Academic literature on the topic 'Jeunesses hypermodernes'

À partir d'une analyse qualitative du mouvement Youth For Climate basée sur un corpus d'entretiens semi-directifs et une observation en ligne, ce travail étudie l'expérience contemporaine de l'engagement écologique juvénile. Le prisme de la réputation a été choisi, en particulier dans les réseaux sociaux, très important dans le quotidien de ces jeunes. À un moment où les injonctions de mise en (in)visibilité de soi pour exister sont puissantes, ces jeunes militants doivent en effet opérer un travail réputationnel quant à ce qu'ils peuvent et doivent exposer de leur engagement. Leurs connaissances des réseaux sociaux leur permettent d'élaborer différentes stratégies, entre dévoilement et effacement de leurs principes écologiques et de leurs pratiques engagées. Pour cela, ils disposent d'un ensemble d'espaces hétérogènes qui implique un travail sur leur réputation qu'ils doivent adapter. Au cours de leur expérience dans Youth For Climate, ces phases de travail réputationnel peuvent être à l'origine de tensions et de dilemmes entre différentes logiques d'action. Combiner efficacité pour le mouvement, bonne réputation individuelle, intégration dans le collectif et cohérence entre valeurs et pratiques écologiques ne s'avère pas simple. Pour certains jeunes, afficher leur engagement peut être risqué par rapport leurs réputations quand, pour d'autres, se déclarer militant est une façon de s'affirmer en tant qu'individus autonomes, de se positionner face à ces tensions ou encore d'assumer une éthique vertueuse. La variété de ces réflexions autour de leur engagement et de leur réputation est bien souvent le signe d'une jeunesse complexe et hétérogène, en quête d'autonomie. Ainsi, des enjeux identitaires sont au centre de ces pratiques engagées qui permettent aux jeunes étudiés d'apporter des réponses d'ordre ontologique aux questions et aux injonctions hypermodernes<br>Using a qualitative analysis of the Youth For Climate movement based on a corpus of semi-structured interviews and online observation, this work examines the contemporary experience of youthful ecological commitment. The prism of reputation was chosen, particularly in social networks, which are very important in the daily lives of these young people. At a time when the injunctions to make oneself (in)visible in order to exist are powerful, these young activists have to work on their reputation in terms of what they can and must expose about their commitment. Their knowledge of social networks enables them to develop different strategies, between revealing and concealing their ecological principles and committed practices. To do this, they have a range of heterogeneous spaces at their disposal, which means they have to work on and adapt their reputations.In the course of their experience with Youth For Climate, these phases of reputational work can give rise to tensions and dilemmas between different logics of action. Combining effectiveness for the movement, a good individual reputation, integration into the collective and coherence between ecological values and practices is not easy. For some young people, displaying their commitment can be risky in terms of their reputation, while for others, exposing it is a way of asserting themselves as autonomous individuals, of positioning themselves in the face of these tensions, or of assuming a virtuous ethic. The variety of these reflections on their commitment and reputation is often the sign of a complex and heterogeneous youth in search of autonomy. Identity issues are at the heart of these committed practices, enabling the young people studied to provide ontological responses to hypermodern questions and injunctions