », dénonce le fait que les généralisations en anthropologie autour des structures sociales, de la religion, de la parenté soient devenues tellement généralisées qu’elles perdent toute valeur. Il insiste sur la nécessité de faire ressortir le caractère unique de toute formation sociale. C’est pour cette raison qu’il souligne l’importance de l’histoire pour l’anthropologie, non pas comme succession d’événements, mais comme liens entre eux dans un contexte où on s’intéresse aux mouvements de masse et aux grands changements sociaux. En invitant notamment les anthropologues à faire un usage critique des sources documentaires et à une prise en considération des traditions orales pour comprendre le passé et donc la nature des institutions étudiées, Evans-Pritchard (1962 : 189) en appelle à une combinaison des points de vue historique et fonctionnaliste. Il faut s’intéresser à l’histoire pour éclairer le présent et comment les institutions en sont venues à être ce qu’elles sont. Les deux disciplines auraient donc été pour lui indissociables (Evans-Pritchard 1962 : 191). Au milieu du XXe siècle, d’autres anthropologues s’intéressaient aux changements sociaux et à une conception dynamique des situations sociales étudiées, ce qui entraîna un intérêt pour l’histoire, tels que ceux de l’École de Manchester, Max Gluckman (1940) en tête. En France, inspiré notamment par ce dernier, Georges Balandier (1951) insista sur la nécessité de penser dans une perspective historique les situations sociales rencontrées par les anthropologues, ce qui inaugura l’étude des situations coloniales puis postcoloniales, mais aussi de l’urbanisation et du développement. Cette importance accordée à l’histoire se retrouva chez les anthropologues africanistes de la génération suivante tels que Jean Bazin, Michel Izard et Emmanuel Terray (Naepels 2010 : 876). Le dialogue entre anthropologie et histoire s’est développé vers la même époque aux États-Unis. Après le passage de l’Indian Claims Commission Act en 1946, qui établit une commission chargée d’examiner les revendications à l’encontre de l’État américain en vue de compensations financières pour des territoires perdus par les nations autochtones à la suite de la violation de traités fédéraux, on assista au développement d’un nouveau champ de recherche, l’ethnohistoire, qui se dota d’une revue en 1954, Ethnohistory. Ce nouveau champ fut surtout investi par des anthropologues qui se familiarisèrent avec les techniques de l’historiographie. La recherche, du moins à ses débuts, avait une orientation empirique et pragmatique puisque les chercheurs étaient amenés à témoigner au tribunal pour ou contre les revendications autochtones (Harkin 2010). Les ethnohistoriens apprirent d’ailleurs à ce moment à travailler pour et avec les autochtones. Les recherches visaient une compréhension plus juste et plus holiste de l’histoire des peuples autochtones et des changements dont ils firent l’expérience. Elles ne manquèrent cependant pas de provoquer un certain scepticisme parmi les anthropologues « de terrain » pour qui rien ne valait la réalité du contact et les sources orales et pour qui les archives, parce qu’étant celles du colonisateur, étaient truffées de mensonges et d’incompréhensions (Trigger 1982 : 5). Ce scepticisme s’estompa à mesure que l’on prit conscience de l’importance d’une compréhension du contexte historique et de l’histoire coloniale plus générale pour pouvoir faire sens des données ethnologiques et archéologiques. L’ethnohistoire a particulièrement fleuri en Amérique du Nord, mais très peu en Europe (Harkin 2010; Trigger 1982). On retrouve une tradition importante d’ethnohistoriens au Québec, qu’on pense aux Bruce Trigger, Toby Morantz, Rémi Savard, François Trudel, Sylvie Vincent. L’idée est de combiner des données d’archives et des données archéologiques avec l’abondante ethnographie. Il s’agit également de prendre au sérieux l’histoire ou la tradition orale et de confronter les analyses historiques à l’interprétation qu’ont les acteurs de l’histoire coloniale et de son impact sur leurs vies. La perspective se fit de plus en plus émique au fil du temps, une attention de plus en plus grande étant portée aux sujets. Le champ de recherche attira graduellement plus d’historiens. La fin des années 1960 fut le moment de la grande rencontre entre l’anthropologie et l’histoire avec la naissance, en France, de l’« anthropologie historique » ou « nouvelle histoire » et, aux États-Unis, de la « New Cutural History ». L’attention passa des structures et des processus aux cultures et aux expériences de vie des gens ordinaires. La troisième génération des Annales fut au cœur de ce rapprochement : tout en prenant ses distances avec la « religion structuraliste » (Burguière 1999), la fascination pour l’anthropologie était toujours présente, produisant un déplacement d’une histoire économique et démographique vers une histoire culturelle et ethnographique. Burguière (1999) décrivait cette histoire comme celle des comportements et des habitudes, marquant un retour au concept de « mentalité » de Bloch. Les inspirations pour élargir le champ des problèmes posés furent multiples, en particulier dans les champs de l’anthropologie de l’imaginaire et de l’idéologique, de la parenté et des mythes (pensons aux travaux de Louis Dumont et de Maurice Godelier, de Claude Lévi-Strauss et de Françoise Héritier). Quant à la méthode, la description dense mise en avant par Clifford Geertz (1973), la microhistoire dans les traces de Carlo Ginzburg (1983) et l’histoire comparée des cultures sous l’influence de Jack Goody (1979 [1977]) permirent un retour de l’événement et du sujet, une attention aux détails qui rejoignit celle qu’y accordait l’ethnographie, une conception plus dynamique des rapports sociaux et une réinterrogation des généralisations sur le long terme (Bensa 2010 : 49 ; Schmitt 2008). Aux États-Unis, la « New Culturel History » qui s’inscrit dans les mêmes tendances inclut les travaux d’historiens comme Robert Darnon, Natalie Zemon Davis, Dominick La Capra (Iggers 1997; Krech 1991; Harkin 2010). L’association de l’histoire et de l’anthropologie est souvent vue comme ayant été pratiquée de manière exemplaire par Nathan Wachtel, historien au sens plein du terme, mais également formé à l’anthropologie, ayant suivi les séminaires de Claude Lévi-Strauss et de Maurice Godelier (Poloni-Simard et Bernand 2014 : 7). Son ouvrage La Vision des vaincus : les Indiens du Pérou devant la Conquête espagnole 1530-1570 qui parut en 1971 est le résultat d’un va-et-vient entre passé et présent, la combinaison d’un travail en archives avec des matériaux peu exploités jusque-là, comme les archives des juges de l’Inquisition et les archives administratives coloniales, et de l’enquête de terrain ethnographique. Cet ouvrage met particulièrement en valeur la capacité d’agir des Autochtones dans leur rapport avec les institutions et la culture du colonisateur. Pour se faire, il appliqua la méthode régressive mise en avant par Marc Bloch, laquelle consiste à « lire l’histoire à rebours », c’est-à-dire à « aller du mieux au moins bien connu » (Bloch 1931 : XII). Du côté des anthropologues, l’anthropologie historique est un champ de recherche en effervescence depuis les années 1980 (voir Goody 1997 et Naepels 2010 pour une recension des principaux travaux). Ce renouveau prit son essor notamment en réponse aux critiques à propos de l’essentialisme, du culturalisme, du primitivisme et de l’ahistoricisme (voir Fabian 2006 [1983]; Thomas 1989; Douglas 1998) de la discipline anthropologique aux prises avec une « crise de la représentation » (Said 1989) dans un contexte plus large de décolonisation qui l’engagea dans un « tournant réflexif » (Geertz 1973; Clifford et Marcus 1986; Fisher et Marcus 1986). Certains se tournèrent vers l’histoire en quête de nouvelles avenues de recherche pour renouveler la connaissance acquise par l’ethnographie en s’intéressant, d’un point de vue historique, aux dynamiques sociales internes, aux régimes d’historicité et aux formes sociales de la mémoire propres aux groupes auprès desquels ils travaillaient (Naepels 2010 : 877). Les anthropologues océanistes participèrent grandement à ce renouveau en discutant de la nécessité et des possibilités d’une anthropologie historiquement située (Biersack 1991; Barofsky 2000; Merle et Naepels 2003) et par la publication de plusieurs monographies portant en particulier sur la période des premiers contacts entre sociétés autochtones et Européens et les débuts de la période coloniale (entre autres, Dening 1980; Sahlins 1981, 1985; Valeri 1985; Thomas 1990). L’ouvrage maintenant classique de Marshall Sahlins, Islands of History (1985), suscita des débats vigoureux qui marquèrent l’histoire de la discipline anthropologique à propos du relativisme en anthropologie, de l’anthropologie comme acteur historique, de l’autorité ethnographique, de la critique des sources archivistiques, des conflits d’interprétation et du traitement de la capacité d’agir des populations autochtones au moment des premiers contacts avec les Européens et, plus largement, dans l’histoire (pour une synthèse, voir Kuper 2000). Pour ce qui est de la situation coloniale, le 50e anniversaire de la publication du texte fondateur de Balandier de 1951, au début des années 2000, fut l’occasion de rétablir, approfondir et, dans certains cas, renouveler le dialogue non seulement entre anthropologues et historiens, mais également, entre chercheurs français et américains. Les nouvelles études coloniales qui sont en plein essor invitent à une analyse méticuleuse des situations coloniales d’un point de vue local de façon à en révéler les complexités concrètes. On y insiste aussi sur l’importance de questionner les dichotomies strictes et souvent artificielles entre colonisateur et colonisé, Occident et Orient, Nord et Sud. Une attention est aussi portée aux convergences d’un théâtre colonial à un autre, ce qui donne une nouvelle impulsion aux analyses comparatives des colonisations (Sibeud 2004: 94) ainsi qu’au besoin de varier les échelles d’analyse en établissant des distinctions entre les dimensions coloniale et impériale (Bayart et Bertrand 2006; Cooper et Stoler 1997; Singaravélou 2013; Stoler, McGranahn et Perdue 2007) et en insérant les histoires locales dans les processus de globalisation, notamment économique et financière, comme l’ont par exemple pratiqué les anthropologues Jean et John Comaroff (2010) sur leur terrain sud-africain. Ce « jeu d’échelles », représente un défi important puisqu’il force les analystes à constamment franchir les divisions persistantes entre aires culturelles (Sibeud 2004: 95). Ce renouveau a également stimulé une réflexion déjà amorcée sur l’usage des archives coloniales ainsi que sur le contexte de production et de conservation d’une archive (Naepels 2011; Stoler 2009), mais également sur les legs coloniaux dans les mondes actuels (Bayart et Bertrand 2006; De l’Estoile 2008; Stoler 2016)
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Dominguez, Virginia. "Anthropologie israélienne." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.130.

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Abstract:
Israël est un pays complexe et les anthropologues qui en font l’étude le savent bien (Dominguez 1989; Marx 1980; Motzafi-Haller 2018). La plus grande partie de l’anthropologie en Israël a jusqu’à présent été réalisée par des anthropologues juifs, hommes et femmes, ashkénazes (principalement d’ascendance européenne du nord et de l’est d’Europe) et mizrachi (principalement d’origine nord-africaine, ibérique et du Moyen-Orient). Les juifs ashkénazes ont largement prédominé dans les domaines politique, universitaire, économique et artistique au cours des premières décennies qui ont suivi la création de l'État d'Israël, ce pays qui vient de fêter ses 70 ans. Il n'est donc pas surprenant qu’on y retrouve beaucoup plus d'anthropologues juifs ashkénazes que d’anthropologues juifs Mizrachim ou d’anthropologues palestiniens. La plupart des anthropologues en Israël sont des anthropologues sociaux ou socioculturels (Abuhav 2015). Certains d’entre eux sont des anthropologues praticiens / appliqués qui travaillent dans les ministères de l’éducation, de la santé et de l’absorption des immigrants juifs et qui ont font partie d’une association d’anthropologie appliquée. Mais beaucoup n’adhèrent à aucune association. L'archéologie, partie des quatre champs de l’anthropologie selon la conception américaine de cette dernière, n'est pas considérée comme une carrière anthropologique en Israël, même si elle y est considérée comme une discipline visible et importante. On trouve la présence d’anthropologues médicaux et biologiques en Israël, mais ils ne sont certainement pas la majorité et ils sont rarement embauchés par les départements de l'université ou du collège dans lesquels travaillent la plupart des anthropologues universitaires. Jusqu'à récemment, tous ces départements étaient dans les faits des départements de sociologie et d'anthropologie, composés d’une majorité de sociologues. Ce n'est que depuis 5 ans qu'un département entièrement composé d’anthropologues a vu le jour, soit le département de l'Université de Haïfa qui se consacre au niveaux supérieurs de formation. L’association d’anthropologie d’Israël ((HaAguda HaAntropologit HaYisraelit)) remonte au début des années 1970 et n’a compté jusqu’à présent que des anthropologues juifs comme chefs ou présidents. Des efforts ont été faits pour changer cette situation au fil des ans, car tous les membres de l’Association ne sont pas juifs et certains d’entre eux croient fermement qu’ils ne doivent pas tous être juifs. Cette question demeure délicate pour certains des membres les plus en vue de la communauté anthropologique en Israël, citoyens d’Israël mais également Palestiniens (Kanaaneh 2002; Sa’ar 2016). Alors que l’association d’anthropologie d’Israël s'oppose largement à l'occupation de la Cisjordanie et à toute forme de discrimination à l'encontre des Palestiniens, en particulier de ses concitoyens, cette organisation est toujours israélienne et a toujours été une association fortement juive. En fait, ce n’est que récemment que la plupart des départements universitaires israéliens ont engagé des Arabes, des Palestiniens, voire des musulmans, en tant que membres du corps enseignant. Pour les quelques Palestiniens qui occupent actuellement ces postes dans des universités ou des collèges israéliens, les postes de direction de l'association anthropologique israélienne les laisseraient ouverts à la critique selon lesquelles ils seraient simplement des collaborateurs ou des complices des sionistes israéliens qui considèrent Israël comme un pays réservé aux juifs et un pays réalisé par les juifs dont les valeurs morales l'obligent à être tolérant envers les non-Juifs parmi eux. Ainsi, une nouvelle association appelée Insaniyyat a simplement été créée ces dernières années pour et par des anthropologues palestiniens Pendant des années et avant la date de la fondation de l’association (1973) l’anthropologie a été enseignée aux niveaux universitaire dans toutes les grandes universités israéliennes et les étudiants ont obtenu un baccalauréat en sociologie et en anthropologie, une maîtrise en anthropologie et un doctorat en anthropologie en Israël. Le corps professoral et les étudiants israéliens font des recherches, présentent leurs travaux lors de conférences et pratiquent périodiquement des activités d'anthropologie engagée ou de plaidoyer. La qualité de leurs recherches et de leurs publications est généralement élevée, et les universités s'attendent à de nombreuses publications dans des revues savantes internationales de haute qualité destinées à toute personne considérée pour une promotion et une permanence. Pendant des années aussi, l'anglais a été fortement enseigné et fortement favorisé à la fois dans la communauté universitaire en général en Israël et dans la communauté anthropologique israélienne en particulier. En fait, la publication en hébreu dans des revues israéliennes n'a pas autant de valeur que celle dans des revues de langue anglaise au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie ou au Canada. Une partie de cette tendance est valable pour les universités israéliennes en général, mais une autre est spécifique à l'anthropologie en Israël. Au fil des ans, plusieurs influences ont marqué l'anthropologie en Israël. Le regretté professeur Shmuel Eisenstadt (1967), qui a marqué la sociologie et l'anthropologie en Israël, en particulier dans son département d'origine à l'Université hébraïque de Jérusalem, compte parmi celles-la. Pendant bon nombre d'années, ce professeur a été nommé à Harvard (pendant six mois) alors qu'il était également à l'Université hébraïque de Jérusalem. Ce professeur se croyait autant anthropologue que sociologue et considérait l'anthropologie comme une branche de la sociologie, cela bien que ce n’était généralement pas l’opinion des anthropologues qu’il était disposé à engager comme professeurs dans ce même département. Sa connexion à Harvard était importante. C’est vers les États-Unis qu’il s’est tourné en ses qualités de sociologue et d’anthropologue, mais aussi que sur l’organisation de l’enseignement supérieur en Israël. Ce n’était pas l’Allemagne, la Pologne, la France, l’Italie ou tout autre pays imaginable. Ce n’est donc pas un hasard si ce chercheur a privilégié les publications en anglais et plus particulièrement aux États-Unis. La deuxième influence importante qui a marqué l’anthropologie israélienne a été celle de la Manchester School dirigée par Max Gluckman, un juif sud-africain émigré en Angleterre à l’origine de ce puissant département d'anthropologie à l'Université de Manchester en Angleterre. Gluckman a formé des anthropologues à Manchester pour effectuer des travaux d'anthropologie sociale en Israël, et certains de ses plus importants étudiants sont restés en Israël et y sont devenus professeurs d'anthropologie sociale. Une troisième influence sur le développement de l'anthropologie en Israël fut le sionisme travailliste lui-même. Des juifs d'autres pays sont venus s'installer en Israël pour participer au développement d'un Israël à tendance socialiste dans les années 1950 et 1960. Certains d'entre eux étaient des anthropologues titulaires d'un doctorat de pays anglophones (ou dominants anglophones), comme les États-Unis, le Royaume-Uni, Canada, l’Australie, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande. Pendant de nombreuses années, peu de postes de professeur d’anthropologie dans des universités israéliennes ont été occupés par des Israéliens nés dans le pays, et certainement pas par des anthropologues n’ayant jamais étudié dans un pays anglophone, suivi une formation postuniversitaire dans un pays anglophone ou encore terminé au moins un postdoc dans un pays anglophone. Quand des collègues qui sont des rédacteurs de revues anglophones en anthropologie aux États-Unis, au Royaume-Uni ou au Canada font une remarque sur le nombre de manuscrits qu’ils reçoivent d’anthropologues israéliens et sur leur qualité, je souris. Les anthropologues israéliens publient en dehors d’Israël parce que leur université accorde plus d’importance, en particulier dans les articles de revues, et que leurs textes sont bons (c’est-à-dire que leurs problèmes sont familiers et qu’ils respectent les normes des articles de journaux aux États-Unis), car ils ont en grande partie été formés et par des anthropologues anglophones. Une génération plus jeune est maintenant moins à l'aise de publier ou de présenter ses recherches en anglais, parce que l'anglais n'est pas la langue maternelle des anthropologues israéliens, mais le fait demeure qu'ils lisent des livres et des articles en anglais tout au long de leurs études universitaires. Il faut mentionner que peu de livres ou d'articles académiques sont traduits de l’anglais vers l’hébreu. Quoi que les conférences et conversations universitaires soient en hébreu, de nombreux livres et articles qu'ils sont censés lire sont en anglais. Quels sont les champs et thèmes de recherche privilégiés par ces anthropologues ? Sans surprise, ils travaillent sur une variétés de sujets, mais aussi, sans surprise, on note quelques changements au fil des ans (Feldman 2008; Levy et Weingrod 2004; Markowitz 2013). Les premières vagues d'anthropologues en Israël avaient tendance à travailler sur des groupes d'immigrants juifs non ashkénazes en Israël ou sur des communautés non juives vivant en Israël. Pour la plupart, ils ont étudié les kibboutzim et les moshavim ou villes de développement en Israël. Cette tendance s’est partiellement modifiée dans les années 1980 et 1990, mais la plupart des anthropologues israéliens travaillent encore largement sur le terrain en Israël et non en dehors d’Israël. L'adaptation et l'intégration des nouveaux arrivants ne sont plus des thèmes dominants. D’autres thèmes de recherche apparaissent tels que les LGBTQ, les New Agers en Israël, certains se penchent sur la science et la technologie en Israël, d’autres sur la reproduction et sa politique en Israël, sur le néolibéralisme en Israël ou encore les tribunaux de conversion en Israël. Les autres sujets prédominants sont l'anthropologie médicale et psychologique, la jeunesse, le féminisme et le genre, et ainsi que les études environnementales. L'anthropologie israélienne interroge de nombreux aspects de la vie en Israël. Elle se considérait de gauche dans les premières décennies d’Israël (quand Israël avait un gouvernement à tendance socialiste) comme c’est toujours le cas aujourd’hui (malgré le mouvement connu d’Israël vers la droite) (voir Lomsky-Feder et Ben-Ari 2000). L'anthropologie israélienne a longtemps été influencée par l'anthropologie dans le monde anglophone et aucun signe n’indique que cela soit en train de changer. L’anthropologie israélienne a longtemps été centrée sur la vie en Israël (juive et arabe) ; bien que les thèmes de recherche aient tendance à se diversifier, et encore là tout indique que cette tendance se poursuit, même si davantage d’anthropologues israéliens travaillent dorénavant sur terrains en dehors d’Israël. Les anthropologues israéliens ont reçu une formation rigoureuse à tous les niveaux de leurs études universitaires, et je vois que cela continue. Reste à savoir si les juifs et les palestiniens trouveront davantage de collaborations que ce que l’on constate aujourd’hui. Lorsque la communauté anthropologique américaine a sérieusement envisagé le mouvement BDS (mouvement britannique de boycott, désinvestissement et sanction face à Israël) (voir Redden 2016) les anthropologues israéliens se sont préparés au boycott qu'ils attendaient des départements, revues et maisons d'édition anthropologiques américains. Ils ont également subi un peu de pression (de leurs universités et de leurs collègues) pour combattre le BDS. Beaucoup s'inquiètent de l'impact du BDS sur la communauté anthropologique israélienne. Rétrospectivement, c’est un signe vraiment visible de la manière dont la communauté anthropologique israélienne a été liée - et continue de l’être - à la communauté anthropologique américaine. Certains[DVR1] [DVR2] [DVR3] [DVR4] anthropologues israéliens de la première génération craignent que la jeune génération ne fasse plus de travail sur le terrain en immersion totale et, partant, que l'anthropologie disparaisse bientôt de la vie et du monde universitaire israéliens, mais je vois des continuités tout autant que des changements dans l'anthropologie israélienne, et je ne pense pas que l'anthropologie est susceptible de disparaître en Israël.
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Genest Dufault, Sacha, and Christine Castelain Meunier. "Masculinités et familles en transformation." Enfances, Familles, Générations, no. 26 (March 14, 2017). http://dx.doi.org/10.7202/1041057ar.

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Cadre de la recherche : La famille est un lieu important de la socialisation genrée, de la manière dont les individus se construisent en tant qu’êtres sexués au sein d’un contexte social et culturel normatif. La famille contribue à la reproduction des masculinités, mais elle peut aussi constituer un lieu d’émancipation et de subversion par rapport aux normes de genre. Objectifs : Cet article introductif du numéro sur les masculinités et les familles de la revue Enfances Familles Générations vise à présenter un état de la recherche et des pistes de réflexion sur l’articulation entre les réalités masculines et celles des familles. Méthodologie : L’article introductif s’appuie sur une recension des écrits ayant porté sur le développement de la recherche sur les masculinités et des pratiques auprès des hommes. Cette analyse est mise en relation avec le champ des études sur les familles, notamment quant aux transformations actuelles qui les traversent. Résultats : Les études sur la famille et sur les hommes sont des champs de recherche politisés et étroitement liés. Malgré la reconnaissance des transformations en présence, la volonté de savoir si les masculinités au sein des familles se réinventent ou si elles participent au contraire à la reproduction d’un ordre social genré demeure un enjeu complexe à approfondir dans les recherches à venir. Conclusions : Plusieurs thématiques reliées aux masculinités restent peu explorées dans la recherche. Les contributions de ce numéro permettront de combler en partie ces manques. Ces thématiques touchent aux nouvelles réalités des hommes dans la famille, par exemple les pères au foyer, les pères d’enfants prématurés et l’évolution des discours sociaux sur le masculin. Contribution : Cet article fait une revue des enjeux des transformations de la masculinité et des pluralités familiales, et identifie des pistes à approfondir pour la recherche sur ces thèmes.
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Lapierre, Nicole. "Mémoire." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.055.

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Abstract:
La mémoire ne fait pas partie des notions classiques de l’anthropologie. Dans l’étude des traditions, des mythes, des croyances ou des rituels, elle est restée longtemps non problématisée. Incluse dans les mécanismes de reproduction de la culture, implicite dans la transmission des manières de faire et de penser, elle n’était que le support indistinct d’une permanence. Pourtant, il n’y a pas plus de sociétés sans mémoire qu’il n’y a de sociétés sans histoire. Ce constat s’est finalement imposé. A partir des années 1970, la mémoire est devenue un objet d’enquête et de réflexion pour les anthropologues (Candau 1996, 1998). La prise en compte grandissante des phénomènes d’interaction ou de domination culturelles les a conduits à analyser la façon dont pratiques et croyances se transmettent, se transforment ou se dégradent dans les cultures et les sociétés. Ainsi, Roger Bastide, s’intéressant à « la survie des religions africaines dans le Nouveau Monde » (Bastide 1970), a mobilisé des concepts empruntés à Claude Lévi-Strauss et à Maurice Halbwachs et proposé la notion de « bricolage de la mémoire collective ». Celui-ci permettant de remplir les manques par des images nouvelles afin de réparer le scénario du mythe ou du rituel. Beaucoup d’autres auteurs se sont intéressés depuis à cette plasticité de la mémoire, susceptible d’être réorganisée, voire recomposée, en prenant directement pour objet et sujet de réflexion les vecteurs et canaux des transmissions culturelles. Jack Goody, étudiant la circulation orale du Bagré chez les LoDagaa du nord-ouest du Ghana, a constaté que ce récit de près de 12 000 vers, réinterprété au fil du temps, varie selon le lieu, le moment et le récitant. Une variation, alliant continuité et changement, qu’il attribue à la flexibilité de la culture orale, par rapport à une plus grande fixité de la culture écrite (Goody 1977). Dans une approche différente, Carlo Severi a montré comment le recours à l’image pouvait être support et outil de la mémoire rituelle dans des sociétés « sans écriture », (Severi 2007). Et Monder Kilani a observé que dans la société oasienne, la référence à une trace écrite vient conforter une construction généalogique et mémorielle modulée selon les enjeux du présent (Kilani 1992). On retrouve là l’affirmation première d’Halbwachs selon laquelle « la mémoire collective » est toujours sélective et « ne retient du passé que ce qui en est encore vivant ou capable de vivre dans la conscience du groupe qui l’entretient. » (Halbwachs [1950] 1969 : 70). Toutefois, la multiplicité des temporalités dans lesquelles s’inscrivent désormais les sociétés altère les processus de transmissions eux-mêmes. Ce qui oriente les recherches vers la manière dont leurs membres perçoivent et organisent leur rapport au passé. Les ethnologues sont fréquemment confrontés à ce point de bascule où, à un moment donné, pour les membres d’un groupe ou d’une communauté, le passé, à la fois encore disponible et déjà hors de portée, devient un bien commun fragilisé. Ils se trouvent alors sollicités pour en être les conservateurs ou les passeurs. Jack Goody raconte ainsi qu’en consignant par écrit une version du Bagré, il a enfreint le secret de l’initiation, mais il a également répondu au souhait de certains LoDagaa qui considéraient cette récitation comme un fonds culturel à préserver. Il se faisait, en somme, le scribe d’une mémoire orale menacée (Goody 1996 : 71). Les sollicitations sont d’autant plus vives que la mémoire est devenue un enjeu d’affirmation ou de revendication pour les populations concernées. Partout, les mobilisations et les célébrations du passé prolifèrent. Dans ces conditions, où la curiosité des anthropologues, confrontés à l’impermanence des mondes, rencontre la demande de mémoire des peuples, les travaux se sont développés dans plusieurs directions. Lieux et milieux de mémoire, commémorations, patrimonialisation et muséification, demandes de reconnaissance des préjudices anciens et conflits mémoriels sont autant de nouveaux objets pour une anthropologie de la mémoire attentive à la façon dont les groupes humains, de diverses manières, sont à la fois héritiers et inventeurs de leur passé. La notion de patrimoine, d’invention occidentale (Choay 1999), connaît une extension considérable, du local au planétaire et soulève la question de la pluralité des expériences et des récits. Dans la Lorraine sidérurgique, par exemple, la transformation d’usines désaffectées en écomusées et en « lieux de mémoire », a fait l’objet de luttes de représentation auxquelles participaient, aux côtés de divers acteurs économiques, sociaux, politiques et artistiques, une partie de ceux qui travaillaient là auparavant (Tornatore 2010). En Nouvelle Calédonie, de même, un projet muséographique lié à l’édification du Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, a suscité un débat entre représentants de l’État français, institutionnels kanak, acteurs du monde international de l’art, sur le sens de ce qui devait être exposé. Des discussions où affleuraient les tensions d’un passé très présent, celui des luttes indépendantistes (Bensa 2006: 199-215). A une autre échelle, les revendications des peuples autochtones, qui ont obtenu en 2007 une déclaration de l’ONU reconnaissant leurs droits, suscitent des controverses sur la définition de leur patrimoine, la reconnaissance de leur héritage, la « propriété » de leur territoire et la défense de leurs traditions, y compris quand celles-ci sont entièrement reconstruites (Bellier 2011). Les conflits passés, surtout quand ils sont restés occultés, laissent des traces dans le présent, sous la forme de mémoires en conflits (Baussant 2007). Les demandes de reconnaissance, de justice, d’établissement des responsabilités, s’opposent alors aux silences, aux impunités ou aux amnisties. Les divers protagonistes, témoins, acteurs, ou leurs descendants s’affrontent sur les représentations et interprétations divergentes des évènements. Des milieux de mémoire se constituent, des associations interviennent dans l’espace public, comme en Argentine, à propos des « disparus » sous la dictature (Crenzel 2010), mais aussi dans de nombreux pays où une lecture plurielle du passé n’a pas réussi à se faire accepter. L’héritage des tragédies collectives constitue une ressource identitaire particulièrement forte (Candau 1998). Et la mémoire de la Shoah en est devenu « le cadre référentiel » (Lapierre 2007). Des mouvements luttent pour obtenir la reconnaissance, voire la réparation, des crimes du passé, notamment ceux de la traite transatlantique et de l’esclavage. La mémoire qu’ils mobilisent a une dimension stratégique, mais ne s’y réduit pas. Elle est à la fois produit - agrégat de traces, de fragments de récits, de transmissions diffuses sur les souffrances anciennes -, et produite à l’aune des attentes du présent (Chivallon 2011). Ces attentes, elles-mêmes, s’insèrent dans une configuration éthico-politique qui a promu la figure de la victime et redéfini la notion de traumatisme, issue de la clinique, en « traumatisme culturel ». A travers celui-ci, le souvenir des souffrances endurées par les persécutés et les vaincus de l’histoire se ravive et fonde une cause pour des générations ultérieures. Et force est de constater que « la découverte de cette mémoire douloureuse est un fait anthropologique majeur des sociétés contemporaines. » (Fassin et Rechtman 2011: 19). Déployée sur de très nombreux terrains et questionnements, l’anthropologie de la mémoire est donc devenue un ample domaine de recherche. Au point que certains s’inquiètent désormais d’un « memory boom », dans lequel une conception trop extensive de la mémoire tendrait à se confondre avec une continuité de la culture (Berliner 2005). Les anthropologues seraient ainsi d’autant plus saisis par l’engouement mémoriel général qu’ils y retrouveraient le goût des permanences à l’origine de leur discipline. C’est néanmoins omettre qu’un tel engouement naît précisément des ruptures et des oublis
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Cortado, Thomas Jacques. "Maison." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

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Abstract:
Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
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