Academic literature on the topic 'Hyphomycètes – Biodégradation'

L'etude concernant la decomposition des litieres en milieu alluvial est presentee en trois parties. Dans la premiere partie, il est montre que les boisements riverains de la garonne produisent une grande quantite de litiere dont une partie arrive directement a la riviere (environ 6 t par an et par km de riviere). Ainsi, dans un bilan annuel, la matiere organique particulaire detritique d'origine terrestre derivant dans la riviere domine largement celle produite dans le systeme (phytoplancton). La seconde partie traite de l'incidence de certains facteurs dans les processus de decomposition des litieres en milieu alluvial: importance du lessivage, nature et composition chimique du materiel vegetal, site de decomposition, faune d'invertebres associee. Le devenir de la lignine dans les eaux, les sediments et les sols alluviaux est suivi dans des experiences in vitro de degradation de lignine marquee isotopiquement. La troisieme partie concerne la dynamique et le role des champignons aquatiques dans la decomposition. Les hyphomycetes aquatiques apparaissent comme les colonisateurs systematiques des litieres en voie de degradation. La richesse et la composition des peuplements d'hyphomycetes sont influencees par la nature, l'abondance et la phenologie de la vegetation riveraine. Une afc fait apparaitre que l'altitude, le ph et la temperature de l'eau conditionnent egalement la distribution des especes. L'activite de ces champignons dans la cellulolyse et dans la decomposition des feuilles de saule est montree par des tests in vitro. La determination des spores sur les litieres et dans l'ecume des cours d'eau a permis le recensement de 40 especes nouvelles pour le sud-ouest de la france

La presente etude a trait a la dynamique des bacteries et des champignons intervenant dans la decomposition des litieres en riviere. On realise des mesures de biomasse microbienne associee aux feuilles en decomposition, basees sur le dosage de l'ergosterol des champignons par hplc et sur le denombrement des bacteries en epifluorescence, ainsi que des mesures de productivite microbienne basees sur l'incorporation de #3h-thymidine dans l'adn bacterien et de #1#4c-acetate dans l'ergosterol fongique. Les resultats montrent que la biomasse fongique depasse la biomasse bacterienne puisqu'elle represente en moyenne de 89 a 99% de la masse microbienne totale, et que la productivite fongique est 3 a 17 fois plus elevee que la productivite bacterienne. Un bilan microbien carbone associe au processus de decomposition des feuilles montre, entre autres, que le co#2 libere par respiration microbienne constitue l'un des produits finaux majeurs de la decomposition, puisqu'il represente 16% du carbone foliaire initial

Le rôle de la biodiversité sur la décomposition des litières dans les rivières forestières a été évalué dans des microcosmes de laboratoire. Les résultats indiquent que 1) la morphologie des spores de champignons aquatiques colonisant les feuilles ainsi que la structure foliaire sont responsables du succès d’établissement des espèces, 2) une perte d’espèces fongiques n’influence pas l’intensité des taux de décomposition, mais augmente leur variabilité, 3) le conditionnement fongique de litière plurispécifique assure une complémentarité temporelle de ressources pour l’invertébré détritivore Gammarus fossarum, 4) des oscillations nycthémérales de température autour de 8°C, mais pas 3°C, induisent une augmentation de la décomposition, cette différence étant attribuée à la modification des assemblages fongiques. Cette étude montre la complexité des effets de la diversité à différents niveaux trophiques dans le fonctionnement des écosystèmes.

Dans les cours d'eau forestiers, la décomposition des litières végétales constitue un processus écologique fondamental. Ce processus sous l'effet des contraintes abiotiques de la zone hyporhéique (ZH) de ces cours d'eau, ainsi que la quantification de la dynamique des invertébrés et des champignons décomposeurs associés ont été étudiés, le tout inséré dans une vision intégrative à l'échelle de l'écosystème. Les résultats suggèrent de réexaminer le fonctionnement écologique de ces cours d'eau, uniquement basé sur la compréhension des relations trophiques et aux flux de carbone liés à la décomposition des litières situé à la surface du sédiment, en y intégrant la dimension verticale conceptualisée par les "hyporhéologistes". Ces résultats conduisent à repenser la dynamique et le rôle des hyphomycètes aquatiques à une échelle plus large que celle de la colonne d'eau uniquement, et mettent en évidence l'importance de la ZH qui à cet égard restait jusqu'à présent en grande partie négligée.

La décomposition des litières d'origine allochtone gouverne le fonctionnement écologique des cours d'eau de tête de bassin. Ceux-ci sont exposés à des perturbations anthropiques variées dont les conséquences sur le processus de décomposition ont été étudiées en milieu naturel (23 cours d'eau du sud-ouest de la France) et au laboratoire. La vitesse de décomposition des litières répond aux altérations des caractéristiques physico-chimiques de l'eau et de la diversité de la végétation riveraine qui influencent l'activité des organismes décomposeurs. Ainsi, la perte de diversité en essences forestières réduit nettement la dynamique des réseaux trophiques détritiques en modifiant les interactions entre deux guildes de consommateurs primaires (invertébrés déchiqueteurs et champignons aquatiques saprophytes) et la ressource (litières). La prolifération d'une espèce exotique (renouée du Japon) au sein de la végétation riveraine accélère la décomposition des litières indigènes suite à des modifications dans les assemblages de déchiqueteurs. Le lien entre diversité des déchiqueteurs et vitesse de décomposition des litières est également mis en évidence dans des cours d'eau représentatifs d'un gradient d'eutrophisation (enrichissement en azote et phosphore inorganique dissous). Ce résultat montre les limites de méthodes d'évaluation de l'intégrité fonctionnelle des cours d'eau basées seulement sur les traits de vie des invertébrés. Dans l'ensemble, les résultats obtenus témoignent d'une sensibilité de la décomposition des litières et des décomposeurs associés, aux perturbations anthropiques des cours d'eau et des zones riveraines adjacentes. À cet égard, ce processus apparaît comme un excellent indicateur multimétrique de l'état de santé des cours d'eau de tête de bassin, capable de discriminer différents types et degrés de perturbations
Breakdown of allochtonous leaf litter governs the functioning of headwater streams. These streams are exposed to multiple anthropogenic stresses whose consequences were examined in field (23 streams in South-Western France) and laboratory experiments. Leaf litter breakdown rate responded to alterations of physical and chemical characteristics of stream water and diversity of the riparian vegetation which affect the activity of leaf decomposers. Loss in riparian tree species noticeably lowered trophic dynamics in detritus food webs by modifying interactions among two consumer guilds (leaf-shredding invertebrates and saprophyte aquatic fungi) and the basal resource (leaf litter). Proliferation of an exotic species (Japanese Knotweed) within the riparian vegetation enhanced indigenous leaf litter breakdown as a result of changes in shredder assemblages. The relationship between shredder diversity and leaf litter breakdown rate was also highlighted in streams representative of a gradient of eutrophication (enrichment in dissolved inorganic nitrogen and phosphorus). This indicates the limitations of functional assessment schemes only based on invertebrate traits. Overall, the present results showed the sensitivity of leaf litter breakdown and associated decomposers, to anthropogenic disturbance of streams and associated riparian zones. In this respect, this ecological process appears to be an excellent multimetric indicator of headwater stream health which can discriminate among various types and levels of anthropogenic stress