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Journal articles on the topic 'Inverses généralisées'

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1

Labrousse, J. Ph. "Inverses généralisés d’opérateurs non bornés." Proceedings of the American Mathematical Society 115, no. 1 (January 1, 1992): 125. http://dx.doi.org/10.1090/s0002-9939-1992-1079701-6.

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2

Diaz-Toca, Gema M., Laureano Gonzalez-Vega, Henri Lombardi, and Claude Quitté. "Modules projectifs de type fini, applications linéaires croisées et inverses généralisés." Journal of Algebra 303, no. 2 (September 2006): 450–75. http://dx.doi.org/10.1016/j.jalgebra.2006.03.026.

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3

Gonzalez-Sprinberg, Gérard, and Angel Pereyra. "Diagrammes d'Enriques toriques généralisés et un théorème de Zariski inverse." Comptes Rendus de l'Académie des Sciences - Series I - Mathematics 328, no. 11 (June 1999): 1021–24. http://dx.doi.org/10.1016/s0764-4442(99)80317-6.

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4

Mbekhta, Mostafa. "Conorme et Inverse Généralisé Dans Les C*-Algèbres." Canadian Mathematical Bulletin 35, no. 4 (December 1, 1992): 515–22. http://dx.doi.org/10.4153/cmb-1992-068-8.

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Abstract:
RésuméDans ce travail, on étudie les propriétés de la conorme, c(a) d'un élément a d'une C*-algèbre A. Nous montrons que c(a) est aussi douée de la condition de B*- algèbre, c'est-à-dire qu'elle vérifie l'égalité: c(a)2 = c(a*a) = c(aa*) = c(a*)2. Nous remarquons que la conorme est invariante par restriction à toute sous-C*-algèbre de A, propriété connue pour le spectre.Soit {an} une suite d'éléments réguliers telle que an → a régulier. Nous donnons des conditions nécessaires et suffisantes pour que où a† désigne l'inverse de Moore-Penrose de a.
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5

Desplas, M. "Matrice pseudo-inverse de Moore-Penrose et variables duales généralisées en programmation mathématique." RAIRO - Operations Research 26, no. 4 (1992): 313–60. http://dx.doi.org/10.1051/ro/1992260403131.

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6

Decroix, Arnaud. "La controverse sur la nature du droit applicable après la conquête." McGill Law Journal 56, no. 3 (July 7, 2011): 489–542. http://dx.doi.org/10.7202/1005131ar.

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Abstract:
Le 8 septembre 1760, la capitulation de Montréal marque la fin de la souveraineté française au Canada. Durant la période militaire, le droit d’origine française a toutefois continué de s’appliquer. La Proclamation royale du 7 octobre 1763 se contente de déclarer que les habitants de la nouvelle province de Québec pourront désormais bénéficier des « bienfaits des lois » du royaume d’Angleterre tout en précisant que les tribunaux jugeront « suivant la loi et l’équité, conformément autant que possible aux lois anglaises ». Bien que l’ordonnance du 17 septembre 1764 établisse la Cour du Banc du Roi et la Cour des plaidoyers communs, le droit applicable par ces juridictions reste confus. De nombreux auteurs ont longtemps considéré que l’ordonnance de 1764 avait introduit « en bloc, et sans même en faire la promulgation, tout le droit civil et criminel de l’Angleterre ». Dans le même temps, d’autres ont soutenu l’opinion inverse, selon laquelle les principales règles du droit civil français auraient été maintenues en pratique. Cet article cherche précisément à répondre à ces interrogations. Si le droit français continue de s’appliquer, même aux sujets d’origine britannique, cette application est définitivement généralisée après l’entrée en vigueur de l’Acte de Québec, le 1er mai 1775, et bien que certaines dispositions du droit anglais soient parfois réclamées. En définitive, il ressort clairement que la nature du droit invoqué par les parties dépend étroitement de la cause à défendre et des moyens les plus utiles à celle-ci.
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7

Bagheri, Seyyed Mohammad. "Ordre fondamental d'une théorie 1-basée." Journal of Symbolic Logic 64, no. 4 (December 1999): 1426–38. http://dx.doi.org/10.2307/2586788.

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Abstract:
D'après Lascar et Poizat [10], la déviation pour une théorie stable est associée à un préordre partiel sur l'ensemble des types. L'ordre induit a été nommé par Poizat ordre fondamental. Il mesure combien un type est loin d'être réalisé et il donne un certain nombre d'informations sur la théorie. Une question naturelle, est de décrire completément tous les ordres fondamentaux [13]. Il semble que cela soit difficile. Un problème moins ambitieux est de trouver des conditions pour qu'un ordre soit l'ordre fondamental d'une théorie, ou bien de trouver des exemples.Le but de cet article est de trouver de nouveaux exemples d'ordres fondamentaux. Nous nous concentrons principalement sur les théories stables et 1-basées car, comme nous allons voir dans la Section 2, avec cette hypothèse, il y a une représentation simple de l'ordre fondamental grâce aux ensembles algébriquement clos d'éléments des modèles de la thé;orie considégrée. Dans la Section 3, nous généralisons une idée de Baldwin et Berman [2] pour construire de “nouveaux” exemples d'ordres fondamentaux. En combinant cette construction avec les résultats de la Section 2, on caractérise de manière complete les ordres fondamentaux de theories triviales et 1-basées: les blocs des ordres fondamentaux d'une théorie triviale et 1-basée sont les inverses des posets de la forme I(L)/G où L est un treillis distributif borné et G un groupe compact d'automorphismes localement fini de L. De plus, tout ordre partiel de cette forme est l'ordre fondamental d'une théorie triviale et 1-basá. En particulier, l'ordre fondamental n'est pas toujours un treillis.
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8

Gauthier, Yvon. "L’appareil analytique et ses modèles." Nouvelles perspectives en sciences sociales 7, no. 2 (November 20, 2012): 23–48. http://dx.doi.org/10.7202/1013053ar.

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Abstract:
Cet article propose une notion constructiviste de modèle dans la théorie physique applicable à la théorie scientifique en général, c’est-à-dire aussi bien dans les sciences exactes que dans les sciences sociales et humaines. La distinction entre appareil analytique et appareil expérimental par la médiation des modèles permet en effet de généraliser une notion qui est d’abord apparue dans les fondements de la physique chez David Hilbert et John von Neumann. Si l’on consent à inverser les flèches ou homomorphismes qui vont de l’appareil analytique, ensemble des structures logicomathématiques, à l’appareil expérimental, ensemble des données empiriques et des procédures expérimentales, on peut remonter par la modélisation des données jusqu’à l’appareil analytique qui assure la consistance ou cohérence logique de la théorie scientifique, qu’elle relève des sciences exactes ou des sciences sociales. Une telle articulation des savoirs peut apparaître formelle, mais elle a l’avantage de rassembler les entreprises scientifiques dans un schème unificateur qui jette une lumière nouvelle sur le débat majeur en philosophie des sciences contemporaine, la confrontation du réalisme et de l’antiréalisme, qui a des répercussions tant en philosophie de la physique qu’en philosophie du langage et en philosophie de la logique, ou encore en philosophie des sciences sociales, si l’on en croit Jürgen Habermas ou les tenants du contructionnisme appelé jadis constructivisme social ou socioconstructivisme. L’article conclut sur la distinction qu’il faut opérer entre le constructivisme logicomathématique et le contructionnisme, comme le dénomme Ian Hacking, pour bien marquer la distance qui sépare les postures fondationnelles ou les options philosophiques dans ce qu’il faut bien appeler « logique de la science », selon l’expression du grand philosophe pragmatiste Charles Sanders Peirce reprise par des empiristes logiques comme Rudolf Carnap.
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9

Jones, Calvert W., Jocelyn Sage Mitchell, and Justin D. Martin. "Ambivalent Sexism? Shifting Patterns of Gender Bias in Five Arab Countries." International Studies Quarterly 65, no. 2 (February 20, 2021): 277–93. http://dx.doi.org/10.1093/isq/sqab007.

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Abstract:
Abstract While institutional support is growing for women in leadership positions across the Arab world, little is known about how rising numbers of women in roles of authority and expertise are being perceived. We examine how general theories of gender bias fit new data from a survey experiment spanning nationally representative samples in five Arab countries. The experiment captured how citizens judge women who adopt the stereotypically masculine role of a “hard-news” journalist. Results challenge conventional wisdom about the prevalence of classic sexism—a generalized antipathy toward women consistent with traditional definitions of prejudice. Instead, we find considerable support for ambivalent sexism, a more nuanced theory positing pro-male (hostile) as well as pro-female (benevolent) biases both detrimental to gender equality and requiring distinctive strategies to address. Although tentative, the findings also make a theoretical contribution suggesting that modernization processes may reverse gender biases, replacing classic patriarchy with so-called benevolent sexism rather than true gender-egalitarianism. Si bien el apoyo institucional a las mujeres en puestos de liderazgo está creciendo en el mundo árabe, poco se conoce acerca de cómo se perciben los números crecientes de mujeres en posiciones de autoridad y experiencia. Examinamos la manera en que las teorías generales de prejuicios de género se adaptan a los nuevos datos de una encuesta que abarca muestras representativas a nivel nacional en cinco países árabes. El experimento captó cómo los ciudadanos juzgan a las mujeres que adoptan el rol estereotípicamente masculino de periodistas de noticias duras. Los resultados desafían al conocimiento convencional acerca de la prevalencia del sexismo clásico, una antipatía generalizada hacia las mujeres que coincide con las definiciones tradicionales de prejuicio. En cambio, encontramos un apoyo considerable al sexismo ambivalente, una teoría más matizada que supone que los sesgos tanto en favor de los valores (hostiles) como en favor de las mujeres (benevolentes) son perjudiciales para la igualdad de género y requieren estrategias distintivas que abordar. A pesar de ser tentativos, los descubrimientos también hacen una contribución teórica que sugiere que los procesos de modernización pueden revertir los prejuicios de género, reemplazando el patriarcado clásico por el sexismo denominado “benevolente” en lugar de un verdadero igualitarismo de género. Bien que les institutions soutiennent de plus en plus les femmes pour qu'elles occupent des postes de direction dans le monde arabe, nous ne savons que peu de choses sur la manière dont les nombres croissants de femmes endossant des rôles de pouvoir et d'expertise sont perçus. Nous examinons la mesure dans laquelle les théories générales sur les préjugés de genre conviennent pour les nouvelles données d'une enquête expérimentale portant sur des échantillons nationalement représentatifs issus de cinq pays arabes. Cette enquête expérimentale a permis de saisir la manière dont les citoyens jugeaient les femmes adoptant un rôle stéréotypiquement masculin de journaliste traitant « d'informations sérieuses ». Les résultats remettent en question les idées reçues sur la prévalence du sexisme classique, une antipathie généralisée envers les femmes conforme aux définitions traditionnelles des préjugés. Au lieu de cela, nous avons constaté un soutien considérable d'un sexisme ambivalent, une théorie plus nuancée émettant le postulat que les partis pris pro-masculins (hostiles) ainsi que les partis pris pro-féminins (bienveillants) allaient tous deux au détriment de l’égalité des genres et qu'ils exigeaient des stratégies distinctives de traitement. Bien que ces résultats n'offrent qu'un début de réponse, ils apportent une contribution théorique suggérant que les processus de modernisation pouvaient inverser les préjugés de genre en remplaçant le patriarcat classique par un sexisme prétendument « bienveillant » plutôt que par un véritable égalitarisme des genres.
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Hultman, Axel, Svante Linusson, John Shareshian, and Jonas Sjöstrand. "From Bruhat intervals to intersection lattices and a conjecture of Postnikov." Discrete Mathematics & Theoretical Computer Science DMTCS Proceedings vol. AJ,..., Proceedings (January 1, 2008). http://dx.doi.org/10.46298/dmtcs.3648.

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Abstract:
International audience We prove the conjecture of A. Postnikov that ($\mathrm{A}$) the number of regions in the inversion hyperplane arrangement associated with a permutation $w \in \mathfrak{S}_n$ is at most the number of elements below $w$ in the Bruhat order, and ($\mathrm{B}$) that equality holds if and only if $w$ avoids the patterns $4231$, $35142$, $42513$ and $351624$. Furthermore, assertion ($\mathrm{A}$) is extended to all finite reflection groups. Nous prouvons la conjecture de A. Postnikov que ($\mathrm{A}$) le nombre de régions dans l'arrangement d'hyperplans inverses associés à la permutation $w \in \mathfrak{S}_n$ est au plus égal au nombre d'éléments en dessous de $w$ dans l'ordre de Bruhat, et ($\mathrm{B}$) il y a égalité si et seulement si $w$ évite les motifs $4231$, $35142$, $42513$ et $351624$. De plus, l'affirmation ($\mathrm{A}$) est généralisée à tous les groupes de réflexion finis.
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ROMAGNY, Matthieu, and Dajano Tossici. "Smooth affine group schemes over the dual numbers." Épijournal de Géométrie Algébrique Volume 3 (July 1, 2019). http://dx.doi.org/10.46298/epiga.2019.volume3.4792.

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Abstract:
International audience We provide an equivalence between the category of affine, smooth group schemes over the ring of generalized dual numbers $k[I]$, and the category of extensions of the form $1 \to \text{Lie}(G, I) \to E \to G \to 1$ where G is an affine, smooth group scheme over k. Here k is an arbitrary commutative ring and $k[I] = k \oplus I$ with $I^2 = 0$. The equivalence is given by Weil restriction, and we provide a quasi-inverse which we call Weil extension. It is compatible with the exact structures and the $\mathbb{O}_k$-module stack structures on both categories. Our constructions rely on the use of the group algebra scheme of an affine group scheme; we introduce this object and establish its main properties. As an application, we establish a Dieudonné classification for smooth, commutative, unipotent group schemes over $k[I]$. Nous construisons une équivalence entre la catégorie des schémas en groupes affines et lisses sur l'anneau des nombres duaux généralisés k[I], et la catégorie des extensions de la forme 1 → Lie(G, I) → E → G → 1 où G est un schéma en groupes affine, lisse sur k. Ici k est un anneau commutatif arbitraire et k[I] = k ⊕ I avec I 2 = 0. L'équivalence est donnée par la restriction de Weil, et nous construisons un foncteur quasi-inverse explicite que nous appelons extension de Weil. Ces foncteurs sont compatibles avec les structures exactes et avec les structures de champs en O k-modules des deux catégories. Nos constructions s'appuient sur le schéma en algèbres de groupe d'un schéma en groupes affines, que nous introduisons et dont nous donnons les propriétés principales. En application, nous donnons une classification de Dieudonné pour les schémas en groupes commutatifs, lisses, unipotents sur k[I] lorsque k est un corps parfait.
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Bandlow, Jason, and Jennifer Morse. "The expansion of Hall-Littlewood functions in the dual Grothendieck polynomial basis." Discrete Mathematics & Theoretical Computer Science DMTCS Proceedings vol. AN,..., Proceedings (January 1, 2010). http://dx.doi.org/10.46298/dmtcs.2860.

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Abstract:
International audience A combinatorial expansion of the Hall-Littlewood functions into the Schur basis of symmetric functions was first given by Lascoux and Schützenberger, with their discovery of the charge statistic. A combinatorial expansion of stable Grassmannian Grothendieck polynomials into monomials was first given by Buch, using set-valued tableaux. The dual basis of the stable Grothendieck polynomials was given a combinatorial expansion into monomials by Lam and Pylyavskyy using reverse plane partitions. We generalize charge to set-valued tableaux and use all of these combinatorial ideas to give a nice expansion of Hall-Littlewood polynomials into the dual Grothendieck basis. \par En associant une charge à un tableau, une formule combinatoire donnant le développement des polynômes de Hall-Littlewood en termes des fonctions de Schur a été obtenue par Lascoux et Schützenberger. Une formule combinatoire donnant le développement des polynômes de Grothendieck Grassmanniens stables en termes des fonctions monomiales a quant à elle été obtenue par Buch à l'aide de tableaux à valeurs sur des ensembles. Finalement, une formule faisant intervenir des partitions planaires inverses a été obtenue par Lam et Pylyavskyy pour donner le développement de la base duale aux polynômes de Grothendieck stables en termes de monômes. Nous généralisons le concept de charge aux tableaux à valeurs sur des ensembles et, en nous servant de toutes ces notions combinatoires, nous obtenons une formule élégante donnant le développement des polynômes de Hall-Littlewood en termes de la base de Grothendieck duale.
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Préville-Ratelle, Louis-François, and Xavier Viennot. "An extension of Tamari lattices." Discrete Mathematics & Theoretical Computer Science DMTCS Proceedings, 27th..., Proceedings (January 1, 2015). http://dx.doi.org/10.46298/dmtcs.2535.

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Abstract:
International audience For any finite path $v$ on the square lattice consisting of north and east unit steps, we construct a poset Tam$(v)$ that consists of all the paths lying weakly above $v$ with the same endpoints as $v$. For particular choices of $v$, we recover the traditional Tamari lattice and the $m$-Tamari lattice. In particular this solves the problem of extending the $m$-Tamari lattice to any pair $(a; b)$ of relatively prime numbers in the context of the so-called rational Catalan combinatorics.For that purpose we introduce the notion of canopy of a binary tree and explicit a bijection between pairs $(u; v)$ of paths in Tam$(v)$ and binary trees with canopy $v$. Let $(\overleftarrow{v})$ be the path obtained from $v$ by reading the unit steps of $v$ in reverse order and exchanging east and north steps. We show that the poset Tam$(v)$ is isomorphic to the dual of the poset Tam$(\overleftarrow{v})$ and that Tam$(v)$ is isomorphic to the set of binary trees having the canopy $v$, which is an interval of the ordinary Tamari lattice. Thus the usual Tamari lattice is partitioned into (smaller) lattices Tam$(v)$, where the $v$’s are all the paths of length $n-1$ on the square lattice.We explain possible connections between the poset Tam$(v)$ and (the combinatorics of) the generalized diagonal coinvariant spaces of the symmetric group. Pour tout chemin $v$ sur le réseau carré formé de pas Nord et Est, nous construisons un ensemble partiellement ordonné Tam $(v)$ dont les éléments sont les chemins au dessus de $v$ et ayant les mêmes extrémités. Pour certains choix de $v$ nous retrouvons le classique treillis de Tamari ainsi que son extension $m$-Tamari. En particulier nous résolvons le problème d’étendre le treillis $m$-Tamari à toute paire $(a; b)$ d’entiers premiers entre eux dans le contexte de la combinatoire rationnelle de Catalan.Pour ceci nous introduisons la notion de canopée d’un arbre binaire et explicitons une bijection entre les paires $(u; v)$ de chemins dans Tam$(v)$ et les arbres binaires ayant la canopée $v$. Soit $(\overleftarrow{v})$ le chemin obtenu en lisant les pas en ordre inverse et en échangeant les pas Est et Nord. Nous montrons que Tam$(v)$ est isomorphe au dual de Tam$(\overleftarrow{v})$ et que Tam$(v)$ est isomorphe à l’ensemble des arbres binaires ayant la canopée $v$, qui est un intervalle du treillis de Tamari ordinaire. Ainsi le traditionnel treillis de Tamari admet une partition en plus petits treillis Tam$(v)$, où les $v$ sont tous les chemins de longueur $n-1$ sur le réseau carré. Enfin nous explicitons les liens possibles entre l’ensemble ordonné Tam$(v)$ et (la combinatoire des) espaces diagonaux coinvariants généralisés du groupe symétrique.
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Masquelier, Bruno, and Alessandra Garbero. "Educational differentials in adult mortality in low- and middle-income countries." Revue Quetelet/Quetelet Journal 4, no. 1 (March 13, 2017). http://dx.doi.org/10.14428/rqj2016.04.01.01.

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Abstract:
RésuméDans les pays à haut revenu, il a été amplement démontré que la mortalité des adultes est plus faible au sein des catégories professionnelles favorisées ainsi que chez les personnes bénéficiant d’un niveau d’instruction élevé ou d’un revenu confortable. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les différentiels de mortalité aux âges adultes sont par contre nettement moins bien étudiés en raison du manque d'information sur les caractéristiques socio-économiques des personnes décédées. Cet article vise à évaluer si les informations fournies dans des enquêtes sur la survie des sœurs peuvent aider à combler cette lacune. Puisque les niveaux d’instruction sont très corrélés au sein des familles, les niveaux atteints par les fem­mes enquêtées peuvent servir à approximer le niveau d’instruction de leurs sœurs. Afin de quantifier les différences de mortalité, nous combinons toutes les Enquêtes Démographiques et de Santé dans un même modèle linéaire généralisé à effets mixtes. Dans la plupart des enquêtes, nous observons une relation inverse entre le niveau d’instruction et la mortalité adulte, en particulier dans les zones urbaines, mais des gradients opposés sont observés dans plusieurs pays durement frappés par l’épidémie du VIH/sida. L’hypothèse selon laquelle les femmes moins instruites auraient tendance à omettre disproportionnellement certains décès de leurs sœurs n’est pas vérifiée dans les données. Les données sur la survie des soeurs semblent plutôt bien refléter la complexité de la relation entre mortalité et éducation des adultes, en particulier dans les pays touchés par l’épidémie du SIDA. Dans l’ensem­ble, le recours à ces données ouvre de nouvelles voies pour mesurer les inégalités de mortalité aux âges adultes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.AbstractIn high-income countries, there is extensive evidence showing that higher levels of educational attainment, higher income and higher occupational classes are correlated with lower mortality rates among adults. In low- and middle-income countries, far less is known on mortality differentials in this age group due to the lack of information on the socio-economic characteristics of the deceased. In this paper, we evaluate whether survey reports on the survival of sisters can help to fill this gap. We find that levels of educational attainment are correlated within families, and therefore characteristics of the deceased can be inferred from levels attained by their sisters responding to the survey. Because estimates based on sibling survival histories have large confidence intervals, we pool all Demographic and Health Surveys together and apply a generalized linear mixed-effects model to capture mortality differentials. In most surveys, higher education is indeed associated with lower risks of dying, especially in urban areas, but reverse gradients are observed in several countries experiencing generalized HIV epidemics. There is limited support for the hypothesis that women with less education are disproportionately omitting to report some deaths. Instead, we argue that sibling histories truly reflect the complexity of the relationship between adult mortality and education, especially in countries affected by the HIV/AIDS epidemic. Overall, the sibling approach offers new avenues for measuring inequalities in adult mortality in low- and middle-income countries.
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Desveaux, Emmanuel. "Parenté." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.102.

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Abstract:
Au milieu du XIXe siècle, Henry L. Morgan, un avocat américain puritain, fait une découverte considérable : dans toutes les langues humaines, il existe un ensemble de termes servant à désigner les différents types de parents. Si ces mots appartiennent à la langue, la façon dont se répartit leur usage répond à des principes logiques qui la dépassent dans la mesure où ils se retrouvent dans des langues voisines — ou éloignées — qui n’ont rien de commun. La somme des termes de parenté d’une langue forme ainsi une nomenclature, et celle-ci est, de façon universelle, égocentrée. Le fait qui illustre le mieux le caractère métalinguistique du fait nomenclatural réside dans la dichotomie qui prévaut dans de très nombreuses langues — en Amérique, en Australie ou encore en Océanie — entre cousins-parallèles(ceux qui sont issus du frère du père ou de la sœur de la mère), assimilés à des frères et sœurs, et les cousins-croisés(issus de la sœur du père ou du frère de la mère) parmi lesquels il est très souvent possible, voire parfois même obligatoire, de choisir un partenaire matrimonial. Ainsi une règle abstraite engendre les cousins-croisés, à savoir l’inversion de sexe au sein des fratries respectives de mes parents. D’autres règles d’ordre logique prévalent, bien qu’elles soient moins à même de retenir l’attention de la pensée occidentale car elles lui sont coutumières, telles que la différence entre les générations (grands-parents, parents, enfants, petits-enfants) ou la collatéralité (oncles, tantes, neveux et nièces). Surgissent enfin çà et là, notamment en Amérique, mais également en Afrique, d’autres règles qui paraissent encore plus déroutantes que la catégorie de cousins-croisés, telle que l’inclinaison générationnelle. Les Indiens des Plaines nord-américaines en offrent des beaux exemples, d’où l’appellation de systèmes Crow-Omaha, noms de deux tribus de cette région. Dans ce cas, l’individu a des parents appartenant à la même génération biologique que lui, mais qu’il désigne par des termes tels « grand-père », « grand-mère » ou « petit-fils, petite-fille ». Que signifie ce dispositif langagier et son universalité ? Notons alors qu’il s’oppose à un autre dispositif, tout aussi universel, de désignation des individus : celui des noms propres. Ces derniers sont conférés à l’individu, par exemple en vertu du baptême ou d’un autre rite de passage. Ils relèvent toujours d’une métaphore, puisque les noms propres possèdent toujours une signification commune préalable. Le dispositif de la nomenclature de parenté procède, quant à lui, par métonymie; il permet à l’individu, lors de son apprentissage de la langue, de s’approprier cognitivement la relation qu’il entretient avec les personnes qui l’entourent, puis de proche en proche de désigner par lui-mêmeceux qui sont liés à lui. Les deux dispositifs de désignation, l’un passif, l’autre actif, se révèlent universels, bien qu’ils connaissent respectivement de grandes variations, notamment d’étiquette, selon les cultures (Désveaux 2013 : 254). Le fait que les termes de parenté doivent être compris comme les compléments inverses des noms propres nous permet d’affirmer que la parenté en tant que telle renvoie en priorité à l’inscription de l’individu dans l’ordre social par le biais du langage. Ce point a été largement occulté par les parentalistes, car ils sont restés dans leur grande majorité fidèles au moule théorique hérité de Morgan, qui fait de la nomenclature tantôt le marqueur d’une évolution cognitive en quête d’une vérité biologique, tantôt l’expression de principes d’organisation sociale extérieurs à elle. L’inventeur de la parenté avait en effet tiré deux grandes conclusions de ses recherches comparées sur les nomenclatures. Primo, les longs progrès de l’humanité la conduisent à identifier et à isoler la famille nucléaire, dont la famille occidentale offre le modèle accompli. Nos langues ne distinguent-elles l’oncle du père, la tante de la mère, les frères des cousins, etc. ? Selon Morgan (1871), ces nomenclatures seraient descriptivescar elles attesteraient de la réalité des relations biologiques qui relient les individus. Il oppose la lucidité inhérente à nos nomenclatures au caractère aveugle des nomenclatures de la majorité des peuples exotiques primitifs qui, dites classificatoires, rangent dans une même catégorie, ou même classe, des frères et des cousins. Secundo, les termes de parenté reflètent des manières de cohabiter. Ainsi, là où des cousins s’appellent « frère », c’est parce que la société vit encore dans un état de promiscuité qui fait que des enfants issus de couples de géniteurs différents partagent la même maison, autrement dit vivent dans une « famille élargie ». Un premier courant des études de parenté, très présent aux États-Unis, va s’attacher à montrer que les systèmes de parenté, dans toutes les sociétés, même les plus « primitives », visent à certifier le lien « biologique » entre un homme et ses enfants (Sheffler 1973, pour une critique de ce courant, voir Schneider 1968). L’accent est alors mis sur l’étude des comportements plutôt que sur celle des termes et le dialogue avec l’éthologie animale très étroit. La capacité de déceler des ressemblances entre individus serait également tenue pour universelle. Un deuxième courant est plus proprement sociologique. Il cherche à montrer que l’architecture logique d’une nomenclature reflète des règles de filiation et surtout de mariage. L'initiateur de ce courant est Rivers (1913). Délaissant l’heuristique morganienne de la cohabitation, ce dernier montre que le phénomène des cousins-croisés résulte ou reflète une règle particulière d’alliance. Si de génération en génération se reproduit le même type de mariage avec sa cousine issue de l’oncle maternel ou de la tante paternelle, l’ensemble du champ de la parenté se déploie autour de deux lignées qui s’échangent leurs enfants. La démonstration était facilitée par la présence d’une idéologie de l’échange matrimonial chez les Dravidiens, population de l’Inde méridionale, où Rivers enquêtait. Or, Lévi-Strauss amplifie sa démonstration (1949). Le père du structuralisme y montre qu’une altération simple de la règle du mariage avec la cousine-croisée transforme profondément le système. L’interdiction du mariage avec la cousine patrilatérale a en effet pour conséquence de créer une structure d’échange non à deux termes, mais à trois unités échangistes en brisant une réciprocité immédiate au bénéfice d’une réciprocité plus englobante, à trois unités échangistes, voire plus : si les femmes circulent toujours dans le même sens, des donneurs aux preneurs, le système finit par se boucler sur lui-même. Cette nouvelle structure d’échange est dite généralisée et non plus restreinte puisque, à la différence de la première, elle se définit par sa faculté d’intégration d’un assez grand nombre d’unités échangistes, sans que soit altéré son fonctionnement. Toutefois, l’échange matrimonial se métamorphose : il n’est plus une pratique consciente pour les protagonistes, mais s’enfouit dans l’inconscient collectif. Lévi-Strauss va plus loin encore, inspiré à la fois par Le contrat socialde Rousseau et L’essai sur le donde Mauss, en disant que ce principe d’échange matrimonial est commun à toutes les sociétés humaines et se situe à l’origine de l’ordre social. La prohibition de l’inceste, universelle, en serait en quelque sorte la contrepartie négative, puisque afin de marier ma sœur à l’extérieur, je dois renoncer à elle. De ce renoncement, je peux m’attendre à recevoir à mon tour une épouse de celui qui sera mon beau-frère. L’échange des femmes sert la procréation comme il renforce la solidarité sociale. La puissance de ce modèle théorique, ainsi que sa compatibilité avec le freudisme, lui a longtemps garanti une audience considérable. Cette hégémonie s’est surtout exercée en France et en Grande-Bretagne, avant de subir, plus récemment, une certaine désaffection sous l’effet d’un double mouvement critique. D’un point de vue externe à la discipline, l’engouement féministe contemporain rend de plus en plus incongrue l’idée que les femmes soient à la fois des personnes, en tant qu’elles sont sujettes au langage, et des valeurs, en tant qu’objets d’échange. D’un point de vue interne à la discipline, la critique s’avère plus technique. Elle revient à dire que les nomenclatures à cousins-croisés peuvent autant s’expliquer par un impératif dualiste d’ordre cognitif que par des préceptes échangistes et que si leur prévalence n’est pas confirmée par l’ethnographie — comme c’est le cas en Amérique —, elle relève peut-être finalement d’une illusion de la théorie. Il existe une troisième voie dans les études de parenté, ouverte par Kroeber (1909) lorsqu’il disait que les opérateurs sémantiques inhérents à toute nomenclature ne se limitaient pas à la fascinante question des cousins-croisés. Les anthropologues culturalistes américains, peu sensibles au philosophisme lévi-straussien, ont développé ainsi l’approche componentielle, proposant de décomposer les termes de parenté en éléments (en composants) logiques (Goodenough 1956). Si ces recherches n’ont pas débouché sur des résultats spectaculaires, ils ont permis de comprendre que, dans l’ordre de la parenté, la parole abolit la différence des sexes, pourtant très saillante, dans la procréation elle-même, où la femme et l’homme ont des fonctions physiologiques et donc des rôles sociaux très différenciés. Car l'homme et la femme sont à égalité par rapport au langage, qu’ils maîtrisent pareillement. Leurs positions sont interchangeables dès lors qu’il s’agit de socialiser l’enfant en lui apprenant les relations de parenté qui lient tous ceux qui l’entourent. Nous sommes alors loin de l’obsession biologique d’un Morgan, qui pensait devoir fonder la parenté sur l’opposition, traditionnelle en Occident, de la consanguinitéet de l’affinité (Désveaux 2002).
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Chamberland, Line. "Hétérosexisme." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.107.

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Abstract:
L’hétérosexisme réfère à l’ensemble des croyances qui valorisent et promeuvent l’hétérosexualité tout en infériorisant les sexualités non hétérosexuelles. Ainsi, l’hétérosexualité apparaît comme la sexualité universelle, allant de soi, naturelle, normale, morale, bref elle est dotée d’une valeur supérieure en référence à des systèmes normatifs religieux, scientifiques, juridiques ou autres, alors que l’homosexualité (ou toute sexualité s’écartant de la norme hétérosexuelle) se voit dépréciée en tant que crime, péché, acte sexuel non naturel, pathologie, déviance sexuelle, etc. Le concept d’hétérosexisme apparaît aux États-Unis au début des années 1970, en même temps que celui d’homophobie (Herek, 2004). Tout en contestant les savoirs institutionnels de l’époque, ces deux termes proposent néanmoins des voies distinctes de conceptualisation de l’oppression des personnes homosexuelles. L’homophobie inverse le paradigme psychomédical dominant en pathologisant non plus l’homosexualité, mais la peur irrationnelle qu’en ont certains individus. L’hétérosexisme enracine cette oppression dans le social, par analogie avec d’autres systèmes de croyances qui différencient et hiérarchisent des catégories de personnes, comme le racisme et le sexisme (Herek, 2000). Le premier terme emprunte à la psychanalyse alors que le second provient d’une pensée d’inspiration féministe, antiraciste et anticapitaliste. Les deux concepts se diffuseront largement au sein des mouvements de libération des gays et des lesbiennes, puis dans l’univers académique, d’abord dans le monde anglo-saxon et plus tardivement en France (Tin, 2003). À l’origine, le concept d’hétérosexisme s’inscrivait dans des perspectives lesbiennes-féministes. Il s’articulait avec diverses analyses critiques de la place de l’hétérosexualité institutionnalisée dans les processus de subordination des femmes par les hommes (Dugan, 2000). Dans un tel paradigme, l’hétérosexisme fait partie du système patriarcal qui assujettit les femmes, notamment en justifiant leur infériorisation au nom de la différence soi-disant naturelle entre les sexes/genres et de la complémentarité qui en découlerait nécessairement. Sur le plan politique, la notion appelle à une remise en question des constructions socioculturelles de la masculinité et de la féminité et des institutions qui maintiennent des rôles rigides de genre (Herek, 2004). En somme, la régulation des sexualités y est indissociable du maintien des rapports de domination des hommes sur les femmes. Dans cette optique, l’hétérosexisme est envisagé comme un système d’oppression étroitement relié à d’autres inégalités systémiques, comme le sexisme, le racisme ou le classisme (Wilton, 1995). Cependant, dans les usages récents du concept, les références aux théories issues du lesbianisme-féministe ou à l’intersectionnalité des luttes sociales sont le plus souvent absentes. Au fil des décennies, les définitions de l’hétérosexisme se sont multipliées tout en reprenant l’idée essentielle d’un processus systémique de différenciation et de hiérarchisation des sexualités hétérosexuelle et homosexuelle. Selon une recension de Smith, Oades et McCarthy (2012), certaines mettent l’insistance sur la normalisation de l’hétérosexualité et la promotion d’un style de vie hétérosexuel, d’autres sur la disqualification et l’occultation des autres sexualités. Dans cette dernière lignée, l’une des plus courantes est celle du psychologue Gregory Herek (2004) : « une idéologie culturelle qui perpétue la stigmatisation sexuelle en déniant et en dénigrant toute forme non hétérosexuelle de comportement, d’identité, de relation et de communauté non hétérosexuelle » (p. 16, traduction libre). Dans son opérationnalisation, le concept d’hétérosexisme se déploie tantôt vers le social, tantôt vers l’individuel, ce qui n’est pas sans générer des tensions théoriques. Dans le premier cas, la description des manifestations de l’hétérosexisme illustre son ancrage social et culturel, qu’il s’agisse de la présomption d’une hétérosexualité universelle dans les politiques et les pratiques des diverses institutions (écoles, services publics, entreprises, etc.), de l’idéalisation de l’amour hétérosexuel dans les représentations (films, romans, etc.), de l’injonction au silence ou à la discrétion adressée aux gays et aux lesbiennes sous prétexte que la sexualité relève de la vie privée, ou encore de l’assimilation de leurs expériences diverses au modèle dominant de conjugalité hétérosexuelle (Fish, 2006). Sans qu’il n’y ait de consensus sur une perspective théorique commune, les explications de l’hétérosexisme attirent l’attention sur les mécanismes structurels qui en assurent la reproduction, comme le langage et le droit. Dans cette veine, Neisen (1990) définit l’hétérosexisme en associant les notions de préjugés et de pouvoir, ce dernier s’exerçant notamment dans les sphères étatique (criminalisation des relations homosexuelles) et scientifique (discours pathologisants). Dans le second cas, l’accent sera mis sur les effets individuels de l’hétérosexisme en matière de statut et d’inégalités sociales. Ainsi l’hétérosexisme est souvent vu comme la source ou le fondement des attitudes et des comportements homophobes envers les personnes non hétérosexuelles ou perçues comme telles. Par exemple, Pharr (1997) voit dans l’hétérosexisme le pendant institutionnel de l’homophobie : le déploiement systématique de l’idéologie hétérosexiste sur le plan culturel et les gestes homophobes dans les interactions sociales se renforcent mutuellement pour maintenir le pouvoir et les privilèges associés à l’hétérosexualité. Sous cet angle, et malgré leurs racines distinctes sur les plans épistémologique et politique, les concepts d’hétérosexisme et d’homophobie ont souvent été jumelés et présentés comme des notions complémentaires l’une à l’autre, l’un agissant au niveau social, comme une idéologie inégalitaire des sexualités, et l’autre au niveau individuel ou psychologique. Pour sa part, Borrillo (2000) relève l’impossibilité de déconnecter les deux termes puisque l’homophobie ne peut se comprendre indépendamment de la reproduction de l’ordre social des sexes (sexisme) et des sexualités (hétérosexisme). Phénomène à la fois cognitif et normatif, l’hétérosexisme renvoie à « l’ensemble des discours, des pratiques, des procédures et des institutions qui en problématisant ainsi la “spécificité homosexuelle”, ne cessent de renforcer un dispositif destiné à organiser les individus en tant qu’être sexués. » (p. 24). Cependant, les deux notions sont parfois vues comme plus ou moins interchangeables et positionnées comme des concurrentes parmi lesquelles il faut choisir. Une première dissension surgit alors à propos des manifestations d’ostracisme que les deux termes permettent de capter. Au concept d’homophobie, il est reproché d’être androcentrique (centré sur les agressions subies par les hommes gays) et de se focaliser sur les gestes extrêmes d’un continuum de rejet de l’homosexualité, ce qui ne permet pas de rendre compte de leur vaste éventail, ni de leurs formes institutionnelles (Herek, 2004). L’hétérosexisme est considéré comme une notion plus adéquate pour couvrir l’ensemble des manifestations qui reconduisent les inégalités entre les sexualités, y compris les plus subtiles et celles qui s’insinuent dans la banalité du quotidien et que l’on pourrait assimiler au sexisme ordinaire. De même, comparativement aux mesures d’attitudes homophobes, axées sur le rejet, les mesures d’attitudes hétérosexistes, comme l’échelle d’hétérosexisme moderne (Walls, 2008), seraient plus aptes à saisir la persistance des stéréotypes (négatifs mais aussi positifs) envers les personnes gays, lesbiennes ou bisexuelles, même chez les individus exprimant des dispositions favorables à leur égard. Autrement dit, la référence à l’hétérosexisme permet d’enregistrer les changements sociétaux positifs tout en révélant la persistance de la hiérarchie des orientations sexuelles. Toutefois, ce concept sera critiqué en retour comme opérant une dilution ou une euphémisation de l’hostilité généralisée envers les personnes et les sexualités non hétérosexuelles qui en occulterait les démonstrations les plus brutales. Le second axe de tension renvoie aux explications, tantôt psychologiques, tantôt sociologiques, de la stigmatisation des personnes non hétérosexuelles. Le concept d’homophobie a maintes fois été critiqué pour son réductionnisme psychologique (Chamberland et Lebreton, 2012 ; Herek 2004). De même, lorsque le seul usage de l’hétérosexisme est l’application à une mesure d’attitude individuelle, il lui sera reproché d’escamoter toute analyse structurelle et de réduire ainsi la portée analytique du concept. Les implications du choix de l’un ou l’autre concept sont à la fois théoriques et politiques. Plusieurs auteur·e·s optent pour le concept d’hétérosexisme, car il engage à se pencher sur les rapports sociaux et les structures qui reproduisent les inégalités sexuelles. Il s’agit de s’éloigner des schèmes d’explication psychologique ayant la cote dans les sociétés libérales et des solutions uniquement centrées sur l’intervention auprès des individus (sensibilisation, formation, etc.) pour envisager des transformations sociales globales ou à tout le moins des mesures s’attaquant à la hiérarchie des sexualités dans l’organisation des diverses sphères de vie (famille, école, travail, etc.) (Herek, 2004 ; Wilton, 1995). Dans un récent effort de synthèse, Rumens (2016) propose de distinguer l’hétérosexisme culturel, qui réfère à la dimension institutionnelle, et l’hétérosexisme individuel. Avec la montée du post-structuralisme, le concept d’hétérosexisme connaît un certain désaveu, au même titre que d’autres notions faisant référence à toute structure sociale. Son emploi décline au profit du concept d’hétéronormativité créé par Michael Warner (1993), qui met en lumière la normativité langagière et discursive opérant à travers la construction des catégories binaires (des corps, des sexes, des genres, des désirs, etc.) qui composent la matrice de l’hétérosexualité (Herek, 2004). Dans le champ interdisciplinaire des études sur la sexualité, l’hétérosexisme demeure un concept central pour analyser la stratification sexuelle et les inégalités sociales qui en découlent. Bien que le concept se prête à plusieurs définitions, son potentiel heuristique est maximisé lorsqu’il se conjugue à des cadres théoriques et analytiques susceptibles de rendre compte de l’inscription d’une idéologie qui privilégie systématiquement l’hétérosexualité dans les institutions, dans les pratiques sociales et culturelles et dans les interactions quotidiennes, exerçant ainsi une contrainte à l’hétérosexualité (Fish, 2006).
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Cortado, Thomas Jacques. "Maison." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

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Abstract:
Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
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