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Journal articles on the topic 'Systèmes disciplinaires'

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Mager, C. "<i>Nouvelle Sociologie Économique et Nouvelle Géographie Économique</i> : leur impact en analyse territoriale." Geographica Helvetica 63, no. 4 (2008): 237–44. http://dx.doi.org/10.5194/gh-63-237-2008.

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Abstract:
Abstract. La fertilité croisée de la Nouvelle Sociologie Économique et de la Nouvelle Géographie Économique offre à l’analyse territoriale l’opportunité de réfléchir à la capacité endogène de renouvellement des systèmes régionaux en insistant sur l’importance de l’architecture institutionnelle des espaces géographiques. L’orthodoxie, soit la Nouvelle Géographie Économique, ne fait toutefois encore, en analyse territoriale, guère de place à la Nouvelle Sociologie Économique pour laquelle l’encastrement socioculturel est un enjeu analytique majeur. Tout en ne reniant pas l’éclectisme déstabilisant de la Nouvelle Sociologie Économique, il en est appelé, en géographie économique, à un plus grand irrespect des frontières disciplinaires.
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Dufour, Rose. "Vers un diagnostic transculturel de l'otite moyenne." Anthropologie et Sociétés 14, no. 1 (2003): 43–64. http://dx.doi.org/10.7202/015111ar.

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Abstract:
Résumé Vers un diagnostic transculturel de l'otite moyenne L'étiologie de l'otite moyenne est un problème difficile, que plusieurs décennies de recherches n'ont pas réussi à résoudre. La totalité et la complexité des phénomènes en cause exigent de dépasser les limites factices des champs disciplinaires et de recourir à un modèle théorique qui puisse en rendre compte, soit celui de plusieurs systèmes en interaction. Pour simple que ce raisonnement puisse paraître, il se heurte dans la réalité à de grandes difficultés. L'une d'elles est une règle tacite des chercheurs qui consiste à ne jamais transgresser les frontières de leur discipline. Le but de la démarche est d'ouvrir le débat dans toute sa complexité et de proposer l'élaboration d'une véritable épistémologie de la recherche sur l'otite.
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ΘΕΟΔΩΡΟΥ, ΒΑΣΩ. "ΠΕΙΘΑΡΧΙΚΑ ΣΥΣΤΗΜΑΤΑ ΚΑΙ ΕΡΓΑΣΙΑ ΣΤΑ ΟΡΦΑΝΟΤΡΟΦΕΙΑ ΤΟ Β' ΜΙΣΟ TOΥ 19ου ΑΙΩΝΑ". Μνήμων 21 (1 січня 1999): 55. http://dx.doi.org/10.12681/mnimon.729.

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Abstract:
&lt;p&gt;Vasso Théodorou, Systèmes disciplinaires et travail dans les orphelinatsgrecs pendant la deuxième moitié du XIXème siècle&lt;/p&gt;&lt;p&gt;Dans le cadre de cet article nous essayons de présenter et d'analyserles modèles pédagogiques qui avaient été adoptés dans les sept orphelinatscréés par des sociétés philanthropiques, pendant la deuxième moitié duXIXème siècle, à Athènes, au Pirée, à Hermoupolis et à Smyrne. Cesorphelinats étaient issus de l'initiative privée, en l'occurrence celle desautorités religieuses et des conseils municipaux. Ils datent de l'ère préscientifiqueoù les enfants marginaux ne recevaient pas encore de traitementspécifique. Ainsi, ces institutions regroupaient-elles les enfantsorphelins dans le but de les assister matériellement, de les empêcherd'errer dans les rues, et de leur procurer en même temps des aptitudesmorales qui pouvaient les «transformer» et faire d'eux, plus tard, descitoyens dociles. Ces tentatives s'inscrivent dans le mouvement philanthropiqueet moralisateur de «salut des enfants», initié au début duXIXème siècle dans les pays d'Europe occidentale; on y reconnaît facilementles craintes collectives des couches supérieures de la société par rapport à l'avenir des villes. Notre article examine également les modèlessur lesquels ces initiatives privées se sont basées.Les règlements des maisons, les comptes rendus des conseils administratifsainsi que les fonds d'archives de ces établissements nous ontpermis d'abord de mettre au clair les ressorts des attitudes morales etdes comportements, et ensuite de mesurer le fossé qui sépare les règlementsécrits de la vie réelle et quotidienne des orphelins. De l'analysecentrée sur trois axes, à savoir le travail, l'éducation et la discipline,résultent les remarques suivantes:a) dans l'éducation au sein de ces institutions, l'accent était mis surl'éducation professionnelle, laquelle était assurée par le fonctionnementdes ateliers dans l'établissement;b) l'éventail des professions auxquelles les établissements destinaientces enfants était très restreint: l'artisanat pour les garçons, les travauxdomestiques et ménagers pour les filles;c) le contrôle disciplinaire était assuré par le biais d'une combinaisonde stratégies, dont surtout celles-ci: la surveillance continue, le suivi del'emploi du temps, le système de gratifications et de punitions.&lt;/p&gt;
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Couturier, Yves, Dominique Gagnon, and Louise Belzile. "Les compétences procédurales requises à la coordination dédiée." Phronesis 1, no. 2 (2012): 15–23. http://dx.doi.org/10.7202/1009057ar.

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Abstract:
Le présent article réfléchit aux compétences requises dans les métiers de services aux personnes dédiés à coordonner les services dans les situations cliniques complexes en raison de leur multidimensionnalité et leur chronicité. Toute activité humaine exige, pour sa bonne effectuation, la coordination des interdépendances entre les acteurs concernés. La coordination des interdépendances se réalise en mode ordinaire, dans les activités de tous les jours, mais aussi en mode dédié, c’est-à-dire à travers une pratique qui a pour mandat principal de les gérer de manière consciente, volontaire et imputable pour les situations d’intervention dont la complexité est grande. Ce passage de la forme ordinaire à la forme dédiée de coordination engage une transformation des compétences et des savoirs professionnels mobilisés dans le geste professionnel. En outre des compétences et des savoirs relatifs à la maîtrise des objets cliniques disciplinaires, le gestionnaire de cas, soit la figure professionnelle qui incarne le mieux cette modalité de coordination, doit mobiliser des compétences et des savoirs procéduraux (évaluation, planification, communication, négociation, activation de réseaux, etc.) requis à la maîtrise des interfaces entre systèmes techniques et acteurs professionnels et organisationnels, en posant l’interdépendance des actants comme objet premier de son action professionnelle. Pour cela, il doit effectuer cette dernière dans une temporalité conjuguant le temps du projet organisationnel au temps clinique.
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Delawarde, C. "Le rêve américain de l’enfant parfait prouvé scientifiquement." European Psychiatry 28, S2 (2013): 19. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2013.09.046.

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Abstract:
En France, ces dernières années, le nombre de recommandations émises par les institutions de santé publique afin de prévenir et de promouvoir la santé mentale des populations n’a cessé d’accroître (e.g. Ministère de la Santé, 2012). De multiples publications provenant de champs disciplinaires très distincts (telles que l’économie, la psychologie, ou encore les neurosciences) recommandent de développer des interventions préventives fondées sur des données scientifiques probantes à destination des parents et de leurs jeunes enfants. D’après la revue de la littérature scientifique, l’objectif principal de ces programmes est de prévenir la survenue de troubles mentaux, de conduites antisociales, de la délinquance, de crimes, de l’abus de substance mais aussi de promouvoir la santé mentale et physique, les compétences parentales, et les compétences psychosociales des jeunes enfants dans une perspective de développement sanitaire, social et économique [1]. Les économistes promeuvent également l’implantation de programmes ciblés à destination des familles vulnérables afin de réduire les inégalités sociales de santé et d’accroître l’efficience économique des sociétés (en « préparant » la force de travail de demain) [3]. Alors qu’ils sont aujourd’hui largement intégrés aux systèmes de santé nord-américains, la question de leur implantation en France se heurte à des questions particulières d’ordre clinique et épistémologique [2]. Comment implanter des programmes evidence-based standardisés évalués dans le cadre de dispositifs expérimentaux stables et constants, sous-entendant une universalité des maladies mentales, du bien-être, de la parentalité, de l’éducation, indépendamment du contexte socioculturel dans lesquels ils s’inscrivent ? Une enquête sociologique de trois mois a été réalisée aux États-Unis au sein d’un important centre de recherche économique chargé d’évaluer l’efficience des « Early Childhood Evidence-Based Interventions ». Ce séjour parmi les économistes a été l’opportunité de réaliser plusieurs observations ethnographiques et de comprendre différents enjeux liés à ces interventions evidence-based.
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DEDIEU, B., and S. INGRAND. "Incertitude et adaptation : cadres théoriques et application à l’analyse de la dynamique des systèmes d’élevage." INRAE Productions Animales 23, no. 1 (2010): 81–90. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2010.23.1.3289.

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Abstract:
&#x0D; &#x0D; &#x0D; &#x0D; Comment rendre compte des capacités d’adaptation des systèmes d’élevage dans un environnement soumis en permanence à des perturbations dont certaines sont des chocs sévères&amp;nbsp;? Nous proposons d’explorer cette question en mobilisant les concepts de résilience et de flexibilité et des travaux récents réalisés en ferme et en modélisation. Les enquêtes réalisées en France et en Uruguay (bovin lait et viande) suggèrent que le rapport à l’agrandissement, à la spécialisation et au fonctionnement (ambition technique, gestionnaire ou recherche de souplesse du système) différencient les logiques d’action sur le long terme de systèmes d’élevage résilients. Ces logiques d’action marquent également les leviers de la flexibilité opérationnelle c’est-à-dire de la résistance à plus court terme aux aléas climatiques et de prix. La flexibilité peut être externe dans les systèmes productifs mais techniquement tendus, interne dans des systèmes plus extensifs au profil de vente ajustable selon les conditions de l’année. La modélisation systémique s’est emparée des questions de capacités tampon, de gestion adaptative qui fondent les capacités d’adaptation et évolue vers l’exploration de systèmes conçus pour être flexibles. Elle demeure cependant cloisonnée d’un point de vue disciplinaire et est en difficulté pour aborder la co-évolution des systèmes et de l’environnement sur le long terme.&#x0D; &#x0D; &#x0D; &#x0D;
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Crête, Raymonde, Cinthia Duclos, and Frédéric Blouin. "Les courtiers en épargne collective, leurs dirigeants et leurs représentants sont-ils à l’abri de sanctions disciplinaires au Québec ?" Revue générale de droit 42, no. 1 (2014): 267–446. http://dx.doi.org/10.7202/1026923ar.

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Abstract:
Au cours des vingt dernières années, l’industrie des fonds d’investissement a connu une croissance phénoménale au Québec, comme ailleurs au Canada. Dans le processus de distribution de ces fonds d’investissement, où la confiance joue un rôle prédominant, les courtiers en épargne collective, leurs dirigeants et leurs représentants sont assujettis à un éventail important d’obligations et de mécanismes de surveillance et de contrôle, qui visent à minimiser le risque de manquements professionnels et à préserver la confiance des épargnants à l’égard des marchés financiers et du système juridique en général, tant sur le plan microéconomique que macroéconomique. La présente étude a pour but d’analyser et d’évaluer de manière critique les régimes de sanctions disciplinaires applicables aux courtiers en épargne collective, à leurs dirigeants et à leurs représentants exerçant leurs activités au Québec et ailleurs au Canada. En procédant à une analyse comparative du contenu des régimes de sanctions disciplinaires, de même qu’à une étude empirique des décisions rendues en cette matière de 2005 à 2011, l’objectif général est de faire ressortir, tant en théorie qu’en pratique, les points saillants de l’encadrement disciplinaire en vue de déterminer si celui-ci peut contribuer à prévenir les comportements déviants des acteurs du courtage en épargne collective. Plus précisément, un des objectifs de cette étude est d’analyser et d’évaluer de manière critique le régime de sanctions disciplinaires, notamment en regard d’une possible immunité, légale ou de facto, dont les courtiers en épargne collective et leurs dirigeants québécois peuvent bénéficier en leur qualité respective d’employeurs et de superviseurs, comparativement aux représentants de ces courtiers, de même qu’en regard de leurs homologues qui œuvrent ailleurs au Canada.
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Gleyse, Jacques. "Le « normal » comme système disciplinaire ?" Enfances & Psy 27, no. 2 (2005): 103. http://dx.doi.org/10.3917/ep.027.0103.

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Bonham, Oliver, David Abbott, and Andrew Waltho. "An International Review of Disciplinary Measures in Geoscience—Both Procedures and Actions." Geoscience Canada 44, no. 4 (2017): 181–90. http://dx.doi.org/10.12789/geocanj.2017.44.126.

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Abstract:
As professional communities around the world, geoscientists have in place disciplinary measures and, over time, instances have occurred which have required disciplinary actions to be taken against individuals. Geoscientists have specialized knowledge and provide expertise on which others rely for important decision- making. Geoscientists are best positioned to judge the scientific/technical and ethical merits of the work of other geoscientists. They are considered professionals and for that reason, society has placed the onus on the profession to govern itself. Consequently, it is important that appropriate disciplinary procedures are in place, that they are ever improving, and that the profession can and does act decisively when necessary. This two-part review paper examines systems and measures to uphold the ethical conduct of geoscientists (Part 1), and studies actions taken against geoscientists in the last three decades (Part 2). It uses available information collected from the member organizations of the International Union of Geological Sciences’ Task Group on Global Geoscience Professionalism as well as public sources. Models used for the governance and self-regulation of geoscience practice vary globally across the same spectrum that is typical in other professions, with the choice of model varying to suit local legal contexts and societal needs and norms. Broadly, similar processes for complaints, investigation, and disciplinary decision-making (and appeals of decisions) are used. The types of charges that can be made for offences or allegations are similar. The ranges of applicable penalties vary depending on the extent of statutory power in place, but beyond this constraint, there are many parallels. Ninety-two documented cases are identified where action has been taken against geoscientists globally since 1989. Of these, 40 relate to either non-payment of dues or fees (usually discontinuation of a membership or license) or to non-compliance with Continuing Professional Development requirements. The remaining 52 are actions for more serious offenses, resulting in penalties that are more substantial. These offences cluster into six categories: 1) falsifying data; 2) fraudulent billing and/or falsifying time sheets; 3) inappropriate behaviour towards others; 4) problematic geoscience work and/or technical deficiencies; 5) misrepresentation of findings, or the giving of unsupported opinions; and 6) mixed other offences. The most frequently used penalty in these cases is the reprimand. Next most frequent is revocation. Revocations include resignations with prejudice, where the geoscientist chose to resign their membership rather than allow the matter to proceed to discipline. Suspensions, requirements for remedial education and/or fines are also frequent penalties. Combinations of different penalties are common. It is evident that rigorous procedures are in place in a number of countries and that they are being used to address the unprofessional behaviour of geoscientists. Transparency and the sharing of information about disciplinary actions between geoscience professional organizations (of all types) is important and should be encouraged. A global repository of geoscience disciplinary actions should be established and kept as up to date as possible.RÉSUMÉÀ l’instar des autres organismes professionnels à travers le monde, les géoscientifiques possèdent leur protocole de mesures disciplinaires. Il est arrivé à quelques reprises que ces mesures aient été mises en application et que des sanctions disciplinaires aient été intentées contre certains individus. Un géoscientifique possède une connaissance spécialisée et livre une expertise qui, en retour, peut servir de référence dans la prise d’importantes décisions. Il n’existe aucun autre professionnel qu’un géoscientifique pour évaluer les mérites d’ordres moral, scientifique et technique d’un de ses pairs. Et c’est en se basant sur le professionnalisme de la géoscience que la société a imputé la responsabilité d’auto-gouvernance à la profession. Par conséquent, il est important que des mesures disciplinaires soient, non seulement mises en place, mais qu’elles soient également régulièrement revisitées. Et il est tout aussi important que la profession puisse agir et prendre ses responsabilités lorsqu’il est jugé nécessaire. Cette étude qui comporte deux volets traite, en premier lieu, des systèmes et des mesures mis en place pour entériner le code de conduite des géoscientifiques et en deuxième lieu, elle examine les actions intentées à l’encontre des géoscientifiques durant les 30 dernières années. Notre ouvrage est basé sur des données et des renseignements recueillis d’associations membres du Groupe de travail de l’Union Internationale des sciences géologiques sur le Professionnalisme géoscientifique mondial ainsi que de sources publiques. Comme on peut s’y attendre, les modèles qui sont utilisés pour la gouvernance et l’autoréglementation de l’exercice de la géoscience à travers le monde diffèrent de pays en pays, dépendant des contextes légaux des différentes régions, de leurs besoins particuliers et des coutumes sociales. En gros, les mêmes processus sont utilisés pour les plaintes, les enquêtes et les prises de décisions de sanctions (et les appels des jugements rendus). Les différents types de sanctions qui sont rendues pour les infractions ou allégations sont les mêmes. La nature des mesures punitives applicables demeure tributaire des pouvoirs statutaires en vigueur, mais à part cette contrainte, on a pu dresser entre elles plusieurs parallèles. Nous avons identifié quatre-vingt-douze cas, documentés, où des actions ont été intentées contre des géoscientifiques à l’échelle mondiale depuis 1989. De ces 92 cas, 40 concernent, soit le défaut de paiement de cotisations ou frais d’adhésion (en général, il s’agit d’une suspension d’adhésion ou de droit d’exercice), soit le manque de conformité aux exigences des programmes de Développement professionnel continu. Les 52 cas qui restent ont trait à des offenses plus sérieuses qui ont donné suite à des sanctions plus graves. Les infractions ont été divisées en six catégories: 1) falsification de données; 2) facturation frauduleuse et/ou falsification des relevés de temps; 3) comportement inapproprié vis-à-vis d’autres personnes; 4) situations de travail géoscientifique problématiques et/ou irrégularités d’ordre technique; 5) fausse déclaration de résultats ou énoncé d’opinions sans preuves; et 6) autres diverses infractions. La mesure punitive la plus répandue pour ce genre d’offenses est la réprimande. Puis, la deuxième plus répandue est la révocation. La révocation peut inclure une démission volontaire sans appel, c’est-à-dire que le géoscientifique choisit de renoncer à son adhésion à la profession plutôt que de voir son cas jugé. D’autres sanctions qui reviennent souvent comportent des suspensions, des amendes et des ordres d’éducation complémentaire. On retrouve également fréquemment des combinaisons de sanctions différentes. Il est évidentqu’il existe des procédures rigoureuses dans de nombreux pays et que ces procédures sont donc mises en œuvre pour gérer les inconduites professionnelles des géoscientifiques. La transparence et le partage de l’information concernant les mesures disciplinaires entre tous les différents organismes professionnels géoscientifiques sont extrêmement importants et doivent être encouragés. Un répertoire mondial des mesures disciplinaires en géoscience doit être mis sur pied et doit être constamment mis à jour aussi souvent que possible.
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Brockman, Joan. "An Update on Self-Regulation in the Legal Profession (1989–2000): Funnel In and Funnel Out." Canadian journal of law and society 19, no. 1 (2004): 55–84. http://dx.doi.org/10.1017/s082932010000795x.

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Abstract:
RésuméL'article analyse le traitement des plaintes contre des avocats par le système disciplinaire de la Law Society de la Colombie Britannique, de 1989 à 2000. Il pose aussi un regard sur les contextes changeants dans lesquels ce système a opéré entre le moment d'une enquête antérieure (1978 à 1988) et celle-ci. Le traitement réservé aux plaintes est examiné dans une perspective qui tient compte de la manière dont elles sont entrées (funnel in) et ensuite réduites en nombre par le système disciplinaire (funnel out). Finalement, l'avenir de l'autorégulation est évalué à la lumière de négociations et d'ajustements de l'autorégulation de la profession qui se sont produits ailleurs.
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Larochelle, Dominic. "L'autorité de la littérature sur le taiji quan. Analyse d'un système de représentation d'arts martiaux chinois en Occident." Studies in Religion/Sciences Religieuses 35, no. 2 (2006): 189–211. http://dx.doi.org/10.1177/000842980603500201.

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Abstract:
En partant de la thèse de Michel Foucault sur la relation entre le savoir et le pouvoir (qui sera présentée ici comme une relation entre représentation et autorité), cet article cherche à mettre en évidence les conditions d'émergence du savoir sur les arts martiaux chinois (en particulier de l'art du taiji quan) dans la littérature populaire publiée en Occident. Ce savoir émerge de la convergence de différents champs disciplinaires (ou champs épistémiques) qui concourent à former un cadre propice (une épistémè) à la mise en place de représentations particulière du taiji quan. L'analyse montre ici que le savoir sur le taiji quan émerge en effet de la rencontre de deux champs disciplinaires particuliers : le contexte religieux contemporain et le discours orientaliste contemporain. De cette épistémè émerge donc une représentation particulière du taiji quan qui fait autorité dans les milieux d'arts martiaux, un savoir qui peut être divisé en sept principaux énoncés.
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Gorea, Maria. "La Jérusalem souterraine du temps d’Ézéchias." Thème 21, no. 1 (2014): 97–116. http://dx.doi.org/10.7202/1025470ar.

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Abstract:
L’histoire de la découverte à Jérusalem d’un système hydraulique complexe sous la colline méridionale où fut creusé le tunnel de Siloé et de l’une des inscriptions hébraïques de la plus haute importance pour cette région avare en documents de nature épigraphique illustre de quelle manière une série de faits, dont certains fortuits, s’est posée à l’origine d’une reconstitution qui a mobilisé et continue de le faire des spécialistes du terrain et ceux du texte biblique, en brisant les barrières disciplinaires.
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Bellanova, Rocco, Kristina Irion, Katja Lindskov Jacobsen, Francesco Ragazzi, Rune Saugmann, and Lucy Suchman. "Toward a Critique of Algorithmic Violence." International Political Sociology 15, no. 1 (2021): 121–50. http://dx.doi.org/10.1093/ips/olab003.

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Abstract:
AbstractQuestions about how algorithms contribute to (in)security are under discussion across international political sociology. Building upon and adding to these debates, our collective discussion foregrounds questions about algorithmic violence. We argue that it is important to examine how algorithmic systems feed (into) specific forms of violence, and how they justify violent actions or redefine what forms of violence are deemed legitimate. Bringing together different disciplinary and conceptual vantage points, this collective discussion opens a conversation about algorithmic violence focusing both on its specific instances and on the challenges that arise in conceptualizing and studying it. Overall, the discussion converges on three areas of concern—the violence undergirding the creation and feeding of data infrastructures; the translation processes at play in the use of computer/machine vision across diverse security practices; and the institutional governing of algorithmic violence, especially its organization, limitation, and legitimation. Our two-fold aim is to show the potential of a cross-disciplinary conversation and to move toward an interactional research agenda. While our approaches diverge, they also enrich each other. Ultimately, we highlight the critical purchase of studying the role of algorithmic violence in the fabric of the international through a situated analysis of algorithmic systems as part of complex, and often messy, practices.Les questions concernant la manière dont les algorithmes affectent l’(in)sécurité deviennent de plus en plus courantes en sociologie politique internationale. Notre discussion collective s'appuie sur ces débats et les enrichit en abordant les questions portant sur la violence algorithmique. Nous soutenons qu'il est important d'analyser et de discuter de la manière dont les systèmes algorithmiques alimentent (et entretiennent) des formes spécifiques de violence, ainsi que de la façon dont ils justifient des actes violents ou redéfinissent les formes de violence jugées légitimes. Cette discussion collective réunit différents points de vue disciplinaires et conceptuels pour ouvrir un débat sur la violence algorithmique en se concentrant à la fois sur des exemples spécifiques et sur les défis à relever pour la conceptualiser et l’étudier. Cette discussion se concentre sur trois sujets de préoccupation : la violence qui sous-tend la création et l'alimentation des infrastructures de données, les processus de conversion en jeu dans l'utilisation de la vision informatique/machine à travers diverses pratiques de sécurité, et la gouvernance institutionnelle de la violence algorithmique, en particulier son organisation, sa limitation et sa légitimation. Notre double objectif est de montrer le potentiel d'une discussion interdisciplinaire et d'avancer vers un programme de recherche interactionnel. Bien que nos approches divergent, elles s'enrichissent mutuellement. Notre but est de mettre en évidence les possibilités analytiques ouvertes par l'étude de la violence algorithmique et de son role dans la fabrique des relations internationales, par le biais d'une étude des systèmes algorithmiques dans le cadre de pratiques complexes et désordonnées.Las preguntas acerca de cómo afectan los algoritmos a la (in)seguridad son cada vez más comunes en la Sociología Política Internacional. A fin de construir y sumar a estos debates, nuestro Debate Colectivo pone en primer plano las preguntas sobre la violencia algorítmica. Sostenemos que es importante abrir el debate acerca de cómo los sistemas algorítmicos alimentan (en) formas específicas de violencia, cómo justifican las acciones violentas o redefinen qué formas de violencia se consideran legítimas. A partir de la reunión de diferentes puntos de vista disciplinarios y conceptuales, este Debate Colectivo abre una conversación sobre la violencia algorítmica centrándose tanto en sus instancias específicas como en los desafíos de su conceptualización y estudio. En general, el debate converge en tres áreas de interés: la violencia que sustenta la creación y alimentación de las infraestructuras de datos, los procesos de traducción en juego en la utilización de la visión de la computadora/máquina a través de diversas prácticas de seguridad y el gobierno institucional de la violencia algorítmica, especialmente su organización, limitación y legitimación. Nuestro doble objetivo es mostrar el potencial de una conversación interdisciplinaria y avanzar hacia una agenda de investigación interactiva. Si bien nuestros abordajes divergen, se enriquecen mutuamente. Finalmente, destacamos la adquisición fundamental del estudio de las funciones de la violencia algorítmica en el tejido de lo internacional a través de un análisis situado de los sistemas algorítmicos como parte de prácticas complejas y, a menudo, desordenadas.
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Ropé, Françoise, and Lucie Tanguy. "La codification de la formation et du travail en termes de compétences en France." Articles 21, no. 4 (2007): 731–54. http://dx.doi.org/10.7202/031836ar.

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Abstract:
Résumé Une double série de transformations peut être observée au cours de ces dernières années en France: dans la sphère éducative, une tendance à passer d'un système d'enseignement centré sur les savoirs disciplinaires à un système d'apprentissage centré sur l'élève; dans la sphère du travail, une tendance à préférer une organisation valorisante centrée sur les compétences des individus salariés à une organisation productive où la qualification est traditionnellement attachée au poste. Ces transformations en cours dans deux sphères, pourtant autonomes, présentent une certaine similitude au niveau des techniques et des pratiques mises en oeuvre à cet effet qui relèvent, ici comme là, de la même vision intellectualiste de l'action humaine fondée sur des intentions rationnelles. Le processus de rationalisation instrumentale ainsi accompli se double simultanément d'un mouvement poussé d'individualisation.
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Hakeem, Hasheem. "L' emprise de l’homophobie internalisée : soumission et autodestruction identitaire comme mécanismes de contrôle social dans Baisers cachés." Voix Plurielles 16, no. 2 (2019): 157–71. http://dx.doi.org/10.26522/vp.v16i2.2333.

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Abstract:
Cet article part du postulat que les affects sont des expériences corporelles que la société disciplinaire et régulatrice cherche constamment à contrôler. Par une analyse du personnage de Louis dans le téléfilm français Baisers cachés (2016), j’explore la manière dont l’affect se métamorphose en un système d’affects complexe et sophistiqué – pensons notamment au phénomène de l’emprise – qui donne sens à ce que le sujet queer croit être son intériorité la plus profonde. En m’appuyant principalement sur les théories de Brian Massumi et de Michel Foucault, j’étudie la soumission et l’autodestruction identitaire en tant que mécanismes de contrôle social au service du système hétéronormatif. Concrètement, je montre qu’en intériorisant et en actualisant l’homophobie que lui infligent les institutions de la famille et de l’école, Louis devient lui-même un agent de ce système dont le but premier est l’autodestruction de sa propre subjectivité queer.
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Fondin, Hubert. "La science de l’information : contribution pour un paradigme informationnel." Documentation et bibliothèques 49, no. 1 (2015): 23–29. http://dx.doi.org/10.7202/1030297ar.

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Abstract:
Depuis plus d’un siècle, le principe qui fonde les activités de traitement de l’information (la bibliothéconomie, la documentation, les archives) repose sur l’idée que les connaissances sont universelles et que, en conséquence, elles peuvent être organisées partout de la même façon. En outre, cette organisation est beaucoup plus efficace quand on établit des règles et incite les professionnels à les suivre. Dès lors, les documents porteurs de ces connaissances doivent être décrits le plus objectivement possible; les lieux où sont réalisés leur traitement et leur conservation doivent être considérés comme des systèmes techniques dont il faut quantifier les flux et mesurer l’efficacité; et enfin, les usagers, naturellement en demande de ces connaissances, peuvent être catégorisés, ce qui permet de mieux répondre à leurs besoins. Globalement, cette vision nous paraît caractéristique d’un paradigme que nous qualifions de classique tant il marque le monde du traitement de l’information. Ces trois bases sont : universalité-normalisation, objet-document, et organisme-système. Sans contester l’apport de ce paradigme pour expliquer et améliorer les systèmes d’information documentaire (SID), il nous paraît néanmoins qu’il traduit une approche trop technique de l’activité documentaire. Il ne permet ainsi ni de comprendre les comportements et les pratiques des usagers (encore moins ceux des non-usagers), qui doivent seulement se plier à l’organisation du SID, ni de discuter du bien-fondé des pratiques des professionnels puisque ceux-ci doivent tous faire la même chose (norme universelle) où qu’ils travaillent. Nous voudrions ici proposer une nouvelle approche mettant l’homme (auteur; médiateur; usager) au centre des phénomènes observés dans la recherche informationnelle. Cette approche s’appuie sur un paradigme, qualifié par nous d’informationnel et qui s’inscrit complètement dans une démarche communicationnelle, d’où l’intérêt de regarder du côté de ce champ disciplinaire. Les concepts fondateurs en sont : intentionnalité, signification, et personnalisation. L’objectif n’est pas de substituer un paradigme à un autre. Chacun correspond en effet à une vision particulière du monde. Il s’agit bien davantage pour nous de fonder la science de l’information comme une science de l’homme.
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Dandurand, Pierre. "Rapports ethniques et champ universitaire." Recherche 27, no. 1 (2005): 41–77. http://dx.doi.org/10.7202/056191ar.

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Abstract:
Le système universitaire québécois est à la fois divisé selon la langue d'enseignement et hiérarchisé selon l'origine sociale des jeunes qui le fréquentent. À partir d'une enquête menée en 1978 auprès d'un échantillon représentatif des étudiants universitaires, on analyse les orientations institutionnelles et disciplinaires selon l'appartenance socio-linguistique, l'origine de classe et le sexe. On met en évidence des divergences dans les stratégies de reproduction, de même qu'une nette différence dans les choix féminins, selon l'appartenance sociolinguistique. L'article veut montrer comment l'ethnie, la classe et le sexe forment un champ de forces déterminant les orientations des étudiants.
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Fournier, Marcel. "La sociologie dans tous ses états." Articles 26, no. 3 (2005): 417–43. http://dx.doi.org/10.7202/056169ar.

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Abstract:
Analyse des changements institutionnels qui ont marqué le développement de la sociologie: dissémination à l'extérieur des départements disciplinaires, institutionnalisation de la recherche, insertion dans les réseaux scientifiques internationaux, etc. Le mouvement de la grande recherche annonce une nouvelle hiérarchisation entre les institutions et entre leurs membres. Il se caractérise en outre par une intervention accrue des organismes gouvernementaux, au détriment des mécanismes internes de régulation, que l'hétérogénéité du milieu risque de perturber. La crise actuelle de la sociologie ne se situe pas seulement au plan des paradigmes: elle provient d'un changement de position de la discipline dans le système universitaire et sur le marché des emplois hautement qualifiés.
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Gérard, Étienne, and Jean-François Cornu. "Dynamiques de mobilité étudiante Sud-Nord : une approche par les pôles internationaux de formation de l’« élite » scientifique mexicaine." Articles 42, no. 2 (2013): 241–72. http://dx.doi.org/10.7202/1020609ar.

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Abstract:
Cet article aborde la question des dynamiques de mobilité étudiante Sud-Nord en s’appuyant sur les trajectoires de formation de l’élite scientifique mexicaine du Système national des chercheurs (SNI), des années 1970 à 2000. Il explore les pôles étrangers de formation vers lesquels se sont dirigés les actuels chercheurs de ce système, les variations disciplinaires et temporelles de ces pôles, ainsi que les transformations caractéristiques de leur hiérarchie dans l’espace international de la formation. Il montre ainsi que la circulation des étudiants est très largement conditionnée par le degré d’attraction et de spécialisation des différents pôles internationaux de formation. L’analyse se concentre enfin sur l’hypothèse que les dynamiques de mobilité étudiantes sont le produit conjoint de la division internationale du marché de la formation, de réseaux scientifiques et de « chaînes de savoirs » entre communautés scientifiques et institutions de formation mexicaines et étrangères et enfin d’un processus de légitimation, au Mexique et à l’étranger, des savoirs et pôles de formation.
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Louviot, Maude. "Enjeux autour de l’implémentation de l’éducation aux droits de l’enfant en Suisse romande." Swiss Journal of Educational Research 42, no. 1 (2020): 108–26. http://dx.doi.org/10.24452/sjer.42.1.7.

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Abstract:
Depuis une quarantaine d’années, les « éducations à » se multiplient dans les plans d’études francophones et s’y font une place en parallèle des objectifs disciplinaires. Néanmoins, cette intégration ne se fait pas sans susciter débats et difficultés de mise en œuvre au sein de l’école traditionnelle. Cet article s’organise autour de l’exemple de l’éducation aux droits de l’enfant et s’appuie sur des données empiriques afin de conceptualiser la tension qui oppose les caractéristiques des « éducations à » et celles de la forme scolaire propre au système scolaire traditionnel. Cette démarche permet d’identifier les difficultés inhérentes à la mise en place des “« éducations à » et plus particulièrement de l’éducation aux droits de l’enfant dans l’école primaire traditionnelle en Suisse romande.
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Daune-Richard, Anne-Marie, and Anne-Marie Devreux. "Rapports sociaux de sexe et conceptualisation sociologique." Articles 5, no. 2 (2005): 7–30. http://dx.doi.org/10.7202/057697ar.

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Abstract:
La déconstruction d'une conception biocentriste des sexes en sociologie et la mise en évidence, par les travaux féministes des années 1970, de l'existence d'un système des sexes a ouvert la voie à l'élaboration d'une théorie des rapports sociaux entre les sexes. Cette théorie critique et redéfinit certains concepts clés (travail, production, mobilité), déplace les frontières disciplinaires (sociologie du travail, sociologie de la famille), en même temps qu'elle élargit les débats sur des thèmes sociologiques fondamentaux : relations entre rapport social et catégorisation sociale, reproduction sociale et changement, structures et acteurs et actrices, pratiques sociales et représentations. Aujourd'hui, ce travail de théorisation se poursuit à travers l'élaboration d'outils d'analyse sociologique (de concepts opératoires) susceptibles de rendre compte de la dynamique qui est le propre d'un rapport social, le rapport social entre les sexes en particulier.
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Létourneau, Gilles. "Le Code de procédure pénale du Québec : éléments de problématique et de solution." Chronique de législation 19, no. 1 (2019): 151–69. http://dx.doi.org/10.7202/1059191ar.

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Abstract:
L’adoption du Code de procédure pénale concrétise au Québec une réforme substantielle, importante et nécessaire de la procédure pénale applicable à la poursuite des infractions provinciales. Au fil des années, le justiciable avait pu assister à une prolifération des dispositions de nature procédurale dans les lois sectorielles et à l’instauration d’un système administratif de perception des amendes en marge du système de recouvrement judiciaire. Le Code de procédure pénale refait l’unité procédurale. Il propose une procédure applicable aussi bien au contentieux répétitif de masse qu’aux infractions plus sérieuses à volume plus restreint. La nouvelle procédure sera moins coûteuse pour l’administration de la justice, plus simple, plus expéditive et plus efficace tout en étant respectueuse des droits de la personne qui désire contester le bien-fondé de l’accusation qu’on lui reproche. Par la même occasion, le législateur réaffirme le droit de tout citoyen de porter plainte et précise les pouvoirs du Procureur général à qui il confie la responsabilité ultime des poursuites pénales provinciales. Le Procureur général se voit investi du pouvoir d’intenter une poursuite, d’intervenir en première instance pour assumer la conduite d’une poursuite ou y mettre un terme et d’intervenir en appel pour se substituer à la partie qui était poursuivante en première instance. En matière d’arrestation, le Code limite les pouvoirs d’arrestation aux cas de refus d’un contrevenant de s’identifier ou de fournir un cautionnement et aux cas où l’arrestation constitue le seul moyen raisonnable de mettre un terme à une infraction en cours. Il définit aussi le régime juridique applicable aux perquisitions et introduit la procédure du télémandat. Enfin, la procédure établie par le Code de procédure pénale ne s’applique pas aux poursuites intentées devant une instance disciplinaire, l’action disciplinaire étant considérée comme distincte et indépendante de l’action publique.
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Di Bella, Sarah. "La pensée disciplinaire à la Socìetas Raffaello Sanzio : le choix de l’exclusion." L’Annuaire théâtral, no. 43-44 (May 25, 2010): 77–89. http://dx.doi.org/10.7202/041707ar.

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Abstract:
L’histoire du théâtre est une histoire d’exclusion. L’élément qui unit à jamais certains réformateurs du théâtre du XVIIIe siècle — appelés à limiter l’ingérence des désordres qui accompagnaient les séances des spectacles — et des artistes contemporains qui souhaitent s’opposer aux pratiques bourgeoises du théâtre, est ce que nous avons appelé la pensée disciplinaire. Cette figure de pensée se situe aux croisements entre les écritures de la pratique et les écritures de la théorie lors de la naissance d’une nouvelle esthétique. Or, que l’esthétique en question ait comme but la recherche d’une intégration sociale ou, au contraire, un travail de rupture avec les codes en vigueur, elle s’accompagne toujours d’un nouveau système de contraintes, d’un nouvel ordre, paradoxalement demandeur d’une nouvelle exclusion. L’aperçu historique que nous proposons autour de la notion de pensée disciplinaire touchera à des interrogations fondamentales : le vertige de l’aliénation et ses monstres, les tensions entre texte et matière, la relation entre art et culpabilité, la crainte de la punition liée à l’exposition publique qui sont autant de lieux de la pensée et de la pratique artistique qu’on retrouvera aussi bien au XVIIIe siècle que dans le travail de redéfinition de l’art théâtral de la Socìetas Raffaello Sanzio, au XXe siècle.
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Bianco, Giuseppe. "Systèmes ou pensée ? L’histoire de la philosophie en question au Collège de France (1951)." Revue de Synthèse 141, no. 3-4 (2021): 303–47. http://dx.doi.org/10.1163/19552343-14000041.

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Abstract:
Résumé Cet article cherche à éclairer l’élection de Martial Gueroult (1891-1976) à la chaire d’Histoire et technologie des systèmes philosophiques en 1951, et, indirectement, le succès de son approche « structurale » de l’histoire de la philosophie. Ceux qui occupaient des rôles clés dans la gestion de l’économie disciplinaire des sciences humaines ne devaient pas contredire dans leur travaux les axiomes qui avaient réglé la pratique de l’histoire de la philosophie depuis le début du XIXe siècle tout en faisant montre d’innovation dans ce champ. Dans un premier temps nous résumons la méthode historiographique proposée par Gueroult ; un deuxième temps l’inscrit dans une tradition d’historiographie de la philosophie ; le troisième temps situe sommairement la pratique de l’histoire de la philosophie au Collège de France et à la Sorbonne ; dans de quatrième et cinquième temps nous décrivons les rapporteurs et les candidats lors de l’élection au Collège de France, et les pièces pertinentes ; enfin nous considérons les stratégies adoptées pendant la campagne qui ont pu déterminer le résultat de l’élection.
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Leveau, Philippe. "Occupation du sol, géosystèmes et systèmes sociaux. Rome et ses ennemis des montagnes et du désert dans le Maghreb antique." Annales. Histoire, Sciences Sociales 41, no. 6 (1986): 1345–58. http://dx.doi.org/10.3406/ahess.1986.283352.

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Abstract:
« Entre le nomade redoutable par sa mobilitéet le montagnard inaccessible dans ses hauteurs,le paysan des plaines et des collinesméditerranéennes avait presque toujourssuccombé » (J. DESPOIS, « Géographie et histoireen Afrique du Nord, retouche à unethèse », dans Éventail de l'histoire vivante.Hommage à Lucien Febvre, t. 1, Paris, 1953,p. 194).Pour l'historien de l'Antiquité, l'étude de l'occupation du sol ne peut être réduite à la confection de cartes de localisation des sites. De natures différentes, les sites s'organisent en réseaux qui nous renseignent sur l'organisation des espaces ruraux. Les différenciations dans l'organisation des campagnes permettent d'individualiser et de caractériser des systèmes sociaux et des périodes chronologiques. L'étude de l'occupation du sol est donc obligatoirement diachronique (on ne peut entreprendre une prospection en étant fermé à tout vestige d'occupation qui paraît relever d'une période autre) et inter- ou même trans-disciplinaire. Il faut être, comme l'historien, sensible aux successions : succession des événements, succession des formes sociales, succession des paysages ; il faut être géographe ; il faut être attentif aux structures sociales.
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Agier, Michel, and Thierry Lulle. "Eléments d'anthropologie des lieux de travail : le cas d'une brasserie au Togo." Anthropologie et Sociétés 10, no. 1 (2003): 109–43. http://dx.doi.org/10.7202/006323ar.

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Abstract:
Résumé RÉSUMÉ / SUMMARY Éléments d'anthropologie des lieux de travail : le cas d'une brasserie au Togo Deux questions orientent cette étude de l'usine togolaise la Brasserie du Bénin : l'univers du travail fournit-il aux salariés des cadres de références identitaires ? l'organisation taylorienne du travail permet-elle, et dans quelles limites, une présence efficace des systèmes de références ethniques ? L'étude de l'entreprise est menée à partir d'une lecture spatio-temporelle (dans le taylorisme, l'espace est soumis aux temporalités du processus productif) et anthropologique (les caractéristiques sociales, les pratiques de travail et les relations inter-personnelles de la main-d'œuvre sont restituées dans le cadre de trois types d'ensembles espace/temps/ pratiques : machine, chaCne, atelier). Puis deux productions sociales sont présentées : premièrement, un " noyau d'anciens ", doté d'un rôle disciplinaire et intégrateur, reconnu et soutenu par l'entreprise; deuxièmement, un réseau d'embauché à fondement lignager dont l'efficacité s'inscrit dans les quelques interstices du fonctionnalisme de l'organisation taylorienne du travail.
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Bouchard Cordier, Suzanne. "L’appropriation par certaines théoriciennes de la discipline infirmière du savoir sur les systèmes complexes : un enjeu disciplinaire méconnu." Recherche en soins infirmiers N° 144, no. 1 (2021): 22–33. http://dx.doi.org/10.3917/rsi.144.0022.

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Duchesneau, Michel. "Montréal/Nouvelles Musiques : perspectives." Circuit 14, no. 2 (2010): 9–22. http://dx.doi.org/10.7202/902308ar.

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Abstract:
Dans cet article, l’auteur avance quelques hypothèses sur les origines du festival Montréal/Nouvelles Musiques en explorant les antécédents de la Société de musique contemporaine du Québec dont il fut le directeur général de 1997 à 2002. Il s’interroge aussi sur la dynamique qui anime le festival, le rôle qu’il doit jouer dans le milieu musical québécois à la lumière d’autres expériences disciplinaires (danse, théâtre, cinéma, musique de jazz) et en quoi son existence est liée à une identité musicale originale ou plutôt un savoir-faire original. L’analyse révèle que MNM va certainement permettre à la musique québécoise de bénéficier d’une porte d’entrée dans le grand réseau des festivals internationaux de musique nouvelle, système de diffusion de la création musicale à l’échelle internationale désormais incontournable et dominant à tous les niveaux de la discipline. Mais MNM en soi, ne peut être la solution unique à une pleine reconnaissance de la « musique québécoise ».
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Roustan, Christiane, and Chantal Amade-Escot. "Une analyse didactique en terme de milieu pour l’étude: approche spécifique à l’EPS et dialectique de la co-construction." Swiss Journal of Educational Research 25, no. 3 (2018): 481–504. http://dx.doi.org/10.24452/sjer.25.3.4658.

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Abstract:
Dans le cadre de cet article, les auteures s’efforcent, dans le domaine disciplinaire de l’EPS (éducation physique et sportive) au cours préparatoire ou première primaire (CP ou IP, 6-7 ans) de donner chair au cadre théorique du milieu pour l’étude proposé par S. Johsua (1996), en spécifiant l’usage des principaux concepts qui le constituent. L’axe de réflexion principal est celui de la co-construction du milieu. Cette idée confronte les activités propres du maître et des élèves dans le système didactique mis en œuvre. En mettant en avant ces logiques singulières dans leurs rapports dialectiques, les auteures sont amenées à analyser la pertinence d’un milieu didactique lorsqu’une superposition progressive s’opère entre les visées du maître et l’activité adaptative effective des élèves. Ceci les conduit à s’interroger sur les conditions nécessaires à cette interpénétration graduelle attendue des phénomènes d’enseignement-apprentissage.
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Dessales, Hélène. "L'archéologie de la construction: Une nouvelle approche de l'architecture romaine." Annales. Histoire, Sciences Sociales 72, no. 1 (2017): 75–94. http://dx.doi.org/10.1017/s039526491700004x.

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Abstract:
RésuméNouvelle orientation disciplinaire, l'archéologie de la construction se définit comme l’étude de toutes les traces matérielles qui informent sur la conception, la construction et la gestion d'un édifice. Elle permet d’élargir l'approche de l'architecture romaine, jusqu'alors envisagée principalement du point de vue des typologies monumentales et décoratives. L'objectif de cette contribution est d'en caractériser les différentes spécificités et les apports. Si l'archéologie de la construction entretient des liens méthodologiques évidents avec l'archéologie du bâti, notamment par la stratigraphie verticale des élévations, elle s'en distingue par son échelle d’étude, celle du chantier de construction, dont elle entend restituer le contexte de production et toute la dynamique. Sept composantes sont considérées, éclairées par des recherches archéologiques récentes : le projet initial de l’édifice, la préparation du site, la mise en place des infrastructures, la production des matériaux, leur transformation, leur mise en œuvre dans la construction, les opérations de finition et de décoration. Les données recueillies permettent d'associer l'archéologie des techniques et l'histoire socio-économique, en considérant le chantier de construction comme un système de production et d’échange, dans toutes ses interactions avec la société romaine.
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Makaremi, Chowra. "Governing Borders in France: From Extraterritorial to Humanitarian Confinement." Canadian journal of law and society 24, no. 3 (2009): 411–32. http://dx.doi.org/10.1017/s0829320100010103.

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Abstract:
RésuméDans les états occidentaux, les politiques migratoires restrictives des trente dernières années ont entraîné un changement dans les pratiques de contrôle, menant à la construction d'institutions de détention aux frontières. L'incarcération aux frontières suscite un questionnement important à propos des droits fondamentaux, questions portant sur les notions de légalité et de légitimité ainsi que sur la définition des nouvelles technologies du gouvernement. En France, les origines de l'incarcération aux frontières démontrent comment des pratiques administratives préexistantes ont été légalisées à l'aide de l'adoption de « zones d'attentes », nouveau régime d'incarcération qui rehausse les conditions de détention ainsi que le contrôle disciplinaire sur les détenus. Pour les activistes qui font la revendication des droits humains et qui s'opposent à l'incarcération aux frontières depuis la seconde moitié des années 1970, ce développement représente des gains paradoxaux et un dilemme difficile : les droits accordés par l'État aux voyageurs incarcérés aux frontières ont demeurés insuffisants tandis que la légalisation a permis la création de nouveaux mécanismes de contrôle. L'étude de l'incarcération aux frontières implique une analyse des paradoxes créés par les négociations constantes entre, d'une part, une administration voulant resserrer son contrôle sur les frontières et, d'autre part, certains groupes civils dont les préoccupations incluent la défense des droits de base et l'encadrement légal des pratiques du contrôle. Les conditions des processus d'exclusion de l'administration légale sont soulignées, en France, par la diffusion des modèles de l'administration pénitentiaire et l'ambiguïté de la loi. Qu'est-ce que ces processus révèlent sur l'évolution des régimes gouvernementaux à l'intérieur de systèmes libéraux basés sur les droits?
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Ladage, Caroline, and Cécile Redondo. "Tensions entre projet didactique et injonctions pédagogiques : analyses praxéologiques en Éducation au développement durableTensions between didactic project and pedagogical injunctions: praxeological analyzes in education for sustainable development." Educação Matemática Pesquisa : Revista do Programa de Estudos Pós-Graduados em Educação Matemática 22, no. 4 (2020): 487–503. http://dx.doi.org/10.23925/1983-3156.2020v22i4p487-503.

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Abstract:
RésuméL’intégration dans les programmes scolaires français d’enseignements visant une éducation au développement durable (EDD) à tous les niveaux et dans toutes les disciplines constitue un défi important pour le système scolaire. Cette intégration est en effet officiellement associée à une double injonction de mise en question des didactiques disciplinaires traditionnelles et de renouveau pédagogique. Les projets didactiques et les modes pédagogiques qui ont émergé depuis maintenant dix ans dans le cadre d’une telle EDD engendrent des difficultés aussi bien didactiques que pédagogiques auxquelles les enseignants doivent faire face. De telles difficultés sont une source de tensions entre ces deux niveaux de l’échelle des niveaux de codétermination didactique et sous la pression d’injonctions pédagogiques fortes, le didactique tend à s’effacer derrière le pédagogique.Mots-clés : Didactique; Théorie anthropologique; Développement durable; Analyse praxéologique; Échelle de niveaux de codétermination didactique.AbstractThe integration into French school curricula of education for sustainable development (ESD) at all levels and in all disciplines, is a major challenge for the school system. This integration is officially associated with a dual injunction questioning traditional disciplinary didactics and pedagogical renewal. The didactic projects and pedagogical modes that have emerged for the last ten years in the context of such an ESD create both didactic and pedagogical difficulties that teachers must face. Such difficulties are a source of tension between these two levels of didactic co-determination and under the pressure of strong pedagogical injunctions, didactics tends to fade behind pedagogical issues.Keywords: Didactic, Anthropological theory, Sustainable development, Praxeological analysis, Scale of didactic codetermination levels.
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Laloë, Francis. "Modelling sustainability: from applied to involved modeling." Social Science Information 46, no. 1 (2007): 87–107. http://dx.doi.org/10.1177/0539018407073659.

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Abstract:
English Models are used as tools for studying sustainable development. They are a priori neutral, but this neutrality can be upset if the analysis of observations done to answer questions in reference to a given a priori definition of sustainability leads to the identification of sustainability contexts that do not correspond to the initial definition. The practice of actors may for example involve substitution between elements of a natural capital, which may not be in agreement with a strong definition of sustainability. Therefore we may have to consider the need for transition from a prescriptive to a descriptive approach. The context of modelling depends on the object we want to be preserved (what we observe). If this object is a resource-exploitation system, the perception of sustainability comes from observation of the system. The observation process may have been initiated by a mono-disciplinary question, but, sustainability being dependent on an object which must be described, no unique definition can be proposed. The definition and perception of sustainability are themselves processes to which modelling sciences may have to contribute. French Des modèles sont utilisés comme outils dans le contexte des études sur le développement durable. Ils sont a priori neutres, mais cette neutralité peut être mise à mal si des analyses d'observations réalisées pour répondre à des questions posées en référence à une définition donnée de durabilité conduisent à identifier des contextes de durabilité qui ne correspondent pas nécessairement à la définition initialement adoptée. La pratique d'acteurs peut ainsi par exemple reposer sur des substitutions entre éléments d'un capital naturel, ce qui peut ne pas correspondre à une définition très forte de la durabilité. Dans ces conditions on peut discuter du passage d'une approche prescriptive à une approche descriptive. La question du choix d'un contexte de modélisation dépend de l'objet que l'on veut préserver (ce que l'on observe). S'il s'agit d'un système d'exploitation d'une ressource, la perception de la durabilité découle de l'observation du système. Le processus d'observation a pu être initié selon une définition a priori associée à un questionnement souvent "mono-disciplinaire", mais la durabilité étant inféodée à un objet qu'il faut représenter, on ne peut en proposer une définition unique. La définition et la perception de la durabilité sont des processus auxquels les sciences de modélisation peuvent être amenées à contribuer
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Saadani, Lalthoum, and Suzanne Bertrand-Gastaldy. "Cartes conceptuelles et thésaurus : essai de comparaison entre deux modèles de représentation issus de différentes traditions disciplinaires." Proceedings of the Annual Conference of CAIS / Actes du congrès annuel de l'ACSI, October 15, 2013. http://dx.doi.org/10.29173/cais24.

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Abstract:
La situation de l’utilisateur confronté à une tâche de repérage de l’information comporte certaines similarités avec celle de l’apprenant qui doit assimiler un nouveau contenu. Pour soutenir ces activités, les sciences de l’information et les sciences de l’éducation ont développé des modèles différents de représentation des connaissances : les thésaurus et les cartes conceptuelles. Des auteurs suggèrent de les rapprocher ou de les fusionner. Une comparaison systématique est entreprise qui passe d’abord par leur définition et par leur mise en contexte. Les deux systèmes de représentation sont ensuite examinés selon les trois dimensions sémiotiques habituelles : l’aspect pragmatique (les étapes de production et les contextes d’utilisation des signes), l’aspect sémantique (ce à quoi les signes renvoient, ce qu’ils représentent) et l’aspect syntaxique (identification des unités porteuses de sens, les règles régissant leur combinaison ainsi que les formats de présentation). L’étude fait apparaître de nombreuses convergences sur : 1) les objets représentés (concepts et relations entre concepts) ; 2) les domaines le plus fréquemment représentés (les domaines scientifiques) ; 3) les étapes d’élaboration ; 4) le passage du mode manuel de construction à l’utilisation des outils logiciels ; 5) certainesutilisations dans le contexte des nouvelles technologies ; 6) les unités de représentation et leur syntaxe ; 7) le format graphique de représentation (systématique dans le cas des cartes conceptuelles, occasionnel dans le cas des thésaurus) ; 8) l’évaluation des modèles de représentation et de leur format en regard de leurs fonctions. Elle fournit aussi des pistes méthodologiques et expérimentales fructueuses pour l’évolution des thésaurus. Cependant il est nécessaire de maintenir et d’approfondir des distinctions susceptibles d’éclairer les spécificités des différentes représentations nécessaires pour faciliter l’interaction des utilisateurs finals avec les bases de données. Différentes théories sémiotiques peuvent s’avérer utiles.
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Ruppé, Willem, and Nadine Dermit. "L’effectivité du rôle des instances de contrôle dans la régulation disciplinaire de l’éthique sportive : révélatrice d’une hiérarchie ?" Movement & Sport Sciences - Science & Motricité, 2021. http://dx.doi.org/10.1051/sm/2020015.

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Abstract:
À la suite du rapport sénatorial (n°544) conduit par J-F. Humbert en 2011, le gouvernement français votait en 2012 la loi n°2012-158, complétée cinq années plus tard par la loi n°2017-261 de 2017, qui imposait à chaque fédération sportive et ligue professionnelle associée : (i) l’élaboration d’une charte éthique destinée aux acteurs participants à la pratique, (ii) la mise en place de commissions indépendantes dont le rôle est de contrôler le respect de ladite charte. Toutefois, la régulation disciplinaire dans le sport professionnel, et en particulier le football, repose sur un système structuré de manière autonome et quasi-juridique (Foster, K. (2007). The juridification of sport. In S. Greenfield &amp; G. Osborn (Eds.),Readings in Law and Popular Culture(pp. 155–182). London: Routledge; Latty, F. (2007).La lex sportiva : Recherche sur le droit transnational. Leyde : Martinus Nijhoff Publishers). avec la présence d’une commission de discipline, seule détentrice du pouvoir de sanction envers les acteurs ayant commis des comportements contraires aux règlements et à la charte éthique. L’ajout d’un comité de contrôle de l’éthique entraînait alors une superposition d’instances de contrôle visant à réguler un même objet, à l’image de ce qui était observable dans le cadre du football (dès 2002) puis du rugby (dès 2004). Or, la superposition d’instance génère un questionnement quant au rôle de chacune d’elles dans un système de régulation disciplinaire des comportements en matière d’éthique sportive. Ainsi, cette contribution propose d’analyser, par le biais d’une méthodologie mixte à prégnance quantitative, l’effectivité du rôle de la Commission de discipline et du Conseil National de l’Éthique au sein du système disciplinaire de la Ligue de Football Professionnel dans leur traitement commun des comportements des acteurs professionnels (joueurs, entraîneurs, encadrants). Les résultats obtenus permettent alors d’observer un rôle ambigu et accessoire de l’instance de contrôle de l’éthique au sein du système disciplinaire : laissant entrevoir le fait que l’intervention législative de l’État – cherchant à généraliser le modèle suivi par le football – a pour objectif principal de légitimité légalement les principes de « bonne gouvernance », déjà mis en place dans cette discipline professionnalisée depuis de nombreuses années.
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Diasio, Nicoletta. "Généalogie des savoirs anthropologies." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.034.

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Abstract:
Dès 1941 Ernesto De Martino appelait à un historicisme radical qui arrache les populations étudiées par les ethnologues à une condition de réification qui en faisait « une humanité fortuite, un monstrueux commérage de l’histoire humaine, dont l’étrangeté minutieusement chiffrée n’arrivait pas à en corriger la futilité » (1961 :19). Son approche dénonçait la contradiction latente d’une science qui se définit « humaine » dans son objet, mais aux méthodes prétendument naturalistes et cautionnant souvent des enjeux de pouvoir. C'est au contraire par la reconnaissance d'une commune historicité que les populations, et les savoirs qu'ils produisent, peuvent se penser ensemble, les unes par rapport aux autres (Gadamer 1963). Le dialogue entre historiens et anthropologues a permis d’ouvrir la comparaison aux différentes manières dont les sociétés humaines ont procédé pour inventer et reformuler la tradition, fabriquer des modèles du passé, figurer le changement et se penser dans le présent (Detienne 2000). Toutefois, comme le critiquait déjà Stocking en 1965, l’histoire de l’anthropologie a souvent eu du mal à penser le passé comme autre chose que le présent et à reconnaître aux populations ‘autres’ leur historicité. Une reconnaissance pleine des anthropologies périphériques passe alors par l'étude des généalogies plurielles de ces savoirs élaborés par ceux qui ont longtemps été envisagés comme des objets de connaissance ethnologique. Cette analyse est d'autant plus nécessaire qu'une des manières de nier à ces « autres » la légitimité à produire du savoir, a été celle de les encapsuler dans un éternel présent et de leur nier le labeur de l'histoire et les dynamiques de transformation. Dans la constitution des anthropologies hégémoniques, la mise à distance spatiale et temporelle a joué un rôle fondamental dans la construction de l'altérité. Mais si la spatialisation de la différence a fait l'objet de critiques sévères, l'attribution aux populations étudiées d'un temps différent n'a été remise en question que plus tardivement. Cette « allochronie » (Fabian 1983) relève de différents procédés : un rejet des autres peuples en-dehors de notre temps, un déni de la co-temporalité unissant l'anthropologue et son interlocuteur, qui biffe la dimension intersubjective du terrain, la primauté de l'observation visuelle et de la représentation qui fige l'expérience ethnologique dans un fictif ici-et-maintenant. La soustraction de la durée agit aussi bien dans la construction des objets d'étude, que dans le silence qui entoure la production anthropologiques des peuples ethnologisés. Une anthropologie non hégémonique devrait pallier à ce défaut d'historicité par une archéologie des savoirs produits par ceux qui ont fait l'objet même d'une altérisation. Comment la réflexion sur l'altérité a-t-elle été produite ailleurs que dans les anthropologies dites hégémoniques? Qu'est-ce que ce déni de l'histoire a entraîné dans la production anthropologique de ceux qui en ont été les premiers objets ? Il s'agit d'analyser « comment se sont formées, au travers, en dépit ou avec l'appui des systèmes de contrainte, des séries de discours; quelle a été la norme spécifique de chacune, et quelles ont été leurs conditions d'apparition, de croissance, de variation » (Foucault, 1971: 62-63). Une telle généalogie permettrait de reconstruire les procédures internes de production, de sélection, de classification, de légitimation, de validation des discours anthropologiques, et celles externes de mise en œuvre de ces savoirs, de leur circulation, ainsi que des modes d'appropriation, d'usage et de transmission. Ces deux types de procédures sont à analyser autant dans l'élaboration théorique, que dans l'épaisseur des pratiques: systèmes de l'édition, structures de formation, laboratoires de recherche, supports et circuits de diffusion de l'information. Ces histoires sont elles-mêmes segmentaires, plurielles, discontinues, traversées par des controverses et des tensions. Leur reconstruction permettrait de restituer la diversité interne de ces savoirs locaux, en montrant comment la place de l'anthropologie, son projet, ses cadres théoriques changent selon les histoires locales, les institutions, des rapports mobiles de pouvoir (Diasio 1999). Elles permettraient de montrer les jeux d'influence, de circulation et d'emprunt, qui souvent bousculent l'apparente hiérarchie entre savoirs hégémoniques et savoirs dits périphériques, comme le montre un numéro de la revue Deshima consacré au structuralisme néerlandais. Cela implique également de relever comment l'anthropologie se situe à la croisée de disciplines différentes et que leur configuration spécifique donne lieu à des modes spécifiques de construire et appréhender l'altérité ( → centre-périphérie). Ces savoirs, d'ailleurs, ne sont pas forcément appelés « anthropologie », mais peuvent relever de préoccupations et de méthodes qui ne sont pas moins « anthropologiques ». Comme l’affirme Bachelard, « toute connaissance, prise au moment de sa constitution est une connaissance polémique » (1950: 14). L'histoire des processus formatifs de l'anthropologie est enfin à explorer en lien avec les pratiques de recherche. Comment devient-on anthropologue? Et quels sont les sujets d'études, les méthodologies, les postures épistémologiques acceptées selon les contextes institutionnels et les systèmes disciplinaires ? Déconstruire les mécanismes de production des anthropologues et des anthropologies permet alors une opération de décentrement, qui ne peut que revitaliser la discipline. Enfin, si l’histoire et le temps prennent depuis 1989 une ampleur inédite, l’étude des anthropologies non-hégémoniques nous permettrait d’interroger plus largement les régimes d’historicité des sociétés en mutation et de questionner ce que Hartog a défini « le présentisme » : un temps désorienté entre un passé qui se dérobe et un futur incertain, ce qui amène à « l’expérience d’un présent perpétuel, insaisissable et quasiment immobile, cherchant malgré tout à produire par lui-même un temps historique » (2003 : 28). La mise en perspective des savoirs anthropologiques et de leurs généalogies, constitue une entrée pour penser la manière dont sont construits concomitamment altérité culturelle et rapports au temps (Lenclud 2010).
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"5 exemples d’innovations." Revue Générale Nucléaire, no. 4 (July 2019): 38–39. http://dx.doi.org/10.1051/rgn/20194038.

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Abstract:
Dans un contexte concurrentiel marqué par la transition énergétique et la révolution digitale, l’innovation permet de répondre aux enjeux de demain, notamment en matière de radioprotection, de valorisation des déchets et de compétitivité. Le nucléaire, du fait de son importance stratégique, était historiquement un secteur relativement fermé. L’industrie s’est ouverte à un écosystème plus vaste pour faire face à la complexité des systèmes technologiques dont la maîtrise requiert un champ disciplinaire de plus en plus large. De surcroît, l’ouverture à de nouveaux acteurs augmente les chances de trouver les bonnes solutions dans un délai qui est de plus en plus court.
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Mougeon, Françoise. "L’apprentissage du français L2 par l’expérience et par l’intégration du contenu à la langue : en route vers le changement à Glendon." OLBI Working Papers 6 (May 19, 2015). http://dx.doi.org/10.18192/olbiwp.v6i0.1132.

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Abstract:
S’inspirant du résultat d’une étude menée en 2010 par un groupe d’étudiantes en linguistique sur les perceptions et attitudes des étudiants de français langue seconde inscrits en premier cycle dans une université bilingue, un nouveau programme d’apprentissage du français langue seconde a été conçu sur une base intégrative de la langue et du contenu disciplinaire ciblé. Ce programme propose des apprentissages diversifiés pertinents à l’usage quasi-immédiat de la langue seconde en milieu universitaire. Ses éléments-clés incluent un module préparatoire à l’apprentissage des langues secondes visant à promouvoir une conscience métalinguistique chez les apprenants, un curriculum basé sur l’accomplissement de tâches pertinentes à leur spécialité, un système évaluatif s’appuyant sur des indicateurs de performance liés à l’accomplissement de telles tâches, ainsi que sur des possibilités d’apprentissage en classe et hors de classe grâce à l’intégration dans le curriculum de l’expérience pratique de l’usage de la langue en milieu naturel.
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Levy, Joseph. "Colonialité." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.067.

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Abstract:
Parmi les perspectives anthropologiques qui structurent le champ des études coloniales et post-coloniales, on peut retenir celle de la colonialité développée dans l’école socio-anthropologique latina-américaine qui veut mettre en évidence la continuité existant entre les périodes coloniales et post-coloniales. Ce concept renvoie en premier lieu à l’analyse des rapports de pouvoir dans cette région. Liée à la progression du capitalisme dans ces régions périphériques et subalternes, la colonialité structure de façon profonde l’ensemble des relations sociales et, à part celles qui se fondent sur les critères de race et d’ethnicité (Quijano 2007) « inclut, normalement, les rapports seigneuriaux entre dominants et dominés ; le sexisme et le patriarcat ; le familismo (jeux d’influence fondé sur les réseaux familiaux), le clientélisme, le compadrazgo (copinage) et le patrimonialisme dans les relations entre le public et le privé et surtout entre la société civile et les institutions politiques » (Quijano 1994). Ce concept a été élargi pour rendre aussi compte du rapport au pouvoir, car la colonialité ne se limiterait donc pas à la sphère politique, mais affecterait celle des connaissances et des savoirs. Dans cette perspective, Lander (2000) a analysé comment les sciences sociales ont contribué à renforcer le néolibéralisme qui se veut un discours hégémonique d’un « modèle de civilisation, […] comme une synthèse extraordinaire des présupposés et des valeurs fondamentales de la société libérale moderne touchant l'être humain, la richesse, la nature, l'histoire, le progrès, la connaissance et la bonne vie » (2000, p.4) [1][1]. Ce discours doit être déconstruit pour mettre en évidence ses fondements idéologiques et épistémologiques visant à la naturalisation de la société libérale et remettre en question les principes de neutralité et d’objectivité à la base des sciences sociales contemporaines. Cette déconstruction se nourrit déjà des travaux issus de plusieurs approches critiques dont, entre autres, les études féministes, les apports des chercheurs de l’Inde et du continent africain. Mignolo (2001) s’est penché, quant à lui, sur la « géopolitique de la connaissance » , pour montrer comment les différences dans les perspectives coloniales issues du centre et de la périphérie ont contribué à une « double conscience épistémologique » où « l’épistémé monotopique de la modernité est confrontée à l’épistémé pluritopique de la colonialité. La double conscience épistémologique n’est pas une position de défense de l’“antimodernité ”. Au contraire c’est une épistémé de la frontière, du bord de la pensée, énoncée à partir de la colonialité » (2001, p. 57). Cette réflexion épistémologique a été reprise par Fatima Hurtado Lopez (2009) qui insiste sur les inégalités existant dans la production des connaissances et la dévalorisation de celles issues des groupes dominés. Selon elle, pour transformer cette situation, la décolonisation du savoir ne consiste pas en une « croisade contre l'Occident au nom d'un autochtonisme latino-américaniste, de culturalismes ethnocentriques et de nationalismes populistes. Il ne s'agit pas non plus d'aller contre la science moderne ni de promouvoir un nouveau type d'obscurantisme épistémique […]. Il s'agit au contraire, de créer une pensée intégrative et transdisciplinaire où la science occidentale puisse s'articuler avec d'autres formes de production de connaissances. Le groupe propose ainsi -face à l'universalité monologique impériale- une pluriversalité décoloniale capable d'ouvrir la possibilité d'une pensée alternative et plurielle ». L’étude de la construction de la discipline anthropologique, de ses savoirs et de sa transmission a fait l’objet d’une analyse qui s’inspire du concept de colonialité du pouvoir et du savoir. Escobar et Restrepo (2009) mettent d’abord en évidence les distinctions essentielles entre « anthropologies hégémoniques » et « anthropologies subalternes ». Les premières renvoient à la discipline, au plan théorique et pratique, telle que pensée et encadrée dans les départements d’anthropologie des universités américaines et européennes (Angleterre et France). L’hégémonie est ici conceptualisée « non comme une domination, une imposition ou une coercition que comme ce qui s’opère au fil du temps à partir du sens commun disciplinaire et qui se tient en dehors de tout examen » (Escobar et Restrepo 2009, p. 84). Quant aux secondes, elles renvoient aux anthropologies négligées par les centres hégémoniques et elles se situent dans les marges, les interstices des centres anthropologiques divers, indépendamment de leur localisation géographique. Elles n’obéissent pas aux canons de la discipline normée touchant les théories, les méthodologies, la publication et la diffusion des savoirs, qui fondent la colonialité, et n’attendent pas une reconnaissance de sa part. Aux yeux du « système-monde de l’anthropologie » conceptualisé comme renvoyant à des relations structurales de pouvoir disciplinaire marquées par l’imposition de discours et les modalités de sanction de l’expertise (examens, titres, etc.), les anthropologies subalternes n’obéissant pas au diktat de l’expertise, les savoirs des populations sont dévalorisés et disqualifiés. Par ailleurs, les modalités associées à l’acquisition des compétences anthropologiques, à travers la socialisation disciplinaire, ne font pas l’objet d’une analyse critique. Comme le soulignent encore Escobar et Restrepo, « la formation professionnelle est certainement l’un des mécanismes ayant le plus grand impact sur les subjectivités anthropologiques et dans l’incorporation de ce qui est pensable et faisable. Étudier la manière, les lieux et les personnes avec qui se forment les nouvelles générations d’anthropologues, mais également la manière dont elles s’inscrivent dans leur travail professionnel, permet de comprendre les dynamiques de consolidation, confrontation et dissolution des hégémonies en anthropologie » (2009, p. 88), et qui influencent les centres périphériques. L’étude des stratégies liées à la professionnalisation anthropologique ne peut non plus faire l’économie de l’analyse des normes liées à l’évaluation des projets de recherche et des publications qui contribuent à imposer des perspectives dominantes. L’organisation des anthropologies subalternes demande aussi à être mieux comprise en menant des recherches sur leurs rapports avec le monde académique, la structuration de leur univers épistémologique, théorique et pratique et leur retentissement sur la discipline anthropologique. La notion de colonialité oblige donc à un exercice de réflexivité qui peut aider à cerner les stratégies politiques et intellectuelles privilégiées dans les disciplines anthropologiques ainsi que les résistances et les obstacles qui empêchent le plein déploiement de leurs projets et de leurs expressions plurielles et l’établissement d’une « anthropologie du monde » qui tient compte de la diversité des épistémologies et qui s’interroge sur les enjeux linguistiques liés à sa construction (Lema Silva 2016). Cette approche originale est soutenue par le Grupo Modernidad /Colonialidad ( Pachon Soto 2008) et le réseau d’études décoloniales (reseaudecolonial.org) dont les travaux sont diffusés par sa Revue d’études décoloniales.
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Diasio, Nicoletta. "Frontière." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.033.

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Abstract:
L'anthropologie en tant que discipline scientifique s'est institutionnalisée de manière concomitante à l'affirmation de l'État-nation, aux entreprises coloniales et au souci politique de comprendre et gérer ces diversités censées menacer la cohésion sociale et la légitimité des institutions centrales: 'paysans', 'criminels', 'sauvages', 'indigènes' deviennent à la fois des objets de connaissance et de régulation. La question de la frontière s'est donc posée à double titre : à l'intérieur, dans la démarcation entre cultures savantes et cultures populaires, entre « modernité » et « survivances folkloriques », entre majorité et minorités, et à l'extérieur, dans le rapport aux sujets coloniaux. Toutes les anthropologies ont ainsi face au rapport « centre-périphérie », avec le souci de donner voix à des populations inécoutées, même si parfois cette opération a contribué à les constituer comme « autres ». Mais l'anthropologie a également contribué à montrer le caractère dynamique des frontières, leur épaisseur dense de toutes les potentialités du désordre, de l'informel (Van Gennep 1922; Douglas 1966; Turner 1969) et de la créativité culturelle (→) : en définissant les limites d'un système ou d'un monde, la frontière peut devenir le centre d'un autre. Une buffer-zone peut se constituer en État; dans les friches urbaines des quartiers, des sociabilités, des rituels inédits prennent forme; dans les frontières se donne à voir le caractère non essentialiste, négocié et performatif des identifications ethniques (Barth 1969). Le transnationalisme, la déterritorialisation, les flux de personnes, technologies, finances, imaginaires, marchandises accentuent ce processus et engendrent des réalités segmentées (Appadurai 1996): fractures et frontières dessinent des zones de contact (Pratt 1992) où le jeu des interactions produit aussi bien des pratiques et des imaginaires spécifiques, que des conflits et des relations de pouvoir. Par les frontières, le pouvoir se rend visible que ce soit par des stratégies de définition du centre, que par leur corollaire, la mise en marge et la création de discontinuités : « Une anthropologie des frontières analyse comment nations, groupes ethniques, religions, États et d'autres forces et institutions se rencontrent et négocient les conditions réciproques, dans un territoire où toutes les parties en cause s'attendent à rencontrer l'autre, un autre de toute manière construit par nous » (Donnan et Wilson, 1998 : 11). Pour les populations jadis colonisées, migrantes ou diasporiques, vivre la frontière, la porter en soi, constitue le jalon de stratégies identitaires et donne accès à un espace tiers (→) où on compose entre les enracinements à une patrie déterritorialisée et de nouvelles appartenances (Bhabha 1994; Pian 2009). Ce sujet qui se construit dans une situation de frontière n’est toutefois pas la prérogative de populations déplacées. Comme nous le rappelle Agier (2013), il constitue le soubassement d’une condition cosmopolite, au cœur de laquelle, la frontière devient l’espace, le temps et le rituel d’une relation. La frontière est centrale car elle nous rappelle concrètement qu’il n’y a pas de monde commun sans altérité : « pour l’anthropologie de la condition cosmopolite, il s’agit de transformer l’étranger global, invisible et fantomatique, celui que les politiques identitaires laissent sans voix, en une altérité proche et relative » (Agier 2013 : 206). Dans cette anthropologie qui déjoue le piège identitaire (Brubaker et Cooper 2000) et le refus de l’autre, connaissance et reconnaissance (→) vont ensemble. Cette liminarité féconde est au cœur d'une anthropologie non-hégémonique. Mais loin d'en constituer uniquement un objet d'étude, elle désigne également une posture épistémologique. Elle nous invite à déplacer le regard du centre aux marges des lieux de production intellectuelle, à en interroger la créativité, à analyser comment les frontières entre savoirs sont reformulées et comment elles sont mises en œuvre dans les pratiques de recherche. Ce décentrement interroge différents niveaux: un déplacement géographique qui implique une connaissance et une valorisation de ce qui se fait en-dehors des foyers conventionnels de production et de rayonnement scientifique de la discipline. Ces productions sont parfois peu connues en raison d'une difficile compréhension linguistique, à cause d'une rareté d'échanges liée à des contextes de répression politique, ou encore par l'accès difficile au système de l'édition. Un déplacement du regard en direction de ce qui est produit en-dehors des frontières des institutions universitaires et académiques, la professionnalisation de la discipline impliquant un essaimage des anthropologues dans les associations, dans les ONG, dans les entreprises, dans les administrations publiques. Comment, compte tenu des exigences de rigueur théorique et méthodologique de la discipline, ces productions en marge des centres de recherche institués, participent au renouvellement et à la revitalisation de l'ethnologie? Une anthropologie non hégémonique s'interroge également sur les sujets frontières de la discipline: elle est là où les limites bougent, là où une frontière en cache une autre, où les conflits éclatent, auprès d'interlocuteurs à qui le savoir officiel a longtemps nié la légitimité de parole et de subjectivité. Elle questionne une autre opération de bornage interne à sa constitution : une discipline ne se reconnaît pas uniquement pour ce qu'elle accepte à l'intérieur de ses frontières, mais aussi par ce qu'elle rejette et reformule. Ces processus d'inclusion, de purification et de catégorisation donnent lieu à des configurations spécifiques et constituent un analyseur des spécificités intellectuelles locales. Leur analyse permet aussi de s'interroger sur ces situations de croisement entre savoirs favorisant l'innovation scientifique. La tension entre anthropologies centrales et périphériques rejoint enfin la question de l'hégémonie dans les rapports entre sciences, avec tout ce que cela implique en termes de légitimité et de reconnaissance: ainsi l'opposition entre sciences 'dures' et 'molles', les paradigmes qui inspirent les dispositifs d'évaluation disciplinaire, les hégémonies linguistiques.
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Koeune, Jean-Claude. "Numéro 8 - mars 2003." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco.v1i0.16213.

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Abstract:
En quelques années les banques occidentales - le groupe belge KBC en tête - ont envahi en force les pays d'Europe centrale et orientale, tout particulièrement ceux qui doivent entrer bientôt dans l'Union européenne. Selon la Banque Centrale Européenne, plus des deux tiers du système bancaire de ces pays sont maintenant dans des mains étrangères qui contrôlent plus de la moitié des quelques 300 banques commerciales de cette région d'Europe.&#x0D; Trois facteurs ont attiré vers l'Est les banquiers d'Europe occidentale : en premier lieu, un grand potentiel de développement du secteur financier, compte tenu de la perspective de rattrapage économique global que ces pays offrent à terme et de la faible importance de ce secteur dans l'économie au départ; en second lieu, la possibilité, étant donné ces conditions de départ, d'y acquérir une part de marché significative avec un investissement limité, argument souvent invoqué par les dirigeants de KBC à l'appui de leur stratégie d'ouverture à l'Est d'un "second marché domestique"; en troisième lieu, une possibilité intéressante de diversification géographique des actifs bancaires, particulièrement à un moment où la croissance s'essouffle et où les marchés bancaires paraissent saturés en Europe occidentale.&#x0D; Les pays candidats à l'Union européenne offrent donc aux banquiers de celle-ci des marchés prometteurs. Mais ces promesses ne seront tenues qu'à mesure que les pays en question se développeront et réussiront leur intégration économique, financière et finalement monétaire dans l'Union européenne. Or ceci requiert absolument que s'épanouisse chez eux un secteur financier solide et performant : c'est une condition nécessaire à la fois pour obtenir un développement économique soutenu, pour réaliser l'un des "critères de Copenhague", à savoir une économie de marché viable et capable de faire face à la pression de la concurrence sur le marché intérieur, et enfin pour atteindre le degré de stabilité monétaire et financière indispensable si l'on veut satisfaire aux "critères de Maastricht" et accéder à l'union monétaire.&#x0D; La réalisation de ce potentiel ne va pas de soi pour des pays à peine sortis des affres de la transition vers une économie de marché. Celle-ci, dans le domaine bancaire, fut particulièrement délicate et parsemée d'embûches. Lorsque l'économie était dirigée, une seule banque d'Etat - éventuellement nantie de quelques filiales spécialisées - assurait à la fois la fonction monétaire d'une banque centrale et les fonctions financières des banques commerciales. Cette "monobanque" octroyait des crédits selon les directives du pouvoir central, à un taux d'intérêt symbolique couvrant ses frais d'administration. Elle ne formait donc aucunement ses gestionnaires au métier de banquier, ni n'exerçait la fonction disciplinaire qui aurait pu susciter de meilleures performances dans les entreprises clientes. Une bonne partie des crédits accordés dans ces conditions se sont donc avérés non-performants dès le moment où des critères comptables plus rigoureux furent d'application.&#x0D; Avec l'effacement du communisme, une première réforme a scindé la monobanque en deux niveaux distincts : une banque centrale chargée de la politique monétaire, et des banques (publiques au départ) assumant les fonctions normales des banques commerciales. Mais celles-ci, peu préparées à leur nouveau métier, ont continué d'appliquer les us et coutumes de l'"ancien régime". En outre, dans un secteur financier privé bourgeonnant, encouragées par des régimes trop libéraux en matière d'agrément bancaire, de nouvelles banques dépourvues d'expérience commerciale ont proposé des financements sans discrimination.&#x0D; De la sorte, le problème des crédits non-performants, tout en ayant son origine dans l'ère de l'économie dirigée, a pris une grande ampleur dans les années qui ont suivi les premières réformes. Pour l'année 2000 encore, la Deutsche Bank a estimé la proportion de crédits non-performants dans le total des crédits bancaires à 15 % en moyenne pour les dix pays candidats d'Europe centrale et orientale, allant de 2 % en Estonie à 35 % en Roumanie.&#x0D; Dans cet environnement à la fois fragile et périlleux, les banques étrangères ont apporté trois choses essentielles : en premier lieu, des capitaux qui ont représenté une part importante des flux d'investissement étrangers directs dans ces pays (le groupe KBC seul y a investi € 2,9 milliards); en second lieu, une culture et des pratiques de discipline financière et de gestion des risques qui, sans elles, auraient sans doute été beaucoup plus lentes à se développer : grâce aux banques étrangères, le secteur bancaire de ces pays a pu importer rapidement la crédibilité qui lui manquait; enfin, dans un environnement où la capacité institutionnelle de régulation et de contrôle des banques était faible, les banques étrangères y ont suppléé, en garantissant les engagements de leurs filiales et en supervisant leurs activités, ce qui revenait en quelque sorte à privatiser tant la fonction de prêteur en dernier ressort que les missions de contrôle.&#x0D; L'invasion de l'Europe centrale et orientale par les banques étrangères a donc contribué de manière importante à y stabiliser et renforcer le secteur financier mais rencontre maintenant certains obstacles : d'une part, le terrain est devenu relativement encombré et les marchés bancaires sont de plus en plus concurrentiels, ce dont bénéficie la clientèle des banques sur place mais qui a d'ores et déjà conduit certaines banques étrangères, dont les acquisitions ne s'étaient pas inscrites dans une stratégie claire et de long terme, à jeter le gant et quitter le marché. D'autre part, apparaît dans certains pays - on l'a vu notamment en Slovénie - une résistance politique et sociale à voir le secteur bancaire passer sous contrôle étranger. Mais la méfiance est peut-être moins grande lorsque la banque étrangère est issue d'un petit pays, avec lequel on n'a en outre pas de contentieux important dans l'histoire du vingtième siècle : c'est en tout cas ce qu'ont affirmé à plusieurs reprises les dirigeants de KBC.&#x0D; Malgré la présence massive des banques étrangères ainsi que des progrès inégaux mais réels dans la voie des réformes institutionnelles du secteur bancaire, le degré d'intermédiation bancaire en Europe centrale et orientale est encore relativement faible. Mesurant cette intermédiation par l'encours du crédit au secteur privé rapporté au PIB, la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) observe dans une étude récente que ce ratio est généralement inférieur à ce qu'il devrait être compte tenu du niveau de développement économique atteint. En particulier, l'accès des PME au crédit bancaire reste difficile, principalement parce qu'elles répondent rarement aux critères relativement rigides utilisés par les banques pour l'octroi de crédit, et ceci bride incontestablement le potentiel de développement économique et social dans ces pays.&#x0D; Néanmoins, la BERD constate, au moyen d'une analyse économétrique fouillée portant sur plusieurs centaines de banques de la région, que, toutes autres choses étant égales, la part des banques étrangères dans le total des actifs bancaires d'un pays influence positivement l'octroi de crédit bancaire au secteur privé par toutes les banques de ce pays : ceci reflète probablement, selon la BERD, l'impact positif de la présence de banques étrangères dans le marché du crédit aux entreprises, en raison de la pression concurrentielle que cette présence suscite sur les marges dans les activités bancaires à moindre risque, et de par la dissémination à l'ensemble du système bancaire de ce qu'elle apporte en termes de technologie et qualifications bancaires, et de gamme élargie de produits financiers et instruments de crédit.&#x0D; Ainsi, dans leur "marche vers l'Est", les banquiers européens ont été appelés à créer collectivement, eux-mêmes, les conditions du succès de leur entreprise.
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Koeune, Jean-Claude. "Numéro 8 - mars 2003." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco2003.03.01.

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Abstract:
En quelques années les banques occidentales - le groupe belge KBC en tête - ont envahi en force les pays d'Europe centrale et orientale, tout particulièrement ceux qui doivent entrer bientôt dans l'Union européenne. Selon la Banque Centrale Européenne, plus des deux tiers du système bancaire de ces pays sont maintenant dans des mains étrangères qui contrôlent plus de la moitié des quelques 300 banques commerciales de cette région d'Europe.&#x0D; Trois facteurs ont attiré vers l'Est les banquiers d'Europe occidentale : en premier lieu, un grand potentiel de développement du secteur financier, compte tenu de la perspective de rattrapage économique global que ces pays offrent à terme et de la faible importance de ce secteur dans l'économie au départ; en second lieu, la possibilité, étant donné ces conditions de départ, d'y acquérir une part de marché significative avec un investissement limité, argument souvent invoqué par les dirigeants de KBC à l'appui de leur stratégie d'ouverture à l'Est d'un "second marché domestique"; en troisième lieu, une possibilité intéressante de diversification géographique des actifs bancaires, particulièrement à un moment où la croissance s'essouffle et où les marchés bancaires paraissent saturés en Europe occidentale.&#x0D; Les pays candidats à l'Union européenne offrent donc aux banquiers de celle-ci des marchés prometteurs. Mais ces promesses ne seront tenues qu'à mesure que les pays en question se développeront et réussiront leur intégration économique, financière et finalement monétaire dans l'Union européenne. Or ceci requiert absolument que s'épanouisse chez eux un secteur financier solide et performant : c'est une condition nécessaire à la fois pour obtenir un développement économique soutenu, pour réaliser l'un des "critères de Copenhague", à savoir une économie de marché viable et capable de faire face à la pression de la concurrence sur le marché intérieur, et enfin pour atteindre le degré de stabilité monétaire et financière indispensable si l'on veut satisfaire aux "critères de Maastricht" et accéder à l'union monétaire.&#x0D; La réalisation de ce potentiel ne va pas de soi pour des pays à peine sortis des affres de la transition vers une économie de marché. Celle-ci, dans le domaine bancaire, fut particulièrement délicate et parsemée d'embûches. Lorsque l'économie était dirigée, une seule banque d'Etat - éventuellement nantie de quelques filiales spécialisées - assurait à la fois la fonction monétaire d'une banque centrale et les fonctions financières des banques commerciales. Cette "monobanque" octroyait des crédits selon les directives du pouvoir central, à un taux d'intérêt symbolique couvrant ses frais d'administration. Elle ne formait donc aucunement ses gestionnaires au métier de banquier, ni n'exerçait la fonction disciplinaire qui aurait pu susciter de meilleures performances dans les entreprises clientes. Une bonne partie des crédits accordés dans ces conditions se sont donc avérés non-performants dès le moment où des critères comptables plus rigoureux furent d'application.&#x0D; Avec l'effacement du communisme, une première réforme a scindé la monobanque en deux niveaux distincts : une banque centrale chargée de la politique monétaire, et des banques (publiques au départ) assumant les fonctions normales des banques commerciales. Mais celles-ci, peu préparées à leur nouveau métier, ont continué d'appliquer les us et coutumes de l'"ancien régime". En outre, dans un secteur financier privé bourgeonnant, encouragées par des régimes trop libéraux en matière d'agrément bancaire, de nouvelles banques dépourvues d'expérience commerciale ont proposé des financements sans discrimination.&#x0D; De la sorte, le problème des crédits non-performants, tout en ayant son origine dans l'ère de l'économie dirigée, a pris une grande ampleur dans les années qui ont suivi les premières réformes. Pour l'année 2000 encore, la Deutsche Bank a estimé la proportion de crédits non-performants dans le total des crédits bancaires à 15 % en moyenne pour les dix pays candidats d'Europe centrale et orientale, allant de 2 % en Estonie à 35 % en Roumanie.&#x0D; Dans cet environnement à la fois fragile et périlleux, les banques étrangères ont apporté trois choses essentielles : en premier lieu, des capitaux qui ont représenté une part importante des flux d'investissement étrangers directs dans ces pays (le groupe KBC seul y a investi € 2,9 milliards); en second lieu, une culture et des pratiques de discipline financière et de gestion des risques qui, sans elles, auraient sans doute été beaucoup plus lentes à se développer : grâce aux banques étrangères, le secteur bancaire de ces pays a pu importer rapidement la crédibilité qui lui manquait; enfin, dans un environnement où la capacité institutionnelle de régulation et de contrôle des banques était faible, les banques étrangères y ont suppléé, en garantissant les engagements de leurs filiales et en supervisant leurs activités, ce qui revenait en quelque sorte à privatiser tant la fonction de prêteur en dernier ressort que les missions de contrôle.&#x0D; L'invasion de l'Europe centrale et orientale par les banques étrangères a donc contribué de manière importante à y stabiliser et renforcer le secteur financier mais rencontre maintenant certains obstacles : d'une part, le terrain est devenu relativement encombré et les marchés bancaires sont de plus en plus concurrentiels, ce dont bénéficie la clientèle des banques sur place mais qui a d'ores et déjà conduit certaines banques étrangères, dont les acquisitions ne s'étaient pas inscrites dans une stratégie claire et de long terme, à jeter le gant et quitter le marché. D'autre part, apparaît dans certains pays - on l'a vu notamment en Slovénie - une résistance politique et sociale à voir le secteur bancaire passer sous contrôle étranger. Mais la méfiance est peut-être moins grande lorsque la banque étrangère est issue d'un petit pays, avec lequel on n'a en outre pas de contentieux important dans l'histoire du vingtième siècle : c'est en tout cas ce qu'ont affirmé à plusieurs reprises les dirigeants de KBC.&#x0D; Malgré la présence massive des banques étrangères ainsi que des progrès inégaux mais réels dans la voie des réformes institutionnelles du secteur bancaire, le degré d'intermédiation bancaire en Europe centrale et orientale est encore relativement faible. Mesurant cette intermédiation par l'encours du crédit au secteur privé rapporté au PIB, la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) observe dans une étude récente que ce ratio est généralement inférieur à ce qu'il devrait être compte tenu du niveau de développement économique atteint. En particulier, l'accès des PME au crédit bancaire reste difficile, principalement parce qu'elles répondent rarement aux critères relativement rigides utilisés par les banques pour l'octroi de crédit, et ceci bride incontestablement le potentiel de développement économique et social dans ces pays.&#x0D; Néanmoins, la BERD constate, au moyen d'une analyse économétrique fouillée portant sur plusieurs centaines de banques de la région, que, toutes autres choses étant égales, la part des banques étrangères dans le total des actifs bancaires d'un pays influence positivement l'octroi de crédit bancaire au secteur privé par toutes les banques de ce pays : ceci reflète probablement, selon la BERD, l'impact positif de la présence de banques étrangères dans le marché du crédit aux entreprises, en raison de la pression concurrentielle que cette présence suscite sur les marges dans les activités bancaires à moindre risque, et de par la dissémination à l'ensemble du système bancaire de ce qu'elle apporte en termes de technologie et qualifications bancaires, et de gamme élargie de produits financiers et instruments de crédit.&#x0D; Ainsi, dans leur "marche vers l'Est", les banquiers européens ont été appelés à créer collectivement, eux-mêmes, les conditions du succès de leur entreprise.
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Hébert, Martin. "Paix." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.088.

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Abstract:
Une préoccupation pour la réalisation empirique de la paix traverse le discours disciplinaire anthropologique. Ses racines sont profondes et multiples, mais convergent en un ensemble de questions situées à l’intersection entre la recherche de terrain, la philosophie politique et l’engagement pratique. A-t-il déjà existé des sociétés humaines vivant en paix? Quelles sont les conditions permettant, ou ayant permis, l’existence de cette paix? Est-il possible d’entrevoir un chemin vers la paix pour les sociétés contemporaines? On comprendra rapidement que ces questions sont indissociables de la définition même donnée au concept de paix. Intuitivement, nous pouvons comprendre la paix comme un « souhaitable » individuel et collectif. Bien entendu, une telle formulation est insatisfaisante pour l’analyse ou pour guider l’action. Mais avant de la préciser davantage il faut prendre la mesure de la puissance de la notion de paix en tant que référent vide, en tant que réceptacle dans lequel ont été versées les aspirations les plus diverses. La quête de la « paix » a été invoquée pour justifier tant les actions nobles que les actions exécrables de l’histoire. Ce constat pourrait facilement mener à penser que le terme est peu utile dans le cadre d’une discussion sérieuse portant sur les finalités humaines. Cependant, c’est justement le caractère polysémique du mot « paix », doublé du fort investissement normatif dont il fait l’objet, qui lui donnent sa prégnance politique. Comme n’importe quelle autre notion, celle de paix est l’enjeu de luttes de sens. Mais définir la « paix », c’est définir le domaine du souhaitable, du possible, du raisonnable; c’est intervenir directement sur l’horizon des aspirations humaines. Il n’est donc guère surprenant que les tentatives visant à fixer le sens de ce mot soient abondantes, souvent contradictoires entre elles et généralement convaincues de leur légitimité. L’ethnographie participe de diverses manières au travail de définition de la paix. Par exemple, l’ethnographie a joué – et semble parfois tentée de continuer de jouer – un rôle important dans la reproduction du paradigme édénique. Dans cette conception, la paix est comprise à la fois comme une absence de violence interpersonnelle et une régulation harmonieuse des conflits dans la société. Les représentations idylliques de telles sociétés dites « en paix » (Howell et Willis 1989) témoignent d’une tentation dans certains écrits ethnographiques d’idéaliser des sociétés traditionnelles, précoloniales, ou en résistance. Elles participent d’un travail de critique très ancien qui s’opère par contraste, procédé par lequel l’ « Autre » ethnographique est posé comme l’antithèse d’un monde (moderne, capitaliste, colonial, écocide, patriarcal, etc.) dénoncé comme aliéné et violent. L’anthropologie a souvent été prise à partie pour avoir employé une telle stratégie discursive opposant les « sociétés en paix » aux sociétés mortifères. Il faut noter, cependant, que ces remontrances participent elles aussi à la lutte de sens dont l’enjeu est la définition de la notion de paix. Les apologues du colonialisme, par exemple, utilisaient leur propre stratégie de critique par contraste : les lumineux principes (euro-centriques, libéraux, entrepreneuriaux) supposément aux fondements de la prospérité universelle viendraient supplanter les « ténèbres » locales dans ce que Victor Hugo (1885) a décrit comme la « grande marche tranquille vers l’harmonie, la fraternité et la paix » que serait pour lui l’entreprise coloniale en Afrique. Nous glissons ici dans une autre définition de la « paix » ayant joué un rôle important dans l’histoire de l’anthropologie, soit la pacification. Ici, la paix n’est pas un état observable dans les sociétés ethnographiées, mais plutôt un résultat à produire par une intervention politique, incluant militaire. La naïveté de la « grande marche tranquille » d’une Histoire par laquelle l’humanité cheminerait inéluctablement vers une convergence dans des valeurs euro-centriques communes se dissipe ici. Elle fait place à des positions qui établissent leur autorité énonciative en se présentant comme « réalistes », c’est-à-dire qu’elles rejettent l’image édénique de la paix et se rangent à l’idée que la violence est le fondement du politique. Dans cette perspective, la définition de la paix serait la prérogative de ceux qui peuvent l’imposer. La « paix » se confond alors avec l’ordre, avec la répression des conflits sociaux et, surtout, avec un acte de prestidigitation sémantique par lequel les violences faisant avancer les ambitions hégémoniques cessent d’être vues comme violences. Elles deviennent des opérations, des interventions, des mesures, voire des politiques entreprises au nom de la « paix sociale ». On le sait, l’anthropologie a fait plus que sa part pour faciliter les pacifications coloniales. Par son rôle dans des politiques nationales telles l’indigénisme assimilationniste, elle a également contribué à des « projets de société » visant l’unification de populations hétérogènes sous l’égide du nationalisme, du capitalisme et de la docilité aux institutions dominantes. Après la seconde guerre mondiale, il n’a pas non plus manqué d’anthropologues prêtes et prêts à s’associer aux entreprises de pacification/stabilisation par le développement et par l’intégration de populations marginales à l’économie de marché. Dans la plupart des cas, l’anthropologie a été instrumentalisée pour réduire le recours à la violence physique directe dans les entreprises de pacification, proposant des approches moins onéreuses et plus « culturellement adaptées » pour atteindre les mêmes objectifs d’imposition d’un ordre exogène à des sociétés subalternes. Un point tournant dans la critique de la pacification a été le dévoilement de l’existence du projet Camelot dans la seconde moitié des années 1960 (Horowitz 1967). Cette vaste opération mise sur pied par le gouvernement américain visait à engager des spécialistes des sciences sociales pour trouver des moyens d’influencer les comportements électoraux en Amérique latine. Cette initiative visait à faire passer à l’ère de la technocratie les stratégies « civiles » de pacification coloniales développées en Afrique dans les années 20-30 et en Indochine dans les années 50. Outre la dénonciation par les anthropologues nord-américains et européens de cette collusion entre les sciences sociales et impérialisme qui s’est encore illustrée dans le sud-est asiatique pendant la guerre du Vietnam (Current Anthropology 1968), la réponse critique face au dévoilement du projet Camelot fut, notamment, de déclencher une réflexion profonde en anthropologie sur la frontière entre la paix et la guerre. Même si le recours à la manipulation psychologique, économique, politique, et diplomatique n’impliquait pas nécessairement, en lui-même, de violence physique directe il devenait impératif de théoriser les effets de violence produits par cette stratégie (Les Temps Modernes 1970-1971). Si l’idée que certaines « paix » imposées peuvent être éminemment violentes fut recodifiée et diffusée par des chercheurs du Nord à la fin des années 1960, elle était déjà bien en circulation au Sud. Frantz Fanon (1952) mobilisait le concept d’aliénation pour désigner les effets des violences symboliques, épistémologiques et culturelles des systèmes coloniaux. Gustavo Guttiérez (1971), impliqué dans le développement de la théologie de la libération en Amérique latine, parlait pour sa part de « violence institutionnalisée » dans les systèmes sociaux inéquitables. Sous leur forme la plus pernicieuse ces violences ne dépendaient plus d’une application constante de force physique directe, mais s’appuyaient sur une « naturalisation » de la domination. Dans ce contexte, il devenait clair que la notion de paix demandait une profonde révision et exigeait des outils permettant de faire la distinction entre la pacification aliénante et une paix fondée sur la justice sociale. Travaillant à cette fin, Johan Galtung (1969) proposa de faire la différence entre la paix « négative » et la paix dite « positive ». La première renvoie à l’absence de violence physique directe. Elle est une condition considérée comme nécessaire mais de toute évidence non suffisante à une paix significative. Déjà, des enjeux définitionnels importants peuvent être soulevés ici. Une société en paix doit-elle éliminer les sports violents? Les rituels violents? Les représentations artistiques de la violence? Qu’en est-il de la violence physique directe envers les non-humains? (Hébert 2006) La paix positive est une notion plus large, pouvant être rapprochée de celle de justice sociale. Les anthropologues ont tenté de la définir de manière inductive en proposant des études empiriques de deux types. Dans un premier temps, il s’est agi de définir diverses formes de violences autres que physique et directe (telles les violences structurelles, symboliques, épistémiques, ontologiques, etc.) et poser la paix positive comme le résultat de leur élimination. Par contre, les limites de cette « sombre anthropologie » (Ortner 2016) ont appelé des recherches complémentaires, plutôt centrées sur la capacité humaine à imaginer et instituer de nouvelles formes sociales dépassant les violences perçues dans les formes passées. L’idée d’une paix stable, définitive et hors de l’histoire – en d’autres mots édénique – disparaît ici. Elle est remplacée par des processus instituants, constamment examinés à l’aune de définitions de la violence qui, elles-mêmes, sont en transformation constante. La définition de la paix demeure l’enjeu de luttes de sens. Ces dernières se résolvent nécessairement dans des rapports politiques concrets, situés historiquement et sujets à changement. Les travaux anthropologiques ne font pas exception et sont pleinement engagés dans la production politique de ces définitions. Mais l’anthropologie de la paix participe également de la réflexivité que nous pouvons avoir tant face aux définitions cristallisées dans nos institutions que face à celles qui se proposent des les remplacer.
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Gélard, Marie-Luce. "Sens." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.061.

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Abstract:
L’anthropologie sensorielle, autrement nommée anthropologie des sens, anthropologie du sensible ou anthropologie des sensations est un domaine de recherche récent (Gélard: 2016). Car, si l’étude des sens figure déjà dans les ethnographies les plus classiques, elle apparaît rarement comme un objet d’étude en soi. L’histoire de la discipline illustre des thématiques afférentes telle l’anthropologie du corps, des émotions ou des sentiments ainsi que la philosophie des odeurs. Mais l’anthropologie sensorielle, celle des usages et des langages des sens reste le parent pauvre des études. Or, depuis quelques années, les sens font leur apparition dans des recherches en sciences humaines mais de manière encore secondaire ou marginale, les sens sont toujours associés à un autre thème (l’art, les techniques audiovisuelles, etc.). Ce sont surtout les historiens qui ont développé ces orientations de recherches nouvelles sur les expressions et manifestations sensorielles. L’anthropologie historique des sens s’est déployée depuis les écrits fondateurs de Lucien Febvre (1941 et 1942) avec plus tard l’histoire des sensibilités (Corbin, 1990) et la restitution des univers sensoriels sonores et odorants (Corbin 1982). Des univers qui comptent parmi les grands principes de mise en ordre du monde comme le rappelle l’historien Christophe Granger (2014). Notons la création en 2016 de la très belle revue Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales. Outre-Atlantique les études anthropologiques se sont développées autour des sens, dès le début des années 1990 (Classen: 1993, 1994 et Howes: 1991). Les recherches s’y institutionnalisent avec le groupe Sensory Studies(Condordia University), la revue The Senses and Society et le Sensory Ethnography Lab (Havard University). Notons à propos de ce dernier, les liens entre sens et arts, notamment visuels qui y sont très développés au détriment d'études plus orientées vers une anthropologie sociale des sens et de leurs usages. En 1990, la revue canadienne, Anthropologie et Sociétés y consacre un numéro pionnier (Howes, ed. 1990) intitulé « Les 'cinq sens' ». Ailleurs, en France notamment, les études sur les sens sont davantage dispersées et se limitent souvent au domaine du biologique et des sciences naturelles. Les sciences cognitives et les neurosciences s’en emparent mais elles cantonnent l’analyse au réalisme cognitif occidental et à ses a priori sur la perception sensorielle. L’écologie de la perception se déploie ensuite avec les travaux de T. Ingold (2000). Mais le brouillage disciplinaire est fort et l’anthropologie sensorielle basée sur des études de terrain et des ethnographies détaillées reste fragmentée - à quelques exceptions près : David Le Breton (2006a) et François Laplantine (2005) - par exemple. Les études sensorielles menées par des anthropologues vont s’attacher à l’analyse d’un seul sens, par exemple l’odorat (depuis les travaux de Detienne, 1972) et ceux de la philosophie des odeurs, le goût (Dupire, 1987), le sonore (Feld, 1982) et plus rarement le toucher (revue Terrain). Or, la « poly-sensorialité » (Corbin, 1995), « l’esprit multisensoriel » (Howes, 2010)), « l’intersensorialité » (Candau, 2010) ou la « conjugaison des sens » (Le Breton, 2006b) permettent une autre voie d’accès à la compréhension des systèmes sensoriels, le primat d’un sens sur un autre ou l’association entre sens et valeurs individuelles et sociales diffèrent selon les cultures. C’est cette diversité qu’il convient de mettre à jour. Ainsi, la mobilisation des sens apparaît comme une forme de communication non verbale, corporelle et sensorielle. Accéder à la compréhension des ces manifestations sensorielles suppose une connaissance approfondie et intime des sociétés. L’ethnographie illustre cette nécessaire et indispensable connaissance, en voici un exemple. Dans la société saharienne de Merzouga (Sud-Est marocain), la présence d’homme et de femme dans un espace donné détermine des comportements d’évitements qui sont sous-tendus par la capacité de chacun à émettre des signes, plus ou moins directs, de sa propre présence. Hommes et femmes communiquent souvent sans avoir recours au langage oral jugé mal adapté aux règles de la pudeur. Ainsi, les rencontres donnent lieu à des manifestations sensorielles discrètes (odorantes et sonores). Ces messages non verbaux permettent de comprendre des univers trop souvent observés de l’extérieur, donnant lieu à des analyses réductrices qui ignorent ces attentions mutuelles. Ainsi la manifestation sonore de soi, à l’intérieur des maisons est un élément quotidien important. Les femmes portent un voile de tête agrémenté de pastilles d’aluminium - qui produisent un tintement lorsque le corps est en mouvement - ces pastilles peuvent êtres rendues plus ou moins sonores selon les circonstances. Ces sons sont identifiés par tous comme des manifestations sonores féminines. Il est ainsi possible de révéler sa présence, d’une pièce à l’autre par exemple évitant ainsi une confrontation physique qui mettrait chacun mal à l’aise. La discrétion et le calme sont des qualités personnelles reconnues et indispensables, il est inconvenant d’élever la voix - crier est compris comme la perte du contrôle de soi - il faut dans les circonstances hasardeuses d’une rencontre, surtout à l’intérieur des habitations, avoir l’élégance de « faire du bruit sans en faire ». À l’opposé un homme qui pénètre dans une maison s’arrange pour faire du bruit, secouer brutalement ses clés, frapper avec vigueur sur la porte d’entrée en fer, ou même crier pour interpeller les occupants. Ces entrées bruyantes des hommes sont attendues comme des signaux de présence et d’identification. Dans d’autres cas, ce sont les activités plus ou moins sonores qui vont informer de la présence de femmes dans les cours intérieures. Un bon exemple est l’une des tâches quotidiennes qui consiste à briser un à un les noyaux des dattes destinés aux animaux au moyen d’un broyeur de pierre qui produit un son sourd spécifique, reconnaissable par tous, son qui informe de la présence d’une ou de plusieurs femmes à l’intérieur de l’habitation. Cette tâche répétitive et ennuyeuse étant le plus souvent réalisée collectivement. Tout homme est ainsi informé de la présence de femmes assemblées en collectif ; il peut remettre sa visite à plus tard, et continuer son chemin. Ces manifestations sensorielles par le biais de micro-activités présentent une ethnographie des sens où les sons (d’autres sens également) informent sur les univers culturels. Ainsi, l’étude des sens et des univers sensoriels sont des outils majeures d’appréciation des sociétés et des cultures. Penser les sens et se dégager de nos propres préjugés sensoriels reste une démarche délicate et complexe, indispensable à la connaissance et à l’appréhension de l’autre. Il convient naturellement de s’intéresser aux pratiques des individus et non de projeter des modèles sensoriels exogènes. La culture occidentale évoque l’existence de « cinq » sens et éventuellement d’un sixième (celui du cœur moral et spirituel) mais ceci n’est nullement partagé par toutes les sociétés. Les hiérarchies sensorielles renseignent aussi sur la manière dont les individus perçoivent le monde environnant. C’est ce décryptage des sens, du senti et du ressenti qui apporte des clés d’analyses. Au final, les sens ne sont plus seulement un objet de recherche mais une démarche épistémologique principale où le sensible se convertit en intelligibilité du monde. Le champ d’étude et de comparaison qui s’ouvre à l’anthropologie sensorielle est de ce fait considérable. Cette notice se limite à l’évocation d’un courant de recherche nouveau, aussi les références citées ne prétendent nullement faire un tour d’horizon exhaustif de l’anthropologie sensorielle mais donne au lecteur quelques orientations majeures.
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Muller, Bernard. "Scène." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.057.

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Abstract:
La notion de scène s’avère être un outil descriptif très utile pour l’anthropologie sociale ou culturelle, et cela malgré - ou grâce- au flou conceptuel qui l’entoure. La puissance heuristique de la « scène » (avec ou sans parenthèses), véritable levier méthodologique, va bien au-delà des questions inhérentes au spectacle auquel il serait regrettable de la restreindre. Le cheminement de la notion de scène dans le champ de l’anthropologie relate à ce titre le changement de cap méthodologique pris par les sciences sociales et humaines dans la première moitié du XXe siècle et plus systématiquement dans les années 1970 (Clifford 1985), suite aux secousses épistémologiques post-modernes dont les répliques se font toujours sentir aujourd’hui (Lyotard 1979 ;Latour et Woolgar 1979). Anthropologue avant l’heure, William Shakespeare (1623) fut le premier à donner le ton avec son plus que fameux « All the world’s a stage, And all the men and women merely players » (« Le monde entier est une scène, hommes et femmes, tous, n’y sont que des acteurs»), sensible déjà aux ressemblances entre le jeu (de scène) et le fait social, tous deux également traversés - mais depuis des angles différents – par la nature des sentiments et l’agilité symbolique de l’homme en société. D’emblée, ce propos nous invite aussi à une réflexion sur les rapports humains, les normes et les codes sociaux. La mission du dramaturge ou de l’écrivain serait alors précisément, à l’instar de l’anthropologue, de mettre au jour «une dimension sociale et humaine que la prose anthropologique escamote trop souvent sous les conventions narratives et conceptuelles. Salubre retour au terrain en ces temps de tout textuel » (Bensa et Pouillon 2003). Plus récemment, c’est le sociologue et linguiste Erving Goffman qui fut l’un des premiers à méthodiquement envisager la vie sociale par le prisme de la scène. Il contribua ainsi à sa diffusion initiale dans les sciences humaines et sociales, en ethnologie en particulier. Son ouvrage majeur à cet égard, La Présentation de soi publié en 1959 (paru en français seulement en 1973) (Goffman 1959), essaie de rendre compte des façons dont les individus tissent au quotidien des liens interpersonnels au travers de gestes, expressions, stratégies envisagées comme des agissements dramaturgiques, se déroulant sur une scène. Cet usage heuristique de la scène est indissociable de la métaphore théâtrale, et part de l’idée que la vie en société peut être décrite comme un spectacle. Dans ce monde social envisagé comme un théâtre, où l’action se déroule sur plusieurs scènes, les individus composent des rôles en fonction de l’effet qu’ils espèrent obtenir au cours de ces situations de communication toujours dynamiques, incertaines et travaillées par des enjeux complexes qui ne se laissent pas réduire à la détermination culturelle. Ainsi, pour décrire ces « nouvelles » situations, il convient de convoquer tout un vocabulaire issu du théâtre, le terme de « scène » appelant celui de « coulisse », de « décor », de « rôle », d’ « acteurs » ou de « personnage », de « composition », d’ « intention », de « simulation », de « drame », de « quiproquo », etc.. En leur temps, ces approches furent radicalement nouvelles. Elles impliquent des prises de position théoriques en rupture alors avec la vision jusque-là dominante dans les sciences humaines et sociales, ouvrant ainsi la voie au renouvellement des modes d’exploration des univers sociaux. En effet, en s’intéressant aux interactions plutôt qu’aux expressions culturelles, la focale analytique met désormais en lumière la situation sociale sous l’angle de sa spécificité historique et non plus en tant qu’expression d’un système de représentation abstrait et surplombant dans lequel les individus agiraient selon des programmes culturels. Ce faisant, se définissent les prémisses d’une nouvelle anthropologie. Soucieuse de se dégager des rapports de force qui régimentaient le paradigme positiviste conçu au XIXe siècle dans des sociétés verticales et très autoritaires, elle propose une méthode alternative permettant de se dégager de la dissymétrie (Spivak 1988 ; Saillant et al. 2013) des modes de productions dominants, notamment en contexte post-colonial. De fait, simultanément, dans des sillons parallèles et parfois croisés, émergent d’autres approches du social. Dans l’environnement immédiat des interactionnistes, il faut mentionner les tenants de l’ethnométhodologie qui, à l’initiative d’Harold Garfinkel, continuent à modifier les paramètres habituels de l’observation scientifique en admettant que le chercheur puisse produire un objet dont il est lui-même l’agent provocateur, rompant ainsi radicalement avec le principe d’observation non-interventionniste héritée des sciences naturelles. Il s’agit au contraire pour cet autre sociologue américain de produire de la connaissance en intervenant dans le monde social, faisant par le moyen des « actions disruptives » / « breaching experiments » (Garfinkel 1963) du terrain une mise en abîme anthropologique, et de la scène le théâtre des opérations (Müller 2013). Dès lors, la scène ne relève plus d’une simple métaphore mais elle devient le lieu même de la recherche anthropologique, un terrain conçu comme espace de communication dans lequel le chercheur va jusqu’à envisager son rôle comme celui d’un « ethnodramaturge ». Johannes Fabian (1999) écrit : « Ce qu’il nous est possible de savoir ou d’apprendre à propos d’une culture n’apparaît pas sous forme de réponses à nos questions, mais comme performance dans laquelle l’ethnologue agit, comme Victor Turner (1982) l’a formulé un jour, à la manière d’un ethnodramaturge, c’est à dire comme quelqu’un qui cherche à créer des occasions au cours desquelles se produisent des échanges significatifs ». Cette redéfinition du rôle du chercheur qui se trouve entrainé sur les « planches » fait écho aux idées de Victor Turner qui déclara : « J’ai longtemps pensé qu’enseigner l’anthropologie pourrait être plus amusant. Pour cela peut-être faudrait-il que nous ne nous contentions pas de lire ou de commenter des écrits ethnographiques mais de les mettre en scène (to perform)». L’efficacité descriptive du terme scène proviendrait in fine de la centralité de l’action entendue comme développement symbolique dans les comportements humains en général, voyant dans la mise en scène une caractéristique exclusive et universelle de l’espèce humaine. En ce sens tout comportement social et donc humain relèverait d’un jeu scénique, d’une mise en abîme, et impliquerait que l’anthropologie soit essentiellement une scénologie. On reconnait à cet endroit le projet des performance studies fondées par Richard Schechner (1997) en dialogue avec Victor Turner et il n’est pas innocent que cette proposition forte résulte justement d’une fréquentation assidue entre études théâtrales et anthropologie. Le projet d’une « scénologie générale » portée par les tenants de l’ethnoscénologie (Pradier : 2001) s’engage aussi dans cette brèche épistémologique. Dans cette même dynamique, et toujours en raison de cette efficacité descriptive qui résulte de l’engagement du chercheur dans les situations qu’il étudie, cette approche crée les conditions épistémologique de la recherche-action. Elle ouvre ensuite la voie à des approches plus assumées comme artistiques qui s’inspirent de ces travaux des sciences humaines pour construire puis pour interpréter leurs propres actions spectaculaires. Il en va ainsi de plusieurs artistes-chercheurs, à l’instar d’Augusto Boal (1997), de Richard Schechner (1997) ou de Mette Bovin (1988) dont les travaux ouvrent le champ à la recherche- action puis à la recherche-création (Gosselin et Le Coquiec 2006) ou à l’art relationnel (Bourriaud 1998 ; Manning 2016). C’est à ce point de déboitement disciplinaire que l’anthropologie en vient à s’ouvrir aux arts, et notamment aux arts de la scène, rendant possible d’envisager – dès lors du point de vue des études théâtrales - le « théâtre comme pensée » (Saccomano 2016). La notion de scène implique un retournement méthodologique faisant du terrain un moment de construction collective et négociée d’une forme de connaissance du social, une démarche relevant du dialogue et de la conversation plutôt que de l’observation à proprement parler. Bien qu’encore rejetée par elle, cette posture s’inscrit pourtant dans une filiation anthropologique, à partir des constats aporétiques du terrain et du désir d’en sortir. Pour conclure, il convient toutefois de poser une certaine limite. Si le concept de scène permet d’interroger sous divers angles la dimension spectaculaire des agissements humains, il convient toutefois de se demander dans quelle mesure le social se laisse réduire à cette dimension. Autrement dit, les divers spectacles que les hommes se font d’eux-mêmes, et donc les scènes sur lesquelles les personnes agissent comme des acteurs, ne sont-ils pas le seul angle depuis lequel la vie sociale est observable, puisque rendue explicitement visible, i.e. mis en scène ? Le jeu social ne se laisse-t-il appréhender que par ses manifestations spectaculaires ou alors la scène n’est-elle que le reflet de dynamiques culturelles ? Bref, qu’y a-t-il derrière la scène ?
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Hébert, Martin. "Utopie." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.080.

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Abstract:
Les rapports perçus entre l’utopisme et l’anthropologie sont complexes, contestés et souvent davantage révélateurs du regard qui est posé sur ces deux formes de discours que d’une parenté évidente entre elles. Le sens même à donner à ces termes est ambigu. Nous commencerons ici par examiner des conceptions plutôt restrictives et formalistes de ces types de discours. Elles tracent une frontière relativement claire et rigide, que les anthropologues ont longtemps tenté de renforcer pour assoir l’autorité de leurs propres productions. Dans un deuxième temps, nous aborderons la manière dont cette frontière est devenue de plus en plus poreuse au XXe siècle, reflétant diverses appropriations anthropologiques de l’utopisme. Selon ses définitions les plus restrictives, le genre utopique serait constitué d’un corpus littéraire dont les codes ont été fixés dans l’Utopie de Thomas More (1516). Ses matériaux seraient le voyage imaginaire et il aurait pour finalité de produire le « plan » d’une société dans laquelle les contradictions que perçoit l’auteur-e dans sa propre société sont résolues. Cette même approche définitionnelle appliquée à l’ethnographie en fait un discours qui tire son autorité de l’expérience directe du terrain, dont le ton est ostensiblement descriptif avant d’être normatif et dont l’objectif ultime réside dans l’appréciation et la théorisation de la diversité des sociétés humaines. Même quand l’ethnographie est critique des rapports de pouvoir qu’elle met en récits, sa prétention typique est généralement de « découvrir » les réponses des personnes rencontrées sur le terrain face à ces systèmes de domination, plutôt que d’inventer des solutions pour contrer ces derniers. La distinction entre « découvrir » et « inventer » renvoie au vocabulaire utilisé à l’un des moments charnières dans la différentiation générique entre l’utopie et le discours des sciences sociales naissantes à la fin du XIXe siècle. Dans une brochure intitulée Socialisme utopique et socialisme scientifique (1880), Engels parlait de la recherche des moyens qui pourraient permettre d’ « éliminer les anomalies » mises au jour par l’analyse des sociétés. Il écrit : « Il faut donc non pas inventer ces moyens dans son cerveau, mais les découvrir à l’aide de son cerveau dans les faits matériels […]. » (Engels 1971 [1880] : 92) Les cibles explicites de cette critique sont, ici, les piliers de l’utopisme socialiste que sont Saint-Simon, Fourier et Owens. Pour Engels, l’engagement politique de ces auteurs est louable, mais ils souffrent d’une « immaturité théorique » qui les contraint à recourir aux codes de l’utopisme pour communiquer leur lecture du social et de l’émancipation. Pour Engels, bien entendu, ces jeux littéraires avaient été rendus caduques par l’échafaudage du « véritable » outil scientifique qu’était le matérialisme historique. Cette ligne de fracture générique entre l’utopisme et les sciences sociales n’est certainement pas un fait unique à la tradition marxienne. Dans son étude consacrée à la période d’émergence et de consolidation de l’anthropologie institutionnalisée, Esteban Krotz (2014 [1994]) a montré que la quête de respectabilité scientifique de la discipline anthropologique a souvent impliqué un rejet brutal, catégorique, de toute association possible avec l’utopisme. Cet acte sacrificiel, si l’on peut dire, par lequel le discours anthropologique désavouait sa parenté avec d’autres formes de discours sur l’ « Autre », tels le conte philosophique, le récit de voyage et l’utopie semble avoir été l’acte rhétorique exigé, selon Krotz, pour gagner une place à la table des sciences sociales. Mais sous ce désaveu se cachaient des filiations, peut-être profondes, qui ont continué de lier l’anthropologie et l’utopisme même durant cette période de définition des formes canoniques de la discipline anthropologique. Traitant du contexte français, Philipe Chanial parle de « deux voies » intervenant dans la genèse des sciences sociales : celle des Lumières et celle des Mystères. La seconde, évoquant l’importance « de l’utopie, du romantisme social et de l’Illuminisme » (Chanial 2000 : 80) est généralement peu assumée dans la narration de l’histoire de l’anthropologie. Pourtant, cette branche de l’arbre généalogique disciplinaire a nourri ce que George Marcus a nommé le « projet caché » au sein de l’écriture anthropologique, son engagement politique donnant une portée critique, si ce n’est justement utopique, aux comparaisons faites entre sociétés humaines. À tout le moins, ces ethnographies peuvent être considérées comme disponibles pour une appropriation utopiste. Les premières décennies du XXe siècle sont celles où la distinction générique entre l’utopie et l’ethnographie est affirmée avec le plus de sévérité. L’historiographie de l’anthropologie montre toutefois une certaine porosité dans la frontière entre ces discours. On relève en outre le fait que l’« exonostalgie » est restée un motif utopique récurrent dans le discours anthropologique jusqu’à nos jours (Makens et Blanes 2016). Mais quoi qu’il en soit, une forte connotation négative est attachée au terme d’ « utopie » à l’époque. Dans les années 1870, même l’utopie littéraire est en voie d’être supplantée par les romans dystopiques. L’optimisme (souvent techno-utopique), lui, se déplace alors vers la science-fiction. Ce n’est qu’avec la renaissance de l’utopie en tant que concept sociologique à la fin des années 1920 que cette dernière commencera à devenir fréquentable pour le vocabulaire anthropologique, particulièrement lorsqu’il sera question des résistances face au colonialisme. La réhabilitation de l’utopie en anthropologie peut être découpée en trois moments importants. Dans un premier temps, il sera question d’ethnographier de manière assez classique des communautés intentionnelles qui tentent de refonder la vie sociale par des pratiques expérimentales assumées comme telles. Paraitront des ethnographies de Kibbutz par exemple (Spiro 1956). Mais ces contributions tirent généralement peu parti de la conceptualisation de l’utopie comme force politique. Les références à des textes clés comme le Idéologie et utopie de Karl Mannheim ou le Thomas Münzerde Ernst Bloch, qui ont définitivement rompu avec les définitions littéraires de l’utopie à partir des années 1920, arriveront avec près de quarante années de retard en anthropologie. S’éloignant de la vision « insulaire » de l’utopie comme une sorte de microcosme à ethnographier, les anthropologues commencent alors à adopter des visions plus dialectiques où l’utopie interagit socialement avec des forces, en particulier l’idéologie, qui participent à la reproduction des formations sociales. Cette approche aura une résonnance particulière dans l’étude des contextes coloniaux où les mouvements religieux millénaristes ou prophétiques, par exemple, seront réinterprétés comme des expressions de la ferveur utopique/révolutionnaire des subalternes. Des travaux de Vittorio Lanternari (1962) et de Mühlmann (1968) sur les messianismes et les millénarismes, à ceux de Jean et John Comaroff sur les églises d’Afrique du sud (1991) et de Mondher Kilani sur les cultes du cargo mélanésiens (1983) dans les années 1980, l’étude de mouvements mus par l’« esprit de l’utopie », mais non nécessairement par ses prétentions totalisantes, dirigistes et insulaires classiques, devint une approche importante pour aborder des mobilisations et des résistances souvent difficilement lisibles comme politiques pour les sciences sociales occidentales. Si, dans les ethnographies d’expériences communautaires ou de mouvements sociopolitiques la différence générique entre l’utopisme et l’écriture anthropologique demeurait relativement stable, un troisième moment de cette réappropriation de l’utopie viendra questionner cette frontière. Des appels faits dans les années 1960 à pratiquer une ethnographie engagée jusqu’aux réflexions sur l’autorité narrative dans les années 1980, nous constatons une remise en question croissante de la possibilité pour les anthropologues d’agir simplement comme les observatrices et observateurs des utopies des « autres ». Réciproquement, des spécialistes de l’utopisme commençaient à proposer que le texte utopique soit compris comme une pratique politique située dans et agissant sur la société (Suvin 1979). Ainsi, la distinction rigide qu’avait postulé Engels entre l’action de « découvrir » des réponses aux contradictions de la société et celle de les « inventer » devenait de moins en moins claire. L’apparent délitement des frontières génériques entre l’ethnographie contemporaine et l’utopisme met en évidence l’importance de recentrer notre appréciation de ces genres sur les usages qui sont faits des textes eux-mêmes. Une ethnographie peut facilement être réappropriée dans des projets délibérés de revitalisation, voire de réinvention, de la vie sociale. Les tentatives de faire du buen vivir un un principe de refondation macro-sociale de certains États d’Amérique latine, par exemple, mettent en évidence de telles réappropriations. L’inscription du principe du buen vivirdans la constitution de l’Équateur en 2008, par exemple, peut être vue comme une telle appropriation. Inversement l’utopie ou des genres apparentés, dont la science-fiction en particulier, sont de plus en plus mobilisés explicitement comme puissants outils auto-ethnographiques par une diversité de groupes historiquement marginalisés (Dillon 2012). Un certain nombre d’auteurs du Sud ont d’ailleurs noté la pertinence de s’inscrire dans la tradition utopique et d’y revendiquer une participation en soutenant qu’elle a débordé l’Occident depuis bien longtemps déjà (Bagchi 2016). Elle peut même constituer une réponse épistémologique critique face aux idéaux eurocentriques des Lumières dans la mesure où l’utopie elle-même s’est souvent définie par son rapport agonique face à ces derniers (Kannepalli Kanth 1997 ; Sarr 2016). Activer et déstabiliser les codes de littératures et pratiques si étroitement liées à la modernité occidentale devient alors une stratégie à la fois pour découvrir et pour inventer des manières de la confronter sur son propre terrain.
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Lins Ribeiro, Gustavo. "WCAA." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.133.

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Abstract:
Le World Council of Anthropological Associations, un dénominatif que l’on peut traduire en français par Conseil mondial des associations d’anthropologues, est un réseau d’organisations nationales, régionales et internationales dont le but est de promouvoir « les communications et la coopération en anthropologie à l’échelle mondiale. Ses objectifs premiers sont de promouvoir la discipline anthropologique dans un contexte international ; promouvoir la coopération et le partage d’information entre anthropologues à travers le monde ; promouvoir l’organisation conjointe d’évènements et de débats scientifiques et coopérer aux activités de recherche et à la diffusion du savoir anthropologique » (librement traduit, www.wcaanet.org, consulté le 14 février 2018). Entre le 9 et le 13 juin 2004, le colloque international « World Anthropologies: strengthening the international organization and effectiveness of the profession », titre qu’on peut traduire par « Les anthropologies du monde : renforcer l’organisation et l’efficacité internationales de la profession ») fut mis sur pied à l’initiative de Gustavo Lins Ribeiro, dans la ville de Recife, au Brésil, avec le support financier de la Fondation Wenner-Gren pour la recherche anthropologique. À cette époque, Gustavo Lins Ribeiro était président de l’Association brésilienne d’anthropologie (ABA), et ce colloque était un évènement préliminaire au congrès biannuel de l’ABA. Au début des années 2000, Arturo Escobar, Eduardo Restrepo, Marisol de la Cadena et Gustavo Lins Ribeiro ont fondé le World Anthropologies Network (http://www.ram-wan.net/) (ou réseau des anthropologies du monde), un réseau composé d’individus désireux de pluraliser les échanges autour du savoir anthropologique sur le plan mondial, cela devant la dominance anglo-américaine croissante de notre agenda disciplinaire. Le fait que les membres fondateurs de ce mouvement soient latino-américains doit être brièvement commenté. Par diverses manières, ils ont amené un style cosmopolite critique d’Amérique latine au mélange qui allait définir plus tard les anthropologies du monde en tant que cosmopolitiques radicales. L’Amérique latine apparaît dans ce contexte comme une sorte de « cosmopolitisme en tant que principal contrepoint de l’impérialisme américain » (Ribeiro 2014: 491, traduction libre). Par ailleurs, au sujet des cosmopolitiques anthropologiques impériales, libérales et radicales, on note que: Le projet des anthropologies mondiales n’était pas guidé par un agenda multiculturaliste ; plutôt, il a été influencé par les discussions radicales en Amérique latine sur l’interculturalité (voir Bartolomé 2006 et Rappaport 2005) (Ribeiro 2014: 489, traduction libre). Pour le World Anthropologies Network, la valorisation des « autres anthropologies et des anthropologies autrement » (Restrepo et Escobar 2005) avait besoin d’être faite conjointement avec « une critique des conditions engendrées par la modernité et la "colonialité du pouvoir" (Castro-Gómez et Grosfoguel 2007 ; Quijano 1993) qui ont oblitéré la production, la validité et la visibilité des autres savoirs » (Ribeiro 2014: 489, traduction libre). Bien que le congrès de Recife en 2004 n’ait pas été l’initiative du World Anthropologies Network, et bien que l’un d’entre nous y était engagé profondément (Ribeiro), il semblait clair que l’idée de ce colloque était fortement inspirée et influencée par l’agenda des anthropologies du monde. Ce colloque avait quatre objectifs principaux : Premièrement : Rassembler les anthropologues agissant comme leaders d’organisations nationales et internationales dans une visée de construction de nouveaux canaux d’intercommunication et de coopération. Deuxièmement : Initier un processus pour approfondir la coopération internationale en anthropologie dans une portée davantage tournée vers le cosmopolitisme, à travers la facilitation de dialogues et les processus de réseautage pouvant mener à des communications plus hétéroglosses et à une diffusion du savoir anthropologique. Troisièmement : Élaborer une proposition collective pour une coopération internationale qui pourrait servir en tant que « document de travail international » initial, qui pourrait être rapportée et discutée au sein des associations anthropologiques nationales et internationales présentes au colloque. Quatrièmement : Participer à un symposium au congrès de l’Association brésilienne d’anthropologie, où les faits saillants du colloque ainsi que les documents qui auront été produits seront présentés et discutés. Quatorze représentants d’organisations anthropologiques se sont déplacés à Recife pour cette occasion. Ils étaient les présidents d’associations issues d’Australie, du Brésil, du Canada, de la France, de l’Inde, de la Russie, de l’Afrique du Sud, du Royaume-Uni et des États-Unis. Les présidents des associations internationales suivantes étaient également présents : l’Association Européenne des Anthropologues Sociaux, l’International Union of Anthropological and Ethnological Sciences, l’Asociación Latinoamericana de Antropología et la Pan African Anthropological Association. La Société japonaise a délégué son directeur des relations internationales. Le colloque se tint en deux temps. Le premier, et plus intense, consista en trois débats d’une journée, ayant précédé le 24e congrès biannuel de l’Association brésilienne d’anthropologie. Après avoir discuté de multiples mécanismes et initiatives possibles pour accroître la coopération internationale, les participants décidèrent de créer le World Council of Anthropological Associations. Le second temps consista en une session durant le congrès brésilien, qui se tint le 13 juin 2004, lorsque la fondation du WCAA fut annoncé publiquement. Gustavo Lins Ribeiro était élu comme premier facilitateur du Conseil. Le WCAA voulait devenir un réseau et non pas une nouvelle institution. Le rôle de facilitateur consistait à démarrer le réseau en diffusant la nouvelle de son existence, et plus important encore, à démarrant un site internet. L’arrivée du World Council a été largement acclamée partout. Depuis 2004, le WCAA connait une croissante rapide et poursuit sa lancée. Il est maintenant une présence reconnue sur la scène politique anthropologique mondiale, avec plus de 50 membres d’à travers le monde. Les anthropologies du monde sont discutées dans différents congrès organisés par les membres du World Council. D’autres présidents (on ne les apele plus facilitateur) ont pris les rennes au cours des années : Junji Koizumi (Japon), Thomas Reuter (Australie), Michal Buchowski (Pologne), Vesna Vucinic-Neskovic (Serbie), Chandana Mathur (Irelande), and Carmen Rial (Brésil, depuis juillet 2018). L’intérêt du leadership du WCAA pour les politiques académiques internationales a également été manifesté en 2009, lorsque plusieurs leaders du WCAA sont devenus membres du comité exécutif de l’International Union of Anthropological and Ethnological Sciences. Ils ont poursuivi sa réorganisation en promouvant une constitution plus démocratique ainsi qu’un congrès international en 2013, à Manchester, et au Brésil, en 2018, couronnés de succès. Cette nouvelle période apporta l’espoir que les anthropologues puissent améliorer leurs échanges à l’échelle mondiale, à l’intérieur d’un milieu institutionnel assuré et ouvert à la participation de collègues venus de tous les coins du globe. En effet, lors du congrès mondial à Manchester, la possibilité de créer un seul corps international propre à représenter l’anthropologie commença à être débattue entre les membres du comité organisateur du WCAA et du comité exécutif de l’International Union of Anthropological and Ethnological Sciences (IUAES). Des négociations furent tenues avec succès dans les années suivantes, et en 2017, une institution bicamérale fut créée : la World Anthropological Union (WAU). Les modalités prévues dans la constitution de cette nouvelle institution reconnaissent le maintien de l’existence du WCAA et du IUAES, chacun avec ses structures politiques et objectifs propres, son leadership, et en tant que deux chambres séparées, distinctes et autonomes de la nouvelle WAU. Le World Anthropologies Network et le WCAA ont également inspiré la création de la Commission des anthropologies du monde (CWA) Au sein de l'American Anthropological Association en 2008, alors que Setha Low était sa présidente. En 2010, lors du mandat présidentiel de Virginia Dominguez au sein du AAA, la commission devint un comité, une entité permanente au sein de l’association. Ses objectifs sont d’ « identifier les enjeux importants partagés par les anthropologues issus de diverses nations ; développer des objectifs clairs pour rassembler les anthropologues des États-Unis et de l’international pour le bénéfice de l’anthropologie mondiale ; faire appel à une diversité de voix et de perspectives internationales et impliquer à la fois le milieu universitaire et l’anthropologie appliquée dans cette démarche » (traduction libre). En 2014, en réponse aux suggestions du CWA, le journal de l'American Anthropological Association, l’American Anthropologist, ouvrit une section « anthropologies du monde » afin d’aborder « les origines et préoccupations constantes de l’anthropologie à travers le monde » (Weil 2014: 160, traduction libre). L’histoire du WCAA en est une d’un succès. Mais l’enjeu maintenant est de savoir quoi faire de ce succès. Bien que le WCAA ait créé de nombreuses opportunités pour laisser place à plus de conversations hétéroglosses sur le plan mondial ainsi que l’apparition d’un nouveau leadership mondial, nous devons nous poser des questions, dont celles-ci : - A-t-on vraiment amélioré la visibilité des autres anthropologies au sein de la production anthropologique du système mondial, ainsi qu’en appelle Kuwayama (2004) ? Que pourrait-on faire de plus relativement aux politiques mondiales de la visibilité ? - Comment le WCAA peut-il améliorer les communications mondiales actuelles entre les anthropologies ? Un facteur permet de demeurer optimiste. À la suite d’années de débats internes au sein du WCAA sur comment pluraliser les politiques éditoriales au sujet du style et de la langue, le WCAA a lancé son propre journal en ligne, Déjà Lu. Depuis 2012, il republie, dans toutes langues, des articles sélectionnés par des revues anthropologiques (www.wcaanet.org/dejalu). L’édition de 2017 de Déjà Lu compte plus de 40 articles d’à travers la planète. Ce type d’intervention dans le domaine de la publication anthropologique est un effort stratégique particulier puisqu’il permet de visibiliser l’hétérogénéité de l’anthropologie contemporaine.
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Bénéi, Veronique. "Nationalisme." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.021.

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Abstract:
En 1990, l'historien Eric Hobsbawm prophétisait la fin des nations et nationalismes. Pourtant, jamais autant d'États-nations n’ont vu le jour que dans le dernier quart du vingtième siècle. Leur importance dans le monde contemporain est telle qu’elle évoque un « système mondial ». Plus : nombre de conflits politiques aujourd’hui mobilisent des pulsions nationalistes qui soit président à la fondation d’un État-nation, soit en dérivent. La volonté de (re-)créer une communauté nationale y est portée par une espérance et un désir de vivre ensemble fondé sur la redéfinition de bases communes (langue, religion, etc.). Voici vingt ans, le nationalisme constituait un pré carré de l’histoire et de la science politique. À présent, il occupe une place centrale dans les travaux d’anthropologie politique. « Nationalisme », « national », « nationaliste » – Ajustements sémantiques. Le nationalisme se définit comme principe ou idéologie supposant une correspondance entre unités politique et nationale. La nation n'est cependant pas « chose » mais abstraction, construction idéologique dans laquelle est postulé un lien entre un groupe culturel auto-défini et un État. L’implication émotionnelle qu’elle suscite est, elle, bien concrète. Plus qu’une idéologie, d’aucuns considèrent le nationalisme comme sentiment et mouvement : de colère suscitée par la violation de l'intégrité politique et nationale, ou de satisfaction mû par sa défense.[1] Sentiment et mouvement, le nationalisme produit, entretient et transmet une implication émotionnelle autour de l'abstraction de la nation, potentiellement productrice de violence. La distinction entre « national » et « nationaliste » est ténue, davantage une question de perspective que de science objective. On oppose souvent le « simplement national », entendez « qui relève d’un intérêt légitime pour la nation », au « condamnable nationaliste », à savoir ressort de passions irrationnelles. Or, il s’agit davantage d’une question de point de vue. Importante pour l’analyse anthropologique, cette relativité permet de transcender les distinctions infructueuses entre « nations établies » (censées appartenir à la première catégorie) et « nations plus récentes » (reléguées à la seconde) qui balisent les réflexions les plus éclairées sur le nationalisme. Nationalisme, nationalisation et éducation. Le nationalisme a partie liée avec la nationalisation comme mise en œuvre d’un régime d’identification nationale. Celle-ci fut longtemps associée à des modèles de modernisation où la scolarisation était prépondérante. Le modèle sociologique universaliste d’Ernest Gellner (1983) au début des années 1980 a encadré maints programmes éducatifs, des appareils d’État comme des agences d’aide internationale. Dans cette perspective associant modernisation, industrialisation et nationalisme laïque, opèrent une division industrielle du travail et une culture partagée du nationalisme tenant ensemble les éléments d’une société atomisée par le procès d’industrialisation. Cette culture, homogène, doit être produite par la scolarisation, notamment primaire. Si la perspective gellnérienne est depuis longtemps disputée au vu du nombre de contre-exemples, où nationalisme exacerbé accompagne industrialisation faible ou, inversement, industrialisation poussée voisine avec nationalisme religieux, la plupart des États-nations aujourd’hui retiennent la corrélation entre scolarisation de masse et culture de sentiments d’appartenance nationale. En concevant l’éducation comme stratégie stato-centrée d’ingénierie sociale servant les structures hiérarchiques de la reproduction sociale (Bourdieu et Passeron 1990), cette perspective omet l'agency des citoyens ordinaires, autant que la contextualisation historique des conditions de production des mouvements nationalistes en contexte colonial, d’où sont issus maints État-nation récents. Nationalisme, colonialisme et catégories vernaculaires. Le cas des nations plus récentes appelle clarification concernant le legs des structures politiques européennes. Dans les sociétés autrefois sous le joug colonial, l’émergence d’une conscience nationaliste et la mobilisation contre les dirigeants coloniaux furent des processus concomitants. Citoyenneté et nationalisme furent étroitement associés, puisque la lutte pour l'indépendance assistait celle pour l’acquisition de droits fondamentaux. La conscience d’un sujet national libre s’est forgée de pair avec l'établissement de droits (et devoirs) de citoyen. Elle a aussi nécessité une accommodation vernaculaire de concepts initialement étiques. La sensibilité des anthropologues à l’égard des catégories vernaculaires opérantes dans les idiomes rituels, culturels et linguistiques et les pratiques de socialisation afférentes, contraste fortement avec leur faible investissement, de longues années durant, dans l’étude de sujets entretenant rapport avec une modernité politique, tels nationalisme, société civile ou citoyenneté. Philosophie et science politiques, aux instruments théoriques fondés sur une tradition européenne à valeur universelle, conservèrent longtemps l’exclusive. Or, même les perspectives les plus critiques vis-à-vis des Lumières ont négligé les langues vernaculaires dans leurs réflexions sur les modalités d’accueil en contextes non-européens de ces notions politiques (Kaviraj 1992; Burghart 1998; Rajagopal 2001 sont de notables exceptions). Pourtant, travailler avec les catégories vernaculaires illumine les répertoires sociaux et culturels et leurs négociations locales, favorisant une meilleure intelligibilité des ressorts culturels des processus, formes et modèles d’affects politiques et nationalistes. Ils déplacent aussi la focale, souvent portée sur l’éruption occasionnelle ou répétée de la violence nationaliste, vers l’analyse des procès de « naturalisation quotidienne de la nation ». Nouvelles approches (1) - Nationalisme banal et théologies du nationalisme. Mûris au long cours dans les multiples plis de la vie ordinaire, ces processus alimentent les « sentiments d’appartenance », piliers de l’identité en apparence naturels et évidents, vecteurs de la production journalière du « nationalisme banal ». Empruntée à Michael Billig (1995) en écho aux réflexions d’Hannah Arendt sur la « banalité du mal » (1963), l’expression réfère à l’expérience du nationalisme si parfaitement intégrée à la vie ordinaire qu’elle en passe inaperçue. Documenter la fabrique du nationalisme banal implique d’examiner les processus, d’apparence bénigne et anodine, d’identification nationale et de formation d’un attachement précoce à la nation. Ainsi s’éclairent la constitution de sens-/-timents d’appartenance dans la banalité quotidienne de la nation et la distinction ténue entre nationalisme religieux, sécularisme et patriotisme. Dans tout État-nation, les liturgies nationalistes se déroulant quotidiennement et périodiquement (par exemple, dans l’espace scolaire), sont fondées sur des rituels et procédures participant d’une « théologie du nationalisme ». Celle-ci peut dépendre d’une conception explicite de la fabrique de la nation comme projet théologique. Elle est alors informée par des principes d’adhésion à une doctrine ou à un dogme religieux. Tels sont les projets hindutva de construction nationale en Inde, où les partis d’extrême-droite hindoue prétendent édifier le royaume et le gouvernement du dieu Rama (Ramrajya) sur la base des écritures hindoues anciennes. Mais une théologie du nationalisme peut aussi s’arc-bouter sur des procédures rituelles promues par des idéologues et autres « constructeurs de la nation », nationalisme séculaire inclus. Dans l’après-coup de la Révolution française, par exemple, les parangons du sécularisme dur s’efforcèrent d’installer « une nation laïque » par l’emprunt massif des formes d’un catholicisme populaire (Ozouf 1988). Le cas français, bien qu'extrême, n’est nullement exceptionnel. Il souligne la troisième acception, plus générale, de la notion de théologie nationaliste en insistant sur l'élément sacré sous-jacent à maints projets d’édification nationale. Explicitement conceptualisées comme religieuses ou laïques, les production et sustentation de la nation sont dotées d'une inévitable sacralité (Anderson 1983). Ainsi apparaissent les similitudes habituellement méconnues entre différentes formes de nationalisme, y compris entre sécularisme, nationalisme religieux et confessionnalisme (Hansen 2001, Benei 2008). Nouvelles approches (2) - Sens, sentiments et ressentis d’appartenance nationale/nationaliste. Aujourd’hui, l’intérêt d’une perspective anthropologique sur le nationalisme tient au renouvellement du champ disciplinaire au croisement de recherches sur le corps*, les émotions et le sensible (Benei 2008). Celles-ci montrent comment les programmes nationalistes de formation du soi reposent sur la constitution d’un « sensorium national primaire », notamment dans un contexte national-étatique. À travers son appropriation préemptive de l’univers sensoriel de la population, l’État s’efforce de mobiliser les niveaux des sensoriums développés par les acteurs sociaux —dans l’intimité de la petite enfance, les traditions musicales recomposées, les liturgies dévotionnelles, les transformations culturelles et sensorielles engendrées par les nouvelles technologies et l’industrialisation, etc.— non seulement lors de rencontres périodiques, mais aussi dans l’union quotidienne de différentes couches de stimulations entrant dans la fabrique d’une allégeance nationale. Ces procès sont simultanément liés à une incorporation émotionnelle produite au long cours. Celle-ci repose la question de la « fin des méta-récits » —nationalisme inclus—, prophétisée par Jean-François Lyotard voici trente ans comme la marque distinctive de la postmodernité. L’époque était alors traversée par courants et discours contraires, aux plans régional, international et transnational. Depuis, on l’a vu, l’histoire a eu raison de ces prédictions. La forme « nation » et ses émanations nationalistes se sont manifestées concrètement dans la vie d'un nombre toujours croissant d'acteurs sociaux du monde contemporain. Comment, alors, expliquer le caractère désuet, voire acquis, de la notion aujourd’hui chez maints universitaires? Par la naturalisation de l’attachement national à une mesure sans précédent. Il ne s’agit plus de partager une communauté de nation avec des lecteurs de journaux (Anderson 1983) ou de « signaler banalement » le national (Billig 1995) : la naturalisation de l'idée et de l'expérience de la nation implique son « incorporation ». C'est par l'incorporation de la nation en nous-mêmes en tant que personnes sociales incarnées, sujets et citoyens, que nous entretenons un sentiment d'appartenance nationale, aussi éphémère et vague soit-il parfois. Conclusion : L’incorporation du nationalisme et ses limites. Un avertissement s’impose : loin de subir le projet étatique, les acteurs sociaux sont doués d’agency sociale et politique. Ils exercent plus d’autonomie que généralement concédé dans les analyses du nationalisme. La compréhension et la représentation des acteurs sociaux sont toujours le produit négocié de processus advenant en divers espaces, du foyer familial jusqu’à l’école et d’autres lieux dits « publics ». Par-delà visions et programmes étatiques relayés par des institutions-clés, l’intérêt d’une approche anthropologique faisant la part belle au corps, aux sens et aux émotions est sa mise en lumière de cette négociation toujours fragmentaire. Lesdits processus n’appartiennent pas à une unité d’analyse totale, État, “sphère publique” ou autre. Pour les acteurs sociaux « au ras du sol », l’État-nation n’est pas nécessairement un objet phénoménologiquement cohérent. Ce dont ils font l’expérience et qu’ils négocient, c’est le caractère incomplet et fragmentaire d’un projet politique de formation du soi, adossé à une toile historique et culturelle de « structures de ressenti » (Raymond Williams 1958). Également, les sens-/-timents d’appartenance sont protéiformes jusque dans leur construction dialogique avec les institutions étatiques, mass media et autres lieux de culture publique. Leur incorporation n’est un procès ni exhaustif ni final. Différents moments peuvent être convoqués dans une infinité de situations. Ce caractère labile rend l’issue de tout programme nationaliste imprévisible. Suite à ces constantes tension et incomplétude, aucun processus de nationalisme, pas même étatique, ne peut prévenir l’irruption de l’imprévisible, dans la routine quotidienne comme en des circonstances extra-ordinaires. En définitive, les programmes étatiques les mieux conçus, qui viseraient à capturer les expériences sensorielles et phénoménologiques que font les citoyens des réalités sociales, culturelles et politiques, ne peuvent en maîtriser la nature contingente.
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